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Des photos et des jours

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lundi 30 juillet 2007

L'or du soleil

Retour au travail ce matin, coïncidant avec le retour du soleil. Du coup, tous mes appareils photos sont venus avec moi. Rien de tel que des tests comparatifs pour essayer le dernier venu de la collection ! Promenade méridienne entre les terrains vagues, les chantiers et les nouveaux bâtiments que j'ai vu pousser depuis trois ans.


ZAC Rive Gauche, Paris 13e, cet après-midi.

Du coup, c'est la première fois que je réalise que la peinture jaune sur l'immeuble de la parcelle M2C n'est pas jaune, mais dorée. Au point d'en être éblouissante quand le soleil brille vraiment. Faut dire : je ne suis pas sûr qu'il y ait eu un seul jour de beau temps depuis que cette peinture a été posée.

Juste à côté, sur les quais, ce n'est pas Paris-Plage, mais le chargement du gravier sur les péniches au port de Tolbiac. C'est, de très loin, plus agréable à regarder.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 9 août 2007

Et pendant ce temps...

J'avance de front mon mémoire et ma communication, et pendant ce temps, à l'autre bout de Paris, de nouveaux quartiers montent beaucoup plus vite que le tas de feuilles imprimées...

Il faut dire à ma décharge qu'ils s'y mettent à plusieurs, eux.


Le coin sud de la ZAC Rive gauche vue de la rue des Grands Moulins, 30 juillet dernier.

Et puis : reçu mon dernier caprice, un boîtier Pentax ME qui était vendu avec trois objectifs. Pas vraiment eu le temps de faire mumuse avec les optiques, mais le boîtier me plait bien, plus léger et plus élégant que le P30, son successeur. Je vais faire un rouleau en test  si c'est concluant, je pourrais bien être tenté de l'employer comme second boîtier, à la place du P30 justement. Et garder le P30 en roue de secours. Faut voir, mon bon monsieur, faut voir.

Le Plume vous salue bien.



lundi 22 novembre 2004

Des grues dans la ville

Une bande de ces sympathiques échassiers est à signaler sur le futur campus de Paris 7 :


Le chantier des "Grands Moulins de Paris", ZAC Paris Rive Gauche, vendredi 19 novembre 2004.

Comme dans tout parc zoologique qui se respecte, l'espèce est identifié par un panneau en bord d'enclos (en bas au centre) qui, dans un louable soucis pédagogique, est illustré d'une représentation de l'animal.

Un point noir toutefois : aucun des deux abris de l'enclos ne semble en mesure d'accueillir les bêtes dans des conditions de confort décentes. Les moulins eux-mêmes, malgré leur beffroi, sont d'une hauteur insuffisante ; la halle au farine (juste derrière, avec son toit arrondi)  ne pourrait accommoder le volatile qu'au prix d'une reptation indigne de son port altier.

 Le Plume vous salue bien.


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dimanche 13 novembre 2005

Problème de wouature

Mon programme, aujourd'hui, c'était de boucler la partie php d'un site de photographie ; de terminer le bouquin sur l'invention au XVIIIe siècle sur lequel je suis depuis une semaine ; de boucler ce fameux chapitre un et peut être d'en commencer un autre. Sans compter tout le reste, tout ce qu'on n'a pas le temps de faire pendant la semaine et qui s'empile...

En fait, j'ai fait le tour du périphérique pour essayer de recharger la batterie de notre véhicule automobile, qu'un ami m'avait aidé à démarrer à coup de câbles. Sans y parvenir, bien sûr : les batteries modernes ne faiblissent pas progressivement, elles rendent l'âme un beau jour, généralement plus froid ou plus chaud que les précédents, sans plus stocker le moindre watt-heure ou le moindre joule ou le moindre coulomb. Bien failli rester en rade sur la voie de gauche du côté de la porte d'Ivry, lorsque le moteur a calé sous prétexte que j'essayais d'allumer les codes... Demain, transport pédestre (peut-être cycliste) de batterie pour commencer la journée.

Sinon ça va.


Une image qui n'a rigoureusement rien à voir, à par peut-être pour l'ambiance :
Bâtiment des grands moulins, ZAC rive gauche, 6 octobre 2005.

Le Plume vous salue bien.



mardi 19 septembre 2006

Comme dans des moulins

« On y entre comme dans un moulin », l'expression est singulière, elle renvoie certainement aux rapports complexes qu'avaient les ruraux de jadis avec leur meunier. Nous par contre, pour y entrer, au Grands Moulins, on a un mal de chien. Pourtant, les bâtiment commencent à avoir un petit air d'achevé...


Les Grands Moulins et la Halle aux farines, ZAC Paris-Rive Gauche, 13 septembre dernier.

Mais voilà : de finition délicate en commission de sécurité pointilleuse, on n'y est toujours pas. C'était pourtant programmé, noir sur blanc, pour juillet dernier, en ce qui nous concerne - maintenant, plus personne ne se hasarde à donner de calendrier.

Bah : tôt ou tard, on finira bien par y aller !

Le Plume vous salue bien.



lundi 8 janvier 2007

Dans un moulin

Et voilà : un lundi matin dans nos nouveaux bureaux. Un lundi pas tout à fait comme les autres puisque c'était le jour du déménagement de nos serveurs. Les déménageurs se chargeaient de nous les amener, et nous de les remonter dans les baies techniques, les rebrancher, etc. Ce qui fait du boulot.


