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Des photos et des jours

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vendredi 9 décembre 2005

France-Angleterre

Allez, on va faire plus léger aujourd'hui, tout de même... Mais pas trop non plus, on n'est pas là pour rigoler.

France-Angleterre disé-je. Pas à propos de foot ; de rugby, à la rigueur, mais la saison est finie... Non : les trucs que je lis en histoire des techniques, des exposés, des documents d'archives m'amènent à réfléchir, ou plutôt révasser, sur le duo bizarre que forment ces deux pays depuis le XVIIIème siècle.


Roscoff : l'arrivée du ferry de Plymouth, été 2000.

Je ne vais pas résoudre le problème en trois coups de cuiller à pot ; je remarque juste qu'à partir de 1750 environ, l'élite française à les yeux rivés sur le modèle anglais. L'industrie anglaise remplace vers cette époque l'industrie allemande comme référence et, pendant tout le début du XIXème siècle, le corps des Mines se donne pour mission d'encourager les industriels français à suivre les méthodes anglaises. D'autres évidemment condamnent à tout va ces damnables innovations.

Ce dialogue continue, fait parfois d'envie, parfois de répulsion, tout au long des XIXème et XXème siècles. Aujourd'hui encore, alors qu'il devient difficile de trouver des gens qui par principe détestent les Allemands (à part peut-être des gens qui on de mauvais souvenirs de famille liés à l'Allemagne) - par contre, on trouve à la pelle des gens qui ont l'Angleterre et les Anglais en horreur. Ce qui prouve bien que notre relation à l'Angleterre est loin d'être neutre et dépassionnée, non ?

Le Plume vous salue bien.



jeudi 8 décembre 2005

Khayelitsha

Une nouvelle entrée sur l'Afrique du Sud, histoire de ne pas se contenter de nature sauvage et de grands paysages - ce n'est pas ça qui fait de l'Afrique du Sud un pays à la fois unique, fascinant et terrifiant.

Ce qui est unique dans ce pays, c'est que pendant quarante ans toute la force de la puissance publique a été utilisé dans un seul but : séparer les gens ; repousser dans des périphéries volontairement éloignées et discontinues la majorité de la population - townships à l'échelle de la ville, bantoustans à l'échelle du pays ; constituer en étrangers 80% des habitants du pays pour construire une Afrique du Sud illusoire dont le peuple Afrikaner serait le maître incontesté.

L'important, dans l'histoire de l'Apartheid, ce n'est pas le petty apartheid, la ségrégation au jour le jour dans les lieux publics ; c'est ce vaste effort d'ingénirie spatiale pour instituer géographiquement cette ségrégation. Quand on connaît la difficulté qu'il y a à faire l'inverse, on se doute qu'il n'est pas aisé de faire marche arrière.


Khayelitsha (township du Cap) : la gare et le marché aux frippes, février 1997.

On est ici à Khayelitsha, le plus grand et le plus récent des townships de la ville du Cap. Le paradoxe du Cap, c'est que la doctrine officielle du parti national en faisait une ville où les noirs n'avaient pas leur place - la ville et toute la province, qui représentait plus du tiers de la superficie du pays, étant censé être partagée entre Blancs et Cape Coloured, descendants des premiers habitants Khoisan. L'Apartheid, rappelons-le, est avant tout un système où la place géographique de chacun dans le pays est déterminée par son appartenance raciale - encore une fois, ce n'est pas seulement une question de première, deuxième ou troisième classe dans les chemins de fer. Mais cette absence des noirs étant une fiction, les gouvernements des années 1970 et 1980 ont entrepris d'institutionaliser cette présence en construisant un grand township, à une vingtaine de kilomètres du centre-ville, sur les étendues sableuses et battues par les vents des Cape Flats.

Dans la mesure où la raison d'être officielle de ce township était de fournir de la main d'œuvre, il fallait qu'il soit relié au centre-ville par chemin de fer ; les études préalables à l'établissement du township accordent donc une importance prédominante au tracé de la ligne et à l'implantation des gares. C'est particulièrement révélateur des mécanismes de l'Apartheid de l'époque Botha, ce qu'on a appelé la dictature technicienne : la période où le durcissment du régime se cache derrière un discours de l'efficacité et de la dépolitisation. On ne fait pas de grands discours justificateurs, on se contente de faire un tracé techniquement parfait dans lequel les impératifs de ségrégation et de maintien de l'ordre sont contenus mais implicites. J'avais étudié brièvement cette question d'après les archives publiques disponible à la South African Library de Cape Town ; il faudrait que je m'y remette un jour, c'est intéressant aussi pour l'historien des techniques.

