le.plume.free.fr

Des photos et des jours

Base de donnée complète du weblog et index des images.

Il y a actuellement 1358 entrées dans la base. Vous pouvez modifier les paramètres de visualisation, cliquer sur une image pour avoir plus de détails ou accéder à une vue plus générale.
Afficher entrées trié par taille : mode :

mardi 21 décembre 2004

Forêt

Hier, avant de rentrer vers les frimas (eh !) parisiens, grand beau temps tout à fait inespéré. Alors on a emprunté un véhicule automobile pour une promenade hivernale (ou tardo-automnale si l'on veut) dans la campagne charentaise. Le Bandiat à Feuillade (le moulin de Chapiteau, moulin à minerai assez exceptionnel, je vous en parlerai un de ces jours), la forêt d'Horte, le tout nouveau viaduc de l'Anguienne, juste au sud d'Angoulême...

En forêt d'Horte, entre les traces de l'exploitation ancienne (nombreux lieux-dits liés à l'activité des cloutiers, vieille spécialité locale), un camion de bois pour rappeler que la forêt est, hier comme aujourd'hui, un lieu d'activité humaine.


Entre Charras et Sers, Charente, 20 décembre 2004.

Le Plume vous salue bien.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

vendredi 18 juin 2004

brouillard

P align=right>
Un TER entre en gare de Jarnac (Charente), mardi 8 juin dernier, 7h du matin.

Quand on va par le rail d'Angoulême à Saintes, la traversé du Cognaçais est souvent assez fantômatique. En hiver c'est la Charente en crue qui recouvre une bonne partie du paysage, en aval de Cognac. Au printemps, les calcaires de la fine champagne rendent leur chaleur au petit matin, créant d'épais brouillards alors que, 10km plus loin, le ciel est d'un bleu parfait.

Etrange pays que celui-ci, si loin de l'équilibre pantouflard et "benaise" du reste de l'Angoumois. Faut-il s'étonner qu'à l'occasion on s'y entretue à la sortie des mariages ? Les haines locales y sont plus durables et plus vigoureuses qu'ailleurs, semble-il.

Le Plume vous salue bien.

ps: d'aucuns prétendront que Sireuil, où a eu lieu une bagarre spectaculaire à la fin d'une fête de mariage bien arrosé, n'est pas encore réellement dans le Cognaçais. Hmmm... Ca y ressemble, pourtant.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

lundi 8 mai 2006

Par ci, par là

Rentré depuis hier à Paris Ile-de-France, comme disait l'autre, mais je ne résiste pas à une image charentaise :


Marthon, Charente, 4 mai 2006.

J'aime bien Marthon ; pas tellement plus peuplé que les villages voisins, mais l'aspect d'un vrai bourg, avec son donjon, son petit château renaissance et l'étonnante tour Saint-Jean, sorte de maison-grenier toute en hauteur (à gauche sur la photo). Il y a aussi La clé des champs, qui était la boîte du secteur la plus fréquentée par les gens à cheveux longs et pull en laine ou blouson de cuir, dont je faisais partie (option laine). Je n'y suis jamais allé, je n'allais pas en boite à l'époque. Maintenant non plus d'ailleurs.

Sinon, je commence à me familiariser avec mon nouveau vélo - quelques tours de piste à Vincennes, il est décidément très bien, cet engin. Je vous le montrerai un de ces quatre.

Le Plume vous salue bien.



mardi 1 novembre 2005

En amont des sources

La singularité de cette source a fait dire qu'elle étoit formée ou grossie des eaux du Bandéat et de la Tardoüere, qui se perdent en été à quelques lieues au dessus, et qui viennent renaître, à ce qu'on croit, sous cette montagne. Le trouble qui paroît en celle-ci, dans les temps du débordement des autres, a donné lieu à cette opinion, qui n'a peut-être pas de fondement plus solide que la fable d'Alphée et d'Aréthuse.

Jean Gervais, Mémoires sur l'Angoumois, 1725, p. 6.

La science contemporaine, armée de fluorescine, a cependant confirmé cette hypothèse, alors même qu'on ne se souvient guère ni d'Alphée, ni d'Aréthuse. Les eaux du Bandiat ne parviennent directement à la Charente que lors de crues exceptionnelles, tandis que La Tardoire, belle rivière à son passage à Montbron, n'est plus guère à l'étiage qu'un filet d'eau stagnante à son arrivée à la Rochefoucauld, une vingtaine de kilomètres en aval. En hiver par contre elle reste tout à fait respectable :


La Tardoire à Rancogne, 31 décembre 2003.

Plusieurs textes mentionnent un changement du régime de la Touvre à la suite du tremblement de terre de 1719. J'avoue avoir un peu de mal à le croire ; toutefois, la forge de Rancogne, fondée à deux pas de là par un parent de Colbert pour fabriquer des canons, connaît alors des difficultés plus marquées qu'à l'ordinaire :

...mais le cours de la Tardouëre, qui la fait aller, ayant été arrêté, les deux dernières années, à cause des excessives sécheresses, on y a été forcé de mettre hors aun milieu des plus belles saisons, ce qui a causé des préjudices infinis aux fondages que la demoiselle de Logivière avoit entrepris pour fournir au Roi le nombre de trois cent soixante-seize pièces de canon, dont elle s'est chargé pour le port de Rochefort..

Jean Gervais, Op. cit. p. 15-16.

Mettre hors, c'est mettre hors feu : éteindre les hauts fourneaux, qui normalement fonctionnent en continu pendant de longs mois. Avant de les redémarrer, il faudra en faire refaire tout le parement intérieur par des maçons et tailleurs de pierre, ce qui est long et coûteux - bref, la saison est fichue.

Malgré une tentative de reprise, la forge de Rancogne cesse définitivement son activité dans les années 1750, alors que le Marquis de Montalembert inaugure celle de Ruelle, à la place d'une ancienne papeterie établie sur la Touvre. Mieux vaut prendre l'eau là où elle veut bien aller !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 4 novembre 2005

en aval

Voilà : cette journée se termine et il semble bien que j'y aie survécu. C'était pas gagné : j'avais, d'une part, un chapitre à présenter à ma directrice ; d'autre part, une présentation à faire de mon travail devant mes petits camarades. Couché à quatre heures, finir ce matin de ne pas terminer le chapitre tout en le rendant présentable en commentant les lacunes, me rendre présentable moi-même, et direction l'université, où j'ai rendu ledit chapitre. J'écris bien, paraît-il, et serait plutôt bien parti - c'est déjà ça, il ne me reste plus qu'à arriver.

