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Des photos et des jours

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mercredi 18 janvier 2006

Tamise

J'avais commencé à parler, l'autre jour, des fleuves dans les villes et des villes sur les fleuves - j'ai mentionné Paris et Rome : il serait étrange d'omettre Londres et la Tamise, ce couple unique, inséparable. En effet, ce qui définit de manière unique la situation de Paris, c'est, plus que la Seine, sa position au centre géomorphologique d'un vaste bassin sédimentaire - Londres, par contre, est indubitablement le lieu où un estuaire devient fleuve, et réciproquement. C'est la Tamise qui fait Londres, port-capitale ; c'est Londres qui fait de la Tamise un axe majeur et non un fleuve de seconde importance.

Si l'on s'en tient aux chiffres, en effet, la Tamise, ce n'est pas grand chose : le deuxième fleuve de Grande-Bretagne, derrière la Severn - la comparaison avec la Seine serait hors de propos. Quant au débit moyen, il est sensiblement inférieur à celui de la Vilaine à Redon... Mais voilà, la Tamise, à Londres, c'est déjà presque la mer - ça se voit, ça se sent.


La Tamise et vue du South Bank, octobre 2004.

On pense du coup à Heart of Darkness, de Conrad - car, si le roman parle d'Afrique, et plus particulièrement du fleuve Congo, c'est sur l'estuaire de la Tamise que se déroule la narration, sur un voilier au mouillage qui attend la renverse. Et c'est en regardant cet horizon que Marlow commence son récit : ‘And this also,’ said Marlow suddenly,  ‘has been one of the dark places of the earth.’

Voilà la chose : au cœur de la Ville, la Tamise nous parle du Monde.

Le Plume vous salue bien.


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mardi 17 janvier 2006

Court suprême des États-unis (en travaux)

Parce qu'elle date de 1787, la constitution des États-unis est, plus que toute autre, directement inspirée de Montesquieu. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est meilleure ou pire qu'une autre, là n'est pas la question, mais qu'elle institue explicitement une tripartition du pouvoir entre législatif, exécutif et juridique ; ce sont d'ailleurs ses trois premiers articles - elle en compte sept, non compris les amendements. La section 1 du premier article institue que :

Le pouvoir judiciaire des États-Unis sera conféré à une Cour suprême et à telles cours inférieures dont le Congrès pourra de temps à autre ordonner l'institution. Les juges de la Cour suprême et des cours inférieures conserveront leurs charges aussi longtemps qu'ils en seront dignes et percevront, à échéances fixes, une indemnité qui ne sera pas diminuée tant qu'ils resteront en fonctions.

Il ne s'agit ici que de la justice fédérale, chaque État ayant par ailleurs son propre système judiciaire. N'empêche, ce n'est pas rien, la constitution étant, contrairement à ce qui se passe en France par exemple, opposable : tout un chacun peut invoquer une objection constitutionnelle contre un acte de la puissance publique, locale ou fédérale, contre une décision de justice ou contre une loi.  Or, si la constitution elle même se contente d'établir la séparation des pouvoirs, les amendements, et notamment les dix premiers formant la déclaration des droits vont au delà des questions institutionnelles pour définir les droits et devoirs des individus. Si en France on pouvait invoquer la déclaration de 89 devant les tribunaux, ce serait rigolo : « Mais M'sieur l'juge, je f'sais qu'appliquer mon droit à résister contre l'oppression ! »


Façade de la cour suprême, 1st Street NE, Washington, D.C., décembre 2005.

Ce sont en particulier des décisions de la cour suprême élargissant le champs d'application de certains amendements qui ont amené, dans les années 1970, de profonds bouleversements de la jurisprudence : amélioration des droits de la défense, modification des découpages électoraux pour assurer une représentation des minorités et, surtout, « légalisation » de l'avortement. Je mets des guillemets car il n'y a pas eu changement de la loi, mais élargissement, par la cour suprême, de la notion de respect de la vie privée qui découle du quatrième amendement à la constitution - je simplifie un petit peu, mais c'est l'idée : si par exemple lors des auditions du juge Alito, vous entendez parler de right of privacy, c'est d'avortement qu'il s'agit.

En effet, contrairement à ce qui se passe en France où, malgré une palanquée d'excités (j'ai failli virer une de mes tantes de notre voiture parce qu'elle se lançait dans une tirade à ce sujet au point d'en devenir injurieuse), cette question ne fait plus guère débat, là bas, c'est chaud-brûlant, comme sujet... Or, ce qu'a fait une décision de la cour suprême, une autre peut le défaire - cela c'est produit dans les années 1980 avec le rétablissement de la peine de mort. Et du coup, les Social Conservatives, essentiellement des fondamentalistes chrétiens, ont comme objectif unique d'avoir une majorité à la cour suprême qui leur convienne. C'est la raison pour laquelle la nomination d'Harriet Myers pour remplacer Sandra Day O'Connor avait été si vivement combattue, car elle était jugée tiède sur cette question... Avec la nomination d'Alito, qui devrait être confirmé par le Sénat la semaine prochaine, ils ont obtenu un juge à leur convenance ; ça leur en fait quatre, avec Scalia, Thomas et le nouveau président de la cour, Roberts, même si celui-ci a longuement insisté sur son attachement à la stabilité de la jurisprudence. Un autre, Kennedy, avait souvent voté avec le camp conservateur, mais semble avoir quelque peu évolué sur ce point. Bref, mystère et boule de gomme...

Tout ça pour éclairer un peu les infos qu'on peut avoir sur le problème des nominations à la cour suprême. Et aussi parce que j'aimais bien cette photo, avec les échafaudages, et tout.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 16 janvier 2006

Coule la Seine

Sans qu'il y ait d'autres raisons à celà que des éclairages maigrichons et quelque difficulté à reprendre le cours de l'année,  je n'avais pas encore pris de photos cette année. C'est chose faite, profitant d'un quart d'heure de battement entre deux rendez-vous- j'ai bien fait de me lever tôt ce matin. Il faut dire que je n'avais pas vraiment le choix. Bref : de retour au bords de la Seine et aux couleurs subtiles et mélancoliques de l'hiver parisien.


