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Des photos et des jours

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samedi 20 août 2005

Reflets de la Villette

La cité des sciences et de l'industrie est une création typique des années 80 : c'est grand, ça a de la gueule - même si ça ne vieillit pas forcément très bien - et ça ne sert pas à grand chose. Sur un espace dix fois plus grand, pas beaucoup plus de matière que dans le bon vieux palais de la découverte, finalement. Plus de diversité, peut-être, mais certaines sections sont proprement affligeantes (aéronautique et automobile, plus des publicités géantes pour Renault et Dassault que de véritables expos). Et puis, c'est comme dans le concept d'« histoire des sciences et techniques » : de techniques, d'industrie, c'est à dire, au bout du compte, de gens au travail, on ne voit rigoureusement rien. Regrettons que l'éphémère ministère de la revalorisation du travail manuel n'est pas assez duré pour surveiller de près ce grand projet tontonnien...

Mais de toute façon, l'objectif de cette journée, c'était de la passer entre amis. Et ça c'était pleinement réussi.


Portrait de groupe à la Géode hier après-midi. Le photographe est au regret de constater qu'il n'a pas maigri.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 19 août 2005

Des quais de la Villette au quai de gare

Un petit tour et puis repart : mon ami, mon vieux frère, celui qui a la mauvaise idée d'habiter à l'autre bout de l'Eurasie et que j'avais récupéré à Roissy hier, est reparti avec armes et bagages (et gamin) vers d'autres horrizons.


Le TGV de 19h00 pour Lyon et Saint-Étienne, ce soir, Gare de Lyon,19h02.

J'essaye d'éviter de me la jouer « cher journal » dans ces pages - au point qu'on a pu y voir une certaine froideur. Mais, après tout, si on ne peut pas épancher ses coups de blues sur son blog, à quoi bon ?

Sans compter les super courbatures aux jambes que je me tappe : faire la cité des sciences avec, pour une bonne partie de la visite, un gamin de sept ans juché sur la pointe de mes godasses, ça fait du sport. Mais comme il est le fils de mon ami et quelque chose comme mon filleul, il a le droit inaliénable de m'exploiter de manière éhontée - et de s'endormir sur mes épaules dans un coin de l'exposition d'accoustique, si c'est ce qui lui chante.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 18 août 2005

The White Pony

À Rome, fais comme les Romains, dit-on. Et à Paris, fait comme les Romains aussi. Voici en effet le nouvel arrivant dans notre ménagerie : nom de code The White Pony, aussi appelé à l'occasion lo scooter (prononcé à l'italienne : « scoutaire »). Acheté par la madame pour pouvoir rejoindre efficacement la gare de chemin de fer par laquelle elle turbotera l'an prochain. Ceci dit, pour le moment, ni elle ni moi ne maîtrisons pleinement la bête, même si l'on s'efforce de profiter de la période creuse du mois d'août pour s'entraîner un peu...


Le White Pony sur l'esplanade du château de Vincennes, cet après-midi, 15h45.

J'ai profité de ce premier jour parisien pour débourrer un peu l'animal et lui faire découvrir la banlieue parisienne. Pas très grande banlieue : Saint-Mandé, Vincennes (où l'engin s'est arrêter pour jouer les pin-up, voir photo) et retour par la porte dorée... Dans l'état actuel de mes compétences, ça me suffit largement. Et puis il fallait que j'aille récupérer la twinga pour aller chercher un ami cher et son fils à Roissy, provenance directe d'Osaka - mais ceci est une autre histoire.

Le Plume vous salue bien



mercredi 17 août 2005

Sur les routes de France

Bon, eh bien, nous revoilà chez nous, après une journée de route plutôt sportive - vu qu'étant donné que la twinga elle a pas la direction assisstée et que quand il y a plein de raffales de vent on s'en prend plein les biscotos pour pas un rond. De retour donc, avec une pleine cargaison de spécialités bretonnes :


Ladite cargaison vu du siège du passager, départementale 38 du département des Côtes d'Armor.

Bah oui, un bananier. Ça change de la faïence de Quimper, non ? Et puis maintenant qu'on a une carte de fidélité aux magasins de la coopérative du Trieux, faut rentabiliser...

Le Plume vous salue bien.



mardi 16 août 2005

On remballe

Eh oui, provisoirement au moins, on remballe ; je reviendrai sans doute dans le secteur d'ici peu, mais ce n'est pas pareil. On remet dans les bagages tous les trucs qu'on a acheté pour ramener, tous ce qu'on a acheté pour ici mais qu'on ramène quand même, sans compter du linge sale et des ordinateurs propres. Et puis tous les « on aurait pu, » les « on aurait dû, » les « dommage que »...


Louannec : la baie de Nantouar ; au fond, la Pointe-épine à Trélevern.

Demain soir, nous serons chez nous - et si loin en même temps.

Le Plume vous salue bien.



lundi 15 août 2005

Littoral

Ces jours-ci, morte-eaux : l'eau n'est pas plus morte que d'habitude mais les marées sont faibles. Du coup, au lieu de se remplir et de se vider entièrement, la baie reste toute la journée quasiment pleine, ce qui surprend un peu, quand on a l'habitude. Idéal pour les bains de mers puisqu'on peut se baigner à toute heure ; pour la plaisance, c'est moins bien : le port de plaisance de Perros (dont le mur est nettement au dessus du niveau de la mi-marée) reste fermé pour des coefficients inférieurs à 40 - et n'ouvre que quelques dizaines de minutes par marée pour les coefficients compris entre 40 et 50.

