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Des photos et des jours

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dimanche 17 avril 2005

Café et pousse-café

Comme promis, la recette de ma liqueur de café. C'est un mélange de plusieurs recettes trouvées ici ou là, avec une petite touche personnelle en prime.

Ingrédients :

Moudre les grains de café grossièrement - quelques secondes au moulin à café électrique, juste histoire de les broyer un peu. Important : le goût de la liqueur produite sera celui du café que vous avez utilisé. Donc, meilleur le café, meilleure la liqueur... Le café cubain que j'ai utilisé est très bien pour cet usage, à la fois aromatique et assez fort pour donner du peps' à l'ensemble.

Verser les grains dans une bouteille étanche de 75cl minimum ; ajouter l'alcool et, si vous le souhaitez, un zeste d'orange et une demi-gousse de vanille (j'ai fait sans) ; fermer la bouteille et remuer vigoureusement. Laisser macérer cinq à sept jours dans un placard sombre, en agitant une fois par jour.

Préparez un sirop en faisant bouillir le sucre et l'eau pendant dix minutes. On peut faire un mélange de sucre roux et de sucre blanc, mais dans ce cas, mettez plutôt 100g de chaque. Laissez refroidir un peu le sirop, puis ajoutez-le à votre tambouille. Si vous n'avez pas utilisé de zeste d'orange, ajoutez un verre à liqueur de triple-sec, histoire de faire comme si. Remettre à macérer cinq jours de plus.

Filrer l'ensemble ; un filtre à café dans un porte-filtre du bon format fait parfaitement l'affaire. Mieux vaut ne pas essayer de presser le marc, par contre il faut y mettre le temps. Mettre en bouteille. Patientez encore quelques semaines si vous y arrivez (minimum deux, mais la liqueur sera meilleure au bout d'un mois). Et voilà !

Très bon en dessert sur de la glace à la vanille ; pour un tiramisu, ça doit le faire aussi. Pour un Black russian, je conseille 10ml de liqueur pour 30ml de vodka plutôt que les 2/3 - 1/3 indiqué par les recettes habituelle. Maintenant que j'ai terminé les antibiotiques, je vais reprendre l'étude de cette question fondamentale.

Le Plume vous salue bien.



samedi 16 avril 2005

À l'ouest, mais moins

Tiens, pour le week-end, ce petit bout du monde, face à l'île de Bréhat : Loguivy-de-la-Mer, petit port de pêche à quelques kilomètres de Paimpol. On y ramène un tonnage assez conséquent de crustacés, ce qui donne lieu à des manœuvres un peu délicate de semi-remorques équipés en viviers, slalomant entre les muret de granit pour aller chercher leur cargaison de homards.


Loguivy de la mer, en Ploubazlanec (22), juillet 2000.

Un peu plus au large, la tourelle rouge-noire-rouge du Rompa (« danger isolé ») marque le rétrécissement du chenal du Ferlas, la passe sud de Bréhat. Au fond, c'est l'archipel bréhatin et sa pagaille d'ilôts et de rochers.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 15 avril 2005

Lente sortie de l'ombre

J'emprunte mon titre du jour à un fort bon roman de Jacques Bens (éditions Stock, 1998) que j'en profite pour vous recommander - Jacques Bens n'était pas seulement l'accolyte de Georges Perec pour leurs « jeux intéressants » publiés par le magazine Ça m'intéresse à l'époque où mes parents m'y avaient abonné, 1982-1984 ou quelque chose de ce genre. Du coup : je me souviens de la mort de Perec en 1982. Jacques Bens est aussi un romancier d'une lecture plaisante et intrigante. Je vous le signale à toutes fins utiles.

Mais ne nous égarons pas. Ce titre, c'est aussi l'état dans lequel je me trouve aujourd'hui, guéri mais rétamé. J'ai traversé la journée avec tout l'allant d'un escargot sous tranxène, quoiqu'en bavant un peu moins. Du coup, je place mon entrée du jour sous le signe du sympathique reptile qui apparait de temps à autres sur ces pages :


Pacouline, Testudo hermanii, photographiée en août 2001 en compagnie de son plat préféré.

Et sur ce je vais allez me pieuter. Thanks God it's Friday.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 14 avril 2005

Un peu à l'ouest

Après avoir regardé Pale Rider, tout naturellement, on a la tête dans les grands espaces de l'Ouest américain, avec des ciels menaçants, la poussière, des montagnes et le fil du télégraphe. Avec une Interstate qui traverse le vide, mais le vide est toujours là, un peu inquiétant.


Clark Mountain, près de la frontière Californie/Nevada, 18 août 2004.

On est aux franges du désert Mojave, près des champs de lave de Cinder Cone : c'est la Shadow Valley, la vallée de l'ombre. Au fond, Clark Mountain. Après, c'est le Nevada, d'autres montagnes, d'autres déserts.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 13 avril 2005

Mammouth dégraissé

Bon, me voici de nouveau sur pied - et prêt à reprendre le boulot par voie de conséquence. Avec peut-être un ou deux kilos en moins dont je pouvais parfaitement me passer.

Et puisque mon boulot, c'est l'éducation nationale, et que je parle de maigrir, un avertissement... Si l'on dégraisse trop un mammouth, il risque de ne plus rester que ça :


Galerie de paléontologie, muséum national d'histoire naturelle, 1er avril 2004.

Sur ce, je vais me prendre une petite liqueur de café pour finir de me remettre sur pied.

Le Plume vous salue bien.



mardi 12 avril 2005

Rame, rameur, rameurs, ramez...

Bon, alors, aujoud'hui, je me traîne, que c'est un vrai bonheur. Vais beaucoup mieux à tous égards, mais pour ce qui est du tonus, vous repasserez. Mais trève de jérémiades...

