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Des photos et des jours

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jeudi 28 décembre 2006

Camden, New Jersey

À l'Est de Philadelphie, un fleuve : la Delaware. De l'autre côté du fleuve, un autre État : le New Jersey. Camden est à Philadelphie ce que Newark, à l'autre bout du New Jersey, est à New York : entre zone portuaire et faubourg déclassé, un parent pauvre.


Camden, New Jersey, Market Avenue, ce matin, 10 h.

Philadelphie s'est difficilement sorti de vingt années de crise dans les décennies 1970 et 80 ; Camden n'est pas encore tiré d'affaire. À deux pas d'un gigantesque City Hall, mémoire d'une prospérité perdue, le tissus urbain est discontinu, ténu, usé jusqu'à la corde ; dans les petits immeubles d'un ou deux étages qui bordent les avenues, les boutiques grecques ou italiennes ont souvent mis la clé sous la porte ; de vénérables bâtiments sont presque en ruines. Tout près de lugubres housing projects, l'ancien cuirassé USS New Jersey a jetté l'ancre définitivement et attire les touristes (qui n'affluent pas spontanément à Camden) vers le front de rivière.

À mi-chemin entre l'hôtel de ville et le New Jersey Aquarium, trois maisons isolées entre une avenue déserte et un immense parking : c'est la maison de Walt Whitman. Son fantôme est parti ; il arpente les travées d'un supermarché californien, très loin d'ici.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : « A Supermarket in California » d'Allen Ginsberg est également disponible sur le site PennSound de l'université de Pennsylvanie, de l'autre côté de la rivière.



mercredi 27 décembre 2006

Philadelphia / City Center

Philadelphie : la cité de l'amour fraternel, à en croire ses fondateurs. Et de fait, pas désagréable comme ville, moins artificiel que Washington, moins démesuré que New York... Ce qui est démesuré, c'est l'immensité pavillonnaire que l'on apperçoit de l'avion ; le centre-ville, quand à lui, ne fait quelques kilomètres, entre le fleuve Delaware à l'Est et la rivière Shuykill à l'Ouest.

Le centre-ville, c'est le plus ancien plan en damier d'Amérique du Nord : la ville a été conçue ainsi dès le début du XVIIIe siècle. Au centre, l'hôtel de ville, style Second Empire dopé aux anabolisants ; autour, c'est la cohabitation des immeubles parallélépipédiques du siècle dernier et des gratte-ciels de verre et d'acier qui marquent le réveil de la ville depuis la fin des années 1980...


L'angle nord-est du City Hall et le quartier des affaires, Philadelphie, ce matin, 9h20.

Aujourd'hui, journée studieuse, sur le campus de l'université de Pennsylvanie (à un quart d'heure du centre-ville en autobus, sans doute moins en métro) : bibliothèque, librairies, etc. J'en reparlerai sûrement. Et ce soir, les mondanités commencent : pas pour rien que j'ai amené le costard, tiens !

Le Plume vous salue bien.



lundi 25 décembre 2006

America America (once again)

Laissez-moi passer j'ai mon billet mon visa
Je suis déjà dans l'avion going to America

Laurent Voulzy, « Rock Collection »

Ouais, on fait dans la citation intello, ce soir. Pour compenser, un film d'Elia Kazan est caché dans le titre. Mais je vous rassure : on ne va pas voyager entassés dans l'entrepont d'un vieux transatlantique mais bien dans la classe touristes d'un avion d'US Airways. Et même si les efforts de rentabilité des compagnies aériennes tend à diminuer l'écart qu'il y a entre ladite classe touristes et l'entrepont précité, il reste un peu de marge.


Statue de la Liberté, New York, septembre 2004.

Autre différence par rapport aux émigrants du film de Kazan : on ne part que quatre jours. Et on n'arrivera pas sur les rives de l'Hudson mais sur celle de la Delaware : à Philadelphie.

Je ne doutes pas de trouver un accès internet sur place ; avec un peu de chance, je pourrai donc vous raconter mes pérégrinations en direct, ou presque. En attendant, faut que j'aille finir de ranger un peu !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 24 décembre 2006

Feliz Navidad et tout

Ne nous laissons pas abattre par l'épuisement de fin d'année, le rhume et la gasto-entérite qui rôdent : joyeux noël à tous !


A Wisconsin Christmas, National Christmas Tree, Washington, D.C., 25 décembre 2005.

Autour du National Christmas Tree de Washington, on trouve un petit sapin pour chaque État ou territoire des États-Unis, avec les décorations appropriées. Celui du Wisconsin, État plutôt nordique, était orné de boules représentant un châlet enneigé au bord d'un lac glacé - ce qui, un jour de pluie battante sur la capitale fédérale, n'était pas sans un certain exotisme...

Les prévisions météo pour la semaine prochaine à Philadelphie annoncent un temps plutôt clément. On verra bien.

Le Plume vous salue bien.



samedi 23 décembre 2006

Crépuscule

C'est le crépuscule de l'année. Au dessus de nos têtes, le ciel est bleu comme une orange.


ZAC rive gauche, 20 décembre, 18h17.

Dans sa nacelle hydraulique, l'allumeur de réverbère a fort à faire pour illuminer la ville lumière. « C'est la consigne. Bonsoir. »

Le Plume vous salue bien.



vendredi 22 décembre 2006

Fermer boutique

Et voilà : les dernières heures avant les vacances ont été employées à mettre les derniers bouts de scotch sur les derniers cartons. Le 2 janvier, lorsque l'aurore au doigts roses viendra gratouiller les gueules de bois, les déménageurs s'en empareront pour les conduire dans nos nouveaux bureaux.


