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Des photos et des jours

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dimanche 23 janvier 2005

Sept mers, 4 : océan pacifique

Le Pacifique est trop grand pour l'imagination. Je peux juste parler des quelques abords où je suis passé : Californie ou sud du Japon. Y a-t-il une unité à cet ensemble ? Je ne sais pas, d'autant que ce que j'ai vu du littoral japonais était la petite mer intérieure, entre Honshu et les îles du Sud. Le Pacifique, le vrai, je n'y ai jamais navigue ; je ne l'ai vu qu'en Californie du Sud, de San Diego aux limites nord de Los Angeles.

Est-ce qu'on voit vraiment que c'est immense, ou cette sensation vient-elle des cartes aprises depuis l'enfance, cet hémisphère bleu au milieu duquel on passe du jour au lendemain, ou l'inverse ?


Océan pacifique : Solana Beach, California, U.S.A.

En fin de journée en tout cas, la lumière se reflète sur les vagues qui glissent les unes sur les autres vers le sable à un rythme bien particulier, tout à la foi pressé et sur de soi.

Le Plume vous salue bien.

Les sept mers :
  1. mer d'Alboran : pointe de Tarifa, Espagne, juin 1992.
  2. mer celtique : Rosslare Harbour, Irlande, août 1992.
  3. océan atlantique : Boston Harbor, Massachusetts, États-Unis, juillet 2001.
  4. océan pacifique : Solana Beach, California, États-Unis, août 2004.


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jeudi 12 août 2004

Matin presque paisible

Je vous parlais l'autre jour des brumes matinales ; elles sont toujours là, estompant en douceur nos débuts de journée. La dissipation ne semble toutefois pas imminente ce midi, mais j'ai cru comprendre que, question météo estivale, nous n'étions pas les plus à plaindre (citation d'un cousin de Bretagne : "d'accord, il pleut, mais c'est de la pluie de beau temps !").


Brume matinale, Solana Beach (CA), mardi 10 août 2004, 7h11 heure locale.

Matin paisible donc, mais un tantinet moins que d'autre, puisque j'avais réussi à me coller un rendez-vous sur le dos, un rendez-vous professionnel même, puisqu'il s'agissait de s'informer sur les infrastructures wifi de l'UCSD histoire de voir si il y a moyen de s'en inspirer pour une certaine université parisienne...

Résultat des courses : plein d'infos, j'ai été reçu par quelqu'un de très sympa et très compétent. Si on veut faire ce genre de truc chez nous, par contre, va falloir voir à sérieusement renforcer les troupes... Pourquoi ne suis-je pas surpris de cette conclusion ?

Sur ce, la partie "tranquille" du séjour touche à sa fin : demain, virée sur Los Angeles, avant de partir à l'assaut du désert et de Las Vegas mercredi prochain. Heureusement, crève et jet lag commencent, eux, à se dissiper sérieusement.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 9 mars 2005

Another fine day at the beach

Après tous ces petits glaçons, je vous avais promis une après-midi à la plage ; la voici :


Après-midi d'été à Solana Beach (Californie), 18 août 2004.

Je vous laisse donc profiter du décalage horaire pour faire bronzette pendant que moi, je vais directement me coucher, vu que ce soir je me paye le père et la mère de tous les maux de tête... Ça ira mieux demain.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 20 juin 2005

Un temps de (petit) chien

Puisqu'on vous le dit : nous vivons des jours de canicule. Canicule, oui, de caniculus, le petit chien. Que vient faire un petit chien dans cette affaire, même s'il ferait plutôt un temps à mettre un chien dehors ? Fait-on allusion à la langue pendante qui caractérise le chien (mais aussi l'humain laborieux) par des températures pareilles ? Notons que le chien, lui, a une excuse : faute de transpiration cutanée et l'organisme n'ayant pas d'autre solution pour éviter l'hypertermie que d'évaporer de l'eau, il évapore par la langue. D'après mes information, l'humain, y compris votre humble serviteur, n'a pas ce problème.

Tiens, voilà que cette histoire de chien qui tire la langue me rappelle Tessa, l'adorable caniche qui fut notre collocataire l'été dernier à San Diego. Elle tirait la langue en permanence, non pas en raison de la chaleur - raisonnable à San Diego - mais ;en raison de son âge vénérable ; voir photo.

Tessa, si tu me lis : tu nous manques, j'espère que tu vas bien.

Mais il me semble que je m'égare un peu. Non, le caniculus de la canicule n'a rien a voir avec un caniche : il s'agit d'un chien stellaire, Canis minor, la constellation de Sirius. Laquelle, dans nos région, apparaît en août au dessus de l'horizon : the dog days of Summer disent nos amis anglophones. La canicule, c'est quand il fait un temps de quinze août.

« Mais si le mois d'août est pourri ? » - lecteur, tu pinnailles. S'il ne fait pas beau, tu ne verras pas les étoiles, de toute façon. Pas de Canis minor, pas de canicule - logique, non ?

Le Plume vous salue bien

Cliché : Solana Beach, août 2004.



mercredi 12 avril 2006

En regardant la mer

Sur la falaise de grès qui domine la plage de Solana Beach, un grand labbe regarde le Pacifique.


Solana Beach, San Diego County, California, 18 août 2004, 01:26 GMT.

En fait, connaissant les mœurs des stercoraridés, j'ai tout lieu de penser qu'il surveille les autres oiseaux de mers à la recherche d'un mauvais coup - ils aiment bien le poisson, les labbes, mais la pêche c'est vraiment pas leur truc. Ce que je veux dire, c'est que si j'étais à sa place, je regarderais l'océan.

Quant à nous, c'est sur la Manche qu'on ira poser le regard. Dans un peu plus d'une semaine. C'est pas le Pacifique - mais ça me manque.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 16 novembre 2006

Le tour du monde must go on

Dans un voyage, il y a les journées pas mémorables, où ça va pas, on a été malade, ou alors les mouettes ont piqué la carte bleue dans le sac de plage, ou des trucs comme ça...


Fin d'après-midi à Solana Beach, San Diego, août 2004.

Eh bien quand on n'est pas en voyage, c'est pareil. Même si ça n'est pas le goeland qui fait chier mais le mot manquant sur un devis, qu'on n'avait pas repéré avant de passer la commande. Et des élections qui ne se passe pas comme on veut. Et plein d'autres choses.

Il y a des jours comme ça.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : ça y est, je n'ai plus de parti politique ! Fini les A.G. chiantes jusqu'à point d'heure et la mauvaise conscience quand on n'y va pas !



jeudi 9 novembre 2006

Mémoires d'été (2)

La cure d'estivothérapie étant plus nécessaire que jamais, il est temps de sortir l'artillerie lourde : l'océan, la plage, le ciel bleu, les bermudas et les jeux de ballons.


Solana Beach, San Diego County, août 2004.

Another perfect day at the beach. Gare aux bouchons sur l'I5 en repartant...

Le Plume vous salue bien.



jeudi 3 mai 2007

Sans paroles

(ou presque)


Solana Beach, San Diego County, California. 13 août 2004.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 9 mai 2007

Hésitations

Danemark ou Californie, pour le mois d'août ? Il y a de quoi hésiter, non ?


Solana Beach, Californie, 18 août 2004.

Ou alors les deux. Si Bolloré me prête son jet, ça ne posera aucun problème.