Le résultat, ce sont ces gares-check points au dessus des voies-coupe feu (s'agissant du feu de l'insurrection redoutée ; la lutte contre l'incendie, problème majeur de ce quartier en plein vent où l'on cuisine à la parafine, n'a guère été prise en compte par les urbanistes du régime ; ce sont ces quartiers où, à vingt minutes de voiture des restaurants et des pontons du Victoria and Albert Waterfront, on ne voit jamais un blanc - et dont bien des habitants n'ont jamais vu la mer toute proche. Le résultat, c'est que le dynamisme de l'informel incarné par ces échopes (dont l'une a le téléphone : c'est rarissime, et la marque d'un certain succès) ne peut se cristalliser à l'échelle de la métropole pour devenir un développement économique partagé par tous ; le résultat, c'est que le Cap reste, malgré sa réputation largement usurpée de progressisme, l'une des villes du pays les plus fortements ségréguées.

Sur ces joyeuses considérations, le Plume vous salue bien.



mercredi 7 décembre 2005

De l'ombre à la lumière

[note 09/12/2005 : suite à un crash de 20six, cette note a été perdue ; j'en rétablis l'image, pour le texte, ça va être plus approximatif. Ça m'apprendra à ne pas prendre les deux minutes nécessaires pour sauvegarder l'entrée dans la base de donnée de ma page perso - après tout, on connaît la fiabilité de la palateforme technique de 20six...]

Sortie de l'ombre en image après cette petite interruption de la production :


Swartberg Pass, Western Cape, South Africa, février 1997.

C'était entre le petit et le grand Karoo, dans cette montagne noire qui est rouge et blanche sous les rayons du soleil mais où le jeu de l'ombre et de la lumière est à la mesure de la brutalité de ces déferlantes de pierre immobiles... Au delà, c'est l'immensité désertique du Karoo - c'est à dire le vide.

Le Plume vous salue bien.



lundi 5 décembre 2005

Tout cassé, encore...

C'est dingue, comme une élévation de quelques degrés de la température corporelle peut changer votre vision du monde, non ?


Trois photos en une, Monasterboice, County Louth, Ireland.

Bon, O.K., faut que j'arrête de me lamenter sur mon sort : je suis en bonne santé ; je me débrouille juste pour chopper tous les trucs qui passent en cette saison. Ou alors les chapatis d'hier soir étaient frelatés. Allez savoir.

Le Plume vous salue bien et retourne se coucher.



dimanche 4 décembre 2005

Métal et construction (suite)

Puisqu'une lectrice attentive mentionne le vitrail comme lieu d'emploi du métal, je confirme : un vitrail comporte certe du verre mais aussi une résille de plomb joignant les morceaux et une armature de fer. Voyez plutôt :


Courgenay (Yonne), grisaille de l'ancienne chapelle de l'abbaye de Vauluisant.

On voit bien dans cette photo, prise en équilibre instable du rebord d'une tribune à 4 ou 5m au dessus du sol, les différents éléments : Les pièces de verre (ici sans aucun intérêt d'ailleurs) sont insérées dans une résille en plomb ; l'ensemble est maintenu en place par les « barlotières, » mot que je tenais absolument à utiliser vu que je viens de l'apprendre. Il s'agit de paires de fers plats dont l'un est pourvu de fente, l'autre de petits taquets et qu'on positionne de part et d'autre du vitrail ; les taquets viennent se loger dans les fentes et des clavettes plus ou moins triangulaires viennent verrouiller l'ensemble - d'où le nom, contraction de « barres loquetières » si on en croit les termes romain qu'on relève dans les livres de comptes de l'époque. Ici, il s'agit clairement d'une rénovation récente : les clavettes sont de parfaits triangles rectangles, taillés en deux coup de scie ou de meuleuse dans du fer plat. Les clavettes anciennes ont généralement la forme d'une sorte de virgule. Il y a par ailleurs ici une grande barlotière verticale, ce qui est inhabituel.

À noter en haut et en bas un deuxième ordre de renfort en fer, les vergettes, de section moindre et fixées au vitrail par des bouts de résille nouées derrière - c'est l'avantage du plomb, c'est mou comme tout. Il s'agit non pas de retenir le vitrail mais juste de le rigidifier pour tenir le coup en cas de raffale de vent, sinon c'est un peu râlant. Dans les grands vitraux en lancette des cathédrales, on a de plus de gorsses barres, munies de clavettes comme les barlotières, mais bien plus fortes et servant en fait d'étai à l'encadrement de la fenêtre, à moins qu'elles soient inclues dans un ceinturage du bâtiment (ce qui n'est pour l'instant pas avéré, mais allez savoir).

Les nombreuses toiles d'araignées, malgrés les propriétés mécaniques que vantait récemment une vingtisixienne qui se reconnaîtra, n'ont pas de rôle structurel précis à ma connaissance !

C'était : comment faire un cours magistral pompeux sur un sujet dont on ignorait tout vendredi dernier.

Le Plume vous salue bien.



samedi 3 décembre 2005

Métal et construction

...au moyen-âge : tel était le sujet du séminaire « énergie et matériaux » de l'équipe d'histoire des techniques de Paris 1 cet après-midi. Des tas de choses intéressantes, par exemple sur l'usage (très abondant) du fer dans les cathédrales gothiques ou du plomb comme joint souple pour les bases et chapiteaux de colonnes, etc. En conclusion, exposé de notre tout nouveau professeur émérite et ancien directeur, Paul Benoit, sur les autres régions et les autres époques, qui notamment mettait en évidence quelque chose que j'avais eu sous les yeux des dizaines de fois sans le voir : la fréquence considérable des tirants de fer, parfaitement visibles, dans l'architecture médivale de l'aire méditerranéenne, notamment en Italie.