Prêts à partir, Jussieu, cet après-midi.

Je ne regretterai pas Jussieu un seul instant, même si les premières semaines de cette installation risquent d'être un petit enfer - toutes les livraisons de bâtiments se téléscopent sur cette période. Mais bon, on est là pour ça.

En attendant, on va tâcher de reprendre des forces, parce que là, la fin de l'année, c'était limite.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 21 décembre 2006

Le Mans

Parti de Paris à 17h50, je suis revenu du Mans à 17h30 ce soir. Mon voyage au Mans a donc duré exactement 24 heures. Ha !

Aujourd'hui, balade dans un beau temps d'hiver ; l'air a une qualité presque pétillante qui me rappelle Le Havre ou Lannion quand j'étais gamin. La ville du Mans est en plein travaux du tram ; les environ de la gare et une bonne partie du centre-ville sont donc un vaste champ de tranchées. Mais le Vieux Mans est d'une beauté apaisante, le musée de Tessé a un charme fou et le chevet de Saint-Julien surveille la place des Jacobins en fronçant un sourcil gothique.


La cathédrale Saint-Julien vue des Jacobins cet après-midi.

Cet angle de vision est une des images que je gardais en mémoire de mes traversées du Mans il y a longtemps, à l'époque où j'y avais une grand-mère. De la placidité de la façade romane, tournée vers l'Ouest et la cuesta qui surplombe la Sarthe, je n'avais guère de souvenir : je suis allé au Mans depuis que je sais marcher mais j'ai découvert le Vieux Mans il y a six mois.

Sinon, fatigué, fatigué, fatigué. Mal partout. Des espèces de crises d'urticaire fort désagréables marquent sans aucun doute ma transformation progressive en crapaud. Encore un jour et ce sont les vacances. On devrait pouvoir tenir jusque là. À ceci prêt bien sûr que je dois encartonner la totalité des affaires de mon bureau dans la journée pour le déménagement du 2 janvier. Ceux qui connaissent mon sens du rangement apprécieront le défi... La fête continue.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 20 décembre 2006

ZAC rive gôche

Nous passons maintenant plus de temps sur le nouveau campus que sur l'ancien, et c'est tant mieux. Même si les conditions sont ce qu'elles sont.

Dans la ZAC rive gauche, chantiers de construction, bâtiments neufs et rénovations s'enchevêtrent ; un peu plus loin, la BNF fait figure de point de repère familier, déjà intégré au paysage.


La ZAC rive gauche vue du bâtiment Condorcet hier matin.

Sur la photo, du premier au dernier plan : tou à fait à droite, le parement de brique du bâtiment Condorcet (notre UFR de physique) ; derrière, un immeuble d'habitation en cours de construction ; derrière, en bas, la Halle aux farines (bâtiment d'enseignement) ; encore derrière, quelques morceaux des Grands Moulins ; au fond, la bibliothèque.

Sur ce, j'ai un train dans 50 minutes pour aller faire un petit tour au Mans. Retour demain... Hop, hop, hop.

Le Plume vous salue bien.

P.S., Le Mans, 19h15 : je l'ai eu, ce train, mais il s'est bien défendu. Réalisé au moment de partir de Condorcet que j'avais perdu mes billets ; cherché frénétiquement pendant dix minutes ; compte tenu que si je cherchais plus longtemps le problème était réglé pour cause de train loupé, sprinté jusqu'au terminus de la ligne 14 ; changé à Bercy à 17h20 ; arrivé sur le quai du métro Montparnasse Bienvenüe à 17h42 ; sprinté travers la foule, racheté un billet à un distributeur automatique à 17h47 et arrivé dans le quai au moment de la sonnerie du départ... Ouf !



mardi 19 décembre 2006

Vrac en gros et demi-gros (ou : quatre à quatre)

Un truc que je fais peu par ici, c'est de répondre aux multiples questionnaires qui volettent de blogs en blogs. Mais j'ai promis à l'amie Sel de répondre à celui-ci, et cochon qui s'en dédit !


Le port Seine-Amont, Paris XIIIe, ce matin.

Ouvrez les vannes, c'est parti pour plein de scoops éblouissants, en vrac, livraison directe dans votre camion-benne.

A) Quatre jobs que j'ai fait dans ma vie.

Pas évident, ça, j'ai réussi à éviter de trop passer de petit boulot en petit boulot, ça limite la variété...

  1. Doctorant qui foire sa thèse ;
  2. enseignant vacataire qui réussit plutôt bien ses enseignements ;
  3. webmaster avant que ce soit vraiment à la mode ;
  4. ingénieur réseau, depuis quelques années maintenant.

B) Quatre films que je regarderais encore et encore.

Entendons-nous : on peut difficilement être moins cinéphile que moi. Mais essayons tout de même...

  1. Wim Wenders, Himmel über Berlin ;
  2. Billie August, Pelle eroberen ;
  3. Monty Python and the Holy Grail ;
  4. Akira Kurosawa, Ran.

C) Quatre endroits où j'ai vécu.

Plus facile, là - suffit de faire une sélection. En ne retenant que les endroits où j'ai vécu au moins quatre ans, ça donne :

  1. Le Havre (Seine Maritime) ;
  2. Lannion (Côtes-du-Nord) ;
  3. Angoulême (Charente) ;
  4. Paris Xe.

D) Quatre émissions de talent que je regarde.

