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Des photos et des jours

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vendredi 16 mars 2007

Finis terrae

Allez, zou, un petit clin d'œil finistérien pour commencer le week-end...


Pointe Saint-Mathieu, juillet 2000.

Je ne suis pas un fou de cheval, et encore moins de calvaires, mais les deux en même temps, c'est plutôt reposant, je trouve.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 9 décembre 2005

France-Angleterre

Allez, on va faire plus léger aujourd'hui, tout de même... Mais pas trop non plus, on n'est pas là pour rigoler.

France-Angleterre disé-je. Pas à propos de foot ; de rugby, à la rigueur, mais la saison est finie... Non : les trucs que je lis en histoire des techniques, des exposés, des documents d'archives m'amènent à réfléchir, ou plutôt révasser, sur le duo bizarre que forment ces deux pays depuis le XVIIIème siècle.


Roscoff : l'arrivée du ferry de Plymouth, été 2000.

Je ne vais pas résoudre le problème en trois coups de cuiller à pot ; je remarque juste qu'à partir de 1750 environ, l'élite française à les yeux rivés sur le modèle anglais. L'industrie anglaise remplace vers cette époque l'industrie allemande comme référence et, pendant tout le début du XIXème siècle, le corps des Mines se donne pour mission d'encourager les industriels français à suivre les méthodes anglaises. D'autres évidemment condamnent à tout va ces damnables innovations.

Ce dialogue continue, fait parfois d'envie, parfois de répulsion, tout au long des XIXème et XXème siècles. Aujourd'hui encore, alors qu'il devient difficile de trouver des gens qui par principe détestent les Allemands (à part peut-être des gens qui on de mauvais souvenirs de famille liés à l'Allemagne) - par contre, on trouve à la pelle des gens qui ont l'Angleterre et les Anglais en horreur. Ce qui prouve bien que notre relation à l'Angleterre est loin d'être neutre et dépassionnée, non ?

Le Plume vous salue bien.



lundi 21 novembre 2005

Monts d'Arrée

Quand j'étais à l'école primaire, j'ai appris comme il se doit les points culminants de la France et des cinq continents, mais aussi celui de la Bretagne - j'étais il est vrai élève de l'école publique Joseph Morand à Lannion (Côtes-du-Nord). On m'apprit donc que le point culminant de la Bretagne se trouvait au mont Saint-Michel-de-Brasparts, dans les monts d'Arrée. La vérité scientifique m'oblige à préciser que c'est inexact : les deux points culminants de la Bretagne sont, ex-aequo, Tuchenn Gador et Roc Trevezel, le premier à mille cinq cents mètres de là, le second à quatre ou cinq kilomètres. Tous deux, du haut de leurs 384 mètres d'altitude, dominent largement les 382m du mont Saint-Michel-de-Brasparts. J'admets : on n'est pas dans le domaine des neiges éternelles, des cordes et des piolets...

Pour rejoindre le sommet, en fait, il suffit d'aller au bout d'une petite route qui mène à la chapelle Saint-Michel, sans doute construite là pour donner un lustre nouveau à un lieu de culte bien antérieur - après tout, c'est aussi le cas de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, dans le quatrième arrondissement de Paris. En haut, le vent, un paysage sévère ; en bas, le réservoir Saint-Michel, au bord duquel fut construite la centrale nucléaire de Brennilis.


Vue vers l'est depuis le mont Saint-Michel-de-Brasparts. Saint-Rivoal, Finistère, juillet 2000.

Si l'on trouve saugrenu d'avoir installé une centrale dans un lieu aussi sauvage, je ferais remarquer qu'à quelques kilomètres de là se trouvaient, il n'ya guère que deux siècles, les mines de plomb argentifère les plus modernes et les plus importantes de France : le Huelgoat et Poullaouen. C'est même là que fut installée la première machine à vapeur de France, pour aider à l'épuisement des galleries de mine - pour une raison qui dépasse mon entendement, elles subissaient d'importantes infiltrations d'eau.

Évidemment, aujourd'hui, le Huelgoat préfère vanter ses chaos granitiques (« camp d'Artus, » etc.), effectivement magnifiques, que son passé industriel. Le touriste n'a pas besoin de savoir que le ruisseau d'Argent doit son nom à une industrie des plus polluantes, plutôt qu'aux reflets du soleil sur l'onde, et que le plan d'eau au bord duquel se trouve le camping municipal fut établi comme source d'énergie pour les ateliers métallurgiques... Au demeurant, peut-être pourrait-on faire un lien entre la pollution due à ces ateliers et le déclin de la population dans ce bassin au XIXème siècle. Il faudrait que je pose la question à ma directrice, qui est spécialiste de l'histoire de ces mines.

Là où je veux en venir, c'est que, dans nos contrées, il n'y a pas de paysage qui ne soit avant tout un paysage humain. Ça mérite d'être rappelé, je crois.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 4 mai 2005

Embuscade

Trop plein d'images ce soir : le dernier séjour en Bretagne, le dernier rouleau du Pentax que je viens de récupérer, ma balade de dimanche, sans compter l'oryctérope... Abondance de biens ne nuit pas, dit-on.

Attention toutefois, en cas d'abondance de biens justement, de ne point se faire dépouiller au coin d'une ruelle par un chevalier à pied camouflé derrière des broussailles :


Dol-de-Bretagne, le long du musée de Dol, derrière la cathédrale. Vendredi dernier, vers 15h.

Ah, et puis un canon de marine, tiens - monté sur un affut qui me semble passablement fantaisiste, tiendrait pas le coup longtemps leur affaire. J'ai regardé : rien de lisible sur les tourillons, où les fabricants gravaient leur marque ; faudrait que je regarde les détails pour tâcher de le dater. Trois ou quatre siècles après l'armure, probablement.

Le Plume vous salue bien.



samedi 30 avril 2005

La nef

Comme je le disais hier soir, la Bretagne ne se caractérise pas seulement par un littoral échancré qui change au rythme des marées, des chemins creux entre les talus et une météo très incertaine - surtout en avril, je dois le reconnaître. Elle a aussi les traces d'une histoire religieuse bien particulière, nettement décalée par rapport au reste de la France. Ce quî explique sans doute que subsiste un catholicisme assez vigoureux, un peu trop à mon goût, mais c'est une autre affaire.