Bergamo, Convento di San Francisco, XIIIème siècle, juillet 2005.
Noter les tirants d'un pilier à l'autre, en travers du déambulatoire.

C'est vrai dans le cas du cloître de l'ancien couvent des franciscains de Bergame (qui était fermé ce jour-là, mais on avait oublié de fermer la porte et nous n'avions pas vu les horaires), vrai aussi, de manière spectaculaire, pour le Palazzo della ragione de cette même ville, daté du XIIème siècle, avec de très longs tirants traversant tout le bâtiment ; pour les loggie multiples et variées ; et bien sûr dans les églises et cathédrales, qu'elles soient médiévales ou plus récentes : les barres de fers, consciencieusement cachées dans nos cathédrales gothiques, scandent ici le haut des nefs, en pleine vue. D'ailleurs, regardez une des annonciations de Fra Angelico : les tirants métalliques du bâtiment vont de soi pour le peintre ; ils forment même un cadre qui souligne la perspective et indique le point de fuite - qui se trouve en haut de la fenêtre de la pièce du fond, comme Madame Plume me l'a fait remarquer.

Dans l'aire culturelle française, cependant, si le fer se fait de plus en plus abondant dans l'architecture, il reste caché, et ce jusqu'au XIXème siècle - le cas le plus impressionnant étant le Panthéon (XVIIIème), qui grâce au fer a le plus faible rapport poids de pierre/volume du bâtiment de l'architecture de pierre. Le fronton du bâtiment est par endroit un fin parement accroché à une armature de fer - et pourtant, pour l'œil, c'est un véritable bâtiment de pierre, à lantique... Seule partie visible de cette armature : les grands longerons de fer visibles au plafond du porche, joignant entre eux les chapiteaux de colonnes - et pour les regarder, il faut risquer un sacré torticoli.

Pourquoi la pierre est-elle restée la seule matière avouable pour les grandes structures dans nos régions, alors que le duo pierre/fer fait partie des normes architecturales en Italie, mais aussi dans le royaume de Grenade et sans doute dans les autres pays méditerranéens dès le XIIème siècle ? Voilà une question qui a bien peu de chance de trouver de réponse. En attendant, je ne vais plus pouvoir visiter d'architecture italienne sans voir le fer partout !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 2 décembre 2005

Whitby Abbey

Pour continuer sur Whitby, voici l'abbaye en ruine décrite par Bram Stoker (ou plutôt par la personnage de Bram Stoker dont le chapitre prétend reproduire le journal) (mais finalement, c'est Bram Stoker qui écrit, pas son personnage) (y a-t-il un narratologue dans la salle ?). Bref, Mesdames et Messieurs, l'abbaye de Whitby :


Whitby, North Yorkshire, été 1994.

N'empêche, c'est bien des Bénédictins, de mettre une abbaye presque en ville. C'est la même chose à Shrewbury, à l'autre bout du pays - tous les lecteurs de Cadfael savent ça. Typique aussi des Bénédictins, l'abbaye est en sommet de colline. Les Cisterciens, eux, ont systématiquement établi leurs abbayes dans des vallées dont ils mettaient en valeur l'hydraulique : autre époque, où le savoir-faire technique commence à prendre de l'importance. Mais bon, ceci n'a pas grand chose à voir avec les somptueuses ruines de l'abbaye de Whitby. C'est le problème des historiens, ils démarrent pour un rien, et après, on ne les arrête plus.

Sinon, quasiment bouclé un projet (informatique) qui m'a pris comme il se doit plus de temps que prévu, d'autant que c'est de mon temps libre qu'il s'agissait. Un site web dynamique pour un photographe, un truc assez sympa, super simple d'usage à la fois pour la personne qui met ses photos en ligne et celui qui les consulte. Enfin, je crois. À mon collègue graphiste de prendre les choses en main, maintenant - moi, je retourne à mes chers marchands de canons.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 1 décembre 2005

Même pas mort

Eh non, ce blog n'est pas mort - c'est juste une angine, ça ira mieux d'ici un jour ou deux. Ce qui n'exclue pas de profondes remises en cause en se battant les flancs face à la mer en furie : où va ce blog ? pour quoi faire ? Tout ça, quoi. Mais au bout du compte, je continue pareil, parce que j'aime bien. Un petit relookage un de ces jours, peut-être, histoire de raffraîchir le tout. On verra.


Le cimetière de Whitby, près de l'ancienne abbaye. North Yorkshire, été 1994.

