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Des photos et des jours

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dimanche 7 août 2005

D'où je vous parle...


Vue de la baie de Perros, mai 1999.

D'où je vous parle, on a une vue magnifique sur la baie de Perros et la pointe de Port-l'Épine, à Trélevern.

Enfin, presque : la photo est prise du haut du terrain ; en bas, les arbres cachent tout.

D'où je vous parle, j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'autre endroit où je puisse me sentir chez moi.

Mais ce n'est pas chez moi.

D'où je vous parle, ce n'est pas parfait. Mais on peut regarder la mer et, parfois, y naviguer dans un beau soleil de fin de journée ; s'y sentir bien. De temps en temps au moins.

Il ne faut peut-être pas trop en demander.

Le Plume vous salue bien.



samedi 6 août 2005

Au bord de l'eau, sur l'eau, dans l'eau.

Cet après-midi, Port-Blanc, partie maritime de la commune de Penvénan - dont le chef lieu est un gros bourg rural assez éloigné de la mer. Port-Blanc, c'est un fatras d'îles, d'îlots, de blocs de granit, qui, contrairement à ce qui se passe à Plougrescant quelques kilomètres plus loin, forment un abri assez sûr, protégé de la houle lorsque qu'elle n'a pas la mauvaise idée d'être dans l'axe de la passe. Ladite passe est assez facile, praticable à toute heure, quelle que soit la marée, ce qui est rare dans le secteur. Enfin, assez facile... Si on n'a pas de carte, on risque d'avoir du mal à la trouver : quand j'arrive du large j'ai toujours un petit peu de mal à me persuader qu'elle existe bel et bien, qu'il y a bien un trou dans cette salade de cailloux...

Mais au dedans, le calme, les petits bateaux à l'échouage, les plus gros aux mouillage... Tout autour, les petites îles sont surmontées d'amers en forme de pain de sucre pour guider le navigateur. Il fait bon ; il y a des enfants qui font des châteaux de sable et d'autres qui pourchassent les crabes. C'est le mois d'août.


Les mouillages de Port-Blanc cet après-midi.

C'est aussi un bon coin pour la voile légère, et la raison pour laquelle je m'y étais propulsé d'un coup de vélo est qu'un cousin y avait un dériveur récemment acheté (un Laser pour les connaisseurs) que j'entendais bien tester. Ce que j'ai fait avec plaisir ; seulement, le vent était plus frais qu'il n'en avait l'air et je n'avais pas fait de Laser depuis pas mal d'années. Résultat, dans un virement de bord pas très réussi, m'étant pris le rituel coup de bôme sur le ciboulot, je me préoccupe de rattraper au vol ma casquette, tant et si bien que mon bateau se retrouve sur la tranche et moi à la patouille. Bon, ça fait partie du jeu ; j'avais pas vraiment décidé de me baigner, voilà tout. Après avoir redressé, je continue à m'éclater d'un bout à l'autre du plan d'eau - pour me remettre au tapis au moment d'arriver sur la plage, ce qui est du dernier grotesque, il faut bien le dire.

Une bonne après-midi, donc. J'ai même trouvé une bonne âme pour me prêter un tee-shirt sec avant de rentrer.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 5 août 2005

Figaro-ci, Figaro-là...

Sans doute l'avez-vous entendu : cette année, la course en solitaire du Figaro part de Perros-Guirec et donc à deux kilomètres à vol d'oiseau de l'endroit où je me trouve présentement.

Je me suis complètement désinteressé de l'actualité de la course au large ces derniers temps. Je n'ai rien contre, mais bon, ce que font ces gens sur leur bateau, ça les regarde, finalement ; je ne me sens pas concerné plus que ça. Mais bon, le Figaro (malgré le nom, hein - et avant c'était L'Aurore, c'est encore pire), c'est quand même des tas de souvenirs : l'époque où ça se courait sur half toner, des bateaux conçus pour la régate en équipage ; la disparition de Gilles Gahinet ; les départs dans le matin brumeux, vus d'une corniche bondée...


Un Figaro Solo en rade de Perros hier après-midi.

Et puis c'est sympa d'avoir plein de beaux bateaux sur le plan d'eau. Ils glissent avec une facilité déconcertante sur l'eau, manœuvrent comme de rien... On se dit que la vie, peut-être, ça pourrait être comme ça ?

Sinon, puisqu'il y a Afflelou de marqué sur la voile : j'ai fait refaire le verre de lunette cassé (mais chez Atol Optic). Comme quoi il arrive que des problèmes se résolvent.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 4 août 2005

« Ils sont tristes à la fête, où qu'ils aillent »

J'étais tout à l'heure plongé dans des abîmes de perplexité, et ce pour des raisons qu'il serait déplacé de raconter ici. Je repensais donc au beau commentaire que faisait l'amie Annnie avec trois n à ma note d'avant-hier :

Je connais ce sentiment. Le "je suis d'ici" qui manque.
Alors après, c'est comme l'adoption.

Commentaire qui m'a d'autant plus touché que les deux termes de cette équation me sont familiers. Et c'est très juste : dans un cas comme dans l'autre il s'agit de décalage, de questions qu'on se pose ou qu'on s'interdit de se poser ; de celles que posent le regard des autres aussi.

Alors, peut-être que mon pays, c'est le pays de ceux qui n'ont pas de pays, la constellation des grandes métropoles reliées entre elles par la traînée des vols intercontinentaux : Paris, Londres, New York, Los Angeles...


New York, Lower East Side, septembre 2004.

