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Des photos et des jours

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jeudi 23 septembre 2004

Manhattan, 1 : downtown

Beaucoup à dire, beaucoup de photos aussi, autant organiser ça un petit peu -- géographiquement, par exemple.

New York, certains le savent sans doute, est composé de 5 districts (boroughs) : Manhattan, le Bronx, Brooklyn, Queens et Staten Island. Manhattan n'est ni le plus grand, ni le plus peuplé (1,5 millions d'habitants, alors que Queens et Broolklyn dépassent les deux millions chacun), mais c'est incontestablement le centre, le coeur, le moyeu.

Manhattan est un rectangle d'à peu près 20 km de long par 5 de large, pointu au sud et  biseauté au nord. C'est techniquement une île, puisque séparé du continent (le Bronx, en l'occurrence) par la Harlem River, un étroit bras de mer, au nord ; de Long Island (où se trouvent le Queens et Brooklyn) par l'East River (en fait l'ultime rétrécissement du détroit de Long Island) ; du New Jersey par l'Hudson River, un vrai fleuve, pour le coup.

La pointe sud, ou plutôt sud-sud-est, mais ne pinaillons pas, est celle qui pointe vers l'entrée de la baie ; c'est le district financier, avec Wall Street et des gratte-ciels partout. C'est le fameux New York Skylines, particulièrement spectaculaire vu de Staten Island ou du ferry qui y mène -- d'Ellis Island aussi, sûrement.


Manhattan, la pointe sud vue du Staten Island Ferry, 16 septembre 2004 après-midi.

Mais sur la gauche du paysage, derrière le premier rang d'immeubles, une absence imposante, celles des tours du World Trade Center. Même quand on est à New York pour la première fois, c'est un paysage que l'on connaît tant, par la photo, les films, etc. que c'est un manque presque palpable. Et pour tous les New Yorkais, une figure de mort au quotidien, d'une vie in the shadow of no towers (Art Spiegelman). Des amis New Yorkais, désignant le George Washington Bridge, à l'autre bout de Manhattan : "En rentrant à New York après le 11 septembre, c'est là que nous avons commencé à sentir l'odeur de fumée"...

Nous n'avons pas été voir Ground Zero. Touriste, peut-être ; touriste de la mort à grande échelle, non, sans façon.

Le Plume vous salue bien. 


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mardi 12 septembre 2006

In the Shadow of No Towers

Le titre de l'album d'Art Spiegelman consacré au 11 Septembre est éloquent - même si le contenu du livre est décevant, à mon avis, mais peu importe. Je voudrais développer un peu mon entrée d'hier à ce sujet.


New York sans les tours, septembre 2004.

Je me souviens du 25 juillet 1995. Je rentrais du boulot plus tôt que d'habitude, dans une vieille rame inox du RER C surchauffée par le soleil. Le train s'arrête en pleine voie ; après un temps certain, passage d'un jeune contrôleur suant à grosses gouttes, l'air un peu perdu : « Je ne sais pas, il paraît qu'il y a eu une bombe.. Il y a des morts... Je ne sais pas... » Le pays avait été traumatisé, à juste titre : on pouvait mourir de rentrer du boulot, comme ça, par un bel après-midi d'été.

Je me souviens du 11 septembre 2001. Il faisait beau, là aussi ; j'étais à mon bureau, en face du jardin des plantes, de retour d'un déjeuner tardif. C'est par un chat IRC que j'ai appris la nouvelle. Une bonne partie des participants la trouvaient très drôle, la nouvelle - les participants qui se réjouissaient ainsi, ce n'était pas des extrémistes, c'étaient des employés, des chercheurs, de bons Français « de gôche »... J'ai compris ce jour-là que l'anti-américanisme, en France, ce n'était pas seulement des propos en l'air, ou une résistance politique à une domination ressentie comme abusive, mais une vraie haine, celle qui fait se réjouir que d'autres puissent mourir pour être arrivé à l'heure à leur bureau, par un beau matin d'été.