Tiens, à propos de Whitby en général et de cet endroit en particulier :

« Right over the town is the ruin of the Whitby Abbey, which was sacked by the Danes, and which is the scene of part of “Marmion,” where the girl was built up in the wall. It is a most noble ruin, of immense size, and full of beautiful and romantic bits; there is a legend that a white lady is seen in one of the windows. Between it and the town is another church, a parish one, round with a big graveyard, all full of tombstones. This is to my mind the nicest spot in Whitby, for it lies right over the town, and has a full view of the harbour and all up the bay to where the headland called Kettleness stretches out into the sea. It descends so steeply over the harbour that part of the bank has fallen away, and some of the graves have been destroyed. In one place part of the stonework of the graves stretches over the sandy pathway far below. There are walks, with seats beside them, through the churchyard; and people go and sit there all day long looking at the beautiful view en enjoying the breeze. »

Bram Stoker, Dracula, 1897.

Je ne saurais mieux dire. Évidemment, une subite tempête de plein été n'a pas amené sur le rivage de la mer du nord un vaisseau fantôme venu des confins du Danube et porteur d'une bien dangereuse cargaison...

Le Plume vous salue bien.



mardi 29 novembre 2005

Pensée d'Italie

Pas beaucoup de temps ce soir non plus, juste le temps pour une petite pensée d'Italie...


Saluzzo, 5 juillet 2005, vers trois heures.

J'ai déjà parlé de Saluzzo, petite ville sur les bords de la plaine du Pô, je crois. Eh bien, la revoilà, un peu de couleur pour un Paris de novembre !

Le Plume vous salue bien.



lundi 28 novembre 2005

Pensée de désert

Complètement à la bourre, je me contente d'une petite pensée de désert :


Nevada, août 2004.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 27 novembre 2005

Mémoire de neige

Puisqu'on y est, et bien qu'il n'y ait plus le moindre soupçon de neige sur la capitale, une autre image de février dernier :


Jardin des plantes, 23 février 2005.

Le jardin des plantes était fermé, bien sûr, comme à chaque fois qu'il y a quelque chose de marrant : l'humeur procédurière de nos contemporains est passé par là, sans aucun doute. Seuls donc au milieux des parterres à la Française : Lamarck, se tenant la mâchoire, comme d'habitude ; Buffon, à peine visible tout au bout, à côté de la grande galerie, lui tourne résolument le dos ; entre les deux, un gardien qui profite de toute cette neige pour lui tout seul. Et moi, derrière les grilles de la place Valhubert, hélas.

Sur ce, je retourne à mon curry d'agneau aux épinards pour cinq personnes qui mijote en cuisine !

Le Plume vous salue bien.



samedi 26 novembre 2005

Bé ma bonne dame c'est qu'y nous ont détraqué le temps avec tous leur trucs !

Vu qu'on parlait de froid à la BNF hier et vu la météo de ce matin, j'ai peut-être une chance de faire passer cette photo pour une image du jour, non ?


Bibliothèque nationale de France, 23 février 2005, 11h36.

Mais soyons honnête : les flocons de ce matin, je les ai regardé tomber depuis mon lit douillet. Un très bon endroit pour ce genre d'observation, je dois dire.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 25 novembre 2005

Autoportait du blogueur en cabri

Voilà, ça y est : j'ai choppé la crève. Ça m'apprendra à oublier mon bonnet de laine quand je vais travailler à la bibliothèque nationale. Tout ça pour lire les écrits d'ingénieurs à la retraite qui se prennent pour des historiens - ou pire encore, des officiers de marine à la retraite.

En sortant de la BN, discussion avec un vendeur de sandwich : « j'espère qu'il ne va pas neiger, tout de même ! » J'ai évidemment été pleinement exacaucé à ma sortie du métro, quinze minutes plus tard.

Du coup, ce soir, mal de crâne et cerveau empâté. Il n'est donc que justice que, pour une fois, j'utilise une photo qui n'est pas de moi - la preuve, je suis dessus.


Yorkshire Moors, été 1994.

Oui, la chose en pantalon violet qui saute comme un cabri sous le regard perplexe d'un ami anglais et de quelques moutons, c'est moi - besoin de me dégourdir les jambes après des heures coincé à l'arrière d'une vielle deux-chevaux ! La photographe c'est, bien sûr, la Madame, qui avait pourtant fait le trajet dans les mêmes conditions mais n'a pas ressenti le besoin de se lancer dans de périlleuses cabrioles pour si peu.

Souvenir : arrivés au camping où nous nous rendions, après 8h de route dans les conditions susdites, on se rend compte qu'on a bien amené les tentes, mais pas les mâts qui allaient avec. Remontrance de la gent féminine, qui regrette amèrement d'avoir fait confiance à la partie masculine de l'équipage sur ce point ; hilarité du patron du camping quand, penaud, nous lui expliquons notre situation - et de nous emmener dans son cimetière des mâts de canadienne, dans un coin de sa grange, nous priant, avec un accent du Yorkshire à couper au couteau, de prendre ce qui nous conviendrait... Résultat de cette élégante symmétrie dans la distraction vacancière : un net retour d'afffection au sein des couples et le montage avec succès du campement. Même si, il faut bien l'admettre, le volume intérieur disponible s'est retrouvé fort diminué lorsque l'inévitable averse nocturne est venue ajouter à la pression exercée par les doubles toits sur nos gréements de fortunes.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 24 novembre 2005

Pendant ce temps là, en haut de la rue...

