le.plume.free.fr

Des photos et des jours

Base de donnée complète du weblog et index des images.

Il y a actuellement 1358 entrées dans la base. Vous pouvez modifier les paramètres de visualisation, cliquer sur une image pour avoir plus de détails ou accéder à une vue plus générale.
Afficher entrées trié par taille : mode :

mercredi 22 décembre 2004

Moulin de Chapiteau

Je vous l'avais promis, le voilà : le moulin de Chapiteau.


Le moulin de Chapiteau, Feuillade, Charente, 20 décembre 2004.

Feuillade se trouve à la limite entre les départements de la Charente et de la Dordogne, au point d'avoir été un point de discussion lors du découpage des départements. C'est surtout le cœur d'une des plus riches zones d'extraction de minerai de fer de la région, rassemblé dans des dépots sédimentaires superficiels sur les collines qui entourent la vallée du Bandiat. Mais avant que le minerai puisse aller au hauts-fourneaux, il fallait le concasser et le laver dans des installations hydrauliques, bocards et lavoirs.

Feuillade était le lieu idéal pour cette activité, proche des lieux d'extractions et sur une partie encore bien en eaux de la rivière : le Bandiat disparait ensuite progressivement dans les failles des terrains calcaires pour ressortir à dix ou vingt kilomètres de là, aux sources de la Touvre.

Jusqu'en 1789, cette activité avait lieu, pour le compte des entrepreneurs de Ruelle, un petit kilomètre en aval, au moulin de Guillot. Mais le changement d'entrepreneur (les nouveaux entrepreneurs, avisés qu'ils sont, signent le 12 juillet -- la famille Seillière a toujours eu le sens de l'histoire, c'est évident) se passe mal et la négociation sur la cession de Guillot, pourtant bien avancée, semble échouer. Dès lors, c'est Chapiteau qui apparait dans mes sources pour jouer le même rôle.

Quelle est l'histoire précise des infrastructures de Chapiteau ? Je ne sais pas, et il n'est pas sûr qu'on puisse la faire un jour. Les structures actuelles datent sans doute du XIXe siècle. Elles sont tout à fait exceptionnelles : pas moins de six chutes d'eau parallèles, dans des bassins ovales manifestement conçus pour le lavage du minerai. Il y avait certainement des bocards, ces machines à piler le minerai, mais difficile de savoir exactement où...

Les structures en pierre séparant les bassins sont maintenant surmontées de petits pavillons et de piscines pour le particulier qui possède aujourd'hui les lieux. Je lui en souhaite : juste dans l'ombre de la colline voisine, il y faisait un froid polaire lundi, malgré le grand soleil qui avait réchauffé les environs.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 22 décembre 2005

Étangs

En l'an 1778, Dom Coup-de-Lance, abbé cistercien de Grosbot, assigne en justice les entrepreneurs de la fonderie de Ruelle : il leur reproche d'avoir fait établir, en amont d'étangs appartenant à l'abbaye, des lavoirs à mines, c'est à dire à minerai de fer. Ces lavoirs, dit-il, menacent d'« anéantir » lesdits étangs ainsi que les moulins qui les accompagnent. J'ignore les détails de cette affaire, n'ayant pas pour le moment retrouvé les pièces de la procédure - pas sûr d'ailleurs que je les retrouve jamais, les archives juridiques du XVIIIème siècle étant parfois un grand mystère.

Les textes me permettent toutefois de situer avec une bonne précision les lieux concernés ; après avoir conduit Madame Plume à son train, je suis donc allé y mouiller mes chaussures. Je pense avoir localisé un des étangs dont parle l'abbé, un étang artificiel (comme presque tous les étangs de France d'ailleurs) d'environ 200m de long, alimenté entre autre par une petite source, mais sans doute aussi, en période de hautes eaux, par un petit ruisseau venu du nord-ouest. L'étang était solidement pris par la glace, même si je ne me suis pas aventuré à mettre cette solidité à l'épreuve de mon poids. Le soleil commençait déjà à descendre derrière les arbres des collines environnantes ; en dehors du bruit de l'eau, pas un bruit.


L'étang de Font Palet, Grassac, Charente, cet après-midi, 16h36.

Mes tentatives pour retrouver, en amont, l'implantation des lavoirs à mines n'ont rien données - au demeurant, je ne tenais pas à me perdre dans les bois à la nuit tombée. Toutefois, un petit coup d'?il en aval me montre, sur les bords de l'émissaire de l'étang, d'épaisses couches de boues rouges qui me semblent compatibles avec celles produites par ce genre d'installations. Nulle doute que ce sont ces boues qui causaient la fureur de Dom Coup-de-Lance (je ne me lasse pas de ce nom), peu compatibles à n'en pas douter avec le bien-être des carpes abbatiales...

Le Plume vous salue bien.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr


Afficher entrées trié par taille : mode :