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Des photos et des jours

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jeudi 7 juillet 2005

Ma campagne d'Italie

Se rendre en Italie par voie de terre, c'est suivre une route chargée d'histoire, d'histoire-batailles : des siècles de rêves italiens du pouvoir français, des derniers capétiens à Bonaparte.

Ça commence, comme il ce doit, par une traversée des Alpes. On n'est pas forcé de sortir de Paris par la place et la porte d'Italie (je suis passé par Denfert sous une pluie battante) mais ensuite il faut bien traverser la Bourgogne avant de sentir, du Beaujolais aux confins du Dauphiné, le paysage se refermer peu à peu avant d'aboutir, passé Grenoble, dans les obscures valées où sévissait naguère le divin Marquis et certains de ses plus sinistres personages.

Parfois, au détour d'une route impossible, on tombe sur une retenue d'eau où se reflète la lumière d'un ciel tumultueux :


Barrage du Chambon, Isère (ou est-ce déjà les Hautes-Alpes),km680, lundi 4 juillet 2005 vers 19h.

Ensuite ce sont les cols : le Lautaret et son herbe encore jaune de la récente fonte des neiges, puis le Montgenêvre après une escale, comme vous le savez, dans la presque italienne Briançon - le tout avec, en complément de la sauvagerie des paysages de haute montagne, des dizaines de semi-remorques en guise de dragons, qui préfèrent une amende somme toute modeste à l'attente pour passer l'unique tunnel alpin en service...

Après, ce sera la descente vers le Piémont, mais ça, ce sera pour une autre entrée.

Le Plume vous salue bien depuis les hauteurs de Rapallo.

P.S. : par pitié, permettez-moi d'ignorer encore quelque jours la folie meurtrière des hommes...



jeudi 20 octobre 2005

Brumes

Aujourd'hui brumes matinales persistant jusqu'en soirée. Dans mon crâne en tout cas.


L'autoroute A48 près de Grenoble par temps de pluie, le 4 juillet 2005.

Vais me pieuter moi. Deux dafalgan et au lit.

Le Plume vous salue bien.



samedi 22 mai 2004

En réponse à la demande populaire...

...et malgré la fraîcheur de l'air ce matin, le retour des glaçons.

Ici, le passage au nord de l'Arve Prinsen Eijland, une île longiligne proche de l'Eqip Sermia (cf. ma photo de l'autre jour). C'était pas complètement gagné à l'avance qu'on puisse passer, mais finalement, pas de problème.

Eclairage de fin de journée, ce qui début août par 70° degrés nord veut dire tard le soir..

Pour une meilleure compréhension de ces photos, voir les cartes tirées du bouquin de de Cayeux dans la rubrique "histoire de dire" !

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 19 novembre 2006

Détour nordique

Hasard de mes archives photographiques : pour aller un peu à l'Est, on se déplace nettement au Nord. Une plage, toujours, mais ce n'est pas tout à fait le même genre.


Arve Prinsen Eijland, Groenland, août 1993.

Une plage de gros galets ; derrière, des cabanes de chasseurs - on vient par là en été de la ville voisine chasser le phoque dans les détroits et le fjords des environs. Un bon coin, semble-t-il.

De l'autre côté des cabanes, les fragments d'icebergs, venus directement du grand glacier Eqip Sermia, fondent doucement au pâle soleil de l'été arctique.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : pas de carte assez détaillée de ce coin pour une entrée cartographique - j'en ai commandé une, je vous en montrerai un morceau quand elle sera arrivée. En attendant, vous avez droit au centre de Washington, D.C. : plus à l'Est, mais plus au Sud.



mercredi 14 septembre 2005

À la fenêtre (les p'tits bateaux, 7)

Une ligne maritime régulière de transport de passagers, c'est comme un train : on a tout le temps de regarder par la fenêtre. C'est le cas si l'on emprunte le M/S Sarpik Ittuk, des Arctic Umiaq Lines (qui d'ailleurs ne devaient pas s'appeler comme ça à l'époque), qui parcours la côte groenlandaise en desservant les villes et les principaux villages qui s'y trouvent. Bien sûr, on ne risque pas de voir des vaches qui regardent passer le train :


par la fenêtre du Sarpik Ittuk, fin août 1993.

Ce bateau, c'était la première étape du retour après un voyage quelque peu mouvementé. Retour vers quoi ? Vers les incertitudes d'une vie adulte qui n'arrivait pas à démarrer - elle a pris un tournant favorable peu après mais je ne pouvais bien sûr pas le savoir. C'était, au bout du compte, la continuation d'une longue série de départs, sans qu'il y ait d'arrivée en vue. Point positif : j'avais évité un nauffrage réel sur le bateau précédent, nettement moins adapté que celui-ci à la navigation dans la région et qui avait par conséquent été victime d'une sérieuse voie d'eau. Je n'avais pas apprécié à l'époque la portée métaphorique de ces événements et c'est sans doute tant mieux.

À partir de là, tout était à reconstruire. Ça a pris du temps, beaucoup de temps ; sans doute est-on encore loin du compte - mais tout de même, il y a eu du chemin de fait.

Le Plume vous salue bien.



lundi 27 juin 2005

Sortons les glaçons

Par le temps qu'il fait, quelques glaçons, ça s'impose. Pas trop, juste histoire de raffraîchir un peu...


En descendant le détroit de Davis, Groenland, août 1993, dix heure du soir environ.

Ce petit glaçon, juste sous la poulie de bastaque et qui fond doucement au soleil boréal, dérivait tranquilement vers le sud. Quelques dizaines de mètres de long, sans doute ; peut-être un peu plus : avec le contre-jour, diffficile d'évaluer les distances. Nous le dépassions, route au sud-ouest, vers la suite des événements.

Un jour peut-être je retournerai naviguer dans ce coin - qui sait, sur ma propre coque ? Il y a en mer des moments comme ça, qui gomment les coups de vents, le pain rassis et les bottes humides...

Le Plume vous salue bien.



samedi 19 novembre 2005

Aglagla

Comme disait le vieux marin de Gotlib dans un vieux Rubrique-à-brac (ou était-ce un Truc-en-vrac ?) « j'l'avions bien dit que ça allait fraîchir ! »


Plutôt frisquet pour un dix août : détroit de Davis, Groenland, août 1993.

En plus de la météo, deux rencontres avec le Grand Nord aujourd'hui : discussion fort intéressante avec une étudiante qui étudie les baleiniers basques su la côte du Labrador au XVIème siècle ce matin et une émission de télévision un petit peu décevante sur le passage du Nord-Ouest ce soir. Pas facile de rendre l'ambiance très particulière de ces coins-là.

Côté soleil : la Madame est rentrée ce soir d'un raid express à Perpignan, avec une cargaison d'huiles en direct du marché aux olives. Du coup, il fait nettement moins froid.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 3 juin 2007

Voyage d'été

Quand on a une correspondance entre deux avions, on prend rarement le temps d'aller faire de la marche autour de l'aéroport. À Detroit, ça se comprend ; dans d'autres coins, ça peut valoir la peine.


Les environs de l'aéroport de Kangerlussuaq/Sondre Strömfjord, Groenland, été 1993.

