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Des photos et des jours

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mardi 14 mars 2006

Dans la ville

Comme une majorité d'humains aujourd'hui, je vis en ville. D'ailleurs, j'ai toujours vécu en ville : grande ville portuaire, sous-préfecture de 18 000 habitants, ville moyenne de 50 000 habitants, métropole régionale et universitaire, et maintenant Paris - tout ça, ce sont des villes. Et franchement, je n'imagine pas sérieusement de vivre ailleurs, autrement que pour des vacances éventuellement prolongées.


Porte de Charenton, dimanche dernier, 17h48.

Je suis donc un urbain - pas forcément un parisien, même si à présent je suis ça. Ce qui veut dire que quand je sors de chez moi, je m'attend à ce qu'il y ait de l'humain tout autour. Enfin, de l'humain... toute la campagne européenne est elle aussi le résultat de plusieurs siècles d'occupation humaine ; je veux dire qu'il y a des gens. Trop de gens, parfois, ou un peu trop près ; d'ailleurs, je ne prend pratiquement plus les transports en commun, ça me fiche le bourdon. Deux roues, avec ou sans moteur, c'est parfait pour moi.

La ville, c'est plein d'humains dans un même lieu qui ont chacuns leurs petits itinéraires à eux, en essayant d'éviter les collisions tout en ayant des contacts. Un des trucs que j'aime bien, avec le GPS, c'est de télécharger mes trajets et de les voir sur une carte. Si on pouvait faire ça avec tous les habitants d'une ville pour une journée, on obtiendrait un fouillis indescriptible et incompréhensible de traits ; pourtant, chaque tracé pris individuellement avait ses raisons pour suivre ce trajet là.

Ce fouillis de trajectoires, c'est sans doute ça qui fait la ville. Non ?

Le Plume vous salue bien.



lundi 13 mars 2006

Ah ! Les beaux jours...

Réveil difficile ce matin : presque pas dormi, patraque, mal à un genou, et toute la plonge du week-end qui s'était accumulée. Mieux vaut revenir aux photos d'hier, tiens. Après tout, la météo d'aujourd'hui était tout aussi clémente qu'hier, quoi que tout aussi vivifiante.


Au bois de Vincennes, hier après-midi.

Eh non, ce n'était pas le parc naturel des landes de Gascogne mais bien l'oreille verte orientale de Paris...

Sinon, journée de blocage filtrant habituelle maintenant - avec un enthousiasme renouvelé de la part des grévistes, qui semblent plus nombreux et plus motivés que la semaine passée. Chapeau, M. le premier ministre, ça vallait la peine de mobiliser un plateau télé et les journalistes serviles de la première chaîne - maintenant que même les journalistes de la RAI se rebiffent, ils seront bientôt champions du monde. Ah, et puis le ministre de l'éducation continue son petit jeu idiot de tricher sur le nombre de facs grévistes : pour lui, ni Paris 6 ni Paris 7 ne le sont, bien que les cours soient interrompus depuis mardi dernier. Résultat, étudiants et personnel envisagent les moyens de durcir le mouvement, puisque visiblement pour le ministre ce n'est pas suffisant comme ça. Quel talent. Ça me rappelle Juppé qui, droit dans ses bottes, déclarait qu'il ne bougerait pas tant qu'il n'y aurait pas un million de personnes dans les rues. Évidemment, à la manif' suivante, on y était, et bien d'avantage.

À l'autre bout de la France, le président de l'unversité de Toulon demande la suspension du CPE. Il est élu UDF, comme le ministre de l'éducation déjà cité. Pendant ce temps, Chirac garde un mutisme assourdissant : il n'a jamais oublié les grandes manifestations de 1986. Ça fout le camp dans tous les sens, cette affaire ; à mon avis ça sera réglé dans les huit jours.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 12 mars 2006

Mélange dominical

Belle journée. Dans l'air hivernal, des bouts de viande laqués prennent le soleil, sans qu'on puisse déterminer précisément de quelle sorte de viande il s'agit.


10ème arrondissement de Paris, aujourd'hui, vers midi.

Je sais qu'il y a des gens que ça gênent ; j'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi. Somme toute, ce ne sont pas mes fenêtres.

Au bois de Vincennes cet après-midi, tout le monde était de sortie ; de nombreux enfants faisaient leur premières tentatives sur la bicyclette qu'ils avaient sans doute reçue pour noël, avec des résultats plus ou moins convaincants. Quant à moi, foin de ces enfantillages : j'inaugurais le support de guidon pour le GPS portable. Que j'avais eu pour noël.

Dans la télévision, notre premier ministre causait, paraît-il. Même pas besoin d'écouter : « le courage de moderniser », « les craintes de notre jeunesse », « la nécessité d'être pédagogue », etc. Faut dire, ils sont cons, ces Français, quand on prend une mesure qui leur nuit, ils s'obstinent à ne pas comprendre que c'est pour leur bien. Dans ces conditions, comment veux-tu ! Villepin avait pu faire illusion quelques mois mais c'est bien fini. Sur France Info, un UMP quelquonque rappelle que « le CPE est un outil fondamental de la lutte contre l'emploi » - c'est pas faux ça.

À propos, il m'est venu à l'esprit que la droite avait naturellement une tournure d'esprit d'ancien régime : elle adore multiplier les types de contrats, les dérogations, les exceptions, jusqu'à ce que chacun ait son propre statut social individuel et portatif ; elle aime affecter des ressources spécifiques à tel ou tel projet (genre, la prétendue journée de solidarité de Raffarin), en contradiction totale avec le principe républicain de l'unicité du trésor public. Cette révélation profigieuse m'étant venue alors que je roulais à vélo, je tenais à vous la faire partager, ah mais.