Seulement voilà : j'aime rouler à bicyclette entre les talus couverts de fougères, j'aime regarder les étoiles dans le ciel nocturne, j'aime quand mon bateau glisse sur l'eau dans la lumière du soir... Ah, que tout ceci est mal commode !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : merci à Michel Berger pour le titre, bien sûr.



mercredi 3 août 2005

km2267 : Ronchamp (Haute-Saône)

Pour en finir avec le voyage en Italie, il me semble judicieux de revenir en France, justement. Rappelez-vous la fin du grand blond avec une chaussure jaune : « Quand il reviendra - car il reviendra forcément... »

C'était je crois la première fois que je mettais mon nez dans ce département rural de l'Est de la France. Je suis un Français de l'Ouest : déposez-moi n'importe où à l'ouest d'un angle Dieppe - Paris - Bordeaux et je me sentirai un peu chez moi, si je n'y ai pas effectivement habité. De l'autre côté de cette ligne, il y a plein de coins sympas, mais ça me reste un peu étranger. Bref, la Franche-Comté, c'est une région dont je présume qu'elle doit avoir de nombreux agréments, mais c'est vraiment l'inconnu, sans compter que c'est un peu trop loin de la mer pour moi.

Avisés que nous sommes, nous voulions éviter de prendre l'autoroute qui redescend vers Beaune et avions donc pris la nationale (elle l'est encore, pour le moment) de Belfort à Langres. Et comme je copilotais sur ce tronçon je suis tombé en regardant la carte sur le village de Ronchamp, d'où le tilt : c'est là qu'est la chapelle Notre-Dame-du-Haut, œuvre majeure du Corbusier. Les photos que j'en avais vues ne m'avaient jamais entièrement convaincu. Mais, tout de même, pour un ou deux kilomètres, ce serait dommage de ne pas vérifier sur pièces.

On quite donc la nationale à la sortie du gros village de Ronchamp ; on passe sous la voie ferrée Paris-Bâle, dont la proximité n'est pas une surprise lorsque de Bâle on roule vers Paris. On serpente dans les bois à flanc de côte ; on passe une petite mine de charbon transformée en musée, avec sa petite rame de wagons Decauville en expo ; on arrive à un parking surdimensionné et, après avoir acquitté une modique entrée, on termine de monter à pied. Et voilà : on se retrouve sur le cul. C'est vraiment magnifique - ce n'est pas parce qu'en copiant ce modèle on a fait des dizaines d'églises au mieux médiocres (et au pire celle de Royan) que celle-ci doit être mise dans le même sac. C'est un des lieux où le Corbusier a fait jouer avec le plus de virtuosité ses principes de base : l'adéquation avec le milieu, le jeu sur la grammaire spatiale des édifices traditionnels et, surtout, la lumière. Il s'agit d'une œuvre tardive (années 50), à une époque où la question de la lumière est la seule qui le préoccupe vraiment. L'architecture comme jeu des volumes sous une lumière changeante...


La chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp, 13 juillet 2005.

Ce toit par exemple, qu'on a mal imité un peu partout dans les années 60 : il n'a d'intérêt que par le fait que, dans l'orientation précise qui est la sienne, il est secondé par l'ombre qu'il projette sur la courbe de la façade sud. Faites pivoter l'ensemble de 90° et ça n'est plus qu'une masse de béton sans le moindre intérêt. L'intérieur est tout aussi magistral, reprenant tous les termes de l'architecture religieuse occidentale mais en produisant un espace totalement neuf et parfaitement harmonieux. Et là encore, c'est la lumière qui est le personnage principal. Une très, très belle leçon d'architecture - aux antipodes de ces bâtiments formidables sur plans ou en maquette et qui, une fois sortis de terre, tombent complètement à plat. Et les bois et coteaux de Franche-Comté sont là, en face du tertre, étendant l'harmonie bien au delà des murs.

Bref : on a plutôt aimé.

Le Plume vous salue bien.



mardi 2 août 2005

Au pied de mon mât

Me voilà donc de retour auprès de ce qui ressemble le plus à un point fixe - pas seulement le bateau, qui est tout de même censé être mobile, mais tout ce qui est autour. La baie, les paysages, la maison de vacances, celle de mes cousins de l'autre côté du talus, les arbres, les marées... Finalement, vu mes nombreux déménagements, ce coin est le seul que je fréquente depuis mes premières années. Certes, je ne suis pas « d'ici, » même si j'ai habité quelques années à Lannion, 10km plus loin ; seulement voilà : comme il n'y a aucun lieu où je puisse dire que « je suis d'ici, » ça finit par en tenir lieu, au moins dans la tête.

Et finalement, l'achat d'un bateau, que je n'aurais pas imaginé mettre ailleurs que là où il est, était sans aucun doute une manière de renouveler ce lien à un moment où je ne savais pas où j'en étais - je souligne le côté topographique de l'expression, qui en dehors de ça ne correspond pas tant que ça à mon état d'esprit d'alors.


La plaisance vue de près, sur le ponton tout à l'heure.

En fait, j'étais cette fois-ci un peu réticent à l'idée de partir. D'abord parce que je suis séparé quelques jours de ma chère épouse, ce dont je n'avais aucune envie. Au delà de ça, il y avait sans doute autre chose, peut-être une peur de la régression ? Mais m'y voilà - et ce sentiment s'est dissipé alors que mon train passait les derniers bosquets qui précèdent la gare de Lannion.