Résultat, j'ai pris mon bain annuel - mon passage à la patouille en Laser l'autre jour ne compte pas, c'était à l'insu de mon plein gré. Eh oui : je me baigne fort peu. Ça n'a jamais été mon truc ; d'abord je nage à peu près aussi bien que les petits bouts de pain dans le café au lait du matin : je flotte mais ça s'arrête là. Ce qui n'empêche que ça n'a rien de désagréable, tous comptes faits. OK - ceci n'est pas une découverte révolutionnaire !

Beaucoup plus fort : une étude comparative de la chaleur accumulée par les différents types de galets, par application cutanée sur le bide alors qu'on dore au soleil. En plus ça fait marrer vos petits camarades. (Ce sont les galets bleu-gris les plus chauds. Glop, glop.)

Ensuite, on pourra, comme nous l'avions fait hier soir, traîner sur la grève à regarder mouettes, aigrettes et courlis picorer sur l'estran. Ou bien descendre sur le port se taper un ou deux apéros : même au port, un voilier, ça a du bon.


Nantouar, au fond de la baie de Perros, hier soir.

Coupe géologique du front de mer local : En haut, spartine d'Angleterre et oseille de mer bordent le chemin du littoral. En dessous, des années de galets amenées par les tempêtes d'hiver et pénétrés dans l'argile par gravité. Plus bas encore, l'argile s'effrite sous l'effet des grandes marées ; recul par conséquent de cette mini-falaise, et les galets retournent progressivement à leur précédente occupation de galets.

Bref : tout va bien.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 14 août 2005

Transat

En vacances, l'après-midi dans le transat, c'est bien.


Louannec, cet après-midi, vers 18h. Au premier plan, Cosey, Orchidea ; au fond, Robert B. Parker, Cold Service.

L'après-midi à deux transats, c'est beaucoup mieux.

Le Plume vous salue bien.



samedi 13 août 2005

Au mouillage

Le bateau est resté sagement au port aujourd'hui : bourrasques de vent et pluie se sont invités à brûle-pourpoint. Enfin, en nous laissant le temps de faire le barbecue de midi, tout de même...

Pas de sortie en mer, donc ; pas une raison pour ne pas la regarder. Cette photo date de la semaine dernière, avec une belle lumière de fin de journée sur la baie de Perros et l'entrée du port.


Les mouillages du quai de la douane à Perros-Guirec, 4 août 2005.

L'entrée du bassin à flot est un peu plus loin à gauche, en longeant la jettée du Linkin, dont l'extrémité est surmontée d'une tourrelle blanche à feu vert. Pour aller vers le large, on laisse cette jettée sur la gauche et la tourrelle Gomonénou (latérale babord donc rouge, à peu près au centre de l'image) sur la droite. Après, c'est à vous de voir.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 12 août 2005

Back to Briançon

Non, je ne suis pas reparti dans les Alpes ; c'est juste ce blog qui revient un petit peu en arrière. Je me rends en effet compte que je n'ai pas mis de photos de Briançon dans ces pages, ce qui est un manque cruel. Il s'agit tout de même de la sous-prefecture la plus haute de France. Enfin je crois. En tout cas, la ville haute et sa citadelle, fortifiés par Vauban pour défendre la route du Montgenèvre, vallent franchement le coup d'œil.


Briançon : l'accès à la citadelle depuis la porte de Pignerol.

Sur ce, moi, je vais mettre la viande dans le sac sans tarder. Passé une bonne partie de l'après-midi à débiter à la scie du sycomore tombé il y a quatre ou cinq ans, résultat, je suis rincé.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 11 août 2005

Couleurs d'Italie, 3.

Une bonne partie du Rapallo d'avant-guerre était occupé par le couvent de l'ordre des Clarisses. Celui-ci a été fermé après la guerre ; une partie du couvent a été transformé pour devenir un auditorium et centre de conférence occasionnel, avec une esthétique un petit peu particulière peut-être...


L'auditorium des Clarisses à Rapallo (province de Gênes).

Le Plume vous salue bien.



mercredi 10 août 2005

La commune de Louannec (où je me trouve) est, quoi que littorale, une commune rurale qui tourne résolument le dos au vent du nord, et donc à la mer. Il était donc bien naturel de ne pas avoir que des images maritimes dans cette série bretonne - et j'allais justement à pied au bourg acheter le journal tout à l'heure, l'appareil numérique blotti dans le sac banane. Quelle vie palpitante que la mienne !


L'église et le stade de Louannec.

Un ouvrage* fort intéressant, basé entre autre sur le dépouillement des registres des « généraux de paroisses »(assemblées qui cumulaient les fonctions détenues dans les autres provinces d'ancien régime par la fabrique paroissiale d'une part et l'assemblée de la communauté villageoise d'autre part), nous apprend que la préoccupation principale des Louannécains de la décennie 1770 était de financer la reconstruction du clocher de leur église, fissuré « au point qu'on n'ose plus y faire sonner la grosse cloche. » Un article du numéro d'aujourd'hui d'Ouest France nous donne la principale information concernant la commune : les matchs amicaux de l'union sportive Perros-Louannec se dérouleront au stade de Louannec, plutôt qu'à celui de Perros. Déduisez-en ce que vous voulez.