J'avais le temps, il faut dire : douze heures entre le jet qui m'amenait de Copenhague et l'avion à hélice des lignes intérieures qui devait me conduire à ma destination. Et les journées sont longues, en été, à ces lattitudes. Alors, petite marche dans les collines qui dominent le fjord, à la lisière de nulle part. En amont, les rivières déboulent de l'inlandsis tout proche qui illumine les nuages. En aval, 170 km de bras de mer pour rejoindre la baie de Baffin...

Le Plume vous salue bien.



lundi 7 mars 2005

Vu du ciel

Alors que mon P.C. est en pleine crisede virus, je me raffraîchis rapidement les méninges avec une petite photo d'un de mes paysages préférés, le Groenland vu du ciel :


le Sud-Est du Groenland, vol UA943 Paris-Chicago, 7 août 2004.

Au risque de me tordre le cou et de me coucher sur les genoux de mon voisin, c'est un spectacle que je ne rate pas, dès lors qu'un avion me fait passer par ses régions (ce qui est le cas de tous les vols au départ de l'Europe et à destination de l'ouest ou du middle-ouest américain).

Tout ceci n'ayant bien sûr rien à voir avec le temps précieux que je perds ces derniers temps à jouer à Flight Simulator. Ou disons que ceci est une conséquence de cela.

De toute façon, ce soir, l'informatique a décidé de me faire perdre mon temps autrement. Groumpf.

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 10 décembre 2006

Rivages arctiques

Un vendredi crevant, un samedi épouvantable, un dimanche à tenter de refaire surface... J'ai au moins réussi à remettre en état notre installation électrique, merci Monsieur BHV d'avoir ouvert aujourd'hui.

Résultat, pas de blog hier, pas d'entrée historique vendredi, et pas d'entrée cartographique ce soir. Top vanné. En échange, une illustration de l'entrée cartographique de la semaine dernière :


La côte sud du Groenland aux environs de Julianhåb, fin août 1993.

C'était des journées en suspension, à bord du ferry MS Sarpik Ittuk, de la compagnie de navigation côtière groenlandaise - principal moyen de transport, en été, dans ce pays dont la surface habitable se réduit à une longue bande côtière. En suspension, entre un quasi-nauffrage et le retour vers un avenir qui se dérobait.

Il y a eu du chemin de parcouru, depuis. Et c'est tant mieux.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 19 mai 2004

Encore des glaçons ?

Même température -- même tarif, même punition.

Toujours août 1993, toujours le Groënland, toujours à bord de Nozas Sklaz, vaillant armagnac mauve (enfin, il est resté vaillant jusqu'à ce qu'il y ait un trou dedans, mais ça c'est produit 10 jours plus tard). Ici, dans l'Isfjord (le fjord glacé quoi) d'Illulissat, anciennement Jakobshavn, le plus gros fournisseur d'icebergs de l'hémisphère nord. Navigation déconseillée. Mais bon, par calme plat...

Le Plume vous salue bien.


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mardi 8 mars 2005

Un peu plus bas, le ciel

Pour compléter l'entrée d'hier, une vue de la côte groenlandaise opposée (nord-ouest donc, enfin, plutôt ouest, somme toute : on n'est pas à Thulé, non plus) ; vue du ciel aussi, mais moins haut. Les De Havilland Dash-7 de la compagnie Grønlandsfly sont des quadrimoteurs à hélices étudiés pour décoller et aterrir sur des pistes qui seraient beaucoup trop courtes pour des appareils de même taille ; par contre, du coup, ils volent pas bien haut.


L'Ilulissat Isfjord vu d'un DHC-7 de la Grønlandsfly, 4 août 1993.

Tant mieux : ça permets d'apprécier les paysages hallucinants des marges de la calotte glaciaire et, juste avant l'arrivée à Ilulissat/Jakobshåvn (*), le survol de l'Isfjord, le plus gros producteur d'icebergs de l'hémisphère nord. Pour donner l'échelle, il fait plusieurs kilomètres à son point le plus étroit. J'avais dû vous montrer quelques photo du même endroit prises au niveau de la mer, non ?

Sinon, le temps se réchauffe, ne trouvez-vous pas ?

Le Plume vous salue bien.

(*) car si les noms de lieux danois avaient déjà été remplacés par des noms groenlandais, ce n'était pas encore clair pour les systèmes de réservations aériennes. D'où flottement, à l'aéroport de Sondre Strømfjord, ou plutôt Kangerlussuaq : mon billet était pour Jakobshåvn mais mon avion était pour Ilulissat...


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mercredi 29 juin 2005

La partie immergée de l'iceberg

Proverbialement cachée mais bien visible sur cette photo :


Dans l'Isfjord d'Ilulissat/Jakobshåvn.

On voit très bien, en bleu plus clair, un petit éperon de glace vicelard qui dépasse sur la gauche. On distingue aussi une ligne de pêche, amarrée à une sorte de bosse près du bord droit de la photo et qui plonge dans l'eau de l'autre côté. Comme quoi, ce n'est pas si dangereux, ces glaçons, on peut grimper dessus si on veut... D'un autre côté, il y beaucoup de veuves de pêcheurs dans les villes groenlandaises.

Ce qu'on voit moins bien, c'est la limite entre la glace et le ciel : si l'on excepte les maisons multicolores, importées du Danemark, le Groenland est souvent un monde en noir et blanc, et en nuances de gris. Même si la glace elle-même a des teintes bien plus variées qu'on l'imagine : bleu pour les eaux de fonte superficielle qui ont regelé par la suite, toute les nuances de gris et de rouge lorsque la glace est teintée par la poussière amenée par le vent, carrément noire pour la glace de moraine saturée de sédiments... De la couleur là où on l'attend le moins.

Le Plume vous salue bien.



lundi 12 septembre 2005

Les p'tits bateaux, 6 ou « Pourquoi pas ? »

Cette série pourrait continuer indéfiniment - je crois avoir un nombre de bateaux, navires et autres embarcations plutôt conséquent dans mes archives. Mais cette rubrique ne s'appelle pas le bateau du jour ; il y en aura encore un ou deux dans cette série, histoire toujours d'oublier la rentrée, puis nous passerons à autre chose. Il est vrai que, n'ayant pris pratiquement aucunes photos pendant ces trois dernières semaines, je n'ai pas beaucoup de nouveautés à montrer... Là encore, c'est une question de réadaptation - sans compter les questions d'éclairage, bien sûr.

Il n'aura échappé à aucun de mes lecteurs que je n'ai jamais défini la nature de ce blog (ou plutôt de cette rubrique) autrement que par sa contrainte initiale : une note par jour illustrée d'une photo de mon cru. Est-ce un blog de photographies ? Est-ce un journal personnel illustré ? Je n'ai pas de réponse à ça, bien sûr. Ceci dit, même si j'aime les belles images et que je suis particulièrement content lorsque par extraordinaire j'arrive à en produire, j'aime à croire que l'objet de ce blog n'est pas les photos que j'y affichent, ni bien sûr leur auteur, mais ce qu'elles montrent - le plus de choses possibles, le plus de lieux possibles. Parce que, comme disait l'explorateur Charcot, « il faut aller voir, aller voir, aller voir. »


Groenland, Ilulissat Isfjord, août 1993.

Sur ce j'arrête là l'introspection pour me préparer à une douche raffraîchissante sur la route du retour.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 30 mai 2007

En long

Pour
changer
une entrée
toute en longueur
et qui ne nous réchauffe pas.