Comme j'avais du mal à me lever ce matin, c'est le travail qui est venu à moi : je devais retourner à l'ancien hôpital Saint-Lazare, juste en haut de la rue, pour mettre en place un accès réseau temporaire : il y reste un dernier petit morceau de l'UFR qui était logée là jusqu'au mois d'octobre et qui a déménagé avec armes et bagages (rappelez vous de la fibre ensorcelée : c'était eux) à deux cent mètres de là. Avec armes et bagages, mais sans leur bibliothèque, restée en arrière pour d'obscures raisons de visa préfectoral en retard pour des travaux d'aménagements. À quelques mètres des bureaux de ces gens-là, il y a maintenant ceci :


Ancien hôpital Saint-lazare, cet après-midi.

ce qui est ballot, c'est que la distribution du chauffage central se faisait à peu près en dessous de l'endroit où se trouvent les pelleteuses - du coup, c'est devenu un peu délicat de monter le thermostat... Ce qui diminue nettement la motivation du personnel comme des usagers, je dois dire. J'ai moi-même eu quelques difficultés à configurer le routeur Netscreen de mes doigts gourds, surtout en utilisant comme console un Palm et son stylet. Les collègues en poste dans ces murs avaient trouvé la solution : brancher suffisamment de radiateurs sur une prise multiple pour que le cordon électrique lui-même participe au chauffage de la pièce. Il suffisait d'y penser.

Sinon, ça fait un drôle d'effet de travailler presque à domicile : croiser successivement dans la rue le voisin du dessus et le voisin du dessous, m'arrêter sur le trottoir pour discuter avec mon concierge alors que je trimballe deux équipements réseaux relativement encombrants... j'aime bien, en fait.

Sinon, en vrac : une bonne séance de séminaire sur l'histoire de la pensée technique ; un trajet peu enthousiasmant pour en revenir à vélo ; une abstention involontaire pour l'élection de mes secrétaires de sections, fédéraux et nationaux (pas eu le temps d'y aller ; des candidatures uniques, de toute façon). Et un petit coup de blues : les amis qui vivent loin, ça fait plaisir quand ils viennent mais, après, ils repartent.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 23 novembre 2005

Caps et pointes

Une bonne photo, c'est sûr, c'est satisfaisant - mais parfois une bien médiocre photo vous tire par la manche, pour peu qu'elle ait quelque chose à vous dire. Parce qu'elle représente quelqu'un qui vous est cher, peut-être, ou un souvenir dont le retour fait du bien. Pour moi qui photographie le plus souvent des lieux, tout simplement parce que c'est la seule chose que je sache faire avec un appareil photo, c'est souvent le lieu qui me parle. C'est pourquoi je ne peux me séparer de cette série de photos, prise avec un Instamatic des plus poussifs que m'avais prêté un cousin qui l'avait lui-même reçu en cadeau pour un abonnement à un magazine quelconque, lors d'une croisière de quelques semaines entre Saint-Malo (Ile-et-Vilaine) et Malaga (Andalousie), via le golfe de Gascogne, le Portugal et Gibraltar.


Cabo de Sagres, Portugal, juin 1992.

La pointe de Sagres : une presqu'île, presque une île, aux falaises inabordables, tout au bout de la péninsule ibérique. Dans son monastère, au quinzième siècle, les géographes d'Henri le Navigateur recopiaient, compilaient, cartographiaient pour trouver le moyen d'aller plus loin.

Je n'y ai jamais mis le pied, si l'on excepte le pied marin. Mais vu de la mer, justement, c'est un lieu qui marque.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je viens de renumériser certaines photos de ces derniers jours, en particulier celles de Brasparts, Camaret et Lost Marc'h, avec un gain de qualité appréciable. Il faudrait que je refasse la numérisation de tous mes négatifs, mais franchement, ça n'est pas pour tout de suite...



mardi 22 novembre 2005

D'autres cieux

On me fait remarquer que la photo d'hier était un peu grise et que la froidure actuelle demanderait plutôt une cure de luminothérapie photographique. En voici donc une autre, avec un cadrage à peu près similaire, mais venue d'un autre continent :


Petit Karoo, Afrique du Sud, février 1997.

Petit Karoo, Grand Karoo... Ça fait partie des noms qui font rêver sur les cartes de géographies, comme Harar, Gobi ou Anapurna. Bon, pour dire vrai, moi, toutes les cartes de géographie me font rêver - et donnent envie « d'aller voir, aller voir, aller voir, » comme disait je crois l'explorateur charcot au jeune Paul-Émile Victor. Le Grand Karoo, je vous l'avais montré il y a longtemps - une de mes photos fétiches. Celle-ci en est une autre, prise alors que la vieille jeep faisait une petite pause au bord de la route quelque part dans le Western Cape, avec le vieux boîtier Pentax que mon père avait acheté l'année de ma naissance et qu'il m'avait prêté pour ce voyage. Une photo pour rêver !