Me restait alors trois heures pour préparer mon exposé, à grand renfort de pain d'épice acheté au supermarché du coin - une petite présentation PowerPoint, quelques pages de notes peu lisibles pour tout autre que moi, et même pour moi d'ailleurs, et c'est parti...

Ça c'est assez bien passé je crois ; la preuve, j'ai été beaucoup plus long que prévu et pourtant on ne m'a pas lancé de tomates.

Maintenant, je suis en aval des difficultés, je peux me laisser glisser un petit peu.


La Touvre en aval de la fonderie de Ruelle, 20 février 2004.

Un truc curieux : la plupart des questions qu'on m'a posées venaient de problèmes de vocabulaire. C'est effectivement une des difficultés de l'histoire des techniques, où l'on jongle entre le vocabulaire des sources et le nôtre avec plus ou moins de bonheur. L'usine que j'étudie est désignée jusqu'en 1785 environ sous le nom de « forge de Ruelle, » alors même que l'on n'y a jamais rien forgé, au sens classique d'affiner ou de mettre en forme du métal en le frappant à chaud. On n'y a d'ailleurs jamais produit de fer forgé, mais seulement de la fonte... Seulement voilà, à l'époque, on appelle forge tout établissement industriel, grand ou petit, où l'on travaille le fer, même si on ne l'y forge pas.

Vers 1780, d'ailleurs, des textes commencent à faire remarquer que le terme de forge est impropre. Quelques années plus tard, le terme de fonderie, auparavant réservé au traitement des métaux non ferreux (plomb, cuivre) s'impose rapidement. Il était toujours en usage dans les années 1980, alors même que le produit vedette de l'usine était le missile Exocet, qui ne contient guère de fonte... Le langage va à son propre rythme, au gré du jeu subtil des sons et des sens - à quoi bon le brusquer ?

Ma vision de l'écran commence à se troubler salement ; il est temps que je vous laisse. Sans compter que Madame Plume, qui avait une journée du même tabac aujourd'hui pour cause de colloque, remet ça demain, elle.

Le Plume vous salue bien.



mardi 27 juin 2006

Résultat des courses

Et voilà. C'est fait. Longue soutenance, plutôt plaisante d'ailleurs. Et résultat plaisant lui aussi, au bout du compte. En fait, ça ne pouvais pas être beaucoup mieux. Content. Même si crevé.

De la forge à la fonderie : les débuts du four à réverbère à Ruelle (1786-1804), c'est le titre que j'ai finalement arrêté vendredi dernier en faisant ma couverture. Vous voilà bien avancés. Plus d'info dans les vieilles entrées de ma rubrique historique.


Cette drôle d'usine sous laquelle passe une rivière : Ruelle, 20 février 2004.

Voilà qui conclut trois ans de recherches, mine de rien - ce qui est évidemment plus que ce que devrait demander une première année de Master, j'en conviens. Et maintenant, on continue, il y a un M2 à faire. Mais pas tout de suite à la minute, non plus.

Merci à tout ceux, à toutes celles. Mes deux relectrices de choc seront satisfaites d'apprendre que l'orthographe du mémoire m'a valu des compliments - c'est bien la première fois que ça m'arrive, ça.

Quand je serai grand, je serai historien, tiens.

Le Plume vous salue bien.



samedi 22 juillet 2006

Une usine avec une rivière dedans

Nous avions prévu des choses, parès le colloque : deux nuits à Sarlat, puis descente vers la vallée du Lot, les grottes de Pech-Merle, Saint-Cirq-Lapopie, remontée en douceur via Collonge-la-Rouge... mais il y a des choses que nous n'avions pas prévues :

  1. Que la température monte d'un degré par jour, malgré le gros orage essuyé à la fin du dîner champêtre d'Etouars (je sais de quoi je parle, j'étais sous la bâche posée à la va-vite pour protéger la sono de la soirée franco-polonaise) ;
  2. Que mes parents, piégés par la chaleur, n'auraient pas encore rejoint leur quartier d'été en Côtes d'Armor mais seraient toujours à Angoulême, c'est à dire à trente kilomètre de là où nous étions logés.

Les deux paramètres combinés rendaient nettement moins attractif le crapahutage sur le causse Gramat, et ce quels que soient les mérites du musée en plein air de la vie rurale de Cuzals (Lot). Que je regrette de n'avoir point vu d'ailleurs, si, si. Et nettement plus attractif le fait d'aller passer 24 heures chez mes parents avant de rentrer dans notre chez nous à nous, même s'il n'y fait pas plus froid qu'ailleurs.

Au passage, virée en famille sur le site de l'usine qui est devenu, par le hasard des circonstances, ma raison sociale d'historien : la fonderie de Ruelle. Cette usine avec une rivière dedans, qui en 1870, à l'heure de gloire de la machine à vapeur, tournait encore par la seule énergie hydraulique.


Ruelle (Charente) : vue des ateliers de la DCN depuis le pont de la Touvre, 18 juillet 2006, 12h30.

Évidemment, c'est toujours une usine d'armement, qui depuis 1753 n'a guère eu qu'un seul client, la Marine française - on retrouve quelques ventes à des armateurs privés au XVIIIe siècle, et aux colonels argentins au XXe, mais pour l'essentiel, des frégates de l'amiral d'Estaing aux vedettes de Cherbourg un peu avant Giscard, c'est Ruelle qui fournit les canons. Bref, une usine stratégique, qu'on ne visite pas. On se bornera donc à regarder, et à prendre discrètement quelques photos, depuis les grilles donnant sur la voie publique...

Le mémoire dont je vous ai rebattu les oreilles en ce début d'été portait pour l'essentiel sur un seul atelier, le plus ancien qui ait été conservé dans l'usine actuelle. Enfin, la façade a été conservée, le bâtiment qui est derrière a sérieusement pris du ventre, il me semble. Il ne s'agit pas de celui que vous voyez ici : il est juste derrière, on le distingue vaguement depuis le pont situé en aval de l'usine.