Quai des célestins, quatrième arrondissement, ce matin, 10h07.

Un peu froid, j'aurais dû remettre mon blouson pour aller faire ce tour de pâté de maison. Les arbres dénudés - des aulnes sans doute, j'espère que leur roi n'est pas dans le coin - portent de petits fruits ronds, comme des pommes de pin miniatures ; le pont Sully porte quant à lui ses réverbères à l'ancienne. Dans mon dos, les sculptures rococo de l'école massillon ; pas bien loin, au bout du pont, l'incertaine place entre arsenal et Marais que piétons et véhicules traversent à la hâte, comme mal à l'aise.

La Seine par contre coule doucement, sure de son bon droit.

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 15 janvier 2006

Brise marine

Parmis les photos récupérées hier, un panoramique du départ de la course en solitaire du Figaro, en août dernier, pris au 300mm depuis un haut de talus et miraculeusement net - le monopode est un peu juste avec ce genre d'optique ; il faudrait un vrai trépied, mais à force, il faudrait aussi une camionnette rien que pour le matériel photo...

Éléments d'un paysage marin, de gauche à droite :

Plus à droite, la mer semble dégagée ; en réalité, le passage entre les îles Malban et Rouzic - dont on distingue, tout à droite de l'image, à côté du spi blanc, les premiers récifs découverts - est pratiquement impossible, sauf pour des connaisseurs et par beau temps. Finalement, il y a le choix : connaître le coin comme sa poche ou savoir lire une carte marine. Si aucune de ces deux conditions n'est remplie, mieux vaut rester bronzer sur la plage.

Autre paysage, cet après-midi, le plateau de la Brie, en scooter, histoire de décrasser le moteur et les bronches et aussi de tester le GPS tout neuf ; retour par le bois de Vincennes : en cette saison, en début de soirée, c'est comme une représentation de l'hiver.

Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !

Le Plume vous salue bien.


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samedi 14 janvier 2006

Un morceau d'été

L'ennui avec la photo argentique, comme on dit maintenant, c'est qu'il faut attendre pour voir ses photos, ce qui est parfois un peu contrariant - mais d'un autre côté, des fois, ça a du bon : j'avais terminé une pellicule à Washington et je l'ai faite tirer en rentrant. Et je tombe sur des photos plutôt réussies - prises au mois d'août dernier, ce qui par les temps qui courrent fait plutôt du bien !


Cavalière au bord de l'eau, Louannec, Côtes d'Armor, août 2005.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : un blog voyageur, si le cœur vous en dit : Love, Lucy Blue, de retour de Chine avec pleins de photos.


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vendredi 13 janvier 2006

Un autre fleuve capital

Pour répondre à la demande populaire, après la Seine, Mesdames et Messieurs, le Tibre !


Le Tibre vu du château Saint-Ange, février 2001.

Pour être tout à fait franc et sans vouloir offenser les Romaines et Romains qui me lisent, le Tibre, pour être vénérable, n'en est pas pour autant un fleuve spectaculaire : presque à sec en été, il peut enfler modestement en hiver, mais ça ne devient pas pour autant l'Iennisseï franchissant les plaines sibériennes - plus proche de la Charente à Angoulême, tout compte fait.

Mais quoi, j'aime bien la Charente à Angoulême, et le Tibre donne aux quartiers qu'il longe un charme paisible, la paix de l'île tibérine, les détours du Trastevere, le grouillement bon enfant du campo di Marzio - qui reste, malgré tout le bien qu'on me dit du Trastevere, le quartier de Rome auquel je suis le plus attaché.

À gauche après le pont, la via panico, où nous étions logés, vous mène tranquillement vers le campo dei fiori ; en partant par là, on pourra aller prendre un Campari e soda du côté du cirque de Vespasien - piazza navona. Tiens, c'est une bonne idée ça. J'en prends bonne note.

Le Plume vous salue bien.


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jeudi 12 janvier 2006

Entrée en Seine

Des fois on a l'impression de vivre sa vie au fil de l'eau, d'autre fois de se noyer complètement : la Seine, c'est pareil. Elle profite de ce que les journées sont courtes et les touristes absents pour se rehausser quelque peu et innonder son voisinage - il faut dire que sa pente ne lui permet guère d'évacuer des quantités d'eau anormales venues par exemple du Morvan par l'Yonne.

À ce propos, Jacques Roubaud rappelait qu'il est de tradition qu'à un confluent, ce soit la branche dont le débit est le plus important qui donne son nom à la rivière résultante ; la Seine en aval de Montereau devrait donc s'appeler l'Yonne et il faudrait réécrire les vers d'Apollinaire :

Sous le pont Mirabeau coule l'Yonne
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvionne
la joie venait toujours après la ponne

Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains.

Pas de crue cette année, et dans la mesure où l'on est déjà en janvier, je serais surpris qu'il y en ait. De là à y voir un résultat du changement climatique... Mais tout de même, cette année, la saison des cyclones en Atlantique s'est terminée en janvier au lieu de novembre, où va-t-on ma bonne dame ?


Crue de la Seine, décembre 1999 : sortie du tunnel des voies sur berge rive droite.

Peu probable en tout état de cause que l'on revoie un jour les crues de 1910, où la Seine avait repris possession de l'ancien bras qui contourne par le nord le centre de Paris, passant notamment par la cour du Havre où l'on peut admirer la marque du niveau maximum de l'eau sur la façade de la gare Saint-Lazare... Ça mettrait une sacrée pagaille en tout cas.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 11 janvier 2006

Au fil de l'eau

La Seine à Paris n'est qu'à une vingtaine de mètres au dessus du niveau de la mer ; la distance qui lui reste à parcourir étant d'environ 360 km, le dénivelé est d'environ 7 cm par kilomètre. Soit sept centièmes de milimètre par mètre : si vous arrivez à attacher un tableau aussi droit que ça, mes félicitations.

Du coup, elle ne se presse pas ; elle méandre tranquillement, franchissant tout de même les rebords des couches géologiques successives du bassin parisien, découpées en falaises spectaculaires qui se succèdent de Porcheville au Havre.