La dernière fois que je suis allé au jardin des plantes j'ai eu le plaisir de tomber su un nouveau pensionnaire, à la place de l'ancienne fosse aux ours - et donc visible également depuis l'extérieur de la ménagerie : un petit panda, ou panda rouge. Super sympa ces bestioles.


Petit panda au jardin des plantes, 1er avril 2005.

Je n'ai jamais été sûr de leur relation avec le grand panda (le célèbre, noir et blanc avec une tache sur l'œil. À par le nom : le grand panda été baptisé d'après le petit panda, bien connu des Anglais établis dans le nord de l'Inde, parce que ce sont tous les deux des mangeurs de bambous. Il semble d'ailleurs que le nom chinois du petit panda dérive du nom du grand panda pour la même raison, comme quoi tout est relatif, etc. Un peu comme la région de Bolzano, qui s'appelle Haut-Adige pour les Italiens (car de fait si on y va en partant de Trente, il faut remonter le cours de l'Adige) et Südtyrol pour les Autrichiens, pour des raisons symmétriques.

Il semble de toute façon que les zoologues n'aient guère plus de certitudes sur cette parenté, puisque, alors qu'on le classait dans une famille qui n'a rien à voir, celle des procyonidés (comme les ratons laveurs) certains spécialistes le rattachent maintenant aux ursidés, comme le grand panda.

En tout cas, l'est bien sympathique, le bestiau !

Le Plume vous salue bien.



lundi 11 avril 2005

Le retour du retour du printemps

Depuis ce matin, je suis officiellement malade, étant donné que : a) je suis sous antibiotiques et b) je suis en arrêt maladie pour trois jours. C'est-y pas un progrès ça ?

Ceci dit, vu la météo (un beau ciel bleu comme ça, si ça tue pas les microbes...), je ne me suis pas interdit d'aller constater sur pièce le retour du retour du printemps dans les rues de Paris et sur les grands boulevards :


Face au Grand Rex, un platane ose enfin ses premières feuilles, cet après-midi vers 15h.

Et puis ça m'a permis de m'acheter de la lecture : le tome 2 de L'histoire des chemins de fers en France de François Caron, que j'attendais depuis des années et un ouvrage très alléchant de Pierre Serna, La république des girouettes, sous-titré 1789-1815 et au-delà, une anomalie politique : la France de l'extrême centre. Je vous en dirai des nouvelles dans la rubrique appropriée. Et un peu de musique au passage, une compil de Compay Secundo, que je recommande tous azimuths.

Résultat de quoi, après cette performance sportive majeure (une petite heure de marche nonchalante), je suis rentré aussi crevé que le marathonien moyen. La pleine forme, on vous dit. Finalement, la bonne vieille crève, moyennant de la cultiver un peu, ça a du potentiel.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 10 avril 2005

Grisaille

Bien, donc, ahem... ahem ! (râclements de gorge, suivie d'une quinte de toux venue du fond des bronches. Repart en coulisses, d'où émergent des bruits bizarres qui pourraient évoquer mouchage, éternuement et toux. Retour sur scène.)

Veuillez nous excuser pour cette interruption momentannée de l'image et du son. Donc c'est pas la super top forme. Je ne serais donc pas trop causant (soupirs de soulagement dans l'assistance) ; enfin, toujours plus qu'hier. Marginalement.

Histoire d'aller avec l'ambiance du moment, je vous propose une image de brumes matinales sur mon petit coin de Bretagne favori. Oui, matinales, même s'il était midi bien sonné ; les brumes font parfois la grasse matinée dans le coin.


Louannec (Côtes d'Armor), 27 mars 2005, vers midi.

L'espèce de manche à balais légèrement poilu qui se dresse sur le talus, c'est ce qui reste d'une tentative malheureuse de plantation en plein vent d'une espèce de palmier - alors que de l'autre côté de la maison, à l'abris donc, son grand frère prospère joyeusement. Et derrière, la baie de Perros se vide doucement de son eau, pour se remplir de nouveau six heures plus tard...

Mais je vous rassure : je ne suis pas parti passer le week end dans une maison sans chauffage au bord de la Manche. Même en restant enfermé dans un appartement bien chauffé, j'ai du mal, alors...

Le Plume vous salue bien.



vendredi 8 avril 2005

Phares et balises, 4 : LE phare

Je me rends compte, d'une part que ma série Phares et balises est en rade depuis des lustres et d'autre part que je n'y avait pas encore montré le phare par excellence, le plus puissant d'Europe avec sa portée à 32 milles nautiques. J'en profite d'ailleurs pour vouer au gémonies les journalistes qui s'entêtent à angliciser le mille nautique en le prononçant « maïle », d'autant que le mile terrestre dans toutes ses versions est nettement plus court que le mille nautique (1852m, soit une seconde de degré le long d'un méridien - tout comme le kilomètre était naguère défini comme la longueur d'un centième de grade le long d'un méridien). Ne nous égarons pas ; je répare dès à présent ces deux oublis.


Creac'h, 48°27,6 N - 5°03,4 W, Fl(2)10s70m32M. Ouessant, août 2000.

La photo est prise depuis la pointe sud-ouest de l'île d'Ouessant, à travers la baie de Lampaul : Creac'h se trouve en effet sur la pointe nord-ouest de l'île, celle qu'il convient d'éviter lorsqu'on se dirige vers la Manche en provenance de l'Atlantique. Bien sûr, de nos jour, des dispositifs de séparation du trafic, sortes de sens uniques maritimes, renvoient le trafic à bonne distance des parrages d'Ouessant. Mais on n'est jamais trop prudent, vu les conséquences que peuvent avoir un seul échouage, comme celui de l'Amoco Cadiz, pas si loin, une trentaine de milles...

Le Plume vous salue bien.



jeudi 7 avril 2005

Et si au bout d'un an et un jour...