Sinon, ma rubrique Cartes sur table est dorénavant hebdomadaire et dominicale. En tout cas, elle l'est depuis maintenant huit jours.

J'avais pensé à plein d'autres choses pour ce mélange dominical mais ça m'échappe pour le moment. Dimanche prochain peut-être... Ah, si : image saisie en roulant en vélo sur le boulevard Saint-Martin, un groupe de gamines qui traînent, installées autour du buste de Johann Strauss - toutes vêtues de sweat-shirts dédiés à Nirvana et autres groupes plus récents dont je n'ai pas retenu les noms. J'ai trouvé ça sympa, comme image.

Le Plume vous salue bien.



samedi 11 mars 2006

Des eaux et forêts, des princes du sang et des bibliothèques municipales

J'avance ma rédaction, un peu poussivement, mais j'avance tout de même. J'en suis à l'irruption du comte d'Artois dans le foutoir juridique concernant la propriété de la forge que j'étudie, ce qui donne des paragraphes du genre :

Rappelons qu?au XVIIIe siècle l?apanage ne confère pas à son titulaire d?autorité politique sur l?ensemble ainsi constitué mais lui transfère la totalité des revenus domaniaux associés à ces titres. Ainsi, les forêts domaniales restent sous l?autorité des grands maîtres et maîtres particuliers des eaux et forêt, conformément à l?ordonnance de 1669.

Je sais, je devrais peut-être me contenter de faire marcher des réseaux informatiques... Bref, je suis bon pour essayer de déméler en quelques paragraphes le statut légal des eaux de la Touvre, partie de l'apanage d'Artois mais pas complètement - c'est un peu compliqué.


L'église romane de Touvre, sur la colline qui domine les sources de la rivière du même nom, juin 2004.

Sinon, un coup pour rien aux archives nationales : je cherche depuis des lustres un pan de ma documentation qui me manque cruellement, et je ne l'ai pas trouvé aujourd'hui. Il faut dire que les archives d'ancien régime de la marine sont particulièrement mal fichues, ayant été classées un peu n'importe comment après la fermeture du ministère sous la révolution - il occupait les locaux de l'actuelle bibliothèque municipale de Versailles ; on y était allé pour entendre une conférence de Jean Malaurie il y a quelques années, c'est pas dégueu, comme bureaux.

Ceci dit, comme de juste, je suis tombé sur pas mal de documents intéressants ou curieux qui pourraient bien faire l'objet d'une entrée dans Histoire de dire avant que ça me reprenne.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : voilà qui est fait : C'est l'entrée Nantes, farine et chaudières au charbon.



vendredi 10 mars 2006

Back Bay

Journée blanche aujourd'hui : pas rédigé grand chose, fatigué. Voilà toujours un complément à l'entrée d'hier - Boston vu d'un des deux grattes-ciels qui dominent Back Bay, la Prudential Tower.


Boston, juillet 2001.

L'immeuble noir, c'est la petite sœur : la Hancock Tower. À gauche, les avenues rectiligne de Back Bay, des marais draînés au XIXème siècle ; plus loin, devant les immeubles qu'on voyait hier, le jardin public avec, sur sa gauche, les rues arborées de Beacon Hill, le quartier Brahmin par excellence - c'est ainsi que l'on surnomme la vieille élite richissime de la ville :

Where Cabots speak only to Lowells,
And the Lowells speak only to God.

(toast attribué à Samuel Clarke Bushnell)

De l'autre côté du jardin, à quelque rue de là, on est tout de suite dans Chinatown et dans les quartiers chauds de la Combat zone. À gauche de la limite de la photo, de l'autre côté de la Charles, Cambridge (Mass.) possède une des plus fortes concentrations d'universitaires du monde, avec le MIT qui tourne le dos à Harvard. Les combats académiques qui s'y livrent, si rudes soient-ils, laissent tout de même beaucoup moins de monde sur le carreau.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 9 mars 2006

Boston Tea Party

Je parlais hier de révolution française. La révolution américaine, elle, a commencé là :


Le front de mer à Boston, Mass., juillet 2001.

Le 16 décembre 1773, un groupe d'hommes déguisés en indiens monta à bord d'un navire de la compagnie anglaise des Indes et jeta à la mer sa cargaison de thé.

Pourquoi du thé ? Parce que, suite à un début de soulèvement en mars 1770, le gouvernement anglais avait supprimé les taxes crées pour remplir les caisses que la guerre de sept ans avait vidées - à l'exception des droits sur le thé, par principe, pour rappeler que c'était un droit du Parlement britannique que de lever de telles taxes. Comme en plus la compagnie des Indes avait reçu le monopole du commerce du thé, au grand dam des marchands de Boston, le thé était devenu le symbole de la domination anglaise sur ses colonies américaines.

Pourquoi le déguisement ? Le travesti est une figure classique des « émotions » populaires du XVIIIème siècle. Les hommes déguisés en femmes sont un classique des émeutes pour le pain ; on en retrouve des traces dans les comptes-rendus policiers des journées des 5 et 6 octobre 1789 (la marches sur Versailles pour ramener à Paris « le boulanger, la boulangère et le petit mitron »). Alors, s'habiller en peaux-rouges pour représenter la fureur américaine, pourquoi pas  ?

