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Des photos et des jours

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dimanche 21 mai 2006

Un de bouclé

Bon : un chapitre de terminé. Le seul ennui, c'est que c'est le chapitre 2, et que j'en ai prévu cinq. Le chapitre 3 est commencé, heureusement, mais le chapitre premier aura besoin d'un sérieux coup de polissage. Et, bien sûr, l'introduction reste à écrire.

Ceci dit, il m'enquiquinait bien, ce chapitre, vu qu'il s'agissait d'y concentrer trois tonnes de choses que j'avait envie de dire sur le sujet, et qui constituait l'essentiel du mémoire de maîtrise originellement prévu. J'ai réussi à condenser tout ça en 27 pages, plus une vingtaine d'illustrations hors texte - en laissant tomber certains pans du problèmes (genre, l'origine des matières premières de l'usine étudiée) pour en développer d'autres que j'avais d'abord négligé. Bonne chose de faite.


Halle à charbon des anciens hauts fourneaux d'Ethouars (Dordogne). La rampe devait permettre de monter les brouettes.

Tiens, la forge d'Ethouars, par exemple ; elle n'apparait qu'une fois, en haut de la page 13, comme lieu d'exercice du sieur Baynaud (Louis) avant qu'en 1762 il ne reprenne « mon » usine. On ne peut pas être exhaustif sur tout, hein...

En tout cas, heureusement qu'il y a des week-ends pluvieux, sinon, ça n'avancerait vraiment pas, mon affaire !

Le Plume vous salue bien.



samedi 20 mai 2006

Souffle souffle

Météo stroboscopique, disait fort justement ma chère et tendre ce matin - en quelques secondes, du ciel tout bleu à la pluie violente qui entraîne ce qui reste de la peinture de la façade ; transitoirement, les deux à la fois, ce qui surprend toujours un peu.

Je dois reconnaître, maintenant, quand il y a grand vent, je ne peux m'empêcher de me soucier de mon bateau, tout amarré qu'il soit à son ponton dans un port bien abrité.


Échouage sur le grill de carénage le mois dernier.

Bon, il est tout de même dans une position moins précaire que lorsque j'ai pris cette photo. Et les vents d'Ouest-sud-ouest ne sont pas bien méchants, vu l'orientation du port. Mais tout de même...

À part ça, repos : un peu de courses, de rugby à la télévision et de la rediffusion de sit-coms à succès des années 1990 sur une chaîne de la Freebox... Ce qui me restait de cerveau a fini de fondre, je pense.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 19 mai 2006

Hydraulique


Reproduction d'une noria au Lud'eau vive de Varaignes (24).

L'eau passe sous les ponts. L'eau passe sous la roue. La roue tourne.

La roue à aube entraine l'engrenage, qui actionne le rouet, qui est solidaire de la grande roue de la noria. Les godets de la noria puisent l'eau de la rivière et l'élèvent vers la conduite d'irrigation.

La conduite est bouchée ; l'eau retombe sur le sol.

C'était une semaine comme ça.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 18 mai 2006

Loin vers l'est

Ma journée méritant amplement qu'on n'en parle pas, une petite photo de loin, loin vers l'est, puisqu'à la limite est de la ville de Kyoto.


La montée vers le Kyomizu-dera, août 1998.

Après tout, si France Info fait sa semaine du japon, pourquoi je n'en ferais pas un peu aussi... D'autant que je dois m'occuper demain matin d'une visio-conférence avec l'université de Keio - plus à l'est, plus au nord.

J'ai déjà parlé du Kyomizu-dera - le temple préféré des Kyotoïtes, quoique solidement méprisé des guides touristiques européens - pas assez zen, pas assez ceci, trop celà... À ne rater sous aucun prétexte. Cette histoire de zen, c'est très surfait, de toute façon.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 17 mai 2006

Littérature

Une fois n'est pas coutume, j'utilises ici l'ouvrage éponyme d'Henri Michaux - bien que ce ne soit pas de là que soit venu mon surnom, j'ai déjà raconté ça je crois, et de toute façon n'intéresse pas grand monde.

III
PLUME VOYAGE

Plume ne peut pas dire qu'on ait excessivement d'égards pour lui en voyage. Les uns lui passent dessus sans crier gare, les autres s'essuient tranquilement les mains à son veston. Il a fini par s'habituer. Il aime mieux voyager avec modestie. Tant que ce sera possible, il le fera.

[...] Et si, à Rome, il demande à voir le Colisée : « Ah ! Non. Ecoutez, il est déjà assez mal arrangé. Et puis après Monsieur voudra le toucher, s'appuyer dessus, ou s'y asseoir... c'est comme ça qu'il ne reste que des ruines partout. Ce fut une leçon pour nous, une dure leçon, mais à l'avenir, non, c'est fini, n'est-ce pas. »

« Bien ! Bien ! C'était... Je voulais seulement vous demander une carte postale, une photo, peut-être... si des fois... » Et il quitte la ville sans rien avoir vu.

Henri Michaux, Un certain Plume.
Republié dans Plume, NRF/poésie, 1963, p. 145-146.

Vous trouverez le reste du texte dans l'ouvrage, qui devrait être dans toutes les bibliothèques. Je ne suis pas si mal loti dans mes voyages - la preuve, cette photo, c'est moi qui l'ai prise :


Le Colisée, Rome, février 2001.