Vue de mon nouveau bureau, Grands Moulins de Paris, 3 janvier, 10h du matin.

Pour compliquer l'affaire, l'ascenseur qui conduit à notre 6e étage avait choisi ce moment pour tomber en rade. Les équipements en question étant totalement intransportables par l'escalier, il a fallu attendre qu'un réparateur intervienne - du coup le montage n'a pu commencer qu'en fin d'après-midi. Et s'est terminé peu avant huit heure.

Le temps de remballer nos petites affaires et de descendre - et nous avons trouvé la grille du bâtiment fermée, le gardien étant parti faire sa tournée... On ne nous a libérés que vers 21h. Youpi.

Peut être facile d'y entrer, dans les moulins. Mais en sortir, c'est pas gagné.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 27 janvier 2006

Aménagement

Petit à petit, je m'installe  j'ai récupéré mes entrées de la rubrique Histoire de dire pour les mettre dans un joli blog rien qu'à elles ; du point de vue de la mise en page, j'explore et je bricole. Avantage de blogger : si on a quelque compétence en matière de création de sites web, on arrive très vite à être dans ses meubles - pas besoin de fouiller dans les recoins du système pour trouver comment modifier le modèle de page.


Le bâtiment « halle aux farines, » ZAC rive gauche, octobre 2005.

Un truc me déplait : pas de système de pagination pour aller vers les messages antérieurs lorsqu'on arrive en bas de la page d'accueil ; il faut directement aller chercher les archives, ce qui peut être un peu lourd. L'indexation dans la base des pages persos devrait permettre de remédier patiellement à ça d'ici peu.

Plus que jamais, vos remarques sont les bienvenues. Ce blog reste ouvert pendant les travaux !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 7 octobre 2005

Apercevoir

À travers la muraille, apercevoir les mécaniques des transformations du monde.


Bâtiment « halle aux farines », Paris 13ème, jeudi 6 octobre 2005.

Aujourd'hui était le premier vendredi que je consacrais officiellement à l'histoire. Les perspectives sont plutôt favorables.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 6 octobre 2005

Halle aux farines

Je visitais aujourd'hui pour la première fois les futurs bâtiments de l'établissement qui m'emploie. Grands moulins, halle aux farines, M3F, M3C : jusqu'ici, c'étaient des taches de couleur sur des plans ; puis des grues, des échaffaudages vus de dehors. Ce sont maintenant des volumes, des niveaux, des éclairages, des perspectives...


La future salle des thèses, au nord du bâtiment « halle aux farines », Paris 13ème.

De ces quatre bâtiments, l'un en est encore au gros œuvre et un autre est un immeuble neuf sans grand intérêt. Deux rénovations ; la plus spectaculaire a priori, celle des anciens grands moulins de Paris, pourrait être relativement décevante ; par contre, celle de la halle aux farines, hall industriel a priori ingrat, a toutes chances de faire date.

Le Plume vous salue bien.



mardi 9 janvier 2007

Et de trois

Et voilà : un troisième bâtiment nous arrive sur les bras : la Halle aux farines - bâtiment d'enseignement, pour l'essentiel. J'aime bien la richesse de ses volumes complexes et son aspect industriel assumé ; son fonctionnement comme bâtiment universitaire, j'attends de voir !


Halle au farines, Paris 13e, cet après-midi.

Sinon, la charrue est toujours largement devant les bœufs ; on prétend y faire des TP d'informatique dans deux ou trois semaines alors que nous n'avons pas encore été vérifier la présence de courant électrique dans nos locaux techniques... Mais du moment que tout semble en service lors de l'inauguration en grande pompe début février...

Le Plume vous salue bien.



mardi 16 janvier 2007

À la Halle et au moulin

Dans les lumières crépusculaires de l'hiver la course à l'échalotte continue sur le nouveau campus : un nouveau bâtiment en réseau depuis cet après-midi (la Halle au farines) et pas mal de composantes qui devraient arriver dans les Grands Moulins ces jours-ci - y compris dans des secteurs où on trouve encore des ouvriers armés de brouettes et de truelles. Ça devrait donner.


La Halle aux farines vus des Grands Moulins, hier matin.
Je reste perplexe sur les éclairages disposés par l'architecte sur la corniche dudit bâtiment.

Et sur ce, je vide les lieux, sinon on va encore se retrouver enfermés. Et vu les pointes des grilles qu'il faudrait franchir pour sortir en douce, je préfère éviter.

Le Plume vous salue bien.



mardi 1 mai 2007

Premier mai

Je parlais d'images chaotiques ; mais ça peut être du chaos sympathique, enthousiasmant même - comme cette après-midi de Premier Mai sur le Boulevard Jourdan. Une foule heureuse de se retrouver, avec autocollants et voitures d'enfants, bicyclettes, tracts, ballons, même une chorale sur un bout de chaussée.


Le boulevard Jourdan et le stade Charléty, 17h30 aujourd'hui.

Évidement, le stade Charléty, c'était trop petit, beaucoup trop petit ; dire que la semaine dernière on était inquiet, on avait peur de pas remplir... Une heure après l'ouverture des portes, c'était plein à craquer, et la foule continuait à descendre le boulevard en rigolant, « c'est dingue, on est tous là ! »

Un vrai Premier mai. On reviendra.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 27 janvier 2005

C'était pas gagné...