Au fait, si vous parlez aux États-Unis de guerre d'indépendance, personne ne comprendra de quoi vous parlez - Revolutionary War est le terme consacré. À méditer. L'historien des idées J.G.A. Pocock avait écrit un article là dessus : la guerre d'indépendance américaine comme révolution contre le compromis parlementaire en place en Angleterre depuis 1688. Je n'ai pas d'avis sur la question. Normal, je n'y connais rien.

Le port de Boston, ça a un peu changé. Pendant des années, c'était des hangars abandonnés et des réglement de comptes entre mafieux sur les quais déserts à la nuit tombée. Aujourd'hui, c'est très chic ; ses retaurants de fruits de mer et de clam chowder sont réputés ; l'aquarium qui occupe un des wharfs est un des plus célèbres du pays ; on y embarque pour une demi-journée en mer, à la rencontre des baleines du cap Cod.

Boston a changé, aussi. Mais ça reste une ville paradoxale, qui n'a rien d'européen contrairement à ce qu'on entend souvent ; une ville dure, aussi, et pas seulement par sa météo hivernale.

Par contre le mot Massachusetts n'a pas changé, toujours impossible à écrire correctement sans s'y reprendre à trois fois.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 8 mars 2006

Dansons la carmagnole

Je parlais l'autre jour de Saluzzo ; la ville de Carmagnola se trouve quelques kilomètres plus à l'est. J'ignore quel est le rapport entre la petite ville en question et le chant révolutionnaire bien connu :


Canons de bronze pour l'artillerie de terre, époque révolutionaire, Paris, musée des Invalides.

Madame Veto avait promis (bis)
De faire égorger tout Paris. (bis)
Mais le coup a manqué
Grâce à nos canonniers.
Refrain
Dansons la Carmagnole,
Vive le son, vive le son,
Dansons la Carmagnole,
Vive le son du canon !
Monsieur Veto avait promis
D'être fidèle à son pays.
Mais il y a manqué
Ne faisons plus d'quartier.
(au Refrain)
[...]
Oui, nous nous souviendrons toujours
Des sans-culottes des faubourgs.
A leur santé buvons
Vivent ces bons lurons !

Plus paisibles, tout de même, les barricades d'aujourd'hui. Si quelqu'un a une réponse à mon problème (le rapport entre la ville de Carmagnole et la chanson du même nom), je suis preneur. En fait, les canons sont très légèrement anachroniques puisqu'ils datent de l'an III alors que la chanson date de toute évidence de 1792. Mais on n'est pas à trois ans près. Et les canons du dernier couplet sont intemporels.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je sais, c'est la journée de la femme - mais que voulez-vous, je n'ai pas trouvé de photo appropriée, étant donné bien sûr que je me refuse à utiliser ici des portaits. Ceci étant dit : bonne journée, mesdames.



mardi 7 mars 2006

Lo sciopero

J'étais en grève aujourd'hui mais, je l'avoue : je n'ai pas été manifester. À vrai dire, les grandes foules des manifestations parisiennes m'inquiètent toujours un peu - et puis, c'est toujours trois heures à poireauter à Répu pour une heure de manif', ces affaires-là...

En fait, je pensais réellement y aller, mais voilà : après déjeuner, j'ai commencé à faire une chose, puis une autre, et je me suis rendu compte qu'il était bien trop tard, et puis il s'est mis à pleuvoir... Bref, je n'y suis pas allé. Apparemment, ça c'est plutôt bien passé, ce dont je suis bien content : finalement, ils ont réussi à se débrouiller sans moi, va !


Un grand panda se livrant à des activités de la plus haute importance, zoo de San Diego, 15 août 2004.

Bilan du jour, en ce qui me concerne : pas grand chose - quelques achats ce matin que j'avais repoussés depuis des lustres, un peu de travail sur le mémoire, et l'encadrement de quelques agrandissements photos, pour faire joli.

Le Plume vous salue bien.



lundi 6 mars 2006

Senzo unico

Allez, une petite piqûre de rappel d'Italie, par les temps qui courent, ça ne peut pas faire de mal.


Saluzzo, province de Cuneo, 5 juillet 2005.

Le petit bout de plaque de rue, les ombres portées et une habile consultation de mappy m'indiquent qu'il s'agit de la via vacca, au coin de la via Palazzo di Città. Cependant, nombre d'indices permettent de confirmer que c'est bien d'Italie qu'il s'agit :

Bon. Sinon, n'oubliez pas : Domani, è lo sciopero.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : vu à l'instant la fin de Goodbye Lénine. Autre monde. Beau.



dimanche 5 mars 2006

À l'Est aussi

Vu que je vous ai servi aujourd'hui de l'ouest dans histoire de dire et du encore plus à l'ouest dans cartes sur table, je me sens obligé de mettre un peu d'orient ici pour éviter qu'un déséquilibre trop prononcé ne me fasse sortir de mon polygone de sustentation.


Jardin de sable, Kyoto, août 1998.

Le truc, évidemment, c'est que ne me rappelle plus du tout de quel temple il s'agit. Pas du Ryoanji, en tout cas : c'était dans le nord-est de Tokyo, juste avant un repas de tofu copieusement arrosé à la bière dans un autre monastère du même coin.

Tout ça pour dire que je me sens beaucoup plus « zen » maintenant que cette comm' est derrière moi. On se stresse pour un rien finalement.

