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Des photos et des jours

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samedi 3 juin 2006

Siècle de Louis XIV

En histoire, c'est bien naturel on a tous nos marottes et, à l'inverse, nos zones grises, les époques auxquelles on n'a pas franchement envie de s'intéresser. Moi, ce qui me botte le moins, tout compte fait, c'est l'époque de Louis XIV - le prétendu siècle de Louis XIV qui, pour n'avoir pas duré cent ans fut cependant fort long. Je ne dis pas que ce soit sans intérêt, mais, franchement, je le laisse à d'autre.

Et de fait, ça ne loupe pas, de temps à autres on se retrouve avec de grands dossiers dans les magazines les plus réacs du paysage sur le thème : « au temps où la France dominait l'Europe » et autres fadaises. D'ailleurs, une des meilleures ventes d'un ouvrage historique en France a été le Louis XIV de François Bluche, paru début 1986 au moment ou la Droite française, sonnée en 81, est sur le point de reprendre le pouvoir ; une étudiante d'Alain Cabantous (historien autrement plus intéressant que Bluche, d'ailleurs) a montré que l'immense majorité des acheteurs de cet ouvrage avait été actifs dans le mouvement en faveur de l'école dite libre deux ans plus tôt.

Bref, le Loulou, je leur laisse, merci beaucoup. Enfin, j'aimerais bien, parce que, sauf à me refuser le moindre petit coup dans le rétroviseur, mon sujet me force à m'intéresser un minimum à la fin du règne de Louis XIV - ce à quoi je m'employais cet après-midi.

Et lorsque je fais un break pour aller acheter légumes et bidoche, qu'est-ce qui m'attend sur le pas de la porte ? Ça.


La porte Saint-Denis, érigée en l'honneur de Ludovico Magno pour ses victoires aux Pays-Bas et sur le Rhin. Photo prise vers 16h cet après-midi.

Bonne occasion de ricaner sur la lourdeur de la statuaire à l'antique, alors que le printemps semble vouloir montrer le bout de son nez dans le ciel du Faubourg.

Sur le chemin du retour, une vieille charade qui n'a rien à voir me trotte dans la tête :

Vous la connaissez tous ? OK, je remballe et je retourne à ma rédaction.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 2 juin 2006

Rédigeons, rédigeons

Eh oui, le temps à consacrer à mes entrées de blog va être réduit à sa portion congrue ces jours-ci, une autre rédaction réclamant toute mes énergies... Je laisserai donc les images parler d'elles-mêmes.


Un bras mort de l'Huisne au parc de l'Épau, Yvré-l'Évêque (Sarthe), 25 mai 2006.

Sur ce, la sous-partie que je rédige présentement m'a lair de tenir la mer aussi bien que l'embarcation que l'on voit sur cette photo. Comme dit la chanson :

Il y a quelque chose qui cloche la d'dans
J'y retourne immédiatement.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 1 juin 2006

Suivez les pointillés

... et ils vous mèneront de l'usine marémotrice de la Rance à la tour Solidor à Saint-Servan.


Le chenal de l'écluse de la Rance vu du barage ; au fond, Saint-Servan ; 21 avril 2006.

Pas sûr que, aujourd'hui, construire un monstre en béton armé sur un site comme celui-ci puisse se faire sans intervention militaire lourde. Mais du temps de Mongénéral, pas de consultation, pas de débat public : on réunissait quelques X-mines et X-ponts, on tranchait, et c'était comme ça. Une, deux, une, deux. Peu importe que l'envasement soit inéluctable.

Autres nouvelles du jour : il me reste moins de trois semaine pour finir mon mémoire. Ouch. La faute de mes bonnes manières, ça, c'est sûr...

Le Plume vous salue bien.



mercredi 31 mai 2006

Plus à l'ouest

Je dois récupérer demain matin le développement de deux pellicules, avec les CD qui vont avec - nul douc donc que j'aurais l'occasion de vous offrir d'autres entrées sarthoises. En attendant, un petit bout de ciel bleu et néanmoins breton :


Louannec, ancien phare de Nantouar, 14 août 2005.

Et si vous voulez quand même du Mans, lisez donc mes puissants raisonnements sur le lien entre fonderies et progrès technique dans la rubrique historique !

Le Plume vous salue bien.



mardi 30 mai 2006

Encore Le Mans

Oui, encore Le Mans, parce que ça fait un endroit de plus où je me sens un peu chez moi. Commence à y en avoir pas mal, hein... Mais tout de même, comment ne pas mettre au moins une photo des ruelles du Vieux Mans ?


Escalier de la grande poterne, Le Mans, 25 mai, 17h05.

La vieille ville du Mans a été remarquablement épargnée par les bombardements de la dernière guerre ; le mauvais état des logements, la réputation douteuse du quartier (et par conséquent la dépréciation du foncier) l'avaient protégée de la spéculation immobilière dans les décennies qui ont suivies. Depuis peu, on l'a rebaptisée « cité Plantagenêt » et fort bien mise en valeur.

J'ajoute qu'un quartier où il y a une rue de la truie qui file ne peut pas être entièrement mauvais. Par contre, la rue du ah-ah est un peu plus loin - de l'autre côté de la rivière, même.

Relu hier le Guide du tourisme industriel et technique Bretagne/Pays de Loire. Les fonderies d'Antoigné, à Sainte-Jamme-sur-Sarthe, objet d'un tableau du XIXe siècle exposé au Mans, sont encore en activité et se visitent. Il faut que j'y retourne !