Quand je suis arrivé à la gare Montparnasse ce matin, le panneau "départ" n'était pas très encourrageant. Une heure après, j'avais nettement plus froid au pieds mais le panneau ne s'était guère amélioré :

Je commençais à soupçonner que je ne verrais du salon de la bande dessinée que l'affiche que j'avais contemplé au métro château d'eau, en essayant de reconnaître tous les personnages de B.D.  qui y sont carricaturés par Zep. Mais finalement...

Finalement, si le 12h15 n'a pas montré le bout de sa motrice (le 10h45 initialement prévu, n'y pensons plus, le site web de la SNCF le donnait pour inexistant : je n'ai même pas essayé), le 14h10 à destination de Toulouse par Bordeaux s'est bel et bien formé en voie deux. Et a fini par partir, plein comme un œuf. Impression : ligne 4 à l'heure de pointe, les gens du quartier me comprendront.

Et puis voilà, on est partis... Me suis trouvé un petit coin sympa, entre deux wagons, avec deux jeunes sympas en mission pour le festival de B.D. de Darnétal (Seine-Maritime) et un étudiant irlandais envoyé en stage à Toulouse par son université londonienne -- en se partageant le strapontin du local à langer pour se pose un peu. Ressemblance supplémentaire avec le métro : arrêts partout, à Saint-Pierre-des-Corps, Châtellerault, Futuroscope, Poitiers. Speech du contrôleur avant les gares : on restera en gare le temps qu'il faudra, descendez tranquilement, ne nous bousculons pas... Ambiance assez bonne, tout compte fait, genre, bah, faut bien faire avec.

Bref, me voici dans la maison familiale, prêt à affronter le festival !

Le Plume vous salue bien.


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mardi 31 mai 2005

Pronostics

Hier, la question du jour était : que va devenir le parti socialiste. La démission de Jean-Pierre Raffarin a détourné les regards vers l'actuelle majorité - ça va nous permettre de souffler un peu.

Exit Raffarin, donc. Pas trop tôt ; en ayant quelque peu entendu parler dans le contexte poitou-charentais, j'étais sûr, dès sa nomination, qu'il ferait un premier ministre des plus impopulaires et j'ai gagné. Pourquoi l'avoir gardé si longtemps, non pas usé jusqu'à la corde comme on disait il y a un an mais bien au delà ? Je ne vois pas d'autre explication qu'une certaine sclérose intellectuelle de la part du président de la République. À moins bien sûr qu'on ne pense que ce dernier souhaitait au fond la victoire du non, ce qui vu ses antécédents n'est pas hors de question.

L'autre possibilité, c'est que, sa seule possibilité raisonnable étant Dominique Galouzeau de Villepin, il ait eu quelques inquiétudes sur ses capacités à tenir un poste aussi en vue. Ce serait pour le coup un signe de lucidité dans la mesure où il en est, je crois, incapable.

La question du jour est donc : Sarko retournera-t-il place Beauvau ? Il avait annoncé haut et fort qu'il refuserait tout autre poste que celui de premier ministre. Cependant, en imposant de conserver l'UMP en sus d'un ministère important, il force Chirac à se dédire jusqu'au ridicule, ce qui le réjouirait abondamment.

De toute façon, la composition de ce gouvernement sera de l'ordre de la palinodie, sans le moindre intérêt politique. Qui s'est réellement intéressé à la composition du gouvernement du malheureux Bérégovoy ? Les carotttes étaient déjà cuites.

Pour des pronostics plus avancés sur toutes ces questions, il vaudrait mieux s'adresser à de véritables spécialistes :


La bonne aventure, place Denfert-Rochereau (Paris 14ème).

À propos de Denfert-Rochereau et pour changer de sujet, cette place porte un nom intéressant ; elle s'appelait historiquement « barrière d'Enfer. » Lorqu'après la guerre de 1870, on a voulu honorer le colonel Denfert-Rochereau (Jean-Philippe), défenseur de Belfort, on a trouvé expédient de donner son nom à cette place qui ainsi changeait de nom sans en changer, puisque la barrière d'Enfer restait « Dennfert. »

Demain je répondrai à la question que vous vous posez tous : le boulevard Richard-Lenoir est elle dédiée à une personne prénommé Richard ou à deux personnes, Richard et Lenoir ?

Le Plume vous salue bien.



lundi 23 mai 2005

Montparnasse

Le 22 octobre 1895, le train express n°56 en provenance de Granville arrivait en gare Montparnasse à une vitesse légèrement supérieure à la normale. Le mécanicien tente d'actionner le frein à air comprimé Westinghouse - qui permet d'actionner les frans de toutes les voitures simultanément, mais le robinet est grippé : il ne parvient pas à arrêter le convoi à temps. Le train renverse le butoire, traverse la salle des pas perdu, perfore la façade et tombe en contrebas, sur l'actuelle place Fulgence Bienvenüe. Par chance, le conducteur du fourgon de queue a pu, lui, actionner le frein, ce qui a permis d'arrêter le train alors que seule la locomotive était tombée.