Les Andelys, Eure, octobre 1999.

C'est sans doute à ces falaises que la France doit son attachement à la pierre, la belle pierre - il n'y a pas tant de pays où l'on y soit autant attaché, au point que pour parler d'un placement immobilier on parlera d'« investir dans la pierre. » Où, lorsque l'on pense, que l'on rêve à du bâti, c'est de la maçonnerie ou, mieux, un bel appareillage de pierre de taille que l'on voit dans sa tête - et le bâti, c'est nous, c'est l'écosystème que nous nous construisons nous même, c'est ce qui nous rend humains.

Tout ça parce que, pendant des siècles, les riches ont acheté, les pauvres ont désiré, des bâtiments en pierre de Paris, ce calcaire robuste, d'une bonne tenue aux éléments, et dont la couleur, entre beige et gris pâle, s'accorde si bien à la lumière discrète de la France du nord - pierre de Paris qu'on tirait des méandres de la Seine, entre les Andelys et Vernon.

Le fil de l'eau à des choses à nous dire, sur sa pente douce. Prenons le temps de l'écouter.

Le Plume vous salue bien.


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mardi 10 janvier 2006

Una selva oscura


Arashiyama, Kyoto, août 1998.

Dans la montagne d'aujourd'hui, pas de route - la préfecture de Kyoto est une région de montagnes, de montagnes dures, sombres, difficilement franchissables. Dans la vallée passait un chemin de fer touristique tiré par des locomotives à vapeur, mais je ne sais pas s'il existe toujours. Au delà des montagnes, loin, mais sans sortir pour autant de la préfecture de Kyoto, c'est la mer du Japon. Une mer dure, sombre, difficilement franchissable. Enfin à ce qu'on m'a dit : nous nous sommes contentés des trajets plus faciles, le long de la vallée fertile de la Kamo, vers Osaka, Nara ou Kobe, en passant par les distilleries Suntori et le musée de la Asahi Beer Foundation à Oyamazaki.

Mais à l'ouest de la vallée, la montagne était toujours là.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 9 janvier 2006

altitude

Allons, allons, plus de photos de routes de montagne, moi ? J'aurais dû vérifier mes archives avant de dire une chose pareille !


Route du Montgenèvre, Hautes-Alpes, juillet 2005.

J'ai la vague idée que le paysage au dessus de Briançon est un petit peu différent en cette saison, mais allez savoir...

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 8 janvier 2006

Le retour des rouleaux perdu : neiges d'antan

Finalement, en regardant mes rouleaux de photos des années 1985 et 1986, je me rends compte qu'il n'y avait pas beaucoup de personnages, dans ces photos : on ne se refait pas. Et pourtant, j'étais aussi other-oriented que n'importe quel adolescent, au moins.


La neige, la nuit, Angoulême, hiver 1986-1987.

Ce que j'avais envie de fixer sur la pellicule, c'était peut-être précisément les moments où il n'y a rien, ni personne, où il ne reste que le doute ?

Par contre, la photographie comme medium artistique ne m'intéressait guère - alors que j'aurais pu tenter de compenser ainsi le décalage entre envie d'expression et incapacité totale à manipuler crayon ou pinceau de manière satisfaisante. Mais, non, ce n'était pas dans mes plans... Ceci ne m'empêchant pas de passer de longs moments dehors dans le froid à photographier le vide en pleine nuit, si j'en crois ces rouleaux. Faut pas chercher à comprendre.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je me rapplle maintenant de rouleaux antérieurs, il faudra que je parte à leur poursuite la prochaine fois !

P.P.S : narcissique, cette entrée ? Si peu, si peu...


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samedi 7 janvier 2006

Il y a une route, tout de même

Pour conclure cette série, une route plutôt discrète : la piste tracée, tant bien que mal, par les hommes des expéditions polaires françaises vers la calotte polaire groenlandaise, en 1948.


« Port-Victor », sur l'Ata Sund, région de l'Eqe, côte ouest du Groenland. Photo prise en août 1993.

Si vous doutez qu'il y ait là une route, lisez Terre arctique, d'André de Cayeux (Arthaud, 1949), qui relate cette expédition. Ou alors, comme il est épuisé, vous pouvez voir quelques cartes extraites de cet ouvrage dans l'entrée que j'ai écrite à ce propos il y a 18 mois de ça - ceci étant, par parenthèse, l'exemple d'un permalien et la raison pour laquelle il est vital qu'ils soient effectivement permanents. [ NdA 28 janvier : lien changé vers la nouvelle version de la rubrique ]

Si vous n'êtes toujours pas convaincu de la carrosabilité de cette route - le petit trait clair que l'on voit, sur la photo, descendre du sommet de l'élévation rocheuse, voici une preuve photographique issue du même bouquin :


Cliché Taylor, EPF 1948, reproduit par de Cayeux, 1949.

Si l'on en juge par la quantité de chenilles brisées et autres pièces mécaniques hors service que l'on retrouve sur les bords de la piste, ça n'avait rien d'évident, comme parcours. Même à pied, je dois dire que c'était un peu rude.

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 6 janvier 2006

Brumes

Mon stock de routes de montagne n'étant pas inépuisable, cette série ne durera pas éternellement. En attendant, revenons à l'Europe aux anciens parapets - même si les routes dont nous parlons sont le plus souvent dépourvues desdits parapets.


Le val d'Aveto, Apennin, 9 juillet 2005, vers midi.

L'Apennin, c'est la chaîne de montagne qui parcourt la péninsule italienne, aux altitudes relativement modeste mais d'une traversée difficile - raison pour laquelle les versants adriatiques et thyrréniens de l'Italie sont restés nettement séparés. On n'échappe pas facilement à la géographie.

Entre les deux, quelques cols, comme celui-ci, qui relie le val d'Aveto, côté gênois, à la province de Parme. Alpages, forêt, brume... Un autre Italie, à deux pas des cités padanes et de la riviera ligure.

Le Plume vous salue bien.


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jeudi 5 janvier 2006

Sécheresse

Finalement, j'en ai quelques unes, de routes de montagnes. Autre continent, autre lumière :


Red Rock Canyon, Nevada, août 2004.