Signe de cette histoire, marquée par l'arrivée massive des celtophones britanniques à la fin du haut Moyen-Âge et l'acculturation partielle de la population locale : le découpage en neuf évéchés (cinq de langue française : Nantes, Rennes, Dol, Saint-Malo et Saint-Brieuc et quatre de langue bretonne : Tréguier, Léon, Quimper et Vannes) ainsi qu'une foule de saints locaux, souvent des prélats débarqués avec les émigrants, quoi que Corentin, le patron de Quimper, soit si ma mémoire est bone antérieur à l'arrivée des Bretons.

La cathédrale Saint-Samson de Dol est assez caractéristique de l'architecture de ce christianisme un peu à part : contemporaine des grandes cathédrale du bassin parisien, elle est plutôt trapue vue de l'extérieur, son granit un peu gris paraît moins agile que le calcaire d'Île de France ou de Picardie. Mais il faut pousser l'unique porte d'entrée : le granit des croisées d'ogive apprend à voler au dessus d'une nef à couper le souffle ; les vitraux sont magnifique ; le mobilier même est hors du commun.


Nef de la cathédrale Saint-Samson de Dol, vue de l'entrée.

À noter notamment les stalles des chanoines dans le cœur, en chêne très sombre et aux accoudoirs sculptés. Une des institutions les plus intéressantes du christianisme ancien, ça, le chapitre cathédral, à la vocation à la fois séculière et régulière d'une part, patrimoniale et spirituelle, d'autre part. Je suis sûr que zid pourrait nous en parler pendant des heures.

Tiens, je vais mettre une photo de vitrail sur blogspot, histoire de répartir un peu l'effort !

Le Plume vous salue bien.



mardi 31 janvier 2006

Par la grande porte

Oui, j'aime bien cette idée des portes. Il faut dire, avec les catastrophes de 20six, pas mal de portes qui claquent dans tous les sens dans la blogosphère !

En fouillant dans mes archives, je trouve, sans grande surprise, qu'une bonne partie des portes qui se cachent dans ma phototèque sont des portes de cathédrales - la plupart d'entre elles ont bien sûr un majestueux portail à l'extrémité ouest de la nef principale, celui qu'on n'ouvrait qu'à l'issue des grand'messes. Du coup, j'aime bien celui de Saint-Samson, à Dol-de-Bretagne :


Le portail ouest de la cathédrale de Dol, 29 avril 2005.

Pas bien spectaculaire ; il faut dire qu'il était manifestement précédé d'une autre structure, à en croire les trace de poutres dans la maçonnerie qui le surmonte. C'est une cathédrale comme ça, inclassable avec sa nef très élancée abritée par une silhouette trapue... À vrai dire, la porte sud du transept est bien mieux conservée, avec son vestibule éclairé par des fenêtres ajourées, comme de la dentelle de granit.

À propos de portail toujours, j'ai un petit peu progressé dans l'interface PHP avec ma base de données, qui devrait devenir une sorte de blog bis avec toutes les fonctions de navigation dont je suis privé sur Blogger. 'Tention, ça risque d'être moyennement accessible ces jours-ci vu que j'améliore petit à petit la chose à mes moments perdus. Je dois reconnaître que je ne suis pas mécontent du mécanisme de récupération du nombre de commentaires, qui est plutôt rusé - mais qui a été très rapide à écrire, vu que contrairement à certaines plateformes que je ne nommerai pas, Blogger fournit une documentation tout à fait décente sur ses modèles et sur son interface.

Par ailleurs, journée de boulot plutôt chargée aujourd'hui. Suis vanné, je sens que je ne vais pas faire de vieux os ce soir.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 30 juillet 2004

Rennes, trois minutes d'arrêt

Retour sur Paris hier soir, avec un changement de train à Rennes. Original, comme changement : même quai, même voie, même heure. En fait, changement de rame dans le même TGV. La rame que je rejoignais n'avait tout de même pas desservi mon point de départ, nos TGV s'étant "accouplés" (car tel est le jargon ferroviaire) en gare de Saint-Brieuc.


Rennes, entrée ouest de la gare, 29 juillet 2004, 18h.

Rennes, donc. Dernière ville de province où j'ai vécu, pour deux ans. Souvenirs mêlés : j'étais empêtré dans une thèse à laquelle je ne croyais plus, me lançais dans une vie de couple en laquelle je croyais bien d'avantage. L'avenir m'a donné raison sur ces deux points, mais je ne pouvais pas le savoir. Période intercalaire, sans doute, où j'arrivais au terme d'un cursus scolaire et universitaire fort louable pour seulement me demander pour quoi faire. Et ne pas trouver de réponse. Période de déprime, en fait, dont je ne sais pas si je me serais sorti tout seul.

En même temps, on a beau faire, je suis un produit des villes moyennes, et Rennes, ne lui en déplaise, est une ville moyenne qui a un peu grandi ; Rennes est au coeur d'une France de l'Ouest qui reste quand même mon pays, si tant est que j'en ai un. Une ville où j'ai eu un moment l'impression que j'aurais pu me sentir chez moi.

Bah, pseudo-proverbe du jour : dans la vie comme en voyage, chaque bifurcation est le début d'un chemin que l'on n'empruntera pas. Qu'est-ce que j'entends par là ? Par là, je n'entends pas grand chose, comme disait l'autre.

Un peu plus tard, retour dans le chaudron parisien. Et aux éternelles questions du Parisien : Comment puis-je vivre ici ? Pourrais-je vivre ailleurs ?

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 29 avril 2005

En voiture, Mesdames et Messieurs !

Eh oui, ça n'est pas tout de partir, il faut aussi rentrer...


Un TGV Duplex en gare de Rennes dimanche dernier.

En fait, cette photo, c'était à l'aller. Le retour c'est fait en voiture, via Dol-de-Bretagne et Caen. Trajet plutôt rapide et sympa, si l'on excepte la dernière heure de trajet, qui nous a permis de parcourir les cinq kilomètres séparant la porte de Clignancourt de notre parking. J'étais quasi claustrophobique, là dedans.

Sinon, arrêt à Dol pour déjeuner ; ça faisait plusieurs fois que j'étais passer à deux pas sans m'y arrêter. Là, bien que l'arrêt ait été plutôt bref, c'était tout à fait agréable : la pizza était nettement plus sympa qu'un sandwich d'aire de repos et la cathédrale valait le coup d'œil. Car Dol fait partie de ces très modestes villes disposant d'un siège épiscopal, comme Tréguier et Saint-Pol de Léon - ou, de l'autre côté du Couesnon, Coutance et Sées. J'ai pris quelques photos, je vous montrerai ça demain.

En attendant, je suis un peu vanné - une petite douche et au lit !

