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Des photos et des jours

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lundi 6 mars 2006

Senzo unico

Allez, une petite piqûre de rappel d'Italie, par les temps qui courent, ça ne peut pas faire de mal.


Saluzzo, province de Cuneo, 5 juillet 2005.

Le petit bout de plaque de rue, les ombres portées et une habile consultation de mappy m'indiquent qu'il s'agit de la via vacca, au coin de la via Palazzo di Città. Cependant, nombre d'indices permettent de confirmer que c'est bien d'Italie qu'il s'agit :

Bon. Sinon, n'oubliez pas : Domani, è lo sciopero.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : vu à l'instant la fin de Goodbye Lénine. Autre monde. Beau.



mercredi 12 octobre 2005

Cesana Torinese

Nous parlions d'Alpes : le tableau ne serait pas complet sans un peu d'Italie. En empruntant le Montgenèvre, on franchit la frontière dans un secteur plutôt insipide, un vaste herbage plus ou moins plat séparant les bourgs de Montgenèvre et de Clavière. L'ancienne barraque des douaniers, seule marque tangible de la frontière, avait repris du service pour abriter les gendarmes verbalisant les centaines de camions franchissant illégalement le col. Mais la véritable démarcation est un peu plus loin, une fois franchis les premiers tunnels : on débouche alors dans la somptueuse Valle di Susa, juste au dessus de la petite vile de Cesana Torninese.


La descente sur Cesana, 5 juillet 2005.

Connaissant fort mal la région, j'ignore quelle est la montagne qui domine ce paysage ; d'après la carte, mes souvenirs et l'absence de remontées mécaniques sur ses flancs, il doit s'agir du Roc del Boucher - guilleret, comme nom, n'est-il pas ?

Spécial making of : cette photo était à l'origine retournée à 180°. Pourquoi ? parce que je l'avais prise alors que j'étais au volant, immobilisé temporairement par l'un des innombrables chantiers routiers des Alpes turinoises, préparation des jeux olympiques d'hiver. Je tenais donc l'appareil à bout de bras, par la fenêtre ouverte, au dessus du toit du véhicule - et par conséquent à l'envers, compte tenu de la contorsion de bras nécéssaire à l'opération. Or, si le Canon Ixus 400 sait détecter la position, verticale ou horizontale, de l'appareil, il ne comprend pas le retournement complet. Voilà toute l'histoire.

Cette partie des Alpes, aux limites du Piémont, du Dauphiné et de la provence, a un carractère particulièrement solennel ou peut-être, tout simplement, particulièrement beau. Il faudra que j'y retourne.

le Plume vous salue bien.



vendredi 8 juillet 2005

Piémont

Après le Montgenèvre donc, les vallées piémontaises - avec quelques difficultés de circulation dans la mesure où il y a partout des travaux routiers et que par conséquent la moitié des routes de la région semblent être à circulation alternée. Comme quoi avoir les jeux olympiques, fussent-ils d'hiver (Turin 2006), on peut très bien s'en passer finalement.

Passé les grattes-ciels hallucinant de Sestrière (la réponse des Alpes à La Grande Borne) on va de villages en petite villes, tranquilement.


Le petit cimetière de Fenestrelle, km771, mardi 5 juillet, 12h30.

On ne quitte pas pour autant les guerres du XVIIe siècle : parti de Briançon par la porte de Pignerol, on sort des vallées par la ville de Pinerolo, qui fut un avant-poste français au Piémont ; on pourra ensuite passer par Saluzzo, qui excita la convoitise des Bourbons à la charnière des règnes d'Henri IV et de Louis XIII - on parlait alors du marquisat de Saluces, mais je crois qu'il s'agissait d'une de ces petites républiques urbaines dont était faite l'Italie, la famille prééminente portant le nom de Marchese.

Restera alors à traverser l'Appenin pour aboutir sur le golfe de Gênes.

Gênes où nous nous rendons présentement ; je vous laisse, sinon on va rater le train !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 10 novembre 2006

Mémoire d'été (3)

Allez : ça va déjà mieux, encore un petit effort...

La montagne, tiens, c'est bien aussi, en été, la montagne !


Fenestrelle, Piémont, juillet 2005.

Si toutefois vous voulez absolument des plages de sable à perte de vue, allez donc faire un tour sur mon blog Histoire de dire : l'entrée d'aujourd'hui est consacrée à la construction du canal de Suez. 74 millions de mètres cubes de terrassement, ça en fait, des châteaux de sable !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 3 novembre 2005

Où en sommes-nous ?

Je l'avoue : ce soir, je me perds un peu dans mes références bibliographiques et mes cotes d'archives. Voici un courrier qui semble accompagner la liste des prix pratiqués en 1790, établie en messidor an II, que j'ai trouvé dans les papiers du district d'Angoulême - mais le seul exemplaire que je trouve de ladite liste vient des archives du district voisin de la Rochefoucauld ! Inversement, parfois, ça colle : La monumentale carte de la Touvre dont les trois rouleaux sont conservés aux archives départementales de la Charente n'a pas de légende, bien qu'elle soit parsemée de numéros identifiant moulins, pêcheries et fermes voisines. L'autre jour, jetant un coup d'œil dans les papiers de l'apanage du comte d'Artois, aux archives nationales (un carton que j'avais parcouru il y a plus de deux ans : il était temps que j'y revienne), et je tombe sur une « liste de renvois » correspondant à un plan de la Touvre, mais celui-là en quatre parties - déception. Sauf que, joie, les numéros correspondent parfaitement : la voilà, ma légende !

