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Des photos et des jours

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lundi 20 mars 2006

Commuting Times

Lors de mon séjour en Afrique du Sud, j'avais commencé à regarder de près une question qui vaudrait la peine qu'on y travaille sérieusement : le développement des chemins de fer de banlieue en rapport avec l'accélération et la systématisation de la politique d'Apartheid dans les années 1970-1980. C'est une époque où le gouvernement se veut technicien - par opposition à politique, genre : la politique, c'est une affaire de villains communistes, pouah, nous on est au dessus de tout ça et on fait les seuls bons choix pour le pays. Une belle illustration de ce que recouvre la prétention à l'apolitisme, cette époque Botha.(*)

Le résultat, c'est qu'on ne dit pas : « Il faut envoyer les Noirs loger au diable vauvert », mais on dit :

Arising from the decision of the Cabinet that provision should be made for the total long-term housing needs of the Black population of the Cape Peninsula in the Drift Sands/Swartklip area, a commencement has been made with the development of the new residential area Khayelitsha on the Cape Flats.

(Report of the South African Transport Service Board Relative to the Construction of a New Line between Philippi an Khayelitsha, Cape Town, 7 mai 1985.)

Technocratiquement, tout ça va de soi : si on tolère les Noirs à Cape Town (région d'où ils étaient légalement exclus), c'est pour servir de main d'œuvre ; pour servir de main d'œuvre, il faut qu'ils puissent venir travailler - ergo, il faut des trains. Logique tout ça.


Gare de Cape Town, la barrière de contrôle pour l'accès au quai. Les énormes structures en acier derrière le contrôleur, ce sont les portillons. Essaye de sauter par dessus, tiens !

Corollaire de la chose : la composition d'un train dépend directement de sa destination. S'il est pour les coquettes banlieues Nord, on aura une moitié de voitures de première classe, le reste étant partagé entre deuxième et troisième classe ; si c'est pour les vastes quartiers coloured et Asian de Mitchell's Plain, pas ou peu de première et troisième classe ; si c'est pour les townships noirs de Crossroads et Khayelitsha, 100% troisième classe.

Et du coup on comprend mieux ce que veut dire un usager qui se plaint, dans Commuting Times, la revue maison de Metrorail-Western Cape, que « la première classe est envahie pas des voyageurs de troisième classe qui d'ailleurs voyagent sans billets. » Il y a des classes qui ne dépendent pas des billets.

Le Plume vous salue bien.

(*) Cf. sur la question du vocabulaire de l'expertise et de la technicité l'excellent article de Deborah Posel, « The Language of Domination, 1978-1983 » dans Shula Marks et Stanley Trapido (éditeurs), The Politics of race, class and nationalism in twentieth century South Africa, Longman, 1987. Garder sa biblio et ses notes sur un sujet auquel on n'a pas touché depuis huit ans est-il un signe de maladie mentale ?



mercredi 7 avril 2004

Un peu plus loin

Quelques règles de base pour ce blog: une entrée par jour, une photo par entrée. Les jours pairs, c'est ici et maintenant; les jours impairs, ailleurs.

 

Commémoration aujourd'hui du 10ème anniversaire du génocide rwandais. La France complice? Au moins un peu -- coupable d'avoir ignoré le carractère raciste du régime Habyarimana, qui entretenait à dessin l'ambiguité en publiant des versions différentes de sa prose en Français et en Kinyarwanda (ces dernières n'ayant rien à envier à la propagande nazie); d'avoir soutenu ce régime au nom d'une solidarité francophone à l'odeur de colonialisme pré-Fashoda (pour Mitterrand, le FPR de Kagamé, c'était les méchants Anglophones venus grignoterla tache rose de l'Empire (et, oui, je sais que le Rwanda n'a jamais été une colonie française)); d'être intervenu à contre-temps avec l'opération Turquoise, permettant le départ des milices génocidaires vers le Zaïre voisin, laissant derrière elles les paysans que la propagande avait transformés en tueurs... Oui, il n'y a vraiment pas de quoi se vanter. Jean-Pierre Chrétien a montré depuis comment l'écran sémantique des "conflits ethniques" avait permis d'occulter totalement la monté en puissance d'un nazisme tropical qui peut se vanter d'une efficacité rare dans l'atrocité.

 

Pour illustrer ces peu réjouissant propos, on me permettra un contresens géographique avec cette photo que j'ai prise en 1997 du cimetière de Crossroad, en marge d'un bidonville des quartiers noirs de Cape Town.

 

Le Plume vous salue bien.


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lundi 14 novembre 2005

Des nouvelles de l'automobile

Avec une batterie neuve, ça roule impeccable. Elle est comme neuve, cette voiture, ou presque !


Cape Town, février 2002 : centre commercial de Crossroads.

Par contre, le moyen idéal pour transporter une batterie, ça reste la voiture pour laquelle elle est destinée. Le porte-bagage d'une bicyclette, c'est tout de même beaucoup moins pratique. Surtout quand ça monte.

Le Plume vous salue bien.



lundi 28 juin 2004

I've got good gnus, and I've got bad gnus

...et sinon, il y a les gnous qui paissent pasiblement sur les pentes de Devil's Peak, aux portes de Cape Town.


Vue de la voie express qui longe le parc naturel de Devil's Peak, au sud de Cape Town, février 1997.

La formule à la mode dans les milieux blancs branchouilles et se disant "de gôche" à la toute fin des années 90 : "le problème avec les noirs, c'est qu'ils ne respectent pas l'environnement, ce n'est pas dans leur culture..." Tu parles, ils sont cons, les noirs, ils préfèrent squatter un parc naturel à 20 minutes à pied du centre-ville plutôt que d'aller se loger tout aussi mal à Khayelitsha, une plaine de sable battue par les vents, à 25km de là... Un vrai scandale !

L'Afrique du Sud est l'Afrique du Sud, etc. Mais ça m'a appris à me méfier de ce qui se cache derrière les discours environementalistes bien pensants.

Le Plume vous salue bien.


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