Le Plume vous salue bien.



mardi 2 mai 2006

Prêt à repartir

À peine arrivé, je m'apprête à repartir, en train cette fois.


L'ancienne gare de Saint-Malo, 21 avril dernier.

Eh oui : départ jeudi, petit tour à Angoulême, ça faisait longtemps - j'en profiterai même pour aller faire un petit tour aux archives, tiens.

D'ici là, vais tâcher d'inaugurer mon vélo tout neuf que je me suis acheté cet après midi, tout de même !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 11 mai 2006

Aquatonic

Gros coup de barre là - je devrais peut-être aller faire un coup d'Aquatonic, tiens !


Les thermes marins de Saint-Malo. Derrière l'hôtel, la plage.

D'un autre côté, je reviens à peine de vacances, là. Un peu tôt pour y retourner.

Le Plume vous salue bien.



samedi 22 avril 2006

Marémoteur

Dernière étape en solo hier, de Saint-Malo à ma destination finale : d'aucuns restaient aux thermes marins de Saint-Malo pour le week-end, s'y faire rincer à l'eau de mer voire transformer en sushi géant. Détour pour passer par l'usine marémotrice de la Rance. Projet considérable, qui combine ambitions considérables et résultats médiocres. Un bon résumé de la grande période de la technocratie française, pendant les trentes glorieuses, où X-mines et X-ponts se disputaient la suprématie, le tout pour produire concorde, aérotrain Bertin, ou ça, justement.


Barrage de la Rance : plots indiquant l'entrée de l'écluse pour le franchissement du barrage.

Depuis, courses et bricolages divers. La maison va bien, le bateau aussi ; il fait beau. Pourvu que ça dure, comme disait l'autre.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 1 juin 2006

Suivez les pointillés

... et ils vous mèneront de l'usine marémotrice de la Rance à la tour Solidor à Saint-Servan.


Le chenal de l'écluse de la Rance vu du barage ; au fond, Saint-Servan ; 21 avril 2006.

Pas sûr que, aujourd'hui, construire un monstre en béton armé sur un site comme celui-ci puisse se faire sans intervention militaire lourde. Mais du temps de Mongénéral, pas de consultation, pas de débat public : on réunissait quelques X-mines et X-ponts, on tranchait, et c'était comme ça. Une, deux, une, deux. Peu importe que l'envasement soit inéluctable.

Autres nouvelles du jour : il me reste moins de trois semaine pour finir mon mémoire. Ouch. La faute de mes bonnes manières, ça, c'est sûr...

Le Plume vous salue bien.



jeudi 23 novembre 2006

Moulin à mer

Après le Finistère et le Morbihan, l'Ille-et-Vilaine... On dit que le comité ad hoc de la Constituante envisagea d'abord de baptiser le département du nom de ses deux principaux cours d'eau : la Rance, qui se jette dans la Manche entre Saint-Malo et Dinard, et la Vilaine qui se jette dans l'Atlantique à Muzillac, à l'extrémité opposée du département. Mais Rance-et-Vilaine, il faut bien le dire, ça n'était pas terrible, comme nom. Alors on a sorti l'Ille, un modeste affluent de la Vilaine. Ille-et-Rance n'était pas très euphonique non plus, et le Sud du département aurait été mortellement offensé. Faute de mieux, ça a donné l'Ille-et-Vilaine.

Et c'est par conséquent de la Rance que je vais vous parler. De l'estuaire de la Rance, plus exactement, vu que le reste de la rivière coule dans le départment des Côtes d'Armor. Et, bien sûr, la fameuse usine marémotrice.


L'écluse du barrage de la Rance, la Richardais, Ille-et-Vilaine, avril 2006.

J'aime bien contempler les sites naturels ; j'aime bien aussi regarder les réalisations humaines, qu'elles soient ou non patinées par les siècles. Là, c'est un beau site et une belle réalisation - même si du point de vue de la production énergétique, ça n'est pas un coup de génie, ou alors seulement sur le papier. Un truc de polytechnicien, quoi.

De toute façon, profitons-en : en aval, Saint-Servan et la tour Solidor ; en amont, une ria encaissée qui abrite un plan d'eau tranquile.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 22 novembre 2006

Machinisme agricole

Autre Bretagne : la plaine du Vannetais, protégée des vents du Nord par les Landes de Lanvaux et des colères océaniques par le golfe du Morbihan. J'étais passé rendre visite à un ami qui s'est installé dans le coin, entre Vannes et Sainte-Anne-d'Auray, en rase campagne, près d'un ancien moulin. Le seul spécialiste de réseaux informatiques que je connaisse qui possède aussi un tracteur.


Tracteur et tas de bois, Grand-Champ (Morbihan), avril 2004.

En fait, je corrige l'affirmation qui précède. J'en connais même un qui fait collection de tracteurs anciens. Et lui travaille à Paris, pas à Vannes. Bref.

Le Plume vous salue bien.



samedi 24 décembre 2005

Transatlantique

Avant de filer prendre l'avion, un autre bateau mythique, qui a battu à peu près tous les records :


Jet Service IV, à Serge Madec, Lorient, été 1985.

C'est peut-être le sommet du genre, un plan Nigel Irens de 80 pieds (25m) aux lignes parfaitement épurées. Il a notamment pulvérisé le record de l'Atlantique à la voile, avant de battre celui du tour du monde en équipage, sous le nom de Comodore Explorer et avec Bruno Peyron à la barre.

À noter d'ailleurs que, s'il a eu principalement pour vocation de battre des records, c'est que les catamarans de 80 pieds n'en avaient plus pour très longtemps en tant que classe : après la course de l'Europe de 1985 qui a accumulé la casse puis la dramatique route du Rhum de 1986, ils sont remplacés par des bateaux plus petits (60 pieds), principalement des trimarans, relativement plus sûr. Classe des 60 pieds qui est elle-même remise en cause aujourd'hui : de toute manière, les multicoques géants n'ont jamais passionné les foules ailleurs qu'en France, ce qui fait un pool de skippers et de sponsors un peu maigre.

Sur ce, je m'en vais tâcher de battre le record de l'Atlantique en avion. Portez-vous bien : régularité de ce blog imprévisible pour la semaine qui vient.

Le Plume vous salue bien.

[ edit 18h20 heure locale, 0h20 heure de Paris : internet access sans problème - vous ne vous débarasserez pas de moi comme ça ! ]


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vendredi 23 décembre 2005

Albums photo

En plus des quelques kilos de livres dont j'ai parlé, j'ai ramené d'Angoulême des objets précieux quoique nettement plus légers : les négatifs des premières pellicules photographiques entièrement de mon fait. Trois rouleaux, dont j'avoue ne pas avoir encore déterminé les dates avec précision. L'un d'entre eux toutefois ne peut dater que de l'été 1985 : il représente, sans le moindre doute, le départ de l'étape de Lorient de la course de l'Europe, première édition, en1985.