À peu près là où se trouve la bouée orange pour noyés éventuels se trouvaient autrefois les hauts fourneaux construits en 1752 par le marquis de Montalembert et reconstruits en 1777 après que Louis XVI ait racheté l'usine à son frère Artois, le futur Charles X. Pas à dire, je l'aime bien, mon sujet.

Le Plume vous salue bien.



samedi 7 avril 2007

Classements

Avant de partir vers mes terrains de chasse habituels - chasse aux archives, il va sans dire - je mets de l'ordre dans mes trophées : une fiche apr cote consultée, avec un minimum de détail sur le contenu... Le tout, imprimé sur une jolie fiche bristol au format 200×125, va rejoindre un joli petit classeur.

C'est l'occasion de reprendre toute ma documentation, ou du moins tous les documents d'archives et de se les remettre en tête. Au risque que ma tête (comme d'ailleurs le petit classeur mentionné plus haut) n'y suffise pas !


La Touvre en amont de la fonderie de Ruelle, un midi de canicule, juillet 2006.

Et puis : passé à la boutique IGN faire le plein de cartes - ces chères cartes au 1:50.000 de la série orange, idéales pour repérer le repérage toponymique et autres activités de prospection. Et bien sûr, j'emmène les appareils photos.

Le Plume vous salue bien.



lundi 30 avril 2007

Pieds dans l'eau

C'est dit : tant que je n'ai pas réussi à démarrer franchement le processus de rédaction de mon mémoire, j'utiliserai ici des photos présentant un certain désordre graphique. Celle-ci, par exemple...


Cygne sur la Touvre à Ruelle (Charente), février 2004.

Bon : c'était mes premiers pas en photographie numérique, je ne maîtrisais pas encore les subtilités de la mise au point automatique. Mieux vaudrait sans doute expliquer que la mise au point sur les branches est un effet parfaitement voulu et maîtrisé, mais ce ne serait pas complètement, totalement, 100% honnête... 10.000 clichés plus tard, il m'arrive de faire la même chose, et toujours pas exprès.

Le processus de rédaction s'enclenche, lentement, très lentement. Curieusement, c'est sous la douche que j'arrive le mieux à construire mon propos ; le problème, c'est que je n'ai rien pour écrire sur le moment ; dès que je suis de nouveau à portée d'instruments d'écriture, les échaffaudages se dérobent... Bon, il y a une conséquence favorable : je devrais être, dans les semaines qui viennent, d'une propreté quasi helvétique.

Le Plume vous salue bien.



samedi 7 juillet 2007

Ma fonderie de Ruelle

Semaine de folie la semaine dernière, pic de boulot et décrue sensible du nombre de personnes disponibles pour le faire. Ça s'est terminé hier soir par des tentatives de démélage de fibres optiques par dizaines qui tentaient de m'empêcher d'installer un nouvel équipement à l'emplacement prévu à cet effet. Au risque de tou péter, suivant le sain principe qui veut que l'on ne se lance pas dans une manip' à risque à 17h un vendredi soir. Après tout, les principes sont là pour être transgressés.

Maintenant, un peu de repos - et retour à mes chères études !


Ruelle-sur-Touvre (Charente), la fonderie vu du pont de la route de Limoges, juillet 2006.

Eh oui : il faut que je parvienne à jeter sur le papier le résultat de mes recherches. La connaissance que l'on se donne d'un sujet historique forme un objet multidimensionnel, fait de connexions multiples entre éléments récoltés dans l'ensemble des sources. De ce volume, il faut extraire un écrit, quelque chose d'essentiellement linéaire - même si la ligne de l'écrit se répartit sur la surface des pages et dans le volume d'un ouvrage. Il s'agit donc d'un parcours de l'objet historique - et tout parcours est fait de choix.

Finalement, la difficulté principale est de se convaincre (et de rester convaincu) qu'il n'y a pas de solution idéale au problème, que de multiples solutions se vallent plus ou moins - et que par conséquent toute solution qui permet d'avancer est acceptable, tant qu'elle n'est pas totalement absurde.

Au travail, donc !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 19 janvier 2006

Du pain sur la planche

À la maison aujourd'hui, à rédiger mon mémoire. Très en retard, encore - deux semaines que je n'arrivais pas à avancer. Dans sa version actuelle, mon mémoire traite de l'introduction d'un procédé technique nouveau ; le chapitre que je suis en train de rédiger traite de tout ce qui précède, ce qui évidemment demande un certain esprit de synthèse... C'est parti maintenant, je pense avoir trouvé la bonne densité pour faire quelque chose d'à la fois concis et à peu près compréhensible. Du coup, j'évoque (en quelques mots) plein de petits hauts fourneaux charentais, ou plutôt d'anciens moulins qui étaient des hauts fourneaux au XVIIème ou au XVIIIème siècles - car, j'ai déjà dû le dire des tas de fois, un haut fourneau, à cette époque, c'est avant tout un moulin, seule une roue hydraulique étant capable d'actionner sans interruption les soufflets tout au long d'un fondage de plusieurs mois.

Celui-ci, par exemple : le nom du lieu-dit, Planchemeunier, nous donne à penser qu'il y avait là naguère un moulin à blé. Un haut-fourneau s'y installe à partir de 1514, ce qui en fait un des plus anciens de l'Angoumois ; on y fabrique des canons pour la marine à la fin du XVIIème siècle et jusqu'au milieu du XVIIIème. On n'a pas de trace de son activité pendant la Révolution française ; il est donc probable que l'activité métallurgique ait déjà été abandonnée. Au début du XIXème siècle, on y établit un moulin à blé - retour aux sources, si l'on peut dire. Aujourd'hui, il s'agit d'une habitation privée.


Planchemeunier, commune de Sers, Charente, 4 juin 2004.

C'est un vallon paisible, à une dizaine de kilomètres d'Angoulême ; le rurbain, en rentrant du travail, peut pêcher la truite dans les eaux de l'Échelle, profitant du calme et de l'air pur. Un de mes camarades, qui étudie un site du même type situé dans le Nord de la Bourgogne, le rappelait dans une présentation récente : il y a 250 ans, les fourneaux enfumaient la vallée jour et nuit, tandis que toute la journée de lourds marteaux hydrauliques frappaient leur enclume toutes les dix ou vingt secondes. Là comme ailleurs, et contrairement aux idées reçues, la tranquillité est une invention récente.