Au pied du mat donc, en quelque sorte. En haut duquel se pose d'ailleurs un problème technique qu'il va bien me falloir résoudre : avec le temps, les poulies qui permettent aux drisses (c'est à dire, pour les non-initiés, les cordages qui, passant depuis le pont par le haut du mat, permettent d'y hisser les voiles) de faire leur office se sont bloquées et jouent maintenant le rôle, plutôt à contre-emploi, d'un coinceur tristement performant. Comme tout ça est pris dans la masse suite à trente ans d'électrolyse, je ne vois pas de solutions propres qui n'impliquent pas de démâter et de procéder à de la chirurgie lourde su la tête de mat. Bon, je crois avoir trouvé comment contourner la difficulté... Ça va bricoler dur demain matin. Et il a intérêt à faire beau vu que j'ai réussi à péter un verre de mes lunettes ordinaires ; celles qui me reste sont mes lunettes de soleil !

Le Plume vous salue bien.



lundi 1 août 2005

km2067 : Bâle

Nous nous étions infiltrés la veille entre sources du Rhône et sources du Rhin, toutes deux aux abords du Saint-Gothard ; c'est en flirtant avec le Rhin que nous passons de nouveau la frontière, celle qui nous ramène à la maison. C'est Bâle, avec ses tramways verts et jaunes, ses musées que nous ne visiterons pas, ou du moins pas cette fois-ci, et sa cathédrale de grès rouge aux toits multicolores.


Bâle, le transept sud de la cathédrale, 13 juillet 2005.

Ce récis illustré touche à sa fin alors même que je m'aprête à repartir, vers l'ouest cette fois-ci et mes habituels plans d'eau. Il y aura encore quelques photos de ce voyage, notamment pour sa partie française que je n'ai guère traité. Mais je vais tout de même tenter de ramener progressivement mon propos vers le présent.

le Plume vous salue bien.



dimanche 31 juillet 2005

km1886 : Andermatt, canton d'Uri, Suisse.

Les historiens de l'empire romain finissant l'ont fait remarquer : si les grandes invasions du Ve siècle on fait reculer les frontière de la romanité, ce phénomène fut somme toute géographiquement modeste. Ainsi, la frontière qui courrait du Rhin au Danube fut-elle repoussée à la crète des Vosges d'une part et aux cols alpins d'autre part, où elles se sont stabilisées.

La vraie frontière, ce n'est donc pas celle que nous avons franchi en longeant un lac paisible le long d'une route fleurie, malgré la présence de quelques douaniers regardants distraitement i documenti. On la franchit plus loin, à plus de deux mille mètres d'altitude, au col du Saint-Gothard ; avant, c'est Biasca, Madrano et Airolo ; après, Hospental et Andermatt. Les moutons font place aux vaches, les maisons de pierre aux châlets de bois - et, en quelques kilomètres, la langue italienne est remplacée par un dialecte allemand. Seul souvenir de la romanité : le nom de la vallée (qui est un district autonome du canton d'Uri avec comme chef-lieu Andermatt) : Ursern - la vallée des ours.


le Talmuseum Ursern à Andermatt, canton d'Uri, 13 juillet 2005.

Souvenir des guerres napoléonienne : un écriteau annonce que cette maison fut, le 25 septembre 1799, le quartier général du maréchal russe Suworow. Ne me demandez pas qui était ce monsieur, je vous ai dit tout ce que je sais sur son compte.

En face, l'hôtel Zur Sonne proclame qu'« ici on parle français », ce qui n'est pas entièrement faux ; la petite Gasthaus d'à côté ne proclame par contre rien de tel. Et de fait, lorsque nous y entrons et que la serveuse s'adresse à nous, probablement pour savoir si nous souhaitions dîner ou seulement boire un verre, nous la regardons avec un air hagard... J'ai dit en effet qu'on parlait dans cette région un dialecte allemand ; il se trouve hélas que ce dialecte ne ressemble, ni dans son phrasé, ni dans ses sonorité, ni dans quoi que ce soit de décelable à l'oreille, à la langue que parlaient Rolf et Gisela dans mes manuels du collège. Mais comme toujours dans ces cas là, entre gens de bonne volonté, on finit par se comprendre, ce qui nous permet de commander nos fondues aux morilles ou au speck et aux noix : nous avons laissé pâtes et polenta en franchissant le Saint-Gothard. Et, pour finir, un Strudel au pomme à tomber par terre - et à ne pas pouvoir se relever.

Le lendemain, après promenade et emplettes dans les rues de cette suississime petite ville - où je finis par comprendre que le cordial « tschön! » que j'entendais depuis la veille était une abréviation de Danke schön ou Bitte schön, suivant le cas - nous reprenons la route, direction le lac des Quatres Cantons, Lucerne, Bâle, pour finir chez nous.

Le Plume vous salue bien.



samedi 30 juillet 2005

km1768 : Lugano, canton du Tessin, Suisse

Comment sortir d'Italie sans s'en rendre compte ? En passant par la Suisse italophone, par le Tessin. On passe la frontière sur une petite route accorchée au bord du lac et rien ne change, ni le paysage (c'est après tout le même lac), ni la route, ni la langue.

Lugano par contre est bien suisse : le centre ville n'est qu'une accumulation de banques et de boutiques de luxe - pour dépenser l'argent retiré à la banque, je suppose. Ceci dit, ce ne sont pas des banques où l'on trouve des distributeurs pour retirer quelques sous. On y entre et on en sort avec des attaché-cases ou de discrètes ceintures porte-documents - on ne peut s'empêcher de penser que certaines des ces valises traversent discrètement le lac dans un de ces beaux canots vernis...

Le seul atout de Lugano c'est en effet son lac, dont les eaux bleues-vertes et profondes sont partagées entre les deux pays - trait d'union plus que frontière. Depuis le front de lac, tournant le dos aux entassements de béton richissime, on regardera les forêts et la roche nue plonger presque à pic vers la rive opposée.