Ça veut dire quoi, une émission de talent ? De toute façon, je ne regarde pratiquement plus les émissions de télé, on va donc donner les séries que je regarde en DVD à la place.

  1. CSI (les experts) ;
  2. Scrubs ;
  3. 24 ;
  4. Lost.

E) Quatre endroits où je suis déjà allée en vacances.

Encore une question où il va falloir faire de la sélection... On va diversifier les continents, tiens.

  1. Louannec (Côtes-d'Armor, France) ;
  2. Ségou (République du Mali) ;
  3. Kyoto (Japon) ;
  4. San Diego (États-Unis d'Amérique).

F) Quatre sites Web que je visite chaque fois que je navigue sur Internet

Chaque foi, chaque fois... C'est souvent, ça !

  1. Ma page Yahoo!, pour les nouvelles et les comics ;
  2. ce weblog, pour les coms et faire la tournée des liens ;
  3. Google, parce qu'on a toujours quelque chose à chercher ;
  4. notre système de gestion d'incidents, parce qu'il n'y a pas que les loisirs dans la vie.

G) Mes quatre plats favoris

Bonne question, ça.

  1. Spaghetti alla salsiccia piccante parce que la madame est en train de préparer ça et que j'aime beaucoup et que j'ai les crocs ;
  2. Palak Gosht (agneau aux épinards) - longtemps que je n'ai pas eu le courrage de faire un curry ;
  3. Jambalaya, miam ;
  4. un bon confit de canard aux pommes sarladaises, c'est de saison.

H) Quatre endroits où j'aimerais mieux être maintenant.

Là maintenant, je suis chez moi, il n'y a pas de bruit, il fait chaud et il y a une femme que j'aime dans l'appartement, donc ça va plutôt pas mal. Mais lorsque j'ai commencé cette entrée, j'étais au boulot - tâchons de nous remettre dans cet état d'esprit...

  1. Sur mon bateau, en baie de Morlaix ou du côté de Bréhat, à condition qu'il fasse beau et chaud ;
  2. à la British Library avec plein de bons bouquins sur ma table ;
  3. sur la terrasse de la cafétéria de l'institut d'océanographie de San Diego, à siroter un café en regardant le Pacifique ;
  4. en promenade dans une forêt de chênes ou de chataîgners, avec des oiseaux dans les arbres et le soleil qui filtre à travers les feuilles.

I) Quatre personnes qui selon moi vont me répondre

Interprétoins ça comme la rituelle passation de pouvoir à quatre autres bloggueurs... Que les volontaires se dénoncent ! De toute façon vous ne sortirez pas d'ici sans que j'en ai trouvé quatre.

  1. La Civetta s'est déclarée volontaire le 20 décembre 2006 à 19:10 ;
  2. Sappholfaire l'a suivie de près, à 22h32 ;
  3. ...
  4. ...

Le Plume vous salue bien.



lundi 18 décembre 2006

¡ Qué calor !

Mon gros problème cet après-midi, c'était de supporter la chaleur. Je m'étais débrouillé pour me mettre dans un léger courant d'air ; mon collègue, qui n'avait pu trouver de solution équivalente, a fini par renoncer, suant à grosses gouttes et complètement assomé par la température ambiante. Pas si facile, de travailler sous les tropiques !


Red Rock Canyon, Nevada, août 2004.

Non, non, je n'étais pas parti en douce m'installer dans le désert mojave - j'étais à Paris, dans le XIIIe arrondisement. Seulement voilà : dans notre nouveau bâtiment, où les chercheurs commencent à se faire nombreux, la climatisation n'a pu être mise en service, l'installation livrée avec le bâtiment ayant quelques défauts qui demandent impérativement à être corrigés avant usage. En cette saison, ce n'est pas très grave, sauf dans un local : celui qui concentre le cœur du réseau informatique et téléphonique. Lequel local se trouve comme à l'accoutumée en sous-sol, donc sans aération extérieure possible, et qui concentre des équipements dégageant quelques milliers de watts... Du coup, quand on est sur place et qu'on ouvre la porte, on arrive à faire baisser la température à une trentaine de degrés ; par contre, dès qu'on referme, la température se stabilise en quelques heures à 42°C.

Et bien sûr, à défaut de bureaux (qui ne seront à notre disposition, dans un autre bâtiment, qu'à partir du début janvier), c'est dans ce local que nous nous installons pour traiter les problèmes des arrivants au fur et à mesure qu'ils se présentent. Sauf quand il faut monter dans les étages, où le chauffage se met timidement en marche. La fête, quoi !

le Plume vous salue bien.



dimanche 17 décembre 2006

Renard cosmique

Allez, pour finir ce dimanche, petit hommage à Inari, le renard cosmique du panthéon shintô, celui qui fiche la pagaille dans nos vies si on ne passe pas lui faire des politesses de temps à autres :


Sanctuaire d'Inari à Gion. Kyoto, août 1998.

Sur ce, je dois me rendre à l'évidence : je ne vais pas résoudre ce soir les problèmes PHP qui plombent les bases de données de mes pages perso (http://le-plume.fr/), problèmes dont je crains qu'ils n'aient d'autre origine que la pingrerie de mon fournisseur d'accès. On verra ça plus tard. Une reprogrammation générale de la chose est en cours, dont les premières applications sont les petites vignettes avec l'image du jour, sur la page d'accueil. Passionnant, hein ?