Voilà pourquoi, quel que soit mon aversion pour la politique extérieure du gouvernement américain actuel (et qui, soit dit en passant, est en elle-même la plus belle victoire des terroristes), je supporte mal qu'on traite à la légère les événements du 11 Septembre.

Et maintenant, parlons d'autre chose.

Le Plume vous salue bien.



lundi 25 décembre 2006

America America (once again)

Laissez-moi passer j'ai mon billet mon visa
Je suis déjà dans l'avion going to America

Laurent Voulzy, « Rock Collection »

Ouais, on fait dans la citation intello, ce soir. Pour compenser, un film d'Elia Kazan est caché dans le titre. Mais je vous rassure : on ne va pas voyager entassés dans l'entrepont d'un vieux transatlantique mais bien dans la classe touristes d'un avion d'US Airways. Et même si les efforts de rentabilité des compagnies aériennes tend à diminuer l'écart qu'il y a entre ladite classe touristes et l'entrepont précité, il reste un peu de marge.


Statue de la Liberté, New York, septembre 2004.

Autre différence par rapport aux émigrants du film de Kazan : on ne part que quatre jours. Et on n'arrivera pas sur les rives de l'Hudson mais sur celle de la Delaware : à Philadelphie.

Je ne doutes pas de trouver un accès internet sur place ; avec un peu de chance, je pourrai donc vous raconter mes pérégrinations en direct, ou presque. En attendant, faut que j'aille finir de ranger un peu !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 17 mars 2005

L'Émigrant de Landor Road

Le chapeau à la main il entra du pied droit

Chez un tailleurs très chic et fournisseur du roi

Ce commerçant venait de couper quelques têtes

De mannequins vêtus comme il faut qu'on se vête

La foule en tous sens remuait en mêlant

Des ombres sans amours qui se traînaient par terre

Et des mains vers le ciel plein de lacs de lumière

S'envolaient quelquefois comme des oiseaux blancs

Mon bateau partira demain pour l'Amérique

Et je ne reviendrai jamais

Avec l'argent gagné dans les prairies lyriques

Guider mon ombre aveugle en ces rues que j'aimais

Car revenir c'est bon pour un soldat des indes

les boursiers ont vendu tous mes crachats d'or fin

Mais habillé de neuf je veux dormir enfin

Sous des arbres pleins d'oiseaux muets et de singes

Les mannequins pour lui s'étant déshabillés

Battirent leurs habits puis les lui essayèrent

Le vêtement d'un lord mort sans avoir payé

Au rabais l'habilla comme un millionnaire

Au dehors les années

Regardaient la vitrine

Les mannequins victimes

Et passaient enchaînées

Intercalées dans l'an c'étaient les journées veuves

Les vendredis sanglants et lents d'enterrements

De blanc et de tous noirs vaincus des cieux qui pleuvent

Quand la femme du diable a battu son amant

Puis dans un port d'automne aux feuilles indécises

Quand les mains de la foule y feuillolaient aussi

Sur le pont du vaisseau il posa sa valise

Et s'assit

Les vents de l'Océan en soufflant leurs menaces

Laissaient dans ses cheveux de longs baisés mouillés

Des émigrants tendaient vers le port leurs mains lasses

Et d'autres en pleurant s'étaient agenouillés

Il regarda longtemps les rives qui moururent

Seuls des bateaux d'enfant tremblaient à l'horizon

Un tout petit bouquet flottant à l'aventure

Couvrit l'Océan d'une immense floraison

Il aurait voulu ce bouquet comme la gloire

Jouer dans d'autres mers parmi tous les dauphins

Et l'on tissait dans sa mémoire

Une tapisserie sans fin

Qui figurait son histoire

Mais pour noyer changées en poux

Ces tisseuses têtues qui sans cesse interrogent

Il se maria comme un doge

Aux cris d'une sirène moderne sans époux

Gonfle-toi vers la nuit Ô mer Les yeux des squales

Jusqu'à l'aube ont guetté de loin avidement

Des cadavres de jours rongés par les étoiles

Parmi le bruit des flots et les dernier serments

Guillaume Apollinaire, Alcools


New York, Ellis Island, 16 septembre 2005.