L'accident, qui a donné lieu à des photos célèbres, n'a fait qu'une victime, une marchande de journaux ou un passant suivant les sources. Mais aujourd'hui, la façade de la gare Montparnasse était en parfait état :

Les perfides me feront deux remarques :

Tout ça pour dire que cette gare se charge d'une nouvelle couche sémantique : après avoir été la gare des vacances de la Toussaint à Paris (remplaçant dans ce rôle la gare Saint-Lazare avant d'être elle-même remplacée par Austerlitz, mes parents ayant eu parfois la bougeotte), puis celle des études à Paris (qui ont opportunément débutées en même temps que la desserte à grande vitesse d'Angoulême), puis celles du stage à Versailles, puis celles des pauses en Bretagne lorsque lesdites études étaient un peu en panne, puis celles des travaux en archive à Angoulême ou Rochefort et, pendant ces mêmes années, celle des week-end chez mes parents, elle devient celle du boulot de la Madame, qui se rendait aujourd'hui à sa première réunion au Mans.

Voilà, c'était notre émission spéciale "Montparnasse et moi", merci de nous avoir suivis. Sacré gare, j'y ai même passé une nuit, alors qu'elle était en plein travaux, retour du Mali et en attente du premier Paris-Brest.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 12 mai 2004

Marines

On peut avoir ricanné toute sa vie sur les affiches "la marine, moi j'aime" et sur les campagnes de recrutement au bord des plages au mois d'août et se laisser emporter par la magie du musée de la marine, au palais de Chaillot. J'avais tout de même pris soin de me munir d'un alibi solide (comment faire une maîtrise sur les canons de la marine sans aller au musée du même nom ?) mais aussi d'un ami cher, avec qui il soit bon de retourner en enfance pour l'après-midi.

Et ça ne loupe pas : entre les maquettes spectaculaires et les tableaux des peintres de marine, on se laisse aller, avec la foule de petits garçons qui peuplent ce musée par un samedi pluvieux de printemps. Evidemment, on photographie consciencieusement canons de 18 en bronze et reste d'affut de calibre 36 ; on observe avec soin les détails d'un tableau de Vernet montrant le dépôt d'artillerie de l'arsenal de Toulon en 1780 ou bien l'habit des représentants du peuple de l'an II sur un tableau de Hue. Mais finalement, même si on ne court pas sur les parquets sonores comme les gamins qui s'ennervent sur le coup de cinq heure, on se laisse aller à un enthousiasme peu raisonnable pour des bateaux miniatures, et on se réinvente un coucher de soleil sur un vaisseau de 64...

Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !

Le Plume vous salue bien.


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lundi 14 mars 2005

Le Bateau Ivre

Victime de l'influence de mes petits camarades (Annie, en l'occurence), victime de mes fréquentations donc, je me lance moi aussi dans mon « printemps des poètes » :

Illustration : une figure de proue du XVIIIème siècle, musée de la marine, Paris, 8 mai 2004.

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentais plus tiré par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands et de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courrus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythme lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaxltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai révé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareilles aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux des panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulement d'eau au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés de punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instant.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombres aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, balottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repèché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient couler à coups de trique
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future vigueur ? -

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillages aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

Arthur Rimbaud

Et sur ce, le Plume vous salue bien !


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lundi 26 mars 2007

Les p'tits bateaux

Je vous parlais hier du musée de la Marine : l'expo temporaire du moment est franchement sympa. Bateaux jouets, 1850-1950, cent ans de jouets de marine, que ça s'appelle. Tout est dans le titre : c'est bien des petits bateaux qu'il s'agit, pour jouer dans les mares ou sur le parquet du salon. De l'escadre en papier plié au vapeur en bois précieux dont les cylindres à double effet et la chaudière en laiton sont parfaitement opérationnels...


Musée de la Marine, 22 mars 2007. Je n'avais pas vu le signe « photos interdites ». Désolé.

Une expo sympathique et un peu nostalgique. J'aime bien.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 1 avril 2007

Le bonjour du Capitaine Nemo

En vitesse : une autre photo de l'exposition des jouets de marine dont je parlais l'autre jour - après tout, je suis depuis vendredi membre de l'association des amis du musée de la Marine. Je ne fais donc que mon devoir en faisant leur pub.


Le sous-marin beige, musée de la Marine, 22 mars 2007. Longueur : 15 cm environ.

À part ça, j'ai un scoop : c'est le printemps.

le Plume vous salue bien.



jeudi 22 mars 2007

La tour, prend garde

Une vraie journée de tourisme parisien aujourd'hui - deux musées, divers trajets en métro et quelques parcs et jardins. Le tout en compagnie notamment de gamins pas vraiment léthargiques. Sympa, mais sport.


La tour Eiffel vue du parvis du Trocadéro ce midi.

Il faut dire que j'avis réservé la journée pour ça : profiter de mes amis, profiter de la ville par voie de conséquence. S'imprégner au plus possible d'être avec eux - ça n'est pas si souvent, leur domicile se trouvant dans le centre de Kyoto.

Bref, comme le disent les mauvaises rédactions :

Nous revînmes fatigués mais content de cette belle journée.
En plus c'est vrai : il a même fait beau. Un peu frisquet sur le manège des Tuileries en fin d'après-midi, mais beau.

Le Plume vous salue bien.



lundi 25 septembre 2006

D'autres colonnes

...sans lichen, celles-ci, mais tout de même, c'est pas pareil !


La distribution téléphonique et les rocades optiques d'un de nos sites, Paris 17e.

Eh oui, boulot. Lundi quoi. Bref...