Royale, à Loïc Caradec et Philippe Facque, Lorient, été 1985.

Je ne me passionne plus pour la course au large - à vrai dire, je ne me tiens même plus informé. Mais j'ai grandi avec : de la route du Rhum de 1978, dont nous faisions en classe de CE1 un compte-rendu quotidien, jusqu'à mes années lycée, où mes préoccupations se sont faites plus littéraires.

En d'autres termes, de la disparition d'Alain Colas à celle de Loïc Caradec dans le Rhum 1986, par la faute d'ailleurs de ce magnifique mât-aile... Car la démesure des catamarans géants des années quatre-vingt est à l'image de la décennie : éclatants, toujours plus rapides, mais aussi broyeurs de vies, mortifères dans leurs scintillements. C'est cette époque qui m'a fait. Je ne la regrette pas (qui regrette ses quatorze ans ?) mais je tâche de ne pas l'oublier.

Le Plume vous salue bien.


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jeudi 23 février 2006

Une cote à suspens

Commandé pour demain une cote d'archive sur laquelle règne un certain suspens : j'ai bon espoir que ce carton contienne un document après lequel je cours depuis novembre 2004.

Résumons : il s'agit d'un rapport écrit en 1775 par un officier reconverti dans les forges, parti étudier en Angleterre les techniqes anglaise de fabrication des canons. J'en ai trouvé une première mention dans un article récent (mais affreusement erroné) de la Welsh History Review que j'ai lu à la British Library, qui en cite une traduction anglaise parue en 1948 dans le journal interne d'un sidérurgiste anglais - également consulté à la British Library. Ladite traduction se réfère en note à une cote des archives nationales françaises qui se révèle être une fausse piste. Plein de choses intéressantes, mais fausse piste tout de même.

Lors de mon passage à la Library of Congress de Washington, j'ai parcouru un recueil d'article de l'auteur de cette traduction. J'y ai trouvé une autre cote des archives nationales, celle que je dois consulter demain.... Je vous dirais demain soir le résultat.

En attendant, une photo qui ne date pas de 1775, mais de 1985 tout de même, alors que je gaspillais mes premières péloches :


Le Belem au port de Lorient, juillet 1985.

Voici un navire qui, malgré la déco du bordé évoquant des sabords, n'a que je sache jamais porté de canons : lui, son truc, c'était plutôt de transporter le café entre l'Amérique du Sud et le Havre.

D'ailleurs, comme je dis de temps en temps : il faudrait vraiment que je retourne au Havre, un de ces jours. Ses quais me manquent. Et ses grues. Et ses remorqueurs. Et les cheminée de l'usine électrique.

(Zut : je viens de rater la finale du curling féminin à la télé, en direct de Pinerolo. Je ne sais pas si je vais m'en remettre.)

Le Plume vous salue bien.



mardi 14 décembre 2004

Service historique de la marine, Lorient

[Je tente de poster cette entrée sans grand espoir d'y parvenir, 20six.fr ferraillant de plus en plus fort et de plus en plus souvent.]

Je récidive avec une illustration pour le blog de Zid, qui décrivait avec beaucoup de justesse dans son entrée d'hier le monde des archives départementales, avec ses érudits locaux et ses généalogistes envahissants.

Ca m'a rappelé mon dépot d'archive favori, le service historique de la marine à Lorient. Un petit bâtiment aux murs chaulés caché derrière la belle demeure qui abrite le "cercle maritime", sur le domaine de la marine nationale, à deux pas du centre ville et du port de plaisance, pratiquement sur les quais. Dedans, une charpente apparente qui rappelle la vieille marine, un mobilier simple et fonctionnel et des conservateurs et archivistes serviables et compétents. J'ai retrouvé une photo, prise à des fins documentaires bien sûr, qui donne une vague idée de ce dont je parle :


Lorient, service historique de la marine, avril 2004.

Particularité des lieux : c'est aussi une bibliothèque, et même, je crois, dans certains cas, une bibliothèque de prêt. Du coup, plutôt que les rombières généalogistes habituelles échangeant haut et fort les derniers commérages du coin, on a d'anciens marins à la démarche un peu chaloupée venu lire ou rechercher sur ces matières navales qui les passionnent toujours.

En plus de ça, j'y ai trouvé des documents qui dépassaient mes espoirs les plus fous en quantité et en qualité -- et que je suis loin d'avoir totalement dépouillés, d'ailleurs. Comment ne pas l'aimer, ce petit dépot d'archives ?

Le Plume vous salue bien.


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samedi 1 juillet 2006

Choses et d'autres

Premier week-end de liberté. Repris le vélo : mon endurance n'est plus ce qu'elle était - à peine 30 km. Va falloir reprendre l'entraînement sérieux. Soirée diner entre amis, sans télé mais avec infos instantanées par les voisins. On a gagné, qu'il paraît. Ça me passionne pas plus que ça mais les gens sont contents, alors moi aussi.

Reçu quelques bouquins d'histoire commandés sur Amazon, dont la biographie de Collot d'Herbois par Michel biard, que j'avais déja lue mais que j'avais envie d'avoir dans mes rayonnages. je vous en reparlerai.

Du côté de la préfecture de l'Eure-et-Loir, un petit bibendum fatigué regarde les flèches de la cathédrale. Plus sûr que la pêche au bar, ça.


Chartres, 21 avril 2004.

Eh oui : de cette brève escale chartraine, je n'ai pas ramené une seule photo un tant soit peu spectaculaire de la cathédrale. Sa couverture en cuivre vaut à elle seule le coup d'œil pourtant, même si c'est bien sûr un remplacement tardif de la couverture d'origine en plomb. Exercice : remplacer par la pensée le vert-de-gris actuel par le cuivre rose d'origine. Ou par le gris mat, bien plus sombre que le zinc, de la couverture initiale en tôles de plomb.

Autre exercice : combien de métaux différents dans mon entourage immédiat ? un réglet en acier, un compas à pointe sèche en en laiton et inox, des disques d'haltères trop peu utilisés en fonte ; une vieille sonde thermique de chauffe-eau se révèle après examen être en cuivre étamé. je n'ai pas d'explication claire à la présence de cet objet sur mon bureau. Dans la cuisine, les poids de pêche pour lester les couvercles de casseroles sont en plomb, comme il se doit.