Complètement oublié de le signaler hier : j'avais lancé ce weblog le 6 avril 2004, il y a un an et un jour donc. Un an, 340 notes, dont 320 dans la rubrique principale : si je n'ai pas totalement rempli l'objectif théorique d'une note quotidienne avec photo, je n'en suis pas si loin. Surtout si l'on tient compte de près de 40 jours d'interruptions, fin avril-début mai 2004, en raison entre autre des problèmes de performances que connaissait alors 20six. Eh, oui, déjà...


D'un an sur l'autre, presque les mêmes nuages dans le ciel de Paris :
Jussieu, le 7 avril 2004.

Un an donc. Si je veux faire durer ce blog dix ans, comme l'un de mes modèles (Ten Years of My Life de Matthew Haughey), il reste neuf ans à courir. J'avoue ne pas être entièrement sûr que 20 six tienne jusque là, les choses étant ce qu'elles sont. Du coup, à tous hasards, j'ai lancé un autre blog sur blogspot, en Anglais celui-ci, histoire de me familiariser un peu avec la plateforme. On ne sait jamais. Mais celui-ci continuera sous sa forme actuelle et à son emplacement actuel, tant que les circonstance n'imposeront pas de changement. De toute façon, en cas de catastrophe, j'ai la base de données de mes pages persos en guise de sauvegarde...

Merci en tout cas aux lecteurs qui depuis un an me donnent envie de continuer. On continue, donc !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 6 avril 2005

D'autres moulins

En sortant de Paris par le canal de l'Ourcq, on n'a pas que de la verdure et des petites fleurs - encore heureux, on n'est pas au fins fonds du Perche tout de même. Premiers bâtiment au sortir de Paris, les magnifiques grands moulins de Pantin. S'arrêter, contempler.


Les grands moulins de Pantin, dimanche dernier vers 11h30.

En revoyant ces photos hier, j'ai réalisé que la plupart des gens qui passent à côté de ces bâtiments, en train, en voiture ou en bicyclette, ne réalisent même pas que leur baguette du matin vient de là. Car, et c'est là que je veut en venir, le citadin ne se pose plus le problème de son alimentation. Enfin, si, il suspecte vaguement que la qualité n'est plus ce qu'elle était, qu'on essaye de lui faire manger des saloperies, etc. Mais quand il achète son pain, il achète ça, du pain. &Cecdil;a vient de la boulangerie. Et avant la boulangerie ? Pas son problème. Et s'il voit parfois un camion de farine garé en double file devant la boutique, il le confondra probablement pour un livreur de fuel.

Reculons, voulez-vous, de deux ou trois siècle. La Seine et tous ses affluents sont suréquipés de moulins à eau partout où l'on peut en mettre, sur les rives, sous les ponts, sur des barges ancrées dans le lit du fleuve. les collines alentours, de Montmartre au plateau de Gonnesse, sont bardées de moulins à vent - technologie coûteuse et incertaine. Que les fleuves gèlent comme à l'hiver 1788, bloquant les roues à aubes, et le spectre de la disette réapparaît : Paris manque de pain ! Car qui dit pain dit farine, et qui dit farine dit moulins : si le grain se conserve honorablement, la farine bien plus périssable et le grain doit être moulu tout au long de l'année.

En amont de la minoterie, même obsession du pain : que la population augmente et les emblavures augmentent d'autant, on fait du blé partout. La plupart des prairies d'aujourd'hui ont été des champs de blé, y compris en période de forte pression démographique des parcelles peu propices à cet usage. Car s'il pleut trop, ou trop peu, ou au mauvais moment ; si l'hiver est trop froid ou s'il est trop doux ; si l'été est orageux et venteux, alors très vite, c'est la crise, les prix s'envolent, les pouvoirs publics tentent d'alimenter les villes au risque de priver les campagnes, les émeutes commencent...

L'importance sociologique des émeutes frumentaires, les effets démographiques de ces crises, tout cela est maintenant bien connu. Mais on réfléchit finalement assez peu à leur disparition. Et ça va vite : la crise européenne de 1847-48 est en partie une crise frumentaire « classique, » certes très atténuée ; la France de l'entre-deux-guerres subit une forte crise agricole de surproduction. 75 ans pour sortir d'un équilibre millénaire fait de peur du manque et d'angoisse du pain, de périodes fastes auxquelles succèdent des années de crise, voire de famine. Avec les lourdes sanctions contre le boulanger qui tricherait sur le poids du pain, les lynchages de meuniers soupçonnés d'avoir volé du grain...

L'agriculture intensive a ses dérives, dommageable au paysage, à notre bien-être ou à notre santé. Mais à la regarder avec l'œil des hommes et femmes d'autrefois, la surproduction généralisée est aussi un petit miracle. Ne l'oublions pas.

Le Plume vous salue bien.



mardi 5 avril 2005

Squelettes

Histoire de prendre ma revanche sur les télévisions, radios, journaux, etc. qui me servent du catafalque jour et nuit, j'ai bien l'honneur de vous présenter mes squelettes favoris.


Galerie d'anatomie comparée du muséum vendredi dernier.

Normalement, ils n'attaquent pas l'homme. Mais faudrait pas les énerver, non plus : les carnivores mènent la danse ; derrière eux, rhinocéros, buffles, éléphants... Alors, pas de mouvement brusques, je vous prie.

Le Plume vous salue bien.



lundi 4 avril 2005

Corbeau dans un cerisier en fleur (photo couleur)

Sous le cerisier nain du jardin des plantes, chargé de fleurs blanches à en crouler, une corneille saute de branche en branche. Un peu de mal à trouver la sortie, peut-être, à moins qu'elle s'y trouve bien.


Sous le cerisier nain, jardin des plantes, vendredi dernier.