Le lac de Lugano, 12 juillet 2005.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 29 juillet 2005

km 1731 : Bellagio (province de Côme)

Bellagio, ce n'est pas seulement un hôtel-casino de Las Vegas, évidemment. C'est avant tout l'extrémité de la pointe qui sépare les deux branches de la partie sud du lac de Côme. Ce sont par conséquent les villas, les fleurs, les bords du lac pour admirer montagnes et eau bleue... Stendhal disait du lac de Côme qu'il est le plus bel endroit du monde ; il est certain qu'il a quelques prétentions à ce titre.


Bellagio, vue du front de lac, 12 juillet 2005.

Cette photo sera la dernière photo d'Italie, en ce qui concerne du moins cette série narrative. De Bellagio en effet un petit ferry nous emmène en une vingtaine de minutes à Cadenabbia, sur la rive occidentale du lac. De là, on rejoindra par les tortueuses routes de ces régions déjà alpines un autre lac, celui de Lugano, dont nous longerons les eaux turquoise (car chaque lac a sa couleur) jusqu'à la frontière, jusqu'à la Suisse. Il n'y a plus à se voiler la face : c'est bien la route du retour que dès lors nous empruntons.

Le Plume vous salue bien.

Note aux lecteurs : du fait d'une petite erreur de manip' en bloggant par XML-RPC, j'avais sauvegardé la note d'avant-hier sans la publier. C'est réparé maintenant.



jeudi 28 juillet 2005

km1705 : Au bout du lac

Il faut bien un jour prendre le chemin du retour. On pourra évidemment choisir des itinéraires détournés, ceux qui donnent l'impression d'être encore en train de partir alors qu'on est bel et bien en train de rentrer.


Lecco, au fond de la branche sud-est du lac de Côme, 12 juillet 2005.

Ce chemin, nous voulions qu'il traverse la Suisse - et, tant qu'à faire, qu'il nous fasse découvrir les grands lacs lombards. De Bergame, nous rejoignons Lecco, chef-lieu d'une petite province blotie entre les montagnes et le lac de Côme. À vrai dire, notre premier apperçu de Lecco n'était pas très réjouissant : complètement perdus entre autoroutes et centres commerciaux, on a fini par s'arrêter pour regarder la carte... dans le parking du marché au poisson, alors que la température était déja dans les 30°.

Mais une fois passé le pont, la beauté du lac te tombe dessus d'un seul coup, à couper le souffle.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 27 juillet 2005

Bergame toujours

Ville forte, la cité haute de Bergame est défendue par une demi-douzaine de portes duement fortifiée. Celle-ci, qui commande l'accès à la citadelle, est une des plus étroites ; le croisement des véhicules y est pour le moins délicat.


Porta Sant'Alessandro, Bergamo, 11 juillet 2005, 18h30.

Évidemment, les croisement sont plus simples avec les vespas, véhicules somme toute hautement sypathiques... et plus prisé à Bergame que le vélo, qui domine les rue de Crémone : il y a sans aucun doute une logique géographique à ceci.

À deux pas de cette porte que surveille le lion de Saint-Marc, un funiculaire monte au Colle Aperto, d'où l'on pourra admirer la ville, peut-être en buvant un café ou en mangeant une glace...

Le Plume vous salue bien.



mardi 26 juillet 2005

Bergame encore

Entre autre chose, à Bergame, des églises. Étonnant, non ? Plus étonnant : la cathédrale n'est pas de première importance, dominée de loin par la basilique Santa Maria Maggiore, sa voisine - toutes deux à quelques pas du palazzo della ragione, équivalent local d'un hôtel de ville. Pourquoi ce déséquilibre ? Tout simplement parce que le décolage de Bergame a correspondu à un basculement de l'équilibre des pouvoirs, celui de l'évêque s'effaçant derrière celui des grandes familles de la cité, patrons de la basilique. Ainsi l'église de l'évêque est-elle supplantée par l'église de la ville, sous l'œil bienveillant des potestats de Venise, suzeraine théorique de Bergame...

Puisque la basilique représente la grandeur de la cité et des son élite, il va de soi que cette dernière se doit de pourvoir à la décoration. Comme ailleurs en Italie le résultat a de nombreux mérites, mais pas celui de la sobriété.


Plafond de Sainte-Marie Majeure de Bergame, 11 juillet 2005.

D'ailleurs, au cas où ça ne serait pas suffisant, l'une des principales familles de la ville, celle des Colleoni, s'est fait construire une chapelle pour elle toute seule à la décoration tout aussi riche, quoique dédiée plus spécifiquement à sa propre gloire. On notera que l'autre grande famille, celle des Gombito, a choisi de se faire construire la tour que je vous montrais hier et que les pannonceaux qualifient de « structure familliale défensive » - il est des jours où l'on ne saurait se contenter des seules protections célestes, apparemment.

De l'autre côté du Palazzo della ragione on trouve, pour répondre à la minuscule piazza duomo, la vaste piazza veccchia, la plus belle place du monde d'après le Corbusier qui somme toute s'y connaissait. Tous les styles de l'architecture civile italienne s'y retrouvent, de l'étagement classique des ordres en marbre blanc au torchis médiéval de la résidence des potestats en passant par la brique du palais de la raison. C'est, pour le moins, un bel endroit pour prendre un verre en fin de journée avant d'aller déguster la polenta locale.