Le Plume vous salue bien.



samedi 4 mars 2006

Fatigués mais contents de cette bonne journée

Bon, voilà, la journée de séminaire est terminé ; ma communication s'est bien passée je crois (j'en ai eu des compliments en tout cas) ; le reste de la journée était très intéressant, en plus - avec peut-être une seule intervention qui m'ait franchement énervée, ce qui est exceptionellement peu, vu que pour ces choses-là je suis plutôt du genre bileux.

Mais bon, résultat, je suis carrément lessivé. Demain, c'est promis, une entrée dans ma rubrique historique et une entrée dans la rubriques des cartes. En plus de l'entrée ordinaire. Et je rédige quelques pages de mémoire. Mais demain !


La Sainte Chapelle un soir d'hiver, Paris, 29 janvier 2006.

Allez, quelques épisodes de Scrubs, ça devrait me nettoyer les neurones...

Le Plume vous salue bien.



vendredi 3 mars 2006

Un autre jeu-concours

Trop à la bourre pour finir de rédiger mon barratin pour demain, pas le temps donc de vous entretenir de mes trouvailles du jour, sur les moines de Saint-Mathieu, le prétendu marbre de Tréguier ou les boulettes de Bertrand Gille. Je compense donc par ce jeu-concours original :


Port de Brest, juillet 2000.

Imprimez cette photo. Trouvez dans un magazine une photo du Clémenceau vu de profil (ça ne devrait pas être trop difficile), que vous découperez soigneusement. Maintenant, trouvez la meilleure manière d'insérer celui-ci dans celle-là.

Les réponses sont à envoyer au ministère de la défense, qui je suis sûr en fera bon usage.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 2 mars 2006

Et pendant ce temps...

Ça faisait un moment que je n'avais pas regardé les nouvelles d'Afrique du Sud ; les élections municipales qui avaient lieu hier étaient donc une occasion de me remettre au courant. Élection qui se sont déroulées paisblement, semble-t-il, et qui sont plutôt un succès pour l'ANC qui a progressé depuis les élections précédentes, notamment dans le Western Cape, la province où elle était historiquement le plus faible. Il est vrai que le sabordage de l'ancien parti national, qui bénéficiait traditionellement de la méfiance des Cape Coloured à l'égard de l'ANC, et la marginalisation du Pan-African Congress, lui simplifient les choses.


Swellendam, troisième ville d'Afrique du Sud par sa date de fondation, et l'une des municipalités gagnées par l'ANC aux élections d'hier.

Tout n'est pas rose pour autant pour l'ancien parti de Mandela : accusations de corruption (de la part de Thales, un marchand d'arme bien de chez nous) contre le vice-président Jacob Zuma, qui est également en procès pour viol - il y a des gens qui ont tous les talents. Et puis, la grogne monte dans certains des townships les plus pauvres. Comme à Khayelitsha, au Cap, où la dysenterie est devenue la première cause de mortalité inantile. Ou Khutsong, dans la région de Johanesburg, que le gouvernement souhaite rattacher à la province rurale du Nord-ouest, ce qui rappele singulièrement aux habitants l'époque des Bantoustans... Et du coup, le parti communiste et la puissante confédération syndicale COSATU font planer la menace de création d'une opposition de gauche à l'ANC. Mais d'un autre côté, la fidélité au parti du struggle est très forte... Pas simple, la politique, dans ce pays, pas plus que tout le reste.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 1 mars 2006

Ménage

On nous annonce pour demain la levée du blocage du campus - rien n'est moins sûr, évidemment, à ceci près que les services compétent ont entrepris ce soir l'évacuation des déchets de ces trois jours.


Nettoyage en grand, vu de la fenêtre de mon bureau ce soir.

D'après les rumeurs qui circulent, le blocus est suspendu jusqu'à la journée d'action de mardi, où de toute façon je serais en grève, puisqu'il y a un préavis pour la catégorie de personnel à laquelle j'appartiens.

Résumons : je suis tout à fait hostile à ce mauvais coup du gouvernement et j'estime que ça vaut le coup de se mobiliser. Pas certain cependant que les blocages de campus soient la meilleure manière de s'y prendre... Sauf que, la mobilisation étant faible, une simple grève ne se verrait même pas - si tant est qu'on puisse parler de grève pour le fait de se rendre en cours : c'est ce que font les étudiants même quand il n'y a pas grève, non ? J'entends bien que d'un point de vue tactique, ce type d'action est censée permettre une certaine fermentation sur les campus et donc une extension du mouvement. Sauf que bien sûr à Paris c'est l'échec assuré : les étudiants sortent du métro, voient que l'entrée est bloquée et filent boire un pot, faire du shopping ou, tout simplement, rentrent déjeuner chez papa-maman à Bécon-les-Bruyère. D'après les echos que nous avons eu, les AG (qui se tenaient dans un bâtiment voisin) étaient loin de faire recette, sauf peut-être celle d'aujourd'hui qui a plus ou moins voté la plus ou moins suspension du mouvement. Pas si simple de créer un mouvement de foule quand on est si peu nombreux - à vue de nez, les étudiants qui « tenaient » le campus n'était pas beaucoup plus de 100 ou 200.

Pendant ce temps, le gouvernement profite de l'actualité sanitaire et sociale chargée pour faire toute les saloperies possibles. La privatisation quasi-totale de GDF à la sauvette et sans aucun bénéfice pour le trésor public est un scandale gigantesque et tout le monde s'en fout. Bah. Ferais mieux de préparer ma communication de samedi, moi.