Dehors, le rituel des klaxons bat son plein. Intéressant, d'ailleurs, quand on y pense. Mais est-ce bien le moment de penser ?

Le Plume vous salue bien.



mercredi 16 juin 2004

On va en ville ?

-- ok, mais j'espère qu'il y aura de la place pour se garer.


Place des Épars centre-ville de Chartres (Eure-et-Loir), fin avril 2004.

Apparemment, il y a avait là de fort belles choses, notamment des fresques d'époque gallo-romaine. Evidemment, vu que c'est LE point névralgique de la circulation dans le centre de Chartres, ça rend les choses un peu compliquées...

Par ailleurs, on note quelques magnifiques câbles électriques enterrées dans du béton fin XXe siècle et qui traversent des murs au moins médiévaux... Il y a un chef de chantier qui a pas eu envie de s'emmerder dirait-on.

Peut-on s'étonner que le gouvernement actuel, pas vraiment l'ennemi des grandes boîtes du BTP, ait tout fait pour étrangler l'INRAP (institut national des recherches archéologiques préventives)..?

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 3 septembre 2004

La France, Monsieur, la France...

Ah, mais il y a pas que chez les Ricains qu'on traverse des étendues désolées pour aller sur la côte ouest, non Monsieur :


La Beauce depuis le TGV, ce matin vers 10h.

Bon OK, c'est plus productif que les fins fonds de l'Arizona. Plus anthropique aussi : pas un caillou où la main de l'homme n'ait jamais mis le pied. Mais on n'y voit pas beaucoup plus de monde finalement.

Surtout enfermé dans une boite à sardine bleu-gris lancée à 300 km/h. Pile la bonne vitesse, compte tenu du paysage.

Le Plume vous salue bien et file faire un peu de bateau, na na nèreuh.


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mardi 29 août 2006

Énergie

Non, décidément, non : je ne partage pas l'obsession antinucléaire. Pourtant, qu'elle est répandue ! Seulement, voilà : de l'énergie, j'en utilise tous les jours, directement ou au travers des produits que je consomme. Et comme j'ai fait des études scientifiques dans mes jeunes années, je suis conscient de ce que cette énergie ne vient pas de nulle part.

Alors, en attendant mieux, pourquoi pas comme ça ? Toujours mieux que de crâmer du fuel ou du charbon, dont on nous apprend pas ailleurs qu'ils contribuent à l'effet de serre. L'énergie éolienne se développe doucement - mais en ces temps de «pas dans mon jardin » elle ne tardera pas à se heurter à ceux qui crieront à la dégradation du paysage ; quant à l'hydroélectricité, il est devenu politiquement impossible pour les mêmes raisons de la développer davantage.


La centrale de Chinon-Avoine vue de la rive droite de la Loire, vendredi 25 août vers 19h

Et puis ces monuments de pierre de la modernité, en quoi sont-ils intrinsèquement plus laids que les donjons d'autrefois - symboles d'un pouvoir seigneurial guère plus sympathique que celui de l'État technocratique, finalement ? À Chinon, surtout, véritable musée en plein air du nucléaire français - la vieille sphère des années soixante, les blocs cubiques des années soixante-dix et les réacteurs PWR des années quatre-vingt...

À l'époque où je fréquentais assez régulièrement cette région, il y avait rarement plus d'une tour de refroidissement active pendant l'été, quand la centrale n'était pas tout bonnement arrêtée. Aujourd'hui, la consommation estivale est presque identique à la consommation hivernale, comme en témoignent les trois panaches de vapeur d'eau qui s'élèvent sur la droite de l'image. La climatisation est passée par là ; pas seulement la climatisation de confort de Marie-Chantal : sans l'aide de multiples salles machines parfaitement climatisées, pas d'informatique, pas de réseaux... Bref, sans clim' - et donc sans énergie - vous ne liriez pas ce message.

Je préfère habiter un pays qui a choisi d'assumer sa consommation électrique plutôt que dans un de ceux qui, ayant accepté par démagogie de renoncer au nucléaire, vivent du nucléaire des voisins. À bon entendeur, ciao.

Le Plume vous salue bien.



lundi 13 novembre 2006

À propos de production électrique

Un peu tardivement, quelques réflexions sur les coupures électriques qui se sont produites il y a quelques jours...

En gros, tel que le système fonctionne, tous les pays d'Europe peuvent souffrir des déséquilibres entre production et consommation ou des problèmes d'infrastructures de transport survenues dans un pays voisin. Bon. Si tout le monde était de bonne foi pour tâcher de produire à peu près ce qu'il consomme et pour faire à temps les investissements nécessaires, tout irait bien. Malheureusement, ce n'est pas le cas.


Centrale nucléaire de Chinon-Avoine, Indre-et-Loire, août 2006.

En effet, en Italie comme en Allemagne, pour des raisons politiques (la nécessité d'une alliance avec les Verts dans le cas de l'Allemagne), on a décidé de cesser de construire des centrales nucléaires, alors qu'en raison de la hausse des cours, on ne pouvait accroître les capacités de production des centrales à combustible fossile. Résultat : ces pays sont, de manière croissante, en déficit structurel d'électricité. Et du coup, un part croissante de leur consommation vient de France.

Le truc, c'est que, pour produire cette électricité, nous avons, bon gré mal gré, consenti à des sacrifices : assumer le risque, fût-il faible, des centrales nucléaires (et des barrages, d'ailleurs), assumer également leur impact sur le paysage, etc. Toutes choses dont nos voisins européens ne veulent pas chez eux - chez nous, ça leur est bien égal. Or, l'interconnexion des réseaux fait que les Français ne bénéficient pas particulièrement de ce surcroît de production en terme de sécurité de leur approvisionnement : les problèmes sur le réseau électrique allemand peuvent causer des coupures en France, on l'a vu il y a dix jours.

Ce n'est pas que je demande l'interdiction des exportation d'électricité ; par contre, si l'Allemagne ou l'Italie ne pâtissent pas plus que nous de leur propre lâcheté énergétique, pourquoi devrait-elles changer de politique ?

On me dira que les exportations électriques d'EDF bénéficient au bout du compte au consommateur français en faisant baisser le coût de l'électricité vendue aux particuliers. C'est sans doute le cas aujourd'hui - mais c'est précisément ce que la « libéralisation » du marché de l'électricité rendra impossible. Je pense d'ailleurs que tel en est le véritable but.