Incident minuscule. Le nombre même de gens qui s'arrêtent longuement pour regarder ce cerisier n'a guère de conséquences. Mais ça fait plutôt du bien tout de même.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je ne commenterai pas pour le moment l'article du Monde paru cet après-midi à propos du désamiantage de Jussieu. Après tout, le fonctionnaire a tout de même un devoir de réserve. Mais tout de même, il fut un temps où les journalistes du Monde se documentaient avant d'écrire un papier, non ?



dimanche 3 avril 2005

À bicyclette !

Le titre du jour ne correspond bien sûr pas à une hypothétique suite de la plaisanterie éculée qui m'a servie à cet effet hier et avant-hier : pas de cétacés aujourd'hui.

Vu le temps, je suis parti faire ma première virée à vélo de quelque importance de la saison. Oh, je ne suis pas parti aux aurores blèmes : ce n'est pas le style de la maison. Plutôt vers 11h, après un cooked breakfast préparé par ma chère et tendre. Et comme vu l'heure je ne tenais pas à traverser Paris dans la grande longueur, je suis parti par le canal St. Martin et la Villette rejoindre la piste cyclable du canal de l'Ourcq.

Le début est un peu rude, avec un secteur pavé digne du Paris-Roubaix du côté de Noisy-le-Sec, mais après ça, c'est très sympa. Beaucoup de monde jusqu'au parc de Sevran, après çca se tasse et les derniers kilomètres, passé la limite de la Seine-et-Marne, sont carrément tranquilles. Il faut dire qu'il y a entre les deux plusieurs secteurs en travaux avec des déviations pas ou peu indiquées, ce qui complique un peu les choses.

Mais du coup, on se retrouve sur le chemin de halage à profiter pleinement - quoiqu'à petite allure - de la verdure quasi-miraculeuse de ce petit recoin :


Le canal de l'Ourcq à Villepinte (93), tout à l'heure vers midi et demi.

Arrivé au bout (cinq kilomètre plus loin que ce qu'indique la carte IGN « l'Île-de-France à vélo » d'ailleurs, allez savoir pourquoi), il faut bien faire un choix : enchaîner sur un grand circuit sur le plateau de Goële (mais on est en début de saison, faudrait pas abuser) ; tâcher de rejoindre un itinéraire sympa en bord de Marne, quelques kilomètres plus au sud (mais la piste cyclable répertoriée commence à Noisy-le-Grand, nettement plus à l'ouest, et je ne tiens pas à me retrouver sur les voies express de Marne-la-Vallée) ; faire demi-tour (j'aime pas faire demi-tour) ; rentrer par la route, tout simplement.

C'est ce que j'ai fait, par Mitry-Mory, juste derrière l'aéroport de Roissy, Tremblay, Villepinte, Aulnay-sous-Bois, Bobigny et Pantin. Eh ! ce ne sont pas seulement des gares du R.E.R... « La vraie vie » après la parenthèse bucolique du canal.

Soixante kilomètres en tout, pas mal pour un début de saison. Je commençais à manquer sérieusement de carburant vers la fin par contre : amie barre de céréales, je ne t'oublierai plus !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : ma première tentative de liqueur de café maison semble une réussite, je vous donnerai la recette un de ces quatre.



samedi 2 avril 2005

...je me cache à l'eau, car j'ai le dos fin !

Voici donc, comme je l'avais plus ou moins promis, une photo de dauphins in situ. Petit retour sur les circonstances de ce cliché : nous entamions une traversée du golfe de Gascogne à bord d'un voilier de 12m. Nous venions de passer les chenaux du four et du fromveur en quelques heures, dans des conditions idéales : vent de secteur nord-ouest, fort courant de marée descendante, mer plate - ce qui est plutôt rare dans le secteur. Du coup, nous nous étions glissé à bonne allure entre Molène et les falaises d'Ouessant.

Et à peine passé le travers du phare de la Jument, on entend un splash ! du côté de l'étrave : c'étaient les dauphins.


Dauphins* devant l'étrave, golfe de Gascogne, juin 1992.

Ils sont restés avec nous jusqu'à notre première étape portugaise, apparaissant souvent au petit matin, au moment du coup de blues du barreur de quart : on est crevé, il fait gris (sous nos lattitudes les levers de soleil sur la mer sont rarissimes), on se demande un peu ce qu'on fait là. Et splash ! les dauphins réapparaissent, jouant comme toujours à deux ou trois, juste devant l'étrave... Ça vous regonfle un équipier instantanément, ça !

Le Plume vous salue bien.

* Si j'en crois les autres photos que j'ai d'eux ainsi que V. Ridoux et al., Étude et conservation des mamifères marins de Bretagne, Brest, Cahiers naturalistes de Bretagne, 2000, il s'agirait de dauphins communs (Delphinus delphis) plutôt que de grands dauphins (Tursiops truncatus), ceux qui ont élu domicile à l'île de Molène.



vendredi 1 avril 2005

Cétacé, dit la baleine...

Rien à voir avec l'actualité : suis allé faire un tour pendant ma pause déjeuner dans la galerie d'anatomie comparée du muséum. C'est cette galerie à l'ancienne, restaurée à l'identique, avec seulement deux vitrines thématiques (l'une sur les oiseaux et l'autre sur les reptiles) qui font dans la muséographie contemporaine. Le reste, ce sont les squelettes allignés comme à la parade sur leurs socles de chêne, avec de plus petits spécimens ainsi que des organes dans des bocaux de formol dans les vitrines murales.

Je n'ai pas réussi à retrouver l'oryctérope, avec ses dents style clés à douille. Il n'aurait pas dû être bien loin des pangolins, mais vas savoir. De toute façon, toutes les familles de vertébrés sont là, de la lamproie à l'homme, avec toute la variété mais aussi l'unité que ça implique. Et puis, dans le genre spectaculaire, il y a les squelettes de cétacés, qui occupent une petite moitié de la galerie...


Eubalena Glacialis ssp. Australis ou baleine australe, au muséum, cet après-midi.