Le Plume vous salue bien.



lundi 26 décembre 2005

District of Columbia

La ville de Washington est construite sur un carré de terrain un peu de biais, dont la base est rognée par la rivière Potomac : le District of Columbia. De l'autre côté, c'est Arlington, dans l'État de Virginie. C'est une ville importante, mais pas une grande ville : l'ambiance y est largement provinciale, sauf à considérer les édifices massifs du federal triangle, entre Pennsylvania Avenue et le Mall of America. Il faut dire que, hier et aujourd'hui, toutes les administrations sont fermées, ce qui ne laisse pas grand chose dans le centre-ville...


Vue de la chambre d'hôtel alors que le ciel s'éclaircissait hier soir.

Le paysage de Washington est dominé par deux monuments : le Capitole avec sa gigantesque coupole, où se trouve le Congrès, et le Washington Monument, obélisque géante à l'intersection du Mall of America, qui va jusque au Capitole, et de l'Ellipse, qui prolonge la pelouse sud de la Maison blanche - un tout petit bâtiment à comparer avec ces deux-là.

Sur ce, c'est l'heure des pancakes au sirop d'érable !

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 28 décembre 2005

Encore une bibliothèque

Hier, enfin, Washington est sorti de sa torpeur de noël pour redevenir une ville pleinement opérationnelle. Ça fait un peu plus de monde dans le métro, mais globalement, c'est tout de même plus agréable... En plus, il faisait beau.


Devant la bibliothèque du congrès hier midi.

Expérience fantastique pour quiquonque a déja affronté la tâche pénible de s'inscrire à la BNF : j'ai été faire ma carte de lecteur à la bibliothèque du congrès. Ça m'a pris vingt minutes en tout, en comptant la conversation avec l'employée chargée du contrôle des pièces d'identité qui tenait à exercer son français. Et, évidemment, ça ne m'a rien coûté, puisque c'est un service public...

Attention, je ne suis pas en train de dire que tout est idéal de ce côté-ci de l'Atlantique, mais simplement que notre fonctionnement sur ce point précis (la gestion de notre bibliothèque nationale) est un scandale permanent. Et finalement, ça découle d'un grand mépris de la part de nos élites pour la connaissance en général et l'Université en particulier - après tout, notre pays est sans doute le seul au monde dont les dirigeants, dans leur grande majorité, n'ont jamais mis les pieds dans une université... J'ai feuilleté l'autre jour le dernier bouquin d'Attali, qui pourtant est loin d'être un con, et en particulier le chapitre sur la conception de la « très grande bibliothèque » : il est absolument caricatural de ce point de vue. Il est clair qu'il n'a aucune idée de ce qu'est la recherche en bibliothèque ni de ce que doit être une bibliothèque de référence.

Bon, sur ce, c'est pas tout ça, mais il ne suffit pas d'avoir une carte de lecteur : il faut aussi l'utiliser. À bon entendeur...

Le Plume vous salue bien.

P.S. : face aux palinodies de 20six, je m'interroge fortement sur l'avenir de ce blog, sur 20six ou ailleurs. Si vous avez des idées sur ce point, elles sont les bienvenues. J'en reparlerai, de toute façon.


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mardi 27 décembre 2005

Capitole

On s'imagine facilement, en France, que le président des États-Unis est un monarque absolu, ou presque - parceque la représentation extérieure est de sa responsabilité sans partage, mais aussi parceque contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays d'Europe, le pouvoir exécutif n'est pas réparti sur deux têtes, un chef d'État et un chef de gouvernement responsable devant le parlement. Il n'y a d'ailleurs pas de gouvernement au sens européen du terme : les réunions des secretaries qui forment le cabinet sont largement une formalité, sauf dans un ou deux cas précis. Le pouvoir exécutif est donc d'avantage concentré sur la personne du président qu'il l'est chez nous - il est, par contre, en grande partie compensé par un pouvoir législatif qui, parce qu'il ne choisit pas l'exécutif, en est réellement indépendent.


Le Capitole vu du perron de la bibliothèque du Congrès, hier, 16:01 :GMT.

Rappelons que ce pouvoir est divisé en deux chambres, théoriquement égales : le sénat (deux sénateurs par État élus pour des mandats de six ans) et la chambre des représentants (435 représentants élus tous les deux ans par districts ; chaque Ètat a un nombre de représentant proportionnel à sa représentation). Théoriquement égales : les sénateurs ont un plus grand prestige, ne serait-ce que parce qu'ils sont moins nombreux ; ils ont de plus le pouvoir de confirmer (ou non) certaines nominations faites par l'exécutif - notamment les juges fédéraux, dont ceux de la cours suprême, comme bien l'on sait. Par contre, le speaker of the house, qui préside aux débats de la chambre des représentants, est considéré comme le porte-parole officiel du congrès ; il est amené à succéder au président si le président et son vice-président ne sont plus en mesure de remplir cette fonction.

Je parlais de l'indépendance du congrès ; elle n'est pas toujours évidente, surtout lorsque le président et les deux chambres du congrès sont tenues par le même parti - même si la notion de discipline de parti n'existe guère ; personne ne songerait à faire le reproche à un homme politique d'être en désaccord avec son parti ; tout ce qu'il risque, c'est de ne pas être réélu. Il peut surtout arriver que le congrès choisisse de laisser la main au président : ça a été le cas dans les années qui ont suivi le 11 septembre, avec les résultats que l'on sait. On n'en est plus là aujourd'hui : la popularité du président est au plus bas et les mid-term elections approchent. Les discussion sur le renouvellement du Patriot Act ont montré que démocrates et républicains modérés avaient retrouvé leur faculté d'opposition ; la frange ultra-religieuse des républicains a réussi quant à elle à faire échouer la nomination d'Harriet Myers à la cours suprème, montrant ainsi qu'elle n'entendait pas faire de cadeaux. Du coup, les institutions reprennent leur fonctionnement normal : les chambres négocient entre elles et avec la maison blanche.

Où je veux en venir ? À ce que le président des États-unis a, finalement, moins de pouvoir que le président de la république française quand ce dernier a un premier ministre de son camp - et la réforme du quinquénat (encore une imbécilité de Jospin, qu'il ne sorte pas de l'île de Ré celui-là), en couplant élection présidentielles et législatives, a diminué la probabilité d'une cohabitation. Ce qui ne veux pas dire que les décisions prises par le couple président/congrès soient plus louables que les décisions que prendraient le seul président (pour des raisons électorales, la chambre des représentants a une nette tendance au protectionnisme, par exemple), mais ceci est une autre histoire. Si l'on veut conchier le pouvoir américain, ce qui est le droit de chacun, il vaut mieux savoir comment il fonctionne, non ?

Sinon, un bon conseil : si vous vous promenez sur Capitol Hill un jour de congé fédéral (le 26 décembre a été déclaré ferié pour compenser la perte de deux jours feriés tombant un dimanche), débrouillez-vous pour ne pas avoir besoin de toilettes. Lao Tseu a dit : « la souffrance est éphémère, » mais tout de même, le footing vers Union Station dans ces conditions, je m'en serais volontiers passé...

Le Plume vous salue bien.


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mardi 17 janvier 2006

Court suprême des États-unis (en travaux)

Parce qu'elle date de 1787, la constitution des États-unis est, plus que toute autre, directement inspirée de Montesquieu. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est meilleure ou pire qu'une autre, là n'est pas la question, mais qu'elle institue explicitement une tripartition du pouvoir entre législatif, exécutif et juridique ; ce sont d'ailleurs ses trois premiers articles - elle en compte sept, non compris les amendements. La section 1 du premier article institue que :

Le pouvoir judiciaire des États-Unis sera conféré à une Cour suprême et à telles cours inférieures dont le Congrès pourra de temps à autre ordonner l'institution. Les juges de la Cour suprême et des cours inférieures conserveront leurs charges aussi longtemps qu'ils en seront dignes et percevront, à échéances fixes, une indemnité qui ne sera pas diminuée tant qu'ils resteront en fonctions.