Le Plume vous salue bien.



lundi 29 mai 2006

(De nouveau) à bicyclette

Et voilà : retrouvé mon boulot, mon bureau et mon vélo - qui avait justement passé le week-end dans le bureau. Du coup, un allez-et-retour et demi entre boulot et dodo, parce que j'avais promis-juré de rapporter un truc qu'un pote m'avait prêté, que même il m'avait appelé hier soir pour que je n'oublie pas, et j'avais évidemment oublié. « Oooops, assieds-toi là, utilise mon ordi si tu veux, je reviens tout de suite. »


Une ancienne station-service, le Mans, rue de la pelouse, 27 mai 2006.

Bah : avec le beau vélo tout neuf qui roule (presque) tout seul, ça n'a pas traîné !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 28 mai 2006

Et une bibliothèque !

Quelques lecteurs le savent : ce week-end sarthois s'est déroulé pour l'essentiel dans un contexte universitaire et, plus spécifiquement, sur le campus manceau de l'université du Maine. De celui-ci, on peut dire le meilleur comme le pire : un peu à l'écart du centre-ville, mais bientôt relié à celui-ci par un tramway ; peu de commerces aux environs, mais le boom de la construction aux alentours fait présager que ça ne devrait plus être le cas d'ici peu ; en ce qui concerne les bâtiments universitaires, même éventail - du resto-U en matériaux bas de gamme et misérablement sous-entretenu à une bibliothèque universitaire particulièrement agréable.


Université du Maine, campus du Mans : la rampe d'accès de la bibliothèque universitaire.

De l'extérieur, le bâtiment est classique, sans plus ; c'est à l'intérieur qu'il se révèle, avec sa multiplicité d'espaces de lecture, de la bibliothèque de loisir à l'éclairage feutré du rez-de-chaussée aux espaces de travail baignés de lumière naturelle du dernier étage - un bâtiment pensé en fonction des lecteurs, pour une bibliothèque, ça change !

Une rampe très bien dessinée permet de passer sans effort d'un étage à l'autre. Tout en haut, de vastes ouvertures circulaires ou elliptiques montrent que les leçons d'Alvar Aalto n'ont pas été oubliées par tout le monde. Le bâtiment est signé de l'architecte Laurent Beaudouin, bravo à lui.

Le Plume vous salue bien.



samedi 27 mai 2006

Malicorne-sur-Sarthe

Avec les premiers rayons de soleil du week-end, petite escapade en bord de Sarthe, dans un lieu qui a compté lui aussi dans l'histoire familiale - ce qui ne l'empêche pas de valoir réellement le détour...


Le port et les moulins en bord de Sarthe à Malicorne cet après-midi.

Malicorne est aussi un grand centre faïencier depuis le XIXème siècle, j'en parlais hier - mais ça n'a rien à voir, d'autant que je n'ai pas eu le temps d'aller voir le musée local consacré à cette prouction.

Sur ce, je file banqueter !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 26 mai 2006

Sonnez clairons, résonnez musettes

À la cathédrale Saint-Julien, les anges sont musiciens et se retrouvent dans une chapelle discrète pour taper le bœuf entre copains.


Les anges musiciens, cathédrale Saint-Julien, le Mans, 25 mai 2006.

En plus d'être polychrome dans les coins, cette cathédrale est romane de l'arrière-train et gothique de l'avant-train, un peu flamboyant sur les bords, même. Fameux. Juste à côté, le musée de la reine Bérangère expose ses pots à pinard monumentaux en étain - un pour le blanc, un pour le rouge - et me donne à penser que l'assiette que je vous montrais l'autre jour pourrait bien venir des faïcenceries Tessier à Malicorne-sur-Sarthe.

Quant à la reine Bérangère, on peut la voir en gisant à l'abbaye de l'Épau, qu'elle fonda après la mort de son époux, guerroyant aux confins du Limousin - Richard Cœur de Lyon, troubadour, comte de Poitiers et roi d'Angleterre.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 25 mai 2006

Au fil du Mans

Dans les rues du Mans, sous une petite bruine spéciale flash-back, je marche dans un passé qui n'est pas le mien - ou pas directement. Cette maison qui fait l'angle, avec un cerisier dans le jardin et de la vigne vierge sur le mur, je ne l'ai jamais vue, mais elle en annonce d'autres où j'ai grandi. Un peu plus haut, dans le petit cimetière Sainte-Croix, la Colonelle a rejoint le Colonel, 45 ans plus tard.

Plus loin, plus bas, sur les bords de l'Huisne, l'abbaye de l'Épau. Les moines de l'abbaye de l'Épau était cisterciens ; ils étaient donc hydrauliciens - le XIXème siècle a construit juste à côté une usine hydraulique pour abreuver Le Mans ; le XXIème en a fait une maison de l'eau qu'on ne visite pas le matin.


La maison de l'eau et le déversoir de l'Huisne, Le Mans/Yvré-l'Évêque, 12h20.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : le titre de cette entrée est emprunté à l'amie Sappholfaire qui j'espère me pardonnera ce plagiat éhonté.



mercredi 24 mai 2006

Vous êtes arrivés à Le Mans

Le Mans était autrefois célèbre pour les poulets du Mans, ce qui explique la photo ci-dessous. Le fait qu'étant arrivé par le train de 18h44, donc vers 19h15, je n'ai pas eu le temps de faire beaucoup de photos y est aussi pour quelque chose, avouons-le.


Un couple de poulets probablement sarthois mais photographiés dans notre passage dixième-arrondissementiste en mars 2004.

Le Mans disé-je étais jadis célèbre pour les poulets du Mans mais ils préfèrent aujourd'hui se revendiquer de Loué, sous le vil prétexte qu'ils proviennent de Loué et non du Mans. C'est ainsi que les poulets de Rennes se font appeler de Janzé, ce qui laisserait toute la place aux poulets de Bresse s'ils n'étaient pas confinés. Exeunt donc les poulets du Mans.

Les 24 heures par contre sont toujours du Mans, bien que se déroulant en réalité à Arnage. Apparemment, « poulets de Loué », ça fait vendre, mais «24 heures d'Arnage », ça fait pas vendre. Le marketing, ça me dépasse.