Dans une autre veine littéraire mais toujours à propos d'Italie, j'aurais bien pu vous citer le passage italophone des Bijoux indiscrets de Diderot - mais, alors que l'ouvrage en question est dans l'ensemble discrètement polisson, les passages en langues étrangères du chapitre quarante-sept (en anglais, en latin, en italien et en espagnol) sont franchement pornographiques, ce qui est un commentaire cruel sur l'inculture des censeurs. L'auteur étant lui même fort imparfait : la logique narrative aurait voulu que le passage en latin soit écrit en allemand... Citons toutefois, à propos de Rome :

Quella città è il tempio di Venere, ed il soggiorno delle delizie.

Il faudrait que j'y retourne, tiens.

Le Plume vous salue bien.



mardi 16 mai 2006

Calme

Après mes longs discours d'hier, après les séances houleuses de l'Assemblée nationale cet après-midi - un peu de calme, tout simplement.


Baie de Perros un soir de calme plat, 16 juillet 2004.

Ce sera tout pour aujourd'hui.

Le Plume vous salue bien.



lundi 15 mai 2006

L'université française : d'ou venons-nous, où allons-nous ?

Un gentil lecteur et néanmoins ami de Buffalo (États-Unis d'Amérique) a attiré mon attention sur un article du New York Times, paru vendredi, sur l'université française. On y trouve bien sûr la rengaine usuelle sur les « blocages français » qui ne manque pas d'agacer - blocage, ça suppose que l'on sache dans quel sens on devrait aller. Le New York Times le sait peut-être, moi pas. Mais on aurait tout de même tort de se remparer dans nos certitudes : l'article appuie là où ça fait mal.


L'université de Picardie-Jules Verne, mai 2005.

Évidemment, prendre comme exemple Nanterre, comme le fait l'article en question, c'est un peu facile - s'il y a une université en déclin, c'est bien celle-là. Tout de même, voici une des premières phrases de l'article :

The 480,000-volume central library is open only 10 hours a day, closed on Sundays and holidays.

L'universitaire (ou l'étudiant) français se gratte la tête : 9h à 19h, ouvert le samedi, c'est plutôt mieux que la moyenne... On ne voit pas comment on pourrait faire mieux. On ne voit pas ! C'est un problème : on n'arrive pas à imaginer que l'université puisse être, pour les étudiants, un lieu de travail à temps plein.

Ce qui bien sûr nous mène au problème suivant : la quasi absence de logement étudiant. L'article parle de logements insalubres, de listes d'attente, mais il est en dessous de la réalité : en Ile-de-France en tout cas, le logement étudiant, il n'y en a pas. Ou tellement peu que c'est négligeable. Il n'est pas du ressort des universités de loger les étudiants et les CROUS, dont c'est la mission, font du soupoudrage en fonction des minuscules crédits dont ils disposent. L'université dans laquelle je travaille inaugure cet été un nouveau campus. Combien de chambre de cité U sur le site ? zéro, nada, rien.

Pas de logement, donc, ce qui permet de camouffler habilement le coût des études : soit on habite chez Papa-Maman, avec des trajets pas possibles et des conditions de vie pas forcément propice à l'étude, soit on a une chambre, et ça se paye. Effet de bord : les campus ne sont que des machines à délivrer des cours et à tenir des examens. Mais finalement, cet aspect est presque un détail - disons un choix, qui se discute, mais qui ne remet pas forcément en cause l'institution. C'est quand on regarde la place que tient l'université dans le système global de formation que ça fait mal.

L'université a deux rôles, on le sait : la formation et la recherche, les deux s'épaulant mutuellement. Je ne parlerai pas de la recherche aujourd'hui : finalement, malgré la médiocrité des financements et des incitations, le résultat est globalement honorable. Mais côté formation : comment expliquer que l'université française ait un rôle marginal dans la production des cadres de notre pays ? L'explication par l'aspect théorique des programmes ne tient pas, il me semble, si tant est que les enseignements soient si théoriques que ça, ce qui reste à prouver : un cadre est, par définition, quelqu'un qui va devoir résoudre des problèmes qu'il ne connaît pas encore ; sa formation doit lui donner des outils pour trouver les solutions, pour le reste, il se débrouillera.

Étant historien, j'aborde le problème par l'histoire : l'université d'ancien régime n'était pas une institution mais une corporation : la Révolution l'a donc abolie pour créer de nouvelles entités, qui ont donné nos grandes écoles. Ces entités ont persisté, parallèlement à l'université refondée, sur la base d'un partage informel des tâches :

Le problème, c'est qu'on en est toujours là, ou presque. L'université a récupéré, il est vrai, la quasi-totalité de la formation des enseignants et a fait des progrès considérable en ce qui concerne les débouchés dans l'encadrement public ou privé. Mais un autre système lui subsiste, en parallèle, et du coup la marginalise à plusieurs stades de sa mission :

D'abord, après le bacalauréat, le système des classes préparatoires aux grandes écoles se retrouve en concurrence directe avec ce qu'on appelait jusqu'à il y a peu les premiers cycles universitaires. Alors que les syndicats étudiants hurlent au loup dès que l'on parle de sélection, ils ne semblent pas choqués de ce qu'existe, aux frais de l'État, un système sélectif dans lequel on investisse deux, trois, quatre fois plus par étudiant et par an que pour eux. Et ne se rendent pas compte que cela place de facto l'université dans le rôle de fourre-tout pour les recalés des prépas. Il y a bien quelques fainéants comme moi qui font sciemment le choix de l'université, mais combien sont-ils ? Or, tout enseignant sait qu'il est pratiquement impossible de faire avancer une classe sans « locomotives »... Je ne crois pas qu'on pourra faire fonctionner le système sans que quelqu'un ait le courrage de fusionner d'autorité les deux systèmes. Vu la qualité honorable de l'enseignement fourni dans des conditions aberrantes, je ne doute pas que l'université serait à la hauteur de la tâche. Le L.M.D. aurait été une bonne occasion de faire cette réforme ; c'est loupé. Dommage.