Le Plume vous salue bien.



dimanche 30 octobre 2005

Buttes Chaumont

J'étais venu, je crois, pour m'allonger sur l'herbe et faire le vide dans la tête, mais les pelouses étaient trop pleines pour qu'on puisse y faire le vide, c'est sûr. Et puis, pourquoi étais-je venu ? Par automatisme plutôt, un pied devant l'autre et recommencer. Alors, mieux vaut continuer à marcher.


Parc des Buttes-Chaumont cet après-midi.

Sur le rebord du pont suspendu un héron cendré fronce le sourcil ; des équidés divers parcourent les allées, des belles bêtes des gardiens à cheval aux shetlands qui promènent les enfants. Le bac à manivelle est immobilisé au milieu du lac, comme d'habitude ; les canards sont en pleine forme, merci pour eux.

Un peu plus tard, alors que je traverse le canal Saint-Martin, la ligne de démarcation qui sépare nuages noirs et ciel bleu progresse et finit par rattraper le soleil. Mars est visible à l'œil nu paraît-il, mais pas ce soir.

Le Plume vous salue bien.



lundi 1 mai 2006

Automobile

Au regard de nos performance automotive d'hier - n'oublions pas que notre voiture est une petite urbaine achetée d'occasion en 1995 et totalisant maintenant 108 000 kilomètres au compteur - la photo qui s'impose, c'est celle-ci :


Voiture de rallye des années cinquante (laquelle ? j'avoue que je ne sais pas), cité des sciences et de l'industrie.

Pour continuer sur ce terrain : j'ai été élevé dans l'idée qu'une voiture, il faut que ça roule, et c'est tout ; du coup, le culte de la belle bagnole, ça n'a jamais été mon truc. Mais l'histoire des techniques aidant, j'ai fini par comprendre que ce dont il s'agissait, c'était d'admirer de belles réalisations humaines. Humaines, oui, cette tôle et cette fonte, bien sûr : je ne sais pas si l'argent est du temps de travail congelé, comme disait à peu près Marx bien avant le tournant technologique de la décennie 1890 (*) - mais, pour sûr, une belle réalisation technique est du talent humain condensé.

Le Plume vous salue bien.

(*) Le poète Louis Zukofsky, praphrasant Marx (d'après Calvacanti, avec en prime quelques sinusoïdes et la théorie quantique, mais ça, c'est une autre histoire) :

An impulse to action sings of a semblance
Of things related as equal values,
The measure all use is time congealed labor
In which abstraction things keep no ressemblance
To goods created; integrated all hues
Hide their natural use to one or one's neighbor.

C'est le début du poème A-9, qui revisite en vers la théorie de la valeur suivant Marx. Mais en regardant une belle mécanique, ce n'est pas la couleur de l'argent mais bien la puissance de l'ingéniosité humaine que voit l'admirateur. En méconnaissant cette admiration, c'est toute la culture technologique du XXème siècle, et sans doute aussi du XXIème même s'il s'en défend, que l'on se condamne à ignorer.



samedi 13 mai 2006

Torticollu

Bien mal au cou ne profite jamais, dit-on. Ou à peu près.

Tout allait bien pour moi ce matin lorsque j'ai eu une très mauvaise idée : je me suis levé. Bon, c'est vrai, je n'étais pas obligé de me lever en rondade carpée, ou quelque chose comme ça. Cric ai-je ressenti à ce moment fatal. Et du coup j'ai un crick in the neck. Et j'ai déambulé toute la journée avec la souplesse et l'aisance d'un crash test dummy de retour du travail.


Cité des sciences et de l'industrie, avril 2006.

D'un autre côté, on ne doit pas faire beaucoup moins grave, comme affection. Mais c'est agaçant comme tout.

In other news: Olga Trotianski, adjointe au maire de Paris chargée de la petite enfance, se prend pour Ségolène Royal et essaye de piquer l'investiture socaliste au sortant, le maire d'arrondissement Tony Dreyfus, pour les prochaines législatives. Vu qu'elle a tout le charisme d'un hareng saur, si jamais elle y arrive, on sera beau. Sans compter que la qualité de sortant de Tony est tout ce qui nous protège d'une O.P.A. des Verts sur la circonscription... Du grand n'importe quoi. Je ne suis pas d'accord avec Tony sur bien des choses, mais il n'a pas démérité en temps que député. Et j'ai encore moins d'atomes crochus avec la Trotianski, qui en a pourtant peu, des idées. Pas gagné, tout ça.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 22 juillet 2004

nord-est parisien

Pour changer un peu de Jussieu, une photo prise depuis la bibliothèque de l'hôpital Robert Debré hier :

La bibliothèque est sur une passerelle entre les deux bâtiments qui forment l'hôpital et offre une vue exceptionnelle sur le Nord-Est parisien. La géode et la cité des sciences, le stade de France ; au fond, la tour Pleyel. Espace ouvert, entre Seine à l'ouest et son méandre de Genneviliers, la butte Montmartre et Belleville au sud, et les contreforts de la Brie et du Vexin. Espace ouvert, au risque d'être ou de paraître vacant ; espace de communication, de passage ; espace de la foire du Lendit autrefois, d'usines, de gares de triage, d'autoroutes...