Les 24 heures sont donc du Mans. Mais les 24 heures, c'est pas tous les jours - le reste du temps, le Mans est par excellence une ville normale. C'est à dire une ville où des gens normaux essayent de mener leur vie du mieux qu'ils peuvent. Moi, je trouve ça plutôt bien. À moins que le Mans ne me semble une ville normale que parce que je la connais (très) mal depuis (très) longtemps. Je venais régulièrement rendre visite à une grand-mère (très) octogénaire ; du coup, mes souvenirs du Mans se limitent, en dehors de la gare, aux platanes de la rue des Maillets et à quelques jouets dépareillés dans le tirroir du bas.

À propos de gare, le Mans est aussi une ville où les voix synthétiques de la SNCF vous accueillent d'un barbarisme retentissant : « Vous êtes arrivés à Le Mans, trois minutes d'arrêt. » Bon, après tout, avant même d'avoir mis les pieds au Mans, j'habitais à Le Havre. Mais c'était une époque où les annonces ferroviaires étaient faites par un véritable humain - ce qui ne les empêchaient d'ailleurs pas d'être nettement plus incompréhensibles qu'aujourd'hui.

Le Mans est également la ville où Amédée Bollée a inventé l'autobus à vapeur en 1873 et où Charles VI est devenu fou le 5 août 1392. Alors que, bien après le dessert, je commençais à disserter sur cette question, Madame Plume a commencé à me tirer par la manche en me montrant sa montre du doigt. De la censure, voilà ce que c'est.

Le Plume vous salue bien.



mardi 23 mai 2006

Une journée dans la ruche

En sortant de ma tour ce soir (les barres de jussieu sont appelées des tours, allez savoir pourquoi) jolie lumière sur le nouveau bâtiment de Paris 6 en cours d'achèvement. Pas villain, surtout quand on ne vois pas l'immonde peinture orange du rez-de-chaussée.


Le nouveau bâtiment « des 16.000 » - qui en toute logique aurait dû s'appeler barre 63-64, d'ailleurs.

Détail amusant : ce bâtiment sera livré en même temps que les premiers bâtiment du campus Paris-rive gauche (les grands moulins de Paris et tutti quanti), au moment même par conséquent où des barres entières commenceront à se vider sur le campus de Jussieu. Marrant. Positivement marrant. Comme dirait l'autre.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je comptais vous parler des films que je n'irais pas voir ces jours-ci, mais est-ce bien nécessaire ? J'attends par contre avec impatience qu'Over the Hedge traverse l'Atlantique. Et en V.O., S.V.P.



lundi 22 mai 2006

Le vraquier du soir

VRAQUIER n.m. Navire transportant des produits en vrac (le petit Larousse illustré). Cette entrée sera donc un vraquier. « Vraquier du soir, espoir » ?


Une porte-container géant en construction, Kobe, août 1998.

Déjà, petite satisfaction du jour : un de mes gadgets était dans les vapes, carément inutilisable même, après à peine deux ans d'usage, ce qui était râlant. J'ai réussi à le rescuciter, ouf.

Autre petite satisfaction : mon vélo n'a pas crevé ce matin. Satisfaction qui se greffe sur une instatisfaction, et pas qu'un peu : la chaussée de la rue Beaubourg était jonchée de détritus et d'éclats de verre, les poubelles y ayant été systématiquement renversées. S'agissait-il d'une action volontaire des éboueurs de la ville de Paris (plus ou moins en grève, paraît-il) ? Je n'ose penser que des fonctionnaires pourraient mettre sciemment en danger le public pour faire entendre leurs revendications. Et je le dis en tant que fonctionnaire, qui n'hésite pas à user de son droit de grève à l'occasion.

Sinon, le referendum monténégrin conssacre la disparition de ce qui restait de la Yougoslavie. Je ne m'en félicite pas, même si je n'ai rien contre cette indépendance : c'est la consécration de l'échec d'une des entreprises les plus hardies de réconcilliation entre peuples après les déchirements de la deuxième guerre mondiale - qui, on l'oublie facilement, a été d'une violence rare là bas. Le paradoxe, c'est que la revendication nationale qui a déclenché cette désintégration n'est pas venue de la Slovénie, ni de la Croatie, ni même du Kossovo : je me rappelle l'inquiétude des amis de ce pays à la fin des années 1980 devant la montée du nationalisme serbe incarné par Slobodan Milosevic, qui entendait assurer la prééminence de la Serbie au sein de la fédération, boulversant les équilibres subtils qui s'étaient instaurés et qui permettait au pays de tenir le coup, tant bien que mal. Un article qu'il faudrait que je retrouve, dans l'hebdomadaire de gauche Politis, s'alarmait, disait en substance qu'à ce rythme, la fédération yougoslave allait y rester - triste clairvoyance.

Plus sympa : je vais passer quelques jours au Mans à la fin de la semaine ; c'est une ville où j'allais régulièrement quand j'étais enfant (ma grand-mère y habitais) ; je n'y suis pratiquement pas retourné depuis, si ce ce n'est pour quelques changements de trains. J'aime bien l'idée d'y aller - sans compter que notre hôtel aura un accès internet : tout va bien !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 21 mai 2006

Un de bouclé

Bon : un chapitre de terminé. Le seul ennui, c'est que c'est le chapitre 2, et que j'en ai prévu cinq. Le chapitre 3 est commencé, heureusement, mais le chapitre premier aura besoin d'un sérieux coup de polissage. Et, bien sûr, l'introduction reste à écrire.