Le Plume vous salue bien.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

dimanche 11 décembre 2005

Encore de l'acier

Pour continuer sur ce que je disais hier : ce qu'on ne réalise généralement pas, ce n'est pas que l'acier soit plus rare au moyen-êge ou au XVIIème siècle qu'aujourd'hui (on s'en serait douté) mais c'est l'énorme différentiel dans les quantités produites, dans les prix et, partant, dans les usages - différentiel qu'on ne retrouve plus, puisqu'on n'a plus guère que de l'acier. Et que du coup c'est le fer forgé qui est plus cher, d'ailleurs.

En fait, dans le système ancien, seules quelques pièces critiques sont entièrement ou partiellement en acier : les fers à moulins, par exemple, qui frottent en permanence et donc s'useraient en un rien de temps. Ou alors les pointerolles de mineurs : elles sont en fer, mais on pose, à la pointe, un insert en acier, histoire que ça tienne le coup.

Tout change à la seconde moitié du XIXème siècle avec Bessemer, Siemens, Martin, Gilchrist et consorts, quand on commence à maîtriser la transformation de la fonte en acier en phase liquide - et ça se passe en partie à cet endroit :


Usine métallurgique de Sireuil, Charente, décembre 2002.

C'est là, en effet, sur les bords de la Charente, pas bien loin de Jarnac, que Pierre Martin (1824-1915) établit dans les années 1860 sa première aciérie, équipée du four qui porte son nom. Car, comme je le disais, si le procédé Bessemer de l'acier pneumatique est le plus connu, le procédé Siemens-Martin est largement plus proche de ce qu'utilise la sidérurgie contemporaine. La notoriété du procédé Bessemer tient je crois à son aspect spectaculaire et au fait qu'il se prête à de magnifique schémas explicatifs : on souffle de l'oxygène à haute pression dans une énorme cuve basculante pleine de fonte en fusion - bruit, gerbes d'étincelles, etc. Les procédés sur sole sont moins spectaculaires, puisqu'il s'agit essentiellement d'un four à réverbère amélioré - raison pour laquelle je m'y intéresse, évidemment. Tout se passe du coup dans une enceinte de brique réfractaire, à l'abri du regard des curieux... Mais c'est tout de même ce procédé qui a permi l'utilisation du minerai de fer de lorraine et donc donné naissance à la grosse sidérurgie française moderne. Bien loin des biefs charentais, il est vrai.

Le Plume vous salue bien.



samedi 21 avril 2007

Rivières encore

Pour compléter ma liste d'hier : sur la Charente elle-même, quelques usines métallurgiques : Taizé-Aizie, près de Ruffec - on n'y faisait pas de canons, le minerai, différent de celui de la région du Bandiat, ne s'y prêtait pas ; c'était tout de même la forge la plus importante du département de la Charente au début du XIXe siècle. Un peu plus bas, un peu plus tard, Sireuil, en aval d'Angoulême ; le procédé Martin de production de l'acier y fut, dit-on, mis au point.


L'ancienne usine de Sireuil (Charente), décembre 2002.

Plus facile de parler de ça que d'élections, tiens. Au fait, si vous voulez des sondages, il y en a de tout frais sur le site du journal Le Soir, de Bruxelles : leur interdiction en France est décidément de plus en plus ridicule. Dans l'ensemble, j'ai du mal à voir comment limiter la liberté de la presse favorise la démocratie ; quand en plus cette interdiction ne touche que la partie de la population qui n'a pas accès aux médias étrangers, par le web ou autrement, ça devient un peu plus grave...

Mais bon : tonner contre les sondages fait partie des discours à la mode. Raison suffisante pour s'en méfier, de ce discours.

En attendant, les sondages, fussent-ils illégaux, ne m'aident guère à trancher mes dilemnes électoraux. Ferais mieux d'aller me coucher ; demain matin, il fera tôt.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 27 avril 2007

Nous entrerons dans la carrière...

Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus ! (bis)

Air connu - c'est même plutôt à la mode. Des générations de gamins se sont interrogés sotto voce sur la pertinence des carrières de pierres dans un chant guerrier.

Et c'est bien à ce propos que je vous ressors ces vers martiaux. C'est chouette, les carrières, des expos de géologie gratuites et en plein air...


Ancienne carrière près du bourg de Torsac, Charente, 9 avril 2007.

La carrière de Torsac n'a rien de spectaculaire ; ce ne sont pas les immenses carrières de Normandie avec lesquelles on a construit Paris. Un demi-cercle d'une petite centaine de mètres de diamètre excavé dans la falaise, un front de taille d'une dizaine de mètres à tout casser. Son calcaire, plus ou moins utilisable suivant les strates, va du gris au jaune ; on le retrouve dans le bourg de Torsac tout proche, perché sur petite éminence au pied de laquelle coule la Charreau - un affluent de la rive gauche de la Charente, comme l'Anguienne, les Eaux-Claires, la Boëme et le Claix...

Rien de bien spectaculaire. Nos aînés y ont laissé pas mal de poussière en effet, et les traces rouillées de leur industriosité. Il y fait chaud sous le soleil de l'après-midi ; les quelques arbres qui tentent de poucer dans les gravats n'ont pas encore leur feuilles nouvelles pourtant. On reprend son vélo en souriant, malgré la côte de Dirac qui s'annonce de l'autre côté du ruisseau.

Le Plume vous salue bien.



lundi 31 octobre 2005

Retour au sources

Premier chapitre de mon mémoire, dans sa nouvelle moûture : Question de sources : matériaux pour l'histoire d'une usine. Autrement dit, un inventaire critique de mes sources, qui sont essentiellement des documents d'archives. Ça correspond tout à fait à ma conception du métier d'historien : quelqu'un qui fait parler des sources pour reconstituer des faits historiques. Tout le contraire donc d'un exercice de réthorique où l'on jonglerait avec des concepts tout en compilant les travaux antérieurs.