Envoyé ce matin un message au support faisant part une nouvelle fois de nos préoccupations. Réponse : « nous avons fait passer vos doléances à la direction générale mais les décisions sont ce qu'elles sont, quoi que vous puissiez y objecter. » On voudrait nous pousser dehors qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Triste.

Pas encore de décision prise, en ce qui me concerne. Le transport des archives sur une autre plateforme me semble peu réaliste, dans la mesure où je perdrais au moins vos commentaires, ce qui n'est pas rien. Conserver les archives ici et continuer ailleurs ? C'est ce qu'on fait en général les gens qui ont quitté 20six, et ils sont nombreux. Ça permet aux archives de survivre sans travail particulier, même si la perte des permalien diminue un peu l'intérêt de la chose. Je suis perplexe. Et, somme toute, j'ai d'autre préoccupations que ça dans ma vie... On verra.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 4 janvier 2006

Rocaille

Une autre route de montagne : attention, chute de pierres !


Dans le Swartberg, Afrique du Sud, février 1997.

Autre pays, autre lumière - pas le même appareil photo ni le même type de film, par ailleurs.

Le Plume vous salue bien.



mardi 3 janvier 2006

La pente est forte mais la route n'est pas droite du tout


Col du Saint-Gothard, canton du Tessin, Suisse, 12 août 2005, vers 16h.

Vous aurez peut-être remarqué le changement temporaire du nom de ce weblog : il s'agit de marquer ma désapprobation de la manière dont 20six envisage de changer sa plateforme logicielle - effectivement catastrophique - dans des conditions qui ne le seront pas moins : perte d'une partie du contenu, liens vers les entrées existantes chamboulés, etc. Et encore, c'est le point de vue optimiste : si tout se passe comme prévu... Évidemment, on est un certain nombre à être très mécontents et à l'afficher de cette manière, d'autant que le « support » de 20six, sur un ton douceureux, présente tout ça comme si ce n'était pas du tout un problème - évidemment, ça n'en est un que pour les usagers. Pour ma part, je suis d'autant plus énervé qu'en réponse à une question précise de ma part, ledit support m'annonçait le 12 décembre que les permaliens (les liens vers les entrées existantes) seraient conservés, avant de se rétracter une ou deux semaines plus tard : « Quand vous nous avez posé la question c'était ce qui était prévu, malheureusement nous avons appris il y a peu par notre équipe technique que ce ne serait plus possible » (je cite, texto). Comme ce n'est pas à moi qu'on fera croire que c'est impossible, c'est tout simplement qu'on n'a pas jugé bon de consacrer de ressources au problème. Dommage : ça rendra invalides tous les liens de mes pages persos, sauf à me les repalucher un par un...

Du coup, on râle. Et j'envisage fortement de rappatrier ce weblog sur blogspot, où se trouve déjà mon mini-weblog anglophone... Enfin, il faudrait que je trouve le moyen de transférer toutes mes archives, et ce de manière automatisée et fiable, ce qui est loin d'être gagné. En illustration de ces difficultés, je vais vous faire une petite série de routes de montagne, tiens !

Le Plume vous salue bien.


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lundi 2 janvier 2006

Rouleaux perdus (suite)

Avant de partir pour Washington, je vous avais parlé de ces rouleaux de photos retrouvés à Angoulême, datant des premières pellicules que je m'étais offerte, pour employer dans le boîtier de mon père. De certaines je ne me souvenais plus du tout, au point d'avoir quelques difficultés à les identifier. De ce rouleau par contre, en noir et blanc, j'avais gardé des souvenirs précis, bien que j'ai un peu de mal à dater la chose. 1986 ? 1987 ? 1986, sans doute : c'était une toute fin d'année scolaire et je ne crois pas avoir été en instance d'examen - ce devait donc être en classe de seconde.


Mon petit bout de land art, Angoulême, avril ou mai 1986.

C'était une époque où l'art nous parlait directement, que ce soit les Ménines de Velasquez, la Spiral Jetty de Smithson ou les variations pour une porte et un soupir - je ne réalise qu'aujourd'hui à quel point les cours que nos prodiguaient nos professeurs d'arts plastiques et d'histoire de l'art étaient exceptionellement affûtés dans leur éclectisme. C'était une époque où l'on pouvait rester silencieux à contempler quelques mots que nous avions écrits, avec des altérations qui nous semblaient hautement significatrices, sans que nous sachions exactement de quoi. C'étaient l'époque où le grand combat d'Henri Michaux nous prenait aux tripes... Une adolescence romantique, sans doute, au sens propre du mot.

Je n'étais pas mécontent de mon idée : faire à la craie des dessins sur l'enrobé de la cour de récréation, qui ne prennent forme que lorsqu'on les regardait du quatrième étage - où se trouvait l'antre des plasticiens. D'autant que l'idée a été reprise par les autres, ce qui est une satisfaction sans borne pour un ado pas forcément des plus charismatiques. Et comme ce printemps était un des plus sec qu'ai connu le centre-ouest, nos bariolures colorées ont subsisté des mois, à la plus grande surprise des autres élèves...

Finalement, je l'aime bien, cet adolescent mal fagotté que j'étais !

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 1 janvier 2006

2006

Bon vent à tous pour l'année qui commence !


Rocher du Lion, pointe du Toulinguet, Finistère, août 2000.

OK, pas très original, comme entrée, mais c'est de saison.

Parmis les questions urgentes du moment : rester sur 20six ou non ? Il y a pas mal de gens qui s'en vont en raison du changement de plateforme qui s'annonce chaotique. En ce qui me concerne, je m'interroge : des plateforme comme Blogger (anciennement blogspot) a au moins l'avantage de ne pas être géré comme un monôme d'étudiant... Inconvénient : encore moins d'interlocuteurs en cas de problèmes, et pas de mécanismes propres de suivi des commentaires, par exemple - d'un autre côté, RSS n'est pas fait pour les chiens... Bref, la question n'est pas tranchée. Vos avis sont les bienvenus.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 31 décembre 2005

Envol

Comme un vol de bernaches hors de l'étang natal, nous nous envolions hier soir (heure de Washington) pour rentrer à la maison ce matin (heure de Paris).