Ceci dit, il m'enquiquinait bien, ce chapitre, vu qu'il s'agissait d'y concentrer trois tonnes de choses que j'avait envie de dire sur le sujet, et qui constituait l'essentiel du mémoire de maîtrise originellement prévu. J'ai réussi à condenser tout ça en 27 pages, plus une vingtaine d'illustrations hors texte - en laissant tomber certains pans du problèmes (genre, l'origine des matières premières de l'usine étudiée) pour en développer d'autres que j'avais d'abord négligé. Bonne chose de faite.


Halle à charbon des anciens hauts fourneaux d'Ethouars (Dordogne). La rampe devait permettre de monter les brouettes.

Tiens, la forge d'Ethouars, par exemple ; elle n'apparait qu'une fois, en haut de la page 13, comme lieu d'exercice du sieur Baynaud (Louis) avant qu'en 1762 il ne reprenne « mon » usine. On ne peut pas être exhaustif sur tout, hein...

En tout cas, heureusement qu'il y a des week-ends pluvieux, sinon, ça n'avancerait vraiment pas, mon affaire !

Le Plume vous salue bien.



samedi 20 mai 2006

Souffle souffle

Météo stroboscopique, disait fort justement ma chère et tendre ce matin - en quelques secondes, du ciel tout bleu à la pluie violente qui entraîne ce qui reste de la peinture de la façade ; transitoirement, les deux à la fois, ce qui surprend toujours un peu.

Je dois reconnaître, maintenant, quand il y a grand vent, je ne peux m'empêcher de me soucier de mon bateau, tout amarré qu'il soit à son ponton dans un port bien abrité.


Échouage sur le grill de carénage le mois dernier.

Bon, il est tout de même dans une position moins précaire que lorsque j'ai pris cette photo. Et les vents d'Ouest-sud-ouest ne sont pas bien méchants, vu l'orientation du port. Mais tout de même...

À part ça, repos : un peu de courses, de rugby à la télévision et de la rediffusion de sit-coms à succès des années 1990 sur une chaîne de la Freebox... Ce qui me restait de cerveau a fini de fondre, je pense.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 19 mai 2006

Hydraulique


Reproduction d'une noria au Lud'eau vive de Varaignes (24).

L'eau passe sous les ponts. L'eau passe sous la roue. La roue tourne.

La roue à aube entraine l'engrenage, qui actionne le rouet, qui est solidaire de la grande roue de la noria. Les godets de la noria puisent l'eau de la rivière et l'élèvent vers la conduite d'irrigation.

La conduite est bouchée ; l'eau retombe sur le sol.

C'était une semaine comme ça.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 18 mai 2006

Loin vers l'est

Ma journée méritant amplement qu'on n'en parle pas, une petite photo de loin, loin vers l'est, puisqu'à la limite est de la ville de Kyoto.


La montée vers le Kyomizu-dera, août 1998.

Après tout, si France Info fait sa semaine du japon, pourquoi je n'en ferais pas un peu aussi... D'autant que je dois m'occuper demain matin d'une visio-conférence avec l'université de Keio - plus à l'est, plus au nord.

J'ai déjà parlé du Kyomizu-dera - le temple préféré des Kyotoïtes, quoique solidement méprisé des guides touristiques européens - pas assez zen, pas assez ceci, trop celà... À ne rater sous aucun prétexte. Cette histoire de zen, c'est très surfait, de toute façon.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 17 mai 2006

Littérature

Une fois n'est pas coutume, j'utilises ici l'ouvrage éponyme d'Henri Michaux - bien que ce ne soit pas de là que soit venu mon surnom, j'ai déjà raconté ça je crois, et de toute façon n'intéresse pas grand monde.

III
PLUME VOYAGE

Plume ne peut pas dire qu'on ait excessivement d'égards pour lui en voyage. Les uns lui passent dessus sans crier gare, les autres s'essuient tranquilement les mains à son veston. Il a fini par s'habituer. Il aime mieux voyager avec modestie. Tant que ce sera possible, il le fera.

[...] Et si, à Rome, il demande à voir le Colisée : « Ah ! Non. Ecoutez, il est déjà assez mal arrangé. Et puis après Monsieur voudra le toucher, s'appuyer dessus, ou s'y asseoir... c'est comme ça qu'il ne reste que des ruines partout. Ce fut une leçon pour nous, une dure leçon, mais à l'avenir, non, c'est fini, n'est-ce pas. »

« Bien ! Bien ! C'était... Je voulais seulement vous demander une carte postale, une photo, peut-être... si des fois... » Et il quitte la ville sans rien avoir vu.

Henri Michaux, Un certain Plume.
Republié dans Plume, NRF/poésie, 1963, p. 145-146.

Vous trouverez le reste du texte dans l'ouvrage, qui devrait être dans toutes les bibliothèques. Je ne suis pas si mal loti dans mes voyages - la preuve, cette photo, c'est moi qui l'ai prise :


Le Colisée, Rome, février 2001.

Dans une autre veine littéraire mais toujours à propos d'Italie, j'aurais bien pu vous citer le passage italophone des Bijoux indiscrets de Diderot - mais, alors que l'ouvrage en question est dans l'ensemble discrètement polisson, les passages en langues étrangères du chapitre quarante-sept (en anglais, en latin, en italien et en espagnol) sont franchement pornographiques, ce qui est un commentaire cruel sur l'inculture des censeurs. L'auteur étant lui même fort imparfait : la logique narrative aurait voulu que le passage en latin soit écrit en allemand... Citons toutefois, à propos de Rome :

Quella città è il tempio di Venere, ed il soggiorno delle delizie.

Il faudrait que j'y retourne, tiens.

Le Plume vous salue bien.



mardi 16 mai 2006

Calme

Après mes longs discours d'hier, après les séances houleuses de l'Assemblée nationale cet après-midi - un peu de calme, tout simplement.


Baie de Perros un soir de calme plat, 16 juillet 2004.

Ce sera tout pour aujourd'hui.