Le problème, c'est qu'à l'autre bout de l'échelle, l'élite dirigeante n'est pas issue de l'université. Elle ne la connait pas (rappelez-vous Chirac qui croyait pouvoir déménager Jussieu en six mois - signe qu'il ignorait totalement ce qu'était une université), elle s'en méfie ; au mieux, à gauche, on la voit comme quelque chose de vaguement sympathique ; au pire, à droite, c'est pratiquement le Grand Satan. Et même parmi les dirigeants des universités elles-même : combien de professeurs d'universités ont fait toutes leurs études dans l'université ? je ne leur en fait pas le reproche, bien sûr - je constate simplement que l'université française ne réussit pas ce à quoi tend toute organisation : l'auto-reproduction. C'est tout de même mauvais signe, non ?

Bon, assez maugréé pour aujourd'hui. Je voudrais juste que l'on arrête de s'autocongratuler ; que l'on n'oublie jamais que l'université française n'est pas gratuite, mais offerte par les contribuables aux étudiants ; qu'un jour (je rêve) on arrive à en faire ce qu'elle devrait être, c'est à dire le lieu d'un service public unifié de l'enseignement supérieur et de la recherche. Là.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 14 mai 2006

Nature ?

Chaque époque a ses mots-clés : il y a cinquante ans, pour vendre, il fallait s'intituler « moderne » ou invoquer le progrès ; aujourd'hui, mieux vaut être, au choix, « traditionnel » ou « naturel ». On est pour l'homéopathie parce que c'est plus naturel, contre les OGM parce que ce n'est pas naturel... Et bien entendu, personne ne se demande ce que c'est, au juste, la nature.


L'étang médian de Coat-an-Noz, Belle-Ile-en-Terre (Côtes d'Armor), avril 2006.

Prenez cet étang, par exemple. La brume descend doucement vers l'eau, ainsi que les branches alourdies par la pluie des chataigners, des érables et, au fond, des épicéas. Pas d'autre bruit que celui de la cascade : c'est la nature.

Évidemment, rien là dedans qui ne soit dû à l'homme, si ce n'est la pluie et la brume. Pour le reste : l'épicéa est une importation récente en Bretagne, pratique pour un reboisement rapide des versants ombragés ; l'érable sycomore, qui pullule comme la mauvaise herbe dans la région, nous arrive d'Amérique du Nord. Quant au chataigner, il semblerait que ce soit les Romains qui l'aient apporté dans nos régions - tout comme la carpe qu'on pourrait pêcher dans ce genre d'étang. L'étang lui même est causé par une levée de pierre et de terre qui barre cette vallée encaissée, datant sans doute du XVIIIe siècle. Et pourquoi l'avoir construite ? Pour faire joli ? Pas du tout - pour la même raison qu'on a constitué de toute pièce ce vaste plan d'eau sur lequel les visiteurs du Huelgoat tout proche sont invités à faire du pédalo. Pour de l'argent. Je veux dire, l'extraction et le raffinage du plomb argentifère - j'en ai déjà parlé.

On pourrait en faire autant sur bon nombre de sites « naturels ». Pour rester dans les étangs, il n'y en a pas tant que ça en France à être d'origine naturel ; c'est la main de l'homme qui les a établis, soit pour l'énergie hydraulique, soit pour la pisciculture - la carpe, justement. Les forêts ? Elles sont exploitées par l'homme depuis des siècles. Et les grands arbres y étaient une rareté au Moyen-Âge, au point qu'un chroniqueur de Saint-Denis crie au miracle que l'on trouve un fût assez beau pour donner la maîtresse poutre de la nouvelle abbatiale. Les prairies ? Une mode tardive - lorsque les progrès de l'agronomie, très vite secondée par la chimie, ont permis de s'affranchir de la « dictature du blé » et de consacrer de plus en plus de terres fertiles à l'élevage. L'élevage, justement ? Toutes les races « traditionnelles » de vache, de chevaux, de chiens, de poules... sont issues d'efforts volontaires de la part des éleveurs pour produire, par une sélection extrêmement stricte des reproducteurs, les variétés répondant à leurs besoins.

Il faut s'y faire, il n'y a pas grand chose qui mérite le qualificatif de « naturel » dans nos contrées, si l'on entend par là des éléments indépendents de la volonté humaine. Mais après tout, est-ce si terrible que ça, la volonté humaine ?

Le Plume vous salue bien.



samedi 13 mai 2006

Torticollu

Bien mal au cou ne profite jamais, dit-on. Ou à peu près.

Tout allait bien pour moi ce matin lorsque j'ai eu une très mauvaise idée : je me suis levé. Bon, c'est vrai, je n'étais pas obligé de me lever en rondade carpée, ou quelque chose comme ça. Cric ai-je ressenti à ce moment fatal. Et du coup j'ai un crick in the neck. Et j'ai déambulé toute la journée avec la souplesse et l'aisance d'un crash test dummy de retour du travail.


Cité des sciences et de l'industrie, avril 2006.

