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Des photos et des jours

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mardi 30 janvier 2007

Nouvelles d'un monde flottant (1)

Aux confins Ouest de la ville du Cap, bien au delà de la métropole proprement dite, l'Apratheid avait relégué les Noirs, que l'idéologie officielle considérait comme étranger à la province du Western Cape. Pour fournir aux mêmes populations un habitat décent, la démocratie post-Apartheid n'a trouvé d'autre solution que de construire encore plus loin alors même que les coûts des transports pèsent lourd dans les budgets de ceux qui ont un emploi.


Blue Deft, dernier fragment d'une ville sans contours, février 1997.

Est-on en ville ? Dans une banlieue ? Dans quelque chose d'autre ? Qui peut le dire... Les villes sud-africaines mettent à mal les dictionnaire de géographies.

Je ne sais pas si ce weblog a un objectif ou une vision précise ; mais si quelque chose devait s'en dégager, j'aimerais bien que ce soit ça : au jour le jour, parler d'un monde en flottement.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 28 mai 2004

Le roi des océans

Zone portuaire : aujourd'hui comme hier, le transport des marchandises, c'est d'abord la mer. Alors un petit cargo rouillé peut bien s'appeler "Ocean King" si ça lui chante.

Zone portuaire : souvenirs d'enfance, le port du Havre dans les années 70, avant le règne des portes-containers géants.

Zone portuaire, le Cap, Afrique du Sud, février 1997.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 17 février 2007

Cape Town

À Cape Town, l'après-midi, la montagne de la Table se drappe d'une nappe de brouillard qui s'étend progressivement à la montagne du lion voisine, à Signal Hill, et à l'avant-port, juste en dessous. Du coup si le bateau-pilote revient au port en fin de journée, c'est vers la grisaille qu'il pointe son étrave.


Entrée du bateau-pilot au bassin Victoria & Albert, Cape Town, février 1997.

La grisaille : le moins que je puisse dire est qu'on y est en plein, ces jours-ci. Un moment à passer.

Le Plume vous salue bien.



lundi 20 mars 2006

Commuting Times

Lors de mon séjour en Afrique du Sud, j'avais commencé à regarder de près une question qui vaudrait la peine qu'on y travaille sérieusement : le développement des chemins de fer de banlieue en rapport avec l'accélération et la systématisation de la politique d'Apartheid dans les années 1970-1980. C'est une époque où le gouvernement se veut technicien - par opposition à politique, genre : la politique, c'est une affaire de villains communistes, pouah, nous on est au dessus de tout ça et on fait les seuls bons choix pour le pays. Une belle illustration de ce que recouvre la prétention à l'apolitisme, cette époque Botha.(*)

Le résultat, c'est qu'on ne dit pas : « Il faut envoyer les Noirs loger au diable vauvert », mais on dit :

Arising from the decision of the Cabinet that provision should be made for the total long-term housing needs of the Black population of the Cape Peninsula in the Drift Sands/Swartklip area, a commencement has been made with the development of the new residential area Khayelitsha on the Cape Flats.

(Report of the South African Transport Service Board Relative to the Construction of a New Line between Philippi an Khayelitsha, Cape Town, 7 mai 1985.)

Technocratiquement, tout ça va de soi : si on tolère les Noirs à Cape Town (région d'où ils étaient légalement exclus), c'est pour servir de main d'œuvre ; pour servir de main d'œuvre, il faut qu'ils puissent venir travailler - ergo, il faut des trains. Logique tout ça.


Gare de Cape Town, la barrière de contrôle pour l'accès au quai. Les énormes structures en acier derrière le contrôleur, ce sont les portillons. Essaye de sauter par dessus, tiens !

Corollaire de la chose : la composition d'un train dépend directement de sa destination. S'il est pour les coquettes banlieues Nord, on aura une moitié de voitures de première classe, le reste étant partagé entre deuxième et troisième classe ; si c'est pour les vastes quartiers coloured et Asian de Mitchell's Plain, pas ou peu de première et troisième classe ; si c'est pour les townships noirs de Crossroads et Khayelitsha, 100% troisième classe.

Et du coup on comprend mieux ce que veut dire un usager qui se plaint, dans Commuting Times, la revue maison de Metrorail-Western Cape, que « la première classe est envahie pas des voyageurs de troisième classe qui d'ailleurs voyagent sans billets. » Il y a des classes qui ne dépendent pas des billets.

Le Plume vous salue bien.

(*) Cf. sur la question du vocabulaire de l'expertise et de la technicité l'excellent article de Deborah Posel, « The Language of Domination, 1978-1983 » dans Shula Marks et Stanley Trapido (éditeurs), The Politics of race, class and nationalism in twentieth century South Africa, Longman, 1987. Garder sa biblio et ses notes sur un sujet auquel on n'a pas touché depuis huit ans est-il un signe de maladie mentale ?




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