Le Plume vous salue bien.



samedi 16 décembre 2006

Tant va la cruche à l'eau...

...qu'à la fin il n'y a plus d'eau, disait Boris Vian. Je vous fais gré du raisonnement qui le conduisait à cette maxime.

Bref : j'avais réussi à récupérer un peu hier, en sacrifiant une séance d'archives et un séminaire. Et patatra, de gentils voisins avaient décidé de faire une fête chez eux ; je n'ai donc pas dormi avant quatre heures du matin, vu que je supporte très mal les boules quiès. Et quelque part j'ai la vague impression que, si je paye un loyer, c'est pour avoir un lieu où je peux dormir, y compris les vendredi soirs... La chose aurait été sans conséquence si je n'avais pas eu un autre séminaire d'histoire ce matin, intéressant d'ailleurs. Et rebelotte cet après-midi. Du coup j'ai une vague sensation de fatigue...


Un bocard à l'échelle 1/4, Varaignes (Dordogne), mai 2006.

Le séminaire de cet après-midi concernait la charpenterie, c'est à dire non seulement la manière de bâtir des charpentes mais plus généralement l'art de construire avec du bois. N'oublions pas que jusqu'à l'arrivée de la machine à vapeur, tout ce qui est de l'ordre de la mécanique est ouvrage de charpenterie. Voir par exemple ce bocard, dispositif à piles de bois actionnées par un arbre à came, entraîné lui-même par une roue hydraulique, et destiné essentiellement à broyer le minerai.

Ceci dit, les exposés concernaient essentiellement la charpente stricto sensu, avec en sus un exposé intéressant sur la sylviculture, qui clarifiait largement la compréhension que j'avais de la forêt au XVIIIe siècle (j'en causerai dans ma rubrique historique un de ces jours) et un autre de l'archéologue Eric Rieth sur la charpenterie de marine, fort intéressant également. En gros, il mettait en évidence quelque chose qui devrait aller de soi : que la conception et la réalisation de la charpente d'un vaisseau, avec ses membrures toutes différentes les unes des autres et dessinées, dès le XIIIe siècle au moyen d'abaques sophistiquées, n'ont pas grand chose à voir avec avec une charpente terrestre, réalisée avec des pièces de bois pratiquement normalisées. Ce qui ne retire rien à l'ingéniosité et à l'inventivité des charpentiers de la construction, mises en évidences par les exposés suivant.

Mais bon, là, tout de suite, je crois que je vais aller directement me coucher, sans passer par la case départ, ni rien.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 15 décembre 2006

Doucement

Aujourd'hui, pédale douce : des fois, ça ne sert à rien de forcer, il vaut mieux faire une petite pause et repartir après.


Gênes, Palazzo Reale, juillet 2005.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 14 décembre 2006

Effigie

Bon, d'accord, avant de me rendre à une réunion cet après-midi, j'avais un peu fait l'andouille avec un rouleau de scotch sur les affaires d'un de mes collègues. Mais tout de même : je ne m'attendais pas à trouver, au sortir de cette réunion, mon remplaçant déjà installé à mon bureau !


Le Plume au travail, scultpure (presque) anonyme, 14 décembre 2006.

Les matériaux de cet œuvre composite : un carton de commutateur Cisco, la garniture polystyrène dudit carton, un gobelet, mon manteau, mon écharpe, mon pull et mon casque de vélo. Et une bonne dose de scotch. Et mon téléphone.

M'ont remonté le moral, ces couillons-là. Chapeau, les mecs !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 13 décembre 2006

Mosquée

Dans les belles journées d'hiver, quand on tourne à droite au bout de la rue Buffon, on a droit à un petit clin d'œil d'Istanbul...


Mosquée de Paris, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris 5e, hier matin.

Dans les belles journées d'été aussi, il faut bien le dire. Mais c'est moins saisissant.

Le Plume vous salue bien.



mardi 12 décembre 2006

Au tournant

Les tournants de la vie, il y en a qu'on rate, d'autres qu'on arrive à négocier. Souvent, on s'en rend compte après coup, d'ailleurs. Mais, parfois, on est obligé d'anticiper un peu...

Exemple : faut-il franchir le pas et tenter de faire de l'histoire mon métier ? Il faudra bien que je réponde à cette question, sachant que si je dois faire ce choix, c'est maintenant, pas dans un futur plus ou moins distant. Sachant aussi qu'il y a un coût, forcément. Et que même si j'essaye, je suis loin d'être certain d'y parvenir.


Route du cap de Bonne-Espérance, Afrique du Sud, février 1997.

Une remarque concernant la photo : contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne s'agit pas du prochain virage, mais du virage précédent - on roule à gauche en Afrique du Sud. Au fond, il doit s'agir de Simonstown, sur False Bay.

Bien sûr, ça ne change rien au problème, sinon en ce que mes vagues compétences en géographie ne seraient pas de trop si je décidais de passer l'agrégation !

Le Plume vous salue bien.



lundi 11 décembre 2006

Sous un ciel inoxydable

Des cieux moins Sturm und Drang que les parages de l'Inlandsis : première journée de travail dans les coursives de notre nouveau nouveau bâtiment, où nous commençons tout juste à mettre les pieds.


Grands Moulins de Paris, Paris 13e, ce matin.

Ce pourrait être n'importe où - un lieu de travail. Un bâtiment avant qu'il commence à vivre, juste une carcasse : ce sont ses usagers qui le feront vivre.