Tout ça pour dire que, parfois, on s'y paumerait un peu. Comme dans les arrières-cours italiennes, tiens :


Pinerolo, province de Turin : au verso des arcades, 5 juillet 2005, 14h12.

Ceci dit, il faisait chaud, ce midi-là, à Pignerol, tout juste descendu des cols alpins. Alors que là, je me caille ! Allez, zou, au lit.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 28 septembre 2005

spécial dédicace

Spécial dédicace ce soir :

On s'est marié il y a trois ans jour pour jour. Ça vaut bien une photo de notre premier voyage, non ?


Lucca, février 1994.

On a fait un joli bout de chemin depuis. Et ça n'est qu'un début.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : l'olivier qui pousse sur la torre de Lucca est quand même nettement plus grand que celui qui est sur notre balcon. Vite, de l'engrais !



dimanche 6 mars 2005

Il Pratino

Madame Plume, qui fût pisanne pendant quelques mois de sa vie étudiante, me fait remarquer que le campo dei miracoli est plus connu des Pisans sous l'appellation de pratino, le petit pré. Et qu'en plus de servir d'aimant à touristes, c'est un point de rendez-vous, un lieu de détente et de bronzette ; un espace ouvert, à deux pas du centre historique et de ses rues étroites (la ruelle qui passait derrière notre hôtel ne faisait pas les 2m de large). Bref, c'est un forum, au sens romain et non au sens giscardo-chiraquien (« centre commercial qu'on fait tomber dans le Trou »).


Le campo dei miracoli à la tombée de la nuit, Pise, février 1994.

D'ailleurs, la louve romaine est là, comme à Sienne, pour nous rappeler que les plaines et les collines de Toscane furent les premiers pas de l'expansion romaine, qui y affronta victorieusement les royaumes étrusques.

Quant à la tour, vous le croirez si vous voulez, mais elles est vraiement penchée. Si, si.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 16 juin 2007

Grisaille

Un tercet anonyme conservé par les Grandes Chroniques de France (cité à la fin du tome 1 de l'Histoire de la France rurale) :

L'an mille trois cent quatorze et quatre
Sans vendanger et sans blé battre
A fait Dieux le chiez temps abattre.

Faut bien le dire : depuis le 7 mai dernier, la météo est carrément toute pourrie. Et je doute que ça s'arrange d'ici lundi, même si unne éclaircie relative n'est pas impossible... Bref : aujourd'hui, photo grise pour jour de grisaille.


Crépuscule à Pise, février 1994.

Sinon : fatigue. La journée d'hier n'était pourtant pas mauvaise, vu que j'avais réussi à faire la majeure partie de ce que je devais absolument faire avant-hier. Mais là, aujourd'hui, fini, plus rien dans les jambes, le coton complet. Et j'ai un mémoire à écrire, moi...

Et demain : bureau de vote. Youpi. J'aurais sans doute à faire parapher le registre à notre garde des sceaux qu'on a ces temps-ci. Ça me gêne moins que la perspective d'avoir à serrer la main de la mythomane complète qui représente l'UMP dans notre cinquième circonscription de Paris - celle-là même qui avait les honneurs du Canard pour les soutiens immaginaires qu'elle s'octroyait et pour l'annonce d'un meeting tout aussi imaginaire avec la garde des sceaux susdite...

Allez, c'est pas tout ça, mais demain matin, il fera tôt !

Le Plume vous salue bien.



samedi 5 mars 2005

Toscana

Échappée du froid humide de ce Paris d'hiver : la Toscane, les rives de l'Arno, les placettes de Pise... Une de nos tous premiers voyages, avec celle qui est devenue Madame Plume. Je pétais un blues à l'approche de mon anniversaire (eh, ça m'arrivait donc déjà) : elle a appelé un hôtel qu'elle connaissait là-bas et nous sommes partis ventre à terre garde de Lyon pour attraper le Napoli express, le seul train pour l'Italie avec des places assises -- et donc sans réservations obligatoires. Après ça, normal que je me sois marié avec, non ? (*)


Pise : les quais de l'Arno un soir d'hiver, 7 février 1994.

Un avantage notoire de Pise sur les autres villes de Toscane : les hordes touristiques qui déferlent sur Florence ou Sienne sont ici totalement concentrées en un seul lieu, le campo dei miracoli avec sa fameuse tour penchée. Il suffit donc, si on n'aime pas trop la cohue, d'éviter ce coin (ou alors y aller une fois, tout de même : ça suffit amplement) ; on peut alors profiter des ruelles étonnantes, des petites places, des couleurs de la Toscane.

Est-ce un dîner (fort sympathique d'ailleurs) à la tour de Pise, dans le 18ème arrondissement, qui m'a remis ça en tête ? Ou bien la décision ferme et définitive que nous y avons prise de retourner là-bas l'été prochain ? Ou est-ce tout simplement un de ces endroits auquel il fait bon penser quand il tombe du ciel une merdaille glacée ?

Peu importe. Mais attendez-vous à trouver pas mal d'Italie dans le coin ces jours-ci. !

Le Plume vous salue bien.

(*) Pas tout à fait immédiatement après ce voyage, à vrai dire : je suis un peu lent parfois.


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lundi 7 novembre 2005

Un cadeau

Image offerte à une amie, qui se reconnaîtra·:


Église Santa Caterina d'Alessandria, Pise, Italie, 5 juillet 2005.

Parfois la diritta via est un peu smarrita mais on finit par s'y retrouver.

Le Plume vous salue bien.



samedi 4 juin 2005

Duomo

Les nouvelles du parti socialiste étant ce qu'elles sont, mieux vaut n'en point parler et penser aux vacances. Les vacances : elles s'organisent, comme c'est souvent le cas chez nous, autour d'un colloque, début juillet à Rapallo - sur la riviera ligure, on fait pire.