Ilulissat Isfjord,
Groenland,
été 1993.

Le Plume vous salue bien.



samedi 26 juin 2004

A propos d'un documentaire-catastrophe diffusé hier soir

...et ce n'est pas du foot que je parle, mais d'un documentaire anglais mal fichu de 90 (longues) minutes intitulé "coup de froid sur l'Europe" (je crois) et diffusé sur la 2ème chaîne en fin de soirée. En plus de m'avoir cassé les bottes avec ses images grandiloquentes et sa réalisation digne du club vidéo de la MJC du coin, il m'a laissé extrêmement perplexe du point de vue scientifique. Je ne peux donc que vous faire part de ma perplexité, en espérant que tous les climatologues et océanographes qui me lisent (ha!) pourront m'aider à y voir clair.

Je résume l'argument :

Et là, j'avoue que je ne suis plus, pour plusieurs raisons : d'abord, sur l'apport d'eau douce. Il suffit de regarder une carte pour se rendre compte que la quasi-totalité des écoulements d'eau douce issus d'une diminution de l'inlandsis groënlandais s'écoulerait vers l'ouest, la côte est du Groënland étant bordée presque partout d'une sorte de cordillière. D'ailleurs, l'exemple pris pour montrer l'accélération des emissions d'eau douce est celui du glacier de Jakobshavn (on dit Illulissat maintenant, M. le réalisateur), situé à peu près au milieu de la côte ouest. Et un courant froid peu salé descendant de la côte ouest du Groënland par le détroit de Davis, ça s'appelle le courant de Terre-Neuve et ça n'a rien de nouveau.

De même, les grands fleuves sibériens : tous trois (Ob, Iénnissei et Léna) se jettent dans l'Arctique à l'est de la Nouvelle Zemble. Or, les courants marins dans l'arctique allant plutôt à ma connaissance d'ouest en est, je ne vois pas plus de raison pour que cette eau arrive en mer de Norvège plutôt que n'importe où ailleurs.

Mais ce n'est pas là qu'est mon principal problème. Une des bases de l'océanographie, c'est que les masses d'eau se mélangent très peu, surtout si leur propriétés physico-chimiques sont éloignées. Par conséquent, à supposer qu'arrivent dans le Nord-Ouest de l'Atlantique des masses d'eau froide et faiblement salée, succeptibles de faire baisser la salinité moyenne de l'ensemble, on les voit mal se mélanger avec les eaux du Gulf Stream au propriétés opposées. Au contraire, elles tendraient à passer au dessus du Gulf Stream, renfoçant l'enfincement -- ou, si l'on préfère, le Gulf Stream, arrivant dans un "milieu" encore moins salé qu'avant, "perdrait pied" encore plus vite. L'enfoncement des eaux du Gulf Stream en mer de Norvège ne serait pas ralenti, voir stoppé, mais au contraire accéléré...

Deux possibilités : Je n'ai rien compris, soit à leurs arguments, soit aux grands principes de la dynamique des océans ; ou alors, ce documentaire est une vaste foutaise. Y a-t-il un océanographe dans la salle ?


Un glacier dans la région de l'Eqe, proche de l'Eqip Sermia, août 1993.
Noter le recul visible de cette langue de glace issue directement de l'Inlandsis, qui commence juste à gauche de la photo.
Cf. cartes de la région issues du bouquin de Cayeux dans ma rubrique "histoire de dire", 22 mai 2004. Il s'agit, je pense, de la pointe de glace sur laquelle est écrit "camp 2" sur la troisième carte.

Je sais, par rapport à la photo d'hier, on change d'ambiance, gaffe au choc thermique. Ceci dit, je cous rassure : le Groënland en août, côté climat, c'est plus proche de la banlieue de Quimper un dimanche de janvier (comme dirait Léandri) que du pôle sud à la mauvaise saison.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 28 janvier 2006

Hivernal

Attention, ceci n'est pas un scoop : à nos latitudes, en hiver, il arrive qu'il fasse froid. À en croire la radio et la télévision, ce serait pratiquement inouï... Bon, d'un autre côté, ce sont les mêmes qui avaient l'air d'être surpris par la prévisible victoire du Hamas aux élections palestiniennes - quand en on est là, finalement, quoi de plus naturel que de faire un événement de ce qu'il neige en janvier.

Cette introduction pour arriver à une photo plutôt glaciale elle aussi, bien que prise aux environs du quinze août. Et pas dans l'hémisphère sud, non, loin de là...


Les confins de l'inlandsis groenlandais, août 1993.

Étrange paysage que celui des moraines de la calotte glaciaire : les débris de roche sont noirs comme l'encre, la glace est blanche, avec toutes les nuances de gris - pratiquement pas la moindre couleur. De l'autre côté de la limite, avant la glace, on est dans les bruyères et les schistes cryoclastés, avec toutes les nuances de vert, de brun, d'ocre, de mauve. Et là, d'un seul coup, on est transporté dans un monde en noir et blanc. Et si l'on avançait un peu, au delà de cette frange bicolore, il n'y aurait plus que le blanc, sur des centaines et des centaines de kilomètres.

Mais nous n'avons pas été plus loin, bien sûr, n'ayant ni l'expérience, ni l'équipement nécessaire. Et la dizaine de kilomètres de terrain montagneux qu'il fallait faire pour retourner au bateau était déjà bien suffisante.

Tout ça ne nous réchauffe pas, en tout cas !

Le Plume vous salue bien.



mardi 6 mars 2007

Année polaire

À partir de jeudi, dans le bel amphithéatre du Muséum d'histoire naturel, un colloque plutôt prometteur sur les sociétés arctiques, dans le cadre de l'année polaire internationale. C'est présidé par Malaurie et organisé par un copain, c'est dire à quel point c'est prometteur.


Un petit lac de fonte à la lisière de la calotte glaciaire, Groenland, août 1993.

Je vais y aller, au moins un petit peu. J'ai toujours un petit bout de Groenland dans la tête.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 28 novembre 2004

Points cardinaux 1 : Nord

Etant donné que ce dimanche a vu la réalisation intégrale du programme dont je parlais hier (à savoir, rien), je ne suis pas parti sur mon vélo en safari photo comme je l'avais envisagé dans un moment de folie ce matin. Alors du coup, je commence une série dominicale des points cardinaux : des lieux où j'ai été trainer mes guêtres, aux quatre coins.

Côté Nord, ce serait le glacier Eqip Sermia, sur la côte ouest du Groenland, où l'Inlandsis est tout près de la mer, un petit bras de mer qui donne sur la baie de Disko.


69°40' N, 50°20'W, Groenland, août 1993.

La luminosité blanche du ciel, c'est la lumière qui se réfléchit sur la calotte glaciaire. Elle commence juste en haut du glacier pour aller jusqu'aux montagnes de la côte est.

Curieux pays, qui vit sur quelques kilomètres de large, entre la glace invivable et une mer très peu hospitalière -- enfin, l'été ; l'hiver, elle est gelée. Et des gens qui vivotent entre aide sociale et bière les jours de paye... Curieux pays, rude pays. J'y retournerais sûrement un jour.

A suivre : dimanche prochain, l'Ouest.

Le Plume vous salue bien.

