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Des photos et des jours

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mardi 14 décembre 2004

Service historique de la marine, Lorient

[Je tente de poster cette entrée sans grand espoir d'y parvenir, 20six.fr ferraillant de plus en plus fort et de plus en plus souvent.]

Je récidive avec une illustration pour le blog de Zid, qui décrivait avec beaucoup de justesse dans son entrée d'hier le monde des archives départementales, avec ses érudits locaux et ses généalogistes envahissants.

Ca m'a rappelé mon dépot d'archive favori, le service historique de la marine à Lorient. Un petit bâtiment aux murs chaulés caché derrière la belle demeure qui abrite le "cercle maritime", sur le domaine de la marine nationale, à deux pas du centre ville et du port de plaisance, pratiquement sur les quais. Dedans, une charpente apparente qui rappelle la vieille marine, un mobilier simple et fonctionnel et des conservateurs et archivistes serviables et compétents. J'ai retrouvé une photo, prise à des fins documentaires bien sûr, qui donne une vague idée de ce dont je parle :


Lorient, service historique de la marine, avril 2004.

Particularité des lieux : c'est aussi une bibliothèque, et même, je crois, dans certains cas, une bibliothèque de prêt. Du coup, plutôt que les rombières généalogistes habituelles échangeant haut et fort les derniers commérages du coin, on a d'anciens marins à la démarche un peu chaloupée venu lire ou rechercher sur ces matières navales qui les passionnent toujours.

En plus de ça, j'y ai trouvé des documents qui dépassaient mes espoirs les plus fous en quantité et en qualité -- et que je suis loin d'avoir totalement dépouillés, d'ailleurs. Comment ne pas l'aimer, ce petit dépot d'archives ?

Le Plume vous salue bien.


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samedi 1 juillet 2006

Choses et d'autres

Premier week-end de liberté. Repris le vélo : mon endurance n'est plus ce qu'elle était - à peine 30 km. Va falloir reprendre l'entraînement sérieux. Soirée diner entre amis, sans télé mais avec infos instantanées par les voisins. On a gagné, qu'il paraît. Ça me passionne pas plus que ça mais les gens sont contents, alors moi aussi.

Reçu quelques bouquins d'histoire commandés sur Amazon, dont la biographie de Collot d'Herbois par Michel biard, que j'avais déja lue mais que j'avais envie d'avoir dans mes rayonnages. je vous en reparlerai.

Du côté de la préfecture de l'Eure-et-Loir, un petit bibendum fatigué regarde les flèches de la cathédrale. Plus sûr que la pêche au bar, ça.


Chartres, 21 avril 2004.

Eh oui : de cette brève escale chartraine, je n'ai pas ramené une seule photo un tant soit peu spectaculaire de la cathédrale. Sa couverture en cuivre vaut à elle seule le coup d'œil pourtant, même si c'est bien sûr un remplacement tardif de la couverture d'origine en plomb. Exercice : remplacer par la pensée le vert-de-gris actuel par le cuivre rose d'origine. Ou par le gris mat, bien plus sombre que le zinc, de la couverture initiale en tôles de plomb.

Autre exercice : combien de métaux différents dans mon entourage immédiat ? un réglet en acier, un compas à pointe sèche en en laiton et inox, des disques d'haltères trop peu utilisés en fonte ; une vieille sonde thermique de chauffe-eau se révèle après examen être en cuivre étamé. je n'ai pas d'explication claire à la présence de cet objet sur mon bureau. Dans la cuisine, les poids de pêche pour lester les couvercles de casseroles sont en plomb, comme il se doit.

Dehors, le rituel des klaxons bat son plein. Intéressant, d'ailleurs, quand on y pense. Mais est-ce bien le moment de penser ?

Le Plume vous salue bien.



mercredi 16 juin 2004

On va en ville ?

-- ok, mais j'espère qu'il y aura de la place pour se garer.


Place des Épars centre-ville de Chartres (Eure-et-Loir), fin avril 2004.

Apparemment, il y a avait là de fort belles choses, notamment des fresques d'époque gallo-romaine. Evidemment, vu que c'est LE point névralgique de la circulation dans le centre de Chartres, ça rend les choses un peu compliquées...

Par ailleurs, on note quelques magnifiques câbles électriques enterrées dans du béton fin XXe siècle et qui traversent des murs au moins médiévaux... Il y a un chef de chantier qui a pas eu envie de s'emmerder dirait-on.

Peut-on s'étonner que le gouvernement actuel, pas vraiment l'ennemi des grandes boîtes du BTP, ait tout fait pour étrangler l'INRAP (institut national des recherches archéologiques préventives)..?

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 3 septembre 2004

La France, Monsieur, la France...

Ah, mais il y a pas que chez les Ricains qu'on traverse des étendues désolées pour aller sur la côte ouest, non Monsieur :


La Beauce depuis le TGV, ce matin vers 10h.

Bon OK, c'est plus productif que les fins fonds de l'Arizona. Plus anthropique aussi : pas un caillou où la main de l'homme n'ait jamais mis le pied. Mais on n'y voit pas beaucoup plus de monde finalement.

Surtout enfermé dans une boite à sardine bleu-gris lancée à 300 km/h. Pile la bonne vitesse, compte tenu du paysage.

Le Plume vous salue bien et file faire un peu de bateau, na na nèreuh.


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mardi 29 août 2006

Énergie

Non, décidément, non : je ne partage pas l'obsession antinucléaire. Pourtant, qu'elle est répandue ! Seulement, voilà : de l'énergie, j'en utilise tous les jours, directement ou au travers des produits que je consomme. Et comme j'ai fait des études scientifiques dans mes jeunes années, je suis conscient de ce que cette énergie ne vient pas de nulle part.

Alors, en attendant mieux, pourquoi pas comme ça ? Toujours mieux que de crâmer du fuel ou du charbon, dont on nous apprend pas ailleurs qu'ils contribuent à l'effet de serre. L'énergie éolienne se développe doucement - mais en ces temps de «pas dans mon jardin » elle ne tardera pas à se heurter à ceux qui crieront à la dégradation du paysage ; quant à l'hydroélectricité, il est devenu politiquement impossible pour les mêmes raisons de la développer davantage.