Un bel espace pour rêver, pour apprendre, pour flâner. Et dehors les cerisiers sont en fleur.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 31 mars 2005

Ouvrir des passages

...c'est ce que j'essaye de faire ici depuis bientôt un an. Enfin, je crois. Tirer des fils entre des lieux, des images, des textes, des petits morceaux de monde.


La cour des petites écuries vue du Faubourg Saint-Denis, photo prise à 17h13 et à 18h42 le 12 septembre 2004.

Ou alors, peut-être que j'aime bien montrer mes photos et pérorer un peu autour ?

Le Plume vous salue bien.



mercredi 30 mars 2005

La Baie

Désolé pour l'absence d'entrée hier soir - séance de théatre qui s'est finie assez tard,. Pas mal du tout d'ailleurs : Troïlus et Cressida à Gennevillier, une mise en scène qui tient le coup malgré quelques lenteurs, un ou deux acteurs/trices un peu en dessous du lot* et la propension des metteurs en scènes actuels à faire crier leurs acteurs comme des sourds. Tout compte fait, un des meilleurs Shakespeare que j'ai pu voir dans nos contrées. Il faut dire que la Nuit des Rois que j'avais vu il y a quelques années au théatre de la Ville (un guignol totalement massacré lors de sa rénovation de toute façon) faisait baisser la moyenne à un point tel qu'on ne pouvait guère que faire mieux. Du bon théatre, de toute façon, et une pièce tout à fait intéressante avec son mélange de bouffonnerie et de tragédie typiquement élisabethain et qui donne tant de fil à retordre à nos théatreux.

J'ignore de toute façon si j'aurais pu écrire une entrée, tant les performances de 20six sont calamiteuses. Ça ne s'arrange pas, à tel point qu'on peut se demander si on a encore des lecteurs ; si oui, ils ont du mérite. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark, comme disait l'autre.

Je voulais ellaborer un tout petit peu sur mon entrée de lundi. Le Mont Saint-Michel est ce qu'il est et ce que nous savons - à la fois un monument unique** et magnifique et un concentré des abus de l'industrie du tourisme. Mais ce qui fait le Mont, c'est avant tout la Baie (exiger les majuscules), son étendue horizontale coupée de canaux et de bras de mer et que parcourrent à la vitesse du cheval proverbial des marées records. Son ciel aussi, avec ses couleurs plus bretonnes que normandes (si, si, je vous assure) en cette saison :


La baie du Mont Saint-Michel, lundi midi.

On nous parle depuis des années de travaux herculéens visant à « rendre son caractère insulaire au Mont. » Outre que le Mont n'a jamais été une île à part entière, je m'avoue confondu par cet objectif. La lente construction d'un slikke, puis d'un schorre, se couvrant peu à peu d'herbages où paissent des moutons, n'est elle pas en soi tout à fait admirable ? Le trait du littoral avance et recule suivant les lieux, avec ou sans l'aide de l'homme. Pourquoi ne pas le laisser faire ? Va-t-on lancer la restauration du caractère maritime du port de Brouage ? Il y a quelque chose qui m'échappe. À moins qu'à raisonner en terme d'aménagement du territoire, de projet et de budgets, on en oublie tout simplement de regarder.

Le Plume vous salue bien.

* un grand mystère : alors qu'on nous dit et qu'on nous répète à quel point il est difficile de faire carrière dans le théatre, comment ce fait-t-il que des acteurs à voix de crécelle réussissent à faire carrière au point d'avoir des rôles majeurs dans des théatres prestigieux ? Comment à ce niveau de métier peut-on se permettre de savonner son texte ? Visiblement la rudesse de la concurrence ne fait pas nécessairement émerger les meilleurs.

** je n'ai jamais été voir Saint Michael's Mount, près de Torquay, reconstruction du Mont par les Normands d'outre-manche, mais d'après les photos que j'ai vu, c'est tout de même moins spectaculaire. Ne serait-ce que parce que les falaises voisines l'écrasent un peu de leur masse.



lundi 28 mars 2005

« mérite un détour »

Si on ne se forçait pas un peu, lors des voyages en voiture, on foncerait sur la route qu'on s'est fixée, sans dévier d'avantage qu'une locomotive - à part pour la pause pipi-café réglementaire, à la rigueur.

J'ai donc fait l'effort surhumain de sortir de mes rails lors de mon trajet de retour d'aujourd'hui et, comme je prenais la route nord (via Saint-Brieuc, Dol, Avranche et Caen), je me suis arrêté pour déjeuner au deuxième monument le plus visité de France.


Le Mont Saint-Michel, aujourd'hui, vers midi.

On va pas jouer les blasés : ça vaut franchement le coup d'œil. Le site : les vasières et prés salés à perte de vue, ni la mer, ni la terre. Un espace vide, comme en suspension..

Et au milieu de ce vide, sur son rocher, la vénérable abbaye et, agglutinés autour, les marchands de souvenirs et la foule de restaurants « à la mère Poulard. » L'unique rue du Mont est certes fort jolie mais, tout de même, la foule style Galeries Lafayette un samedi de décembre, j'avoue que ça me refroidit un peu.

Le roi Charles VI s'était dit-on rendu au Mont en pélerinage pour obtenir du Saint la guérison de sa folie. J'espère qu'il n'était pas tombé sur un jour d'affluenc. Sinon, s'était la rechute, à tous les coups.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 27 mars 2005

Basse mer

Aujourd'hui, petit brouillard toute la journée ; déjeuner à une dizaine de personnes, cousins, cousines, enfants d'yceux... Et puis excursion dans les cailloux de Plougrescant. La mer y est soupoudrée de rochers, des granits dénudés qui se découpent sur un ciel un peu gris.


L'anse de Porz Scaff à Plougrescant, cet après-midi.

À marée basse de petites grèves se dégagent, abritées par les récifs du large. Les plaisanciers locaux y échouent leur bateau ; le mien reste à une distance respectueuse de ces parages !