Les points cardinaux :

  • Nord : 69°40', 50°20'W, Groenland, août 1993 (Eqip Sermia)


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mardi 18 mai 2004

Avec des glaçons ?

Bon. 35° dans le bureau dès le matin : il est temps de ressortir les photos du Groënland pour se raffraichir les idées... J'avais pris ces photos lors d'une navigation sur la côte ouest du Groënland avec un type qui semblait vouloir aller dans les eaux les plus inappropriées possible pour le type de bateau qui avait sa préférence, à savoir les plans Harlé en contrplaqué. Bateaux extrêmement marins certes, mais le contrplaqué n'est pas reconnu pour sa résistance au poinçonnement -- ennuyeux lorsque les eaux que l'on fréquentent sont susceptibles d'avoir pas mal de cailloux dans les lentilles...

Voilà : août 1993, dans l'Eqip Sermia, au nord de la baie de Disko, ancien point de départ des expéditions polaires françaises vers l'inlandsis tout proche (c'est lui qui produit cette luminosité blanche derrière le glacier).

Raffraichissant, non ?

le Plume vous salue bien.


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vendredi 25 février 2005

Une ville, ailleurs (mais pas beaucoup plus chaud)

Puisque le temps s'y prête, pourquoi ne pas vous emener au Groenland ? Le Groenland au mois d'août, rassurez-vous. Pendant les trois semaines que j'y ai passées, il n'a jamais gelé... Il n'aurait sans doute pas fallu attendre beaucoup plus, toutefois.

Je vous raconterais peut-être un jour ce voyage étrange dans ce pays qui ne l'est pas moins, à une période de ma vie passablement flottante. Mais là n'est pas mon sujet.

Fiskenæsset est une petite ville, un village plutôt, du sud-ouest du Groenland (environ 63° de lattitude nord). on a du mal à parler de village dans la mesure où ces petites villes groenlandaises sont largement artificielles, nées de la volonté danoise de rassembler la population là où elle pouvait être éduquée et soignée. Cela donne ces objets urbains étonnants, sans rues car sans voitures (qu'en ferait-on pendant l'hiver ?), sans guère de plan d'ensemble, entièrement construits en bois dans un pays où il n'y a pas un seul arbre.


Fiskenæsset (ou Qeqertarsuatsiaat), août 1993.

Certaines villes, un peu plus grandes, avaient une certaine vie, étaient même franchement sympathique : Sisimiut, plus au nord ; Paamiut, un peu plus au sud. Mais Fiskenæsset était positivement sinistre. Personne, nulle part, à part un adolescent plus ou moins autiste sur une balançoire... Peut-être le plus grand nombre était-il éparpillé dans les îles alentours, profitant de la fin de l'été pour aller à la chasse ou à la pêche... Mais à Paamiut, quand nous évoquions notre passage à Fiskenæsset, on levait les yeux au ciel : la ville avait semble-t-il mauvaise réputation.

Mais peut-être cette ambiance lourde venait-elle de nous : ambiance du bord, plombée par les soucis respectifs d'un équipage pourtant réduit au minimum, par les incompatibilités d'humeur, par la fatigue aussi.

Un ou deux jours plus tard, pendant l'étape suivante, surpris par un coup de vent dans un passage délicat, nous heurtons un growler, un petit bloc de glace flottant entre deux eaux. Voie d'eau importante(*), réparation de fortune, c'est après trois jours que nous rejoignons Paamiut, nos affaires trempées et le moral en berne. Mais ceci est une autre histoire.

Le Plume vous salue bien.

(*) Serait-ce la lecture du Lord Jim de Conrad qui me ramène à cet épisode ?


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samedi 10 mars 2007

Arctique

Le colloque organisé ces jours-ci par Jean Malaurie et Jan Borm (j'en parlais mardi dernier) avait un mérite : rappeler que l'arctique, ce n'est pas seulement des stations polaires, des expéditions scientifiques et des mesures météorologiques ; l'arctique, c'est aussi des gens - car l'homme est ainsi fait qu'il s'installe partout où la survie est possible, même si c'est de justesse.

À cette conférence, donc, des météoroloques, des géophysiciens, des biologistes ; mais aussi (« aussi », pas « à la place de ») des anthropologues, des éducateurs, des poètes. S'il y a un apport majeur de Jean Malaurie, c'est bien celui-là : venu au Groenland pour y étudier les talus d'éboulement et cartographier le plateau cambrien du Grand Nord groenlandais, il y a ajouté l'étude des peuples, des Inuit de l'extrême-Nord en particulier, ses « derniers rois de Thulé » - une étude dont le point de départ assumé est une profonde amitié.


Le navire Sarpik Ittuk, des lignes régulières groenlandaises, largue les amarres au port de Paamiut, fin août 1993.

Lors de mon séjour à Paamiut, un jeune Groenlandais avec qui j'avais sympathisé m'avait offert un tulapik, une petite statuette en ivoire de morse, portée en pendentif. J'étais fier de l'arborer aujourd'hui.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : comme ne le montrent pas les ombres portées, la photo a été prise en milieu de journée... Quant à la luminosité du ciel, elle ne vient pas d'un contre-jour, comme le montrent pour le coup les ombres des gens restés sur le quai, mais de la calotte glaciaire, à une vingtaine de kilomètre, et de ses prolongements vers la mer : l'iceblink.



lundi 5 décembre 2005

Tout cassé, encore...

C'est dingue, comme une élévation de quelques degrés de la température corporelle peut changer votre vision du monde, non ?


Trois photos en une, Monasterboice, County Louth, Ireland.

Bon, O.K., faut que j'arrête de me lamenter sur mon sort : je suis en bonne santé ; je me débrouille juste pour chopper tous les trucs qui passent en cette saison. Ou alors les chapatis d'hier soir étaient frelatés. Allez savoir.

Le Plume vous salue bien et retourne se coucher.



dimanche 3 décembre 2006

Europe, 7 : Western World

Réveil ce matin au son du vent - non pas dans les branches d'arbres mais dans les feuilles du lierre qui orne la fenêtre. Un bon coup de vent d'automne qui vient me rappeler fort opportunément que je n'ai pas encore trouvé moyen d'ajuster une fenêtre mal jointive... L'air atlantique m'incite à poursuivre cette séquence européenne en vous parlant d'Irlande.


Monasterboice, County Louth, Irlande, juillet 1992.

Cette photo date de mon unique voyage en Irlande, à l'été 1992, peu après la croisière ibérique dont je parlais hier : mes moyens photographiques étaient tout aussi déplorables. Un beau voyage. J'aime ce pays, et pas seulement les côtes sauvages de l'Ouest : les campagnes centrales, la côte un peu grise de la mer d'Irlande... Pas assez de temps consacré à Dublin ; d'après ce qu'on me dit, ce ne serait de toute façon pas le même Dublin aujourd'hui.

J'aime l'Irlande, sans pour autant faire dans l'irlandomanie. La plus célèbre pièce de Synge, The Playboy of the Western World, avait déclenché la fureur des nationalistes parce qu'elle n'était pas assez patriotique ; j'aime bien justement son ambivalence. Un pays plein d'ambiguités mais qui tout au moins a réussi à tourner le dos à la violence de sa naissance, et ce n'est pas le moindre de ses mérites - la comparaison avec l'Irlande du Nord est assez éclairante sur ce point. Un pays en mouvement, aussi, tout comme le Portugal dont on parlait hier.