Arlington, Virginie, 29 décembre 2005, 18:12 GMT.

Enfin, je dis des bernaches, c'est peut-être des tadornes, ou bien tout à fait aute chose : vu la nébulosité ambiante, pas évident de s'y retrouver.

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 30 décembre 2005

Arlington National Cemetary

Juste en face de la ville, de l'autre côté du Potomac, donc dans l'État de Virginie, un grand domaine couvrait les coteaux d'Arlington : la propriété du général Robert E. Lee. Confisquée par le gouvernement fédéral pendant la guerre de sécession, elle a accueilli un cimetière militaire, qui s'étend maintenant à la quasi totalité du domaine : c'est le cimetière national d'Arlington, avec ses hectares de pierres tombales réglementaires couvrant les collines boisées.


Arlington National Cemetary : vue vers washington depuis les tombes des Kennedy, 29 décembre 2005.

Discutez un peu avec des amis américains : nombreux sont ceux qui ont au moins un membre de leur famille enterré là. Et c'est un point important à comprendre : contrairement à ce qui se passe en France, la société américaine et son armée ont gardé des liens étroits. Cela peut prendre la forme d'un militarisme passablement gênant, mais pas forcément : ça peut être un simple respect, une reconnaissance. Et ça demande qu'on s'interroge, en tant que Français : quand avons nous perdu ce lien ? Car il était perdu, bien avant la fin du service militaire, à part dans la « bonne droite » traditionnaliste. Je pense quant à moi que cette rupture date d'avant les guerres coloniales, où les dérives de certains quarterons de généraux à la retraite n'en étaient qu'un symptôme. Au bout du compte, je crois que cette rupture date de l'« étrange défaite » de 1940 : à relire le livre de Marc Bloch qui porte ce titre (un historien se doit, je crois, de lire du Marc Bloc à un rythme au moins hebdomadaire), on se rend compte que l'armée française n'a pas voulu défendre une société civile que, depuis le front populaire, elle méprisait. Malgré les efforts de l'après-guerre, ce compte n'a jamais été soldé.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je parlais hier de hubris. Un long article dans le Washington Post de ce matin fait une synthèse de ce que l'on sait du programme anti-terroriste de la C.I.A., mis en place après le 11 septembre. Ou comment la démesure de ces attaques (ne les oublions pas !) a engendré la démesure de ce programme, chacun dans le cercle étroit des preneurs de décisions renforçant la certitude du groupe quant au bien fondé et à la légalité des mesures prises... C'est une instance historique de hubris à l'œuvre.


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jeudi 29 décembre 2005

Hubris et nemesis

Une débutante prometteuse dans le petit monde des blogs d'historiens nous parlait dans son entrée inaugurale de la lecture des anciens ; dans cet esprit, il me semble indispensable, pour penser l'Amérique d'aujourd'hui, de se plonger dans l'histoire de la guerre du Péloponèse de Thucydide.

Voilà donc un État (la cité d'Athènes) qui, au sortir d'un long conflit, se trouve disposer d'une puissance, économique mais aussi militaire, qui dépasse tout ce que les cités grecques avaient connu. Une cité sûre de son bon droit, puisque 2500 ans après nous la voyons toujours comme le symbole de la démocratie éclairée. Et qui, sur la lancée des victoires contre les Perses, étend sa zone de domination sur terre et sur mer, annexant à son profit les instances de la confédération ionienne, imposant sa domination à ses voisins et son contrôle aux routes commerciales les plus lointaines... Cet excès, Thucydide lui donne un nom : hubris.


Un symbole de la puissance américaine : le Washington Monument.

Quoi de plus dangereux, finalement, pour un État, que de croire en sa propre puissance ? Et bien sûr, s'il l'oubliait, ses voisins se chargeraient de lui rappeler. Rappelez-vous, lors de la démolition des bouddah géants par les Talibans, les hauts cris que l'on entendait : « Quoi ? Les États-unis ne font rien ? Ah, si l'Afghanistan avait du pétrole, là, sûrement... » (et bien sûr lorsqu'après le 11 septembre les troupes américaines sont intervenues dans ce pays, on a crié au meurtre, à grand renfort de chanteurs décatis...)

Dangereux, oui, car si l'on croit en sa force, il est rare qu'on n'en use pas - peut-être même se sentira-t-on moralement obligé d'en user, pour peu que l'on se sente investit d'une mission. Et dès lors, le hubris est proche - il suffit que les dirigeants soient médiocres, que cette ivresse les gagnent... Et nemesisn'est pas loin, comme le ressac après la vague, la chute.

Athènes jadis n'avait su se déprendre de cette ivresse, et la ville était tombée. Des signes montrent que les États-unis sont mieux lottis de ce point de vue : la crise de hubris qui a amené à l'invasion de l'Irak est rétrospectivement jugée telle par l'opinion, à qui l'on a menti de manière éhontée ; du coup, il est probable qu'une bonne partie des troupes américaines soient retirées d'ici un an (ce qui n'est peut-être pas un cadeau pour le peuple irakien, mais c'est une autre histoire). Mais ensuite ? Comment un pays qui a un tel différentiel de puissance guerrière avec tous les autres peut-il résister à s'en servir ? Et nous, que voudrions-nous qu'il en soit ? La situation en Birmanie est de plus en plus délirante, souhaite-t-on pour autant une intervention militaire ? Et sinon, est-ce que ça veut dire que nous nous satisfaisons de la situation ?

Pas de question simples, là-dedans - méfions-nous donc des réponses qui le seraient.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 28 décembre 2005

Encore une bibliothèque

Hier, enfin, Washington est sorti de sa torpeur de noël pour redevenir une ville pleinement opérationnelle. Ça fait un peu plus de monde dans le métro, mais globalement, c'est tout de même plus agréable... En plus, il faisait beau.


Devant la bibliothèque du congrès hier midi.