Ce qui est prévu : que je parte 24h avant la Madame, qui a des obligations à Paris, avec la vaillante twingomobile à laquelle je ferais franchir les cols alpin tel Napoléon Bonaparte et les armées du Directoire. Je récupère la Madame à sa descente d'avion (merci à EasyJet qui permet d'avoir - enfin ! -  des allers simples à des prix raisonnables) pour aller au colloque en question. Ensuite, quartier libre pour se promener dans la campagne itallienne, entre Ligurie, Toscane et Ombrie, avec en option les Alpes sur le chemin du retour.

On tâchera sans doute de retrouner à Sienne :


Sienne, le duomo, février 1994.

Reste à décider des itinéraires et des étapes. Bah, on verra ça !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 23 mars 2005

Un parfum d'Italie

Avec les beaux jours nos rues prennent un petit parfum de Toscane - alors pourquoi pas s'en imprégner un peu !


Faubourgs et environs de Sienne vu de la Torre del Mangia, février 1994.

Côté 20six par contre on est bien loin de la légendaire efficacité allemande. Les changements de serveurs devaient apporter le bonheur et la prospérité au prix de perturbations temporaires : on attend toujours. Faut dire, si vous regardez les messages d'erreurs que l'on retrouve régulièrement, vous verrez : Proxy error etc. [bon, OK, ils utilisent des proxys comme front end, complètement inutile à mon avis mais ça les regarde] et tout en bas Apache http (Debian) [beurk des pingouins] version 2.0.52. Cette version-là, il faut dix minutes à l'internaute moyen pour trouver un outil qui fait planter le serveur ; elle est obsolète depuis début février... Bien joué !

Bah, pour ce que je paye, je peux pas être exigeant. Et puis si mes chers lecteurs sont en manque lors des plantages de 20six, ils peuvent toujours aller faire un tour sur les pages persos !

Le Plume vous salue bien.

[NB: message transferré depuis 20six.fr, bien entendu]



vendredi 9 juillet 2004

Airports (fin provisoire)

Pour terminer  ma série d'aéroports :

Le hall d'embarquement d'Osaka-Kansaï, un peu sur le même modèle que le T2E de Roissy sauf qu'il est toujours debout. Bon, on avait craint un moment que l'île toute entière fasse naufrage (c'est une île artificielle, d'où une descente assez spectaculaire vers la mer en phase d'approche) mais finalement, ça à l'air de tenir le coup.

Prochains aéroports le 7 ou le 8 août, en fonction du Wifi disponible !

Le Plume vous salue bien.


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mardi 6 juillet 2004

En attendant de partir

J'aime bien les aéroport. "la porte d'une ville, placée loin de la ville" disait Andreu, l'architecte du célèbre T2E de Roissy. 

Aéroport au départ, machine à enregistrer, convoyer, embarquer. Aéroport à l'arrivée, en sortir et respirer une première bouffée d'air local (un peu rude à Dallas-Fort Worth par grosse chaleur, mais bon...). Aéroport pour celui qui reste : retrouvailles, "tu n'as pas changé",  ou coup de blues, "ça y est, ils sont repartis".

Aéroport, comme une gare ("la gare demeure mais ne se rend pas"), mais sans les traits métalliques qui donnent au voyage une existence concrète. L'aéroport, c'est la possibilité du voyage, mais pas le voyage lui même.


Aéroport d'Osaka-Kansaï, Japon, août 1998.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 19 juin 2006

Bout du tunnel

Bon : chapitre 4 bel et bien bouclé, chapitre 5 qui avance. Je vais peut-être le gagner, ce pari stupide...


Accès à la Sunken Jewel Box, architecte Tadao Ando, Asahi Beer Oyamazaki Villa Museum.

(Au fait, ce musée, dans une villa d'un patelin entre Osaka et Kyoto, est absolument génial : céramiques de tous les âges dans les étages et, dans la boîte aux trésors de Tadao Ando, une belle petite collection d'impressionnistes français, des nymphéas de Monnet dans tous les sens...)

Le Plume vous salue bien.



samedi 29 mai 2004

Pendant ce temps là, à Kobe...

A propos de porte-containers géant, voici l'endroit où ils poussent : je ne sais plus trop si ce sont les docks Kawasaki ou Mitsubishi, mais ça fait une belle collection de grosses bébètes en construction : l'un est pratiquement terminé, deux autres en sont encore loin ; à eux trois, ils pourront transporter de 15 à 18000 petites boîtes...


Kobe, Japon, les chantiers navals, août 1998.

Et nous voilà transportés dans le sud-ouest de Honshû. Ca tombe bien, ça vaut le détour. A suivre...

Le Plume vous salue bien.


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vendredi 22 avril 2005

Made in Japan

Je terminerai demain ma petite semaine du Japon. Peut-être une image de temple, même s'il me paraissait important de parler d'autre chose que de temples. Serait-il par exemple logique de parler de Japon sans parler d'industrie ?

Jusqu'à ce que la Corée capture une partie importante du marché, le Japon était le premier pays du monde pour la construction navale. De la grosse industrie, ça - complexe et high tech parfois, mais aussi de la bonne vieille tôle à la dizaine de tonne.


Les chantiers de Kobe, août 1998.

Kobe. Son port, ses chantiers navals. La ville, coincée entre la montage et la mer, accrue d'îles articifielles menacées de submersion à chaque séisme. Le séisme : symbole des fragilités du Japon de la grande crise, mais aussi de sa capacité à rebondir. Les dégâts ont été réparé plus vite encore que les délais annoncés. C'est ça aussi la force d'un pays.