Il ne s'agit ici que de la justice fédérale, chaque État ayant par ailleurs son propre système judiciaire. N'empêche, ce n'est pas rien, la constitution étant, contrairement à ce qui se passe en France par exemple, opposable : tout un chacun peut invoquer une objection constitutionnelle contre un acte de la puissance publique, locale ou fédérale, contre une décision de justice ou contre une loi.  Or, si la constitution elle même se contente d'établir la séparation des pouvoirs, les amendements, et notamment les dix premiers formant la déclaration des droits vont au delà des questions institutionnelles pour définir les droits et devoirs des individus. Si en France on pouvait invoquer la déclaration de 89 devant les tribunaux, ce serait rigolo : « Mais M'sieur l'juge, je f'sais qu'appliquer mon droit à résister contre l'oppression ! »


Façade de la cour suprême, 1st Street NE, Washington, D.C., décembre 2005.

Ce sont en particulier des décisions de la cour suprême élargissant le champs d'application de certains amendements qui ont amené, dans les années 1970, de profonds bouleversements de la jurisprudence : amélioration des droits de la défense, modification des découpages électoraux pour assurer une représentation des minorités et, surtout, « légalisation » de l'avortement. Je mets des guillemets car il n'y a pas eu changement de la loi, mais élargissement, par la cour suprême, de la notion de respect de la vie privée qui découle du quatrième amendement à la constitution - je simplifie un petit peu, mais c'est l'idée : si par exemple lors des auditions du juge Alito, vous entendez parler de right of privacy, c'est d'avortement qu'il s'agit.

En effet, contrairement à ce qui se passe en France où, malgré une palanquée d'excités (j'ai failli virer une de mes tantes de notre voiture parce qu'elle se lançait dans une tirade à ce sujet au point d'en devenir injurieuse), cette question ne fait plus guère débat, là bas, c'est chaud-brûlant, comme sujet... Or, ce qu'a fait une décision de la cour suprême, une autre peut le défaire - cela c'est produit dans les années 1980 avec le rétablissement de la peine de mort. Et du coup, les Social Conservatives, essentiellement des fondamentalistes chrétiens, ont comme objectif unique d'avoir une majorité à la cour suprême qui leur convienne. C'est la raison pour laquelle la nomination d'Harriet Myers pour remplacer Sandra Day O'Connor avait été si vivement combattue, car elle était jugée tiède sur cette question... Avec la nomination d'Alito, qui devrait être confirmé par le Sénat la semaine prochaine, ils ont obtenu un juge à leur convenance ; ça leur en fait quatre, avec Scalia, Thomas et le nouveau président de la cour, Roberts, même si celui-ci a longuement insisté sur son attachement à la stabilité de la jurisprudence. Un autre, Kennedy, avait souvent voté avec le camp conservateur, mais semble avoir quelque peu évolué sur ce point. Bref, mystère et boule de gomme...

Tout ça pour éclairer un peu les infos qu'on peut avoir sur le problème des nominations à la cour suprême. Et aussi parce que j'aimais bien cette photo, avec les échafaudages, et tout.

Le Plume vous salue bien.


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mardi 17 octobre 2006

La roche tarpéïenne et le Capitole

Chose promise, chose due : en prévision des élections parlementaires américaines du 7 novembre prochain, quelques infos de base sur la composition et la désignation du Congrès des États-Unis.


Capitol Hill par un matin d'hiver, 26 décembre 2005.

Dans une constitution marquée par les principes de Montesquieu, et donc la séparation du pouvoir entre exécutif, législatif et judiciaire, le Congrès représente le pouvoir législatif. Il siège dans l'imposant bâtiment du capitole, qui impressionne par son caractère massif tout comme la Maison blanche surprend par ses proportions plutôt modestes. Dans une capitale qui est une représentation urbanistique du pouvoir fédéral, ce n'est pas un hasard : la puissance de l'exécutif allant de soit, il fallait donner du poids symbolique au législatif.

Et du poids, il en a : contrairement à ce qui se passe en France, le pouvoir exécutif n'a pas l'initiative des lois ; inversement, il n'est pas responsable devant le parlement - raison pour laquelle il n'y a pas de « gouvernement » au sens européen du terme. Mais pour ce qui est de faire les lois, le Congrès est seul maître à bord.

Il est divisé en deux chambres, aux pouvoirs théoriquement égaux. Il n'y pas, comme en France ou en Grande-Bretagne, un Parlement qui légifère et une chambre haute qui valide ou ammende après coup le travail des députés. Les deux chambres du Congrès ont l'initiative commune des lois. Elles doivent cependant savoir se mettre d'accord, puisqu'un texte de loi doit avoir été voté par les deux chambres.

La plus prestigieuse des deux chambres est le Sénat. Chaque État dispose de deux sénateurs, quelle que soit sa population. le Sénat est renouvelé par tiers tout les deux ans ; le mandat d'un sénateur est donc de six ans. On ne renouvelle jamais simultanément les deux sénateurs d'un même État, et chaque sénateur est désigné par l'ensemble de la population de l'État qu'il représente.

Le Sénat est formellement présidé par le vice-président - une des exceptions à la règle de séparation des pouvoirs. En fait, il n'intervient que pour départager les éventuelles égalités sur un vote donné. En plus des pouvoirs législatifs que le Sénat partage avec la chambre des représentants, il a quelques compétences propres, en particulier celle de confirmer ou non les nominations à un certains nombre de postes dans les branches exécutives et judiciaires du pouvoir - sur ce point, il y avait eu pas mal de foin l'an dernier.

L'autre chambre est la chambre des représentants, qui comporte beaucoup plus de membres : ils sont actuellement 533. Ils représentent chacun une circonscription de 650.000 habitants en moyenne - la division des circonscriptions est du ressort des législations des États, mais elle doit respecter l'égalité numérique des circonscriptions (vérifiée à chaque recensement) et rendre compte de la diversité de la population de l'État - ça, c'est un peu subtil, ça vient d'une jurisprudence majeure de la Cour suprême, ça n'est pas au programme aujourd'hui.

La chambre des représentants est présidée par l'un des siens, le Speaker of the House, protocolairement la troisième personne dans la hiérarchie du pouvoir derrière le président et le vice-président.

La chambre des représentants est intégralement renouvelée tous les deux ans. Eh oui, des mandats de deux ans, c'est pas chez nous qu'on verrait une chose pareille ma bonne dame. Évidemment, rien n'interdit aux candidats d'aligner les CDD de deux ans, 9, 10 mandats, parfois plus. En n'oubliant pas bien sûr que dix mandats de représentants équivallent en durée à quatre mandats d'un député français.

Alors, cette année, pour qui vote-t-on ? C'est une mid-term election, c'est à dire une élection parlementaire ne coïncidant pas avec une élection présidentielle : les élections ne concernent (au moins au niveau fédéral) que le pouvoir législatif. On renouvelle donc les 553 représentants et un tiers du sénat, soit 34 sénateurs (non, on ne renouvelle pas 33,333 sénateurs...). Il y a donc 16 États qui n'ont pas d'élections sénatoriales, ce sera leur tour la prochaine fois et celle d'après. Les enjeux : énormes. Le contrôle des deux chambres est susceptible de basculer des Républicains aux Démocrates.