Bonheur donc de me replonger dans mes sources : elles sont belles, variées et abondantes, au risque d'ailleurs de s'y noyer comme je l'avais fait il y a deux ans... On va essayer de faire mieux cette fois-ci, comme disent les sportifs.

Et à propos de sources :


Touvre (Charente) : l'une des sources de la Touvre, le « Dormant ». 6 juin 2004, 14h20.

C'est là en effet que tout commence : l'usine que j'étudie est fondée à Ruelle en raison des particularités de cette rivière, la Touvre. Elle naît de trois résurgences, le Dormant, le Bouillant et la Font Lussac, dont les eaux proviennent de plusieurs rivières qui disparaisse, totalement ou en partie, dans le plateau clacaire qui se trouve un peu plus à l'est. Du coup, son débit est pratiquement constant toute l'année, ce qui permet de faire fonctionner au mieux les hauts fourneaux au charbon de bois (car qui dit haut fourneau dit soufflets et qui dit soufflets dit énergie hydraulique pour les actionner) ainsi que les autres machines nécessaires à la fabrication des canons. La puissance disponible est suffisante pour que, dans les années 1870, alors que la plupart des usines utilisent des machines à vapeur comme source d'énergie mécanique, la fonderie de Ruelle n'ait pas encore eu le besoin d'en établir une.

Aux sources de mes sources, il y a donc ces sources. La boucle est bouclée.

Le Plume vous salue bien.



samedi 11 mars 2006

Des eaux et forêts, des princes du sang et des bibliothèques municipales

J'avance ma rédaction, un peu poussivement, mais j'avance tout de même. J'en suis à l'irruption du comte d'Artois dans le foutoir juridique concernant la propriété de la forge que j'étudie, ce qui donne des paragraphes du genre :

Rappelons qu?au XVIIIe siècle l?apanage ne confère pas à son titulaire d?autorité politique sur l?ensemble ainsi constitué mais lui transfère la totalité des revenus domaniaux associés à ces titres. Ainsi, les forêts domaniales restent sous l?autorité des grands maîtres et maîtres particuliers des eaux et forêt, conformément à l?ordonnance de 1669.

Je sais, je devrais peut-être me contenter de faire marcher des réseaux informatiques... Bref, je suis bon pour essayer de déméler en quelques paragraphes le statut légal des eaux de la Touvre, partie de l'apanage d'Artois mais pas complètement - c'est un peu compliqué.


L'église romane de Touvre, sur la colline qui domine les sources de la rivière du même nom, juin 2004.

Sinon, un coup pour rien aux archives nationales : je cherche depuis des lustres un pan de ma documentation qui me manque cruellement, et je ne l'ai pas trouvé aujourd'hui. Il faut dire que les archives d'ancien régime de la marine sont particulièrement mal fichues, ayant été classées un peu n'importe comment après la fermeture du ministère sous la révolution - il occupait les locaux de l'actuelle bibliothèque municipale de Versailles ; on y était allé pour entendre une conférence de Jean Malaurie il y a quelques années, c'est pas dégueu, comme bureaux.

Ceci dit, comme de juste, je suis tombé sur pas mal de documents intéressants ou curieux qui pourraient bien faire l'objet d'une entrée dans Histoire de dire avant que ça me reprenne.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : voilà qui est fait : C'est l'entrée Nantes, farine et chaudières au charbon.



mardi 8 juin 2004

Bon, d'accord : débarquer à 8h du matin dans une ville (départ d'Angoulême, 6h23), ça ne vous met pas forcément dans de bonnes dispositions.


La gare de Rochefort est magnifique, mais je ne m'en suis pas rendu compte. La place de la gare s'appelle Place Françoise Dorléac. Mauvais début.


La ville a été construite par Colbert, ville basse, sur du marais drainé, rues à l'équerre. Chaleur humide, soleil qui finit par percer la brume.


Passage devant un collège, un grand gars en train d'engeuler sa copine, finit par lui coller une trempe. Tout petit déja, sur les marges de ses cahiers.


Restaurant chinois bon marché, le midi. Une mère sermonne sa fille (18 ans à vue de nez), "toi, tu es faite pour la vente, il faut que tu fasse de la vente, comme ça tu feras des économies -- mais j'ai pas envie -- oui, mais pense aux économies, ta mère sais ce qui es bon pour toi."


 


MAIS, aux archives, des gens super sympas, accueillants. Et en plus, des documents intéressant dans leurs collections.


MAIS à 10 km, à porté de vélo (fût-il de location et donc à chier, Fourras, la mer.



Le Plume vous salue bien.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

lundi 17 septembre 2007

Grand Pavois

À l'époque du collège il y avait deux rendez-vous de septembre - si l'on excepte la Rentrée, bien sûr : le circuit des remparts et le grand pavois, pas forcément dans cet ordre. Le circuit des remparts, j'en parlais hier : course et rassemblement de vieilles voitures sur les remparts d'Angoulême. Le Grand Pavois, c'était un peu plus loin : au port des Minimes, à La Rochelle, un des grands salons annuels de la plaisance.


Fière Lady, one-toner I.O.R., La Rochelle, septembre 1985.

Les vieux rouleaux de photos que j'ai retrouvés le week-end dernier confirment ce calendrier. Ils témoignent également d'une certaine stabilité de mes centres d'intérêt photographiques qui n'est pas forcément flatteuse quant au degré de maturité qui est le mien aujourd'hui... J'assume !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 9 juin 2004

Vive le sport !

... et notamment le footing sous le soleil avec deux sacs à dos.


Je m'explique, en image :



Les plus avisés d'entre vous l'auront déja compris : c'est une gare de chemin de fer. Et la petite Molly, gentille lectrice de [.....]*, qui connait les lieux, l'aura sans doute reconnue comme étant celle de Rochefort.


Une gare donc. Même pas privatisée, pour le moment. A Rochefort. Et sans train. MAIS avec des voyageurs qui attendent un train. Il était 14h12, quatre minutes donc avant l'arrivée du train de 14h14 à destination de La Rochelle-ville, correspondance pour Paris-Montparnasse départ 14h44 voie A, veuillez emprunter les passage souterrain s'il vous plait.