La centrale de Chinon-Avoine vue de la rive droite de la Loire, vendredi 25 août vers 19h

Et puis ces monuments de pierre de la modernité, en quoi sont-ils intrinsèquement plus laids que les donjons d'autrefois - symboles d'un pouvoir seigneurial guère plus sympathique que celui de l'État technocratique, finalement ? À Chinon, surtout, véritable musée en plein air du nucléaire français - la vieille sphère des années soixante, les blocs cubiques des années soixante-dix et les réacteurs PWR des années quatre-vingt...

À l'époque où je fréquentais assez régulièrement cette région, il y avait rarement plus d'une tour de refroidissement active pendant l'été, quand la centrale n'était pas tout bonnement arrêtée. Aujourd'hui, la consommation estivale est presque identique à la consommation hivernale, comme en témoignent les trois panaches de vapeur d'eau qui s'élèvent sur la droite de l'image. La climatisation est passée par là ; pas seulement la climatisation de confort de Marie-Chantal : sans l'aide de multiples salles machines parfaitement climatisées, pas d'informatique, pas de réseaux... Bref, sans clim' - et donc sans énergie - vous ne liriez pas ce message.

Je préfère habiter un pays qui a choisi d'assumer sa consommation électrique plutôt que dans un de ceux qui, ayant accepté par démagogie de renoncer au nucléaire, vivent du nucléaire des voisins. À bon entendeur, ciao.

Le Plume vous salue bien.



lundi 13 novembre 2006

À propos de production électrique

Un peu tardivement, quelques réflexions sur les coupures électriques qui se sont produites il y a quelques jours...

En gros, tel que le système fonctionne, tous les pays d'Europe peuvent souffrir des déséquilibres entre production et consommation ou des problèmes d'infrastructures de transport survenues dans un pays voisin. Bon. Si tout le monde était de bonne foi pour tâcher de produire à peu près ce qu'il consomme et pour faire à temps les investissements nécessaires, tout irait bien. Malheureusement, ce n'est pas le cas.


Centrale nucléaire de Chinon-Avoine, Indre-et-Loire, août 2006.

En effet, en Italie comme en Allemagne, pour des raisons politiques (la nécessité d'une alliance avec les Verts dans le cas de l'Allemagne), on a décidé de cesser de construire des centrales nucléaires, alors qu'en raison de la hausse des cours, on ne pouvait accroître les capacités de production des centrales à combustible fossile. Résultat : ces pays sont, de manière croissante, en déficit structurel d'électricité. Et du coup, un part croissante de leur consommation vient de France.

Le truc, c'est que, pour produire cette électricité, nous avons, bon gré mal gré, consenti à des sacrifices : assumer le risque, fût-il faible, des centrales nucléaires (et des barrages, d'ailleurs), assumer également leur impact sur le paysage, etc. Toutes choses dont nos voisins européens ne veulent pas chez eux - chez nous, ça leur est bien égal. Or, l'interconnexion des réseaux fait que les Français ne bénéficient pas particulièrement de ce surcroît de production en terme de sécurité de leur approvisionnement : les problèmes sur le réseau électrique allemand peuvent causer des coupures en France, on l'a vu il y a dix jours.

Ce n'est pas que je demande l'interdiction des exportation d'électricité ; par contre, si l'Allemagne ou l'Italie ne pâtissent pas plus que nous de leur propre lâcheté énergétique, pourquoi devrait-elles changer de politique ?

On me dira que les exportations électriques d'EDF bénéficient au bout du compte au consommateur français en faisant baisser le coût de l'électricité vendue aux particuliers. C'est sans doute le cas aujourd'hui - mais c'est précisément ce que la « libéralisation » du marché de l'électricité rendra impossible. Je pense d'ailleurs que tel en est le véritable but.

Le Plume vous salue bien.



samedi 28 juillet 2007

En mode mineur

Une journée sans trop d'entrain sous une grisaille lourde. Sur le petit écran le tour de France se termine sans guère d'entrain non plus mais sur des routes que je connais bien - toujours marrant d'entendre qualifier de faux-plat ce qui, pour moi, est une bonne côte. Mais bon, je ne suis pas une référence.

J'écoute la sonate pour flûte et clavecin en Si mineur de Jean-Sébastien Bach ; ça correspond assez bien à mon état d'esprit du moment.


La Loire vue du pont de Port-Boulet, Indre-et-Loire, août 2006.

L'interprétation, sur instruments anciens ou à l'ancienne par les solistes de l'ensemble baroque de Limoges, en fait peut-être un peu beaucoup dans la « déclacissisation » des sonorités - c'est la mode chez les spécialistes du baroque, mais gaffe à ce que le retour aux sources sonore ne vienne pas masquer l'essentiel. Dans le cas précis de ce morceau, ça fonctionne au contraire très bien : les sonorités anciennes s'accordent parfaitement à la mélancolie de la tonalité et du morceau dans son ensemble.

Cette entrée est donc en Si mineur. Je suis sûr que ça ne vous aura pas échappé.

Le Plume vous salue bien.

Référence : Johann Sebastian Bach, « Reflexio, sonates pour flûte », par Maria Tecla Andreotti (flûte traversière), Jan-Willem Jansen (clavecin), Christophe Coin (viole de gambe), Sergio Azzolini (basson), Laborie Records, LC04. C'est une production du Centre Culturel de Rencontre de la Borie en Limousin.

La sonate pour flûte et clavecin obligé en Si mineur (BWV 1030) est interprétée à la flûte, au clavecin lautenwerk et à la viole de gambe.



dimanche 27 août 2006

Ô saisons, ô châteaux !

Compte tenu de la durée de ce séjour, on comprendra que le nombre des visites de châteaux réalisées soit limité. Nous n'avons pas par exemple visité la vieille citadelle de Chinon ; nous n'avons vu que l'extérieur du petit château de Montsoreau ; quant à celui de Langeais, nous l'avons seulement apperçu depuis la route qui suit les levées nord de la Loire.

Mais nous avons été voir un des plus célèbres : celui d'Azay-le-Rideau, sur l'Indre, à peu près à mi-chemin de Tours et de Chinon. De la belle ouvrage - un financier de François Ier l'avait fait construire sur l'emplacement d'une ancienne forteresse, établissant les nouveaux corps de bâtiment sur une île de la rivière Indre - l'aile en retour de la nouvelle construction est pratiquement gagnée sur la rivière, construite tout au moins sur les sédiments très meubles de la berge, qu'il faut consolider.


Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire) : l'angle sud-ouest du château vu du sud, 25 août 2006, vers midi.

Beau château, oui, un des plus beaux, malgré ses dimensions assez modestes. Et le célèbre effet de miroir sur l'eau, du côté du parc, n'a rien de surfait, loin de là.