Le Plume vous salue bien.



mardi 28 février 2006

Ces merveilleux fous volants

Pris une journée aujour d'hui pour faire de l'histoire : être obligé de parlementer une demi-heure pour avoir la joie de se rendre à son bureau, ça va un peu. Du coup, relu à la BNF un bouquin que tout le monde tient en grande estime et que je n'avais fait que parcourir il y a deux ans. J'y ai découvert une petite notice sur l'usine que j'étudie, qui réussit à ne pas avoir une seule phrase exacte. Pas une. Et pas des petites erreurs de détail, non : absolument tout faux. Je me disais aussi que j'avais des doutes concernant cet auteur... Ça tombe bien, je dois faire une communication à une journée d'études consacrée à son œuvre samedi prochain.

Moins ancien que ce livre (qui date de 1947, tout de même), et sans aucun rapport, cette photo d'un type de bateau qui a défrayé la chronique nautique dans les années 1980 : un catamaran propulsé par une sorte de deltaplane :


Un tornado à gréement modifié, Perros-Guirec, juillet 1986.

Des engins de ce genre tentaient de battre les records de vitesse à la voile - il y en a au moins un qui en a profité pour s'envoler en plein run. Ces merveilleux fous volants et leur drôle de machine...

Sinon, on vient de revoir un chef d'œuvre cinématographique du même tonneau : La coccinelle à Monte-Carlo. Que je n'avais pas vu depuis bien avant que je prenne cette photo. Maintenant, si je veux continuer à visionner ma filmothèque idéale, il faut que je trouve On l'appelle toujours Trinita. J'ai des goûts cinématographiques particulièrement fins et raffinés, il faut bien le dire.

Le Plume vous salue bien.



lundi 27 février 2006

Derrière les pavés, la pizzeria

Fallait vouloir, pour venir travailler aujourd'hui : Jussieu bloqué, avec un accès filtré pour le personnel par les quais Saint-Bernard. Quel que soit mon avis sur les revendications des étudiants grévistes, je suis fonctionnaire et il n'y a pas d'appel à la grève me concernant : j'ai donc le devoir de me rendre à mon poste. C'est comme ça dans le monde des grandes personnes : une grève, c'est encadré par la loi, ça a des formes bien établies, et ça correspond à une perte de salaire.

Ceci dit, le CPE mérite que l'on se mobilise contre lui, je suis d'accord. Je ferais toutefois observer que c'est au Sénat qu'il se discute, pas à Jussieu.


L'entrée principale du campus de Jussieu, aujourd'hui, vers midi.

Indépendamment de ces considérations stratégiques, on distingue clairement sur cette photo ma pizzéria habituelle, de l'autre côté de la barricade. Malicieux hasard : j'ai petit-déjeuné léger, et j'ai d'ores et déjà les crocs !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 26 février 2006

Une nouvelle campagne d'Italie ?

Bon, alors, voilà : dimanche tranquille, peinard, pas de radio, pas de télé, et à la fin de la journée, j'allume la radio et on est pratiquement en guerre avec l'Italie ? C'est pas sérieux...

Rappelons les faits : la compagnie électrique italienne ENEL ayant déclaré son intention de racheter une compagnie certes privée, mais traditionellement proche de l'ancien RPR, c'est le branle-bas de combat. L'ennemi est à nos porte, entendez-vous dans nos campagne mugir ces féroces soldats ? Le service d'ordre des JO est prêt à passer le Montgenêvre avec sa plume de faisan dans le borsalino pour fondre sur le patrimoine national ! Aux armes citoyens !

Évidemment, lorsque le gouvernement italien avait froncé le sourcil sur le rachat par EDF d'une compagnie comparable, Edison, et menanacé de légiférer pour empêcher la chose, notre cher gouvernement avait appelé à la rescousse Bruxelle, La Haye, Luxembourg et le traité de Rome - et avait eu gain de cause, d'ailleurs. Bien sûr, là, rien de tel : on se contente de brader ledit patrimoine national, comme ça, sur un coup de tête : on privatise de fait GDF, sans que ça rapporte un rond au contribuable. Afin d'empêcher une opération somme toute parfaitement légale. C'était simple, il suffisait d'y penser.


Un saint Georges terrassant le dragon, sous les clochetons de la façade est de la cathédrale de Crémone.
L'hydre de l'État-RPR se porte, hélas ! on ne peut mieux.

Évidemment, du coup, au sein du gouvernement italien, les protectionnistes de la Lega, qui avaient dû s'incliner dans l'affaire Edison, se retrouvent en position de force alors que l'approche des élections augmente leur moyens de pression sur Berlusconi. Et notre majorité gouvernementale, qui avait versé des larmes de sang* sur le cercueil de la « constitution » Giscard a réussi à faire subir à l'idée européenne son plus gros recul depuis les années Thatcher. Brilliant, Holmes!

La perle du jour : un expert sur France Info pontifiait qu'avec la fusion GDF-Suez, le gouvernement ne faisait que corriger le rapprochement raté entre EDF et GDF. Si je me souviens bien, il n'y a pas eu raprochement raté mais séparation volontaire. Pour permettre ce genre de manip', précisément.

Le Plume vous salue bien.

* À moins bien sûr qu'il ne se soit agit de larmes de crocodile, et que les véritables anti-européens n'aient pas été ceux que l'on croit...



samedi 25 février 2006

Encore des archives

Quand je parle, de sources, d'archives, de documents et tout ça, certains de mes lecteurs savent parfaitement de quoi il retourne, mais je pense que pour d'autre, ça reste un peu vague, concrètement, un dossier d'archives.