Reconstituons le timing :
- 13h05 : je décide que j'aime mieux voir ma chère moitié trois heures plut tôt que prévu plutôt que de passer mon après-midi sur des registres qui ne m'aprendrons probablement pas grand chose, et puis après tout j'ai déja largement la doc suffisante pour mon mémoire, donc, bye bye le service historique de la marine ;


- 13h18 : passage à l'hôtel où m'attend mon sac à dos pour y déposer temporairement le sac à ordi ;


-  13h25 : toujours sur mon pesant vélo de location, passage à la gare, échange du billet, j'apprend que le train n'est pas à 14h42 comme je le pensais mais à 14h14. Bien.


- 13h40 : arrivée chez mon loueur de bicyclette, place de la poste (on peut être plus loin de la gare tout en restant dans le centre ville, mais pas tant que ça, surtout en se paumant un peu) ; là, un écriteau me rappelle qu'il est fermé de 12h à 14h, évidemment ("ah, ces parisiens", me direz vous...) ;


- 13h50 : absorption rapide d'un ersatz de vittel-menthe dans un rade des environs pour compenser le déficit hydrique croissant ;


- 13h56 : arrivée du loueur avec 4 minutes d'avance, j'ai toujours dit que les charentais maritimes n'étaient pas des vrais charentais, mais sur ce coup là, le l'aurais embrassé ;


- 13h58 : ma caution récupérée, je file à l'hôtel chercher mes sacs, en prenant soin de ne pas commencer à courir avant d'avoir tourné le coin de la rue pour ne pas faire naître des soupçons chez le commerçant susdit, puis passage au trot enlevé à travers le quadrillage des rues de Rochefort (théorème de la vie urbaine : si vous devez traverser rapidement un quartier dont les rues forment un damier, votre destination et votre point de départ forment une diagonale de ce damier) ;


- 14h04 : passage à l'hôtel ; beau score, je trouve, en tongs et avec les courbatures de la virée en vélo de la veille. Afin d'expliquer mon état de transpiration, donne l'heure de mon train : l'hôtelier court chercher mon sac à dos de base et le sac à dos de l'ordi et m'aide à charger le mulet, me souhaite bon courage pour le reste de mon trajet ;


- les 8 minutes qui suivent sont consacrées à une interminable ligne droite se terminant sur la façade art nouveau de la gare, avec sa pendule en plein milieu qui avance inexorablement.


Bref, j'ai eu mon train. Et s'il avait été à l'heure, je l'aurais eu quand même. Et du coup il ne me manque plus que la natation pour courir l'Iron Man.


Le Plume vous salue bien.


 


* compléter les pointillés avec la mention appropriée


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

lundi 12 décembre 2005

Optimisme

Lu dans l'histoire de l'académie royale des sciences pour l'année 1779 :

« La guerre est un fléau, mais c'est la guerre elle-même, & non l'art de la guerre, qui est funeste : à mesure que l'art se perfectionne, les maux qu'elle enfante deviennent moins cruels ; car, plus les succès dépendent de la science & du talent, moins les passions & la fureur multiplient les massacres & la dévastation. Ainsi, en même temps que les progrès des lumières en morale rendront les guerres plus sages & moins acharnées, les progrès des lumières en physique les rendront moins sanglantes & moins destructives. Il est donc permis, sans blesser l'humanité, de louer des travaux qui ont pour objet la perfection d'un art destructeur. »

Condorcet, « Éloge de M. le comte d'Arci », Hist. Acad. Roy. Sci., 1779, pp. 54-90.

Comme quoi tout le monde peut se tromper.


Un instrument pacifique utilisé pour la perfection d'un art destructeur : l'avion d'instruction Fouga Magister, Rochefort, juin 2004.

Au fait, ce M. d'Arci (ou d'Arcy) est un militaire, savant et homme d'affaire d'origine irlandaise, né à Galloway en 1725 et mort à Paris en 1779. Il a fait quelques expériences ratées en matière d'artillerie, ce qui lui vaut ces réflexions de Condorcet, et était par ailleurs un des principaux actionnaires de la compagnie des mines de Basse-Bretagne, où les Jacobites exilés en France avait pas mal investi. Il était aussi un bon vivant, si l'on en croit un autre passage, assez peu élogieux somme toute, de l'éloge sus-cité :

« D'ailleurs, M. d'Arci vivoit dans le monde, & avec une belle figure, une taille avantageuse, un caractère ardent, une ame active, il étoit difficile qu'il ne se laissât point antraîner à une dissipation dont la constitution lui permettoit d'oublier la fatigue pour n'en sentir que les plaisirs ; & l'emploi de ses talens pour les Sciences a dû souffrir quelque-fois des autres avantages que la Nature lui avoit donné. »,

Condorcet, op.cit..

Sur ce, je rentre en vitesse faire souffrir la science des autres avantages que la nature m'a donné... Euh... Enfin, bref, je file.

Le Plume vous salue bien.



lundi 19 décembre 2005

Si par un soir d'hiver un voyageur

Un quai de gare en hiver. Au delà du passage souterrain, une ville que je ne connais presque pas - mais de toute façon, je ne fais que passer. Vu depuis la gare, elle parait un peu triste, mais toutes les villes ont l'air triste vues depuis les emprises des chemins de fer - et toutes les villes ont l'air triste pendant les dix journées les plus courtes de l'année.


Gare de Poitiers, ce matin, entre 12h17 et 12h27.

Pourquoi Poitiers, alors que c'est à Angoulême que je me rendais ? Parce que, si le TGV 8417, qui part à 10h45 à destination de Bordeaux, quoi que limité aujourd'hui à Libourne pour travaux, dessert bien Angoulême, le TGV 8319 à destination de La Rochelle part, lui, à 10h50 de Paris et arrive à 12h17 à Poitiers d'où part à 12h27 le TGV 8417 dont on parlait plus haut. On gagne donc cinq minutes au départ, ce qui, quand on est à la bourre fait un monde de différence. Même si là je ne l'étais pas, à la bourre.

Un quai de gare en hiver ; on ne fait que passer. No business here. Dix minutes sans rien du tout - finalement, pourquoi pas ? Par contre j'aurais dû mettre des mouffles.

le Plume vous salue bien.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

mercredi 2 mai 2007

Débat

Comme le chantaient Paul Simon et Art Garfunkel pas très longtemps après Mai 68 :

Watching the candidates debates, Yeah
Laugh about it, shout about it, when you've got to choose
Anyway you look at it you lose!
Alors que le débat suit son cours, mon pessimisme reprend nettement le dessus. Va falloir trouver les bonnes puissances à invoquer...