Évidemment, question météo, il y a des gens qui préfèrent passer leur vacances au Portugal. Étonnant, non ? Pourtant, le climat irlandais est des plus tempérés, même s'il est vrai que les tempêtes d'automne dont je parlais au début s'y rencontrent dès la fin juillet.

À propos de climat : j'avais parlé, dans les débuts de ce weblog, de la théorie catastrophiste suivant laquelle la fonte des glaces polaires pourrait entraîner l'arrêt du Gulf Stream et ramener de ce fait le climat de nos régions à celui de Vladivostock - et donc le climat Irlandais à celui du Kamtchatka. Le documentaire télévisé qui exposait ça avait toutes les apparences du sérieux mais ne m'inspirait aucune confiance. Et j'avais raison, même si mes objections n'étaient pas les bonnes : un article dont la traduction française est parue dans Pour la Science montre de manière tout à fait convaincante que ce que nous nommons Gulf Stream (en fait la limite est de la circulation nord-atlantique) n'a qu'une influence très faible sur le climat. En terme d'échanges thermiques, ce qui est déterminant, ce sont les vents, et les masses d'air dominantes viennent chez nous du Sud-Ouest, qui jusqu'à nouvel ordre est plus au sud que nous. Eh oui : ces coups de vent, qui font tomber les feuilles et nous font greloter, font partie du système climatique qui nous dispense de froid sibérien. Étonnant, non ?

Le Plume vous salue bien.



mardi 22 mars 2005

Green Erin

Ce que c'est de prévoir à l'avance* : j'avais préparé une photo d'Irlande à bloguer pour la Saint Patrick (fête pour laquelle je n'ai pas d'intérêt particulier, c'était juste une bonne occase...) et puis voilà, ça m'est totalement sorti de l'idée. Mais bon, après tout, le vert sied bien à ce début de printemps, sans compter que la météo avait quelque chose d'irlandais aujourd'hui.


Les bords de la rivière Boyne près de Newgrange, County Meath. Irelande, août 1993.

Ici ce n'est pas l'Irlande désolée du Connaught ou du County Clare, avec ses landes à perte de vue barrées de murets de pierre, pas non plus le littoral plutôt riant de Cork ou de Wexford : une Irelande de l'intérieur, pour révasser dans l'herbe en regardant les nuages - enfin, quand les nuages le permettent.

J'ai de la sympathie pour ce pays, pas seulement parce que la bière y est bonne et que c'est le premier pays anglophone où j'ai jamais mis les pieds ; je suis surtout impressionné par la vitesse à laquelle les mentalités y ont évoluées en une dizaine ou une vingtaine d'années. Un peu sans doute comme dans la France des années 60 et 70, je pense. Et puis aussi, la bière y est bonne.

Le Plume vous salue bien.

* un de ces pléonasmes automatiques qui font le charme de la langue française



dimanche 9 janvier 2005

Sept mers, 2 : mer celtique

Une autre mer pas très commode, et ce à peu près en toute saison : la mer celtique, c'est à dire ce confin de l'Atlantique entre la côte sud de l'Irlande et la côte sud-ouest de la Grande-Bretagne.


Rosslare Harbour (Irlande), en mer celtique, août 1992.

Photo prise depuis un bateau plus tout jeune mais d'une taille respectable, le ferry Saint Patrick II, des Irish ferries, qui assure la liaison régulière entre Rosslare (county Wexford, Rép. d'Irlande) et le Havre. Un peu balloté tout de même par une mer assez forte pendant la traversée de cette mer : c'était la fin août, l'époque des premières perturbations de la fin de l'été, et l'éclaircie qui m'avait permis de prendre une photo n'était que passagère...

Estomac balotté, pas malade mais pas bien frais non plus, petit dodo une fois la nuit tombée dans un coin de coursive (mon budget d'étudiant ne me permettait pas les couchettes ; en fait, objectivement, il n'aurait pas dû me permettre ce voyage).

Et puis, en milieu de nuit, réveil en sursaut : plus rien ne bouge. Depuis le pont, on voit défiler les falaises du cap Lizzard et son phare : on avait quitté la mer celtique pour la Manche... Quel calme !

Le Plume vous salue bien.

Les sept mers :
  1. mer d'Alboran : pointe de Tarifa, Espagne, juin 1992.
  2. mer celtique : Rosslare Harbour, Irlande, août 1992.


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jeudi 21 juillet 2005

km1533 : Grazzano Visconti, province de Piacenza (Émilie-Romagne).

En descendant des Apennins on change rapidement de paysage : terminé, la côte escarpée de Ligurie ; très vite, le paysage s'ouvre grand - c'est la plaine du Pô, le plat pays par excellence. Je ne crois pas que nous ayons en France quelque chose comme ça, pas sur cette surface en tout cas.

Les routes sont droites, les champs ouverts ; il faut rapidement s'habituer aux petites particularité de la conduite locale - comme le fait de se faire doubler tout en croisant un véhicule venant en sens inverse, sur une route à deux voies bien sûr.

Un village en brique sans aucun rapport avec tous le bâti des environs, nous attire l'?il : privilège du voyage en voiture, on s'y arrête, il est temps de faire une pause. C'est l'étonnant Grazzano-Visconti, totalement absent des guides touristiques internationaux.


Grazzano-Visconti, 9 juillet 2005.

Il faut dire, les guides en question aiment l'authentique ; ici, on en est loin : c'est au début du XXème siècle que l'héritier de la grande famille des Visconti décide de recréer, sur une propriété familiale plus ou moins abandonnée, un village à l'ancienne - ou conforme à ce qu'on imaginait alors d'un ancien village d'Émilie.

Qu'importe : c'est joli comme tout, ça fait un arrêt agréable et c'est une bonne promenade de week-end pour les habitants de Piacenza. Sans compter un petit musée du machinisme agricole, sympa aussi.  Que demande le peuple ?

Le Plume vous salue bien.



mardi 26 septembre 2006

Machinisme agricole

Pour se changer les idées, une photo du musée de la vie rurale de Grazzano-Visconti - reconstruction Belle Époque d'un village à l'ancienne d'Émilie-Romagne, je vous en avais parlé peu après l'avoir visité. On y trouve, paradoxalement, une jolie collection consacrée au machinisme agricole.


Tracteur à chenille Fiat de l'Entre-deux-guerres, Grazzano-Visconti, 9 juillet 2005.

Pourquoi vous montrer ça ? Parce qu'en ces temps de José-Bovisme et de condamnation quasi-unanime de l'« agriculture productiviste » il n'est pas mauvais de réfléchir à ce qu'a été la modernisation des agricultures européennes.

Imaginons un agronome de la fin du XVIIIe siècle transporté dans notre époque. Moyens de communication, éclairage, transports : tout cela l'intéresserait sans aucun doute - mais ce qui lui semblerait absolument incroyable, c'est qu'avec 7% seulement de la population active, le problème n°1 de l'agriculture française, ce soit la surproduction. Pourtant, conformément d'ailleurs aux préceptes qu'il enseignait sans aucun doute à son époque, les surfaces emblavées ont diminué nettement au profit des pâturages, des légumes de plein champ et des oléagineux. Et pourtant, la production de blé seule dépasse largement la consommation, sans compter ce qu'il nomme le blé d'Espagne - le maïs. Que s'est-il passé ?