D'un autre côté, on ne doit pas faire beaucoup moins grave, comme affection. Mais c'est agaçant comme tout.

In other news: Olga Trotianski, adjointe au maire de Paris chargée de la petite enfance, se prend pour Ségolène Royal et essaye de piquer l'investiture socaliste au sortant, le maire d'arrondissement Tony Dreyfus, pour les prochaines législatives. Vu qu'elle a tout le charisme d'un hareng saur, si jamais elle y arrive, on sera beau. Sans compter que la qualité de sortant de Tony est tout ce qui nous protège d'une O.P.A. des Verts sur la circonscription... Du grand n'importe quoi. Je ne suis pas d'accord avec Tony sur bien des choses, mais il n'a pas démérité en temps que député. Et j'ai encore moins d'atomes crochus avec la Trotianski, qui en a pourtant peu, des idées. Pas gagné, tout ça.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 12 mai 2006

En attendant le Clémenceau

Bretagne toujours, mais l'autre bout : le port de commerce de Brest.


Le port de Brest vu du quai des Phares et balises, juillet 2000.

Petits bords en chaloupe entre l'Abeille Flandre et la bouée-phare d'Ouessant...

Le Plume vous salue bien.



jeudi 11 mai 2006

Aquatonic

Gros coup de barre là - je devrais peut-être aller faire un coup d'Aquatonic, tiens !


Les thermes marins de Saint-Malo. Derrière l'hôtel, la plage.

D'un autre côté, je reviens à peine de vacances, là. Un peu tôt pour y retourner.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 10 mai 2006

Grâce à nos canonniers

Les vacances étant finies, c'est le moment de s'occuper des souvenirs de vacances. Et notamment, ramenée d'un vide-grenier pluvieux bien que costarmoricain, devinez quoi : une assiette.

Compte tenu de la date indiquée et du motif, qu'elle m'ait particulièrement attiré l'œil n'étonnera pas ceux qui connaissent mes sujets de recherche... Au demeurant, j'ignore de quand elle date, ni où elle a été réalisée. Elle faisait partie d'une petite série commémorant la Révolution, d'une réalisation assez grossière ; aucune inscription au dos. Au hasard, je dirais fin XIXème, mais ça peut être plus tardif.

La question qui me titille dans l'affaire - et la raison pour laquelle j'utilise un extrait de la Carmagnole comme titre pour la troisième fois en un peu plus de deux mois - c'est la place que tient le canon dans l'imaginaire de la Révolution.

Les piques, par exemple, ça se comprend. L'arme du sans-culotte, facile à fabriquer, facile à manier... Mais le canon ? Peut-être une image de la puissance terrifiante de l'État, reprise à son compte par la Nation ? C'est une hypothèse qui en vaut une autre.

J'observe en tout cas que ce canon est manifestement de bronze, sinon il serait colorié en noir, comme les piques qui le surmontent. Normal, c'est un canon de l'artillerie de terre : n'en déplaise au bouquin de Magne dont je parlais l'autre jour et qui contient tout de même pas mal d'erreurs, les canons en fonte de fer étaient bel et bien réservés pour la marine, où leur poids plus important était moins handicapant.

Bref : l'histoire est dans l'assiette. Et l'assiette est sur le mur.

Le Plume vous salue bien.



mardi 9 mai 2006

La ronde des routeurs

Bien finies les vacances. C'est reparti pour de bon cette fois-ci, entre les demandes quotidiennes et la préparation de déménagements universitaires qui s'annoncent pour l'été.


Dans nos armoires techniques, 19 avril 2006.

Noter les deux routeurs identiques (bleus et blancs, en haut de l'image) : ils nous permettront diverses gymnastiques visant à simuler l'ubiquité - dans la mesure où l'université ne déménage pas d'un bloc, loin de là, il faudra bien à un moment donné être à la fois au départ et à l'arrivée. J'avais justement pris la photo lorsqu'on a installé le deuxième.

Bref, ça avance, tout ça, ça avance. À condition de faire avancer !

Le Plume vous salue bien.



lundi 8 mai 2006

Par ci, par là

Rentré depuis hier à Paris Ile-de-France, comme disait l'autre, mais je ne résiste pas à une image charentaise :


Marthon, Charente, 4 mai 2006.

J'aime bien Marthon ; pas tellement plus peuplé que les villages voisins, mais l'aspect d'un vrai bourg, avec son donjon, son petit château renaissance et l'étonnante tour Saint-Jean, sorte de maison-grenier toute en hauteur (à gauche sur la photo). Il y a aussi La clé des champs, qui était la boîte du secteur la plus fréquentée par les gens à cheveux longs et pull en laine ou blouson de cuir, dont je faisais partie (option laine). Je n'y suis jamais allé, je n'allais pas en boite à l'époque. Maintenant non plus d'ailleurs.

Sinon, je commence à me familiariser avec mon nouveau vélo - quelques tours de piste à Vincennes, il est décidément très bien, cet engin. Je vous le montrerai un de ces quatre.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 7 mai 2006

Villages

Samedi, en fin d'après-midi. Varaignes, Dordogne, sous un ciel d'orage qui ne méssiérait point au Limousin tout proche. Autour d'une place couverte de grands maronniers, un petit château médiéval, une église romane sans prétention et un petit bureau des Postes, Téléphone et Télégraphe - au premier, la Caisse Nationale d'Épargne. Des vieilles maisons, certaines à vendre et en fort mauvais état, mais pas la majorité.


Varaignes, samedi 6 mai 2006, 17h20.