Le Plume vous salue bien.



mardi 14 février 2006

Salmigondis de tourterelle

Tel est, semble-t-il, le plat du jour, si j'en crois radios et télévisions. Sans doute un effet du vieillissement sur mon cerveau aigri, mais je confesse rester de marbre à l'égard de cette prétendue fête qu'on nous enfonce de gré ou de force dans le gosier. De marbre, et peut-être légèrement nauséeux. J'entends bien : une occasion de témoigner son affection à la personne qu'on aime ne peut pas être une mauvaise chose. Mais tout de même, un peu de pudeur - c'est privé, ces choses là, et ça n'a pas à être soumis au rythme du calendrier des quinzaines commerciales, entre soldes d'hiver et semaine du blanc !

Tiens, plutôt que ces cœurs rose bonbon, je préfère l'image de ces amoureux japonais, assis par couples bien espacés et rigoureusement équidistants le long de la rivière Kamo à Kyoto ou du front de mer à Kobe, et qui ensembles regardent le temps passer.


Kobe, 30 août 1998. Photo de Madame Plume, je crois.

Le Plume vous salue bien.



lundi 22 mai 2006

Le vraquier du soir

VRAQUIER n.m. Navire transportant des produits en vrac (le petit Larousse illustré). Cette entrée sera donc un vraquier. « Vraquier du soir, espoir » ?


Une porte-container géant en construction, Kobe, août 1998.

Déjà, petite satisfaction du jour : un de mes gadgets était dans les vapes, carément inutilisable même, après à peine deux ans d'usage, ce qui était râlant. J'ai réussi à le rescuciter, ouf.

Autre petite satisfaction : mon vélo n'a pas crevé ce matin. Satisfaction qui se greffe sur une instatisfaction, et pas qu'un peu : la chaussée de la rue Beaubourg était jonchée de détritus et d'éclats de verre, les poubelles y ayant été systématiquement renversées. S'agissait-il d'une action volontaire des éboueurs de la ville de Paris (plus ou moins en grève, paraît-il) ? Je n'ose penser que des fonctionnaires pourraient mettre sciemment en danger le public pour faire entendre leurs revendications. Et je le dis en tant que fonctionnaire, qui n'hésite pas à user de son droit de grève à l'occasion.

Sinon, le referendum monténégrin conssacre la disparition de ce qui restait de la Yougoslavie. Je ne m'en félicite pas, même si je n'ai rien contre cette indépendance : c'est la consécration de l'échec d'une des entreprises les plus hardies de réconcilliation entre peuples après les déchirements de la deuxième guerre mondiale - qui, on l'oublie facilement, a été d'une violence rare là bas. Le paradoxe, c'est que la revendication nationale qui a déclenché cette désintégration n'est pas venue de la Slovénie, ni de la Croatie, ni même du Kossovo : je me rappelle l'inquiétude des amis de ce pays à la fin des années 1980 devant la montée du nationalisme serbe incarné par Slobodan Milosevic, qui entendait assurer la prééminence de la Serbie au sein de la fédération, boulversant les équilibres subtils qui s'étaient instaurés et qui permettait au pays de tenir le coup, tant bien que mal. Un article qu'il faudrait que je retrouve, dans l'hebdomadaire de gauche Politis, s'alarmait, disait en substance qu'à ce rythme, la fédération yougoslave allait y rester - triste clairvoyance.

Plus sympa : je vais passer quelques jours au Mans à la fin de la semaine ; c'est une ville où j'allais régulièrement quand j'étais enfant (ma grand-mère y habitais) ; je n'y suis pratiquement pas retourné depuis, si ce ce n'est pour quelques changements de trains. J'aime bien l'idée d'y aller - sans compter que notre hôtel aura un accès internet : tout va bien !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 18 janvier 2007

Pendant ce temps...

Et pendant ce temps, à Kobe, un bœuf en bronze massif vétu d'un tablier de soie regarde passer les porte-containers.


Kobe, 30 août 1998.

Il faut dire que le bœuf de Kobe est célèbre : en gros, c'est un bœuf qui passe ses journées vautré sur un canapé à manger du riz en regardant le sumo à la télé. Une viande très tendre, très persillée, savoureuse, et bien entendu hors de prix. Il méritait donc bien d'avoir son sanctuaire sur un promontoire au dessus du « quartier européen » de Kobe !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 22 février 2007

Chantier naval

Les chantiers navals du port de Kobe travaillent essentiellement sur des docks flottants. Qu'est-ce que c'est qu'un dock flottant ? Eh bien, voilà : c'est une cale sèche qui flotte. Tout simplement. Vous me direz, si elle flotte, elle n'est pas sèche ; mais elle l'est sur le dessus et c'est bien suffisant.


Un dock flottant à vide aux chantiers Mistubishi de Kobe (Japon), août 1998.

Je m'explique : le dock flottant est cet espèce de couloir, ouvert à une extrémité au moins ; en dessous, de volumineux balasts assurent la flottaison. En les remplissant, on submerge partiellement le dock jusqu'à ce que seul le haut des parois lattérales émerge ; on peut alors faire entrer le bateau que l'on souhaite réparer. Lorsqu'il est en place, on pompe l'eau des balasts et l'ensemble se soulève jusqu'à ce que le bateau soit à sec, le plancher du dock découvert. On peut alors réparer, nettoyer, repeindre, tout ce qu'on veut. Pour remettre à l'eau, il suffit de faire la manip' inverse.