En attendant, c'est le chaos habituel des mises en service de bâtiments, les charrues avant les bœufs dans tous les sens, et il faudrait que tout soit fini avant qu'il y ait le nécessaire pour qu'on puisse commencer... La routine. Mais pas de tout repos, comme routine.

Bon : cette fois-ci, je n'ai pas eu besoin de transporter de commutateurs sur le porte-bagages du vélo. Ça tombe bien, il n'y a pas de porte-bagages sur mon nouveau vélo.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 10 décembre 2006

Rivages arctiques

Un vendredi crevant, un samedi épouvantable, un dimanche à tenter de refaire surface... J'ai au moins réussi à remettre en état notre installation électrique, merci Monsieur BHV d'avoir ouvert aujourd'hui.

Résultat, pas de blog hier, pas d'entrée historique vendredi, et pas d'entrée cartographique ce soir. Top vanné. En échange, une illustration de l'entrée cartographique de la semaine dernière :


La côte sud du Groenland aux environs de Julianhåb, fin août 1993.

C'était des journées en suspension, à bord du ferry MS Sarpik Ittuk, de la compagnie de navigation côtière groenlandaise - principal moyen de transport, en été, dans ce pays dont la surface habitable se réduit à une longue bande côtière. En suspension, entre un quasi-nauffrage et le retour vers un avenir qui se dérobait.

Il y a eu du chemin de parcouru, depuis. Et c'est tant mieux.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 8 décembre 2006

Vent frais, vent du matin

Vent qui souffle à travers la salle de lecture du Service historique de la Défense, département de la Marine, site du château de Vincennes... oui, les fenêtres du pavillon de la Reine ayant connus des jours meilleurs, elles émettaient, au plus fort du coup de vent d'aujourd'hui, des sons continus, d'une hauteur différente d'une fenêtre à l'autre - quelque chose entre clarinette et saxophone alto. Intéressant.

Sinon, je vous parlais mercredi de la livraison de nos nouveaux bâtiments. Voilà : un de plus nous arrive lundi, en partie tout au moins.


Bâtiment des Grands Moulins de Paris, mardi dernier.

Eh oui : c'est le fameux bâtiment des grands moulins, le cœur du projet en quelque sorte. Le tout formant quelques ilôts de bâtiments terminés au milieu d'un océan de chantiers... Ça va être un peu curieux, comme ambiance de travail. En attendant, il va falloir l'équiper, ce nouveau bâtiment, pourque ses futurs occupants aient quelques loisirs une fois installés. Et ça ne va pas se faire tout seul.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 7 décembre 2006

Bout du tunnel

Je parlais hier du bout du tunnel. Il existe bel et bien ; le voici.


Rue Watt, Paris 13e, 5 décembre 2006, 9h30.

Pour Boris Vian et Raymond Queneau, la rue Watt était la plus belle rue de Paris. À partir du carefour des rues Oudiné, Cantagrel, du Chevaleret et du Loiret, à deux pas de la gare du boulevard Masséna, aujourd'hui fermée, la rue Watt traverse le faisceau de voix de la gare d'Austerlitz par un tunnel particulièrement bas de plafond. Une des rares rues de Paris où je baisse instinctivement la tête quand j'y passe en scooter. De là, elle rejoint le quai de la gare entre entrepôts et terrains vagues, qui font aujourd'hui place à de nouveaux quartiers. Mais tout de même, pour citer Vian :

La rue Watt, c'est la plus bath.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 6 décembre 2006

Fin de chantier

Revenons un peu en bords de Seine, tiens. Ça fait longtemps que je vous parle du futur nouveau campus de l'université Paris-Diderot (puisque c'est comme ça qu'on est censé l'appeler maintenant). Dans ma première entrée à ce sujet, en octobre 2004, j'annonçais que le délais de septembre 2006 serait tenu. Bein tiens !

Résultat des courses : septembre 2006, rien ; décembre 2006, sur les quatre bâtiments prévus, l'un commence à être mis en service, le deuxième sera peut-être dans le même cas à partir de demain. On commence à voir le bout du tunnel !


Bâtiment Condorcet, rue Ernest Hemingway, Paris 13e, 5 décembre 2006, 9h30.

Évidemment, des deux autres bâtiments, l'un ne sera livré que dans un an environ. Évidemment, « mise en service » ne veut pas dire que le bâtiment est ouvert mais seulement que l'on commence à s'activer pour mettre le chauffage, la climatisation, le téléphone, les réseaux informatiques, etc.

Pour l'instant, le bâtiment Condorcet dispose du téléphone et du réseau. Par contre, il fait 30°C dans le local autocom, et 12°C dans les bureaux. On n'est pas encore sorti d'affaire.

Le Plume vous salue bien.



mardi 5 décembre 2006

Europe, 9 : Fin de journée

Bergame, Italie, 10 juillet 2005. Juste avant la nuit, un rayon de soleil se glisse sous le ciel d'orage et vient frôler le Palazzo della raggione


Palazzo della raggione, Piazza Vecchia, Bergamo.

Fin de journée, mais le voyage continue. Il en vaut la peine.

Le Plume vous salue bien.



lundi 4 décembre 2006

Europe, 8 : au fil de l'Ij

Avant-dernière étape de ce tour d'Europe de mes photos : Amsterdam, octobre dernier. Je vous en ai pas mal parlé il n'y a pas si longtemps.


NEMO, musée des sciences dessiné par Renzo Piano, Amsterdam, 28 octobre 2006.