Le Plume vous salue bien.

*Christian Kermoal, Les notables du Trégor, Éveil à la culture politique et évolution dans les paroisses rurales (1770-1850),Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002, 488p.



mardi 9 août 2005

Des nouvelles de ma tête (de mât)

Encore un problème de résolu : ma drisse de génois coulisse de nouveau correctement dans son réa, suite à une opération commando menée à huit mètres au dessus du pont de mon fringant voilier.


gros plan sur la tête de mât, vers 18h aujourd'hui.

La drisse de génois fautive, c'est la rouge qui sort sous la ferrure d'étai. La poulie noire à droite est celle de la drisse de spi, à laquelle était d'ailleurs suspendu votre serviteur. Tout ça est passablement défraîchi ; il faudrait décidément que je gagne au loto. Ce qui me paraît peu probable, faute d'y jouer.

Sinon, la cause de ce blocage, c'était semble-t-il un vieux bout de pain d'un ou deux centimètres cubes, dur comme le roc après des mois de vent de sud-ouest, sans doute coincé là par un goëland soucieux du lendemain. C'est le seul corps étranger que j'aie délogé de la poulie et, depuis, ça marche. Des fois, faut pas chercher...

Reste qu'il faudra un jour ou l'autre que je change l'ensemble de ces réas ainsi, sans doute, que la potence de la drisse de spi, qui me semble hautement suspecte. En fait, c'est le mât tout entier qu'il faudrait changer : nous voilà ramené à mon problème de loto.

Le Plume vous salue bien.



lundi 8 août 2005

Une journée sur l'eau

Passé la journée sur l'eau aujourd'hui. D'ailleurs j'ai la curieuse sensation que cette table - et la pièce qui va avec d'ailleurs - remue dans tous les sens, ce qui, bien que les fondations de cette maison soient des plus modestes, me semble assez improbable.

Que dire ? Il faisait beau ; il y avait du vent... lequel m'a essentiellement servi à lutter contre le courant dans la mesure où je me suis ingénié à aller contre la marée aujourd'hui, d'ouest en est à marée descendante et vice versa. Mais qu'importe, j'avais tout mon temps.


Rouzic, « l'île aux oiseaux, » au bout de mon étrave, vers 14h30 cet après-midi.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 7 août 2005

D'où je vous parle...


Vue de la baie de Perros, mai 1999.

D'où je vous parle, on a une vue magnifique sur la baie de Perros et la pointe de Port-l'Épine, à Trélevern.

Enfin, presque : la photo est prise du haut du terrain ; en bas, les arbres cachent tout.

D'où je vous parle, j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'autre endroit où je puisse me sentir chez moi.

Mais ce n'est pas chez moi.

D'où je vous parle, ce n'est pas parfait. Mais on peut regarder la mer et, parfois, y naviguer dans un beau soleil de fin de journée ; s'y sentir bien. De temps en temps au moins.

Il ne faut peut-être pas trop en demander.

Le Plume vous salue bien.



samedi 6 août 2005

Au bord de l'eau, sur l'eau, dans l'eau.

Cet après-midi, Port-Blanc, partie maritime de la commune de Penvénan - dont le chef lieu est un gros bourg rural assez éloigné de la mer. Port-Blanc, c'est un fatras d'îles, d'îlots, de blocs de granit, qui, contrairement à ce qui se passe à Plougrescant quelques kilomètres plus loin, forment un abri assez sûr, protégé de la houle lorsque qu'elle n'a pas la mauvaise idée d'être dans l'axe de la passe. Ladite passe est assez facile, praticable à toute heure, quelle que soit la marée, ce qui est rare dans le secteur. Enfin, assez facile... Si on n'a pas de carte, on risque d'avoir du mal à la trouver : quand j'arrive du large j'ai toujours un petit peu de mal à me persuader qu'elle existe bel et bien, qu'il y a bien un trou dans cette salade de cailloux...

Mais au dedans, le calme, les petits bateaux à l'échouage, les plus gros aux mouillage... Tout autour, les petites îles sont surmontées d'amers en forme de pain de sucre pour guider le navigateur. Il fait bon ; il y a des enfants qui font des châteaux de sable et d'autres qui pourchassent les crabes. C'est le mois d'août.


Les mouillages de Port-Blanc cet après-midi.

C'est aussi un bon coin pour la voile légère, et la raison pour laquelle je m'y étais propulsé d'un coup de vélo est qu'un cousin y avait un dériveur récemment acheté (un Laser pour les connaisseurs) que j'entendais bien tester. Ce que j'ai fait avec plaisir ; seulement, le vent était plus frais qu'il n'en avait l'air et je n'avais pas fait de Laser depuis pas mal d'années. Résultat, dans un virement de bord pas très réussi, m'étant pris le rituel coup de bôme sur le ciboulot, je me préoccupe de rattraper au vol ma casquette, tant et si bien que mon bateau se retrouve sur la tranche et moi à la patouille. Bon, ça fait partie du jeu ; j'avais pas vraiment décidé de me baigner, voilà tout. Après avoir redressé, je continue à m'éclater d'un bout à l'autre du plan d'eau - pour me remettre au tapis au moment d'arriver sur la plage, ce qui est du dernier grotesque, il faut bien le dire.