Le Plume vous salue bien.



lundi 25 juillet 2005

km1672 : Bergame

Au terme d'un parcours incertain, sous un ciel qui ne l'est pas moins, trouver enfin l'entrée de la ville haute, se perdre ensuite dans des ruelles peu compatibles avec l'automobile, arriver finalement à bon port : Bèrgamo, città alta.

Bergame, ou deux villes en une : en bas, la ville, la vraie, la deuxième de Lombardie, avec ses grandes avenues, ses innombrables banques... En haut, la ville fortifiée, ses ruelles qui tournicottent et une foule de promeneurs venue profiter de sa beauté.


Bergame, la torre Gombito, 10 juillet 2005, 20h15.

Je ne sais pas pourquoi on s'était fixé Bergame comme objectif ; nous n'y avions jamais été et  ne connaissions personne qui y soit allé. N'empêche : on a drôlement bien visé.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 24 juillet 2005

km1603 : Castelleone (province de Cremona).

Après l'arrêt à Crémone, satisfaisant à tout points de vue - esthétique, culturel, gastronomique même, nous reprenons la route pour une petite étape, en direction de l'objectif que nous avions fixé à notre itinérance, à savoir la vénérable cité de Bergame. À quoi bon s'infliger de longues journées de voiture alors que tout ici « mérite un détour, » suivant la terminologie hors d'âge des guides Michelin - sans compter tout ce qui « vaut le voyage, » bien sûr.

J'avais vaguement envisagé une pause à Crema, le nom me faisant sans doute espérer un petit Crémone. Trop près déjà de Milan pour n'avoir pas un petit air de grande banlieue ; le jumelage avec Melun ne trompe pas - de rond-points en centres commerciaux, nous avons passé notre chemin.

Quelques kilomètres plutôt, nous nous étions par contre arrêtés à une sorte d'abbatiale au dimensions respectable qui se détachait à l'improviste de l'immensité de la pianura padana.


La basilique Santa Vergine della Misericordia, Castelleone, 10 juillet 2005 vers 17h.

C'est la basilique Santa Vergine della Misericordia, à Castelleone, lieu qui m'était connu comme celui d'une victoire des troupes de Crémone contre celle de Milan au quinzième siècle - la chose était mentionnée sur l'étiquette descriptive d'un gigantesque crucifix en argent vu le matin même à la cathédrale de Crémone. Mais il ne s'agit pas de cela : ce lieu est celui d'une des innombrables apparitions supposées de la Vierge dont s'honnore l'Italie. Du coup, c'est un lieu de christianisme populaire, avec aux mur de grands panneaux rassemblant des plaquettes ex voto qui dépeignent accidents et détresses de la vie quotidienne, du XVIIe au XXIe siècles.

L'une d'elle, représentant une noyade (qu'on ne peut que supposer évitée) dans le bief aval d'un moulin, donne lieu à une observation d'histoire des techniques : les moulins de la régions devaient être à deux roues à ailettes solidaires d'un seul axe - c'est d'ailleurs ce qu'on observe en arrière-plan d'un tableau Rennaissance vu à la pinacothèque de Crémone ; en plus, c'est compatible avec l'axe de moulin en fer de la fin du XIXe siècle exposé à Grazzano-Visconti. Autre constatation, tirée, elle, des ex voto les plus récents : les particularité de la conduite automobile locale ne contribuent pas peu à donner de l'ouvrage à Dieux et à ses saints - on s'en serait un peu douté, à vrai dire.

Dehors, un curé en soutane lit son journal à l'ombre du petit cloître ; des gens de tous âges, en voiture ou à bicyclette, s'arrêtent, quelques minutes ou quelques heures. L'eau s'écoule dans le petit canal d'irrigation qui longe le parking. Dans le ciel, le voile s'épaissit et des nuages d'orage s'accumulent vers le nord. Nous reprenons la route.

Le Plume vous salue bien.



samedi 23 juillet 2005

Couleurs d'Italie, 2.

Retour à Portofino : glycines en fleur et sangue di bue aux murs.


Portofino, 7 juillet 2005.

Dès que le soleil perce, les escarpements deviennent un mur de couleur.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 22 juillet 2005

km1571 : Crémone

Peu après Piacenza nous franchissons le Pô sur l'un de ces ponts en acier d'après-guerre pour arriver en Lombardie, en l'occurence dans la province puis dans la ville de Crémone.

Crémone, on connait surtout comme étant la patrie de Stradivarius - mais aussi de son prédécesseur Amati et de nombreux autres ; en bref, la patrie du violon. Et de fait on trouve dans le centre-ville de nombreuses boutiques de luthiers, un musée Stradivarius avec des explications complètes sur la fabrication de cet instrument et, à l'hôtel de ville, une demi-douzaine de violons exceptionnels, du XVIIe au XXe siècle. Mais c'est en plus une ville particulièrement agréable avec entre autre sa cathédrale, moins spectaculaire sans doute que celles de Milan ou de Florence mais tellement harmonieuse avec sa combinaison de marbres rose et blanc et de briques, flanquée de sa tour et de son baptistère...


Cremona, le duomo et le torrazzo, 9 juillet 2005.

Sur le côté opposé de la place centrale, on trouve les hauts lieux de la vie politique de la cité, poste de garde et hôtel de ville - avec leurs arcades, idéales pour un campari e soda en attendant l'heure de dîner. Pour une fin d'après-midi à l'Italienne, difficile de faire mieux.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 21 juillet 2005

km1533 : Grazzano Visconti, province de Piacenza (Émilie-Romagne).

En descendant des Apennins on change rapidement de paysage : terminé, la côte escarpée de Ligurie ; très vite, le paysage s'ouvre grand - c'est la plaine du Pô, le plat pays par excellence. Je ne crois pas que nous ayons en France quelque chose comme ça, pas sur cette surface en tout cas.