Le quai qui longe ce musée en hommage au monde portuaire est lui-même un musée en plein air de la marine ancienne, juste en face du musée de la Marine et de l'état-major de la marine royale hollandaise. Pourtant, la raison d'être de l'espèce de presqu'île artificielle sur laquelle il est construit n'a rien de maritime : il s'agit de l'entrée d'un des principaux tunnels autoroutiers de la ville. Eh oui, il n'y a pas que les vélos !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 3 décembre 2006

Europe, 7 : Western World

Réveil ce matin au son du vent - non pas dans les branches d'arbres mais dans les feuilles du lierre qui orne la fenêtre. Un bon coup de vent d'automne qui vient me rappeler fort opportunément que je n'ai pas encore trouvé moyen d'ajuster une fenêtre mal jointive... L'air atlantique m'incite à poursuivre cette séquence européenne en vous parlant d'Irlande.


Monasterboice, County Louth, Irlande, juillet 1992.

Cette photo date de mon unique voyage en Irlande, à l'été 1992, peu après la croisière ibérique dont je parlais hier : mes moyens photographiques étaient tout aussi déplorables. Un beau voyage. J'aime ce pays, et pas seulement les côtes sauvages de l'Ouest : les campagnes centrales, la côte un peu grise de la mer d'Irlande... Pas assez de temps consacré à Dublin ; d'après ce qu'on me dit, ce ne serait de toute façon pas le même Dublin aujourd'hui.

J'aime l'Irlande, sans pour autant faire dans l'irlandomanie. La plus célèbre pièce de Synge, The Playboy of the Western World, avait déclenché la fureur des nationalistes parce qu'elle n'était pas assez patriotique ; j'aime bien justement son ambivalence. Un pays plein d'ambiguités mais qui tout au moins a réussi à tourner le dos à la violence de sa naissance, et ce n'est pas le moindre de ses mérites - la comparaison avec l'Irlande du Nord est assez éclairante sur ce point. Un pays en mouvement, aussi, tout comme le Portugal dont on parlait hier.

Évidemment, question météo, il y a des gens qui préfèrent passer leur vacances au Portugal. Étonnant, non ? Pourtant, le climat irlandais est des plus tempérés, même s'il est vrai que les tempêtes d'automne dont je parlais au début s'y rencontrent dès la fin juillet.

À propos de climat : j'avais parlé, dans les débuts de ce weblog, de la théorie catastrophiste suivant laquelle la fonte des glaces polaires pourrait entraîner l'arrêt du Gulf Stream et ramener de ce fait le climat de nos régions à celui de Vladivostock - et donc le climat Irlandais à celui du Kamtchatka. Le documentaire télévisé qui exposait ça avait toutes les apparences du sérieux mais ne m'inspirait aucune confiance. Et j'avais raison, même si mes objections n'étaient pas les bonnes : un article dont la traduction française est parue dans Pour la Science montre de manière tout à fait convaincante que ce que nous nommons Gulf Stream (en fait la limite est de la circulation nord-atlantique) n'a qu'une influence très faible sur le climat. En terme d'échanges thermiques, ce qui est déterminant, ce sont les vents, et les masses d'air dominantes viennent chez nous du Sud-Ouest, qui jusqu'à nouvel ordre est plus au sud que nous. Eh oui : ces coups de vent, qui font tomber les feuilles et nous font greloter, font partie du système climatique qui nous dispense de froid sibérien. Étonnant, non ?

Le Plume vous salue bien.



samedi 2 décembre 2006

Europe, 6 : Lusitanie

Lors de l'étape espagnole de ce circuit je vous avais parlé d'une croisière, à l'été 1992, de Saint-Malo vers les rivages méditerranéens de l'Espagne. De Saint-Malo, nous étions sortis de la Manche, sans autre escale qu'une pause-déjeuner aux Sept-Îles, avions passé le Fromveur entre Ouessant et la terre, puis le raz de Sein bien au large, avant une traversée sans histoire du Golfe de Gascogne. Enfin, sans autre histoire qu'un petit coup de vent du côté du Cap Finisterre - c'est pratiquement la norme, dans ce coin-là.

Du coup, nous avions contourné la Galice bien au large et rejoint la terre à Peniche, un peu au nord de Lisbonne, au Portugal.


Peniche : petite crique derrière le château, juin 1992.

Peniche, c'est une petite ville de pêcheurs, avec sa coopérative maritime et ses chantiers navals où l'on construisait encore de robustes chalutiers en bois. Je ne sais pas si c'est toujours le cas ni à quoi ressemble Peniche aujourd'hui : le Portugal a énormément changé, me dit-on, depuis 15 ans. N'empêche : j'ai aimé cette ville. J'y retournerais volontiers.

Le Plume vous salut bien.



vendredi 1 décembre 2006

Europe, 5 : ce plat pays qui est le leur

Il n'y a qu'un pays en Europe de l'Ouest dont la simple pérennité est mise en doute, dont on répète à l'envie dans les salons qu'il n'existera plus dans vingt ans - la Belgique. Les futurologues nous décrivent sans hésiter deux mini-États, flamands et wallons, et une agglomération bruxelloise transformée en district fédéral Européen. Je ne sais pas. Je demande à voir. Après tout, et contre toute attente, il y a toujours un Liban - on peut être un pays qui n'existe pas et perdurer tout de même.


Les faubourgs d'Anvers vu du Thalys, octobre 2005.