Au château se sont retrouvés, depuis les années 80, des gens qui voulaient faire vivre le patrimoine de la région ; mon professeur de gymnastique de 5ème et 4ème, que je prenais alors pour une brute épaisse, y passait son temps libre pour dispenser des cours de dentelle traditionelle. Un centre d'animation a été créé, reprenant ces initiatives ; son responsable a publié un petit ouvrage richement illustré et pas si mal fait sur les hauts fourneaux de la région, malgré un titre que la nécessité de plaire aux bailleurs de fonds a frappé d'obésité (*). Sur le ruisseau, en contrebas, des reconstitutions de machines hydrauliques diverses ont été installées dans un petit parc : noria, meule à blé, mais aussi les bocards et soufflets de hauts fourneaux de la métallurgie locale. C'est très bien fait - pas si souvent qu'on présente l'hydraulique ancienne de manière à la fois vivante et intelligente comme ça.

Plus loin, Soudat, Bussière-Badil, Busserole... Pas un chat dehors, juste quelques chiens, plus tous jeunes. Les villages...

Le Plume vous salue bien.

(*) MAGNE, Christian, Au temps où le Périgord-Limousin-Angoumois canonnait en Atlantique, Du fer & des canons pour sa Majesté, Varaignes (Dordogne), Centre permanent d?initiative pour l?environnement du Périgord-Limousin, 2004, 112 p. La photo de couverture est pratiquement la même que celle de mon enrée de jeudi, pourtant je n'ai acheté le livre que samedi.



samedi 6 mai 2006

Par monts et par vaux

Puisque les intempéries anoncées semblent avoir été retardées, je suis reparti me promener dans mes terrains de chasse, entre Charente, Dordogne et même un petit bout de Haute-Vienne, sur les traces de mes maîtres de forge du XVIIIème siècle.

Au détour d'un pont sur la Tardoire, je tourne la tête au péril de la trajectoire pour regarder un panneau qui me tournait le dos : Pont Rouchaud, un toponyme connu par mes archives ; il y avait là un haut fourneau, que la famille de maîtres de forge qui m'intéresse plus spécialement avait racheté vers 1780 à un parent parti pour Saint-Domingue. Après un demi-tour problématique, je prends une toute petite route sur quelques kilomètres à travers les bois, et je finis par tomber sur un magnifique hameau de fond de vallée :


Le moulin de Luderias à Busserolle (Dordogne).

À noter que si, techniquement, le moulin se trouve à Busserolle, je le photographiais depuis la rive droite de la Tardoire, donc de Roussine (Charente). Quant à l'ancienne forge de Pont Rouchaud, à un kilomètre en amont, beaucoup plus près de la bifurcation dont il était question plus haut mais bien cachée par des haies, elle se trouve bien à Roussine, comme en attestent les disputes entre le propriétaire et la municipalité vers 1790 pour des questions de patentes, mais la rive opposée est à Maisonnais-sur-Tardoire (Haute-Vienne).

Le début de mai est, dans ces contrées, la saison la plus verdoyante de l'année. Tous les arbres portent leurs feuilles nouvelles ; prairies et blés ont bien entamés leur pousse.

Pas mal, finalement, comme manière de faire de l'histoire.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 5 mai 2006

Vieux papiers

Petit passage aux archives départementales de la Charente aujourd'hui - ça faisait longtemps. Je voulais y regarder quelques trucs précis : un document de 1777, dont j'avais trouvé la cote dans un article de 1925, et une source de l'époque du directoire à laquelle j'ai pensée en relisant le tome 3 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine (par Denis Woronoff, lecture très recommendable donc).


Une liasse des justices seigneuriales d'Angoumois, archives départementales de la Charente, cet après-midi.

Résultat : la chemise cotée A3 porte la mention « dix-huit pièces » et n'en contient que deux - pas celles qui m'intéressent bien sûr. Quant aux registres de la municipalité de canton de Garat, ils sont d'une plattitude inégalée. Les quelques registres judiciaires consultés, quant à eux, ne correspondait pas au bon coin - j'avais mal lu l'inventaire. Un autre dossier me donne quelques infos intéressantes, c'est déjà ça. Sinon, pas resté trop longtemps, étant donné que la plaie de toutes les archives départementales était là en force - les généalogistes, parlant haut et fort comme s'ils étaient dans leur salon. Des retraités, généralement, qui seraient parfaitement à même de travailler et qui viennent perdre leur temps à me gâcher l'existence au frais des caisses de retraites. Il y a des jours, franchement...

Sinon, ça va. Il fait beau, mon mémoire avance, je suis content de voir mes parents. On peut faire pire.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 4 mai 2006

Forge neuve

Depuis le temps que je vous casse les pieds avec les hauts fourneaux du XVIIIème siècle, je vais enfin pouvoir vous en montrer un, remarquablement bien conservé contrairement aux « vieilles forges » d'Argoat dont on parlait hier : Forgeneuve-en-Périgord, commune de Javerlhac, département de la Dordogne, pas très loin de Nontron. Je n'avais jamais été jusque là : j'avais remonté le Bandiat au delà de la limite du département de la Charente jusqu'au site des forges de la Chapelle Saint-Robert, assez décevant du point de vue de la conservation et j'avais rebroussé chemin. Comme aujourd'hui, au volant de la Toyota paternelle, j'ai brillament loupé le tournant pour la Chapelle, j'ai fait les quelques kilomètres manquant jusqu'à Forgeneuve, et pour le coup je n'ai pas été déçu :


Anciens hauts fourneaux de Forgeneuve, commune de Javerlhac, Dordogne, cet après-midi vers 17h.