 Un espace qui peine à se reconfigurer, toujours en mouvement, on croit l'avoir coincé et le voilà changé. Un peu la chambre à air de la région parisienne, qui en se comprimant sous les chocs permet à la machine de résister aux chaos.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 20 août 2005

Reflets de la Villette

La cité des sciences et de l'industrie est une création typique des années 80 : c'est grand, ça a de la gueule - même si ça ne vieillit pas forcément très bien - et ça ne sert pas à grand chose. Sur un espace dix fois plus grand, pas beaucoup plus de matière que dans le bon vieux palais de la découverte, finalement. Plus de diversité, peut-être, mais certaines sections sont proprement affligeantes (aéronautique et automobile, plus des publicités géantes pour Renault et Dassault que de véritables expos). Et puis, c'est comme dans le concept d'« histoire des sciences et techniques » : de techniques, d'industrie, c'est à dire, au bout du compte, de gens au travail, on ne voit rigoureusement rien. Regrettons que l'éphémère ministère de la revalorisation du travail manuel n'est pas assez duré pour surveiller de près ce grand projet tontonnien...

Mais de toute façon, l'objectif de cette journée, c'était de la passer entre amis. Et ça c'était pleinement réussi.


Portrait de groupe à la Géode hier après-midi. Le photographe est au regret de constater qu'il n'a pas maigri.

Le Plume vous salue bien.



samedi 18 mars 2006

...

Bon - journée intéressante, avec plein de pistes de réponses aux questions que je posais hier. En plus, mes petites camarades du Master qui parlaient aujourd'hui on fait de bonnes interventions, ce qui est plaisant.

À côté de ça, deux très bons exposés, l'un, de Jean-Philippe Passaqui, sur les accidents miniers et l'autre, de Jean-Louis Kérouanton, sur le fondage des hélices de bateau montraient, chacun à leur manière, que le patrimoine industriel ne pouvait prendre son sens qu'au terme d'un travail sur les sources, archivistiques, imprimées ou orales. C'est comme cela seulement qu'on peut remettre le travail, donc l'humain, dans le patrimoine industriel. Ou si l'on veut - je réécris un tantinet la chose pour prêcher pour ma chapelle - par le travail de l'historien. Après tout, pour citer ce brave Lucien Febvre :

Un bloc de fer météorique tel qu?il est tombé du ciel, un amas de minerai brut : c?est de l?histoire naturelle. Un bloc de fonte, et déjà, si l?on veut, un bloom ? c?est de l?histoire. Je dirais de « l?histoire humaine » si histoire humaine n?était pas un pléonasme.

(Lucien Febvre, allocution d'ouverture au colloque Le fer à travers les âges, nancy, 1955.)

Pas mon historien préféré, le Febvre (son collègue et ami Marc Bloch était d'une toute autre trempe), mais tout de même, pour les sentences bien balancées, il s'y entendait.

Mais bon, là, je suis lessivé. Soyons francs, ces deux journées (celle du 4 mars et celle-ci) étaient fort stimulante mais, dans l'avenir, il serait charitable de diminuer nettement le nombre de communications. Au delà de dix, c'est de l'ordre des cadences infernales !

Résultat : un canapé et une série américaine, that's all I can deal with right now. Et une image de chemins de fer, franchement pas très bien représentés dans les exposés d'aujourd'hui !


Une voie d'interconnexion du côté de la Villette, 19 août 2005.

Le Plume vous salue bien.



samedi 8 avril 2006

Science et industrie

Cité des sciences et de l'industrie de la Villette aujourd'hui. L'expo Star Wars est super. Pour le reste, toujours le même mélange de beaux coups d'œils et de déceptions. Par ce que, finalement, de l'industrie, il n'y en a pas des tonnes là dedans. Où est la sidérurgie ? Où est la chimie ? Il y a bien quelques expos sur l'automobile et l'aéronautique, mais ça ne représente pas grand chose par rapport à l'ensemble.


L'assemblage de la carosserie et du chassis d'une twingo, cité des sciences et de l'industrie, cet après-midi.

Pour le reste, des expériences amusante à la manière du palais de la découverte - c'est bien sympa, mais il y avais déjà le palais de la découverte, justement. Et puis les effets d'optique, au bout d'un moment, ça vous met la tête en compote.

Dans cette cité des sciences et de l'industrie, il y a comme l'idée qu'au fond la science suffit à comprendre le monde, que l'industrie n'est qu'une nuisance à laquelle il n'y a pas lieu de s'intéresser. Alors qu'il y aurait eu moyen de faire de ce projet un vaste champ d'exposition de l'industrie dans la diversité de ses procédés de fabrication, d'y montrer l'homme au travail... J'aime à penser que tout ça était dans le projet initial, qui date après tout d'une époque où l'on parlait beaucoup de revalorisation du travail manuel. On aurait pu y montrer un train de laminage, une cuve à électrolyser l'aluminium, des choses comme ça. Mais non. On préfère une exposition bien pensante et sans le moindre intérêt sur le cycle de l'eau et le développement durable.

J'aime autant l'expo Star Wars, finalement.

Le Plume vous salue bien.



samedi 19 mars 2005

Jour tranquille au Père Lachaise

Vous me croirez si vous voulez : cela fait plus de dix ans que je vie à Paris (avec quelques interruptions c'est vrai) et je n'avais jamais été au Père Lachaise.