Le Plume vous salue bien.



samedi 26 mars 2005

D'où je vous parle

Là d'où je vous parle il y a de grands pins, des chênes, des chataîgners. Il y a des passereaux qui chantent de tous les côtés, des geais dans les bois et des goëlands qui planent au dessus.

Là d'où je vous parle il y a une baie qui se remplit et se vide toutes les 12h30, avec ses rochers qui se découvrent et se recouvrent dans un ordre immuable. Il y a des galets roulés par la mer à marée haute et des pêcheurs de coquillages qui arpentent la grève à marée basse.

Il y a des arbres en haut desquels je suis grimpé et des rochers où je me suis écorché les genous. Des pentes que j'ai dévalé dans des carioles de circonstances et d'autres que j'ai remonté en maillot de bain, une serviette sur les épaules. Il y a des prés que j'ai fauchés et des volets que j'ai repeints.

Là d'où je vous parle il y a des paysages qui me donnent envie de chanter à tue-tête quand je les vois au sortir du virage, juste avant la maison, et il y a des aubépines en fleurs sur le talus d'à côté.


Une aubépine en pleine floraison, hier en fin de matinée.

Il y a aussi une fichue perturbation orageuse qui nous rince depuis la fin de l'après-midi. La perfection n'est pas de ce monde, dit-on.

Le Plume vous salue bien



vendredi 25 mars 2005

Tête de mât

Alors aujourd'hui :


Mon batô vu d'en hô - et en prime mes godasses. 17h cet après-midi.

Je ne suis pas spécialement sujet au vertige mais soyons francs : ce n'est pas ma position favorite pour bricoler.

Le programme de la soirée : des cousins, des pâtes et du chouchen. D'ailleurs je vous laisse, les pâtes m'appellent !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 24 mars 2005

Campus

Aujourd'hui était paraît-il la journée de la courtoisie au volant - ça tombe bien, j'ai justement passé le plus clair de ma journée au volant. De Paris aux fins fonds du Trégor par Le Mans et Rennes. Côté courtoisie, je n'ai rien remarqué de particulier, mais rien de pire que d'habitude non plus, à part de la pluie brouillassante du côté de Chartres et un gros orage près de Laval - la météo n'était pas directement concernée par cette opération.

Ces derniers temps j'ai pris l'habitude de faire ce trajet par Caen et Avranche, vu que ça permet d'éviter les sorties sud de Paris et le contournement de Rennes, mais vu que j'avais des papiers à déposer à l'université du Mans, je suis revenu à l'itinéraire ancien. C'est je crois la première fois que je m'arrête au Mans, autrement que pour changer de train ou faire le plein d'essence, depuis l'enterrement de ma grand-mère - c'était en 1982, si mes souvenirs sont bons. Et évidemment je n'avais jamais mis les pieds dans cette université, de création relativement récente : l'université du Maine, pour l'appeler par son nom. Ce qui en fait, me faisait remarquer Madame Plume, l'homonyme de la prestigieuse université de l'État américain du Maine. Ceci dit, la province du Maine dont l'État du Maine tire son nom étant bel et bien la région du Mans, la logique est sauve. Sauf bien sûr si l'on considère le cas de la Maine, rivière qui porte le même nom mais n'est pas dans le Maine. Ni l'un ni l'autre. Par contre, elle traverse les ponts de Cé, mais c'est une autre histoire*. Revenons à nos moutons.

Ce à quoi je voulais en venir, c'est qu'il est très sympa, ce petit campus. J'y ai retrouvé l'ambiance de campus provincial une après-midi de printemps, où les étudiants prennent un peu le temps de vivre tout en révisant mollement... On ne retrouve pas ça du tout dans les universités parisiennes : amphi, métro, dodo.

Les bâtiments eux-même sont de bric et de broc, ce qui tout compte fait a son charme ; quant aux parkings, ils sont un vrai poème à eux tous seuls : le musée de l'automobile du Mans risque bien de pâtir de cette concurrence sauvage qui rassemble 30 ans de production automobile européenne, et ce avec vue imprenanble sur le centre historique et la cathédrale Saint-Julien.

La caféteria de la faculté des sciences fermait à 15h. J'étais donc pile dans les temps pour y prendre le dernier sandwich disponible et le déguster tranquilement avec un coca light. Moins cher, meilleur et plus sympa qu'une aire de repos d'autoroute. Autour de moi, des étudiants s'adonnent à ce qui semble être leur passe-temps favori, les mots fléchés d'Ouest-France, sur lequel s'efforçaient indépendemment trois petits groupes.

Un café, deux cafés finalement. Envie de traîner, comme aux premiers beaux jours à Talence, à l'époque. Je suis un éternel étudiant. Mais si je veux arriver à bon port avant la nuit, il faut reprendre la route.

J'aurais pu aussi vous parler de la lumière dorée de fin d'après-midi sur les collines de l'Ouest, mais je n'ai pas de photo : faire des embardées sur la chaussée tout en essayant de cadrer un cliché, ça n'aurait pas été courtois.

Le Plume vous salue bien.

* La Maine, produit du confluent de la Mayenne et de la Sarthe, venues du Maine, et du Loir, qui longe la Loire, coule brièvement en Anjou avant de se jetter dans la Loire, justement. D'où le nom du département, le Maine-et-Loire, ou plutôt la Maine-et-Loire, comme ne pourront manquer de le remarquer ceux qui auront démélé jusqu'au bout cette pelotte de mots.



mercredi 23 mars 2005

Un parfum d'Italie

Avec les beaux jours nos rues prennent un petit parfum de Toscane - alors pourquoi pas s'en imprégner un peu !


Faubourgs et environs de Sienne vu de la Torre del Mangia, février 1994.