Le Plume vous salue bien.



lundi 21 novembre 2005

Monts d'Arrée

Quand j'étais à l'école primaire, j'ai appris comme il se doit les points culminants de la France et des cinq continents, mais aussi celui de la Bretagne - j'étais il est vrai élève de l'école publique Joseph Morand à Lannion (Côtes-du-Nord). On m'apprit donc que le point culminant de la Bretagne se trouvait au mont Saint-Michel-de-Brasparts, dans les monts d'Arrée. La vérité scientifique m'oblige à préciser que c'est inexact : les deux points culminants de la Bretagne sont, ex-aequo, Tuchenn Gador et Roc Trevezel, le premier à mille cinq cents mètres de là, le second à quatre ou cinq kilomètres. Tous deux, du haut de leurs 384 mètres d'altitude, dominent largement les 382m du mont Saint-Michel-de-Brasparts. J'admets : on n'est pas dans le domaine des neiges éternelles, des cordes et des piolets...

Pour rejoindre le sommet, en fait, il suffit d'aller au bout d'une petite route qui mène à la chapelle Saint-Michel, sans doute construite là pour donner un lustre nouveau à un lieu de culte bien antérieur - après tout, c'est aussi le cas de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, dans le quatrième arrondissement de Paris. En haut, le vent, un paysage sévère ; en bas, le réservoir Saint-Michel, au bord duquel fut construite la centrale nucléaire de Brennilis.


Vue vers l'est depuis le mont Saint-Michel-de-Brasparts. Saint-Rivoal, Finistère, juillet 2000.

Si l'on trouve saugrenu d'avoir installé une centrale dans un lieu aussi sauvage, je ferais remarquer qu'à quelques kilomètres de là se trouvaient, il n'ya guère que deux siècles, les mines de plomb argentifère les plus modernes et les plus importantes de France : le Huelgoat et Poullaouen. C'est même là que fut installée la première machine à vapeur de France, pour aider à l'épuisement des galleries de mine - pour une raison qui dépasse mon entendement, elles subissaient d'importantes infiltrations d'eau.

Évidemment, aujourd'hui, le Huelgoat préfère vanter ses chaos granitiques (« camp d'Artus, » etc.), effectivement magnifiques, que son passé industriel. Le touriste n'a pas besoin de savoir que le ruisseau d'Argent doit son nom à une industrie des plus polluantes, plutôt qu'aux reflets du soleil sur l'onde, et que le plan d'eau au bord duquel se trouve le camping municipal fut établi comme source d'énergie pour les ateliers métallurgiques... Au demeurant, peut-être pourrait-on faire un lien entre la pollution due à ces ateliers et le déclin de la population dans ce bassin au XIXème siècle. Il faudrait que je pose la question à ma directrice, qui est spécialiste de l'histoire de ces mines.

Là où je veux en venir, c'est que, dans nos contrées, il n'y a pas de paysage qui ne soit avant tout un paysage humain. Ça mérite d'être rappelé, je crois.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 20 novembre 2005

Marée basse à Camaret

Et finalement, pourquoi ne pas continuer cette série de photos du département du Finistère, commencée la semaine dernière ? Histoire de poursuivre le clin d'?il aux copains finistériens et aussi parce que j'aime bien les photos prises cet été-là. Alors, restons sur la presqu'ile de Crozon, avec la petite ville portuaire de Camaret - et, non, je n'ai pas rencontré le curé. On l'appelerait recteur, de toute façon, pas curé, non mais !

À Camaret, en tout cas, quand la mer s'abaisse, les chalutiers en profitent pour se reposer, faire une bonne sieste, la joue contre le quai et la panse bien posée sur le sable et les algues.


Le port de Camaret, juillet 2000.

Le Plume vous salue bien.



samedi 19 novembre 2005

Aglagla

Comme disait le vieux marin de Gotlib dans un vieux Rubrique-à-brac (ou était-ce un Truc-en-vrac ?) « j'l'avions bien dit que ça allait fraîchir ! »


Plutôt frisquet pour un dix août : détroit de Davis, Groenland, août 1993.

En plus de la météo, deux rencontres avec le Grand Nord aujourd'hui : discussion fort intéressante avec une étudiante qui étudie les baleiniers basques su la côte du Labrador au XVIème siècle ce matin et une émission de télévision un petit peu décevante sur le passage du Nord-Ouest ce soir. Pas facile de rendre l'ambiance très particulière de ces coins-là.

Côté soleil : la Madame est rentrée ce soir d'un raid express à Perpignan, avec une cargaison d'huiles en direct du marché aux olives. Du coup, il fait nettement moins froid.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 18 novembre 2005

Bruyères ?

Entre deux journées d'histoire des technique, un petit coup d'œil du même endroit que mercredi, mais cette fois-ci en direction du nord :


Pointe de Lost Marc'h : vue au nord vers la pointe de Pen-Hir, juillet 2000.