Les routes sont droites, les champs ouverts ; il faut rapidement s'habituer aux petites particularité de la conduite locale - comme le fait de se faire doubler tout en croisant un véhicule venant en sens inverse, sur une route à deux voies bien sûr.

Un village en brique sans aucun rapport avec tous le bâti des environs, nous attire l'?il : privilège du voyage en voiture, on s'y arrête, il est temps de faire une pause. C'est l'étonnant Grazzano-Visconti, totalement absent des guides touristiques internationaux.


Grazzano-Visconti, 9 juillet 2005.

Il faut dire, les guides en question aiment l'authentique ; ici, on en est loin : c'est au début du XXème siècle que l'héritier de la grande famille des Visconti décide de recréer, sur une propriété familiale plus ou moins abandonnée, un village à l'ancienne - ou conforme à ce qu'on imaginait alors d'un ancien village d'Émilie.

Qu'importe : c'est joli comme tout, ça fait un arrêt agréable et c'est une bonne promenade de week-end pour les habitants de Piacenza. Sans compter un petit musée du machinisme agricole, sympa aussi.  Que demande le peuple ?

Le Plume vous salue bien.



mercredi 20 juillet 2005

km1424 : Lago delle Lame, Santo Stefano d'Aveto

Entre la Ligurie et l'Émilie-Romagne, on traverse nécéssairement les Apennins - et on se rend compte que ce n'est pas de la toute petite montagne. Des cols à 1500m, des sommets à plus de 2000, et on est encore tout prêt de la riviera ligure, une trentaine de kilomètres peut-être à vol d'oiseau, même si ça fait une heure ou deux de voiture par les petites routes.

Si desdites petites routes on tourne à droite sur une route encore plus petite, à peine carrossable en fait, on pourra serpenter un bon moment entre les sapins, jusqu'à une sorte de pension de famille au bord d'un petit lac glaciaire bleu-vert, au beau milieu de nulle part.


Le Lago delle Lame vu du restaurant voisin, 9 juillet 2005 vers 14h.

Malgré la fraîcheur de l'air et la flore alpestre, on est bien en pleine Italie : on se trouve en Ligurie, dans la province de Gênes ; à quelques kilomètres de là, on passera dans la province de Parme, qui est en Émilie-Romagne ; à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest, c'est le Piémont et, à une distance comparable vers le sud-ouest, la Toscane.

Toujours est-il que l'endroit est parfait pour un déjeuner plutôt copieux suivie d'une indispensable petite marche autour du lac, avant de redescendre vers la chaleur un peu moîte de la plaine du Pô...

Le Plume vous salue bien.



mardi 19 juillet 2005

Couleurs d'Italie, 1

[ En guise de complément, quelques images presque sans légende, juste pour les yeux ]

À quelques escaliers du centre de Rapallo, coucher de soleil sur les monts de ligurie et l'église Sant'Ambrogio de Zoagli :

Le Plume vous salue bien.



lundi 18 juillet 2005

km1352 : Rapallo, province de Gênes, Ligurie.

Je parlais l'autre jour notre point d'attache sur la côte ligure ; c'est de Rapallo qu'il s'agissait. Question charme sauvage, évidemment, on fait mieux : l'ancienne petite station chic est un monument à la spéculation immobilière des années 60 et 70. Mais bon, d'abord, c'est là que nous avions des obligations qui avaient fourni l'alibi de tout ce voyage. Et l'urbanisation n'empêche pas le golfe, la lumière, les couleurs...


Une "plage" privée dans le centre de Rapallo, mercredi 6 juillet 2005.

En plus, pour moi qui suis plutôt habitué à des plages de cinq kilomètres de large et deux de long (à marée basse, s'entend ; à marée haute, compter plutôt deux mètres) avec du granit comme seul décor, ce front de mer est passablement exotique. Et n'allez pas chercher une quelquonque ironie là-dedans.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 17 juillet 2005

Gênes toujours

Et puis aussi, à Gênes, on trouve un super aquarium marin, le plus grand d'Europe, paraît-il - partie de la rénovation du port. J'ai déjà dû vous dire que j'aime les aquariums, non ? Celui là est plutôt bien fichu, même si son aspect exterieur pourrait prêter à discussion. On y trouve requins et phoques, raies et mérous, et même l'énormité un peu flasque d'un poisson-lune. Et puis des tortues, aussi.


Tortue verte (Chelonia mydas), aquarium de Gênes, 8 juillet 2005.

Sinon, aujourd'hui, rien : j'ai tellement fait le sportif de canapé que j'avais la broderie d'un coussin du salon en négatif dans le dos - rien qu'un long bain ne puisse résoudre, d'ailleurs. Demain, reprise du travail, pour deux semaines en tout cas. Raison de plus pour continuer cette série italienne, non ?

Le Plume vous salue bien.



samedi 16 juillet 2005

km1352 (+30km de train) : Gênes

À trente kilomètres en train de notre base temporaire sur la côte ligure, Gênes, cité portuaire à flanc de montagne, toute en côtes, en escaliers et en funiculaires. Pour moi qui est grandi dans une cité portuaire, elle-même non dépourvue de funiculaire, c'est plutôt un bon début.


Une arrière-cour sur la via Balbi, Gênes, 8 juillet 2005.

Étonnante ville que Gênes, un mélange presque parfait de paysages et d'humain, de modernité autoroutière et de ruelles médiévales, de prolétariat intercontinental et d'université d'élite... Et la mer partout toute proche, mais presque partout cachée.