Quelque chose me gêne, tout de même : cet effet, justement, existait dès la construction du bâtiment sur la façade ouest, celle du bâtiment de retour - une porte y était même aménagée, qui permettait de rejoindre le jardin par un pont ; de même qu'au pignon opposé, si l'on en croit un plan du XVIIIe siècle reproduit dans le petit guide du château publié par les éditions du patrimoine*. Ce même plan montre que la façade sud était par contre séparée de l'eau par un terre-plein assez large (quinze ou vingt mètres ?) - pas de miroir d'eau de ce côté là, le plus spectaculaire et sans doute le plus photographié. Le guide en question montre d'ailleurs des photos de 1925 et 1955 faisant apparaître ce terre-plein, nettement réduit en largeur et aménagé en terrasse bordée d'arbres en pots.

La question, c'est : pourquoi ne le dit-on pas clairement ? À part la légende des photos susdites, la destruction de cette terrasse est éludée par le guide ; les éléments d'explication donnés sur place au visiteur n'insistent guère sur cette modification, et encore moins sur sa date tardive. Mais le visiteur, justement, serait furieux : il lui faut de l'ancien, de l'authentique, du vrai de vrai comme dans le temps. Si on lui dit clairement que les lignes d'eau de ce château-navire datent non pas de François Ier mais de René Coty, il va bouder, trépigner, parler de toc et aller dépenser ses sous ailleurs. Très mauvais, ça.

Ces châteaux sont comme nos maisons, nos usines et nos routes : des espaces humains, vivants, auxquels chaque génération apporte sa contribution. Mais ça, on n'en veut plus : il faut du vieux, c'est à dire du figé. À quel moment l'obsession du patrimoine devient-elle morbide ?

Le Plume vous salue bien.

*[Marie Latour,] Le château d'Azay-le-Rideau, Touraine, collection « itinéraires », éditions du patrimoine, 2000.



lundi 28 août 2006

Batellerie

La Loire était autrefois un axe de communication majeur, du Massif central à l'Atlantique en passant par le Nivernais, l'Orléanais, la Touraine et l'Anjou. Vers l'aval, dès lors qu'un produit était arrivé au fleuve, son transport n'était plus qu'une question de temps, pour un coût négligeable. Dans l'autre sens, c'était un peu plus laborieux même si, jusqu'à Orléans au moins, les vents dominants ont la bonne idée de remonter le cours du fleuve.

Et puis le temps du rail est venu ; la batellerie de Loire, avec ses chargements modestes, n'avaient guère d'arguments à lui opposer - la Loire n'a plus charrié que de l'eau, des alluvions et quelques arbres morts.


Un bateau de promenade débouche de la Vienne à Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire), vendredi 25, vers 18h.

Et puis, ces dernières années, les bateaux sont revenus. Le phénomène est récent ; il y a une vingtaine d'années, on n'en voyait pratiquement aucun ; on vous serinait au contraire les dangers d'y naviguer ou de s'y baigner. Et maintenant, ils sont bien là - bateaux de promenade, construits à l'ancienne ou bien en alliages flambants neufs, certains gréés de mats basculants comme les gabarres d'autrefois, d'autres propulsés simplement par un petit hors-bord... La Loire ne fait plus peur, on s'y promène, on regarde les berges - la France est un beau pays vu de son plus grand fleuve.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 30 août 2006

Candes-Saint-Martin

À la limite de l'Anjou et de la Touraine, Candes regarde les eaux de la Vienne, venues tout droit du Limousin, se jeter dans le cours tranquile de la Loire. À flanc de coteau, une église bien trop grande pour un village comme celui-ci : c'est l'abbatiale de Candes, construite là où en 397 mourut paraît-il saint Martin.


La chapelle qui marque l'emplacement de la mort du saint, Candes, 25 août, 18h.

(Honte à moi, la photo est prise au flash - dans ce genre de bâtiment, c'est quelque chose que je ne fais jamais. Une fausse manip...)

Finalement, ce christianisme-là, avec tout son cortège de saints et autres fariboles, m'est plus sympathique que le néo-protestantisme à la fois sinistre et naïf d'aujourd'hui. D'autant plus sympathique bien sûr qu'il n'existe plus - sinon, je suis sûr qu'il me ferait horreur !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 6 septembre 2006

Gothique

C'est marrant, les mots. Aujourd'hui, quand on dit « gothique » on pense ténébreux, maquillage noir, chauves-souris et heavy metal, alors que l'architecture gothique, telle qu'on l'entend aujourd'hui, est au contraire une architecture de la lumière.

J'entends bien : le terme lui-même a une histoire plutôt tordue. Les hommes de la Renaissance, persuadé que leur entreprise était une restauration des valeurs et des savoirs de l'Antiquité, ont baptisé ainsi l'ère qui commence aux invasions germaniques de l'Empire romain d'Occident et qui s'achève avec... eux-mêmes, en toute modestie. L'architecture gothique est celle qu'ils considèrent comme caractéristique de cette époque, à laquelle ils opposeront par exemple les canons de la superposition des ordres antiques.

On pourrait discuter longtemps de ce topos du retour à l'Antiquité, disserter sur le mal qu'il a fait à la compréhension des sociétés antiques, etc. Une autre fois peut-être...


Le porche Nord de l'abbatiale Saint-Martin de Candes (Indre-et-Loire).

Tout ça, c'était pour introduire une photo de mon élément favori de l'architecture gothique : le palmier - convergence d'arcs sur un pilier monolithe (du moins pour sa partie centrale). La touriste anonyme donne l'échelle.

L'un des plus beau (et l'un des plus anciens) est celui du couvent des Jacobins à Toulouse, je suis sûr que la Civetta en a des photos quelque part. Mais celui de Candes n'est pas mal non plus !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 17 septembre 2006

Journées du quoi ?

Comme tous les ans depuis que la manifestation existe, à l'occasion des journées du patrimoine, je ne suis pas sorti de chez moi. D'une part, parce que la multiplication des fêtes du truc et des journées du machin m'agace (à quand la journée du camembert laitier fait à cœur ? Prévenez-moi, que je colmate les fenêtres), d'autre part parce que l'usage à toutes les sauces du mot patrimoine m'enquiquine, et de troisième part parce que j'avais la flemme. Vous soupçonnerez sans doute que le troisième raison est la seule authentique, et vous n'aurez pas tort.