Expérience fantastique pour quiquonque a déja affronté la tâche pénible de s'inscrire à la BNF : j'ai été faire ma carte de lecteur à la bibliothèque du congrès. Ça m'a pris vingt minutes en tout, en comptant la conversation avec l'employée chargée du contrôle des pièces d'identité qui tenait à exercer son français. Et, évidemment, ça ne m'a rien coûté, puisque c'est un service public...

Attention, je ne suis pas en train de dire que tout est idéal de ce côté-ci de l'Atlantique, mais simplement que notre fonctionnement sur ce point précis (la gestion de notre bibliothèque nationale) est un scandale permanent. Et finalement, ça découle d'un grand mépris de la part de nos élites pour la connaissance en général et l'Université en particulier - après tout, notre pays est sans doute le seul au monde dont les dirigeants, dans leur grande majorité, n'ont jamais mis les pieds dans une université... J'ai feuilleté l'autre jour le dernier bouquin d'Attali, qui pourtant est loin d'être un con, et en particulier le chapitre sur la conception de la « très grande bibliothèque » : il est absolument caricatural de ce point de vue. Il est clair qu'il n'a aucune idée de ce qu'est la recherche en bibliothèque ni de ce que doit être une bibliothèque de référence.

Bon, sur ce, c'est pas tout ça, mais il ne suffit pas d'avoir une carte de lecteur : il faut aussi l'utiliser. À bon entendeur...

Le Plume vous salue bien.

P.S. : face aux palinodies de 20six, je m'interroge fortement sur l'avenir de ce blog, sur 20six ou ailleurs. Si vous avez des idées sur ce point, elles sont les bienvenues. J'en reparlerai, de toute façon.


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mardi 27 décembre 2005

Capitole

On s'imagine facilement, en France, que le président des États-Unis est un monarque absolu, ou presque - parceque la représentation extérieure est de sa responsabilité sans partage, mais aussi parceque contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays d'Europe, le pouvoir exécutif n'est pas réparti sur deux têtes, un chef d'État et un chef de gouvernement responsable devant le parlement. Il n'y a d'ailleurs pas de gouvernement au sens européen du terme : les réunions des secretaries qui forment le cabinet sont largement une formalité, sauf dans un ou deux cas précis. Le pouvoir exécutif est donc d'avantage concentré sur la personne du président qu'il l'est chez nous - il est, par contre, en grande partie compensé par un pouvoir législatif qui, parce qu'il ne choisit pas l'exécutif, en est réellement indépendent.


Le Capitole vu du perron de la bibliothèque du Congrès, hier, 16:01 :GMT.

Rappelons que ce pouvoir est divisé en deux chambres, théoriquement égales : le sénat (deux sénateurs par État élus pour des mandats de six ans) et la chambre des représentants (435 représentants élus tous les deux ans par districts ; chaque Ètat a un nombre de représentant proportionnel à sa représentation). Théoriquement égales : les sénateurs ont un plus grand prestige, ne serait-ce que parce qu'ils sont moins nombreux ; ils ont de plus le pouvoir de confirmer (ou non) certaines nominations faites par l'exécutif - notamment les juges fédéraux, dont ceux de la cours suprême, comme bien l'on sait. Par contre, le speaker of the house, qui préside aux débats de la chambre des représentants, est considéré comme le porte-parole officiel du congrès ; il est amené à succéder au président si le président et son vice-président ne sont plus en mesure de remplir cette fonction.

Je parlais de l'indépendance du congrès ; elle n'est pas toujours évidente, surtout lorsque le président et les deux chambres du congrès sont tenues par le même parti - même si la notion de discipline de parti n'existe guère ; personne ne songerait à faire le reproche à un homme politique d'être en désaccord avec son parti ; tout ce qu'il risque, c'est de ne pas être réélu. Il peut surtout arriver que le congrès choisisse de laisser la main au président : ça a été le cas dans les années qui ont suivi le 11 septembre, avec les résultats que l'on sait. On n'en est plus là aujourd'hui : la popularité du président est au plus bas et les mid-term elections approchent. Les discussion sur le renouvellement du Patriot Act ont montré que démocrates et républicains modérés avaient retrouvé leur faculté d'opposition ; la frange ultra-religieuse des républicains a réussi quant à elle à faire échouer la nomination d'Harriet Myers à la cours suprème, montrant ainsi qu'elle n'entendait pas faire de cadeaux. Du coup, les institutions reprennent leur fonctionnement normal : les chambres négocient entre elles et avec la maison blanche.

Où je veux en venir ? À ce que le président des États-unis a, finalement, moins de pouvoir que le président de la république française quand ce dernier a un premier ministre de son camp - et la réforme du quinquénat (encore une imbécilité de Jospin, qu'il ne sorte pas de l'île de Ré celui-là), en couplant élection présidentielles et législatives, a diminué la probabilité d'une cohabitation. Ce qui ne veux pas dire que les décisions prises par le couple président/congrès soient plus louables que les décisions que prendraient le seul président (pour des raisons électorales, la chambre des représentants a une nette tendance au protectionnisme, par exemple), mais ceci est une autre histoire. Si l'on veut conchier le pouvoir américain, ce qui est le droit de chacun, il vaut mieux savoir comment il fonctionne, non ?

Sinon, un bon conseil : si vous vous promenez sur Capitol Hill un jour de congé fédéral (le 26 décembre a été déclaré ferié pour compenser la perte de deux jours feriés tombant un dimanche), débrouillez-vous pour ne pas avoir besoin de toilettes. Lao Tseu a dit : « la souffrance est éphémère, » mais tout de même, le footing vers Union Station dans ces conditions, je m'en serais volontiers passé...

Le Plume vous salue bien.


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lundi 26 décembre 2005

District of Columbia

La ville de Washington est construite sur un carré de terrain un peu de biais, dont la base est rognée par la rivière Potomac : le District of Columbia. De l'autre côté, c'est Arlington, dans l'État de Virginie. C'est une ville importante, mais pas une grande ville : l'ambiance y est largement provinciale, sauf à considérer les édifices massifs du federal triangle, entre Pennsylvania Avenue et le Mall of America. Il faut dire que, hier et aujourd'hui, toutes les administrations sont fermées, ce qui ne laisse pas grand chose dans le centre-ville...