Le Plume vous salue bien.



samedi 28 juillet 2007

En mode mineur

Une journée sans trop d'entrain sous une grisaille lourde. Sur le petit écran le tour de France se termine sans guère d'entrain non plus mais sur des routes que je connais bien - toujours marrant d'entendre qualifier de faux-plat ce qui, pour moi, est une bonne côte. Mais bon, je ne suis pas une référence.

J'écoute la sonate pour flûte et clavecin en Si mineur de Jean-Sébastien Bach ; ça correspond assez bien à mon état d'esprit du moment.


La Loire vue du pont de Port-Boulet, Indre-et-Loire, août 2006.

L'interprétation, sur instruments anciens ou à l'ancienne par les solistes de l'ensemble baroque de Limoges, en fait peut-être un peu beaucoup dans la « déclacissisation » des sonorités - c'est la mode chez les spécialistes du baroque, mais gaffe à ce que le retour aux sources sonore ne vienne pas masquer l'essentiel. Dans le cas précis de ce morceau, ça fonctionne au contraire très bien : les sonorités anciennes s'accordent parfaitement à la mélancolie de la tonalité et du morceau dans son ensemble.

Cette entrée est donc en Si mineur. Je suis sûr que ça ne vous aura pas échappé.

Le Plume vous salue bien.

Référence : Johann Sebastian Bach, « Reflexio, sonates pour flûte », par Maria Tecla Andreotti (flûte traversière), Jan-Willem Jansen (clavecin), Christophe Coin (viole de gambe), Sergio Azzolini (basson), Laborie Records, LC04. C'est une production du Centre Culturel de Rencontre de la Borie en Limousin.

La sonate pour flûte et clavecin obligé en Si mineur (BWV 1030) est interprétée à la flûte, au clavecin lautenwerk et à la viole de gambe.



dimanche 27 août 2006

Ô saisons, ô châteaux !

Compte tenu de la durée de ce séjour, on comprendra que le nombre des visites de châteaux réalisées soit limité. Nous n'avons pas par exemple visité la vieille citadelle de Chinon ; nous n'avons vu que l'extérieur du petit château de Montsoreau ; quant à celui de Langeais, nous l'avons seulement apperçu depuis la route qui suit les levées nord de la Loire.

Mais nous avons été voir un des plus célèbres : celui d'Azay-le-Rideau, sur l'Indre, à peu près à mi-chemin de Tours et de Chinon. De la belle ouvrage - un financier de François Ier l'avait fait construire sur l'emplacement d'une ancienne forteresse, établissant les nouveaux corps de bâtiment sur une île de la rivière Indre - l'aile en retour de la nouvelle construction est pratiquement gagnée sur la rivière, construite tout au moins sur les sédiments très meubles de la berge, qu'il faut consolider.


Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire) : l'angle sud-ouest du château vu du sud, 25 août 2006, vers midi.

Beau château, oui, un des plus beaux, malgré ses dimensions assez modestes. Et le célèbre effet de miroir sur l'eau, du côté du parc, n'a rien de surfait, loin de là.

Quelque chose me gêne, tout de même : cet effet, justement, existait dès la construction du bâtiment sur la façade ouest, celle du bâtiment de retour - une porte y était même aménagée, qui permettait de rejoindre le jardin par un pont ; de même qu'au pignon opposé, si l'on en croit un plan du XVIIIe siècle reproduit dans le petit guide du château publié par les éditions du patrimoine*. Ce même plan montre que la façade sud était par contre séparée de l'eau par un terre-plein assez large (quinze ou vingt mètres ?) - pas de miroir d'eau de ce côté là, le plus spectaculaire et sans doute le plus photographié. Le guide en question montre d'ailleurs des photos de 1925 et 1955 faisant apparaître ce terre-plein, nettement réduit en largeur et aménagé en terrasse bordée d'arbres en pots.

La question, c'est : pourquoi ne le dit-on pas clairement ? À part la légende des photos susdites, la destruction de cette terrasse est éludée par le guide ; les éléments d'explication donnés sur place au visiteur n'insistent guère sur cette modification, et encore moins sur sa date tardive. Mais le visiteur, justement, serait furieux : il lui faut de l'ancien, de l'authentique, du vrai de vrai comme dans le temps. Si on lui dit clairement que les lignes d'eau de ce château-navire datent non pas de François Ier mais de René Coty, il va bouder, trépigner, parler de toc et aller dépenser ses sous ailleurs. Très mauvais, ça.

Ces châteaux sont comme nos maisons, nos usines et nos routes : des espaces humains, vivants, auxquels chaque génération apporte sa contribution. Mais ça, on n'en veut plus : il faut du vieux, c'est à dire du figé. À quel moment l'obsession du patrimoine devient-elle morbide ?

Le Plume vous salue bien.

*[Marie Latour,] Le château d'Azay-le-Rideau, Touraine, collection « itinéraires », éditions du patrimoine, 2000.



lundi 28 août 2006

Batellerie

La Loire était autrefois un axe de communication majeur, du Massif central à l'Atlantique en passant par le Nivernais, l'Orléanais, la Touraine et l'Anjou. Vers l'aval, dès lors qu'un produit était arrivé au fleuve, son transport n'était plus qu'une question de temps, pour un coût négligeable. Dans l'autre sens, c'était un peu plus laborieux même si, jusqu'à Orléans au moins, les vents dominants ont la bonne idée de remonter le cours du fleuve.

Et puis le temps du rail est venu ; la batellerie de Loire, avec ses chargements modestes, n'avaient guère d'arguments à lui opposer - la Loire n'a plus charrié que de l'eau, des alluvions et quelques arbres morts.


Un bateau de promenade débouche de la Vienne à Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire), vendredi 25, vers 18h.

Et puis, ces dernières années, les bateaux sont revenus. Le phénomène est récent ; il y a une vingtaine d'années, on n'en voyait pratiquement aucun ; on vous serinait au contraire les dangers d'y naviguer ou de s'y baigner. Et maintenant, ils sont bien là - bateaux de promenade, construits à l'ancienne ou bien en alliages flambants neufs, certains gréés de mats basculants comme les gabarres d'autrefois, d'autres propulsés simplement par un petit hors-bord... La Loire ne fait plus peur, on s'y promène, on regarde les berges - la France est un beau pays vu de son plus grand fleuve.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 30 août 2006

Candes-Saint-Martin

À la limite de l'Anjou et de la Touraine, Candes regarde les eaux de la Vienne, venues tout droit du Limousin, se jeter dans le cours tranquile de la Loire. À flanc de coteau, une église bien trop grande pour un village comme celui-ci : c'est l'abbatiale de Candes, construite là où en 397 mourut paraît-il saint Martin.