Ceci dit, je retrouve sur mon disque dur, sans avoir à faire la queue une seule minute, une photo sympa d'un petit bout de patrimoine (comme on dit).


Candes vu de la rive droite de la Loire, 25 août 2006, 18h30.

De Candes, je vous avais montré le porche, la chapelle Saint-Martin ainsi que les environs immédiats - avec celle-ci, la boucle est bouclée. Il n'est par ailleurs pas impossible que le banc de sable que l'on voit sur le devant soit l'extrême pointe du confluent de la Vienne et de la Loire. J'avais été m'y promener quand j'étais gamin, et ça ressemblait justement à ça. Ceci dit, ça peut être un bête banc de sable, aussi.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 25 août 2006

Marin d'eau douce

De retour après un mini week-end qui ne tombait pas vraiment le week-end, bref, 24h aux confins de l'Indre-et-Loire et du Maine-et-Loire. Un pays qui, s'il était un département, devrait s'appeler Vienne-et-Loire : l'Indre est un affluent médiocre, à comparer avec son voisin amont (le Cher) et son voisin aval, la Vienne justement ; quant à la Maine, elle ne mesure que quelques kilomètres, du confluent de la Mayenne, de la Sarthe et du Loir : la Vienne, c'est autre chose.

La Vienne est une belle rivière ; ses eaux brun-noir ont un débit notable même au mois d'août, comme j'ai pu le vérifier en pagayant à contre-courant cet après-midi.


La Vienne à Bonnivet (commune de Chinon, Indre-et-Loire), hier soir vers 20 h.

Belle région, aussi. Ses productions viticoles nous ont fait passer une rude soirée, que ses paysages et châteaux ont largement compensé aujourd'hui. C'est une région que j'avais pas mal fréquenté étant enfant, puis ado, mais où je n'étais guère venu depuis - la location par des amis anglais d'une drôle de maison tarabiscotée en bord de Vienne était une belle occasion d'y retourner.

D'autres photos à suivre, vous pouvez compter là-dessus.

Le Plume vous salue bien.



samedi 30 juin 2007

Photographie

Récupéré aujourd'hui une vingtaine d'agrandissements : petit à petit, je me constitue ainsi une petite photothèque au format 18×27 cm - dix ans de photos, à peu de chose près. Ça ne rajeunit personne mais, bon, vu que je me suis découvert un cheveu blanc ce matin, il faudra bien que je m'y fasse. Enfin, le cheveux, je préfère le qualifier de blond - compte tenu de la couleur de ses voisins, la différence est largement rhétorique.

Les photos que j'ai faites agrandir sont principalement des photos que vous avez déjà vu ici. Les exceptions à la règle sont souvent des clichés dont j'avais utisé une version voisine prise avec l'appareil numérique. C'est le cas de celle-ci, par exemple :


La Vienne en aval de Chinon, 24 août 2006.

J'avais utilisé ici une image du même endroit prise avec mon brave petit Canon Ixus 400 ; la définition et la luminosité de celle-ci est tout de même bien meilleure. Encore heureux, en un sens : autrement, la vente de boitiers réflex serait une vaste escroquerie.

On ne me fera pas dire de mal de l'Ixus 400. C'est un appareil qui m'a redonné goût à la photo, peut-être le meilleur compromis possible entre l'encombrement et la qualité des clichés. Je n'aime pas les appareil plus petits : je trouve qu'on ne les a pas bien en main. L'Ixus 400 est extrêmement maniable et prend des photos correctes dans une large plages de situations, y compris en lumière faible et sans flash, comme je le pratique régulièrement en archive. Il va d'ailleurs doucement vers ses 11.000 clichés en un peu plus de trois ans.

Avec le boîtier Pentax (un MZ-10 acheté au Japon en 1998), c'est un tout autre jeu. Ne serait-ce que parce que de vrais objectifs font une sacrée différence : même avec les meilleurs lentilles qui soit, un objectif de 18 mm de diamètre ne peut pas donner la même chose qu'une lentille de 49 mm...

Pour autant, un bon appareil ne fait pas automatiquement de bonnes photos. J'ai eu pendant des années des résultats décevants, pour cause de pellicules inadaptées et de développements à l'eau de vaisselle par les défuntes boutiques FNAC service. J'utilise maintenant un labo photo digne de ce nom (négatif+, pour ne pas le nommer) et je fais de plus en plus mumuse avec différents types de pellicules en fonction des situations, surtout depuis que j'ai testé la subtile Fuji Pro400H - c'était à l'occasion de photos en musée prises pour le compte d'une amie plasticienne.

Prochain essai : la Reala 100, toujours en Fuji, qui devrait me rendre de bons et loyaux services dans les fortes lumières de la mer morte et autres régions circonvoisines. J'en ai pris cinq rouleaux : vous n'avez pas fini d'en entendre parler.

Le Plume vous salue bien.



lundi 4 septembre 2006

Tous sur le pont !

Eh oui, le pont, quand on le fait, on se repose ; mais quand on est dessus, on travaille. Bref, une université, c'est quand même beaucoup plus calme quand il n'y a ni étudiants, ni enseignants. Et là, pas de doute, ils sont tous revenus. Et c'est une sacré foire.

Bilan de la journée : bien failli m'électrocuter ce matin en branchant un équipement sur une prise qui manifestement délivrait un voltage largement supérieur à ce qu'il devait être ; quantités d'allez-et-venues sur lesquelles je ne m'étendrai pas ; et pour conclure la journée, percussion en plein vol d'un objet volant non identifié en rentrant en scooter. Objet que j'ai viré d'un geste de la main pour me rendre compte quelques minutes plus tard que ça me faisait super mal à un doigt, qui était en train de se transformer en pilon de poulet. Avez-vous déjà été piqué par une guêpe morte ? dit je ne sais plus qui dans je ne sais plus quel film...


Le pont de Langeais (Indre-et-Loire), 25 août, vers 19h30.

Un vrai pont, histoire de se changer les idées : un de ceux qui traversent la Loire, presque en face du château de Langeais. Pont tout-à-fait moderne, bien sûr, comme le montre l'élancement de ses piles, mais qui essaye de se faire passer pour un château de la Loire à lui tout seul. Marrant, positivement marrant.

Le Plume vous salue bien.



samedi 14 avril 2007

Énergies

J'avais eu l'occasion de le dire dans une entrée au titre pas bien éloigné de celle-ci : je me refuse à trouver a priori laides les centrales nucléaires. Surtout en bord de Loire, avec cette lumière si particulière, qui fait penser à des pêches de vignes un jour d'été...