Du côté de la chambre des représentant, c'est plus que probable ; outre l'impopularité record du président et de la guerre en Irak, la majorité républicaine est poursuivie par les scandales. Il y avait l'affaire Abramoff (un lobbyiste qui avait soudoyé des représentants, parmis lesquels le très influent Tom Delay, qui a dû démissionner), il y a maintenant l'affaire Foley (un représentant de Floride accusé d'avoir envoyer des messages chauds-brûlants à des adolescents qui travaillaient pour le Congrès), sans compter l'affaire Weldon (autre affaire de lobbying malodorant) et l'affaire Sherwood (un conservateur prônant une morale stricte et accusé pas sa maîtresse washingtonienne d'avoir voulu la tuer)... Bref, il y a de l'ambiance. Côté Sénat, la chose est moins évidente, mais pas impossible du tout. Affaire à suivre donc. Sans compter que la semaine prochaine il y aura intero.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : pour plus d'infos sur les tendances du prochain scrutin, CQPolitics.com, le site de la revue Congressional Quarterly, est plutôt bien fichu.



mardi 7 novembre 2006

Midterm

Le mot Midterm a en langue américaine deux acceptions principales : en éducation, ça désigne des partiels ; en politique, les élections parlementaires qui ont lieux au milieu d'un mandat présidentiel. Les deux peuvent être périlleux pour les candidats.


Le Capitole vu du National Mall, Washington, D.C., 26 décembre 2004.

J'avais expliqué ça en long, en large et en travers le mois dernier ; mais comme c'est le jour J et que vous n'y couperez pas, rappel express : les électeurs américains votent aujourd'hui pour renouveler les deux chambres du Congrès fédéral. La chambre des représentants est renouvelée intégralement tous les deux ans ; le sénat, par tiers tous les deux ans (donc avec des mandats de six ans). Le nombres de représentants dépend de la population de chaque État ; ils sont élus sur la base de circonscriptions. Chaque État élit deux sénateurs (jamais les deux à la fois), au suffrage universel à l'échelle de l'État (17e ammendement à la constitution, 1912).

Les enjeux du jour : l'opinion publique est fortement mécontente de la conduite de la guerre en Irak (on pourrait lui faire grief de ne pas s'être rendu compte du problème il y a deux ans mais, là-bas comme ici, les opinions publiques sont parfois de curieux animaux) et pourrait donc manifester sa désapprobation à l'occasion de ces élections. D'après les sondages, les démocrates regagneraient donc la chambre des représentants ; pour le sénat, rien n'est sûr, le hasard de l'arithmétique faisant qu'il y a relativement peu de sièges républicains en jeu cette année : pour gagner, les démocrates doivent donc bouffer tout ce qui est bouffable ou à peu près.

De toute façon, rien n'est sûr, évidemment. Mais bon, vous savez tout ce qu'il vous faut savoir pour avoir l'air vachement au courant dans les dîners en ville !

Le Plume vous salue bien.



lundi 18 juin 2007

Métropolitain

Le métro de Washington (D.C.) est spacieux, confortable et climatisé. Ses stations sont vastes et plutôt commodes ; c'est un moyen rapide et efficace de se déplacer dans la ville.

Il est d'ailleurs largement utilisé par les nombreux touristes américains qui visitent leur capitale fédérale, sans doute pour avoir le plaisir de rendre visite à leur argent : Washington n'est pas une collectivité territoriale et n'a pas de budget propre ; les infrastructures sont donc financées directement pas l'État fédéral.


La station Dupont Circle, sur la ligne rouge du métro de Washington, décembre 2005.

Le métro de Paris (France), et sa ligne 4 en particulier, sont étriqués, vieillots et absolument pas climatisés. En rentrant tout à l'heure, dans une rame plutôt moins bondée que d'habitude pourtant, j'ai cru que j'allais devoir descendre et continuer à pied tellement il faisait chaud. Autant les rames automatiques de la ligne 14 sont plutôt agréables, autant les boites à chaussures à roulettes qui se traînent entre les portes d'Orléans et de Clignancourt sont des catastrophes.

On nous parle de réduire la place de la voiture ; je veux bien, mais encore faut-il pouvoir se déplacer autrement sans y laisser sa santé. La ligne 14 a été la seule amélioration des transports publics pour Paris intra-muros* depuis fort longtemps, et pendant ce temps les usagers des autres lignes souffrent dans du matériel hors d'âge...

M'en fous : demain, je prends la tuture, na. Faut dire que je dois aller suivre une formation dans une zone industrielle perdue entre Versailles et Jouy-en-Josas, où le transport en commun est encore une vue de l'esprit. Je dois du coup trancher des dilemnes cornéliens : périph ou voies sur berges ? A13, N12 ou N118 ? Ô rage, ô désespoir...

D'un autre côté, j'aurais la clim'.

Le Plume vous salue bien.

* Le tramway des maréchaux est bien joli mais, construit qu'il est à l'emplacement exact des anciennes fortifications, peut-on vraiment le considérer comme intra muros ?



dimanche 25 décembre 2005

Joyeux noël de Washington (D.C.)

Arrivés hier soir à Washington ; difficile d'être moins dans l'ambiance de noël que dans ces conditions - et, somme toute, je ne m'en plains pas. Dîner dans un bistrot italien, « la tomate » (sic), dont le propriétaire, à la vue de l'avertissement réglementaire (en Français) du paquet de cigarettes de Madame Plume, nous parle avec délectation de ses nombreux séjours à Paris. Ce matin, promenade sous un ciel menaçant, auquel succède une pluie battante.


Le National Christmas Tree sous la pluie, the Ellipse, Washington D.C., 16h36 GMT (10h36 EST).

Ce séjour sera sans doute l'occasion de parler un peu plus des États-Unis : pourquoi, quelle que soit la sévérité de mon opinion sur la politique de son gouvernement actuel, je trouve absolument insupportable la mode de la haine de l'Amérique qui tient le haut du pavé en France. Mais pour aujourd'hui, qu'il me suffise de dire que les chauffeurs de bus vous souhaitent un joyeux noël en rigolant en prenant leur service et que les fonctionnaires de l'immigration de l'aéroport Washington Dulles International, comme toujours, d'une politesse dont leurs homologues français devraient s'inspirer.

Et sur ce, nous partons à la recherche d'un déjeuner, dans une ville à 95% fermée pour ce dimanche de noël.

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 24 décembre 2006

Feliz Navidad et tout

Ne nous laissons pas abattre par l'épuisement de fin d'année, le rhume et la gasto-entérite qui rôdent : joyeux noël à tous !


A Wisconsin Christmas, National Christmas Tree, Washington, D.C., 25 décembre 2005.

Autour du National Christmas Tree de Washington, on trouve un petit sapin pour chaque État ou territoire des États-Unis, avec les décorations appropriées. Celui du Wisconsin, État plutôt nordique, était orné de boules représentant un châlet enneigé au bord d'un lac glacé - ce qui, un jour de pluie battante sur la capitale fédérale, n'était pas sans un certain exotisme...

Les prévisions météo pour la semaine prochaine à Philadelphie annoncent un temps plutôt clément. On verra bien.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 29 décembre 2005

Hubris et nemesis

Une débutante prometteuse dans le petit monde des blogs d'historiens nous parlait dans son entrée inaugurale de la lecture des anciens ; dans cet esprit, il me semble indispensable, pour penser l'Amérique d'aujourd'hui, de se plonger dans l'histoire de la guerre du Péloponèse de Thucydide.