Trois choses, essentiellement :

Ne pas négliger ce qu'apporte ce troisième point, non seulement en terme de productivité des hommes mais aussi de rendement des terres : sans même parler du gain considérable dû aux labours profonds, pensons à la course contre la montre des moissons : le grain est mûr, il faut moissonner, mais à la faucille, même collectivement, ça prend du temps, et le temps presse : les gros nuages noirs qui s'accumulent à l'horizon, ce peut être un orage qui couche des champs entiers - comment mangeront ceux dont la récolte a été détruite ?

Elle est facile, la nostalgie des temps anciens. Quand on mange à sa faim, on peut bien regretter le temps des battages au fléau et des attelages de bœufs qui tiraient la charrue... N'oublions pas que, malgré tous les dicours sur la malbouffe, dans nos pays, on n'a jamais vécu aussi longtemps.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 25 juin 2006

En les liens

Étant libre maintenant de choisir mes lectures comme je veux, je me replonge dans une biographie (*) de l'officier et conventionnel Thomas-Augustin Gasparin (**) - ou de Gasparin, suivant l'époque - achetée il y a pas mal de temps déja chez un bouquiniste. J'y découvre par exemple qu'en novembre 1776, lors de son voyage à Rome, il est frappé par l'« expression du Moïse de Michel-Ange. » C'est vrai qu'elle est frappante, cette expression de neutralité absole, le regard tourné sans curiosité vers la porte d'entrée. Une placidité indéfinissable, un peu comme le sourire que vous savez.


Statue de Moïse par Michel-Ange, Rome, église San Pietro in Vincoli, cliché de février 2001.

Sur le parvis de la Facoltà di Ingenieria, on ne fait que passer. La cour intérieure, protégée du vacarme de la via Eudossiana, est bien plus propice à l'attente, fût-elle moins sereine que celle du vieux Moïse.

Le Plume vous salue bien.

(*) Rose Barral-Mazoyer, Officier de l'armée royale et conventionnel, Thomas Augustin de Gasparin, Marseille, éditions Jeanne Laffitte, 1982.

(**) Orange, 27 février 1754 - même ville, 11 novembre 1793. Je tente de décrocher en douceur de l'abus des notes de bas de page.



lundi 6 février 2006

Hue cocotte !

Allez, après un dimanche un peu rude, on remet le pied à l'étrier. Voyez plutôt :


La statue de Marc-Aurèle au Capitole, Rome, février 2001.

Merci à une gentille lectrice de Rome (Italie) de m'avoir aidée de ses souvenirs plus frais que les miens pour ajuster les couleurs de cette photo que la numérisation avait passablement déporté vers le rouge. Me demandez surtout pas pourquoi.

On notera par ailleurs que d'étrier il n'y a point, non plus d'ailleurs que de renies, ce qui s'explique sans problème par la difficulté qu'il y aurait à sculpter lesdites reines. On s'étonnera par ailleurs de la tenue d'équitation du Monsieur ; je ne lui conseille pas le trot enlevé dans ces conditions.

Un aveu : j'étais persuadé qu'il s'agissait d'une statue d'Hadrien pour je ne sais quelle raison ; j'ai bien fait de vérifier une autre photo que j'avais prise du socle de la statue - vu que je suis du genre à rester vingt minutes à déchiffrer les inscriptions sur le socle des statues :

IMP. CAESARI DIVI ANTONINI. F. DIVI HADRIANI
NEPOTI DIVI TRAIANI PARTHICI PRONEPOTI DIVI
NERVAE ABNEPOTI. M. AVRELIO ANTONINO PIO
AVG. GERM. SARM. PONT. MAX. TRIB. POT. XXVII
IMP. VI. COS. III. PP . S . P . Q . R

D'où l'on déduira bien sûr que Marc-Aurèle, représenté dans la 27ème année de son « règne, » père de la patrie, était le fils d'Antonin, neveu d'Hadrien, petit-neveu de Trajan et arrière-petit-neveu de Nerva - étant donné bien sûr que ces filiations sont adoptives, des filiations politiques. Et on observera que l'autorité impériale n'a rien d'un donné naturel à Rome : c'est un enchevêtrement de légitimités qui toutes préexistaient à l'Empire, puissance du tribun (trib. pot.), consulat (cos.), grand pontife (pont. max.), etc. D'où mes guillemets à « règne. »

On observera par ailleurs que, pour un moderniste, voire un contemporanéiste, j'ai de bons restes d'histoire antique, non ?

Le Plume vous salue bien.



mercredi 17 mai 2006

Littérature

Une fois n'est pas coutume, j'utilises ici l'ouvrage éponyme d'Henri Michaux - bien que ce ne soit pas de là que soit venu mon surnom, j'ai déjà raconté ça je crois, et de toute façon n'intéresse pas grand monde.

III
PLUME VOYAGE

Plume ne peut pas dire qu'on ait excessivement d'égards pour lui en voyage. Les uns lui passent dessus sans crier gare, les autres s'essuient tranquilement les mains à son veston. Il a fini par s'habituer. Il aime mieux voyager avec modestie. Tant que ce sera possible, il le fera.

[...] Et si, à Rome, il demande à voir le Colisée : « Ah ! Non. Ecoutez, il est déjà assez mal arrangé. Et puis après Monsieur voudra le toucher, s'appuyer dessus, ou s'y asseoir... c'est comme ça qu'il ne reste que des ruines partout. Ce fut une leçon pour nous, une dure leçon, mais à l'avenir, non, c'est fini, n'est-ce pas. »

« Bien ! Bien ! C'était... Je voulais seulement vous demander une carte postale, une photo, peut-être... si des fois... » Et il quitte la ville sans rien avoir vu.

Henri Michaux, Un certain Plume.
Republié dans Plume, NRF/poésie, 1963, p. 145-146.

Vous trouverez le reste du texte dans l'ouvrage, qui devrait être dans toutes les bibliothèques. Je ne suis pas si mal loti dans mes voyages - la preuve, cette photo, c'est moi qui l'ai prise :


Le Colisée, Rome, février 2001.

Dans une autre veine littéraire mais toujours à propos d'Italie, j'aurais bien pu vous citer le passage italophone des Bijoux indiscrets de Diderot - mais, alors que l'ouvrage en question est dans l'ensemble discrètement polisson, les passages en langues étrangères du chapitre quarante-sept (en anglais, en latin, en italien et en espagnol) sont franchement pornographiques, ce qui est un commentaire cruel sur l'inculture des censeurs. L'auteur étant lui même fort imparfait : la logique narrative aurait voulu que le passage en latin soit écrit en allemand... Citons toutefois, à propos de Rome :

Quella città è il tempio di Venere, ed il soggiorno delle delizie.

Il faudrait que j'y retourne, tiens.

Le Plume vous salue bien.



mardi 29 juin 2004

En colonne

La colonne trajanne : une histoire sculptée des guerres daciques de Trajan, sans doute adaptée du récit officiel de ces campagnes, qui ne nous est pas parvenu. Le récit forme une bande de bas reliefs qui s'enroule en montant autour de la colonne, comme une tapisserie de Bayeux posée comme bande velpeau. La colonne, la sculpture en pied qui la surmontait et son piédestal formaient un monument funéraire à Trajan, au cœur du forum qu'il avait construit.