Avouons-le : de Gênes, nous n'avons eu qu'un apperçu, un avant-goût, un amuse-gueule - mais avec un goût de revenez-y qui ne trompe pas.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 15 juillet 2005

km807 : Saluzzo, province de Cuneo, Piémont.

Après la frontière et un premier petit sandwich en terrasse, descente quasiment plein sud, vers le golfe de Gênes. Après la province de Turin, c'est celle de Cuneo, sur le flanc sud du Piémont. Pays de plaine avec vue sur la montagne, le Pô comme petite rivière et les villes et villages sur chaque colline.

La petite ville de Saluzzo, par exemple : je voulais m'y arrêter pour mes souvenirs d'histoire moderne (j'en avais parlé) ; du coup, première opportunité de m'égarer avec plaisir dans les ruelles d'un centro storico, avant de trouver une miraculeuse place de stationnement gratuite et légale et de faire une petite marche à pied dans cette petit joyau piémontais.


Saluzzo, mardi 5 juillet, vers 15h.

Avantage des voyages en voiture : cette église qui accroche l'œil, cette petite ville dont le nom vous inspire, rien ne vous empêche de vous y arrêter, fût-ce quelques minutes. L'inconvénient, évidemment, c'est qu'on transpire quelque peu du bas du dos lorsqu'on roule en plein cagnard. On n'a rien sans rien.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 14 juillet 2005

Par où commencer ?

Voilà, la boucle est bouclée ; nous voici de nouveaux chez nous - ce qui n'est pas déplaisant, même après un excellent voyage. Le compteur de la voiture aura tourné de 2785 km et notre garde-manger se retrouve agrémenté de quelques kilos de charcuteries et fromages, sans compter une demi-douzaine de bouteilles de prosecco et quelques toblerones géants.


La route du Saint-Gothard, Suisse, canton du Tessin, 12 juillet 2005.

J'en étais resté à notre séjour sur la côte de Ligurie. Tant de choses vues, tant de contrastes depuis qu'il est difficile de reprendre là où j'en étais... Alors, histoire de récapituler, voici l'itinéraire.

(En italique, arrêt d'une nuit ou plus ; en petit, partie en solo)

Paris Briançon / Fenestrelle Pinerolo Saluzzo Pise Viareggio Rapallo Portofino Rapallo Genova Rapallo Lago dei lame Grazzano Cremona Castelleone Bergamo Bellagio Menaggio / Lugano St.-Gothard Andermatt Ennetburgen Basel / Ronchamps Paris.

Voilà. Je pourrais rajouter les kilométrage, mais ça resterait ne serait pas beaucoup plus causant... À moi de rajouter de la chair sur ce squelette dans les jours qui viennent.

Le Plume vous salue bien.



samedi 9 juillet 2005

Ligurie

Ligurie, petite bande côtière entre Apenin et golfe de Gênes... Mon problème pour l'illustrer : j'ai beaucoup, beaucoup trop de photos - et encore, les pellicules du Pentax ne sont pas dévelopées !

Bah, il y en aura d'autres, des photos. En attendant, pourquoi pas le foutoir lumineux et richissime de Portofino, à 20 minutes de bateau de Rapallo. Portus delphinus pour les auteurs antiques, mais les super yachts ont remplacé depuis longtemos les dauphins dans la petite anse.


Portofino, vue du port, 7 juillet 2005, fin d'après-midi.

Évidemment, il n'y a pas que les lieux de villégiatures pour superstars, il y a aussi une vraie ville et un vrai port : Gênes, avecv son fouilli de ruelles, ses places cachées et ses funiculaires - j'en reparlerai, et pas qu'un peu.

Mais pour l'instant nous reprenons la route, à travers l'Apenin, vers la Lombardie via l'Émilie-Romagne. Ce soir, Crémone, la cité des luthiers. Pas sûr d'y trouver d'accès internet pratique, par contre... À la prochaine donc pour la suite de nos aventures.

Le Plume vous salue bien et file charger la twinguetta !



vendredi 8 juillet 2005

Piémont

Après le Montgenèvre donc, les vallées piémontaises - avec quelques difficultés de circulation dans la mesure où il y a partout des travaux routiers et que par conséquent la moitié des routes de la région semblent être à circulation alternée. Comme quoi avoir les jeux olympiques, fussent-ils d'hiver (Turin 2006), on peut très bien s'en passer finalement.

Passé les grattes-ciels hallucinant de Sestrière (la réponse des Alpes à La Grande Borne) on va de villages en petite villes, tranquilement.


Le petit cimetière de Fenestrelle, km771, mardi 5 juillet, 12h30.

On ne quitte pas pour autant les guerres du XVIIe siècle : parti de Briançon par la porte de Pignerol, on sort des vallées par la ville de Pinerolo, qui fut un avant-poste français au Piémont ; on pourra ensuite passer par Saluzzo, qui excita la convoitise des Bourbons à la charnière des règnes d'Henri IV et de Louis XIII - on parlait alors du marquisat de Saluces, mais je crois qu'il s'agissait d'une de ces petites républiques urbaines dont était faite l'Italie, la famille prééminente portant le nom de Marchese.

Restera alors à traverser l'Appenin pour aboutir sur le golfe de Gênes.

Gênes où nous nous rendons présentement ; je vous laisse, sinon on va rater le train !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 7 juillet 2005

Ma campagne d'Italie

Se rendre en Italie par voie de terre, c'est suivre une route chargée d'histoire, d'histoire-batailles : des siècles de rêves italiens du pouvoir français, des derniers capétiens à Bonaparte.