Je l'avoue : je n'avais jamais lu, vraiment lu, ce poème de Guillaume Apollinaire. Je l'avais forcément apperçu en feuilletant Alcools, mais, disons, d'une paupière distraite. Et là je suis tombé dessus... On peut y passer du temps, le lire, le relire, le compter -- ne jamais oublier qu'Apollinaire écrit dans un monde où le vers se compte. Exercice, compter les entorses au règles de la versification classique dans ce poème. Il y en a, peu, et forcément signifiantes. Ou y chercher les intertextes, les références. Ou juste le lire et le relire encore.

Quant à l'illustration, elle n'est pertinente que parce qu'elle parle de l'arrivée des imigrants aux États-Unis à l'époque où Apollinaire écrit ; mais bien sûr, si une des principales missions du centre d'Ellis Island était bien de combattre parasitoses et épidémies, il ne s'adressait qu'à ceux qui y arrivaient effectivement...

Le Plume vous salue bien.



samedi 22 septembre 2007

Grand Pardon

La synagogue voisine se trouve (ça ne s'invente pas) rue Notre-Dame de Nazareth. C'est un lieu magnifique, édifié vers 1820, d'un extérieur plutôt anodin mais d'un intérieur grandiose, à la fois solennel et joyeux. Le jour de Yom Kippour, toutefois, la solennité est un peu éclipsée par la foule qui s'y presse, au rez-de-chaussée comme aux balcons - et même dans la rue, surtout lors de la prière d'Yiskor, à la mi-journée, à laquelle ceux dont leurs parents sont en vie ne doivent pas assister. Il paraît qu'elle est très belle ; je m'en passe volontiers, et pour longtemps.


Une petite synagogue à Philadelphie, décembre 2006.

Je ne me suis pas converti au judaïsme, ayant trop peu de religion pour en changer, mais j'ai toujours plaisir à me rendre à la synagogue ces jours-là. Se baigner dans l'ambiance un peu chaotique d'une communauté bariolée qui se retrouve, venue du quartier ou de lointaines banlieues, et qui s'échange des nouvelles de l'année passée - malgré le bedeau en bicorne qui renonce à faire régner un semblant de calme. De ce point de vue, on est bien loin des accablantes messes de minuit que je fréquentais à l'occasion quand j'étais gamin...

Bonnes fêtes à tous, donc !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 31 décembre 2006

Philadelphia / Convention Center

L'ancienne gare de Reading, en plein centre de Philadelphie, fait maintenant partie du Convention Center de Philadelphie, à côté des grands hôtels, pas bien loin du City Hall. La grande verrière était déserte : la convention pour laquelle nous étions venus se passait dans une autre partie du complexe. Au rez-de-chaussée, le marché couvert d'East Market fourmille de monde ; on peut y acheter de la charcuterie amish, des accessoires de cuisine, du poisson, du fromage ; y manger des huîtres grillées, du cheese steak, de la crème glacée ou tout ce qu'on veut.


Philadelphia, Reading Terminal, 12th and Market Street, 30 décembre, 14h36 EST.

Au sous-sol, par contre, on prend toujours le train : c'est Market East, une gare de banlieue. On peut se rendre à Trenton (New Jersey), à Wilmington (Delaware) et dans différents coins du Sud-Est de la Pennsylvanie. Pour les trains de grandes lignes (il y en a : Philadelphie est au centre du North-East Corridor qui relie Boston à Richmond via New York, Philadelphie, Baltimore et Washington), il faut se rendre à la monumentale gare de 30th Street, à quelques blocks de là.