Bon, évidemment, si vous vous attendez à un monstre d'acier de 70m de haut, genre les complexes sidérugiques de Lorraine dans les années 60 ou de Gravelines aujourd'hui, c'est un peu décevant : un espèce de donjon rectangulaire de 6 ou 7 mètres de haut entouré de granges en tuile romaine, c'est sympa, mais bon...

Explication : le bâtiment rectangulaire, c'est le massif des hauts fourneaux. Il contenait à l'orgine deux fourneaux, c'est à dire des trous verticaux en forme, eh bien, de hauts fourneaux. Je sais qu'il y en avait deux parce que j'ai lu mes sources, et parce qu'un haut fourneau simmple serait carré plutôt que rectangulaire. La roue qui a été conservée servait à actionner les soufflets, à l'aide d'un arbre à came ; les deux appentis en amont et en aval des fourneaux abritaient chacun une paire de soufflets. Une seule des deux roues a été conservée (ou refaite) ; en toute rigueur, cette taille de roue devait plutôt se trouver à l'origine dans la soufflerie amont, celle d'aval étant plus petite. Mais bon, en toute probabilité, le bâtiment a dû être réutilisé pour d'autres usages au XIXème siècle, ce qui expliquerait cette modification.

Le haut du massif des hauts fourneaux forme une sorte de terrasse. Sur cette terrasse s'ouvrent les gueulards des hauts fourneaux, dans lesquels les ouvriers dénommés chargeurs et arqueurs balançaient alternativement minerai de fer et charbon de bois au fur et à mesure que les charges précédentes étaient consommées. Quand on a empuanti ses tee-shirts à retourner des merguez qui crâment au dessus d'un tas de charbon de 5 cm d'épaisseur, on imagine sans peine l'agrément d'un travail de force au débouché d'une colonne de charbon de la hauteur du bâtiment en pleine combustion... D'accord, on travaillait surtout en hiver, mais tout de même !

Allusion fine à la production de l'endroit : les gargouilles évacuant les eaux pluviales de la plateforme sont en forme de têtes de canons.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 3 mai 2006

Toul Lutun

Retour sur le voyage précédent avant de repartir - en l'occurence sur le bois de Coat an Noz, sa forge et sa mine, dont je parlais l'autre jour. J'ai finalement trouvé une photo de l'entrée de la mine qui ne soit ni floue ni franchement obscène, vu la forme de l'entrée en question :


Entrée de la galerie de mine de Toul Lutun, 23 avril 2006, 18h.

Typique des mines anciennes en milieu granitique : on élargit une fissure existante dans la roche plutôt que de percer une gallerie à partir de rien. Je crois que c'est la gallerie du Huelgoat qui a exactement la même tête. Reste qu'il est douteux qu'on se soit lancé dans ce genre de travaux pour du minerai de fer, qu'on jugeait alors abondant et de peu de valeur. D'où mon hypothèse, que l'on a creusé pour le plomb (argentifère) et que la gallerie étant faite on y a trouvé aussi du fer, et du coup, pourquoi ne pas l'exploiter aussi...

Un panneau sur le talus voisin précise :

ACCES INTERDIT AU PUBLIC
pour raisons de sécurité et de protection d'une colonie de chauves-souris
(Espèces protégées par la loi)
Pour tout renseignement, Groupe Mammalogique Breton, 29450 Sizun

À rajouter à la liste des « habitats naturels » qui n'ont rien de naturel. De toute façon, ça veux dire quoi, « naturel » ?

Le Plume vous salue bien.



mardi 2 mai 2006

Prêt à repartir

À peine arrivé, je m'apprête à repartir, en train cette fois.


L'ancienne gare de Saint-Malo, 21 avril dernier.

Eh oui : départ jeudi, petit tour à Angoulême, ça faisait longtemps - j'en profiterai même pour aller faire un petit tour aux archives, tiens.

D'ici là, vais tâcher d'inaugurer mon vélo tout neuf que je me suis acheté cet après midi, tout de même !

Le Plume vous salue bien.



lundi 1 mai 2006

Automobile

Au regard de nos performance automotive d'hier - n'oublions pas que notre voiture est une petite urbaine achetée d'occasion en 1995 et totalisant maintenant 108 000 kilomètres au compteur - la photo qui s'impose, c'est celle-ci :


Voiture de rallye des années cinquante (laquelle ? j'avoue que je ne sais pas), cité des sciences et de l'industrie.

Pour continuer sur ce terrain : j'ai été élevé dans l'idée qu'une voiture, il faut que ça roule, et c'est tout ; du coup, le culte de la belle bagnole, ça n'a jamais été mon truc. Mais l'histoire des techniques aidant, j'ai fini par comprendre que ce dont il s'agissait, c'était d'admirer de belles réalisations humaines. Humaines, oui, cette tôle et cette fonte, bien sûr : je ne sais pas si l'argent est du temps de travail congelé, comme disait à peu près Marx bien avant le tournant technologique de la décennie 1890 (*) - mais, pour sûr, une belle réalisation technique est du talent humain condensé.

Le Plume vous salue bien.

(*) Le poète Louis Zukofsky, praphrasant Marx (d'après Calvacanti, avec en prime quelques sinusoïdes et la théorie quantique, mais ça, c'est une autre histoire) :

An impulse to action sings of a semblance
Of things related as equal values,
The measure all use is time congealed labor
In which abstraction things keep no ressemblance
To goods created; integrated all hues
Hide their natural use to one or one's neighbor.