Grosses bestioles, ces trucs-là : celui du Havre fait 310m de long et peux assécher un navire pesant 50.000 t ; il avait été question de le vendre mais on s'est rendu compte qu'il pouvait être bigrement utile. J'ignore combien mesure celui de Kobe. À considérer la taille des grues et en le comparant au sous-marin qui se trouve à la limite droite de l'image, il ne dois pas être beaucoup plus petit.

Je ne sais plus au juste pourquoi je voulais vous parler de ça, si tant est qu'il y ait eu une raison. À part que j'aime les installations portuaires, mais ça, ce n'est pas un scoop. De toute façon, je vais de ce pas me mettre en cale sèche pour la nuit !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 30 mai 2004

Dépaysement japonnais

Je vous avais promis du Japon, en voilà (et du bon, croyez-moi) :


Fin de journée, Kyoto (Japon), août 1998.

Je crois ne m'être jamais senti aussi dépaysé qu'au Japon. D'abord, on ne comprend rien à rien : sans quelques rudiments de caractères, on court le risque perpétuel de faire irruption dans les toilettes des dames (ou réciproquement), de confondre les stops et les cédez le passage, etc. Bon, j'avais juste assez farfouillé les manuels de caractères pour éviter ce genre d'impairs et je rendais visite à un hôte parfaitement bilingue. N'empêche, en arrivant chez lui, je rentre dans les toilettes et là, le choc : ça n'est pas un chiotte, c'est un satellite espion qui a atteri là par erreur, avec écrans, boutons et instructions, illisibles pour moi bien entendu. Renseignement pris, il suffit d'appuyer sur le seul bouton qui ressemble à un bouton de chasse d'eau : c'en est un, en effet. Les autres permettent d'opérer, m'a-t-on dit, un rinçage à l'eau fraiche des parties basses, configurable suivant la taille, le sexe et les goûts de l'utilisateur (je n'ai pas essayé : on peut avoir dégusté avec plaisir des termittes grillés et être moins aventureux dans d'autres domaines).

On ne comprend rien, donc, parce que l'analphabétisme étant pratiquement inexistant, les caractères remplacent efficacement les innombrables pictogrammes qui envahisse notre espace quotidien. Il n'y a guère que les feux tricolores qui renvoient les signaux auxquels nous sommes habitués.

Ensuite, le dépaysement que l'on ressent à la rencontre d'une autre civilisation est surmultiplié  parce que l'on n'a pas le ressort usuel du touriste pour sauvegarder ses a priori : la condescendance, l'apitoiement sur ces pauvres indigènes, si fiers dans leur misères, que leur dénuement rattachent à notre mère la terre, etc. Là, on n'est dans un pays radicalement différent, et pourtant du point de vue technologique largement égal au nôtre ; vu la provenance de mon scanner, de mon disque dur et de mes appareils photos, c'est bien le moins. Le niveau de vie est tous comptes faits nettement plus élevé qu'en Europe : on est toujours le tiers monde de quelqu'un. En bref, tout est pareil, mais tout est différent.

Grâce aux ressemblances de surface, on peut savourer pleinement l'infra-mince du culturel. Et s'offrir le luxe de renoncer à comprendre.

Le Plume vous salue bien.


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lundi 24 octobre 2005

Grandes et petites rues

Dans la plus pure tradition de l'Asie continentale, les centre-villes japonais ont généralement un plan en damier aussi régulier que possible. Ce qui n'empêche qu'il n'y ait clairement deux catégories de rues, toutes parfaitement rectilignes : les grandes avenues, ou règnent voitures et taxis à portes électriques, d'où les vélos sont absents et qu'un piéton ne se hasarderait sous aucun prétexte à traverser en dehors des lieux et instants prévus à cet effet ; et puis les rues secondaires, où il y a presque autant de vélos que de voitures et dans laquelles piétons, deux et quatre roues cohabitent sans autre règle qu'une certaine courtoisie. Les boutiques y sont étroites ; les petits restaurants ont en vitrine les maquettes en plastique de leurs spécialité ; les distributeurs de soda, de bière et de cigarettes mordent largement sur les accotements.

Évidemment, si l'on veut pousser le bouchon plus loin, on aura a cœur de comparer une grande rue d'Osaka à une petite de Kyoto...


Une petite rue du centre de Kyoto, 31 août 1998.

Si quelqu'un (mais je ne vise personne) se rappelle du nom de cette rue, je suis preneur. Non que ça me soit indispensable mais la connaissance est sans prix pour des scientifiques comme nous.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 5 mars 2006

À l'Est aussi

Vu que je vous ai servi aujourd'hui de l'ouest dans histoire de dire et du encore plus à l'ouest dans cartes sur table, je me sens obligé de mettre un peu d'orient ici pour éviter qu'un déséquilibre trop prononcé ne me fasse sortir de mon polygone de sustentation.


Jardin de sable, Kyoto, août 1998.

Le truc, évidemment, c'est que ne me rappelle plus du tout de quel temple il s'agit. Pas du Ryoanji, en tout cas : c'était dans le nord-est de Tokyo, juste avant un repas de tofu copieusement arrosé à la bière dans un autre monastère du même coin.

Tout ça pour dire que je me sens beaucoup plus « zen » maintenant que cette comm' est derrière moi. On se stresse pour un rien finalement.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 15 novembre 2006

Un petit coup pour la route

Allez, un petit tour du monde express pour se changer les idées. Et au passage, dégustation de spécialités locales...


Offrandes des producteurs de saké à leur divinité tutélaire dans un sanctuaire Shintô de Kyoto, août 1998.