Saint-Laurent-des-Eaux : la centrale vue d'Avaray (Loiret), 8 avril 2007, vers 18h.

Eh : de passage dans les parages, j'ai plus tendance à faire un détour pour ça que pour le château de Chambord - que je connais de toute manière déjà. On ne se refait pas, paraît-il.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 18 avril 2007

Électrique

C'était entendu : aujourd'hui il y aurait de l'eau douce au programme. Et comme j'ai passé la journée à manipuler des onduleurs et des batteries d'onduleurs, une centrale électrique s'imposait...


La centrale de Saint-Laurent-des-Eaux vue d'Avaray (Loir-et-Cher), 8 avril 2007.

Les batteries d'onduleur, c'est pas franchement léger ; c'est farci de plomb, cette affaire. Quatre batteries de 20kg pièce par battery pack ; trois packs installés dans divers bâtiments... J'ai mon compte pour aujourd'hui.

Pour revenir à la photo : ces deux réacteurs n'ont pas grand chose à voir avec les deux premières tranches que je vous avais montré l'autre jour. Plus récentes, plus puissantes, plus fiables. De la belle ouvrage, je trouve. Évidemment, les refroidisseurs continuent à manquer e discrétion - mais ils ne sont pas réservés au nucléaire, loin de là ; toutes les usines sidérurgiques modernes en ont, par exemple. Et pourtant, dans l'imagination populaire, les tours de refroidissement sont le symbole de l'énergie nucléaire...

Au fait : si jamais vous entendez dire que, s'agissant d'énergie, l'ère de la vapeur est terminée, n'oubliez pas de rappeler que les centrales nucléaires (ainsi d'ailleurs que les centrales thermiques au fioul ou au charbon) sont essentiellement des machines à vapeur, puisque c'est l'expension de la vapeur d'eau qui permet de transformer l'énergie thermique en énergie mécanique, qui à sont tour permet d'actionner les alternateurs. Succès garranti. Enfin, l'effet le plus probable, c'est « Ah ? Tu crois ? Mais c'est de la vapuer nucléaire alors ? Repasse-moi les patates, tiens. » L'histoire des techniques, pour briller en société, c'est pas le top.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 8 avril 2007

Routes

Journée sur les routes de France. Avantage du voyage en voiture : on peut faire tous les détours qu'on veut, quand on veut - en train, c'est plus délicat. Surtout à notre époque de réservations obligatoires.

En l'occurence, j'avais repéré qu'à deux pas de mon autoroute se trouvait le logis d'un personnage important de mon dossier, celui dont je lisais la correspondances aux archives nationales il y a quelques semaines. C'est un peu idiot, mais j'aime bien voir où vivaient mes personnages ; j'avais été voir le logis de Langlardie, en Dordogne, où s'était retiré un de mes maîtres de forges ; j'ai donc été voir aujourd'hui le domaine de l'Anglochère, près de Meung-sur-Loire - dans le Loiret, tout près de la limite du Loir-et-Cher.

Ce sont les plaines à Blés du Vendomois et du Dunois, région agricole riche naguère et riche auourd'hui. Évidemment, il n'y avait pas à l'époque de ligne à haute tension ni d'autoroute, mais les grands chemins étiaent déjà fort encombrés. Au printemps de 1775, j'en suis sûr, le blé était en herbe, comme aujourd'hui.


Les champs de blé près de l'Anglochère, le Bardon, Loiret, cet après-midi.

D'un autre côté il n'y avait pas en 1775 de base logistique DHL juste en face...

Ensuite, profiter du beau temps sur les bords de Loire, du vieux pont de Beaugency à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Je vous montrerai ça.

Après ça, il n'y avait plus que 300km avec le soleil dans l'œil. Bagatelle.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 8 août 2007

À propos de verdure

On parlait de verdure ; l'occasion d'aborder ce qui est, il me semble, l'information la plus importante de ces derniers mois. Non, ce n'est pas de savoir si c'est bien Rachida Dati qui est allé chercher des DVD un dimanche pluvieux à Wolfsboro (New Hampshire) - c'est de l'augmentation des prix agricoles que je veux parler.

C'était déjà le cas des céréales ; on parle maintenant des produits laitiers... La demande augmente plus vite que l'offre, donc les prix montent, c'est aussi simple que ça.


Le blé en herbe à Meung-sur-Loire (Loiret), avril 2007.

Quelle importance ? Ça veut dire simplement qu'il va falloir sortir d'une logique institutionnelle et culturelle dans laquelle nous sommes depuis la crise de surproduction agricole des années 20 : l'agriculture produit trop ; il faut limiter ces surplus, tant bien que mal, de les gérer, de s'en débarasser si besoin - en augmentant le taux de blutage de la farine dens l'Entre-deux-guerres ; par les biocarburants ou l'agriculture «bio » aujourd'hui.

Petit à petit, nous allons devoir désapprendre cette logique, revenir à celle qui a dominé l'Europe pendant si longtemps : trouver comment obtenir de la terre qu'elle nourrisse le moins mal possible le plus de gens possible. En évitant de trop urbaniser les meilleures terres agricoles, par exemple ; peut-être même les superficies boisées, qui n'ont cessé de progresser en France depuis 150 ans, devront-elles céder un peu de terrain... Et, bien sûr, les politiques de jachère et de quotas laitiers ne seront bientôt plus qu'un souvenir.

On n'en est pas là - on peut seulement espérer que l'augmentation des prix enclanche ce changement par les biais économiques usuels, sans trop de catastrophes.

Le Plume vous salue bien.



lundi 9 avril 2007

Orléans, Beaugency...

(Air connu)

Suite de mes promenades ligériennes d'hier : la Loire, justement.


Le pont de Beaugency (Loiret), hier après-midi, 5 h et demie.

Aujourd'hui : vérification de ce que les collines charentaises proposent un cyclisme plus costaud que le circuit du bois de Vincennes. Pas étonnant que j'avais les cuisses musclées, à l'époque où c'était mon pain quotidien. Bref, je suis rincé.

Le Plume vous salue bien.



lundi 9 juillet 2007

Fil de l'eau

Que d'eau, que d'eau - y compris quelques gouttes passées par la toiture d'un de nos bâtiments, au plus fort des orages de la mi-journée...