Voilà donc un État (la cité d'Athènes) qui, au sortir d'un long conflit, se trouve disposer d'une puissance, économique mais aussi militaire, qui dépasse tout ce que les cités grecques avaient connu. Une cité sûre de son bon droit, puisque 2500 ans après nous la voyons toujours comme le symbole de la démocratie éclairée. Et qui, sur la lancée des victoires contre les Perses, étend sa zone de domination sur terre et sur mer, annexant à son profit les instances de la confédération ionienne, imposant sa domination à ses voisins et son contrôle aux routes commerciales les plus lointaines... Cet excès, Thucydide lui donne un nom : hubris.


Un symbole de la puissance américaine : le Washington Monument.

Quoi de plus dangereux, finalement, pour un État, que de croire en sa propre puissance ? Et bien sûr, s'il l'oubliait, ses voisins se chargeraient de lui rappeler. Rappelez-vous, lors de la démolition des bouddah géants par les Talibans, les hauts cris que l'on entendait : « Quoi ? Les États-unis ne font rien ? Ah, si l'Afghanistan avait du pétrole, là, sûrement... » (et bien sûr lorsqu'après le 11 septembre les troupes américaines sont intervenues dans ce pays, on a crié au meurtre, à grand renfort de chanteurs décatis...)

Dangereux, oui, car si l'on croit en sa force, il est rare qu'on n'en use pas - peut-être même se sentira-t-on moralement obligé d'en user, pour peu que l'on se sente investit d'une mission. Et dès lors, le hubris est proche - il suffit que les dirigeants soient médiocres, que cette ivresse les gagnent... Et nemesisn'est pas loin, comme le ressac après la vague, la chute.

Athènes jadis n'avait su se déprendre de cette ivresse, et la ville était tombée. Des signes montrent que les États-unis sont mieux lottis de ce point de vue : la crise de hubris qui a amené à l'invasion de l'Irak est rétrospectivement jugée telle par l'opinion, à qui l'on a menti de manière éhontée ; du coup, il est probable qu'une bonne partie des troupes américaines soient retirées d'ici un an (ce qui n'est peut-être pas un cadeau pour le peuple irakien, mais c'est une autre histoire). Mais ensuite ? Comment un pays qui a un tel différentiel de puissance guerrière avec tous les autres peut-il résister à s'en servir ? Et nous, que voudrions-nous qu'il en soit ? La situation en Birmanie est de plus en plus délirante, souhaite-t-on pour autant une intervention militaire ? Et sinon, est-ce que ça veut dire que nous nous satisfaisons de la situation ?

Pas de question simples, là-dedans - méfions-nous donc des réponses qui le seraient.

Le Plume vous salue bien.


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jeudi 27 octobre 2005

Hub and spokes

Heathrow, Dulles, Narita, JFK, CDG. O'Hare. Les portulans d'aujourd'hui, ce sont les cartes bigarrées que vous trouverez dans le magazine de la compagnie, dans la poche arrière du dossier qui vous fait face, et que vous lirez sûrement lorsqu'après trois heures de vol vous aurez desespéré de trouver le sommeil. Sur ces cartes, des courbes rouges ou bleues relient entre eux les aéroports internationaux - tant de voyages potentiels que vous ne ferez pas, ou si peu. Certains points ne sont connectés que par un ou deux traits ; pour d'autres, ils sont si nombreux qu'ils se confondent : là sont les hubs - en français, ça veut dire « moyeux, » et on appelle ça comme ça parce que les traits qui en partent sont comme les rayons (spoke) d'une roue de bicyclette.

Des voyageurs présents dans un de ces aéroports à un instant donné, combien ont le même point de départ et le même point d'arrivée ? Pratiquement aucun, sans doute, si ce n'est ceux qui voyagent en couple, en famille ou en groupe. Chacun a ses bagages, ses soucis et ses courbatures ; ceux dont c'est la dernière étape arborent un sourire fatigué ; ceux dont c'est le point de départ, l'excitation de l'embarquement - les autres n'arborent pas grand chose ; en tendant l'oreille vous les entendrez peut-être jurer que la fois prochaine, s'il y en a une, ils prendront un vol direct.


Chicago O'Hare, 7 août 2004.

O'Hare est sans doute l'aéroport nord-américain qui a la plus mauvaise réputation. Il faut dire qu'il est un des plus fréquentés, et qu'il est soumis aux aléas météo de la région des Grands Lacs : orages en été, blizzard en hiver - un grain de sable plus gros que les autres et le moyeu se grippe, le système s'arrête, et des milliers de passagers se retrouvent bloqués, aussi loin de leur point de départ que de leur point d'arrivée, sous l'œil goguenard des médias locaux pour qui ces blocages constituent une occasion en or de vendre du reportage-minute aux grands réseaux de télévision.

Pour notre part, nos avions étaient à l'heure, à l'arrivée comme au départ ; les formalités vite expédiées auprès de fonctionnaires cordiaux et efficaces ; le petit train reliant les différents terminaux était en service : que demande le peuple ?

Le Plume vous salue bien.



samedi 12 mars 2005

Phares et balises, 3 : Penobscot Bay

Histoire de changer d'hémisphère, un petit tour au confins nord-est des États-Unis : le Maine, dans la baie de Penobscot, un vaste complexe d'îles et de chenaux dans cette région où la belle saison dure, dit-on, « le 4 juillet, du matin jusqu'au soir » (les bédéphiles reconnaîtront la citation). Du coup, le coin est truffé de ces petits phares trapus, assez bas mais aux lanternes puissantes pour percer le brouillard, avec une robuste toiture pour les frimas hivernaux.


Rockport light, Maine, juillet 2001

Mais pas de neige pour cette sortie en mer : c'était fin juillet et le soleil brillait malgré quelques brouillards ; un petit vent poussait la goëlette sur laquelle nous avions embarqué pour l'après-midi.

Évidemment, j'ai tout lieu de penser que ce plan d'eau soit un peu moins plat et le phare un peu plus indispensable par les temps qui courrent...

Le Plume vous salue bien.


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mardi 22 mai 2007

Arpeggione

Pendant les travaux, la musique continue : Schubert encore, pour piano et violoncelle cette fois. Enfin, pour violoncelle... Le disque que j'écoute s'appelle Arpeggione, instrument aujourd'hui disparu, hybride de violoncelle et de guitare, et y figure notamment la sonate pour arpeggione et piano D.821 - composée par Schubert vers la fin de sa vie pour un instrument appelé à disparaitre.

Le disque est enregistré par une violonceliste, Anne Gastinel, et une pianiste, Claire Désert, la fille d'une documentaliste de mon ancien lycée d'ailleurs - ça a été en partie la raison de mon choix, il faut bien le dire. Choix que je ne regrette pas, d'ailleurs : j'écoute la sonate Arpeggione en boucle ces jours derniers ; la sonatine pour violon et piano en ré majeur D.384, transposée ici pour violoncelle, est tout à fait sympathique aussi. Les morceaux qui complètent le disque, transpositions de Lieder, ne sont pas tous convaincants, mais comme Schubert n'a pas eu la bonne idée de faire assez de morceaux pour piano et violoncelle pour remplir un CD, il faut bien faire avec.

Allez, retour à l'eau salée de l'Atlantique Nord :


Penobscot Bay, Maine, juillet 2000.

Eh oui : l'Atlantique Nord mais de l'autre côté... Cette photo est de Madame Plume, je crois - j'étais trop occupé à hisser je ne sais quelle voile de la goëlette sur laquelle des amis prévenants nous avaient fait embarquer pour l'après midi.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 4 juillet 2004

D'autres fruits de mer

Vendredi c'était langouste, donc dimanche c'est homard. Après tout, le Non Sequitur du jour, c'est aussi du homard, et de même provenance : l'État du Maine, aux confins Nord-Est des États-Unis d'Amérique.