Évidemment, c'est très variable : ça peut se présenter sous forme de registres (comme celui qu'on appercevait sur la photo d'hier), ça peut être des plans, mais le plus souvent, l'unité de base, c'est le carton. Un carton, c'est une boite de taille normalisée, quelque chose comme 40×28×15cm à vue de nez, en carton gris et fermé par un ruban noué. Sur l'arrière, une cote, qui correspond à un emplacement sur un rayonnage dans les labyrinthes de couloirs des dépôts d'archives.

Pour les magasiniers, ça s'arrête là. Pour vous, ça ne fait que commencer. Vous dénouez le ruban, vous ouvrez le carton (dans le sens de la longueur, pas évident, on n'a jamais assez de place) et vous sortez son contenu. Ce sera peut-être quelque chose comme ça :


Des archives du XVIIIème siècle classées dans des chemises du XIXème et emballées dans du papier kraft du XXème. Photo prise aux archives nationales, hier après-midi, en plein XXIème siècle.

Un tas de feuilles volantes, parfois des grands formats pliés en quatre, parfois des cahiers cousus, le tout généralement rassemblé en chemise - parfois des liasses reliées par une sangle, contenant elles-même des chemises. Suivant les cas, les pièces elles-même sont numérotées et triées ou plus ou moins en vrac.

Et que disent ces pièces ? Là ça peut être tout ce qu'on veut... Une particularité des archives, c'est qu'elles rassemblent des pièces qui n'étaient pas faites pour ça. Seul point commun : ce sont des documents qui émane ou ont été reçu par une administration. C'est large, mais si vous avez demandé cette cote, c'est sans doute que vous avez des raisons de penser qu'elle contient des éléments pouvant vous intéresser.

Problème annexe : pourquoi avez-vous demandé ce carton, et pas un autre ? Deux possibilités, à la base : soit vous l'avez trouvée dans un inventaire, soit c'est une cote que vous avez trouvée dans la bibliographie d'un ouvrage d'historien. Pas de honte à ça, d'ailleurs : votre objectif n'étant pas identique à celui de l'ouvrage en question, vous ne tirerez pas les mêmes infos des sources. Et l'ouvrage est dans votre biblio, évidemment. Le premier cas, ça suppose de savoir où chercher dans les inventaires, ce qui n'est pas toujours évident : il faut savoir où chercher, dans quelle série, et pour commencer dans quel dépôt. Le flair, le flair !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : un cadeau-prime à qui devine la cote des documents de la photo !



vendredi 24 février 2006

Fin du suspense

Victoire, victoire, j'ai mis la main sur ce fameux mémoire de 1775 que je cherche depuis des lustres. Travailler uniquement sur une traduction anglaise, c'était un tantinet contrariant, tout de même. Même si la traduction en question était parfaitement convenable, à première vue.

En plus : première séance de travail depuis la réouverture du centre d'accueil et de recherche des archives nationales, rue des Quatre-fils, après cinq ans de travaux. Je n'y avais mis les pieds qu'une fois, quelques semaines avant la fermeture, et n'avais alors pas passé le stade des inventaires. Je découvrais donc ce matin la salle de lecture. Franchement agréable, cette salle - avec un éclairage naturel digne de ce non ; il n'y a qu'à la BNF qu'on planque les lecteurs au sous-sol. Moins de lumière à la salle des inventaires mais on en a moins besoin ; par contre et en guise de compensation, on y capte sans problème les réseaux wifi non protégés des immeubles d'en face.


Ambiance studieuse au CARAN aujourd'hui.

Au premier plan, un registre tiré d'une série où je commence tout juste à mettre les pieds. Et je réalise, bien sûr, qu'il va falloir faire beaucoup plus que d'y tremper le gros orteil...

Mais bon, je n'en ai pas un besoin si urgent que ça pour écrire mon chapitre 2, ni même pour le chapitre 3 d'ailleurs. Et encore moins pour la communication que je dois écrire d'ici samedi en huit. Va falloir prioritiser, là.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 23 février 2006

Une cote à suspens

Commandé pour demain une cote d'archive sur laquelle règne un certain suspens : j'ai bon espoir que ce carton contienne un document après lequel je cours depuis novembre 2004.

Résumons : il s'agit d'un rapport écrit en 1775 par un officier reconverti dans les forges, parti étudier en Angleterre les techniqes anglaise de fabrication des canons. J'en ai trouvé une première mention dans un article récent (mais affreusement erroné) de la Welsh History Review que j'ai lu à la British Library, qui en cite une traduction anglaise parue en 1948 dans le journal interne d'un sidérurgiste anglais - également consulté à la British Library. Ladite traduction se réfère en note à une cote des archives nationales françaises qui se révèle être une fausse piste. Plein de choses intéressantes, mais fausse piste tout de même.

Lors de mon passage à la Library of Congress de Washington, j'ai parcouru un recueil d'article de l'auteur de cette traduction. J'y ai trouvé une autre cote des archives nationales, celle que je dois consulter demain.... Je vous dirais demain soir le résultat.

En attendant, une photo qui ne date pas de 1775, mais de 1985 tout de même, alors que je gaspillais mes premières péloches :


Le Belem au port de Lorient, juillet 1985.