Nous y prenions quant à nous le train pour l'aéroport. Le contrôleur, en grande forme, faisait virevolter sa pince à bousiller les billets avec une agileté comparable au cuistot du grill japonais de la veille. De l'annonce des stations comme show - and you all have a safe holiday week end and a happy new year !

Le voyage de retour : fatiguant, comme d'habitude, surout pour quelqu'un qui ne dort pas dans l'avion, ou si peu. Ça m'a permis de voir quelques navets, c'est toujours ça de fait. Et il n'est pas déplaisant de rentrer chez soi.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 10 janvier 2007

Classic Philly

Un truc que j'aime bien, à Philadelphie, ce sont les immeubles de bureaux du tournant du siècle, paréllélépipèdes parfaits avec le nombre d'or dans tous les coins. Le Stephen Girard Building, sur 12th Street (pas très loin de l'ancienne gare que je vous avais montré l'autre jour), construit en 1896 par l'architecte James Windrim, auteur de plusieurs bâtiments à Philadelphie et d'un casino à Atlantic City (la ville du Monopoly !), concepteur également de la grande percée diagonale qui mène du centre de Philadelphie au musée des beaux-arts et au vaste espace vert de Freemont Park.


Stephen Girard Building, Philadelphie, 21 S 12th Street, 30 décembre 2006.

On n'est pas forcé d'aimer cette architecture, qu'on pourra trouver à la fois maniériste et compassée. Elle est par excellence l'expression urbaine de la lutte des classes dans ses années les plus féroces, dix ans après les grèves sanglantes de mai 1886 à Chicago - son expression du côté des plus riches, un combat pour garder la maîtrise du tissus urbain.

Le bâtiment tient d'ailleurs son nom d'un des premiers miliardaires américains : Stephen Girard, né Étienne Girard à Bordeaux en 1750, marin, navigant au commerce dans les Caraïbes, installé comme marchand à Philadelphie pendant la guerre d'indépendance, et devenu un des premiers bailleurs de fond de la jeune république des États-Unis. Le père fondateur du Grand Capital américain est donc français. Curieux, non ?

Revenons à nos moutons : je les aime bien, moi, ces immeubles. Na.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 17 janvier 2007

Dans un magasin de porcelaine

Les rues nord-sud de Philadelphie sont numérotées : Second Street, Twelfth Street... C'est classique dans les villes américaines en damier mais Philly est, historiquement, la première à s'y mettre.

En fait, il n'y a pas (ou plus) de First Street, remplacée par l'autoroute urbaine qui longe le fleuve. Il y a par contre une Second Street, au bout de la ville historique. On y trouve par exemple le plus vieil ensemble locatif du pays (il date du début du XVIIIe siècle). C'est surtout, pour une raison qui m'échappe, là que se concentrent tous les fournisseurs d'articles pour restaurateurs. Faïence, batteries de cuisine... Tout ce qu'il vous faut pour monter le petit resto dont vous avez toujours révé.


Philadelphie, 2nd Street, 29 décembre 2006.

Heureusement, pas d'éléphant à signaler dans ce magasin de porcelaine. Ni de taureau d'ailleurs, puisqu'en anglais le proverbe parle de bull in a china shop. De toute façon, l'éléphant est la mascotte du parti républicain alors que Philly est solidement démocrate...

J'aime bien cette façade. J'aime bien cette deuxième rue qui tourne mal sous le colossal tablier du pont suspendu qui traverse le fleuve. J'aime bien Philadelphie

Le Plume vous salue bien.



dimanche 13 mai 2007

Coin de rue

Philadelphie. Au coin de Race Street et de Second Street, la rampe d'accès au Benjamin Franklin Bridge coupe le tissus urbain, marquant de fait la limite du centre historique et le début des vastes banlieues qui forment l'essentiel de l'agglomération philadelphienne.


Philadelphie, 29 décembre 2006.