Charles Quint, natif de Gand, hérite des Pays-Bas par son père duc de Bourgogne en même temps qu'il hérite de la couronne d'Espagne par sa mère, Jeanne la Folle. De ce double héritage nait une construction emblématique de l'Europe des temps modernes : les Pays-Bas Espagnols, réduits bientôt à l'actuelle Belgique par l'amputation des Provinces-Unies protestantes. Une construction qui dure tout de même pas loin de trois siècle, puisque c'est l'invasion des troupes françaises de la Convention qui y met fin.

Le Congrès de Vienne de 1815 crée un royaume des Pays-Bas regroupant les dix-sept provinces d'avant 1576, effaçant la frontière qu'avaient tracées les guerres de Religion. De la bonne ouvrage, ça : les provinces catholiques se soulèvent quinze ans plus tard pour donner naissance à la Belgique actuelle.

Seulement, voilà - un siècle plus tard, alors que les identités religieuses s'atténuent, les Belges réalisent qu'ils sont deux peuples qui s'ignorent. À un point assez ahurissant, quand on y pense : combien de personnages de Tintin ou Gaston Lagaffe parlent flamand, alors qu'il suffit de faire quelque kilomètres hors de Bruxelles pour être en pays purement néerlandophone ? À ma connaissance, exactement zéro. C'est peu.

Résultat : pour le Français moyen, la Belgique est un pays francophone avec quelques excités flamands dans un coin. Mais, après tout, à lire la presse française, le Liban est un pays majoritairement chrétien avec quelques musulmans excités dans un coin ; ça prouve donc seulement qu'on n'est pas très forts en calcul.

La comparaison s'arrête là, heureusement - pas de guerre civile, pas de ligne de démarcation démilitarisée entre Hainaut et Brabant, pas de massacres, juste quelques bagarres du samedi soir. Le contexte géopolitique est tout de même un peu plus stable ici que là-bas, et aujourd'hui qu'au XVIIe siècle.

Mais tout de même, en regardant par les fenêtre du TGV Paris-Amsterdam qui lambine entre Bruxelles et Anvers, on s'interroge sur ce drôle de pays tout près d'un nôtre.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 30 novembre 2006

Europe, 4 : Scandinavie

Avouons-le : sur les neuf pays européens représentés dans ma phototèque, quatre y sont très mal représentés, souvent par des photos prise avec des appareils plus que médiocres - vous l'avez sans doute noté avant-hier pour l'Espagne ; ce sera le cas aujourd'hui pour le Danemark.

Je n'ai pas visité le Danemark ; j'y ai transité. J'arrivais de France, je repartais le lendemain pour le Groenland, et je n'avais pas envie de passer la nuit à l'aéroport. Je suis donc parti vers le centre-ville, avec mon considérable paquetage, où j'ai finalement dormi dans un petit jardin public à l'écart. Plus confortable finalement que la nuit suivante, derrière les banquettes de l'aéroport groenlandais de Kangerlussuaq.

J'avais vingt-deux ans « et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. » C'était une époque de départs incessants ; partir, partir, sans jamais arriver...

C'est ainsi que j'ai connu Copenhague, par une nuit d'été sans songes.


L'aéroport de Copenhague Kastrup, 3 août 1993.

Quelque chose que nous aprennent les pays du Nord : que le gris est une couleur. Une couleur vivante, qui change en restant pareil, comme le « cœur d'un mortel. » Oui, j'enrôle les grands poètes à tour de bras ce soir. Et, une fois n'est pas coutume, le cinéma - moi qui ne suis pas cinéphile pour deux sous : c'est un film dannois de 1987 qui m'a appris ce qu'était le gris, Pelle le Conquérant (Pelle erobreren, par Billie August). Je ne me souviens plus très bien du film, vu sans doute à Bordeaux où j'étais étudiant. Mais je me souviens d'une longue scène, la scène finale sans doute, où un personnage marche dans la neige surmonté d'un ciel gris sombre.

je suis repassé par Copenhague, au retour, après quelques mésaventures et un quasi-nauffrage, nettement plus sale et moins argenté qu'à l'aller. Mais je ne suis pas retourné en ville.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 29 novembre 2006

United Kindom of Great Britain and Northern Irelan...

Troisième étape de cette pérégrination européenne, l'Angleterre. un pays où je me sens à la fois chez moi et complètement dépaysé. Pas particulièrement un pays de jolies choses sans doute, au sens le plus conventionnel du terme - mais on s'en fiche pas mal, finalement.


Saint Pancras Station, Londres, 1er novembre 2004.

Les tourelles rococo de la gare Saint Pancras accueilleront dans un an les Eurostar en provenance de Paris et de Bruxelles - ce sera le 14 novembre prochain. Novembre, un mois qui va bien à Londres, avec le vent glacé qui descend Euston Street et qui emporte une page de l'Evening Standard au delà des pelleteuses et des double-deckers.

Je viens de recevoir deux cartes marines que j'avais commandées chez un shipchandler en ligne domicilié dans le Northamptonshire. Northampton, c'est de là que viens le vent glacé, quelque part entre Birmingham et Cambridge, sur la route qui mène au Nord industriel et minier - It's grim up North disait-on naguère. Deux cartes qui ne me serviront sans doute jamais à naviguer, deux cartes de l'Admiralty : le détroit de Davis, entre Groenland et terre de Baffin, d'une part, et la Terre de Feu, d'autre part.

Juste à côté de Saint Pancras, les salles de lecture de la British Library sont confortables et chaleureuses. On y est bien, pour penser.