Le Plume vous salue bien.



lundi 15 mai 2006

L'université française : d'ou venons-nous, où allons-nous ?

Un gentil lecteur et néanmoins ami de Buffalo (États-Unis d'Amérique) a attiré mon attention sur un article du New York Times, paru vendredi, sur l'université française. On y trouve bien sûr la rengaine usuelle sur les « blocages français » qui ne manque pas d'agacer - blocage, ça suppose que l'on sache dans quel sens on devrait aller. Le New York Times le sait peut-être, moi pas. Mais on aurait tout de même tort de se remparer dans nos certitudes : l'article appuie là où ça fait mal.


L'université de Picardie-Jules Verne, mai 2005.

Évidemment, prendre comme exemple Nanterre, comme le fait l'article en question, c'est un peu facile - s'il y a une université en déclin, c'est bien celle-là. Tout de même, voici une des premières phrases de l'article :

The 480,000-volume central library is open only 10 hours a day, closed on Sundays and holidays.

L'universitaire (ou l'étudiant) français se gratte la tête : 9h à 19h, ouvert le samedi, c'est plutôt mieux que la moyenne... On ne voit pas comment on pourrait faire mieux. On ne voit pas ! C'est un problème : on n'arrive pas à imaginer que l'université puisse être, pour les étudiants, un lieu de travail à temps plein.

Ce qui bien sûr nous mène au problème suivant : la quasi absence de logement étudiant. L'article parle de logements insalubres, de listes d'attente, mais il est en dessous de la réalité : en Ile-de-France en tout cas, le logement étudiant, il n'y en a pas. Ou tellement peu que c'est négligeable. Il n'est pas du ressort des universités de loger les étudiants et les CROUS, dont c'est la mission, font du soupoudrage en fonction des minuscules crédits dont ils disposent. L'université dans laquelle je travaille inaugure cet été un nouveau campus. Combien de chambre de cité U sur le site ? zéro, nada, rien.

Pas de logement, donc, ce qui permet de camouffler habilement le coût des études : soit on habite chez Papa-Maman, avec des trajets pas possibles et des conditions de vie pas forcément propice à l'étude, soit on a une chambre, et ça se paye. Effet de bord : les campus ne sont que des machines à délivrer des cours et à tenir des examens. Mais finalement, cet aspect est presque un détail - disons un choix, qui se discute, mais qui ne remet pas forcément en cause l'institution. C'est quand on regarde la place que tient l'université dans le système global de formation que ça fait mal.

L'université a deux rôles, on le sait : la formation et la recherche, les deux s'épaulant mutuellement. Je ne parlerai pas de la recherche aujourd'hui : finalement, malgré la médiocrité des financements et des incitations, le résultat est globalement honorable. Mais côté formation : comment expliquer que l'université française ait un rôle marginal dans la production des cadres de notre pays ? L'explication par l'aspect théorique des programmes ne tient pas, il me semble, si tant est que les enseignements soient si théoriques que ça, ce qui reste à prouver : un cadre est, par définition, quelqu'un qui va devoir résoudre des problèmes qu'il ne connaît pas encore ; sa formation doit lui donner des outils pour trouver les solutions, pour le reste, il se débrouillera.

Étant historien, j'aborde le problème par l'histoire : l'université d'ancien régime n'était pas une institution mais une corporation : la Révolution l'a donc abolie pour créer de nouvelles entités, qui ont donné nos grandes écoles. Ces entités ont persisté, parallèlement à l'université refondée, sur la base d'un partage informel des tâches :

Le problème, c'est qu'on en est toujours là, ou presque. L'université a récupéré, il est vrai, la quasi-totalité de la formation des enseignants et a fait des progrès considérable en ce qui concerne les débouchés dans l'encadrement public ou privé. Mais un autre système lui subsiste, en parallèle, et du coup la marginalise à plusieurs stades de sa mission :

D'abord, après le bacalauréat, le système des classes préparatoires aux grandes écoles se retrouve en concurrence directe avec ce qu'on appelait jusqu'à il y a peu les premiers cycles universitaires. Alors que les syndicats étudiants hurlent au loup dès que l'on parle de sélection, ils ne semblent pas choqués de ce qu'existe, aux frais de l'État, un système sélectif dans lequel on investisse deux, trois, quatre fois plus par étudiant et par an que pour eux. Et ne se rendent pas compte que cela place de facto l'université dans le rôle de fourre-tout pour les recalés des prépas. Il y a bien quelques fainéants comme moi qui font sciemment le choix de l'université, mais combien sont-ils ? Or, tout enseignant sait qu'il est pratiquement impossible de faire avancer une classe sans « locomotives »... Je ne crois pas qu'on pourra faire fonctionner le système sans que quelqu'un ait le courrage de fusionner d'autorité les deux systèmes. Vu la qualité honorable de l'enseignement fourni dans des conditions aberrantes, je ne doute pas que l'université serait à la hauteur de la tâche. Le L.M.D. aurait été une bonne occasion de faire cette réforme ; c'est loupé. Dommage.

Le problème, c'est qu'à l'autre bout de l'échelle, l'élite dirigeante n'est pas issue de l'université. Elle ne la connait pas (rappelez-vous Chirac qui croyait pouvoir déménager Jussieu en six mois - signe qu'il ignorait totalement ce qu'était une université), elle s'en méfie ; au mieux, à gauche, on la voit comme quelque chose de vaguement sympathique ; au pire, à droite, c'est pratiquement le Grand Satan. Et même parmi les dirigeants des universités elles-même : combien de professeurs d'universités ont fait toutes leurs études dans l'université ? je ne leur en fait pas le reproche, bien sûr - je constate simplement que l'université française ne réussit pas ce à quoi tend toute organisation : l'auto-reproduction. C'est tout de même mauvais signe, non ?