Côté 20six par contre on est bien loin de la légendaire efficacité allemande. Les changements de serveurs devaient apporter le bonheur et la prospérité au prix de perturbations temporaires : on attend toujours. Faut dire, si vous regardez les messages d'erreurs que l'on retrouve régulièrement, vous verrez : Proxy error etc. [bon, OK, ils utilisent des proxys comme front end, complètement inutile à mon avis mais ça les regarde] et tout en bas Apache http (Debian) [beurk des pingouins] version 2.0.52. Cette version-là, il faut dix minutes à l'internaute moyen pour trouver un outil qui fait planter le serveur ; elle est obsolète depuis début février... Bien joué !

Bah, pour ce que je paye, je peux pas être exigeant. Et puis si mes chers lecteurs sont en manque lors des plantages de 20six, ils peuvent toujours aller faire un tour sur les pages persos !

Le Plume vous salue bien.

[NB: message transferré depuis 20six.fr, bien entendu]



mardi 22 mars 2005

Green Erin

Ce que c'est de prévoir à l'avance* : j'avais préparé une photo d'Irlande à bloguer pour la Saint Patrick (fête pour laquelle je n'ai pas d'intérêt particulier, c'était juste une bonne occase...) et puis voilà, ça m'est totalement sorti de l'idée. Mais bon, après tout, le vert sied bien à ce début de printemps, sans compter que la météo avait quelque chose d'irlandais aujourd'hui.


Les bords de la rivière Boyne près de Newgrange, County Meath. Irelande, août 1993.

Ici ce n'est pas l'Irlande désolée du Connaught ou du County Clare, avec ses landes à perte de vue barrées de murets de pierre, pas non plus le littoral plutôt riant de Cork ou de Wexford : une Irelande de l'intérieur, pour révasser dans l'herbe en regardant les nuages - enfin, quand les nuages le permettent.

J'ai de la sympathie pour ce pays, pas seulement parce que la bière y est bonne et que c'est le premier pays anglophone où j'ai jamais mis les pieds ; je suis surtout impressionné par la vitesse à laquelle les mentalités y ont évoluées en une dizaine ou une vingtaine d'années. Un peu sans doute comme dans la France des années 60 et 70, je pense. Et puis aussi, la bière y est bonne.

Le Plume vous salue bien.

* un de ces pléonasmes automatiques qui font le charme de la langue française



lundi 21 mars 2005

Pas trop vite le lundi

Une toute petite semaine commence - je prends deux jours de congés jeudi et vendredi - mais tout de même, un lundi, c'est un lundi. Le moment idéal pour trouver du réconfort auprès des reptiles officiels de ce blog :


Dipsochelys elephantina, la tortue géante des Seychelles, ménagerie du jardin des plantes, 15 mars 2005.

Voici l'habitat d'hiver des tortues géantes des Seychelles ; l'été, elles paissent aux abords du micro-zoo, dont elles constituent d'ailleurs l'unique intérêt. Au dessus, dans les branches, les voisins font un raffut du tonnerre : un couple d'unaus ou paresseux tridactyles.

Ne les confondez plus : l'unau a trois doigts par patte alors que l' n'en a que deux. Grâce à ce blog, la prochaine fois que vous rencontrerez un paresseux, vous pourrez l'identifier avec certitude.

À propos de paresse, je réalise que je me suis prévu plus de trucs à faire en trois jour que je n'en ai fait la semaine dernière. Quelque chose me dit que ça n'est pas gagné à 100%. On verra.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 20 mars 2005

C'est l'printemps, tire-lire-lire...

Ouaip, demain, c'est le printemps. Et je n'ai même pas besoin de sortir de chez mois pour le voir, suffit de regarder nos plantes par la fenêtre :


À ma fenêtre, hier midi. Ces feuilles n'étaient pas là il y a trois jours.

Pour moi, le printemps, c'est le moment idéal pour les bonnes résolutions. Refaire un peu de muscu. Rédiger ma maîtrise. Arriver moins tard au boulot. Me coucher plus tôt.

O.K., c'est mal barré pour celle-ci. Pour les autres, on va essayer. Vraiment !

Le Plume vous salue bien.



samedi 19 mars 2005

Jour tranquille au Père Lachaise

Vous me croirez si vous voulez : cela fait plus de dix ans que je vie à Paris (avec quelques interruptions c'est vrai) et je n'avais jamais été au Père Lachaise.

Voilà qui est fait, pas pour me recueillir sur la tombe de Jim Morrisson ou de Marcel Proust (je n'ai pas été élevé dans le culte des tombes) mais pour aller photographier une œuvre majeure de la sculpture contemporaine*, le génie ailé sculpté par Jacob Epstein pour la tombe d'Oscar Wilde. Tout le monde connait Oscar Wilde mais rare sont ceux qui connaissent Epstein ; c'est pourtant une des figures majeures de la sculpture moderniste anglaise (car bien qu'Américain de naissance, c'est dans le milieu artistique britannique qu'il a fait sa carrière, tout comme le français Gaudier-Brzeska, autre grande figure du même mouvement). Mais je vous en reparlerais lorsque je posterais lesdites photos. Ce soir, je voudrais seulement parler du lieu.


Cimetière du Père Lachaise cet après-midi

Le Père Lachaise est un bon moyen de se rappeler que Paris est une ville extraordinaire. Ou, pour dire ça autrement, si Paris était un cimetière, ce serait sûrement le Père Lachaise, avec sa taille, sa densité, sa variété, ses recoins, ses petits villages de campage au milieu de la ville, son mélange des générations, des origines, des religions ; son exhubérance qui cotoie le plus grand anonymat, ses badauds, ses arbres, ses pavés...

Pour la sculpture d'Epstein, par contre, il faudrait que j'y retourne le matin : le génie regarde vers le soleil levant et mon appareil n'apprécie guère les contre-jours.

Le Plume vous salue bien.