Voilà qui est fait, pas pour me recueillir sur la tombe de Jim Morrisson ou de Marcel Proust (je n'ai pas été élevé dans le culte des tombes) mais pour aller photographier une œuvre majeure de la sculpture contemporaine*, le génie ailé sculpté par Jacob Epstein pour la tombe d'Oscar Wilde. Tout le monde connait Oscar Wilde mais rare sont ceux qui connaissent Epstein ; c'est pourtant une des figures majeures de la sculpture moderniste anglaise (car bien qu'Américain de naissance, c'est dans le milieu artistique britannique qu'il a fait sa carrière, tout comme le français Gaudier-Brzeska, autre grande figure du même mouvement). Mais je vous en reparlerais lorsque je posterais lesdites photos. Ce soir, je voudrais seulement parler du lieu.


Cimetière du Père Lachaise cet après-midi

Le Père Lachaise est un bon moyen de se rappeler que Paris est une ville extraordinaire. Ou, pour dire ça autrement, si Paris était un cimetière, ce serait sûrement le Père Lachaise, avec sa taille, sa densité, sa variété, ses recoins, ses petits villages de campage au milieu de la ville, son mélange des générations, des origines, des religions ; son exhubérance qui cotoie le plus grand anonymat, ses badauds, ses arbres, ses pavés...

Pour la sculpture d'Epstein, par contre, il faudrait que j'y retourne le matin : le génie regarde vers le soleil levant et mon appareil n'apprécie guère les contre-jours.

Le Plume vous salue bien.

* et puis aussi, il faisait beau...



lundi 9 mai 2005

Envol

Voilà longtemps déjà que je vous avait promis la sculpture de Jacob Epstein pour la tombe d'Oscar Wilde.  Je n'étais pas entièrement satisfait de mes photos numériques et attendais donc la fin de la péloche du Pentax, ce qui a pris, comme dans le sketch de Fernand Reynaud, « un certain temps. »


Jacob Epstein (1880-1959), tombe d'Oscar Wilde au Père Lachaise, 1909-1912.
Cliché du 19 mars 2005 après-midi.

Voilà : une sculpture majeure d'un des grands sculpteurs du XXème siècle, passablement salopée par le rouge à lèvre des drag queens de France et de Navarre. En faisant abstraction de ça, le dynamisme du génie ailé est saisissant, s'envolant vers le soleil levant malgré la masse du bloc dont il est extrait - sculpture latérale à un bloc, sans pour autant être un bas-relief. Dynamisme qui s'oppose à un visage hiératique surmonté d'une lourde coiffe, chargé de toute la pesanteur de son inspiration assyrienne. Pas la peine de se lancer dans les interprétations possibles de ce paradoxe, on y passerait la nuit.

Bon, je reconnais qu'il n'est pas très visible sur ce cliché, le visage. Mais que voulez-vous : comme il a été dit plus haut, le génie s'envole vers le soleil levant. Son visage était donc à l'ombre à l'heure où j'étais de promenade. J'ai essayé de le photographier, mais ça n'a rien donné.

Il faudrait que j'y aille le matin. Beauty is difficult disait un autre moderniste*.

Le Plume vous salue bien

* Le poète Ezra Pound. Vérification faite, ce vers apparaît dans une section du canto 74 qui parle (qui traite ?) d'art contemporain et d'archéologie du Moyen-Orient. Ça tombe plutôt bien.



vendredi 13 mai 2005

Une rue parisienne

Puisque mes dernières entrées récentes nous ont emmenées vers des ilôts de calme dans une mer d'agitation, il y a une logique à enchaîner avec la plus grande de ces îles : le Père Lachaise. Et surtout, j'en ai sur le rouleau développé la semaine dernière une photo dont je ne suis pas mécontent :


Cimetière du Père Lachaise, 19 mars 2005.

Je le disais je crois dans ma première entrée à propos de ce lieu : je ne le trouve pas morbide, le Père Lachaise. Parisien, sans aucun doute : un peu décalé, parfois prétentieux, souvent positivement marrant. La rue circulaire, c'est une rue parisienne, avec ses façades bien allignées et contraintes de s'élever faute de place pour s'étaler. Et, partout, un soucis de se distinguer, de déparer, de dire son fait. Et le temps passe, une histoire au long cours...

Les arbres par contre sont plus nombreux - et bien plus vifs - qu'ils ne sont au dehors.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 5 février 2006

La saison du pélican maigre

Fatigué. Dure journée. Sale temps, microbes. Dimanche à médecin de garde et vaisselle du samedi soir.

Dans mon poste radio des bateaux coulent et des fanatiques hurlent - manipulés de lanière sui flagrante qu'on en rirait presque. Les fanatiques sont manipulés. Pas les bateaux.

Il y a un peu moins d'un an j'étais parti en safari photo au cimetière du Père Lachaise ; parmi les diverses photos que j'y ai prises, ce drôle d'oiseau, un beau symbole pour l'hiver qui s'éternise. Un pélican, sans doute, du delta du Danube ou de la Volga - mais ce qui importe c'est l'œil, sévère et inexpressif à la fois. Nous sommes dans la saison du pélican maigre.


Père Lachaise, 19 mars 2005.

D'un autre côté, j'ai un travail intéressant, des études, des lectures ; je vis dans un appartement agréable et qui nous ressemble ; j'aime ma femme et j'aime bien mes amis. De quoi botter les fesses à ce fichu pélican !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 28 janvier 2007

Le père Lachaise est de retour

Le cimetière du Père Lachaise ferme à 17h30 en cette saison - ce qui signifie qu'une promenade là-bas, si l'on a un peu traîné après le déjeuner, est forcément hâtive. Il est vrai que les résidents du lieu sont là pour longtemps ; on pourra toujours repasser plus tard. Et en attendant, si on veut atteindre le mur des fédérés via le tombeau d'Oscar Wilde, mieux vaut ne pas partir du bas des escaliers.