Je l'admets : je ne sais pas ce qu'il y a dans les paquets. Des bombonnes géantes de saké ou simplement le riz destiné à en être la matière première ?

Rien à voir : Je suis censé voter demain soir et je ne sais toujours pas ce que je vais voter. D'un autre côté, je sais ce que je ne vais pas voter. Dans les conditions du présent scrutin, ça restreint sérieusement les possibilités.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : l'excellent blog de Maître Eolas nous apprend que le droit à la liberté d'expression vient d'être confirmé par la cours de cassation. Voilà qui ne fait pas de mal !

P.P.S. : merci à l'ami qui m'a indiqué le lien.



mardi 10 janvier 2006

Una selva oscura


Arashiyama, Kyoto, août 1998.

Dans la montagne d'aujourd'hui, pas de route - la préfecture de Kyoto est une région de montagnes, de montagnes dures, sombres, difficilement franchissables. Dans la vallée passait un chemin de fer touristique tiré par des locomotives à vapeur, mais je ne sais pas s'il existe toujours. Au delà des montagnes, loin, mais sans sortir pour autant de la préfecture de Kyoto, c'est la mer du Japon. Une mer dure, sombre, difficilement franchissable. Enfin à ce qu'on m'a dit : nous nous sommes contentés des trajets plus faciles, le long de la vallée fertile de la Kamo, vers Osaka, Nara ou Kobe, en passant par les distilleries Suntori et le musée de la Asahi Beer Foundation à Oyamazaki.

Mais à l'ouest de la vallée, la montagne était toujours là.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 12 novembre 2005

Contes de la lune vague après la pluie

Je crois l'avoir mentionné dans une entrée sur le temple du pavillon d'or : si ce dernier est effectivement doré, le pavillon d'argent, lui, est resté dans l'état où il était à la mort de son principal patron, dépourvu de tout placage en métal précieux.


Le temple du pavillon d'argent, Kyoto, août 1998.

Il est vrai que si la dualité or/argent est pertinente d'un point de vue symbolique (soleil/lune, jour/nuit, force/ruse, etc.), elle l'est moins du point de vue de la résistance des matériaux à la corrosion : sauf à être entretenu par une armée de moinillons brandissant des flacons de miror, la couleur aurait fini par être celle du bois de cèdre que l'on voit ici.

C'est parfaitement cohérent, finalement : contrairement à la lumière solaire, celle de la lune se capte et se diffracte difficilement - quiconque a tenté de traverser des sous-bois à la seule lumière d'un clair de lune me comprendra.

Symbole d'un Japon qui tourne déjà le dos à l'antique Kyoto pour regarder du côté d'Edo : le jardin de sable du Ginkakuji représente les reflets de la lune sur la mer au pied du mont Fuji.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 21 janvier 2007

De mousse et de buis

Les jardins de sable sont des jardins de lumière ; les jardins de mousse sont des jardins d'ombre. Curieusement, l'art du jardin de mousse ne fait guère couler d'encre et ne déplace pas les touristes du monde entier ; c'est pourtant l'autre versant du jardin à méditer des temples Zen. Il faut dire qu'il y fait froid et humide, comme il convient au développement des mousses, que c'est une construction qui se regarde de près, alors que les raies du rateau dans le gravier ne prennent forme qu'à distance ; que toute ces caractéristiques réunis en font des jardins peu photogéniques, ce qui n'aide pas à les promouvoir.


À défaut d'un jardin de mousses, un jardin avec de la mousse :
le bassin du temple du pavillon d'argent, Kyoto, août 1998.

Mais comme le jardin de sable, le jardin de mousse parle du temps et de l'homme - l'homme qui achemine les gouttes d'eau sur la roccaille pour favoriser tel type de mousse à tel endroit, au fil des ans... Transformation plutôt que construction, petits arrangements avec l'univers.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : tout ça est bel et bon, mais je n'arrive pas à envoyer de mail au Japon, justement. C'est quand même un comble !



mardi 19 avril 2005

Japon 1998, suite

Kyoto toujours, mais un coin plus traditionnel que la gare flambant neuve - un des rares quartiers à avoir garder ce caractère, tout compte fait : les hauteurs de Gion, sur le chemin de Kyomizu. C'est le quartier des potiers, les amateurs de céramique y passeront leurs journées. Nous y avons acheté quelques minuscules tortues en porcelaine, un ou deux centimètres de long tout au plus.


Les hauteurs de Gion, août 1998.

Et puis nous avons continué la montée vers le Kyomizu-dera, dont j'ai montré, il y a quelques mois, les impressionnantes structures de bois, accrochées au flanc de la montagne. De ce flanc sortent les sources qui donnent son nom au « temple des eaux pures ». On en boit quelques gorgées au sortir même de la roche, grâce à de petites casseroles à long manche qu'on est prié de ranger dans un dispositif de stérilisation à ultra-violet dernier cri, caché sous une corniche sculptée.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 17 décembre 2006

Renard cosmique

Allez, pour finir ce dimanche, petit hommage à Inari, le renard cosmique du panthéon shintô, celui qui fiche la pagaille dans nos vies si on ne passe pas lui faire des politesses de temps à autres :


Sanctuaire d'Inari à Gion. Kyoto, août 1998.

Sur ce, je dois me rendre à l'évidence : je ne vais pas résoudre ce soir les problèmes PHP qui plombent les bases de données de mes pages perso (http://le-plume.fr/), problèmes dont je crains qu'ils n'aient d'autre origine que la pingrerie de mon fournisseur d'accès. On verra ça plus tard. Une reprogrammation générale de la chose est en cours, dont les premières applications sont les petites vignettes avec l'image du jour, sur la page d'accueil. Passionnant, hein ?