Une bonne après-midi, donc. J'ai même trouvé une bonne âme pour me prêter un tee-shirt sec avant de rentrer.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 5 août 2005

Figaro-ci, Figaro-là...

Sans doute l'avez-vous entendu : cette année, la course en solitaire du Figaro part de Perros-Guirec et donc à deux kilomètres à vol d'oiseau de l'endroit où je me trouve présentement.

Je me suis complètement désinteressé de l'actualité de la course au large ces derniers temps. Je n'ai rien contre, mais bon, ce que font ces gens sur leur bateau, ça les regarde, finalement ; je ne me sens pas concerné plus que ça. Mais bon, le Figaro (malgré le nom, hein - et avant c'était L'Aurore, c'est encore pire), c'est quand même des tas de souvenirs : l'époque où ça se courait sur half toner, des bateaux conçus pour la régate en équipage ; la disparition de Gilles Gahinet ; les départs dans le matin brumeux, vus d'une corniche bondée...


Un Figaro Solo en rade de Perros hier après-midi.

Et puis c'est sympa d'avoir plein de beaux bateaux sur le plan d'eau. Ils glissent avec une facilité déconcertante sur l'eau, manœuvrent comme de rien... On se dit que la vie, peut-être, ça pourrait être comme ça ?

Sinon, puisqu'il y a Afflelou de marqué sur la voile : j'ai fait refaire le verre de lunette cassé (mais chez Atol Optic). Comme quoi il arrive que des problèmes se résolvent.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 4 août 2005

« Ils sont tristes à la fête, où qu'ils aillent »

J'étais tout à l'heure plongé dans des abîmes de perplexité, et ce pour des raisons qu'il serait déplacé de raconter ici. Je repensais donc au beau commentaire que faisait l'amie Annnie avec trois n à ma note d'avant-hier :

Je connais ce sentiment. Le "je suis d'ici" qui manque.
Alors après, c'est comme l'adoption.

Commentaire qui m'a d'autant plus touché que les deux termes de cette équation me sont familiers. Et c'est très juste : dans un cas comme dans l'autre il s'agit de décalage, de questions qu'on se pose ou qu'on s'interdit de se poser ; de celles que posent le regard des autres aussi.

Alors, peut-être que mon pays, c'est le pays de ceux qui n'ont pas de pays, la constellation des grandes métropoles reliées entre elles par la traînée des vols intercontinentaux : Paris, Londres, New York, Los Angeles...


New York, Lower East Side, septembre 2004.

Seulement voilà : j'aime rouler à bicyclette entre les talus couverts de fougères, j'aime regarder les étoiles dans le ciel nocturne, j'aime quand mon bateau glisse sur l'eau dans la lumière du soir... Ah, que tout ceci est mal commode !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : merci à Michel Berger pour le titre, bien sûr.



mercredi 3 août 2005

km2267 : Ronchamp (Haute-Saône)

Pour en finir avec le voyage en Italie, il me semble judicieux de revenir en France, justement. Rappelez-vous la fin du grand blond avec une chaussure jaune : « Quand il reviendra - car il reviendra forcément... »

C'était je crois la première fois que je mettais mon nez dans ce département rural de l'Est de la France. Je suis un Français de l'Ouest : déposez-moi n'importe où à l'ouest d'un angle Dieppe - Paris - Bordeaux et je me sentirai un peu chez moi, si je n'y ai pas effectivement habité. De l'autre côté de cette ligne, il y a plein de coins sympas, mais ça me reste un peu étranger. Bref, la Franche-Comté, c'est une région dont je présume qu'elle doit avoir de nombreux agréments, mais c'est vraiment l'inconnu, sans compter que c'est un peu trop loin de la mer pour moi.

Avisés que nous sommes, nous voulions éviter de prendre l'autoroute qui redescend vers Beaune et avions donc pris la nationale (elle l'est encore, pour le moment) de Belfort à Langres. Et comme je copilotais sur ce tronçon je suis tombé en regardant la carte sur le village de Ronchamp, d'où le tilt : c'est là qu'est la chapelle Notre-Dame-du-Haut, œuvre majeure du Corbusier. Les photos que j'en avais vues ne m'avaient jamais entièrement convaincu. Mais, tout de même, pour un ou deux kilomètres, ce serait dommage de ne pas vérifier sur pièces.

On quite donc la nationale à la sortie du gros village de Ronchamp ; on passe sous la voie ferrée Paris-Bâle, dont la proximité n'est pas une surprise lorsque de Bâle on roule vers Paris. On serpente dans les bois à flanc de côte ; on passe une petite mine de charbon transformée en musée, avec sa petite rame de wagons Decauville en expo ; on arrive à un parking surdimensionné et, après avoir acquitté une modique entrée, on termine de monter à pied. Et voilà : on se retrouve sur le cul. C'est vraiment magnifique - ce n'est pas parce qu'en copiant ce modèle on a fait des dizaines d'églises au mieux médiocres (et au pire celle de Royan) que celle-ci doit être mise dans le même sac. C'est un des lieux où le Corbusier a fait jouer avec le plus de virtuosité ses principes de base : l'adéquation avec le milieu, le jeu sur la grammaire spatiale des édifices traditionnels et, surtout, la lumière. Il s'agit d'une œuvre tardive (années 50), à une époque où la question de la lumière est la seule qui le préoccupe vraiment. L'architecture comme jeu des volumes sous une lumière changeante...


La chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp, 13 juillet 2005.

Ce toit par exemple, qu'on a mal imité un peu partout dans les années 60 : il n'a d'intérêt que par le fait que, dans l'orientation précise qui est la sienne, il est secondé par l'ombre qu'il projette sur la courbe de la façade sud. Faites pivoter l'ensemble de 90° et ça n'est plus qu'une masse de béton sans le moindre intérêt. L'intérieur est tout aussi magistral, reprenant tous les termes de l'architecture religieuse occidentale mais en produisant un espace totalement neuf et parfaitement harmonieux. Et là encore, c'est la lumière qui est le personnage principal. Une très, très belle leçon d'architecture - aux antipodes de ces bâtiments formidables sur plans ou en maquette et qui, une fois sortis de terre, tombent complètement à plat. Et les bois et coteaux de Franche-Comté sont là, en face du tertre, étendant l'harmonie bien au delà des murs.

Bref : on a plutôt aimé.

Le Plume vous salue bien.



mardi 2 août 2005

Au pied de mon mât

Me voilà donc de retour auprès de ce qui ressemble le plus à un point fixe - pas seulement le bateau, qui est tout de même censé être mobile, mais tout ce qui est autour. La baie, les paysages, la maison de vacances, celle de mes cousins de l'autre côté du talus, les arbres, les marées... Finalement, vu mes nombreux déménagements, ce coin est le seul que je fréquente depuis mes premières années. Certes, je ne suis pas « d'ici, » même si j'ai habité quelques années à Lannion, 10km plus loin ; seulement voilà : comme il n'y a aucun lieu où je puisse dire que « je suis d'ici, » ça finit par en tenir lieu, au moins dans la tête.

Et finalement, l'achat d'un bateau, que je n'aurais pas imaginé mettre ailleurs que là où il est, était sans aucun doute une manière de renouveler ce lien à un moment où je ne savais pas où j'en étais - je souligne le côté topographique de l'expression, qui en dehors de ça ne correspond pas tant que ça à mon état d'esprit d'alors.


La plaisance vue de près, sur le ponton tout à l'heure.

En fait, j'étais cette fois-ci un peu réticent à l'idée de partir. D'abord parce que je suis séparé quelques jours de ma chère épouse, ce dont je n'avais aucune envie. Au delà de ça, il y avait sans doute autre chose, peut-être une peur de la régression ? Mais m'y voilà - et ce sentiment s'est dissipé alors que mon train passait les derniers bosquets qui précèdent la gare de Lannion.

Au pied du mat donc, en quelque sorte. En haut duquel se pose d'ailleurs un problème technique qu'il va bien me falloir résoudre : avec le temps, les poulies qui permettent aux drisses (c'est à dire, pour les non-initiés, les cordages qui, passant depuis le pont par le haut du mat, permettent d'y hisser les voiles) de faire leur office se sont bloquées et jouent maintenant le rôle, plutôt à contre-emploi, d'un coinceur tristement performant. Comme tout ça est pris dans la masse suite à trente ans d'électrolyse, je ne vois pas de solutions propres qui n'impliquent pas de démâter et de procéder à de la chirurgie lourde su la tête de mat. Bon, je crois avoir trouvé comment contourner la difficulté... Ça va bricoler dur demain matin. Et il a intérêt à faire beau vu que j'ai réussi à péter un verre de mes lunettes ordinaires ; celles qui me reste sont mes lunettes de soleil !

Le Plume vous salue bien.



lundi 1 août 2005

km2067 : Bâle

Nous nous étions infiltrés la veille entre sources du Rhône et sources du Rhin, toutes deux aux abords du Saint-Gothard ; c'est en flirtant avec le Rhin que nous passons de nouveau la frontière, celle qui nous ramène à la maison. C'est Bâle, avec ses tramways verts et jaunes, ses musées que nous ne visiterons pas, ou du moins pas cette fois-ci, et sa cathédrale de grès rouge aux toits multicolores.


Bâle, le transept sud de la cathédrale, 13 juillet 2005.

Ce récis illustré touche à sa fin alors même que je m'aprête à repartir, vers l'ouest cette fois-ci et mes habituels plans d'eau. Il y aura encore quelques photos de ce voyage, notamment pour sa partie française que je n'ai guère traité. Mais je vais tout de même tenter de ramener progressivement mon propos vers le présent.

le Plume vous salue bien.



dimanche 31 juillet 2005

km1886 : Andermatt, canton d'Uri, Suisse.

Les historiens de l'empire romain finissant l'ont fait remarquer : si les grandes invasions du Ve siècle on fait reculer les frontière de la romanité, ce phénomène fut somme toute géographiquement modeste. Ainsi, la frontière qui courrait du Rhin au Danube fut-elle repoussée à la crète des Vosges d'une part et aux cols alpins d'autre part, où elles se sont stabilisées.