De loin, le pont est fait de grandes courbes harmonieuses, un lien avec la petite sœur d'outre-Delaware, Camden (New Jersey). De près, c'est une barrière d'acier en pleine ville, un peu comme le Green Monster, à Boston. Tiens, je ne sais pas où en est le chantier du Big Dig, là bas - le remplacement des autoroutes urbaines surélevées (le Green Monster) par un système de tunnels. Un chantier record, notamment en terme de retards, de surcoûts et de malversations diverses.

La cheminée d'usine nous rappelle le passé industriel de ces villes de la côte Est. Mais ici non plus on ne produit plus grand chose : au premier plan, un panneau annonce la réalisation prochaine d'un projet immobilier de prestige. Tout en haut, des réverbères veillent sur le mince trottoir qui permet aux piétons courageux de franchir le fleuve par leurs propres moyens. Faute de temps, j'avais préféré prendre le métro.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 27 décembre 2006

Philadelphia / City Center

Philadelphie : la cité de l'amour fraternel, à en croire ses fondateurs. Et de fait, pas désagréable comme ville, moins artificiel que Washington, moins démesuré que New York... Ce qui est démesuré, c'est l'immensité pavillonnaire que l'on apperçoit de l'avion ; le centre-ville, quand à lui, ne fait quelques kilomètres, entre le fleuve Delaware à l'Est et la rivière Shuykill à l'Ouest.

Le centre-ville, c'est le plus ancien plan en damier d'Amérique du Nord : la ville a été conçue ainsi dès le début du XVIIIe siècle. Au centre, l'hôtel de ville, style Second Empire dopé aux anabolisants ; autour, c'est la cohabitation des immeubles parallélépipédiques du siècle dernier et des gratte-ciels de verre et d'acier qui marquent le réveil de la ville depuis la fin des années 1980...


L'angle nord-est du City Hall et le quartier des affaires, Philadelphie, ce matin, 9h20.

Aujourd'hui, journée studieuse, sur le campus de l'université de Pennsylvanie (à un quart d'heure du centre-ville en autobus, sans doute moins en métro) : bibliothèque, librairies, etc. J'en reparlerai sûrement. Et ce soir, les mondanités commencent : pas pour rien que j'ai amené le costard, tiens !

Le Plume vous salue bien.



mardi 12 juin 2007

En musique, toujours

Rachmaninov, Rhapsodie sur un thème de Paganini. La musique de chambre est d'un abord plus facile pour moi que la musique d'orchestre pour le moment, mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer. En plus, Rachmaninov, à qui Stravinsky reprochait son conformisme, est finalement parfaitement déjanté.


Philadelphie, le Business District vu des environs de City Hall.

La rhapsodie en question est sur le principe du thème et des variations, un peu comme la célèbre sonate pour piano de Mozart qi se termine par la marche turque. Un petit air assez classique et plutôt léger, quelques variations savantes... Et puis tout fout le camp : à la septième variation, un Dies Irae solennel fait irruption avec ses gros sabot, et ce n'est plus le même jeu. À moins que le thème de Paganini n'ait lui même été qu'une variation du Dies irae en dentelle virtuose ; la gravité était déjà là mais on ne le savait pas.

Détail amusant, l'extrait le plus connu de l'œuvre (la 18e variation), quelque peu gentillette, est en décalage complet avec le reste de l'œuvre : l'air en est l'image miroir par rapport au milieu de la portée du thème principal, le tout formant une sorte de pose au milieu de cette course-poursuite entre piano et orchestre. Comme quoi : se méfier des morceaux choisis !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 29 décembre 2006

Philadelphia / Penn's Landing

Longue promenade à pied aujourd'hui dans le quartier historique de Philadelphie et sur les quais de la Delaware. Ces derniers sont dédié au fondateur de la ville, le Quaker William Penn, qui débarqua à cet endroit en 1682. Cependant, le grand homme de l'histoire de Philadelphie, c'est Benjamin Franklin, imprimeur et philosophe, l'un des pères de la révolution américaine - le pont qui relie Philadelphie à Camden porte son nom.


Penn's Landing et le Benjamin Franklin Bridge, aujourd'hui, vers midi.