Cimetière du Père Lachaise, mars 2005.

Pas beacuoup de photos aujourd'hui - pas de photos sans lumière et, de lumière, il n'y avait guère ; encore moins passé l'heure du thé. Promenade au milieu d'histoires de vie que résument sur des pierres quelques mots et quelques dates. On tente de reconstruire des narrations de ce squelette de biographie. Cette jeune fille à l'air un peu sévère dont la sculpture orne le caveau est-elle la jeune épouse de cet homme ou bien sa fille ? Ayant contourné le caveau et trouvé les noms de sa femme et de sa belle-mère, nous abandonons la première hypothèse pour la seconde, à notre grand regret narratif.

Un peu plus loin, c'est l'histoire collective qui se montre, « pour mémoire » - ce qui ne veut pas dire grand chose, évidemment, sinon qu'il est bon de se souvenir que, parfois, on rencontre l'incompréhensible. Au bout du cimetière, le mur où furent fusillés les insurgés de la Commune ; juste en face, Waldeck Rochet tente de faire ainsi oublier qu'il est mort dans son lit et Maurice Thorez lors d'une croisière de luxe en mer Noire.

Le cimetière fermait ses portes - l'employé communal a verrouillé derrière nous la poterne qui débouche sur la rue de la Réunion. Nous n'avons donc pas vu la tombe de Thomas Couture (Senlis, 1815 - Villiers-le-Bel, 1879), peintre académique français dont nous ignorions d'ailleurs totalement qu'il était enterré là.

Le Plume vous salue bien.



samedi 24 février 2007

Au pas de course

Le programme annoncé hier a dû être modifié : ce sera finalement un week-end au pas de course. Hop, hop, hop.

Du coup, pas de safari photo dans les recoins de la capitale. Le temps ne s'y prête guère, de toute façon. Tant pis : je ressors les fruits de ma dernière expédition de ce type, il y a trois semaine.


Tombe de Colette, cimetière du Père Lachaise (4e division), 3 février 2007.

Rien à voir avec la notion de repos éternel, je vous rassure. Pendant que je parcourais les allées à la recherche d'images, une petite troupe de gamins faisait une sorte de jeu de piste à la recherche d'une liste de noms : « Mais si, c'est celle-ci ! - Tu crois ? - Mais si ! - Mais non ! » - sympa, quoi.

J'ai mis plus de temps qu'eux à trouver ce que je cherchais. Mais j'ai pu constater au passage que l'ingénieur Perdonnet était à côté du physicien Arago et que Félix Faure était représenté en gisant sur sa tombe, habillé d'un respectable costume trois pièces, ce qui ne manque pas de piquant quand on se rappelle des circonstances de sa mort.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 25 février 2007

Dix-neuvième siècle

Père Lachaise toujours ; entre Alexandre Ledru-Rollin, grand homme politique, et Félix Faure, tout petit président de la République, est inhumé Thomas Couture, « peintre d'histoire » d'après sa pierre tombale. Avec les voisins qu'il se paye, il aurait dû amener ses pinceaux.


Bustes de Couture et de Ledru-Rollin, cimetière du Père Lachaise (4e division), 3 février 2007.

La peinture académique de Couture apparaît maintenant comme un cul-de-sac de l'histoire de l'art ; je ferais toutefois remarquer que désigner ce qui dans l'histoire (de l'art ou autre) est ou n'est pas une impasse, c'est pour le moins faire preuve de déterminisme. Et puis, ces tableaux pompiers, en les regardant avec un grain d'ironie, ils sont souvent poilants ; qui sait si leurs créateurs ne les voyaient pas ainsi ?

Lecture du jour : Émile Zola, Son Excellence Eugène Rougon. Décidément, le roman du XIXe siècle m'attire en ce moment. Je devrais peut-être consulter.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 8 octobre 2006

L'orée du bois

Retour à Vincennes cet après-midi, mais pas pour déchiffrer de vieux registres : pour pédaler en rond, ou plus précisément en triangle. Pour se dépenser, un petit circuit rien que pour les vélos, finalement, c'est mieux que de rester avec le nez dans les pots d'échappement. Évidemment, il y a bien quelques ennemis héréditaires (les rollers) qui jouent les chicanes mobiles avec un sans-gêne imperturbable, mais ça fait du bien. En plus, le donjon de Charles V en ligne de mire dans la descente, on fait pire.

Au retour, l'ancien octroi du cour de Vincennes est toujours aussi décalé dans le paysage.


Place des Antilles vers 17h15 ce soir.

Ensuite, comme il commence à faire frais, je me suis lancé dans une recette tirée de mon fidèle 50 Great Curries of India que je n'avais pas encore testée. Il faut dire qu'on a décidé de les faire tous dans l'ordre, les cinquante currys en question. Cette semaine, c'était le tour de « Bhuna Gosht, Lamb with Stir Fried Spices (Delhi) », une recette épicée et franchement pas mauvaise.

Et si ça ne suffit pas à se réchauffer : un des coins les plus chauds du globe dans l'entrée carto dominicale : le désert des Danakils, entre Ethiopie, Erythrée et Djibouti.

Le Plume vous salue bien.