La vraie frontière, ce n'est donc pas celle que nous avons franchi en longeant un lac paisible le long d'une route fleurie, malgré la présence de quelques douaniers regardants distraitement i documenti. On la franchit plus loin, à plus de deux mille mètres d'altitude, au col du Saint-Gothard ; avant, c'est Biasca, Madrano et Airolo ; après, Hospental et Andermatt. Les moutons font place aux vaches, les maisons de pierre aux châlets de bois - et, en quelques kilomètres, la langue italienne est remplacée par un dialecte allemand. Seul souvenir de la romanité : le nom de la vallée (qui est un district autonome du canton d'Uri avec comme chef-lieu Andermatt) : Ursern - la vallée des ours.


le Talmuseum Ursern à Andermatt, canton d'Uri, 13 juillet 2005.

Souvenir des guerres napoléonienne : un écriteau annonce que cette maison fut, le 25 septembre 1799, le quartier général du maréchal russe Suworow. Ne me demandez pas qui était ce monsieur, je vous ai dit tout ce que je sais sur son compte.

En face, l'hôtel Zur Sonne proclame qu'« ici on parle français », ce qui n'est pas entièrement faux ; la petite Gasthaus d'à côté ne proclame par contre rien de tel. Et de fait, lorsque nous y entrons et que la serveuse s'adresse à nous, probablement pour savoir si nous souhaitions dîner ou seulement boire un verre, nous la regardons avec un air hagard... J'ai dit en effet qu'on parlait dans cette région un dialecte allemand ; il se trouve hélas que ce dialecte ne ressemble, ni dans son phrasé, ni dans ses sonorité, ni dans quoi que ce soit de décelable à l'oreille, à la langue que parlaient Rolf et Gisela dans mes manuels du collège. Mais comme toujours dans ces cas là, entre gens de bonne volonté, on finit par se comprendre, ce qui nous permet de commander nos fondues aux morilles ou au speck et aux noix : nous avons laissé pâtes et polenta en franchissant le Saint-Gothard. Et, pour finir, un Strudel au pomme à tomber par terre - et à ne pas pouvoir se relever.

Le lendemain, après promenade et emplettes dans les rues de cette suississime petite ville - où je finis par comprendre que le cordial « tschön! » que j'entendais depuis la veille était une abréviation de Danke schön ou Bitte schön, suivant le cas - nous reprenons la route, direction le lac des Quatres Cantons, Lucerne, Bâle, pour finir chez nous.

Le Plume vous salue bien.



samedi 30 juillet 2005

km1768 : Lugano, canton du Tessin, Suisse

Comment sortir d'Italie sans s'en rendre compte ? En passant par la Suisse italophone, par le Tessin. On passe la frontière sur une petite route accorchée au bord du lac et rien ne change, ni le paysage (c'est après tout le même lac), ni la route, ni la langue.

Lugano par contre est bien suisse : le centre ville n'est qu'une accumulation de banques et de boutiques de luxe - pour dépenser l'argent retiré à la banque, je suppose. Ceci dit, ce ne sont pas des banques où l'on trouve des distributeurs pour retirer quelques sous. On y entre et on en sort avec des attaché-cases ou de discrètes ceintures porte-documents - on ne peut s'empêcher de penser que certaines des ces valises traversent discrètement le lac dans un de ces beaux canots vernis...

Le seul atout de Lugano c'est en effet son lac, dont les eaux bleues-vertes et profondes sont partagées entre les deux pays - trait d'union plus que frontière. Depuis le front de lac, tournant le dos aux entassements de béton richissime, on regardera les forêts et la roche nue plonger presque à pic vers la rive opposée.


Le lac de Lugano, 12 juillet 2005.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 29 juillet 2005

km 1731 : Bellagio (province de Côme)

Bellagio, ce n'est pas seulement un hôtel-casino de Las Vegas, évidemment. C'est avant tout l'extrémité de la pointe qui sépare les deux branches de la partie sud du lac de Côme. Ce sont par conséquent les villas, les fleurs, les bords du lac pour admirer montagnes et eau bleue... Stendhal disait du lac de Côme qu'il est le plus bel endroit du monde ; il est certain qu'il a quelques prétentions à ce titre.


Bellagio, vue du front de lac, 12 juillet 2005.

Cette photo sera la dernière photo d'Italie, en ce qui concerne du moins cette série narrative. De Bellagio en effet un petit ferry nous emmène en une vingtaine de minutes à Cadenabbia, sur la rive occidentale du lac. De là, on rejoindra par les tortueuses routes de ces régions déjà alpines un autre lac, celui de Lugano, dont nous longerons les eaux turquoise (car chaque lac a sa couleur) jusqu'à la frontière, jusqu'à la Suisse. Il n'y a plus à se voiler la face : c'est bien la route du retour que dès lors nous empruntons.

Le Plume vous salue bien.

Note aux lecteurs : du fait d'une petite erreur de manip' en bloggant par XML-RPC, j'avais sauvegardé la note d'avant-hier sans la publier. C'est réparé maintenant.



jeudi 28 juillet 2005

km1705 : Au bout du lac

Il faut bien un jour prendre le chemin du retour. On pourra évidemment choisir des itinéraires détournés, ceux qui donnent l'impression d'être encore en train de partir alors qu'on est bel et bien en train de rentrer.


Lecco, au fond de la branche sud-est du lac de Côme, 12 juillet 2005.