Voici un navire qui, malgré la déco du bordé évoquant des sabords, n'a que je sache jamais porté de canons : lui, son truc, c'était plutôt de transporter le café entre l'Amérique du Sud et le Havre.

D'ailleurs, comme je dis de temps en temps : il faudrait vraiment que je retourne au Havre, un de ces jours. Ses quais me manquent. Et ses grues. Et ses remorqueurs. Et les cheminée de l'usine électrique.

(Zut : je viens de rater la finale du curling féminin à la télé, en direct de Pinerolo. Je ne sais pas si je vais m'en remettre.)

Le Plume vous salue bien.



mercredi 22 février 2006

Rhume aviaire des pieds

Notre ministre transcontinental à l'outre-mer s'est rendu célèbre à la Reunion en comparant la chikungunya qui sévit sur cette île à une « grosse grippe » ; ce blog est quant à lui en mesure de vous révéler en exclusivité que la grippe aviaire est en réalité un vilain rhume. Et la cause en est flagrante : les oiseaux, bipèdes comme vous et moi, prennent froid aux pieds.


Comme une autruche en hiver : jardin des plantes, 23 février 2005.

J'en finis avec ce sujet. Des heures de journaux télévisés pour une épizootie transmissible à l'homme dans certains cas limités ; quelques minutes de-ci, de-là (principalement pour parler des conséquences sur le tourisme) pour une maladie qui tue dans un département français. Comment dire...

Évidemment, si d'aventure le virus de la grippe aviaire devait se combiner avec un virus humain pour donner naissance à une épidémie - ça c'est produit dans le passé - ce sera sans doute dans une zone sous-médicalisée, au sein de populations peu informées et mal soignées, au Soudan, au Nigéria ou au Zaïre. Loin des caméras de télévision.

Le Plume vous salue bien.



mardi 21 février 2006

La maladie du piaf fou

Voilà : la fin du monde est arrivée ; un canard d'origine douteuse s'est jeté sur nos poulets de Bresse avec tout plein de virus aux noms bizares. Les journaux télévisés y consacrent les deux tiers de leur temps d'antenne, pour s'étonner ensuite que le pékin moyen s'alarme. Le pékin moyen, quant à lui, a la faiblesse de penser que, si les télévisions consacrent la quasi totalité de leurs journaux à parler de ça, c'est que ça a peut-être une certaine importance. Et les journaux télévisés ajoutent à leur temps d'antenne pour faire état de la réaction de la rue...

Évidemment, tout ça était prévu de longue date : nos canards, c'était fatal, allaient avoir de mauvaises fréquentations pendant leurs vacances d'hiver. Mais le pire, on n'en parle pas : c'est l'encéphalopathie spongiforme aviaire, la maladie du piaf fou. Et je le prouve.


Un ibis rouge au jardin des plantes, 15 mars 2005.

Heureusement, l'individu est sous bonne garde ; toute la ville est sous clé ; le principe de précaution, respecté - le principe de précaution ! Il y aurait beaucoup à dire sur ce concept. Ce n'est pas le moment, je suis attendu pour une soirée sushi.

De poulet, les sushis.

Just kidding.

Le Plume vous salue bien.



lundi 20 février 2006

Bouddha et ses potes

Dans la foulée de l'image d'hier - qui représentait sans aucun doute un bouddha, mais j'avoue ne pas savoir lequel - une autre image du temple du grand bouddha de Nara, à l'intérieur du bâtiment celle-ci :


Un des balaises à Bouddha, Daïbutsuden, Nara, août 1998.

Eh : les bouddhas sont par principe non violents, mais quoi, les temps sont durs, alors ils sont escortés par des potes plutôt trappus et dans le genre virils. Celui-ci a l'air équipé pour prendre des notes ; je doute que ce soit pour distribuer les bons points.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 19 février 2006

Dimanche soir, bonsoir

Je me traîne un peu ces jours-ci, et je n'ai évidemment pas encore fait le tiers de ce que j'aurais voulu faire ce week-end. Vu l'heure, ça risque de faire juste.

Mais ça ne m'empêchera pas de passer vous faire mes salutations quotidiennes...


Statue en bois de cèdre, à l'extérieur du temple du Daïbutsu de Nara, Japon, août 1998.

Sur, ce, eh bien...

le Plume vous salue bien.



samedi 18 février 2006

Que d'eau, que d'eau !

La carte est formelle : entre Mountain Pass (California), qui marque l'entrée dans le Great Basin dont je parlais l'autre jour, et Primm (Nevada), l'Interstate 15 traverse un lac asséché : Ivanpah dry lake. Que voici.


Ivanpah “dry” lake, San Bernardino County, Californie, août 2004.

Pourtant, un tube des années 70 nous disait :

I went in the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain...

America, Horse with no Name.

On ne peut plus compter sur rien : nous, quand on arrive dans le désert, il pleut.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 17 février 2006

Saint-Mathieu

Le phare des Vieux Moines dont je parlais mercredi doit son nom, je l'ai dit, aux ruines de l'abbaye toute proche. Mélange de vieilles pierres et de signalisation maritime :


Pointe Saint-Mathieu, 8 juillet 2000, en fin d'après-midi.

De droite à gauche : le sémaphore, d'où la marine nationale surveille les abords de la rade de Brest ; les ruines de l'abbaye ; au milieu de celles-ci, le feu secondaire de Saint-Mathieu (scintillant rapide vert, blanc ou rouge suivant le point de vue, élévation 26m, visible à 11 ou 14 milles nautiques) ; derrière l'ancienne abbatiale, le phare principal (tour tronconique blanche à haut rouge de 37m, un éclat blanc de 0,2s toutes les 15s, élévation 56m, visible à 29 milles). Alligné avec le phare de Kermorvan, à l'entrée du Conquet, il marque l'axe d'un chenal particulièrement périlleux, le chenal du Four.