Le Plume vous salue bien.



mardi 28 novembre 2006

Andalousie

J'ai ramené de Suisse un magnifique t-shirt portant le blason du canton d'Uri - une vache noire sur fond jaune, avec un anneau dans les narines. Résultat, tout le monde m'a demandé si j'avais passé mes vacances en Espagne. Ce qui me fournit matière à une habile transition vers la deuxième étape de ce tour d'Europe...


Benalmadena (Andalousie), fin juin 1992, au petit matin.

La photo est mauvaise mais je n'en n'ai pas beaucoup d'autres : j'ai peu (trop peu) visité l'Espagne. En fait, la seule visite dont je me souvienne était un voyage de retour : je débarquais dans le Sud de l'Espagne d'un voilier qui m'avait amené de Saint-Malo et je devais rentrer rapidement à Paris, où j'étais convoqué au Fort Neuf de Vincennes en vue des journées de sélection du service national - eh oui, ça existait encore, ce truc là. La difficulté était donc de traverser le pays avec devant moi assez peu de temps, pas énormément d'argent et une ignorance complète de la langue espagnole.

Voyage somme toute assez facile, d'abord en train de Malaga à Madrid - un long trajet à travers la Sierra Nevada et la montagne andalouse ; heureusement, la bonne sœur qui était assise en face de moi, persuadée sans doute que j'étais un vagabond affamé, entreprit de me gaver d'un délicieux chorizo qu'elle avait dans son sac. Puis de Madrid à Irun, un train de nuit en place assise en compagnie de deux Sud-Africaines rencontrées pendant le trajet. Une fouille des bagages en gare d'Irun par des douaniers français qui semblaient avoir une autre opinion de ma physionomie que la bonne sœur précitée - fouille rapidement expédiée, mon sac contenant le linge sale de deux semaines de mer. Enfin, après une demi-journée de perdue faute de place dans nos chers TGV, Irun-Paris à grande vitesse et arrivée en soirée à mon gourbi d'étudiant de l'époque, crasseux comme un peigne et épuisé. Parfait donc pour se rendre le lendemain matin au centre de sélection de notre chère défense nationale. Qui m'a sans hésiter déclaré bon pour le service.

Cette photo, c'était mes premiers pas sur le sol espagnol, après une nuit de navigation - nous avions quitté Gibraltar la veille au soir. Le pied pas trop assuré ; ça remue un peu, ce fameux plancher des vaches. Les centaines de chats qui se prélassent sur les pierres du brise-lame. La capitainerie néo-mauresque (fermée à cette heure là, bien sûr). Et surtout, la lumière.

Le Plume vous salue bien.



lundi 27 novembre 2006

Helvétique

La fin novembre est quelque chose comme un Long, Dark Tea Time of the Soul, il faut bien le dire. Du coup, question blog, les séries d'entrées qui font voyager, ça change un peu les idées. En tout cas, ça change un peu les miennes. Si ça peut changer aussi les vôtres, j'en serai ravi - si tant est bien sûr qu'elles aient besoin d'êtres changées.

Après le tour du monde express de l'autre jour, je commence donc un tour d'Europe sans se presser. En commençant (pourquoi pas ?) par le milieu : la Suisse, et plus particulièrement le lac des quatre cantons, que vous avez dû voir trainer sur la table à cartes...


Le lac des Quatre Cantons (Vierwaldstättersee) du côté d'Ennetbürgen, canton Nidwald, Suisse, juillet 2005.

Enfin, je crois que la photo est prise depuis le Nidwald : il y a sur la rive Sud du lac une toute petite enclave du canton de Lucerne qui ne doit pas se trouver bien loin. Sans doute à un ou deux virages de là - mais face à ma mauvaise volonté ronchonne (« C'est encore loin, ce point de vue ? Allez, on fait demi-tour ! » - je ne sais pas si je l'ai déjà dit, mais je ne suis vraiment pas du matin), nous n'avons sans doute pas atteint ladite enclave. Peut-être s'y tenait-il une dégustation géante de chocolat et de fromage, nous ne le saurons jamais. Une station service des environs de Lucerne nous a cependant permis de nous ravitailler en Toblerones géants. Et d'acheter la carte routière qui me manquait et qui nous aurait permis d'atteindre le point de vue susdit sans le moindre état d'âme ; c'est d'elle que provient l'extrait que j'évoquais plus haut.

Ce blog va donc vous promener dans les huit ou neuf pays européens dont j'ai eu l'occsaion de prendre des photos. Sans autre logique que la fantaisie quotidienne. Accrochez vos ceintures !

le Plume vous salue bien.



dimanche 26 novembre 2006

Beau temps

Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai aps dit - genre, qu'il ne fait pas beau dans les Côtes d'Armor. Ah, pas du tout, ça arrive, qu'il fasse beau, non mais !


Les bois du bord de la grève à Louannec, août 2005.

Notez par ailleurs que, nonobstant Armor et Argoat, les bois descendent souvent jusqu'à la limite de l'estran - et qu'on ne me fasse pas remarquer que c'est normal qu'une pente orientée plein nord soit laissée à l'état de bois. Entre les deux, on a souvent une collection d'annexes, ces petits bateaux dont on se sert pour rejoindre un bateau de plus grande taille laissé au mouillage. Comme ce sympathique cannote à roulette.

Et si malgré tout vous préférez la montagne, allez voir sur la table à cartes, l'extrait du jour y est helvétique jusqu'au bout des neiges éternelles.

Le Plume vous salue bien.