Le Plume vous salue bien.



mercredi 16 février 2005

Pavillon d'or

J'ai déjà dit ici que le Japon ne se limitait pas aux temples, que les temples les plus célébrés par les guides n'étaient pas forcément les plus intéressants, qu'il ne fallait pas se focaliser sur les deux ou trois plus célèbres, et ainsi de suite. Mais tout de même :


Kinkakuji ou temple du pavillon d'or, Kyoto, août 1998.

Comme il se doit, le pavillon d'or (qui est effectivement doré, contrairement à son petit frère le pavillon d'argent, aux limites Est de la ville) n'est que le centre d'un vaste complexe touristico-religieux comprenant notamment un grand portail, un ou deux autres temples, la reconstitution d'un pavillon de thé ancien et un sanctuaire shinto. Il fait partie de la ceinture de temples qui entourent la ville sur trois côté : Tenryuji à l'ouest, Ryoanji, Kinkakuji et Daitokuji (moins connu, mais on y mange bien) au nord, Ginkakuji, Kiyomizu-dera et Sanjusangendô au sud, pour ne citer que ceux que nous avons eu le temps de visiter.

Alors, tant pis pour le cliché : tout de même, le pavillon d'or..!

Le Plume vous salue bien.



lundi 22 janvier 2007

Salon de thé

Pour terminer cette mini-série japonaise : la reconstitution d'un pavillon de thé, construction dédiée spécifiquement aux rafinement de la cérémonie du Chanoyu - la préparation du thé.


Kinkakuji, Kyoto, août 1998.

Lesdits raffinements semblent d'ailleurs laisser perplexe un touriste japonais de passage (car les touristes japonais sont particulièrement nombreux au Japon - étonnant, non ?). Ou bien est-ce, tout simplement, qu'il faisait déjà très chaud du côté du Pavillon d'or en cette fin de matinée...

Le Plume vous salue bien.



jeudi 3 juin 2004

Le temple le plus populaire de Kyoto

Ce n'est pas le Ryoanji et son fameux jardin de sable, ni le pavillon d'or, ni le pavillon d'argent (qui à la différence du précédent n'a jamais reçu son placage de métal précieux). Non, c'est, à flanc de montagne, sur la partie Est de la ceinture de temples qui entoure Kyoto sur trois côtés, le temple des eaux pures, Kyomizu-dera.


Kyomizu-dera, Kyoto, Japon, août 1998.

Sur sa spectaculaire structure en bois, garranti 100% anti-sismique, il surmonte les quartiers historiques de la rive droite de la Kamo. On y monte à pied ; pour les jeunes filles qui font le trajet en costume traditionnel, sandales en bois comprises, ça vaut la bonne mère avec des poids chiche dans les souliers. On y boit l'eau des sources avec de petites casseroles à long manche ; on y consulte l'oracle des baguettes de bambous avec petit bulletin explicatif qu'on ne jettera pas après (ça pause problème pour les arbres qui se retrouvent couverts de papier) ; on y admire la plus belle vue sur Kyoto, bien que le point de vue soit plus esthétique que le panorama. On poura passer saluer l'inévitable sanctuaire d'Inari. C'est un lieu de promenade comme un lieu de pelerinage, l'ambiguité n'est jamais levée.

Mais dans les guides occidentaux, peu de louanges : le Lonely Planet, bible du touriste branchouille, n'apprécie pas du tout : trop de boutiques de souvenirs et de diseurs de bonne aventure, pas assez d'austérité, pouerk, sale. Difficile d'être plus mal parti pour comprendre quoi que ce soit au Japon : l'idée de pureté du religieux n'y a guère de place. Les Japonais visitent les temples zen comme des curiosités, un patrimoine culturel que l'on se doit d'avoir vu ; mais pour les choses sérieuses, c'est autre chose : le plus grand cimetière de Kyoto est au pied du Kyomizu-dera.

p>Le Plume vous salue bien et clôt ainsi sa semaine du Japon. Les chroniques suivantes dépendront de mon itinérance programmée ; d'ailleurs, il serait grand temps que je prenne mes billets de train...



jeudi 18 mai 2006

Loin vers l'est

Ma journée méritant amplement qu'on n'en parle pas, une petite photo de loin, loin vers l'est, puisqu'à la limite est de la ville de Kyoto.


La montée vers le Kyomizu-dera, août 1998.

Après tout, si France Info fait sa semaine du japon, pourquoi je n'en ferais pas un peu aussi... D'autant que je dois m'occuper demain matin d'une visio-conférence avec l'université de Keio - plus à l'est, plus au nord.

J'ai déjà parlé du Kyomizu-dera - le temple préféré des Kyotoïtes, quoique solidement méprisé des guides touristiques européens - pas assez zen, pas assez ceci, trop celà... À ne rater sous aucun prétexte. Cette histoire de zen, c'est très surfait, de toute façon.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 21 avril 2005

Le petit train (mais pas dans la campagne)

Le Japon fait partie de ces rares pays où les transports collectifs l'emportent sur la voiture - et de loin, qui plus est. Les lignes s'entrecroisent, avec de nombreuses petites lignes à voie métrique faisant concurrence aux compagnies historiques. Ce n'est pas nécéssairement d'une efficacité socio-économique redoutable, mais ça en fait un paradis pour les amateurs de trains, espèce à laquelle appartient votre humble serviteur.