Ce chemin, nous voulions qu'il traverse la Suisse - et, tant qu'à faire, qu'il nous fasse découvrir les grands lacs lombards. De Bergame, nous rejoignons Lecco, chef-lieu d'une petite province blotie entre les montagnes et le lac de Côme. À vrai dire, notre premier apperçu de Lecco n'était pas très réjouissant : complètement perdus entre autoroutes et centres commerciaux, on a fini par s'arrêter pour regarder la carte... dans le parking du marché au poisson, alors que la température était déja dans les 30°.

Mais une fois passé le pont, la beauté du lac te tombe dessus d'un seul coup, à couper le souffle.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 27 juillet 2005

Bergame toujours

Ville forte, la cité haute de Bergame est défendue par une demi-douzaine de portes duement fortifiée. Celle-ci, qui commande l'accès à la citadelle, est une des plus étroites ; le croisement des véhicules y est pour le moins délicat.


Porta Sant'Alessandro, Bergamo, 11 juillet 2005, 18h30.

Évidemment, les croisement sont plus simples avec les vespas, véhicules somme toute hautement sypathiques... et plus prisé à Bergame que le vélo, qui domine les rue de Crémone : il y a sans aucun doute une logique géographique à ceci.

À deux pas de cette porte que surveille le lion de Saint-Marc, un funiculaire monte au Colle Aperto, d'où l'on pourra admirer la ville, peut-être en buvant un café ou en mangeant une glace...

Le Plume vous salue bien.



mardi 26 juillet 2005

Bergame encore

Entre autre chose, à Bergame, des églises. Étonnant, non ? Plus étonnant : la cathédrale n'est pas de première importance, dominée de loin par la basilique Santa Maria Maggiore, sa voisine - toutes deux à quelques pas du palazzo della ragione, équivalent local d'un hôtel de ville. Pourquoi ce déséquilibre ? Tout simplement parce que le décolage de Bergame a correspondu à un basculement de l'équilibre des pouvoirs, celui de l'évêque s'effaçant derrière celui des grandes familles de la cité, patrons de la basilique. Ainsi l'église de l'évêque est-elle supplantée par l'église de la ville, sous l'œil bienveillant des potestats de Venise, suzeraine théorique de Bergame...

Puisque la basilique représente la grandeur de la cité et des son élite, il va de soi que cette dernière se doit de pourvoir à la décoration. Comme ailleurs en Italie le résultat a de nombreux mérites, mais pas celui de la sobriété.


Plafond de Sainte-Marie Majeure de Bergame, 11 juillet 2005.

D'ailleurs, au cas où ça ne serait pas suffisant, l'une des principales familles de la ville, celle des Colleoni, s'est fait construire une chapelle pour elle toute seule à la décoration tout aussi riche, quoique dédiée plus spécifiquement à sa propre gloire. On notera que l'autre grande famille, celle des Gombito, a choisi de se faire construire la tour que je vous montrais hier et que les pannonceaux qualifient de « structure familliale défensive » - il est des jours où l'on ne saurait se contenter des seules protections célestes, apparemment.

De l'autre côté du Palazzo della ragione on trouve, pour répondre à la minuscule piazza duomo, la vaste piazza veccchia, la plus belle place du monde d'après le Corbusier qui somme toute s'y connaissait. Tous les styles de l'architecture civile italienne s'y retrouvent, de l'étagement classique des ordres en marbre blanc au torchis médiéval de la résidence des potestats en passant par la brique du palais de la raison. C'est, pour le moins, un bel endroit pour prendre un verre en fin de journée avant d'aller déguster la polenta locale.

Le Plume vous salue bien.



lundi 25 juillet 2005

km1672 : Bergame

Au terme d'un parcours incertain, sous un ciel qui ne l'est pas moins, trouver enfin l'entrée de la ville haute, se perdre ensuite dans des ruelles peu compatibles avec l'automobile, arriver finalement à bon port : Bèrgamo, città alta.

Bergame, ou deux villes en une : en bas, la ville, la vraie, la deuxième de Lombardie, avec ses grandes avenues, ses innombrables banques... En haut, la ville fortifiée, ses ruelles qui tournicottent et une foule de promeneurs venue profiter de sa beauté.


Bergame, la torre Gombito, 10 juillet 2005, 20h15.

Je ne sais pas pourquoi on s'était fixé Bergame comme objectif ; nous n'y avions jamais été et  ne connaissions personne qui y soit allé. N'empêche : on a drôlement bien visé.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 24 juillet 2005

km1603 : Castelleone (province de Cremona).

Après l'arrêt à Crémone, satisfaisant à tout points de vue - esthétique, culturel, gastronomique même, nous reprenons la route pour une petite étape, en direction de l'objectif que nous avions fixé à notre itinérance, à savoir la vénérable cité de Bergame. À quoi bon s'infliger de longues journées de voiture alors que tout ici « mérite un détour, » suivant la terminologie hors d'âge des guides Michelin - sans compter tout ce qui « vaut le voyage, » bien sûr.

J'avais vaguement envisagé une pause à Crema, le nom me faisant sans doute espérer un petit Crémone. Trop près déjà de Milan pour n'avoir pas un petit air de grande banlieue ; le jumelage avec Melun ne trompe pas - de rond-points en centres commerciaux, nous avons passé notre chemin.