Vue de la chambre d'hôtel alors que le ciel s'éclaircissait hier soir.

Le paysage de Washington est dominé par deux monuments : le Capitole avec sa gigantesque coupole, où se trouve le Congrès, et le Washington Monument, obélisque géante à l'intersection du Mall of America, qui va jusque au Capitole, et de l'Ellipse, qui prolonge la pelouse sud de la Maison blanche - un tout petit bâtiment à comparer avec ces deux-là.

Sur ce, c'est l'heure des pancakes au sirop d'érable !

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 25 décembre 2005

Joyeux noël de Washington (D.C.)

Arrivés hier soir à Washington ; difficile d'être moins dans l'ambiance de noël que dans ces conditions - et, somme toute, je ne m'en plains pas. Dîner dans un bistrot italien, « la tomate » (sic), dont le propriétaire, à la vue de l'avertissement réglementaire (en Français) du paquet de cigarettes de Madame Plume, nous parle avec délectation de ses nombreux séjours à Paris. Ce matin, promenade sous un ciel menaçant, auquel succède une pluie battante.


Le National Christmas Tree sous la pluie, the Ellipse, Washington D.C., 16h36 GMT (10h36 EST).

Ce séjour sera sans doute l'occasion de parler un peu plus des États-Unis : pourquoi, quelle que soit la sévérité de mon opinion sur la politique de son gouvernement actuel, je trouve absolument insupportable la mode de la haine de l'Amérique qui tient le haut du pavé en France. Mais pour aujourd'hui, qu'il me suffise de dire que les chauffeurs de bus vous souhaitent un joyeux noël en rigolant en prenant leur service et que les fonctionnaires de l'immigration de l'aéroport Washington Dulles International, comme toujours, d'une politesse dont leurs homologues français devraient s'inspirer.

Et sur ce, nous partons à la recherche d'un déjeuner, dans une ville à 95% fermée pour ce dimanche de noël.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 24 décembre 2005

Transatlantique

Avant de filer prendre l'avion, un autre bateau mythique, qui a battu à peu près tous les records :


Jet Service IV, à Serge Madec, Lorient, été 1985.

C'est peut-être le sommet du genre, un plan Nigel Irens de 80 pieds (25m) aux lignes parfaitement épurées. Il a notamment pulvérisé le record de l'Atlantique à la voile, avant de battre celui du tour du monde en équipage, sous le nom de Comodore Explorer et avec Bruno Peyron à la barre.

À noter d'ailleurs que, s'il a eu principalement pour vocation de battre des records, c'est que les catamarans de 80 pieds n'en avaient plus pour très longtemps en tant que classe : après la course de l'Europe de 1985 qui a accumulé la casse puis la dramatique route du Rhum de 1986, ils sont remplacés par des bateaux plus petits (60 pieds), principalement des trimarans, relativement plus sûr. Classe des 60 pieds qui est elle-même remise en cause aujourd'hui : de toute manière, les multicoques géants n'ont jamais passionné les foules ailleurs qu'en France, ce qui fait un pool de skippers et de sponsors un peu maigre.

Sur ce, je m'en vais tâcher de battre le record de l'Atlantique en avion. Portez-vous bien : régularité de ce blog imprévisible pour la semaine qui vient.

Le Plume vous salue bien.

[ edit 18h20 heure locale, 0h20 heure de Paris : internet access sans problème - vous ne vous débarasserez pas de moi comme ça ! ]


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vendredi 23 décembre 2005

Albums photo

En plus des quelques kilos de livres dont j'ai parlé, j'ai ramené d'Angoulême des objets précieux quoique nettement plus légers : les négatifs des premières pellicules photographiques entièrement de mon fait. Trois rouleaux, dont j'avoue ne pas avoir encore déterminé les dates avec précision. L'un d'entre eux toutefois ne peut dater que de l'été 1985 : il représente, sans le moindre doute, le départ de l'étape de Lorient de la course de l'Europe, première édition, en1985.


Royale, à Loïc Caradec et Philippe Facque, Lorient, été 1985.

Je ne me passionne plus pour la course au large - à vrai dire, je ne me tiens même plus informé. Mais j'ai grandi avec : de la route du Rhum de 1978, dont nous faisions en classe de CE1 un compte-rendu quotidien, jusqu'à mes années lycée, où mes préoccupations se sont faites plus littéraires.

En d'autres termes, de la disparition d'Alain Colas à celle de Loïc Caradec dans le Rhum 1986, par la faute d'ailleurs de ce magnifique mât-aile... Car la démesure des catamarans géants des années quatre-vingt est à l'image de la décennie : éclatants, toujours plus rapides, mais aussi broyeurs de vies, mortifères dans leurs scintillements. C'est cette époque qui m'a fait. Je ne la regrette pas (qui regrette ses quatorze ans ?) mais je tâche de ne pas l'oublier.

Le Plume vous salue bien.


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jeudi 22 décembre 2005

Étangs

En l'an 1778, Dom Coup-de-Lance, abbé cistercien de Grosbot, assigne en justice les entrepreneurs de la fonderie de Ruelle : il leur reproche d'avoir fait établir, en amont d'étangs appartenant à l'abbaye, des lavoirs à mines, c'est à dire à minerai de fer. Ces lavoirs, dit-il, menacent d'« anéantir » lesdits étangs ainsi que les moulins qui les accompagnent. J'ignore les détails de cette affaire, n'ayant pas pour le moment retrouvé les pièces de la procédure - pas sûr d'ailleurs que je les retrouve jamais, les archives juridiques du XVIIIème siècle étant parfois un grand mystère.

Les textes me permettent toutefois de situer avec une bonne précision les lieux concernés ; après avoir conduit Madame Plume à son train, je suis donc allé y mouiller mes chaussures. Je pense avoir localisé un des étangs dont parle l'abbé, un étang artificiel (comme presque tous les étangs de France d'ailleurs) d'environ 200m de long, alimenté entre autre par une petite source, mais sans doute aussi, en période de hautes eaux, par un petit ruisseau venu du nord-ouest. L'étang était solidement pris par la glace, même si je ne me suis pas aventuré à mettre cette solidité à l'épreuve de mon poids. Le soleil commençait déjà à descendre derrière les arbres des collines environnantes ; en dehors du bruit de l'eau, pas un bruit.