* et puis aussi, il faisait beau...



vendredi 18 mars 2005

Des cercles de plus en plus grands

Ce soir les mots tournent, tournent, comme le faucon de Yeats :

Turning and turning in the widening gyre
The falcon cannot hear the falconer
Things fall apart; the center cannot hold...

Et je n'arrive pas à les attraper. Mallarmé, Rimbaud, Yeats, Shakespeare... Il me faudrait une nasse ou un filet.


Ce midi au jardin des plantes

Mais voilà, ça tourne,

Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Tournons tournons tournons toujours
Le ciel est bleu comme une chaîne
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène

Ou encore :

On a faim dans la chambrée
C'est vrai.
Emanations, explosion. Un génie :
« je suis le grüère »
Lefèbvre « Keller ! »
Le génie : « Je suis le brie ! »...

Laisser tourner les mots, les regarder tourner. Et l'unique cordeau des trompettes marines.

Le Plume vous salue bien.

Références :
W.B. Yeats, Complete Poetry, « The Second Coming. »
Guillaume Apollinaire, Alcools, « A la Santé, III. »
Arthur Rimbaud, Illuminations, « Rêve. »
Guillaume Apollinaire, Alcools, « Chantre. »



jeudi 17 mars 2005

L'Émigrant de Landor Road

Le chapeau à la main il entra du pied droit

Chez un tailleurs très chic et fournisseur du roi

Ce commerçant venait de couper quelques têtes

De mannequins vêtus comme il faut qu'on se vête

La foule en tous sens remuait en mêlant

Des ombres sans amours qui se traînaient par terre

Et des mains vers le ciel plein de lacs de lumière

S'envolaient quelquefois comme des oiseaux blancs

Mon bateau partira demain pour l'Amérique

Et je ne reviendrai jamais

Avec l'argent gagné dans les prairies lyriques

Guider mon ombre aveugle en ces rues que j'aimais

Car revenir c'est bon pour un soldat des indes

les boursiers ont vendu tous mes crachats d'or fin

Mais habillé de neuf je veux dormir enfin

Sous des arbres pleins d'oiseaux muets et de singes

Les mannequins pour lui s'étant déshabillés

Battirent leurs habits puis les lui essayèrent

Le vêtement d'un lord mort sans avoir payé

Au rabais l'habilla comme un millionnaire

Au dehors les années

Regardaient la vitrine

Les mannequins victimes

Et passaient enchaînées

Intercalées dans l'an c'étaient les journées veuves

Les vendredis sanglants et lents d'enterrements

De blanc et de tous noirs vaincus des cieux qui pleuvent

Quand la femme du diable a battu son amant

Puis dans un port d'automne aux feuilles indécises

Quand les mains de la foule y feuillolaient aussi

Sur le pont du vaisseau il posa sa valise

Et s'assit

Les vents de l'Océan en soufflant leurs menaces

Laissaient dans ses cheveux de longs baisés mouillés

Des émigrants tendaient vers le port leurs mains lasses

Et d'autres en pleurant s'étaient agenouillés

Il regarda longtemps les rives qui moururent

Seuls des bateaux d'enfant tremblaient à l'horizon

Un tout petit bouquet flottant à l'aventure

Couvrit l'Océan d'une immense floraison

Il aurait voulu ce bouquet comme la gloire

Jouer dans d'autres mers parmi tous les dauphins

Et l'on tissait dans sa mémoire

Une tapisserie sans fin

Qui figurait son histoire

Mais pour noyer changées en poux

Ces tisseuses têtues qui sans cesse interrogent

Il se maria comme un doge

Aux cris d'une sirène moderne sans époux

Gonfle-toi vers la nuit Ô mer Les yeux des squales

Jusqu'à l'aube ont guetté de loin avidement

Des cadavres de jours rongés par les étoiles

Parmi le bruit des flots et les dernier serments

Guillaume Apollinaire, Alcools


New York, Ellis Island, 16 septembre 2005.

Je l'avoue : je n'avais jamais lu, vraiment lu, ce poème de Guillaume Apollinaire. Je l'avais forcément apperçu en feuilletant Alcools, mais, disons, d'une paupière distraite. Et là je suis tombé dessus... On peut y passer du temps, le lire, le relire, le compter -- ne jamais oublier qu'Apollinaire écrit dans un monde où le vers se compte. Exercice, compter les entorses au règles de la versification classique dans ce poème. Il y en a, peu, et forcément signifiantes. Ou y chercher les intertextes, les références. Ou juste le lire et le relire encore.

Quant à l'illustration, elle n'est pertinente que parce qu'elle parle de l'arrivée des imigrants aux États-Unis à l'époque où Apollinaire écrit ; mais bien sûr, si une des principales missions du centre d'Ellis Island était bien de combattre parasitoses et épidémies, il ne s'adressait qu'à ceux qui y arrivaient effectivement...

Le Plume vous salue bien.



mercredi 16 mars 2005

Quand zébu...

Je vous éparge la suite. Lame old jokes're us. Tout ça pour dire que, comme je le disais hier, il fait bon prendre sa pause déjeuner dans notre petit coin de verdure caché derrière les tours de Jussieu.


Ménagerie du jardin des plantes, hier après-midi.

Évidemment, on n'est pas forcés de partager aussi le menu des pensionnaires. Bah, après la récente vogue des régimes dissociés, on peut s'attendre à tout, y compris au retour de la frénésie chlorophyllienne des années 50-60, lorsque la chlorophylle sous toute ses formes était censée « tuer les mauvaises odeurs. » Un article du journal de l'association des médecins américains avait un petit peu calmé le jeu en rappelant que les boucs se nourissaient presque exclusivment de chlorophylle et n'étaient pourtant pas dépourvus d'odeurs corporelles.

Il fait beau, les éléphants volent, les mouches pètent, disions-nous dans nos années Biactol. Quel meilleur endroit que le jardin des plantes pour vérifier cette hypothèse ?

Le Plume vous salue bien.