L'été étant ce qu'il est, n'en parlons plus, et revenons au printemps et à ma petite photothèque pour de l'eau qui coule au lieu de nous tomber sur le râble. La Loire est un beau fleuve, je l'avais sûrement déjà dit et de toute façon c'est loin d'être un scoop. Un beau fleuve que l'on peut regarder passer sous des ponts vénérables ou se perdre entre des îlots couverts d'oiseaux...


La Loire à Beaugency (Loiret), 8 avril 2007.

Et sinon ? Sinon, rien. On se rue, on se précipite, pas beaucoup de temps pour regarder le paysage. Et pendant ce temps, le monde et les temps changent, et nos petites vies aussi.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 29 août 2004

Bonheur de Loire

Beau dernier jour de vacances : une fête familiale vraiment agréable, avec du plaisir de revoir des gens qu'on aime, de voir des chouettes enfants se transformer en chouettes ados... Ca ne passera pas dans le journal, mais ça fait du bien. En prime, une petite virée dans l'Orléanais, avec même du beau temps par dessus tout ça (si, si).

Je vous reparlerai du désert californien la semaine prochaine, pour éviter d'avoir à parler de rentrée. Mais là, je voulais juste vous faire passer un peu de douceur, sinon angevine, du moins ligérienne.


La Loire à Sully (45), en face du château, cet après-midi.

Sur le chemin du retour, embouteillages modérés et mauvaise petite pluie fine. Les affaires reprennent.

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 2 juillet 2006

En direct du sofa

C'est vrai, je n'ai pas regardé le match d'hier ; pour expier cette offense capitale, j'ai regardé la moitié de la première étape du tour de France et le tiers du grand-prix des États-Unis de Formule 1. À propos de tour de France, faut-il voir comme une conséquence des suspicions de dopage la tentative d'un spectateur de saigner à blanc le maillot jaune à coup de main verte ? Je m'interroge.

Sinon, rien. Lu quelque page, bricolé de quatre coups de scie et six coups de perceuse ; et c'est tout.

Et comme l'inaction n'est guère photogénique, je poursuis ma politique de discrimination positive à l'égard de la région Centre - en attendant Limousin et Périgord dans une quinzaine de jours.


Sully-sur-Loire : le pont d'accès au château.

Au fait, faut que je commence à prévoir ce qu'on va faire dans le coin, outre les deux jours de ma conférence. Des idées, quelqu'un ?

Le Plume vous salue bien.



dimanche 6 novembre 2005

Charbon de terre

Jusqu'au dix-neuvième siècle, lorsque l'on parle de charbon, c'est de charbon de bois qu'il s'agit. D'ailleurs, lorsque l'on commence à rationaliser l'exploitation forestière, c'est essentiellement en vue de la production de charbon : on exploite le bois en taillis, c'est à dire en coupant au bout d'une quinzaine d'années et sans se préoccuper de dessoucher. La marine impose seulement le ballivage dans les forêts domaniales : les forestiers marquent un certain nombre de troncs dans chaque parcelle qui seront épargnés à la coupe et continuent à pousser - on obtient alors le taillis sous futaie, une sorte de forêt à deux étages. Mais l'essentiel du bois coupé vient du taillis et donne des bûches d'une dizaine de centimètres de diamètre que l'on appelle, précisément, des charbonnettes. Les charbonniers les assemblent en meule dans une clairière, les recouvrent partiellement de terre et y mettent le feu. La lente combustion anaérobie du bois laisse subsister le charbon, c'est-à-dire du carbone à peu près pur.

Toute la métallurgie d'alors repose essentiellement sur le charbon de bois ; il est indispensable dans les hauts fourneaux mais aussi à toutes les étapes de la réduction du plomb et du cuivre. Le seul cas où l'on utilise des bûches, c'est pour extraire l'argent du plomb argentifère dans les grandes coupelles - et encore, on finit par trouver plus efficace d'utiliser une chaufferie au charbon. Quant au forgeron ou au maréchal-ferrand de village, ils seraient bien en peine d'obtenir au feu de bûche les températures dont ils ont besoin.


Puit de mine à Rochamp, Haute-Saône, juillet 2005.

En France où l'on a des forêts en grandes quantités, on se satisfait de cette situation. En Angleterre, beaucoup moins boisée, c'est plus délicat - d'autant que les charbonniers britanniques n'importent que vers 1740 les méthodes de leurs homologues français, beaucoup plus efficaces. Comme en plus il n'y a qu'à se baisser pour trouver de la houille, pourquoi se priver ? Alors, on utilise d'abord ce charbon (charbon de terre en français, pittcoal en Anglais) pour se chauffer, au poêle car une cheminée classique serait vite trop goudronnée pour être utilisable. Le maréchal-ferrand et le forgeron s'y mettent vite, ainsi que les saulniers, vu qu'évaporer l'eau de mer au soleil, quand on est du côté de Newcastle, c'est pas forcément gagné.

Mais pour la métallurgie, le charbon de bois reste irremplaçable : trop bitumineux, le charbon de terre boucherait les fours métallurgiques ; et surtout, il contient une forte quantité de souffre, et quand on réduit du minerai, on veut en ôter le souffre s'il y en a, surtout pas en rajouter : le résultat serait inutilisable.

Heureusement, les Anglais boivent, comme chacun sait, de grandes quantités de bière. Or, pour faire de la bière, il faut torréfier le malt, et faire ça au charbon de bois devenait coûteux. Au charbon de terre, c'est catastrophique, pour la même raison qu'en métallurgie : le client ne souhaite pas particulièrement que sa bière sente le souffre. Mais les brasseurs sont des gens de ressource : ils ont l'idée de torréfier le charbon de terre lui-même pour le débarasser de ses goudrons et de son souffre. Ce charbon cuit (cooked), c'est, vous l'avez deviné, le coke.

En 1709, un maître de forge du Shropshire, Abraham Darby, qui fut apprenti brasseur, a l'idée de remplacer le charbon de bois par le coke, et ça marche. Enfin à peu près, mais ceci est une autre histoire. Le charbon de terre est prêt à devenir la source d'énergie de la révolution industrielle.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 3 août 2005

km2267 : Ronchamp (Haute-Saône)

Pour en finir avec le voyage en Italie, il me semble judicieux de revenir en France, justement. Rappelez-vous la fin du grand blond avec une chaussure jaune : « Quand il reviendra - car il reviendra forcément... »

C'était je crois la première fois que je mettais mon nez dans ce département rural de l'Est de la France. Je suis un Français de l'Ouest : déposez-moi n'importe où à l'ouest d'un angle Dieppe - Paris - Bordeaux et je me sentirai un peu chez moi, si je n'y ai pas effectivement habité. De l'autre côté de cette ligne, il y a plein de coins sympas, mais ça me reste un peu étranger. Bref, la Franche-Comté, c'est une région dont je présume qu'elle doit avoir de nombreux agréments, mais c'est vraiment l'inconnu, sans compter que c'est un peu trop loin de la mer pour moi.