L'étang de Font Palet, Grassac, Charente, cet après-midi, 16h36.

Mes tentatives pour retrouver, en amont, l'implantation des lavoirs à mines n'ont rien données - au demeurant, je ne tenais pas à me perdre dans les bois à la nuit tombée. Toutefois, un petit coup d'?il en aval me montre, sur les bords de l'émissaire de l'étang, d'épaisses couches de boues rouges qui me semblent compatibles avec celles produites par ce genre d'installations. Nulle doute que ce sont ces boues qui causaient la fureur de Dom Coup-de-Lance (je ne me lasse pas de ce nom), peu compatibles à n'en pas douter avec le bien-être des carpes abbatiales...

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 21 décembre 2005

Remparts

« L'élévation considérable de la ville contribue à la pureté et à la salubrité de l'air qu'on y respire, et procure des points de vue magnifiques, qui font l'admiration des étrangers. On ne peut néanmoins se dissimuler que le désagrément de gravir un coteau élevé et rapide toutes les fois qu'on veut entrer dans la ville, ne diminue quelque peu les avantages de cette situation et la richesse de ces points de vue. »

J.P. Quénot, Statistiques du département de la Charente, 1818.

Nous montâmes donc en ville pour les quelques heures séparant la fin du déjeuner du coucher du soleil. Longue promenade le long des remparts notamment du côté nord du centre ville, où, de fait, les points de vue sont magnifiques. D'ailleurs, une plaque scellée dans le rempart nous apprend que « Paul Valéry s'est arrêté ici le 9 décembre 1931. » J'espère qu'il avait un bon manteau : le rempart nord n'est évidemment pas le plus ensoleillé. Du même endroit, en 1801 - à en croire un paneau municipal voisin - le général Guillaume Resnier de Goué, alors âgé de 72 ans, s'était jetté dans les airs équipé d'ailes battantes de sa fabrication. « Ce pionnier de l'aviation a plané sur 300m avant d'atterrir sur la berge opposée de la Charente, sans autre dommage qu'une jambe cassée. » Je ne le suivrai pas sur ce terrain.


Angoulême, vue des remparts vers l'église Saint-Ausone, cet après-midi.

Après tant de culture, nous ne pouvions qu'aboutir dans une librairie : on en ressort avec quelques kilos de livres dont je vous ferai la liste un de ces jours. Évidemment, avant ça, il y a eu de multiples boutiques, abreuvages et grignottages...

L'après-midi en ville, quoi.

Le Plume vous salue bien.


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mardi 20 décembre 2005

Grande distribution

Je sais, c'est le quotidien (ou l'hebdomadaire) de 95% des Français ; nous vivons à cet égard, habitants du centre des très grandes villes, dans un autre espace-temps. Plus que toute autre société, la France contemporaine dédie à la vente aux particuliers des lieux-dits spécifiques, nettement séparés des lieux d'habitation ou de production : les zones commerciales. Vastes espaces entièrement dédiés à une fonction unique, la distribution, avec un urbanisme qui leur est propre, autour d'un « centre » polyvalent autour duquel s'organisent des unités spécialisées (chaussures bon marchés ou articles de sports) - tout comme les boutiques des divers métiers se disposaient jadis autour d'une place consacrée au marché.

L'ethnologue venu d'Aldébaran décrirait sans aucun doute avec délectation cet espace fonctionalisé ; sans doute s'étonnerait-il qu'un trait aussi caractéristique de la civilisation qu'il étudie soit totalement absente de la production littéraire et artistique de cette même société. La combinaison entre encouragements à la consommation de la part des autorités politico-économiques et emploi manifestement péjoratif du même mot de la part des autorités religieuses ou morales l'amènerait sans doute à penser que la France actuelle voit la consommation comme une activité nécessaire quoi que vaguement honteuse - statut réservé, dans la plupart des sociétés, aux fonctions excrétives.

Du coup, forcément, la boutique insérée dans le tissus urbain a pratiquement disparu ; à cet égard, la nostalgie ne sert à rien. La géogaphie de nos villes a changé, voilà tout.


Fermé depuis plus de vingt ans, pas sûr qu'avant j'y aurais mis les pieds...

Depuis le niveau supérieur du parking du centre commercial Chantemerle, à la Couronne (Charente), nous regardons le centre-ville d'Angoulême, illuminé pour les fêtes, qui se déroule sur son éperon calcaire ; de l'autre côté, la cimenterie déploie ses volutes dans la nuit. Au dessus du second a de l'enseigne rouge, la planète mars brille de son éclat saumon si particulier dans le ciel clair de l'hiver.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 19 décembre 2005

Si par un soir d'hiver un voyageur

Un quai de gare en hiver. Au delà du passage souterrain, une ville que je ne connais presque pas - mais de toute façon, je ne fais que passer. Vu depuis la gare, elle parait un peu triste, mais toutes les villes ont l'air triste vues depuis les emprises des chemins de fer - et toutes les villes ont l'air triste pendant les dix journées les plus courtes de l'année.


Gare de Poitiers, ce matin, entre 12h17 et 12h27.

Pourquoi Poitiers, alors que c'est à Angoulême que je me rendais ? Parce que, si le TGV 8417, qui part à 10h45 à destination de Bordeaux, quoi que limité aujourd'hui à Libourne pour travaux, dessert bien Angoulême, le TGV 8319 à destination de La Rochelle part, lui, à 10h50 de Paris et arrive à 12h17 à Poitiers d'où part à 12h27 le TGV 8417 dont on parlait plus haut. On gagne donc cinq minutes au départ, ce qui, quand on est à la bourre fait un monde de différence. Même si là je ne l'étais pas, à la bourre.

Un quai de gare en hiver ; on ne fait que passer. No business here. Dix minutes sans rien du tout - finalement, pourquoi pas ? Par contre j'aurais dû mettre des mouffles.

le Plume vous salue bien.


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