La ligne Keifuku, que voici, est l'une des plus microscopique : des rames d'une seule voiture, à deux essieux ; un autobus sur rail, finalement. Je ne me souviens plus de son itinéraire exact, mais il me semble qu'elle traverse les quartiers nord de Kyoto. Nous l'avions pris, je crois, pour nous rende au Kinkakuji - ou était-ce au Ryoanji ?


Rame d'une petite ligne à voie métrique du nord de Kyoto (Keifuku) à son terminus d'Arashiyama.

Évidemment, on ne saurait dire de ce petit train qu'il roule dans la campagne : il ne sort pas de Kyoto. Son terminus étant proche de la zone des temples, il bénéficie peut-être d'un petit peu de verdure...

Sinon, chronique de notre hyperactivité culturelle de ces derniers jours :

Me voilà culturé pour un moment. Il est donc temps que j'aille me faire fondre le cerveau auprès d'un feu de cheminée, ce qui est prévu à partir de dimanche.

Le Plume vous salue bien.



samedi 23 avril 2005

Sable

À l'exception du pavillon d'or, que j'avais montré en février dernier, j'ai plutôt évité les temples zen dans la sélection de photos du Japon que j'ai mises ici. En réaction sans doute à la dictature du zen dans l'imaginaire occidental du Japon, sans doute - alors que cette forme aristocratique du bouddhisme a je pense largement perdu sa pertinence dans le Japon d'aujourd'hui.

Mais ne pas parler du tout des fameux jardins de sable, tout de même... Qui sont techniquement des jardins de gravier, d'ailleurs. Il y en a de toutes les sortes, certains franchement grandiloquents, comme celui du Ginkakuji (le « pavillon d'argent ») et sa représentation des reflets de la lune sur la mer calme sur fond de Mont Fuji. Le plus célèbre est un des plus sobres, celui du Ryoan-ji : un enclos de trois vieux murs au crépi inégal, au sud d'un corps de bâtiment allongé. Dans ce rectangle, du gravier blanc parcouru des rayures du rateau et cinq groupes de rochers gris, « comme des îles ou comme des sommets de montagne émergant des nuages ».


Le jardin de sable du Ryoan-ji, août 1998.

C'est beau, c'est équilibré. Et le statut seul de ce lieu dans la culture mondiale fait qu'on ne peut que s'arrêter dix, quinze minute, et regarder - grand privilège : regarder, n'être pas censé faire quoi que ce soit d'autre que regarder.

Question méditation, la chose est un peu plus délicate dans la mesure où l'on fait fatalement partie d'un groupe d'au moins quelques dizaines de personnes en chaussettes et tout aussi perplexes que vous, quelle que soit leur nationalité, sur ce qu'elles devraient éprouver en ce lieu.

Voici donc, par exemple, l'interprétation qu'en fait Italo Calvino par l'entremise de Palomar, son personnage-observatoire :

Il préfère s'acheminer dans une voie plus difficile, chercher à saisir ce que le jardin zen peut donner à qui le contemple dans la seule situation où il peut aujourd'hui être vu, en tendant le cou parmi d'autre cous.

Que voit-il ? Il voit l'espèce humaine à l'époque des grands nombres, dans l'étendue d'une foule nivelée mais cependant toujours faite d'individualités distinctes comme cette mer de petits grains de sable qui couvre la surface du monde... Il voit le monde continuer, en dépit de tout, à exposer les cimes rocheuses de sa nature indifférente au destin de l'humanité, sa dure substance irréductible à toute assimilation humaine... Il voit les formes selon lequel le sable humain s'agrège et tend à se disposer, lignes en mouvement, dessins qui combines la régularité et la fluidité, comme les traces rectilignes et circulaires du rateau... Et, entre l'humanité-sable et le monde-rocher, il a l'intuition d'une harmonie possible comme entre deux harmonies non homogènes.

Italo Calvino, Palomar, trad. fr. Paris, Le Seuil, 1985, p.95 de l'édition de poche.

Évidemment, ça ne suffit pas : il faudrait prendre en compte les arbres, juste derrière le mur - et aussi l'étonnant jardin de mousse, pendant chaotique et verdoyant du jardin de sable, sur lequel s'ouvre la façade nord du même bâtiment.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : vous trouverez un bout de plan de Kyoto dans la rubrique carte sur table. Pas le côté du Ryoan-ji, par contre ; plutôt celui du Kyomizu-dera.

P.P.S., note linguistique : ji et dera dans les noms de temple correspondent au même carractère qui signifie temple, justement. Le premier est la prononciation sino-japonaise du caractère, la deuxième la prononciation dite japonaise. Dérivation phonétique à partir d'un dialecte chinois, dans un cas ; placage du caractère sémantiquement approprié sur un terme japonais prééxistant, d'autre part. L'ennui évidemment c'est qu'un même caractère peut avoir été utilisé pour des raisons sémantiques comme composant de nombreux mots dont la prononciation n'a rien en commun...



samedi 20 janvier 2007

Collection de sable

Kyoto est sans doute une des villes les moins maritimes du Japon. Les seuls îlots battus par les flots qu'on y trouve, ce sont les rochers du jardin de sable du Ryoanji.


Jardin de sable du Ryoanji, août 1998.

On avait contemplé ces rochers tout en lisant Italo Calvino dans une entrée d'il y a bientôt deux ans. Quelle serait la durée additionnée des instants passés par chaque spectateur à les regarder ?

Ajoutons qu'en temps linéaire usuel cette photo a, à deux semaines près, l'âge du fils aîné d'un ami que je vais revoir bientôt - l'ami, le fils et le reste de la famille. Voilà une nouvelle qui fait d'aujourd'hui une belle journée.

Le Plume vous salue bien.