Bon, assez maugréé pour aujourd'hui. Je voudrais juste que l'on arrête de s'autocongratuler ; que l'on n'oublie jamais que l'université française n'est pas gratuite, mais offerte par les contribuables aux étudiants ; qu'un jour (je rêve) on arrive à en faire ce qu'elle devrait être, c'est à dire le lieu d'un service public unifié de l'enseignement supérieur et de la recherche. Là.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 14 mai 2006

Nature ?

Chaque époque a ses mots-clés : il y a cinquante ans, pour vendre, il fallait s'intituler « moderne » ou invoquer le progrès ; aujourd'hui, mieux vaut être, au choix, « traditionnel » ou « naturel ». On est pour l'homéopathie parce que c'est plus naturel, contre les OGM parce que ce n'est pas naturel... Et bien entendu, personne ne se demande ce que c'est, au juste, la nature.


L'étang médian de Coat-an-Noz, Belle-Ile-en-Terre (Côtes d'Armor), avril 2006.

Prenez cet étang, par exemple. La brume descend doucement vers l'eau, ainsi que les branches alourdies par la pluie des chataigners, des érables et, au fond, des épicéas. Pas d'autre bruit que celui de la cascade : c'est la nature.

Évidemment, rien là dedans qui ne soit dû à l'homme, si ce n'est la pluie et la brume. Pour le reste : l'épicéa est une importation récente en Bretagne, pratique pour un reboisement rapide des versants ombragés ; l'érable sycomore, qui pullule comme la mauvaise herbe dans la région, nous arrive d'Amérique du Nord. Quant au chataigner, il semblerait que ce soit les Romains qui l'aient apporté dans nos régions - tout comme la carpe qu'on pourrait pêcher dans ce genre d'étang. L'étang lui même est causé par une levée de pierre et de terre qui barre cette vallée encaissée, datant sans doute du XVIIIe siècle. Et pourquoi l'avoir construite ? Pour faire joli ? Pas du tout - pour la même raison qu'on a constitué de toute pièce ce vaste plan d'eau sur lequel les visiteurs du Huelgoat tout proche sont invités à faire du pédalo. Pour de l'argent. Je veux dire, l'extraction et le raffinage du plomb argentifère - j'en ai déjà parlé.

On pourrait en faire autant sur bon nombre de sites « naturels ». Pour rester dans les étangs, il n'y en a pas tant que ça en France à être d'origine naturel ; c'est la main de l'homme qui les a établis, soit pour l'énergie hydraulique, soit pour la pisciculture - la carpe, justement. Les forêts ? Elles sont exploitées par l'homme depuis des siècles. Et les grands arbres y étaient une rareté au Moyen-Âge, au point qu'un chroniqueur de Saint-Denis crie au miracle que l'on trouve un fût assez beau pour donner la maîtresse poutre de la nouvelle abbatiale. Les prairies ? Une mode tardive - lorsque les progrès de l'agronomie, très vite secondée par la chimie, ont permis de s'affranchir de la « dictature du blé » et de consacrer de plus en plus de terres fertiles à l'élevage. L'élevage, justement ? Toutes les races « traditionnelles » de vache, de chevaux, de chiens, de poules... sont issues d'efforts volontaires de la part des éleveurs pour produire, par une sélection extrêmement stricte des reproducteurs, les variétés répondant à leurs besoins.

Il faut s'y faire, il n'y a pas grand chose qui mérite le qualificatif de « naturel » dans nos contrées, si l'on entend par là des éléments indépendents de la volonté humaine. Mais après tout, est-ce si terrible que ça, la volonté humaine ?

Le Plume vous salue bien.



samedi 13 mai 2006

Torticollu

Bien mal au cou ne profite jamais, dit-on. Ou à peu près.

Tout allait bien pour moi ce matin lorsque j'ai eu une très mauvaise idée : je me suis levé. Bon, c'est vrai, je n'étais pas obligé de me lever en rondade carpée, ou quelque chose comme ça. Cric ai-je ressenti à ce moment fatal. Et du coup j'ai un crick in the neck. Et j'ai déambulé toute la journée avec la souplesse et l'aisance d'un crash test dummy de retour du travail.


Cité des sciences et de l'industrie, avril 2006.

D'un autre côté, on ne doit pas faire beaucoup moins grave, comme affection. Mais c'est agaçant comme tout.

In other news: Olga Trotianski, adjointe au maire de Paris chargée de la petite enfance, se prend pour Ségolène Royal et essaye de piquer l'investiture socaliste au sortant, le maire d'arrondissement Tony Dreyfus, pour les prochaines législatives. Vu qu'elle a tout le charisme d'un hareng saur, si jamais elle y arrive, on sera beau. Sans compter que la qualité de sortant de Tony est tout ce qui nous protège d'une O.P.A. des Verts sur la circonscription... Du grand n'importe quoi. Je ne suis pas d'accord avec Tony sur bien des choses, mais il n'a pas démérité en temps que député. Et j'ai encore moins d'atomes crochus avec la Trotianski, qui en a pourtant peu, des idées. Pas gagné, tout ça.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 12 mai 2006

En attendant le Clémenceau

Bretagne toujours, mais l'autre bout : le port de commerce de Brest.


Le port de Brest vu du quai des Phares et balises, juillet 2000.

Petits bords en chaloupe entre l'Abeille Flandre et la bouée-phare d'Ouessant...

Le Plume vous salue bien.



jeudi 11 mai 2006

Aquatonic

Gros coup de barre là - je devrais peut-être aller faire un coup d'Aquatonic, tiens !


Les thermes marins de Saint-Malo. Derrière l'hôtel, la plage.

D'un autre côté, je reviens à peine de vacances, là. Un peu tôt pour y retourner.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 10 mai 2006

Grâce à nos canonniers

Les vacances étant finies, c'est le moment de s'occuper des souvenirs de vacances. Et notamment, ramenée d'un vide-grenier pluvieux bien que costarmoricain, devinez quoi : une assiette.