Comme à la pointe de Dinan, l'étage du Crithme monte très haut : les falaises sont particulièrement fleuries en mai (Armeria, Cochlearia officinalis...) ; sur le plateau, la richesse en calcaire du substrat rocheux est sans doute en relation avec l'aspect très particulier de la végétation, notamment en pente S : de vastes pelouses herbeuses, colonisées par le Troène, sont riches en plantes calcicoles ou neutrophiles : Brachypodium pinnatum, Carex flacca, Salvia verbenaces, Eryngium campestre, plusieurs centaurées, Ranunculus bulbosus, Spiranthes spiralis...

Ce n'est pas moi qui le dis mais le très sérieux Guide naturaliste des côtes de France : La Bretagne du Mont-St-Michel à la Pointe du Raz, par Marcel Bournérias et consorts. Par contre, ne me demandez surtout pas à quoi ressemblent les plantes citées !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 17 novembre 2005

Génie

Un jour de soleil, tôt le matin. Place de la bastille, le génie, mal réveillé, gratte sa tignasse de l'embout de sa trompette.


Bastille, ce matin, vers 8h30.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 16 novembre 2005

Lost Marc'h

En un temps de crève automnale, de bouillasse de feuilles de platane sur les trottoirs et de nuit tombée bien avant de sortir du travail, il est bon - peut-être indispensable - de fermer les yeux quelques instants et de penser à des endroits qu'on aime.

Alors voilà : Lost Marc'h, « la queue du cheval » - les landes de la presqu'île de Crozon, face à l'océan ; la terre de bruyère qui s'enfonce sous les pieds ; un éperon rocheux que l'homme a barré de deux talus et de deux fossés, il y a si longtemps...


La pointe de Lost Marc'h et le cap de la Chèvre, Crozon-Morgat, Finistère, juillet 2000.

Au nord, derrière la pointe de Dinan, les « tas de pois » et l'archipel de Molène. Au sud, le biseau acéré du cap de la Chèvre et, sur l'horizon, la longue ligne du cap Sizun. La première fois que je suis venu ici, c'était en avril, vers le milieu des années 80. Il faisait grand vent et à la force du paysage s'ajoutait la légère euphorie d'un air trop pur. Un moineau épuisé par le vent s'était abrité derrière l'une des pierres levées qui parsèment la lande et nous, nous avions envie de crier face à la mer.

J'y suis retourné plusieurs fois depuis. C'était toujours aussi beau.

Le Plume vous salue bien.



mardi 15 novembre 2005

Quand le bâtiment va...

Et celui-ci, pour ce qui est d'aller, il s'en va franchement :


Le bâtiment annexe de l'ancien hôpital Saint-Lazare, Paris 10e, cet après-midi.

Eh oui : ce bâtiment se fait digérer en moins de deux par les mandibules d'une mante religieuse géante, sous les yeux un peu inquiets des usagers et personnels de la bibliothèque d'UFR qui se trouve encore au deuxième étage du bâtiment principal, juste en face, à une petite vingtaine de mètres. C'est de là que j'ai pris le cliché, d'ailleurs.

Suivant la formule consacrée : pendant les travaux (de démolition), vos commerçants vous accueillent !

Le Plume vous salue bien.



lundi 14 novembre 2005

Des nouvelles de l'automobile

Avec une batterie neuve, ça roule impeccable. Elle est comme neuve, cette voiture, ou presque !


Cape Town, février 2002 : centre commercial de Crossroads.

Par contre, le moyen idéal pour transporter une batterie, ça reste la voiture pour laquelle elle est destinée. Le porte-bagage d'une bicyclette, c'est tout de même beaucoup moins pratique. Surtout quand ça monte.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 13 novembre 2005

Problème de wouature

Mon programme, aujourd'hui, c'était de boucler la partie php d'un site de photographie ; de terminer le bouquin sur l'invention au XVIIIe siècle sur lequel je suis depuis une semaine ; de boucler ce fameux chapitre un et peut être d'en commencer un autre. Sans compter tout le reste, tout ce qu'on n'a pas le temps de faire pendant la semaine et qui s'empile...

En fait, j'ai fait le tour du périphérique pour essayer de recharger la batterie de notre véhicule automobile, qu'un ami m'avait aidé à démarrer à coup de câbles. Sans y parvenir, bien sûr : les batteries modernes ne faiblissent pas progressivement, elles rendent l'âme un beau jour, généralement plus froid ou plus chaud que les précédents, sans plus stocker le moindre watt-heure ou le moindre joule ou le moindre coulomb. Bien failli rester en rade sur la voie de gauche du côté de la porte d'Ivry, lorsque le moteur a calé sous prétexte que j'essayais d'allumer les codes... Demain, transport pédestre (peut-être cycliste) de batterie pour commencer la journée.

Sinon ça va.


Une image qui n'a rigoureusement rien à voir, à par peut-être pour l'ambiance :
Bâtiment des grands moulins, ZAC rive gauche, 6 octobre 2005.

Le Plume vous salue bien.



samedi 12 novembre 2005

Contes de la lune vague après la pluie

Je crois l'avoir mentionné dans une entrée sur le temple du pavillon d'or : si ce dernier est effectivement doré, le pavillon d'argent, lui, est resté dans l'état où il était à la mort de son principal patron, dépourvu de tout placage en métal précieux.