Quelques kilomètres plutôt, nous nous étions par contre arrêtés à une sorte d'abbatiale au dimensions respectable qui se détachait à l'improviste de l'immensité de la pianura padana.


La basilique Santa Vergine della Misericordia, Castelleone, 10 juillet 2005 vers 17h.

C'est la basilique Santa Vergine della Misericordia, à Castelleone, lieu qui m'était connu comme celui d'une victoire des troupes de Crémone contre celle de Milan au quinzième siècle - la chose était mentionnée sur l'étiquette descriptive d'un gigantesque crucifix en argent vu le matin même à la cathédrale de Crémone. Mais il ne s'agit pas de cela : ce lieu est celui d'une des innombrables apparitions supposées de la Vierge dont s'honnore l'Italie. Du coup, c'est un lieu de christianisme populaire, avec aux mur de grands panneaux rassemblant des plaquettes ex voto qui dépeignent accidents et détresses de la vie quotidienne, du XVIIe au XXIe siècles.

L'une d'elle, représentant une noyade (qu'on ne peut que supposer évitée) dans le bief aval d'un moulin, donne lieu à une observation d'histoire des techniques : les moulins de la régions devaient être à deux roues à ailettes solidaires d'un seul axe - c'est d'ailleurs ce qu'on observe en arrière-plan d'un tableau Rennaissance vu à la pinacothèque de Crémone ; en plus, c'est compatible avec l'axe de moulin en fer de la fin du XIXe siècle exposé à Grazzano-Visconti. Autre constatation, tirée, elle, des ex voto les plus récents : les particularité de la conduite automobile locale ne contribuent pas peu à donner de l'ouvrage à Dieux et à ses saints - on s'en serait un peu douté, à vrai dire.

Dehors, un curé en soutane lit son journal à l'ombre du petit cloître ; des gens de tous âges, en voiture ou à bicyclette, s'arrêtent, quelques minutes ou quelques heures. L'eau s'écoule dans le petit canal d'irrigation qui longe le parking. Dans le ciel, le voile s'épaissit et des nuages d'orage s'accumulent vers le nord. Nous reprenons la route.

Le Plume vous salue bien.



samedi 23 juillet 2005

Couleurs d'Italie, 2.

Retour à Portofino : glycines en fleur et sangue di bue aux murs.


Portofino, 7 juillet 2005.

Dès que le soleil perce, les escarpements deviennent un mur de couleur.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 22 juillet 2005

km1571 : Crémone

Peu après Piacenza nous franchissons le Pô sur l'un de ces ponts en acier d'après-guerre pour arriver en Lombardie, en l'occurence dans la province puis dans la ville de Crémone.

Crémone, on connait surtout comme étant la patrie de Stradivarius - mais aussi de son prédécesseur Amati et de nombreux autres ; en bref, la patrie du violon. Et de fait on trouve dans le centre-ville de nombreuses boutiques de luthiers, un musée Stradivarius avec des explications complètes sur la fabrication de cet instrument et, à l'hôtel de ville, une demi-douzaine de violons exceptionnels, du XVIIe au XXe siècle. Mais c'est en plus une ville particulièrement agréable avec entre autre sa cathédrale, moins spectaculaire sans doute que celles de Milan ou de Florence mais tellement harmonieuse avec sa combinaison de marbres rose et blanc et de briques, flanquée de sa tour et de son baptistère...


Cremona, le duomo et le torrazzo, 9 juillet 2005.

Sur le côté opposé de la place centrale, on trouve les hauts lieux de la vie politique de la cité, poste de garde et hôtel de ville - avec leurs arcades, idéales pour un campari e soda en attendant l'heure de dîner. Pour une fin d'après-midi à l'Italienne, difficile de faire mieux.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 21 juillet 2005

km1533 : Grazzano Visconti, province de Piacenza (Émilie-Romagne).

En descendant des Apennins on change rapidement de paysage : terminé, la côte escarpée de Ligurie ; très vite, le paysage s'ouvre grand - c'est la plaine du Pô, le plat pays par excellence. Je ne crois pas que nous ayons en France quelque chose comme ça, pas sur cette surface en tout cas.

Les routes sont droites, les champs ouverts ; il faut rapidement s'habituer aux petites particularité de la conduite locale - comme le fait de se faire doubler tout en croisant un véhicule venant en sens inverse, sur une route à deux voies bien sûr.

Un village en brique sans aucun rapport avec tous le bâti des environs, nous attire l'?il : privilège du voyage en voiture, on s'y arrête, il est temps de faire une pause. C'est l'étonnant Grazzano-Visconti, totalement absent des guides touristiques internationaux.


Grazzano-Visconti, 9 juillet 2005.

Il faut dire, les guides en question aiment l'authentique ; ici, on en est loin : c'est au début du XXème siècle que l'héritier de la grande famille des Visconti décide de recréer, sur une propriété familiale plus ou moins abandonnée, un village à l'ancienne - ou conforme à ce qu'on imaginait alors d'un ancien village d'Émilie.

Qu'importe : c'est joli comme tout, ça fait un arrêt agréable et c'est une bonne promenade de week-end pour les habitants de Piacenza. Sans compter un petit musée du machinisme agricole, sympa aussi.  Que demande le peuple ?

Le Plume vous salue bien.