Compte tenu de la date indiquée et du motif, qu'elle m'ait particulièrement attiré l'œil n'étonnera pas ceux qui connaissent mes sujets de recherche... Au demeurant, j'ignore de quand elle date, ni où elle a été réalisée. Elle faisait partie d'une petite série commémorant la Révolution, d'une réalisation assez grossière ; aucune inscription au dos. Au hasard, je dirais fin XIXème, mais ça peut être plus tardif.

La question qui me titille dans l'affaire - et la raison pour laquelle j'utilise un extrait de la Carmagnole comme titre pour la troisième fois en un peu plus de deux mois - c'est la place que tient le canon dans l'imaginaire de la Révolution.

Les piques, par exemple, ça se comprend. L'arme du sans-culotte, facile à fabriquer, facile à manier... Mais le canon ? Peut-être une image de la puissance terrifiante de l'État, reprise à son compte par la Nation ? C'est une hypothèse qui en vaut une autre.

J'observe en tout cas que ce canon est manifestement de bronze, sinon il serait colorié en noir, comme les piques qui le surmontent. Normal, c'est un canon de l'artillerie de terre : n'en déplaise au bouquin de Magne dont je parlais l'autre jour et qui contient tout de même pas mal d'erreurs, les canons en fonte de fer étaient bel et bien réservés pour la marine, où leur poids plus important était moins handicapant.

Bref : l'histoire est dans l'assiette. Et l'assiette est sur le mur.

Le Plume vous salue bien.



mardi 9 mai 2006

La ronde des routeurs

Bien finies les vacances. C'est reparti pour de bon cette fois-ci, entre les demandes quotidiennes et la préparation de déménagements universitaires qui s'annoncent pour l'été.


Dans nos armoires techniques, 19 avril 2006.

Noter les deux routeurs identiques (bleus et blancs, en haut de l'image) : ils nous permettront diverses gymnastiques visant à simuler l'ubiquité - dans la mesure où l'université ne déménage pas d'un bloc, loin de là, il faudra bien à un moment donné être à la fois au départ et à l'arrivée. J'avais justement pris la photo lorsqu'on a installé le deuxième.

Bref, ça avance, tout ça, ça avance. À condition de faire avancer !

Le Plume vous salue bien.



lundi 8 mai 2006

Par ci, par là

Rentré depuis hier à Paris Ile-de-France, comme disait l'autre, mais je ne résiste pas à une image charentaise :


Marthon, Charente, 4 mai 2006.

J'aime bien Marthon ; pas tellement plus peuplé que les villages voisins, mais l'aspect d'un vrai bourg, avec son donjon, son petit château renaissance et l'étonnante tour Saint-Jean, sorte de maison-grenier toute en hauteur (à gauche sur la photo). Il y a aussi La clé des champs, qui était la boîte du secteur la plus fréquentée par les gens à cheveux longs et pull en laine ou blouson de cuir, dont je faisais partie (option laine). Je n'y suis jamais allé, je n'allais pas en boite à l'époque. Maintenant non plus d'ailleurs.

Sinon, je commence à me familiariser avec mon nouveau vélo - quelques tours de piste à Vincennes, il est décidément très bien, cet engin. Je vous le montrerai un de ces quatre.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 7 mai 2006

Villages

Samedi, en fin d'après-midi. Varaignes, Dordogne, sous un ciel d'orage qui ne méssiérait point au Limousin tout proche. Autour d'une place couverte de grands maronniers, un petit château médiéval, une église romane sans prétention et un petit bureau des Postes, Téléphone et Télégraphe - au premier, la Caisse Nationale d'Épargne. Des vieilles maisons, certaines à vendre et en fort mauvais état, mais pas la majorité.


Varaignes, samedi 6 mai 2006, 17h20.

Au château se sont retrouvés, depuis les années 80, des gens qui voulaient faire vivre le patrimoine de la région ; mon professeur de gymnastique de 5ème et 4ème, que je prenais alors pour une brute épaisse, y passait son temps libre pour dispenser des cours de dentelle traditionelle. Un centre d'animation a été créé, reprenant ces initiatives ; son responsable a publié un petit ouvrage richement illustré et pas si mal fait sur les hauts fourneaux de la région, malgré un titre que la nécessité de plaire aux bailleurs de fonds a frappé d'obésité (*). Sur le ruisseau, en contrebas, des reconstitutions de machines hydrauliques diverses ont été installées dans un petit parc : noria, meule à blé, mais aussi les bocards et soufflets de hauts fourneaux de la métallurgie locale. C'est très bien fait - pas si souvent qu'on présente l'hydraulique ancienne de manière à la fois vivante et intelligente comme ça.

Plus loin, Soudat, Bussière-Badil, Busserole... Pas un chat dehors, juste quelques chiens, plus tous jeunes. Les villages...

Le Plume vous salue bien.

(*) MAGNE, Christian, Au temps où le Périgord-Limousin-Angoumois canonnait en Atlantique, Du fer & des canons pour sa Majesté, Varaignes (Dordogne), Centre permanent d?initiative pour l?environnement du Périgord-Limousin, 2004, 112 p. La photo de couverture est pratiquement la même que celle de mon enrée de jeudi, pourtant je n'ai acheté le livre que samedi.



samedi 6 mai 2006

Par monts et par vaux

Puisque les intempéries anoncées semblent avoir été retardées, je suis reparti me promener dans mes terrains de chasse, entre Charente, Dordogne et même un petit bout de Haute-Vienne, sur les traces de mes maîtres de forge du XVIIIème siècle.