Le temple du pavillon d'argent, Kyoto, août 1998.

Il est vrai que si la dualité or/argent est pertinente d'un point de vue symbolique (soleil/lune, jour/nuit, force/ruse, etc.), elle l'est moins du point de vue de la résistance des matériaux à la corrosion : sauf à être entretenu par une armée de moinillons brandissant des flacons de miror, la couleur aurait fini par être celle du bois de cèdre que l'on voit ici.

C'est parfaitement cohérent, finalement : contrairement à la lumière solaire, celle de la lune se capte et se diffracte difficilement - quiconque a tenté de traverser des sous-bois à la seule lumière d'un clair de lune me comprendra.

Symbole d'un Japon qui tourne déjà le dos à l'antique Kyoto pour regarder du côté d'Edo : le jardin de sable du Ginkakuji représente les reflets de la lune sur la mer au pied du mont Fuji.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 11 novembre 2005

Des amis et des idées

Des amis avec lesquels échanger des idées ; de longues conversations sur des sujets profonds, ou légers, ou les deux ; des discussions où l'on s'enrichit par ce que l'on entend, et aussi un peu par ce que l'on dit... Il n'y a pas grand chose de plus précieux, je trouve.


Collections d'art amérindien au National Museum of National History, New York, septembre 2004...

...une photos en forme de clin d'œil, s'agissant d'éminents spécialistes de ces cultures. Je m'accorde au passage une médaille pour être parvenu (je crois) à expliquer en anglais le sujet de mon mémoire, et la raison pour lequel ce sujet avait le moindre intérêt. Ce qui, il faut l'admettre, ne vas pas forcément sans dire.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 10 novembre 2005

Un meilleur jour

L'avantage des journées de merde, c'est qu'avec un peu de chance, les autres journées parraissent bien meilleures par comparaison. Aujourd'hui était donc une journée parfaitement acceptable, quoique fort longue.


Maison avec glycine, Saluzzo, province de Cuneo, juillet 2005.

Ciel météorologiquement bleu - métaphoriquement, je n'irais peut-être pas jusque là. Mais ça va.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 9 novembre 2005

Pas de grands discours aujourd"hui. Pas la tête à ça.


Golfo Tigullio, 7 juillet 2005.

Le Plume vous salue bien.



mardi 8 novembre 2005

Ordre public


Image de la puissance publique : une bombarde du musée des Invalides.

« L'Assemblée nationale, considérant que la liberté affermit les empires, mais que la licence les détruit ; que loin d'être le droit de tout faire, la liberté n'existe que dans l'obéissance aux lois ; que si, dans les temps calmes, cette obéissance est suffisamment assurée par l'autorité publique ordinaire, il peut survenir des époques difficiles, où les peuples, agités par des causes souvent criminelles, deviennent l'instrument d'intrigues qu'ils ignorent ; que ces temps de crise nécessitent temporairement des moyens extraordianaires pour maintenir la tranquilité publique et conserver le droit de tous, a décrété la présente loi martiale :

« Art. 1er. Dans les cas où la tranquilité publique sera en péril, les officiers municipaux des lieux seront tenus, en vertu du pouvoir qu'ils ont reçu de la commune, de déclarer que la force militaire doit être déployée à l'instant, pour rétablir l'ordre public, à peine d'en répondre perdonnellement.

« Art. 2. Cette déclaration se fera en exposant à la principale fenêtre de la Maison-de-Ville, et en portant dans toutes les rues et carrefours un drapeau rouge ; et en même temps les officiers municipaux requerront les chefs des gardes nationales, des troupes réglées et des maréchaussées, de prêter main-forte.

« Art. 3. Au signal seul du drapeau, tous attroupements, avec ou sans armes, deviendront criminels, et devront être dissipés de force. [...] »

Assemblée nationale, 21 octobre 1789 (Archives parlementaires, tome IX, pp. 475-476).


Rien de simple, en démocratie, dans l'idée de maintien de l'ordre. Je ne me risquerai pas sur ce terrain - je ne sais pas. Le débat ne date pas d'hier : le revoici.

Les amis étrangers m'appellent pour me demander des nouvelles, je ne peux répondre autre chose qu'« ici, ça va. » Ça va tellement bien qu'on pourrait être sur une autre planète. C'est bien ça le problème, non ? Ce n'est pas à ma voiture qu'on fout le feu... Je ne sais pas.

Inquiet, bien sûr. Le propre des « mesures de maintien de l'ordre, » quand elles sont prise à contre temps, c'est de faire aller de mal en pis... On verra.

Le Plume vous salue bien.



lundi 7 novembre 2005

Un cadeau

Image offerte à une amie, qui se reconnaîtra·:


Église Santa Caterina d'Alessandria, Pise, Italie, 5 juillet 2005.

Parfois la diritta via est un peu smarrita mais on finit par s'y retrouver.

Le Plume vous salue bien.