C'est le début du poème A-9, qui revisite en vers la théorie de la valeur suivant Marx. Mais en regardant une belle mécanique, ce n'est pas la couleur de l'argent mais bien la puissance de l'ingéniosité humaine que voit l'admirateur. En méconnaissant cette admiration, c'est toute la culture technologique du XXème siècle, et sans doute aussi du XXIème même s'il s'en défend, que l'on se condamne à ignorer.



dimanche 30 avril 2006

Retour

Derniers bricolages et derniers rangement, et puis... le retour. En ligne directe, tant qu'à faire : 526 km en 6 heures, dont 42 minutes de pauses café-pipi-échange de places. Si j'en crois le GPS en tout cas : fallait bien que je fasse mumuse avec.


Un dernier coup d'œil pour la route, 16h55.

Au retour, ambiance lourde dans le Faubourg Saint-Denis. Et ces gens, ces gens partout.. C'est dingue ce qu'il y a comme gens à Paris. Va falloir se rhabituer. En guise de compensation, nos petites plantes domestiques ont poussées comme des grandes en notre absence. Ici aussi, ça devait être le printemps, il faut croire.

Le Plume vous salue bien.



samedi 29 avril 2006

Sur l'eau

Petite image de la sortie en bateau d'hier soir :


Bords de près du côté de la balise Pierre du Chenal, hier, 19h40.

Au regard de la photo d'hier - même si elle n'est apparue qu'aujourd'hui - il apparaîtra aux plus observateurs que c'est d'un autre bateau qu'il s'agit, ce qui n'est pas étonnant puisque mon bateau, je suis dessus. Résultat, je manque singulièrement de photos de mon bateau sous voile. Va falloir s'organiser.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 28 avril 2006

Bonne chose de faite

Voilà qui est fait, et pas trop mal fait.


La carène du bateau après nettoyage haute pression et petit ponçage rapide - reste à passer une couche d'antifouling.

Petite sortie en solo ensuite : c'est tout comme hier, mais avec le frein à main desserré cette fois-ci... D'un seul coup, on se rappelle pourquoi on aime ça !

Le Plume vous salue bien.



jeudi 27 avril 2006

Et le lendemain...

Ce matin, même endroit, même heure - mais toute autre météo :


Rade de Perros vue du quai de la Douane, ce matin, 7h11.

Même résultat au demeurant, voire pire, puisque les deux bateaux présents hier matin y étaient encore et que trois ou quatre autres tentaient de s'insérer à des emplacements improbables. Du coup, je me suis contenté de regarder le magnifique lever de soleil - ils sont rares dans la région - avant de rentrer à la maison avec les croissants...

Journée magnifique ; un peu d'élagage (pas vraiment la saison mais pas envie non plus de faire sauter une ligne EDF), un peu de lecture, un peu de bronzette. Et en fin d'après-midi, une balade en bateau sous le soleil dans les petits airs... Pas rapide, la balade, on verra pourquoi.

Au retour, miracle, une place sur le grill de carénage. Je m'y amarre solidement (pas envie que le bateau ait la fantaisie de se coucher sur le côté opposé au quai) ; le temps d'aller manger quelques galettes et le bateau était bien posé sur sa quille. Inspection rapide : ce n'est plus une coque, c'est une grande exposition sur les alques et molusques de nos côtes, sans compter ces immondes urochordés qui sont tellement laids que je ne leur connais même pas de nom spécifique. Pas trouvé moyen de caréner l'an dernier ; ces saletés grandissent donc depuis pratiquement deux ans... Tu m'étonnes, qu'on était scotchés ! Du coup, c'est décidé, j'achette un kärcher demain matin. Ça va chier des bulles.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 26 avril 2006

Passez un tour

J'ai essayé, hein, si, si, je vous assure...


Le quai de la Douane, port de Perros-Guirec, sept heure, ce matin.

Seulement voilà : il n'y a que deux emplacements sur le grill de carénage, le long du quai de la Douane, et, quand je suis arrivé, ils étaient pris tous les deux. Il y en a à la rigueur un troisième en se posant sur la cale de l'autre côté du quai mais, ô surprise, quelqu'un était en train de s'y mettre... Bah, je réessaye demain matin, même heure.

Du coup, journée tranquille, à la maison pour cause de crachin, et finalement c'est mon mémoire qui a tiré son épingle du jeu : ça avance joliement, ma foi.

Le Plume vous salue bien.



mardi 25 avril 2006

Bateau sur l'eau

Après le premier barbecue de l'année, la première sortie en bateau... Certaines manœuvres manquaient d'élégance, mais globalement ça revient vite.


La baie de Perros et l'île Tomé vues de mon fringuant voilier, août 2000.

Six ans, pratiquement jours pour jours, que ce bateau m'appartient - et voilà que je me demande si c'est vraiment une bonne idée. Bon, soyons parfaitement honnête, il n'est déjà arrivé de me poser cette question et c'était généralement au moment de procéder au carénage annuel...

Donc : débarassons-nous de cette corvée ; on considérera le problème à tête reposée après !

Le Plume vous salue bien.



lundi 24 avril 2006

Saison

En cette saison, il fait souvent beau après dissipation des brumes matinales (vers 15 heures, généralement). En cette saison, on voit la mer plus qu'en plein été parce que les chênes n'ont pas beaucoup de feuilles et les chataîgners n'en on pas du tout. Sur l'un des chataîgners du fond du jardin un pic tappait come un sourd.