Au détour d'un pont sur la Tardoire, je tourne la tête au péril de la trajectoire pour regarder un panneau qui me tournait le dos : Pont Rouchaud, un toponyme connu par mes archives ; il y avait là un haut fourneau, que la famille de maîtres de forge qui m'intéresse plus spécialement avait racheté vers 1780 à un parent parti pour Saint-Domingue. Après un demi-tour problématique, je prends une toute petite route sur quelques kilomètres à travers les bois, et je finis par tomber sur un magnifique hameau de fond de vallée :


Le moulin de Luderias à Busserolle (Dordogne).

À noter que si, techniquement, le moulin se trouve à Busserolle, je le photographiais depuis la rive droite de la Tardoire, donc de Roussine (Charente). Quant à l'ancienne forge de Pont Rouchaud, à un kilomètre en amont, beaucoup plus près de la bifurcation dont il était question plus haut mais bien cachée par des haies, elle se trouve bien à Roussine, comme en attestent les disputes entre le propriétaire et la municipalité vers 1790 pour des questions de patentes, mais la rive opposée est à Maisonnais-sur-Tardoire (Haute-Vienne).

Le début de mai est, dans ces contrées, la saison la plus verdoyante de l'année. Tous les arbres portent leurs feuilles nouvelles ; prairies et blés ont bien entamés leur pousse.

Pas mal, finalement, comme manière de faire de l'histoire.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 5 mai 2006

Vieux papiers

Petit passage aux archives départementales de la Charente aujourd'hui - ça faisait longtemps. Je voulais y regarder quelques trucs précis : un document de 1777, dont j'avais trouvé la cote dans un article de 1925, et une source de l'époque du directoire à laquelle j'ai pensée en relisant le tome 3 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine (par Denis Woronoff, lecture très recommendable donc).


Une liasse des justices seigneuriales d'Angoumois, archives départementales de la Charente, cet après-midi.

Résultat : la chemise cotée A3 porte la mention « dix-huit pièces » et n'en contient que deux - pas celles qui m'intéressent bien sûr. Quant aux registres de la municipalité de canton de Garat, ils sont d'une plattitude inégalée. Les quelques registres judiciaires consultés, quant à eux, ne correspondait pas au bon coin - j'avais mal lu l'inventaire. Un autre dossier me donne quelques infos intéressantes, c'est déjà ça. Sinon, pas resté trop longtemps, étant donné que la plaie de toutes les archives départementales était là en force - les généalogistes, parlant haut et fort comme s'ils étaient dans leur salon. Des retraités, généralement, qui seraient parfaitement à même de travailler et qui viennent perdre leur temps à me gâcher l'existence au frais des caisses de retraites. Il y a des jours, franchement...

Sinon, ça va. Il fait beau, mon mémoire avance, je suis content de voir mes parents. On peut faire pire.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 4 mai 2006

Forge neuve

Depuis le temps que je vous casse les pieds avec les hauts fourneaux du XVIIIème siècle, je vais enfin pouvoir vous en montrer un, remarquablement bien conservé contrairement aux « vieilles forges » d'Argoat dont on parlait hier : Forgeneuve-en-Périgord, commune de Javerlhac, département de la Dordogne, pas très loin de Nontron. Je n'avais jamais été jusque là : j'avais remonté le Bandiat au delà de la limite du département de la Charente jusqu'au site des forges de la Chapelle Saint-Robert, assez décevant du point de vue de la conservation et j'avais rebroussé chemin. Comme aujourd'hui, au volant de la Toyota paternelle, j'ai brillament loupé le tournant pour la Chapelle, j'ai fait les quelques kilomètres manquant jusqu'à Forgeneuve, et pour le coup je n'ai pas été déçu :


Anciens hauts fourneaux de Forgeneuve, commune de Javerlhac, Dordogne, cet après-midi vers 17h.

Bon, évidemment, si vous vous attendez à un monstre d'acier de 70m de haut, genre les complexes sidérugiques de Lorraine dans les années 60 ou de Gravelines aujourd'hui, c'est un peu décevant : un espèce de donjon rectangulaire de 6 ou 7 mètres de haut entouré de granges en tuile romaine, c'est sympa, mais bon...

Explication : le bâtiment rectangulaire, c'est le massif des hauts fourneaux. Il contenait à l'orgine deux fourneaux, c'est à dire des trous verticaux en forme, eh bien, de hauts fourneaux. Je sais qu'il y en avait deux parce que j'ai lu mes sources, et parce qu'un haut fourneau simmple serait carré plutôt que rectangulaire. La roue qui a été conservée servait à actionner les soufflets, à l'aide d'un arbre à came ; les deux appentis en amont et en aval des fourneaux abritaient chacun une paire de soufflets. Une seule des deux roues a été conservée (ou refaite) ; en toute rigueur, cette taille de roue devait plutôt se trouver à l'origine dans la soufflerie amont, celle d'aval étant plus petite. Mais bon, en toute probabilité, le bâtiment a dû être réutilisé pour d'autres usages au XIXème siècle, ce qui expliquerait cette modification.

Le haut du massif des hauts fourneaux forme une sorte de terrasse. Sur cette terrasse s'ouvrent les gueulards des hauts fourneaux, dans lesquels les ouvriers dénommés chargeurs et arqueurs balançaient alternativement minerai de fer et charbon de bois au fur et à mesure que les charges précédentes étaient consommées. Quand on a empuanti ses tee-shirts à retourner des merguez qui crâment au dessus d'un tas de charbon de 5 cm d'épaisseur, on imagine sans peine l'agrément d'un travail de force au débouché d'une colonne de charbon de la hauteur du bâtiment en pleine combustion... D'accord, on travaillait surtout en hiver, mais tout de même !

Allusion fine à la production de l'endroit : les gargouilles évacuant les eaux pluviales de la plateforme sont en forme de têtes de canons.

Le Plume vous salue bien.