Au musée maritime voisin, acheté un ou deux livres, l'un sur les chantiers navals de Philadelphie et Camden au XIXe siècle et l'autre, plutôt un fascicule, sur les tentatives de construction de navires en béton au début du XXe. Ils viennent s'ajouter aux livres achetés sur le campus avant-hier sur le USS Monitor, sur les égouts de Paris et sur les voitures électriques des années 1890. Sans compter divers romans policiers et la douzaine d'ouvrages achetés par Madame dans sa propre spécialité : les valises vont peser plus lourd à l'aller qu'au retour, c'est certain. Moi aussi, d'ailleurs, compte tenu des spécialités gastronomiques locales dont je vous parlerai demain...

Le Plume vous salue bien.



jeudi 4 janvier 2007

...and crossing back.

Suite de la précédente : après la Pennsylvanie vue du New Jersey, le New Jersey (et le New Jersey) depuis la Pennsylvanie.


Le USS New Jersey derrière la poupe du Moshulu, Philadelphie, Penn's Landing, 29 décembre 2006.

De ce côté-ci de l'Atlantique, les choses avancent : fini les tas de cartons dans un local surchauffé du bâtiment Condorcet ; notre service est maintenant dans ses murs et dans ses meubles aux Grands Moulins de Paris. Un grand moment !

Par contre, il n'y a pas de chauffage. On peut toujours aller se réchauffer au bâtiment Condorcet quand on commence à avoir froid aux pieds.

Le Plume vous salue bien.



lundi 12 février 2007

Fendre les flots

Un peu de couleur pour un jour de pluie : l'étrave de l'USS Olympia, croiseur américain de la guerre hispano-américaine de 1898. Ça ne date pas tout à fait d'hier, c'est le moins qu'on puisse dire.


USS Olympia, Penn's landing, Philadelpie, décembre 2006.

Oui : je revendique mon droit à écarquiller les yeux sur des bateaux de guerre, qu'ils soient américains, français ou moldo-valaques. Restons gamins, quoi !

On aura tout loisir après de méditer sur le premier expansionisme américain qui s'ouvre avec la guerre de 1898, se poursuit avec la politique du big stick de Teddy Roosvelt et la participation, bon gré mal gré, à la première guerre mondiale, avant de s'embourber dans les expéditions de soutien à la Russie blanche et de s'achever par un retour brutal à l'isolationisme au début des années 20. Ce qui correspond précisément à la carrière de l'USS Olympia. Mais on n'a pas besoin d'être historien à jet continu, non plus.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 28 juin 2007

Portuaire

J'étais insoucieux de tous les équipages
Porteur de blés flamands ou de contons anglais
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Sur le fleuve Delaware, un cargo au mouillage attend quelque chose - la renverse de la marée, un fax de l'agent de la compagnie à Philadelphie ou qu'un poste à quai se libère à Camden.


Philadelphie, décembre 2006.

En aval, le trafic ne faiblit pas sur le Walt Whitman Bridge. La mer est encore loin : au large de Cape May, il faudra doubler l'épave de l'Atlantus, troisième vapeur de la flotte d'urgence construite à la fin de la première guerre mondiale, en béton. En béton, oui : l'acier manquait. Et ça flottait ! Enfin, ça a flotté.

L'Atlantus a été lancé en décembre 1918, un peu tard pour servir à ravitailler les armées du général Pershing ; a transporté du charbon en Nouvelle-Angleterre ; était en 1926 condamné à devenir un brise-lame à l'entrée de la baie du Delaware lorsqu'à l'occasion d'une tempête il a échappé à ce destin pour devenir plutôt récif.

Le Plume vous salue bien.

Références : Arthur Rimbaud, Le bateau ivre, 2e strophe ; Connie Considine Kelly, Concrete Ships, Printing Express, North Cape May (NJ), 2004.