Un détail: les sculptures de la colonne commençaient plusieurs mètres au dessus du niveau antique du sol. Même en supposant des terrasses sur le toit des bâtiments qui l'encadraient de près, ça nous met à peu près à la hauteur du sol actuel, ce qui donne à voie un petit tiers du récit, à condition que les terrasses fassent tout le tour, ce qui est peu probable. En fait, l'histoire représentée est en grande partie illisible. On la voit juste assez pour savoir qu'elle est là, mais pas question de la déchiffrer. Paul Veyne a écrit de fort belle chose sur là dessus, que je résumerai mal de toute façon. Je retrouverai la référence si ça intéresse quelqu'un. Un art visuel qui n'est pas fait pour être vu: ça mérite réflexion, non?


La colonne trajanne, Rome, février 2001.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 28 février 2005

Ville éternelle

On cause beaucoup de Rome ces temps-ci -- rapport à l'agonie de l'autocrate que l'on sait. Reviens, Leonid... Du coup, les images qu'on nous offre sont celles du parking d'un hôpital de banlieue. Il y a pourtant mieux dans le coin, tant pour le paysage que pour le sujet.

J'avais causé ici du charme discret des placettes du Trastevere et des pelouses du Palatin. Mais j'aurai beau dire, sur la semaine que nous avions passé à Rome, c'est quand même dans le fatras du Foro Romano que j'aurais passé le plus de temps.


Le Foro Romano et les contreforts du Palatin, février 2001.

Tâchons de nous y retrouver, histoire de feuilleter le Guide Archeologiche - Roma de Filippo Coarelli que j'avais acheté à la gare au moment de repartir et qui du coup n'a pas servi autant qu'il aurait pu. Nous sommes donc dans le « forum romain », par oppositions aux différents forums impériaux bâtis dans les deux premiers siècles de l'Empire un chouïa plus au nord. Ceci dit, ce sont les constructions impériales qui dominent, chaque empereur s'étant fait un devoir d'ajouter là la preuve de sa propre grandeur.

À vue de nez et après mûre réflexion, la photo doit être prise deuis les environd de la basilique émilienne et du temple d'Antonin et Faustine, puisqe l'on voit la nef de l'église Santi Cosimo e Damiano. Les colonnes pouraient être celles du portique julien et les murs derrière, le temple du divin Jules. Rappelons que les empereurs n'avaient pas le statut de dieux mais acquéraient, à leur mort, celui de divus. Les Romains n'ont donc pas attendu l'église du même nom, catholique et apostolique, pour tirer le meilleurs parti des subtilité sémantiques.

Je renonce à essayer de vous guider dans l'ensemble complexe qui fait la transition entre le Forum et le Palatin, dont les arbres dominent le paysage à l'arrière-plan. le guide mentionne, outre la petite église de Santa Maria Antica, un complexe de bâtiments datant de Domitien, grand bâtisseur sur le Palatin... Faute de m'y être balladé avec ce même guide à la main, et pour cause, je ne m'y retrouve pas. De toute façon, il y en a partout : vaste foutoir issus de la volonté de chacun d'y aller de son bâtiment, de son arc ou de son portique dans un lieu qui gardait la mémoire les triomphes des généraux des siècles précédents.

Fascinante imbrication des niveaux de mémoire : les empereurs construisaient parce que là était la mémoire de la république romaine et de la puissance sénatoriale ; le moyen-âge et la rennaissance ont réutilisé colonnes et soubassements pour construire quatres églises ; les romantiques et pré-romantiques y rêvaient à la mort en contemplant les vieilles pierres abandonnées ; Mussollini s'y rêvait en nouveau César, pour ne faire qu'une carrière plus brève encore ; nous y traînions nos godasses avec en tête tous ces niveaux de réinterprétation -- en tâchant d'oublier un peu Benito tout de même, a bit too close for comfort.

Tout ça nous mène bien loin des sinistres pantalonnades pré-mortuaires que nous offrent les média ces jours-ci. Et pourtant : seul le pouvoir absolu peut produire une pareille représentation de la vieillesse et de la mort. Je parlais de Brejnev, mais à l'époque, le russe moyen ricannait et n'en pensait pas moins, plutôt que de venir chanter sous les fenêtres de l'auguste mourrant. C'est plutôt les derniers jours de Staline, ou de Philippe II d'Espagne qu'il faudrait évoquer. Heureusement, celui-ci n'a de pouvoir que sur ceux qui veulent bien l'écouter. Enfin, l'écouter... bref... n'insistons pas.

Aucun d'entre nous n'aura la longévité de ces tas de pierre. C'est comme ça. Pas de quoi en faire un fromage.

Le Plume vous salue bien. 


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jeudi 20 avril 2006

Avant de partir

Départ demain pour l'ouest lointain. En attendant : comme je disais, j'ai renumérisé quelques péloches de photos de Rome - les versions que javais étaient des scans médiocres de tirages papiers salopés par la fédération nationale d'achats culturels, qui est coutumière de la chose. Comme maintenant je numérise directement les négatifs, je redécouvre mes photos...


Le foro romano vu du capitole, février 2001.

Comme disait un sketch bien connu, « c'est très abîmé. » Ceci dit, le forum romain, je pourrais y passer des journées entières.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 17 février 2005

Rome

Encore une journée où il vaut mieux ne pas parler de sa journée... Jettons donc un voile pudique sur le merdier quotidien. Et regardons ailleurs.

Rome par exemple. le forum bien sûr, les ruines antiques, le Colisée. Mais aussi les quais du Tibre, les petites rues du Trastevere et ses placettes où vous débouchez par surprise. L'Isola Tibertina, avec la charmante église San Bartomlomeo della Pelle, censée abriter une relique de marque, la peau de saint Barthélémy, rien moins. Ne vous affolez pas, elle n'est pas accrochée au mur comme un trophée de chasse.

Les couleurs ocre de cette ville du Sud, pas une mégalopole, non, juste une ville, sans autre prétention que d'être une des plus belles du monde.


L'Isola Tibertina et le Grande Synagogue, vues du Trastevere, Rome, février 2001.

J'irais bien y faire un tour, tiens. Mais ça m'a pas l'air de se présenter dans l'immédiat. Ce qui nous ramène aux fibres optiques récalcitrantes qu'on voulait oublier. Encore raté.

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 18 mai 2007

Auf dem Flusse

Les pages se hâtent avec lenteur, le mémoire s'écrit. Lentement, lentement, beaucoup trop lentement. Ne pas oublier de prendre le temps malgré tout, le temps des amis, de se dire que le monde ne va pas si mal, et puis même s'il ne va pas bien, on l'avait bien dit, ah, mais !

Il est trop tard pour retourner à ma table de travail et à mes piles de bouquins. Je m'échappe donc de nouveau pour une promenade dans mes photographies romaines.


Rome, le Ponte Rotto vu du Trastevere, février 2001.

Pour laisser filer son esprit, les fleuves, on a beau dire, c'est pas mal.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 9 avril 2004

Où sont les cloches ?