Ça commence, comme il ce doit, par une traversée des Alpes. On n'est pas forcé de sortir de Paris par la place et la porte d'Italie (je suis passé par Denfert sous une pluie battante) mais ensuite il faut bien traverser la Bourgogne avant de sentir, du Beaujolais aux confins du Dauphiné, le paysage se refermer peu à peu avant d'aboutir, passé Grenoble, dans les obscures valées où sévissait naguère le divin Marquis et certains de ses plus sinistres personages.

Parfois, au détour d'une route impossible, on tombe sur une retenue d'eau où se reflète la lumière d'un ciel tumultueux :


Barrage du Chambon, Isère (ou est-ce déjà les Hautes-Alpes),km680, lundi 4 juillet 2005 vers 19h.

Ensuite ce sont les cols : le Lautaret et son herbe encore jaune de la récente fonte des neiges, puis le Montgenêvre après une escale, comme vous le savez, dans la presque italienne Briançon - le tout avec, en complément de la sauvagerie des paysages de haute montagne, des dizaines de semi-remorques en guise de dragons, qui préfèrent une amende somme toute modeste à l'attente pour passer l'unique tunnel alpin en service...

Après, ce sera la descente vers le Piémont, mais ça, ce sera pour une autre entrée.

Le Plume vous salue bien depuis les hauteurs de Rapallo.

P.S. : par pitié, permettez-moi d'ignorer encore quelque jours la folie meurtrière des hommes...



dimanche 3 juillet 2005

Avant de partir

Alors que je finis mes valises pour prendre demain la route des cols alpins, une dernière photo (ô combien) parisienne :


Arrière-cour, rue du Faubourg du Temple, Paris 11ème, hier après-midi.

Pendant une bonne partie de mon enfance, Paris, c'était ça : petits escaliers et cours obscures (mais la vaste fresque murale était alors moins défraîchie et le lierre moins envahissant), une rue étroite à l'activité étourdissante, la lumière des réverbères qui se reflète sur des pavés luisants de pluie... C'était là que nous descendions, venus du nord-ouest, de l'ouest ou du sud-ouest suivant la période, chez l'une de mes tantes qui habitait, et habite toujours, dans ce quartier qui n'a guère changé durant ces trente ans.

Ce que je pensais de Paris du haut des mes trois pommes ? Que c'était bien, mais franchement fatiguant, je crois - mon opinion n'a pas beaucoup changé sur ce point. Et aussi que je ne me voyais vraiment pas, mais alors vraiment pas, vivre dans ce genre d'endroit, ce qui prouve qu'il ne faut jamais dire « fontaine, je ne boirais pas de ton eau. »

Ceci dit, la nuit dernière et à un demi arrondissement de là, j'avoue que je commençais à revenir à cette opinion ancienne : nous avons la chance d'habiter un appartement qui a des fenêtres sur deux façade. Ce privilège nous a permis de cumuler deux tapages nocturnes différents en stéréo, ce qui en une saison où on voudrait pouvoir ouvrir ses fenêtres est passablement agaçant. D'autant que bien entendu les digicodes divers interdisent toute intervention civilisée... Bah, vers quatre heure, l'un des deux a cessé, permettant d'ouvrir les fenêtres ouest puis, vers cinq heure, à l'heure où blanchit la campagne, le second, me permettant de dormir. Ce sont les joies de l'empilement... Enfin, du coup, je ne suis pas malheureux de m'échapper pour quelques jours !

Je l'ai dit, mes contributions risquent d'être peu quotidiennes dans les deux semaines qui viennent. On verra bien.

Le Plume vous salue bien.



samedi 2 juillet 2005

Bergères, bergers...

De retour d'aller acheter mes guides de voyages sur les Grands Boulevards, passage devant les Folies Bergère.


Rue Richer, Paris 9ème, tout à l'heure.

Le quartier est aussi peu bucolique que possible ; la façade l'est tout aussi peu. Et pourtant les deux sont fort mal assortis... Ce simple fait, en plus de l'étonnement que m'inspirent ce genre d'établissements (Qui y va ? Qui pourrait avoir seulement envie de s'y rendre ?), méritait bien un blog...

Et puis, j'étais un peu léger en photos du neuvième arrondissement, je crois !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 1 juillet 2005

vacances, congés, holidays, etc.

Voilà : après des semaines à me traîner minable, je suis maintenant officiellement autorisé à en faire autant sans même me déplacer sur mon lieu de travail. Les vacances...


Côtes d'armor, juillet 2003.

Marrant que pour désigner le fait d'arrêter temporairement de travailler, le français évoque non pas les activités que l'on peut avoir pendant ce temps mais le vide laissé par le salarié : une vacance. Pour ma part, vu mon peu d'efficacité ces derniers temps, ce vide ne fera pas s'effondrer l'univers, je pense. Bah !

Le programme : jusqu'à lundi, rien - dormir. Et lundi, je monte dans la twingomobile et je file vers les cols alpins, histoire d'aller attendre la madame à sa descente d'avion en Italie. bah oui, elle est bloquée à Paris jusqu'à mardi et doit être là-bas mercredi. Après ça, bein, on sais pas trop... On aura nos quatre roues, un guide d'Italie du nord (qu'il faut que j'aille acheter demain d'ailleurs) et tout notre temps.

Conséquence : le blogage risque d'être passablement irrégulier la semaine prochaine. On verra ce qu'on peut faire, mais on ne fera pas des kilomètres exprès pour aller à la recherche d'un cyber-café. Je tâcherai de vous tenir au courant !

Le Plume vous salue bien.