Une note à lire en écoutant : Franz Schubert, Fantaisie en do majeur, D.934, interprété par Szymon Goldberg et Radu Lupu.



jeudi 1 février 2007

Nouvelle d'un monde flottant (3)

La révolution industrielle qui a fait le monde que nous connaissons, ce n'est pas celle des années 1730 à 1830, la machine à vapeur, le haut fourneau au coke et la naissance du prolétariat. C'est, beaucoup plus près de nous, celle qui voit l'arrivée de deux énergies nouvelles donnant à l'homme mécanisé une agilité à laquelle il ne s'attendait pas - les dérivés du pétrole et l'électricité.

Les souvenirs de celà : les vieilles centrales électriques comme celle de Philadelphie, structure massive au bord de la Delaware, par où arrivait le charbon, avec les taches de rouille qui marquent le temps - cette fée électricité n'est plus une jeune fée clochette qui virevolte devant les espoirs des hommes.


Philadelphie : la centrale électrique vue des berges du centre-ville, décembre 2006.

C'est ce monde industriel-là qui vieillit sous nos yeux, mort et enterré à Billancourt, poussiéreux dans les vallées alpines, rouillé à Detroit ou à Pittsburgh. Le monde d'une industrie que nous n'aimons plus, tout en consommant ses produits plus que jamais. Il nous faut du naturel, maintenant - comme si ça voulait dire quelque chose...

Le Plume vous salue bien.



samedi 30 décembre 2006

Philadelphia / South Street

En remontant des quais de la Delaware, je suis tombé par hasard sur une rue connue pour ses boutiques, ses petits restaurants et ses cheese steaks. Le Philly chease steak : une institution à part entière. Il s'agit d'un sandwich de lamelles de bœuf grillées avec des oignons et du fromage fondu... Un concentré de choléstérol, pas d'utilisation prolongée sans avis médical. Miam.


South Street, Philadelphia, hier, vers 13 h.

À propos de médecine : en remontant vers le Convention Center, croisé la figure émaciée de Ben Franklin, encore lui - sous la forme d'une statue dans la cours du Pennsylvania Hospital, fondé en 1752 par ledit Franklin et un médecin de la ville. Il dépend maintenant de l'université de Pennsylvanie, tout comme le principal hôpital de la ville, près du campus, de l'autre côté de la Shuykill River.

Plus tard, passé un bon moment autour d'une bière avec des amis venus également pour la convention. Et maintenant, alors que notre rythme de sommeil commence à s'adapter à la longitude du lieu, il est temps de faire les valises : nous repartons ce soir.

Le Plume vous salue bien.



lundi 1 janvier 2007

Vœux

Pour 2007 : Amour, bonheur, santé et tout ça. Et tant qu'à faire, beaucoup d'argent.


Campus de l'université de Pennsylvanie, 27 décembre, 16:07 EST.

Sur ce dernier point - il va de soi que si mon vœu se réalisait pour certain d'entre vous je serais amené à demander une commission. Mettons 10%.

Bananier à tous !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 11 mars 2007

Lumière, lumière

De la lumière aujourd'hui, beaucoup de lumière : les rayons parviennent maintenant dans notre fond de passage en fin de matinée, histoire de se réchauffer un peu ; et cet après-midi au bois de Vincennes, de la lumière partout. Plus tout à fait une lumière d'hiver, pas encore une lumière de printemps - sympa aussi, d'ailleurs, les belles lumières d'hiver, mais ça y est, c'est fini pour cette année, on dirait.


Lumière d'hiver : campus de l'université de Pennsylvanie, 27 décembre 2006, vers cinq heure.

À ajouter aux satisfactions du jour : une séance de vélo agréable, muscles beaucoup plus efficaces que la semaine dernière. C'est toujours ça de gagné. Évidemment, j'aurais préféré ne pas bénéficier d'une crevaison, mais bon, ça permet de réviser la procédure de réparation d'une chambre à air !

De toute façon, c'était le moment de rentrer : la lumière baissait et la température avec ; l'heure d'un bon thé chaud avec pain, beurre, miel, petits gâteaux, etc. J'ai jamais prétendu que je faisait du vélo pour maigrir, hein.