Les cloches disaient-on partent à Rome avant Pâques. Si c'est le cas, je leur recommande chaudement une promenade dans les jardins du mont palatin, un des plus beaux lieux d'une des plus belles villes du monde. A côté de ça, le petit Liré (Maine-et-Loire), franchement, ça va un peu...

(photo par yours truly, février (si si) 2001)

Sur ce, bon week end pascal à vous tous : oeufs en chocolat pour les uns, chevreaux pour d'autres, perspectives d'une bonne baguette fraîche lundi soir pour ceux qui sont à la matza depuis mardi dernier.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 14 juin 2006

Palatin

Sur le versant ouest du mont palatin, les ruines sont grandioses et fatiguées, sans doute épuisées d'avoir été mussoliniennes à leur corps défendant. La vie politique se joue plus loin, au Capitole et sur l'Esquilin ; jadis, c'était dans le fouillis du forum romain que ça se passait. L'Empire s'est isolé sur ce versant pour exercer son administration froide et efficace.


Rome, Palatino, février 2001.

Dans l'ancienne cour du palais de Domitien, les colonnes sont couchées, bien en rang, comme sur une ligne de départ, à moins que ce soit l'ultime arrivée - mais pour le tiercé, le circus maximus, c'était un peu plus bas.

Liré (Maine-et-Loire, 2278 habitants) est sans doute moins spectaculaire mais le musée Joachim du Bellay propose, outre des collections d'archéologie et d'histoire locale, un caveau de dégustation des vins des coteaux ligériens.

Il faudra que j'aille voir.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 2 novembre 2005

Fontaine des Tortues

Une 20sixienne que je lis depuis peu mentionnait récemment la fontana delle tartarughe, à Rome, qui se trouve être aussi un de mes monuments romains favoris.


La fontana delle tartarughe, piazza Mattei, février 2001.

On tombe dessus par hasard, sur une toute petite place au détour de rues à peine carossables, entre l'ancien ghetto et le largo argentino, pas bien loin de la rue des boutiques obscures. Si l'on n'y prend pas garde et que la lumière d'hiver commence à décliner, on pourrait presque passer à côté sans la voir : on est loin des grands tintamarres baroques des Bernin et Borromini...

C'est une œuvre de la renaissance tardive (vers 1583), exécutée par Taddeo Landini, peut-être d'après des dessins de Giacomo Della Porta. Enfin je pense que c'est Giacomo, le sculpteur Guglielmo Della Porta étant alors mort et enterré. Mais vas savoir.

J'aime bien cette fontaine ; j'aime bien ces étranges tortues en apesanteur ; j'aime bien ce quartier qui n'en est pas vraiment un, coincé entre Capitole et Campo di Marzio, où, comme souvent à Rome, il faut se forcer à ralentir le pas pour profiter de la beauté.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 13 janvier 2006

Un autre fleuve capital

Pour répondre à la demande populaire, après la Seine, Mesdames et Messieurs, le Tibre !


Le Tibre vu du château Saint-Ange, février 2001.

Pour être tout à fait franc et sans vouloir offenser les Romaines et Romains qui me lisent, le Tibre, pour être vénérable, n'en est pas pour autant un fleuve spectaculaire : presque à sec en été, il peut enfler modestement en hiver, mais ça ne devient pas pour autant l'Iennisseï franchissant les plaines sibériennes - plus proche de la Charente à Angoulême, tout compte fait.

Mais quoi, j'aime bien la Charente à Angoulême, et le Tibre donne aux quartiers qu'il longe un charme paisible, la paix de l'île tibérine, les détours du Trastevere, le grouillement bon enfant du campo di Marzio - qui reste, malgré tout le bien qu'on me dit du Trastevere, le quartier de Rome auquel je suis le plus attaché.

À gauche après le pont, la via panico, où nous étions logés, vous mène tranquillement vers le campo dei fiori ; en partant par là, on pourra aller prendre un Campari e soda du côté du cirque de Vespasien - piazza navona. Tiens, c'est une bonne idée ça. J'en prends bonne note.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 20 avril 2005

Ils ont un pape

J'interrompt un instant ma série nippone puisque l'actualité l'exige : les 115 cardianux, réunis dans une chapelle au plafond fraîchement rénové, ont désigné un nouveau pape. Il devait y en avoir 116 mais, dans sa lucidité maintes fois réaffirmée, le Popaul avait trouvé moyen d'en paumer un. On n'est pas à ça près.

Le nouveau pape est donc un ancien des Hitlerjugend, président de la congrégation pour la doctrine de la foi (le nouveau nom de l'Inquisition) et d'une intolérance notoire à tous les égards. Un parfait successeur pour Popaul, quoi... J'ai rarement été aussi content de n'avoir pas été baptisé. Merci Papa, merci Maman.

En tout cas, on ne va pas rigoler tous les jours dans les avenues du Vatican, passablement sinistres de toute façon.


Rome : la basilique Saint-Pierre vue du château Saint-Ange, février 2001.

Ah, si, il a de bons côtés, le nouveau pape : il est plutôt âgé et sa santé serait médiocre. Ceci dit, je plains les copains cathos progressistes. Je serais eux, je commencerais même à me poser de sérieuses questions.

Demain, retour au Japon, ça vaudra mieux.

Le Plume vous salue bien.



mardi 10 octobre 2006

Quatrième dimension

C'est sûr, Rome n'est pas une très grande ville si l'on compte les trois dimensions usuelles. Difficile cependant de ne pas prendre en compte la dimension temporelle : Rome, c'est la ville des enchâssements temporels - comme dans une aventure de Laureline et Valérian, agents spatio-temporels, mais en vrai.


Du côté du Portico d'Ottavia, Rome, février 2001.

Maheureusement, ces empilements temporels ont souvent été victimes de la manie antiquisante du fascisme - qui n'aime guère les mélanges, évidemment. On a démoli, assaini, épuré une bonne partie des monuments antiques, pour en faire de misérables instruments de propagande. Que le Colisée est sinistre, au milieu de son cratère de bitume et de pavés ! Heureusement, la vraie Rome a survécu par endroit, comme dans certains coins du Campo di Marzio et comme ici, dans l'ancien ghetto, entre Capitole et Tibre.

Du coup, oui, Rome fait bien partie de mon chez-moi planétaire réticulé !

Le Plume vous salue bien.



lundi 17 avril 2006

Rome sans les cloches

C'est plus trop Pâques, mais les toits de Rome tout de même :


Rome, via panico : toit-terrasse, février 2001.

Le Plume vous salue bien.



samedi 16 juillet 2005

km1352 (+30km de train) : Gênes

À trente kilomètres en train de notre base temporaire sur la côte ligure, Gênes, cité portuaire à flanc de montagne, toute en côtes, en escaliers et en funiculaires. Pour moi qui est grandi dans une cité portuaire, elle-même non dépourvue de funiculaire, c'est plutôt un bon début.


Une arrière-cour sur la via Balbi, Gênes, 8 juillet 2005.

Étonnante ville que Gênes, un mélange presque parfait de paysages et d'humain, de modernité autoroutière et de ruelles médiévales, de prolétariat intercontinental et d'université d'élite... Et la mer partout toute proche, mais presque partout cachée.

Avouons-le : de Gênes, nous n'avons eu qu'un apperçu, un avant-goût, un amuse-gueule - mais avec un goût de revenez-y qui ne trompe pas.

Le Plume vous salue bien.