La Montagne Saint-Victoire depuis Le Tholonet (Bouches-du-Rhône), mars 2003.

Sainte Victoire, tiens, ça pourrait peut-être le faire ? Ah, non, c'est censé être des trucs de droite, ces machins-là.

Nous voilà bien, tiens. Va donc falloir compter sur le fameux « sursaut citoyen ». On était si bien, hier, à Charléty !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 12 août 2005

Back to Briançon

Non, je ne suis pas reparti dans les Alpes ; c'est juste ce blog qui revient un petit peu en arrière. Je me rends en effet compte que je n'ai pas mis de photos de Briançon dans ces pages, ce qui est un manque cruel. Il s'agit tout de même de la sous-prefecture la plus haute de France. Enfin je crois. En tout cas, la ville haute et sa citadelle, fortifiés par Vauban pour défendre la route du Montgenèvre, vallent franchement le coup d'œil.


Briançon : l'accès à la citadelle depuis la porte de Pignerol.

Sur ce, moi, je vais mettre la viande dans le sac sans tarder. Passé une bonne partie de l'après-midi à débiter à la scie du sycomore tombé il y a quatre ou cinq ans, résultat, je suis rincé.

Le Plume vous salue bien.



mardi 11 octobre 2005

À propos de montagnes

Comme me l'ont presque fait remarquer mes gentils lecteurs (ou plutôt dans ce cas d'espèce mes gentilles lectrices), la Suisse n'a pas le monopole des montagnes. Mais même dans les contrées où la monnaie, la langue et les timbres-poste me sont familliers, les paysages de montagne me dépaysent et me laissent le souffle court.


Briançon (Hautes-Alpes), la ville haute et la collégiale, 5 juillet 2005.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 2 février 2006

Vauban

Pas beaucoup d'architectes en France qui ont laissés autant d'œuvres derrière eux que Vauban (1633-1707). Enfin, architecte, je ne pense pas qu'il se serait désigné comme ça. Ingénieur militaire, plutôt, probablement. Enfin, si j'en crois le bouquin de Langins sur la question, il a fortifié 160 sites en tout, l'animal. Pas étonnant qu'à la fin de sa vie il ait longuement médité les moyens de remédier à la crise des finances royales : l'avait un peu contribué à la chose... Bref, du Vauban, il y en a un peu partout, de Camaret (Finistère) à Neuf-Brisach (Haut-Rhin). Et la ville haute de Briançon :


la porte de Pignerol à Briançon (Hautes-Alpes), juillet 2005.

Pignerol, j'en ai déjà parlé, c'est Pinerolo, au Piémont, l'un des débouchés sur la plaine du Pô des vallées qui descendent du Montgenèvre. Et la route du Montgenèvre, elle part précisément de là. Enfin, partait : maintenant, elle passe un peu à côté, parce que les rues de la ville haute, elles sont un peu justes pour ce genre de trafic.

Voici donc une porte de ville qui est restée une véritable porte - d'ailleurs une inscription sur le mur précise qu'« il est interdit de trotter sous la porte. » Et qui est en même temps la porte d'un col, vu de l'intérieur, et la porte du pays, vu de l'extérieur. Tout ça méritait bien fronton et pilastres, non ?

Le Plume vous salue bien.



lundi 13 février 2006

Ingénions-nous

J'avais écris une longue entrée à propos du concept d'ingénieur en histoire des techniques, illustrée par cette photo des environs de la porte de Pignerol, à Briançon, que je vous avez déjà montrée.


Briançon : travaux d'adduction de la ville haute, cliché de juillet 2005.

À la réflexion, l'entrée est bien trop longue pour ces pages et est donc partie dans la rubrique histoire de dire où vous pourez la retrouver. J'y ajoute tout de même que je tombe à l'instant sur un passage du bouquin d'Hélène Vérin qui cite en exemple de la naissance du corps des ingénieurs des Ponts-et-Chaussées les travaux de la route de Briançon à Pignerol, entrepris en 1679 (Hélène Vérin, La gloire des ingénieurs, p.201). Comme quoi mon illustration n'était pas mal choisie, ah, mais !

Le Plume vous salue bien.



samedi 19 mai 2007

Allegro ma non troppo

Rédaction, toujours. Réévaluation des objectifs aussi. Les paris stupides ont leurs limites ; je tiens à boucler ce travail mais pas en y laissant ma santé, mentale et physique.


La porte de Pignerol à Briançon, juillet 2005.

Le Plume vous salue bien.



lundi 23 juillet 2007

Ombre et lumière

Juste une image pour ce soir : ombre et lumière avec un coin de ciel bleu.


Briançon (Hautes-Alpes), matin du 5 juillet 2005.

En passant, cette photo est l'exact opposé de mes élucubrations de ces derniers jours sur le charme des réglages subtils des reflex argentiques en mode manuel : du point and click pur avec le compact numérique Canon. Et j'aime ça, en plus.

Le Plume vous salue bien.



lundi 9 janvier 2006

altitude

Allons, allons, plus de photos de routes de montagne, moi ? J'aurais dû vérifier mes archives avant de dire une chose pareille !


Route du Montgenèvre, Hautes-Alpes, juillet 2005.

J'ai la vague idée que le paysage au dessus de Briançon est un petit peu différent en cette saison, mais allez savoir...

Le Plume vous salue bien.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

jeudi 7 juillet 2005

Ma campagne d'Italie

Se rendre en Italie par voie de terre, c'est suivre une route chargée d'histoire, d'histoire-batailles : des siècles de rêves italiens du pouvoir français, des derniers capétiens à Bonaparte.

Ça commence, comme il ce doit, par une traversée des Alpes. On n'est pas forcé de sortir de Paris par la place et la porte d'Italie (je suis passé par Denfert sous une pluie battante) mais ensuite il faut bien traverser la Bourgogne avant de sentir, du Beaujolais aux confins du Dauphiné, le paysage se refermer peu à peu avant d'aboutir, passé Grenoble, dans les obscures valées où sévissait naguère le divin Marquis et certains de ses plus sinistres personages.