La chapelle qui marque l'emplacement de la mort du saint, Candes, 25 août, 18h.

(Honte à moi, la photo est prise au flash - dans ce genre de bâtiment, c'est quelque chose que je ne fais jamais. Une fausse manip...)

Finalement, ce christianisme-là, avec tout son cortège de saints et autres fariboles, m'est plus sympathique que le néo-protestantisme à la fois sinistre et naïf d'aujourd'hui. D'autant plus sympathique bien sûr qu'il n'existe plus - sinon, je suis sûr qu'il me ferait horreur !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 6 septembre 2006

Gothique

C'est marrant, les mots. Aujourd'hui, quand on dit « gothique » on pense ténébreux, maquillage noir, chauves-souris et heavy metal, alors que l'architecture gothique, telle qu'on l'entend aujourd'hui, est au contraire une architecture de la lumière.

J'entends bien : le terme lui-même a une histoire plutôt tordue. Les hommes de la Renaissance, persuadé que leur entreprise était une restauration des valeurs et des savoirs de l'Antiquité, ont baptisé ainsi l'ère qui commence aux invasions germaniques de l'Empire romain d'Occident et qui s'achève avec... eux-mêmes, en toute modestie. L'architecture gothique est celle qu'ils considèrent comme caractéristique de cette époque, à laquelle ils opposeront par exemple les canons de la superposition des ordres antiques.

On pourrait discuter longtemps de ce topos du retour à l'Antiquité, disserter sur le mal qu'il a fait à la compréhension des sociétés antiques, etc. Une autre fois peut-être...


Le porche Nord de l'abbatiale Saint-Martin de Candes (Indre-et-Loire).

Tout ça, c'était pour introduire une photo de mon élément favori de l'architecture gothique : le palmier - convergence d'arcs sur un pilier monolithe (du moins pour sa partie centrale). La touriste anonyme donne l'échelle.

L'un des plus beau (et l'un des plus anciens) est celui du couvent des Jacobins à Toulouse, je suis sûr que la Civetta en a des photos quelque part. Mais celui de Candes n'est pas mal non plus !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 17 septembre 2006

Journées du quoi ?

Comme tous les ans depuis que la manifestation existe, à l'occasion des journées du patrimoine, je ne suis pas sorti de chez moi. D'une part, parce que la multiplication des fêtes du truc et des journées du machin m'agace (à quand la journée du camembert laitier fait à cœur ? Prévenez-moi, que je colmate les fenêtres), d'autre part parce que l'usage à toutes les sauces du mot patrimoine m'enquiquine, et de troisième part parce que j'avais la flemme. Vous soupçonnerez sans doute que le troisième raison est la seule authentique, et vous n'aurez pas tort.

Ceci dit, je retrouve sur mon disque dur, sans avoir à faire la queue une seule minute, une photo sympa d'un petit bout de patrimoine (comme on dit).


Candes vu de la rive droite de la Loire, 25 août 2006, 18h30.

De Candes, je vous avais montré le porche, la chapelle Saint-Martin ainsi que les environs immédiats - avec celle-ci, la boucle est bouclée. Il n'est par ailleurs pas impossible que le banc de sable que l'on voit sur le devant soit l'extrême pointe du confluent de la Vienne et de la Loire. J'avais été m'y promener quand j'étais gamin, et ça ressemblait justement à ça. Ceci dit, ça peut être un bête banc de sable, aussi.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 25 août 2006

Marin d'eau douce

De retour après un mini week-end qui ne tombait pas vraiment le week-end, bref, 24h aux confins de l'Indre-et-Loire et du Maine-et-Loire. Un pays qui, s'il était un département, devrait s'appeler Vienne-et-Loire : l'Indre est un affluent médiocre, à comparer avec son voisin amont (le Cher) et son voisin aval, la Vienne justement ; quant à la Maine, elle ne mesure que quelques kilomètres, du confluent de la Mayenne, de la Sarthe et du Loir : la Vienne, c'est autre chose.

La Vienne est une belle rivière ; ses eaux brun-noir ont un débit notable même au mois d'août, comme j'ai pu le vérifier en pagayant à contre-courant cet après-midi.


La Vienne à Bonnivet (commune de Chinon, Indre-et-Loire), hier soir vers 20 h.

Belle région, aussi. Ses productions viticoles nous ont fait passer une rude soirée, que ses paysages et châteaux ont largement compensé aujourd'hui. C'est une région que j'avais pas mal fréquenté étant enfant, puis ado, mais où je n'étais guère venu depuis - la location par des amis anglais d'une drôle de maison tarabiscotée en bord de Vienne était une belle occasion d'y retourner.

D'autres photos à suivre, vous pouvez compter là-dessus.

Le Plume vous salue bien.



samedi 30 juin 2007

Photographie

Récupéré aujourd'hui une vingtaine d'agrandissements : petit à petit, je me constitue ainsi une petite photothèque au format 18×27 cm - dix ans de photos, à peu de chose près. Ça ne rajeunit personne mais, bon, vu que je me suis découvert un cheveu blanc ce matin, il faudra bien que je m'y fasse. Enfin, le cheveux, je préfère le qualifier de blond - compte tenu de la couleur de ses voisins, la différence est largement rhétorique.

Les photos que j'ai faites agrandir sont principalement des photos que vous avez déjà vu ici. Les exceptions à la règle sont souvent des clichés dont j'avais utisé une version voisine prise avec l'appareil numérique. C'est le cas de celle-ci, par exemple :


La Vienne en aval de Chinon, 24 août 2006.

J'avais utilisé ici une image du même endroit prise avec mon brave petit Canon Ixus 400 ; la définition et la luminosité de celle-ci est tout de même bien meilleure. Encore heureux, en un sens : autrement, la vente de boitiers réflex serait une vaste escroquerie.

On ne me fera pas dire de mal de l'Ixus 400. C'est un appareil qui m'a redonné goût à la photo, peut-être le meilleur compromis possible entre l'encombrement et la qualité des clichés. Je n'aime pas les appareil plus petits : je trouve qu'on ne les a pas bien en main. L'Ixus 400 est extrêmement maniable et prend des photos correctes dans une large plages de situations, y compris en lumière faible et sans flash, comme je le pratique régulièrement en archive. Il va d'ailleurs doucement vers ses 11.000 clichés en un peu plus de trois ans.