Avisés que nous sommes, nous voulions éviter de prendre l'autoroute qui redescend vers Beaune et avions donc pris la nationale (elle l'est encore, pour le moment) de Belfort à Langres. Et comme je copilotais sur ce tronçon je suis tombé en regardant la carte sur le village de Ronchamp, d'où le tilt : c'est là qu'est la chapelle Notre-Dame-du-Haut, œuvre majeure du Corbusier. Les photos que j'en avais vues ne m'avaient jamais entièrement convaincu. Mais, tout de même, pour un ou deux kilomètres, ce serait dommage de ne pas vérifier sur pièces.

On quite donc la nationale à la sortie du gros village de Ronchamp ; on passe sous la voie ferrée Paris-Bâle, dont la proximité n'est pas une surprise lorsque de Bâle on roule vers Paris. On serpente dans les bois à flanc de côte ; on passe une petite mine de charbon transformée en musée, avec sa petite rame de wagons Decauville en expo ; on arrive à un parking surdimensionné et, après avoir acquitté une modique entrée, on termine de monter à pied. Et voilà : on se retrouve sur le cul. C'est vraiment magnifique - ce n'est pas parce qu'en copiant ce modèle on a fait des dizaines d'églises au mieux médiocres (et au pire celle de Royan) que celle-ci doit être mise dans le même sac. C'est un des lieux où le Corbusier a fait jouer avec le plus de virtuosité ses principes de base : l'adéquation avec le milieu, le jeu sur la grammaire spatiale des édifices traditionnels et, surtout, la lumière. Il s'agit d'une œuvre tardive (années 50), à une époque où la question de la lumière est la seule qui le préoccupe vraiment. L'architecture comme jeu des volumes sous une lumière changeante...


La chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp, 13 juillet 2005.

Ce toit par exemple, qu'on a mal imité un peu partout dans les années 60 : il n'a d'intérêt que par le fait que, dans l'orientation précise qui est la sienne, il est secondé par l'ombre qu'il projette sur la courbe de la façade sud. Faites pivoter l'ensemble de 90° et ça n'est plus qu'une masse de béton sans le moindre intérêt. L'intérieur est tout aussi magistral, reprenant tous les termes de l'architecture religieuse occidentale mais en produisant un espace totalement neuf et parfaitement harmonieux. Et là encore, c'est la lumière qui est le personnage principal. Une très, très belle leçon d'architecture - aux antipodes de ces bâtiments formidables sur plans ou en maquette et qui, une fois sortis de terre, tombent complètement à plat. Et les bois et coteaux de Franche-Comté sont là, en face du tertre, étendant l'harmonie bien au delà des murs.

Bref : on a plutôt aimé.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 1 juillet 2007

Dolmen

Continuons la promenade dans ma petite photothèque. Hier, c'était une estacade de bois dans une vallée d'Indre-et-Loire ; aujourd'hui, du béton armé sur une colline de Haute-Saône. Logique, non ?


La chapelle Notre-Dame-du-haut à Ronchamp (Haute-Saône), 13 juillet 2005.

Je l'avais dit à l'époque : j'aime ce bâtiment. Autant l'église Notre-Dame de Royan, qui date de la même époque, est une abomination, autant cette réalisation-là est une réussite : n'est pas Le Corbusier qui veut. J'ajoute que, contrairement à de nombreuses réalisations plus récentes dont l'esthétique est d'avantage concue pour la couverture d'Archtecture Aujourd'hui que pour le visiteur ou l'usager, ce bâtiment-ci est plus beau en vrai qu'en photo.

Ça n'empêche pas une certaine incongruité : l'emplacement de la chapelle avait été choisi pour sa proximité des mines de houille qui faisait de ce petit coin de Franche-Comté, entre Lure et Giromagny, un mix bien particulier de ruralité et d'industrie minière. Le projet est rempli des espoirs de refondation du catholicisme qui caractérisent les années cinquante et soixante, avec l'ouverture sur le monde ouvrier justement, la place faite au cérémonies en plein air, etc. Que reste-t-il de tout cela ? Rien, ou pas grand chose. L'Église catholique, ayant sacrifié les formes liturgiques sur l'autel de la modernité, est tout naturellement entrée en réaction sur le fond ; elle enn est toujours là. Quant aux mines de charbon, voilà bien longtemps qu'elles ont fermé.

Il en reste un édifice très beau et très inutile, comme un dolmen du XXe siècle. Ça tombe bien, j'aime bien les dolmens.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 24 juin 2007

Drôle d'oiseau

En cette période de l'année, les grèbes nagent mais ne volent guère. On repère par contre dans le ciel du Hurepoix de bien étranges volatiles - pas de ceux dont les dépouilles bavaroises défraient la chronique, toutefois.


Au dessus de l'étang de Saclay, mardi dernier.

Le week end s'achève. Je l'aurai passé tout entier à tenter de me transformer en crapaud. On ne dirait pas, mais c'est très fatiguant, comme passe-temps. Je rassure les âmes sensible : à l'heure où je vous parle, cette transformation est extrêmement partielle. Mais on y travaille.

Le Plume vous salue bien.



samedi 23 juin 2007

Coin coin

Aujourd'hui, pas grand chose. Vanné, bon à rien - tout juste réussi à aller récupérer un rouleau de photo au labo et à faire deux ou trois courses. Sinon : essayer de récuperer, jambes en coton et cerveau en sauce blanche. Un pauvre canard, tiens.


Grèbe huppé sur l'étang de Saclay, mardi dernier.

Coïncidence curieuse : la moitié Ouest de l'étang est une réserve ornithologique mais c'est sur l'autre moitié que l'on voyait grèbes et foulques l'autre jour. Pas fichus de lire une carte, ces volatiles.