Parfois, au détour d'une route impossible, on tombe sur une retenue d'eau où se reflète la lumière d'un ciel tumultueux :


Barrage du Chambon, Isère (ou est-ce déjà les Hautes-Alpes),km680, lundi 4 juillet 2005 vers 19h.

Ensuite ce sont les cols : le Lautaret et son herbe encore jaune de la récente fonte des neiges, puis le Montgenêvre après une escale, comme vous le savez, dans la presque italienne Briançon - le tout avec, en complément de la sauvagerie des paysages de haute montagne, des dizaines de semi-remorques en guise de dragons, qui préfèrent une amende somme toute modeste à l'attente pour passer l'unique tunnel alpin en service...

Après, ce sera la descente vers le Piémont, mais ça, ce sera pour une autre entrée.

Le Plume vous salue bien depuis les hauteurs de Rapallo.

P.S. : par pitié, permettez-moi d'ignorer encore quelque jours la folie meurtrière des hommes...



jeudi 20 octobre 2005

Brumes

Aujourd'hui brumes matinales persistant jusqu'en soirée. Dans mon crâne en tout cas.


L'autoroute A48 près de Grenoble par temps de pluie, le 4 juillet 2005.

Vais me pieuter moi. Deux dafalgan et au lit.

Le Plume vous salue bien.



samedi 22 mai 2004

En réponse à la demande populaire...

...et malgré la fraîcheur de l'air ce matin, le retour des glaçons.

Ici, le passage au nord de l'Arve Prinsen Eijland, une île longiligne proche de l'Eqip Sermia (cf. ma photo de l'autre jour). C'était pas complètement gagné à l'avance qu'on puisse passer, mais finalement, pas de problème.

Eclairage de fin de journée, ce qui début août par 70° degrés nord veut dire tard le soir..

Pour une meilleure compréhension de ces photos, voir les cartes tirées du bouquin de de Cayeux dans la rubrique "histoire de dire" !

Le Plume vous salue bien.


Lire et commenter cette entrée sur 20six.fr

dimanche 19 novembre 2006

Détour nordique

Hasard de mes archives photographiques : pour aller un peu à l'Est, on se déplace nettement au Nord. Une plage, toujours, mais ce n'est pas tout à fait le même genre.


Arve Prinsen Eijland, Groenland, août 1993.

Une plage de gros galets ; derrière, des cabanes de chasseurs - on vient par là en été de la ville voisine chasser le phoque dans les détroits et le fjords des environs. Un bon coin, semble-t-il.

De l'autre côté des cabanes, les fragments d'icebergs, venus directement du grand glacier Eqip Sermia, fondent doucement au pâle soleil de l'été arctique.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : pas de carte assez détaillée de ce coin pour une entrée cartographique - j'en ai commandé une, je vous en montrerai un morceau quand elle sera arrivée. En attendant, vous avez droit au centre de Washington, D.C. : plus à l'Est, mais plus au Sud.



mercredi 14 septembre 2005

À la fenêtre (les p'tits bateaux, 7)

Une ligne maritime régulière de transport de passagers, c'est comme un train : on a tout le temps de regarder par la fenêtre. C'est le cas si l'on emprunte le M/S Sarpik Ittuk, des Arctic Umiaq Lines (qui d'ailleurs ne devaient pas s'appeler comme ça à l'époque), qui parcours la côte groenlandaise en desservant les villes et les principaux villages qui s'y trouvent. Bien sûr, on ne risque pas de voir des vaches qui regardent passer le train :


par la fenêtre du Sarpik Ittuk, fin août 1993.

Ce bateau, c'était la première étape du retour après un voyage quelque peu mouvementé. Retour vers quoi ? Vers les incertitudes d'une vie adulte qui n'arrivait pas à démarrer - elle a pris un tournant favorable peu après mais je ne pouvais bien sûr pas le savoir. C'était, au bout du compte, la continuation d'une longue série de départs, sans qu'il y ait d'arrivée en vue. Point positif : j'avais évité un nauffrage réel sur le bateau précédent, nettement moins adapté que celui-ci à la navigation dans la région et qui avait par conséquent été victime d'une sérieuse voie d'eau. Je n'avais pas apprécié à l'époque la portée métaphorique de ces événements et c'est sans doute tant mieux.

À partir de là, tout était à reconstruire. Ça a pris du temps, beaucoup de temps ; sans doute est-on encore loin du compte - mais tout de même, il y a eu du chemin de fait.

Le Plume vous salue bien.



lundi 27 juin 2005

Sortons les glaçons

Par le temps qu'il fait, quelques glaçons, ça s'impose. Pas trop, juste histoire de raffraîchir un peu...


En descendant le détroit de Davis, Groenland, août 1993, dix heure du soir environ.

Ce petit glaçon, juste sous la poulie de bastaque et qui fond doucement au soleil boréal, dérivait tranquilement vers le sud. Quelques dizaines de mètres de long, sans doute ; peut-être un peu plus : avec le contre-jour, diffficile d'évaluer les distances. Nous le dépassions, route au sud-ouest, vers la suite des événements.

Un jour peut-être je retournerai naviguer dans ce coin - qui sait, sur ma propre coque ? Il y a en mer des moments comme ça, qui gomment les coups de vents, le pain rassis et les bottes humides...

Le Plume vous salue bien.



samedi 19 novembre 2005

Aglagla

Comme disait le vieux marin de Gotlib dans un vieux Rubrique-à-brac (ou était-ce un Truc-en-vrac ?) « j'l'avions bien dit que ça allait fraîchir ! »


Plutôt frisquet pour un dix août : détroit de Davis, Groenland, août 1993.

En plus de la météo, deux rencontres avec le Grand Nord aujourd'hui : discussion fort intéressante avec une étudiante qui étudie les baleiniers basques su la côte du Labrador au XVIème siècle ce matin et une émission de télévision un petit peu décevante sur le passage du Nord-Ouest ce soir. Pas facile de rendre l'ambiance très particulière de ces coins-là.

Côté soleil : la Madame est rentrée ce soir d'un raid express à Perpignan, avec une cargaison d'huiles en direct du marché aux olives. Du coup, il fait nettement moins froid.

Le Plume vous salue bien.