Avec le boîtier Pentax (un MZ-10 acheté au Japon en 1998), c'est un tout autre jeu. Ne serait-ce que parce que de vrais objectifs font une sacrée différence : même avec les meilleurs lentilles qui soit, un objectif de 18 mm de diamètre ne peut pas donner la même chose qu'une lentille de 49 mm...

Pour autant, un bon appareil ne fait pas automatiquement de bonnes photos. J'ai eu pendant des années des résultats décevants, pour cause de pellicules inadaptées et de développements à l'eau de vaisselle par les défuntes boutiques FNAC service. J'utilise maintenant un labo photo digne de ce nom (négatif+, pour ne pas le nommer) et je fais de plus en plus mumuse avec différents types de pellicules en fonction des situations, surtout depuis que j'ai testé la subtile Fuji Pro400H - c'était à l'occasion de photos en musée prises pour le compte d'une amie plasticienne.

Prochain essai : la Reala 100, toujours en Fuji, qui devrait me rendre de bons et loyaux services dans les fortes lumières de la mer morte et autres régions circonvoisines. J'en ai pris cinq rouleaux : vous n'avez pas fini d'en entendre parler.

Le Plume vous salue bien.



lundi 4 septembre 2006

Tous sur le pont !

Eh oui, le pont, quand on le fait, on se repose ; mais quand on est dessus, on travaille. Bref, une université, c'est quand même beaucoup plus calme quand il n'y a ni étudiants, ni enseignants. Et là, pas de doute, ils sont tous revenus. Et c'est une sacré foire.

Bilan de la journée : bien failli m'électrocuter ce matin en branchant un équipement sur une prise qui manifestement délivrait un voltage largement supérieur à ce qu'il devait être ; quantités d'allez-et-venues sur lesquelles je ne m'étendrai pas ; et pour conclure la journée, percussion en plein vol d'un objet volant non identifié en rentrant en scooter. Objet que j'ai viré d'un geste de la main pour me rendre compte quelques minutes plus tard que ça me faisait super mal à un doigt, qui était en train de se transformer en pilon de poulet. Avez-vous déjà été piqué par une guêpe morte ? dit je ne sais plus qui dans je ne sais plus quel film...


Le pont de Langeais (Indre-et-Loire), 25 août, vers 19h30.

Un vrai pont, histoire de se changer les idées : un de ceux qui traversent la Loire, presque en face du château de Langeais. Pont tout-à-fait moderne, bien sûr, comme le montre l'élancement de ses piles, mais qui essaye de se faire passer pour un château de la Loire à lui tout seul. Marrant, positivement marrant.

Le Plume vous salue bien.



samedi 14 avril 2007

Énergies

J'avais eu l'occasion de le dire dans une entrée au titre pas bien éloigné de celle-ci : je me refuse à trouver a priori laides les centrales nucléaires. Surtout en bord de Loire, avec cette lumière si particulière, qui fait penser à des pêches de vignes un jour d'été...


Saint-Laurent-des-Eaux : la centrale vue d'Avaray (Loiret), 8 avril 2007, vers 18h.

Eh : de passage dans les parages, j'ai plus tendance à faire un détour pour ça que pour le château de Chambord - que je connais de toute manière déjà. On ne se refait pas, paraît-il.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 18 avril 2007

Électrique

C'était entendu : aujourd'hui il y aurait de l'eau douce au programme. Et comme j'ai passé la journée à manipuler des onduleurs et des batteries d'onduleurs, une centrale électrique s'imposait...


La centrale de Saint-Laurent-des-Eaux vue d'Avaray (Loir-et-Cher), 8 avril 2007.

Les batteries d'onduleur, c'est pas franchement léger ; c'est farci de plomb, cette affaire. Quatre batteries de 20kg pièce par battery pack ; trois packs installés dans divers bâtiments... J'ai mon compte pour aujourd'hui.

Pour revenir à la photo : ces deux réacteurs n'ont pas grand chose à voir avec les deux premières tranches que je vous avais montré l'autre jour. Plus récentes, plus puissantes, plus fiables. De la belle ouvrage, je trouve. Évidemment, les refroidisseurs continuent à manquer e discrétion - mais ils ne sont pas réservés au nucléaire, loin de là ; toutes les usines sidérurgiques modernes en ont, par exemple. Et pourtant, dans l'imagination populaire, les tours de refroidissement sont le symbole de l'énergie nucléaire...

Au fait : si jamais vous entendez dire que, s'agissant d'énergie, l'ère de la vapeur est terminée, n'oubliez pas de rappeler que les centrales nucléaires (ainsi d'ailleurs que les centrales thermiques au fioul ou au charbon) sont essentiellement des machines à vapeur, puisque c'est l'expension de la vapeur d'eau qui permet de transformer l'énergie thermique en énergie mécanique, qui à sont tour permet d'actionner les alternateurs. Succès garranti. Enfin, l'effet le plus probable, c'est « Ah ? Tu crois ? Mais c'est de la vapuer nucléaire alors ? Repasse-moi les patates, tiens. » L'histoire des techniques, pour briller en société, c'est pas le top.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 8 avril 2007

Routes

Journée sur les routes de France. Avantage du voyage en voiture : on peut faire tous les détours qu'on veut, quand on veut - en train, c'est plus délicat. Surtout à notre époque de réservations obligatoires.

En l'occurence, j'avais repéré qu'à deux pas de mon autoroute se trouvait le logis d'un personnage important de mon dossier, celui dont je lisais la correspondances aux archives nationales il y a quelques semaines. C'est un peu idiot, mais j'aime bien voir où vivaient mes personnages ; j'avais été voir le logis de Langlardie, en Dordogne, où s'était retiré un de mes maîtres de forges ; j'ai donc été voir aujourd'hui le domaine de l'Anglochère, près de Meung-sur-Loire - dans le Loiret, tout près de la limite du Loir-et-Cher.

Ce sont les plaines à Blés du Vendomois et du Dunois, région agricole riche naguère et riche auourd'hui. Évidemment, il n'y avait pas à l'époque de ligne à haute tension ni d'autoroute, mais les grands chemins étiaent déjà fort encombrés. Au printemps de 1775, j'en suis sûr, le blé était en herbe, comme aujourd'hui.


Les champs de blé près de l'Anglochère, le Bardon, Loiret, cet après-midi.

D'un autre côté il n'y avait pas en 1775 de base logistique DHL juste en face...

Ensuite, profiter du beau temps sur les bords de Loire, du vieux pont de Beaugency à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Je vous montrerai ça.

Après ça, il n'y avait plus que 300km avec le soleil dans l'œil. Bagatelle.

Le Plume vous salue bien.