Et : Oui, je sais, les grèbes ne font pas plus « coin coin » que vous et moi - sans doute moins que moi, d'ailleurs.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 22 juin 2007

À la pêche au son

Ce n'est pas parce que je ne célèbre pas la fête de la musique que je n'en écoute pas ; ce n'est pas parce que j'écoute à l'occasion une sonate de Schubert que je ne me délecte pas de vieille pop de derrière les fagots.

Un sport que j'aime bien : aller à la pèche aux vieux tubes des années 80 - de préférence ceux que je connaissais par cœur ou presque sans en connaître le titre ou l'interprète...


Étang de Saclay, mardi dernier.

Parmi les trouvailles du jour : Who Can It Be Now, par Men at Work, Jump de Van Halen, Take My Breath Away par Berlin, Call Me (Blondie), Bette Davis Eyes (Kim Carnes)...

Il y a aussi les tempo hip hop d'Herbie Hancock dans Rock It, la rengaine entêtante de Pop Corn, les rhapsodies déjantées de Falco (Rock Me Amadeus, Der Komissar)... Et bien sûr, un vrai fils des Eighties se doit de se rappeler la petite bande dessinée qui ornait le dos de la pochette du 45t de Kim Wilde, Cambodia.

Ce soir, c'était soirée discomobile chez les Plume !

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : Daniel Balavoine, Lipstick polychrome.



mercredi 20 juin 2007

Pierre en fleur

L'étang de Saclay est coupé par unne chaussée en deux moitiées plus ou moins égale, chaussée qu'emprunte la route nationale 448 qui relie Versaille à Orsay, via le carrefour du Christ de Saclay, qui forme le centre de ce petit désert francilien. Au sommet de cette chaussée, une construction dont il faudrait savoir l'histoire et la fonction - une sorte de moulin sans doute.

À droite de la route en venant de Saclay, face à la petite maison susdite, un petit promontoire en pierre de taille. Accrochées à la paroi, des petites fleurs mauves et blanches, qui se détachent contre l'eau vertes quelques mètres plus bas.


Étang de Saclay, hier après-midi.

Si je devais me donner une raison pour faire de la photo, c'est que ça me donne prétexte à m'arrêter au bord d'une route nationale et à contempler des fleurs minuscules et sans doute banales.

Tout autre regard : je retrouve un livre que j'avais lu en bibliothèque il y a longtemps déjà - c'était à l'ancienne bibliothèque nationale, rue Richelieu : La Vieillesse d'Alexandre, essai sur quelques états du vers français récent, de Jacques Roubaud, publié en 1978 chez Maspéro. Depuis cette lecture j'avais regretté que ce livre ne soit plus édité, ignorant qu'en 2000 les éditions Ivrea avaient comblé cette lacune. Il s'agit d'un panorama de la poésie française depuis 1870 du point de vue de la métrique, et de ce point de vue seulement. Pas parce qu'il est le seul qui compte, mais pour combler un manque face à la dictature de l'affect qui régit la perception usuelle de la poésie aujourd'hui.

Rien à voir justement avec l'alexandrin dont il est principalement question dans ce bouquin (rien ? À voir !) - un poème de Rimbaud que j'aime depuis longtemps.

On a faim dans la chambrée -
C’est vrai...
Émanations, explosions,
Un génie : Je suis le gruère !
Lefèbvre : Keller !
Le génie : Je suis le Brie !
Les soldats coupent sur leur pain :
C’est la vie !
Le génie : - Je suis le Roquefort !
- Ça s’ra not’ mort...
- Je suis le gruère
Et le brie... etc...
 
VALSE  
On nous a joints, Lefebvre et moi... etc...

Le Plume vous salue bien.



mardi 19 juin 2007

Pastorale

C'était quelque part en Ile-de-France - entre le réacteur expérimental du CEA et le centre d'essais des propulseurs de l'armée. Là, près d'une ancienne ferme, les blés presque mûrs ondulent avec le vent.


Ferme d'Origny, Saclay, cet après-midi.

Un peu plus loin, sur l'étang, grèbes huppés et foulques nagent en famille. J'ai mes appareils photos, un peu de temps entre une formation sur des équipements wifi et le retour au boulot : photos, photos !

Retour pénible : embouteillages sous un ciel de plomb. Et ce soir, alors que j'étais ressorti chercher quelques victuailles, la pluie, en gouttes énormes, comme ces orages du soir en Afrique de l'Ouest - l'orage qui en quelques minutes remplissait d'eau la cour de l'école de Ségou où nous logions.

J'espère que sur le plateau de Saclay l'orage n'a pas fait verser le blé.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 4 juillet 2007

Canard (temps de)

Temps de canard, temps de canard... Et les foulques ? Et les poules d'eau ? Et les grèbes ? Sans parler des plongeons, des oies, et de tous les échassiers. Eux aussi, ça leur convient plutôt bien, cette météo. Même si, avec ce froid, une mauvaise grippe est vite arrivée, quand on est aviaire.


Une famille de foulques, étang de Saclay, 19 juin 2007.

À part ça, cet été ne se présente pas si mal - au cas où il y ait un été un de ces jours, je veux dire.

Le Plume vous salue bien.



mardi 10 juillet 2007

Avec des fleurs

Petit dicton pour ce blog : si vous ne savez pas quoi dire, dites-le avec des fleurs.


Étang de Saclay, 19 juin 2007.

Au fait, y a-t-il un botaniste dans la salle ? Je ne sais pas du tout ce que c'est que ces fleurs-là !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 18 juillet 2007

Fin d'année

Les années se finissent en juin, juillet - les enfants des écoles le savent bien. Même si à tout instant il y a quelque chose qui commence et quelque chose qui finit...


Avant la moisson : plateau de Saclay, 19 juin dernier.

La moisson est faite maintenant ; Messidor se termine, bientôt Thermidor. Et toujours les coquelicots.

Le Plume vous salut bien.

Une note à lire en écoutant : Erik Satie, Gymnopédies.



jeudi 26 juillet 2007

Navigation palustre

Avec tout ça, je risque de naviguer peu cette année. Ou alors, il faudrait que je planque le bateau dans les roseaux de l'étang de Saclay, comme celui-ci :


Un croiseur habitable, sans son mât, derrière le Centre d'étude des propulseurs, juin 2007.

D'un autre côté, sans quille relevable, je risque de ne pas aller bien loi... Quant aux régates de dériveur sur l'étang de Créteil, j'ai pratiqué ça naguère, mais on s'en lasse assez vite...

Vivement j'en ai fini de mon mémoire, tiens ! Histoire de passer à autre chose.

Le Plume vous salue bien.