Le quai des Lobstermen, Portland, Maine, été 2001.

Les casiers à homard sont déchargés directement dans l'arrière-boutique ; côté rue, on vend un homard d'une fraîcheur indubitable au touriste de passage. Si on aime les fruits de mer, Portland, Maine, ça se pose là. Si on aime les villes portuaires, ça n'est pas mal non plus. Et les villes universitaires : même chose. Une ville que j'aime bien, quoi.

Le Plume vous salue bien. Un coup de muscadet avec ça ?


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jeudi 15 février 2007

Portland, Maine

Autre terre, autre mer, autre port... À Portland (Maine), les homards ont un accent très particulier. Enfin, s'ils parlaient, ils en auraient un, c'est sûr.

Plus on remonte vers le Nord le long des côtes de la Nouvelle-Angleterre, plus les accents s'épaississent et moins les specials débités prestissimo par les serveuses à votre table sont intelligibles. Passé Newburyport, commander un plat du jour devient périlleux ; de la haute voltige une fois rendu dans l'État du Maine.


Retour d'un Lobsterman, Portland (Maine), juillet 2001.

À Portland, le plat du jour, ce sera sans doute du homard. J'y avais pourtant mangé un bar de ligne qui se posait un peu là. J'ai déjà dû dire du bien de Portland par ici, de toute façon. Je persiste et signe.

Outre les repas de fruits de mer, nous y avions acheté de jolies mezouzoth et quelques accessoires de photo ; surtout, marché sur les docks, dans le vent et la lumière. Portland, Maine : je reviendrai.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 5 octobre 2006

Bah, mon réseau !

Paradoxe de mon activité professionnelle : alors que je passe mes journées à réparer des réseaux, j'étais totalement incapable de réparer le mien. Il est vrai que la panne était étrange : je pouvais faire tout ce que je voulais sauf accéder aux sites web de Google et de ses filiales - dont Blogger... D'après mes informations, la situation devrait être rétablie ; dans le cas contraire, ma production des jours prochains risque de manquer de ponctualité.

À propos de ponctualité, j'ai enfin publié l'entrée historique de vendredi dernier. Mieux vaut tard que jamais... Ce n'est pas de l'histoire des techniques, pour une fois - plutôt de l'histoire de la bêtise humaine. Vaste programme, comme dirait l'autre. Il y a aussi de la navigation au long cours, mais très peu.


Une belle coque en petite forme à Rockland, Maine, juillet 2001.

À part ça, moi non plus, ce n'est pas la grande forme. J'ai dû manger du sanglier qui avait mangé quelque chose. Ça ira mieux demain. Enfin j'espère : mes vieux registres m'attendent à l'orée du bois (de Vincenne).

Le Plume vous salue bien.



vendredi 27 août 2004

Blue Man Group (bis)

Finalement, j'ai des photos du Blue Man Group, prises après leur show, à Boston, début août 1998. Celle là fut prise par la Miss, en toute probabilité.

Après vérification sur leur site web, le Blue Man group a en fait essaimé et se produit simultanément à New York, Boston, Chicago, Las Vegas et Berlin. Si vous passez du côté de la Postdamer Platz, je vous recommande d'aller voir, ça reste absolument inimitable comme spectacle.

Le Plume vous salue bien.



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vendredi 10 mars 2006

Back Bay

Journée blanche aujourd'hui : pas rédigé grand chose, fatigué. Voilà toujours un complément à l'entrée d'hier - Boston vu d'un des deux grattes-ciels qui dominent Back Bay, la Prudential Tower.


Boston, juillet 2001.

L'immeuble noir, c'est la petite sœur : la Hancock Tower. À gauche, les avenues rectiligne de Back Bay, des marais draînés au XIXème siècle ; plus loin, devant les immeubles qu'on voyait hier, le jardin public avec, sur sa gauche, les rues arborées de Beacon Hill, le quartier Brahmin par excellence - c'est ainsi que l'on surnomme la vieille élite richissime de la ville :

Where Cabots speak only to Lowells,
And the Lowells speak only to God.

(toast attribué à Samuel Clarke Bushnell)

De l'autre côté du jardin, à quelque rue de là, on est tout de suite dans Chinatown et dans les quartiers chauds de la Combat zone. À gauche de la limite de la photo, de l'autre côté de la Charles, Cambridge (Mass.) possède une des plus fortes concentrations d'universitaires du monde, avec le MIT qui tourne le dos à Harvard. Les combats académiques qui s'y livrent, si rudes soient-ils, laissent tout de même beaucoup moins de monde sur le carreau.

Le Plume vous salue bien.



mardi 22 février 2005

La danse des canards

Si d'aventure vous visitez Boston à la belle saison, n'hésitez pas : faites la ballade en promène-couillon la plus kitsch qui soit, le Boston Duck Tour. De quoi s'agit-il ? d'une flotille de véhicules amphibies plus ou moins récupérés des surplus de l'armée, basés près d'un des grattes-ciel les plus visibles de la ville (la Prudential Tower) et qui vous feront faire un tour du centre-ville, vous mèneront peut-être jusqu'à Charlestown et finiront la virée par un plongeon dans la Charles River.


Un duck car se met à l'eau, Boston, juillet 2001.

Vous naviguerez pendant un petit quart d'heure au milieu des bateaux de l'école de voile locale, avant de revenir (par la route) à votre point de départ. C'est absolument ridicule. À ne manquer sous aucun prétexte.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 19 mars 2007

Route One/USA

Route One/USA, de Robert Kramer : un documentaire fleuve (seule la version « courte », de quatre heures environ) sur l'Amérique, le long de cette route n°1 qui court de la frontière canadienne jusqu'au bout des Florida Keys. Un film décalé, d'un Américain qui ne se sent plus tout à fait chez lui dans son pays - comme je ne me sens pas vraiment chez moi dans le mien. Un film qui montre sans démontrer, qui montre des gens, des lieux, comment ces gens-là vivent dans ces lieux-là.


Une étape de Robert Kramer : Boston, la Charles River, la ville, l'histoire (photo juillet 2001).

Le film est sorti en 1989, la même année que Roger and Me de Michael Moore. C'est dans les deux cas un film de non fiction subjectif où la caméra suit le réalisateur ; mais là où Michael Moore prétend dénoncer, démontrer, quite à tirer les faits par les cheveux tout en prétendant leur être fidèle, Robert Kramer montre, regarde, écoute ; un regard qui passe, qui s'arrête, qui repart. Une sorte de road movie, un peu comme le Wenders d'Au fil du temps.

Moore, c'est la parole clamée, déclamée, le logos tonitruant, histrionique à l'occasion ; Kramer, c'est mythos, la parole chuchotée, parce que sacrée, qui parle de bruits et de fureurs qui dépassent l'homme et qui l'entraînent même s'ils ne viennent que de lui, qui parle d'êtres humains, beaux et dérisoires, qui parle puis qui se tait et le silence parle aussi.

Ah, et puis, si ça ne suffit pas à vous convaincre : dans la deuxième scène, on voit ses fesses.

Le Plume vous salue bien.



samedi 21 mai 2005

Baignade toujours

Trop occupé hier soir à vidanger les bouteilles de champagne qui restaient de l'habilitation pour blogguer. Faut bien fêter ça...