Le Plume vous salue bien.



samedi 31 décembre 2005

Envol

Comme un vol de bernaches hors de l'étang natal, nous nous envolions hier soir (heure de Washington) pour rentrer à la maison ce matin (heure de Paris).


Arlington, Virginie, 29 décembre 2005, 18:12 GMT.

Enfin, je dis des bernaches, c'est peut-être des tadornes, ou bien tout à fait aute chose : vu la nébulosité ambiante, pas évident de s'y retrouver.

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 30 décembre 2005

Arlington National Cemetary

Juste en face de la ville, de l'autre côté du Potomac, donc dans l'État de Virginie, un grand domaine couvrait les coteaux d'Arlington : la propriété du général Robert E. Lee. Confisquée par le gouvernement fédéral pendant la guerre de sécession, elle a accueilli un cimetière militaire, qui s'étend maintenant à la quasi totalité du domaine : c'est le cimetière national d'Arlington, avec ses hectares de pierres tombales réglementaires couvrant les collines boisées.


Arlington National Cemetary : vue vers washington depuis les tombes des Kennedy, 29 décembre 2005.

Discutez un peu avec des amis américains : nombreux sont ceux qui ont au moins un membre de leur famille enterré là. Et c'est un point important à comprendre : contrairement à ce qui se passe en France, la société américaine et son armée ont gardé des liens étroits. Cela peut prendre la forme d'un militarisme passablement gênant, mais pas forcément : ça peut être un simple respect, une reconnaissance. Et ça demande qu'on s'interroge, en tant que Français : quand avons nous perdu ce lien ? Car il était perdu, bien avant la fin du service militaire, à part dans la « bonne droite » traditionnaliste. Je pense quant à moi que cette rupture date d'avant les guerres coloniales, où les dérives de certains quarterons de généraux à la retraite n'en étaient qu'un symptôme. Au bout du compte, je crois que cette rupture date de l'« étrange défaite » de 1940 : à relire le livre de Marc Bloch qui porte ce titre (un historien se doit, je crois, de lire du Marc Bloc à un rythme au moins hebdomadaire), on se rend compte que l'armée française n'a pas voulu défendre une société civile que, depuis le front populaire, elle méprisait. Malgré les efforts de l'après-guerre, ce compte n'a jamais été soldé.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je parlais hier de hubris. Un long article dans le Washington Post de ce matin fait une synthèse de ce que l'on sait du programme anti-terroriste de la C.I.A., mis en place après le 11 septembre. Ou comment la démesure de ces attaques (ne les oublions pas !) a engendré la démesure de ce programme, chacun dans le cercle étroit des preneurs de décisions renforçant la certitude du groupe quant au bien fondé et à la légalité des mesures prises... C'est une instance historique de hubris à l'œuvre.


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lundi 3 avril 2006

Petit pavillon

Petit pavillon sur terrain boisé, idéal résidence secondaire. Porche agréable, vue imprenable. Calme garanti.


Vue de la Lee Mansion à Arlington, Virginie, décembre 2005.

Tombé par hasard sur cette photo qui correspond assez bien à mon humeur du moment, petit coup de barre. Résultat, vous y avez droit, na.

(Il s'agit de l'ancienne résidence du général sudiste Robert E. Lee, sur une colline juste en face de la ville de Washington, D.C. La propriété ainsi que le terrain ont été confisquées pendant la guerre de sécession ; la maison a été conservée à l'identique, mais le vaste terrain qui l'entoure est devenu le cimetière militaire d'Arlington.)

En grève demain - mais plus personne ne sait vraiment comment se sortir de ce conflit. Mon parti a comme la dernière fois fixé un rendez vous presque à mi-parcours de la manifestation pour nous faire défiler en dernier. pas question que je reste quatre heure à poireauter, cette fois-ci. Bah.

Le Plume vous salue bien.




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