À se promener à pied un soir d'été, le péril est plutôt limité. On contemple l'archipel de Molène, la presqu'île de Crozon ; par beau temps, on voit très bien Ouessant et on devine sur l'horizon le phare de l'île de Sein. Dans les champs voisins, quelques vaches et un brave canasson. Un bout du monde plutôt avenant, quoi.

On sera plus prudent sur la route du retour, de nuit, après un bon repas, sur les petites routes du pays léonard.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : merci à l'ouvrage « Feux et Signaux de brume, volume CA » du service hydrographique et océanographique de la marine ainsi qu'à la carte 7149 du même SHOM (« du goulet de Brest à Portsall, île d'Ouessant ») pour les détails nautiques.



jeudi 16 février 2006

Great Basin

Paysage marin hier, paysage aussi peu marin que possible aujourd'hui. Le Great Basin, c'est cette partie du continent nord-américain, de Salt Lake City à Las Vegas, où les rivières n'arrivent pas à la mer - il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup d'eau dans les rivières, to begin with.


Un yucca dans le désert, Red Rock Canyon, Nevada, août 2004.

À l'autre bout de ce désert, la baisse du niveau du grand lac salé de l'Utah a remis au jour la Spiral Jetty de Robert Smithson, œuvre fondatrice (et peut-être tout simplement le chef d'œuvre) du land art, qui parle d'humain, de temps et d'éternité au milieu de ce grand rien.

Je ne résiste pas à l'envie de citer un extrait des instructions à suivre pour aller voir l'œuvre en question :

From this location, the trailer is the key to finding the road to the Spiral Jetty. As you drive slowly past the trailer, turn immediately from the southwest to the west (right), passing on the south side of the Dodge, and onto a two-track trail that contours above the oil-drilling debris below. Only high clearance vehicles should advance beyond the trailer. Travel slowly--the road is narrow, brush might scratch your vehicle, and the rocks, if not properly negotiated, could high center your vehicle. Don't hesitate to park and walk. The Jetty is just around the corner.

(extrait de http://www.spiraljetty.org/)

Si ça vous tente...

Le Plume vous salue bien.



mercredi 15 février 2006

Vieux Moines

J'ai été assez prolifique hier, comme le prouvent les entrées que j'ai écrites dans trois de mes quatre weblogs - je le serai moins aujourd'hui, qu'on se rassure.

Un paysage marin, tout simplement :


Balise Les vieux moines, pointe Saint-Mathieu, août 2000.

Plus qu'une tourelle, pas tout à fait un phare - juste en dessous de l'ancienne abbaye de Saint-Mathieu et du phare du même nom, tout au bout de la Bretagne...

Le Plume vous salue bien.



mardi 14 février 2006

Salmigondis de tourterelle

Tel est, semble-t-il, le plat du jour, si j'en crois radios et télévisions. Sans doute un effet du vieillissement sur mon cerveau aigri, mais je confesse rester de marbre à l'égard de cette prétendue fête qu'on nous enfonce de gré ou de force dans le gosier. De marbre, et peut-être légèrement nauséeux. J'entends bien : une occasion de témoigner son affection à la personne qu'on aime ne peut pas être une mauvaise chose. Mais tout de même, un peu de pudeur - c'est privé, ces choses là, et ça n'a pas à être soumis au rythme du calendrier des quinzaines commerciales, entre soldes d'hiver et semaine du blanc !

Tiens, plutôt que ces cœurs rose bonbon, je préfère l'image de ces amoureux japonais, assis par couples bien espacés et rigoureusement équidistants le long de la rivière Kamo à Kyoto ou du front de mer à Kobe, et qui ensembles regardent le temps passer.


Kobe, 30 août 1998. Photo de Madame Plume, je crois.

Le Plume vous salue bien.



lundi 13 février 2006

Ingénions-nous

J'avais écris une longue entrée à propos du concept d'ingénieur en histoire des techniques, illustrée par cette photo des environs de la porte de Pignerol, à Briançon, que je vous avez déjà montrée.


Briançon : travaux d'adduction de la ville haute, cliché de juillet 2005.

À la réflexion, l'entrée est bien trop longue pour ces pages et est donc partie dans la rubrique histoire de dire où vous pourez la retrouver. J'y ajoute tout de même que je tombe à l'instant sur un passage du bouquin d'Hélène Vérin qui cite en exemple de la naissance du corps des ingénieurs des Ponts-et-Chaussées les travaux de la route de Briançon à Pignerol, entrepris en 1679 (Hélène Vérin, La gloire des ingénieurs, p.201). Comme quoi mon illustration n'était pas mal choisie, ah, mais !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 12 février 2006

The sea, the sea

Une petite sortie hors de Paris, voir des gens qu'on aime bien, ça ne fait pas de mal. En prime ça m'a permis d'utiliser mon dernier jouet - enfin, mon avant-dernier, en fait : un récepteur GPS. Eh, il me faut bien ça.

Et du coup, forcément, ça me fait penser à la mer. Logique, non ?


Will Rogers State Beach, Los Angeles, août 2004.
34°02' de latitude nord, 118°32' de longitude ouest.

Le Plume vous salue bien.