Du coup, je suis vanné, d'autant qu'on a re-fêté ça aujourd'hui. Et en plus, j'ai les bras qui me démangent terrible. Dur la vie. Et avant de m'endormir comme une pierre, je vous livre une photo de baignade - la seule fois que j'ai photographié une tortue dans son habitat naturel, je crois. L'habitat naturel étant, en l'occurence, le parc des fens, à Boston, tout près du Museum of Fine Arts d'une part et du stade de baseball des Braves, d'autre part.


Chelydra serpentina, la snapping turtle d'Amérique du Nord. Boston, Fenway Park, juillet 2001.

Notez au passage que, même si elle nage en eaux troubles, la tortue garde le regard cair !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 9 mars 2006

Boston Tea Party

Je parlais hier de révolution française. La révolution américaine, elle, a commencé là :


Le front de mer à Boston, Mass., juillet 2001.

Le 16 décembre 1773, un groupe d'hommes déguisés en indiens monta à bord d'un navire de la compagnie anglaise des Indes et jeta à la mer sa cargaison de thé.

Pourquoi du thé ? Parce que, suite à un début de soulèvement en mars 1770, le gouvernement anglais avait supprimé les taxes crées pour remplir les caisses que la guerre de sept ans avait vidées - à l'exception des droits sur le thé, par principe, pour rappeler que c'était un droit du Parlement britannique que de lever de telles taxes. Comme en plus la compagnie des Indes avait reçu le monopole du commerce du thé, au grand dam des marchands de Boston, le thé était devenu le symbole de la domination anglaise sur ses colonies américaines.

Pourquoi le déguisement ? Le travesti est une figure classique des « émotions » populaires du XVIIIème siècle. Les hommes déguisés en femmes sont un classique des émeutes pour le pain ; on en retrouve des traces dans les comptes-rendus policiers des journées des 5 et 6 octobre 1789 (la marches sur Versailles pour ramener à Paris « le boulanger, la boulangère et le petit mitron »). Alors, s'habiller en peaux-rouges pour représenter la fureur américaine, pourquoi pas  ?

Au fait, si vous parlez aux États-Unis de guerre d'indépendance, personne ne comprendra de quoi vous parlez - Revolutionary War est le terme consacré. À méditer. L'historien des idées J.G.A. Pocock avait écrit un article là dessus : la guerre d'indépendance américaine comme révolution contre le compromis parlementaire en place en Angleterre depuis 1688. Je n'ai pas d'avis sur la question. Normal, je n'y connais rien.

Le port de Boston, ça a un peu changé. Pendant des années, c'était des hangars abandonnés et des réglement de comptes entre mafieux sur les quais déserts à la nuit tombée. Aujourd'hui, c'est très chic ; ses retaurants de fruits de mer et de clam chowder sont réputés ; l'aquarium qui occupe un des wharfs est un des plus célèbres du pays ; on y embarque pour une demi-journée en mer, à la rencontre des baleines du cap Cod.

Boston a changé, aussi. Mais ça reste une ville paradoxale, qui n'a rien d'européen contrairement à ce qu'on entend souvent ; une ville dure, aussi, et pas seulement par sa météo hivernale.

Par contre le mot Massachusetts n'a pas changé, toujours impossible à écrire correctement sans s'y reprendre à trois fois.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 16 janvier 2005

Sept mers, 3 : océan atlantique

Difficile de parler de mer et de ne pas parler de cet océan. En voici un coin reculé (par rapport à l'endroit où je me trouve en tout cas), l'approche du port de Boston.


Océan Atlantique : Boston Harbor, Massachusetts, U.S.A., juillet 2001.

J'avais dû dire quelque part à quel point l'Atlantique me frappe par son unité. Que ce soit à Boston, à Brest ou au Cap, on a la sensation d'avoir à faire aux mêmes vagues ; l'eau à la même couleur bleu-gris, le soleil s'y reflète pareil... Alors que le Pacifique, par exemple, rien à voir, on sent tout de suite qu'on a changé de crèmerie. Pas surprenant du tout finalement que lorsque le conquistador Vasco Nuñez Balboa franchît la crête de l'isthme de Panama et vit cette étendu d'eau, il ait immédiatement réalisé qu'il s'agissait d'un nouvel océan, et non d'un prologement quelquonque de l'Atlantique.

J'ai beau ne pas être atlantiste, je dois me rendre à l'évidence, cet océan-ci, c'est bien le mien.

Le Plume vous salue bien.

Les sept mers :
  1. mer d'Alboran : pointe de Tarifa, Espagne, juin 1992.
  2. mer celtique : Rosslare Harbour, Irlande, août 1992.
  3. océan atlantique : Boston Harbor, Massachusetts, États-Unis, juillet 2001.


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mardi 27 septembre 2005

Phares et balises, 6 : Boston light

Ça fait un moment que je n'avais rien ajouté à cette série, depuis le 3 mai dernier si ma base de données est correcte. Mais vu qu'une part de mes loisirs en ce moment c'est de mettre à jour des cartes marines, je trouve qu'il y a une logique à m'y remettre.

Les pires des mises à jour, ce sont les câbles sous-marins. C'est pénible comme tout à reporter et ça ne me sert pas à grand chose en dehors des abords immédiats des côtes, dans la mesure où je ne compte pas mouiller l'ancre par 50m de fond - ce qui d'ailleurs supposerait de disposer d'une ligne de mouillage de 150m de long environ. Le mieux étant lorsque le câble en question est entouré de marquage de zones, comme celui que j'ai reporté ce matin... mais bon, si on décide de porter toutes les corrections, on porte toutes les corrections, un point, c'est tout.

Je ne peux par ailleurs m'empêcher de suivre ce câble par la pensée. Peut-être arrive-t-il dans ce coin-là :


Old Boston Light, Boston Harbor, Massachusetts, juillet 1997.

Ce phare qui, malgré son nom se situe assez loin de la ville de Boston, à l'entrée de la vaste rade qu'est Boston Harbor, est le plus vieux des États-Unis ; il date de 1716, ce qui en fait un jeune homme comparé à Cordouan (1594) mais lui donne tout de même une certaine respectabilité. Il est par ailleurs le dernier phare habité du pays.

Un jour peut-être traverser l'océan et voir apparaître le vieux phare, tout au bout de la route ?

Le Plume vous salue bien.

Phares et balises :

  1. La Jument (Ouessant)
  2. Europa Point (Gibraltar)
  3. Penobscot Bay (Maine)
  4. Creac'h (Ouessant)
  5. Nividic (Ouessant)
  6. Boston Light (Massachusetts)



mercredi 28 mars 2007

Veritas

Veritas : telle est en toute modestie la devise de l'université Harvard. Mais s'agit-il d'une Vérité immanente et totale ? Ou s'agit-il de notre modeste vérité de chercheurs, une petite poignée d'assertions qui nous semblent en toute probabilité ne pas être fausses compte tenu des informations dont nous disposons à un moment donné ? Chi lo sà...


Cambridge (Mass.), Harvard Memorial Hall, juillet 2001.

On pourrait placer là une vaste dissertation sur la vérité en histoire (comme asymptote de la construction du polygone historique dont parle Paul Veynes, sans doute), en littérature (la vérité comme jeu entre l'auteur et le lecteur, cf. Hintikka relu par Jacques Roubaud)... Tout ça parce que je suis tombé sur cette photo ramenée de mon premier séjour américain, il n'y a pas si longtemps que ça tout compte fait ; que cette photo me plait ; que du coup je voulais l'utiliser et qu'il faut bien faire un texte pour aller avec.

Mais heureusement, la fatigue aurait raison de moi avant que je termine une telle péroraison. Elle vous sera donc épargnée. Thanks God for small mercies.