Derrière les chataîgners, la mer : Louannec (22), samedi après-midi.

Météo plus clémente aujourd'hui qu'hier - le moment donc d'assembler le barbecue et de sortir charbon de bois et lighter fluid. Proverbe du jour :

Premier barbecue de l'année,
Les merguez sont incinérées.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 23 avril 2006

Au bois de la nuit

Entre Guingamp et Morlaix, dans le pays d'Argoat - le pays des bois - se trouvent deux forêts jumelles, de part et d'autre du fleuve Leguer : Coat-an-Noz et Coat-an-Hay, le bois de la nuit et le bois du jour.

Je devais être à Guingamp vers sept heure ; le jour ne se prêtait pas au shopping, la marée prohibait la navigation et le temps n'incitait pas au cyclisme ; le moment était donc parfaitement choisi pour un peu de prospection sur un ancien site métallurgique : les forges de Coat-an-Noz, sur la route de Belle-Isle-en-Terre à Loc Envel - l'une des seules usines à fer recensée dans le département des Côtes-du-Nord au début de l'Empire.


Déversoir de l'étang médian, vallée des forges de Coat-an-Noz.

Comme souvent dans ce genre de sites, des forges, et plus généralement des ateliers métallurgiques, il ne reste pas grand chose : un bout de maçonnerie qui me semblerait pouvoir être le massif du haut fourneau, les ruines de quelques autres bâtiments, et surtout les étangs puisque comme je dis à chaque fois il ne saurait y avoir de forge sans hydraulique. Trois étangs successifs sur ce petits ruisseau, tous trois artificiels bien sûr. Je n'ai pas été jusqu'au troisème, tout près du château des seigneurs du coins (et propriétaire des forges : au XVIIIème, une forge c'est avant tout une manière de valoriser ses bois, et des bois, le sire de Coat-an-Noz, il n'en manquait pas) ; les deux autres sont manifestement pour l'usage des forges. Je pensais que l'étang médian était destiné à renflouer l'étang aval en périodes de basses eaux, mais j'ai retrouvé les traces d'un cours d'eau qui mène de cet étang à ce que je crois être le haut fourneau. S'il y avait des sources écrites (ce qui est peu probable), ça pourrait être intéressant de regarder.

Vestige parfaitement incontestable : l'entrée d'une galerie de mine, qu'un panneau indique comme étant une « mine de fer et de plomb. » Très probablement mine de plomb avant d'être une mine de fer : à cette époque, on ne prend guère la peine d'ouvrir des galeries pour exploiter le fer, surtout quand il faut percer le granit pour ça. Pour du plomb, par contre, tout est possible - parce que ce plomb est argentifère et que l'argent, eh bien, c'est de l'argent, le métal monétaire de l'occident médiéval et moderne.

Après ces explorations, direction Guingamp par les petites routes et les petits villages, Loc Envel, Plougonver, Gurunuhel - je pensais passer par Moustéru aussi, mais j'ai raté l'embranchement. Car à peine passé Loc Envel, purée de pois complète, visibilité de quelques mètres. De tous ces villages au noms sympathiques, je n'ai rien vu du tout, à peine la route qui les traverse.

Ceci dit, ça a l'air très joli comme coin. J'y retournerai un jour où on peut y voir quelque chose.

Le Plume vous salue bien.



samedi 22 avril 2006

Marémoteur

Dernière étape en solo hier, de Saint-Malo à ma destination finale : d'aucuns restaient aux thermes marins de Saint-Malo pour le week-end, s'y faire rincer à l'eau de mer voire transformer en sushi géant. Détour pour passer par l'usine marémotrice de la Rance. Projet considérable, qui combine ambitions considérables et résultats médiocres. Un bon résumé de la grande période de la technocratie française, pendant les trentes glorieuses, où X-mines et X-ponts se disputaient la suprématie, le tout pour produire concorde, aérotrain Bertin, ou ça, justement.


Barrage de la Rance : plots indiquant l'entrée de l'écluse pour le franchissement du barrage.

Depuis, courses et bricolages divers. La maison va bien, le bateau aussi ; il fait beau. Pourvu que ça dure, comme disait l'autre.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 21 avril 2006

Gargouille, gargouille

Je l'apprends en préparant cette entrée : l'église Notre-Dame-des-Champs d'Avranches (Manche) n'a de cathédrale que l'apparence - l'ancienne cathédrale Saint-André a été démolie lorsque l'évêché a été supprimé. Notre-Dame-des-Champs a été construite en 1863, à la limite du centre historique, à l'extrémité de l'éperon qu'il occupe - plus sans doute pour le panache qu'elle donne à la ville vue de la baie du Mont-Saint-Michel que pour les besoins du culte.

Mais tout de même, ses gargouilles valent le détour...


Tortue, tatou ou caïman ?
Une gargouille de l'église Notre-Dame-des-Champs d'Avranches photographiée ce midi.

Ce détour, c'était le temps de faire le tour de ladite église, entre un frugal repas (quoi que garni d'andouille) et un café, entre deux bons morceaux de route surtout.

Un peu trop frugal, le repas. À l'escale suivante et néanmoins malouine, j'ai dû le compléter d'un paquet de biscuits au chocolat : je n'aime pas conduire avec le ventre qui gargouille.

Quel humour, mesdames et messieurs, quel humour !

Le Plume vous salue bien.