Le Plume vous salue bien.



lundi 21 juin 2004

Fête du silence

La fête de la musique, j'aimais bien quand j'étais en province, avec les copains en concert devant les cafés d'Angoulême par exemple. Depuis que je suis à Paris, pas moyen, je n'y arrive pas, cette ambiance toujours limite malsaine me fout en l'air - quant à ces concerts place de la République, avec le public écrabouillé dans le goulot de la rue du temple (pour permettre aux caméras grutées de faire de jolies images de la statue derrière la scène ?), je m'étonne seulement qu'ils n'aient pas encore fait de morts.

Alors pour moi, ce soir, pas de musique, ou alors, peut-être, le chant des baleines.


Baleine à bosse, Cape Cod Bay (MA), été 2001.

Le Plume vous salue bien.



mardi 25 octobre 2005

En plongée

Périscope rentré - balast vidé - écoutilles verrouillées - prêt pour la plongée profonde !


Baleine grise en train de sonder, Massachusetts Bay, juillet 2001.

It's been a good day, but a pretty long day. Des amis en provenance d'outre-Atlantique à Roissy au petit matin. Grâce auxdits amis, des rencontres de gens intéressant pour le café du matin et d'autres pour un tardif souper. Une journée de travail plutôt productive - contre toute attente - qui nous permet de venir pratiquement à bout de la malédiction de la fibre optique démoniaque. La fierté de faire découvrir mon quartier à mes collègues de travail, puisque ce chantier se déroule à cinq minutes à pied de chez moi. Du coup, dégustation méridienne d'un des meilleurs falafels de Paris tout en charriant le propriétaire des lieux pour sa petite mine.

Tout ceci étant bel et bon, mais là, je fatigue un tantinet. Je m'apprête donc à plonger sous la couette - et qu'on ne s'avise pas de m'en extraire avant un paquet d'heures.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 30 mars 2006

Are the eagles coming?

(Les lecteurs de Tolkien reconnaîtrons la quasi-citation.)

Donc voilà : Mazeaud l'avait dit, il ne sortirait pas Chirac de ce merdier là. Et maintenant ? Vouloir lancer un « nouveau Grenelle » le jour même où l'on envoie les syndicats se faire mettre, ce serait totalement absurde. Un Villepin peut y croire, qui n'a jamais été élu à rien, mais il doit bien y avoir quelqu'un au Château qui a un minimum la tête sur les épaules. Bernadette ? Claude ? Faites quelque chose, quelqu'un !

Lors des vraies négociations de Grenelle, en 68, Chirac, qui était chargé des négociations pour son Pompon de patron, portait en permanence un revolver dans son veston. Là, vu le nombre d'interlocuteurs qu'il peut espérer, il peut laisser le Colt là où il est, au fond du tiroir, derrière les caleçons longs.

À propos de Colt, et pour changer de sujet, nous voilà revenu à la première des méga-séries télévisées qui sont, pour le moment, le seul phénomène culturel nouveau de ce XXIème siècle qui patine au démarrage : The Sopranos, que nous avions découvert il y a près de cinq ans sur un vieux magnétoscope, lors de mon premier séjour aux États-Unis, à Concord, Massachusetts - pas si loin que ça du New Jersey, en kilomètres, mais si loin à tous autres égards.


Un aigle solitaire survole les pelouses arborées de la Concord Academy, Massachusetts, juillet 2001.

Depuis, il y a eu 24, il y a eu The West Wing, il y a eu Desperate Housewives, il y a eu Lost - toutes basées sur le même principe, un petit groupe de personnages récurrents (entre la demi-douzaine et la douzaine), dont une figure de proue. Leurs interactions, leurs coups de gueules, leurs amours - au sein de ce cercle inéluctable et dont on ne sort que les pieds devant. Et ça fonctionne.

Ce qui, pour le coup, n'a rien à voir avec ce que j'évoquais au début.

Le Plume vous salue bien.



samedi 24 septembre 2005

Instructions nautiques

Ayant pu m'emparer subrepticement du scooter cet après-midi, je me suis rendu dans un de ces magasins magiques qui sont comme des téléporteurs en plein Paris - en l'occurence, la librairie maritime Le Yacht, avenue de la Grande Armée. Ça faisait des années que je n'y avait pas été ; j'allais plutôt, pour des raisons de transports, chez son concurrent de la rive gauche, la librairie Outremer. On y trouve livres et revues concernant la mer et la navigation ; on y trouve surtout un élément indispensable à toute navigation : la documentation nautique.

La documentation nautique, c'est tout ce qui permet de naviguer en sécurité sans nécessairement connaître la zone où vous naviguez, ou sans la connaître parfaitement. Avant que cette documentation existe de manière complète et précise, soit on restait en vue de son clocher, soit on embarquait un pratique local, un marin du coin qui connaît tous les cailloux par leur petit nom. Même la Pérouse, engageant ses navires entre Sakhalin et le continent asiatique, fit interroger des Aïnous du coin pour savoir s'il pourrait passer. On lui répondit par l'affirmative ; cependant, compte tenu du vent qui rendait un retour en arrière délicat et du resserement progressif du plan d'eau, il craignit que le passage éventuel ne soit accessible qu'aux pirogues locales et non à ses frégates. Il fit donc demi-tour et découvrit le détroit qui porte son nom, entre Sakhalin et Hokkaïdo.

Bref, la documentation nautique, ce sont des cartes, bien sûr, mais aussi des livres des feux, des atlas de courants, des répertoires des radiosignaux et des instructions nautiques. Les instructions nautiques, ce sont en quelque sorte le complément narratif de la carte :

L'axe du chenal est matérialisé par l'alignement (000°) de la balise Sandhill Point par celle de Pound Stone (Vie 3.4.4.5.A). De nuit on est guidé par le secteur blanc (357,9° 002,5°) du feu directionnel de la balise de Sandhill Point (...) À 100m au Sud de Pound Stone, le chenal s'oriente vers le NE et conduit à Salcombe.

(extrait pris au hasard dans les instructions nautiques, volume C1 - Angleterre, côte Sud).

Il fut un temps où le service hydrographique de la marine éditait des instructions nautiques pour la totalité des mers du globe ; depuis 1998, la couverture a été réduite à 25 volumes couvrant pour l'essentiel le Sud de l'Europe, l'Afrique, la mer d'Arabie et le golfe persique, les Caraïbes et les îles du Pacifique. Ainsi, pour connaître les modalités de passage sous l'interstate 1 dans l'estuaire de la Merrimac (cf. photo), il me faudra consulter les Admiralty Sailing Directions, NP68, East Coast of the United States Pilot, vol.1. - ce qui d'ailleurs ne me dérangerait pas plus que ça.


Newburyport, Massachusetts, juillet 2001.

Ceci dit, ça n'est pas tout d'avoir des instructions nautiques, encore faut-il qu'elles soient à jour. Il y a pour ça trois système :

  • racheter une édition à jour, mais les rééditions ne sont pas si fréquentes, tous les cinq ou six ans en général ;
  • se procurer un fascicule de correction, publié tous les ans ou tous les deux ans suivants les cas et pointer les modifications dans le volume original ;
  • consulter toutes les semaines les groupes d'avis au navigateur et imprimer les corrections qui vous concerne, qu'on collera dans le fascicule de corrections en cours.

C'est ce genre de sport que je suis en train de pratiquer ; quand j'aurai fini, je passerai aux cartes, y compris mes nouvelles acquisitions, qui ont certainement besoin de quelques corrections.

Le Plume vous salue bien.