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Des photos et des jours

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jeudi 15 juin 2006

Les longues soirées de Max Weber

Panica generale, je commence à être en retard pour de bon. D'un autre côté, j'ai pris des jours de congés : maintenant, c'est rédac à temps plein jusqu'à achèvement soit du mémoire, soit de son auteur.

En attendant, petite image de Downtown Manhattan, au hasard de mes archives...


New York, 16 septembre 2004, début de soirée.

C'était quelque part entre Wall Street et Chinatown ; une perfusion de work ethic confucéeo-protestante, en quelque sorte.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 14 juin 2006

Palatin

Sur le versant ouest du mont palatin, les ruines sont grandioses et fatiguées, sans doute épuisées d'avoir été mussoliniennes à leur corps défendant. La vie politique se joue plus loin, au Capitole et sur l'Esquilin ; jadis, c'était dans le fouillis du forum romain que ça se passait. L'Empire s'est isolé sur ce versant pour exercer son administration froide et efficace.


Rome, Palatino, février 2001.

Dans l'ancienne cour du palais de Domitien, les colonnes sont couchées, bien en rang, comme sur une ligne de départ, à moins que ce soit l'ultime arrivée - mais pour le tiercé, le circus maximus, c'était un peu plus bas.

Liré (Maine-et-Loire, 2278 habitants) est sans doute moins spectaculaire mais le musée Joachim du Bellay propose, outre des collections d'archéologie et d'histoire locale, un caveau de dégustation des vins des coteaux ligériens.

Il faudra que j'aille voir.

Le Plume vous salue bien.



mardi 13 juin 2006

Au soleil

Du matin au soir la radio nous cause de canicule. C'est idiot, la canicule ce sont les jours du petit chien, quand Canis minor et ses deux stars d'étoiles, Sirius et Procyon, montrent le bout de leur nez au confins Sud du paysage céleste. En d'autre terme, en août. Et il y a pas de métonymie qui tienne, non mais.

Un peu chaud pour le vélo tout de même, donc aujourd'hui c'était scooter - dans les rues de Paris désertées dès 17h30, il doit se passer quelque chose de particulier, je me demande bien quoi. Mais hier, c'était vélo, tout doux, dans les petites rues du 13e en rentrant de PMF.


Rue Stephen Pichon, Paris 13e, 12 juin 2006, 14h16.

Ah, Stephen Pichon, l'un de ces obscurs de l'histoire, bras droit de Georges Clémenceau pendant près de trente ans... Il méritait bien cette rue un peu à l'écart, calme et arborée. Et sur le côté, les halles aux machines de l'école nationale supérieure des arts et métiers sont tout un programme : la façade, sur le bruyant boulevard de l'hôpital, ce pourrait être n'importe quel lycée du siècle dernier, austère et symétrique ; l'arrière, c'est une usine, c'est l'industrie.

On peut penser, et c'est mon cas, que le système des écoles d'ingénieurs tel qu'il se perpétue en France est à bout de souffle, qu'il interdit toute réforme un peu structurée de l'enseignement supérieure. N'empêche, à une épouqe où l'enseignement supérieur se limitait aux péroraisons mandarinales en Sorbonne, les sheds de la rue Stephen Pichon ouvraient sur un autre monde.

Le Plume vous salue bien.



lundi 12 juin 2006

Examination day

Vous savez quoi ? La photo ci-dessous n'a pas (je répète, n'a pas) été prise aujourd'hui.

Du coup, me rendant à vélo pour passer un oral d'anglais à l'autre bout de Paris, je suis arrivé passablement liquéfié à la salle d'examen. Pourtant, l'épreuve elle-même me tracassait assez peu...


Paris, jardin des plantes, 23 février 2005.

Bonne chose de faite, en tout cas, cet examen, même si c'est autant de temps de perdu pour le mémoire. Mais prendre son petit déj', un jour comme ça, en entendant les banalités débitées par la radio à propos du baccalauréat, c'est à vous faire recracher votre confiture de framboise.

À tout seigneur tout honneur : la palme de la connerie revient au Figaro, cité en revue de presse sur les ondes, qui explique avec componction comme il est bon que les élèves des lycées techniques étudient la philosophie car « ce sera leur dernière oportunité de s'interroger vraiment. » C'est vrai, c'est bien connu, un technicien ou, pire, un ouvrier, ça ne se pose jamais de question, oh non ma bonne dame. Le cerveau n'est autorisé qu'à partir de contremaître. On se croirait revenu aux certitudes de la noblesse d'antant sur l'incapacité des «gens mécaniques » aux choses de l'esprit. Comme quoi la conscience de classe n'est plus où on le croit.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 11 juin 2006

Le bout du tunnel

Au Mans il y a un tunnel qui n'est pas un tunnel.

Au Mans il y a un marathon qui n'est pas un marathon mais un semi-marathon.

Évidemment, le marathon passe par le tunnel.


Semi-marathon du Mans.
Rue Wilbur Wright, 25 mai 2006.

Quant à moi, ce serait bien m'avancer que de dire que je vois le bout du tunnel. Toutefois, toutefois, on progresse : le temps est compté, mais ce qui reste à faire diminue de jour en jour...

donc, on continue, en petite foulées, une, deux, une deux.

Et surtout, surtout, surtout, on ne se demande pas pourquoi on fait ça !

Le Plume vous salue bien.



samedi 10 juin 2006

Vroum vroum

On avance, doucement, doucement. Mais on avance. Preuve que c'est mûr : ça commence à me taper sur le ciboulot, cette histoire.

Un petit coup d'œil sur les routes de l'ouest américain ne peut pas faire de mal, tiens...


Quelques miles à l'ouest de Las Vegas, août 2004.

Au fait, bientôt une nouvelle tuture. À nous les routes de l'Europe !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 9 juin 2006

Douze travaux

Ici, les douze travaux d'Hercule continuent. Enfin, les cinq chapitres d'Hercule plutôt.


Bas reliefs de la porte Saint-Denis, Paris, 3 juin 2006.

Et pendant ce temps, le sport envahit la télévision. J'en ai regardé dix minutes, lors d'une pause ; décidément, autant je peux rester planté devant un match de rugby, autant, non, le football, décidément, c'est pas mon truc. Ce qui, il faut le dire, tombe particulièrement bien cette année.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 8 juin 2006

Rame, rameur, rameurs, ramez...

Pas de message hier soir pour cause de caprice de Blogger. Et ça tombait pas mal puisque j'aurais eu du mal à produire quoi que ce soit...

Il faut dire que je coinçais un peu dans mes savantes rédactions - une sous-partie nécessaire, mais sur un sujet dans lequel j'avais toujours évité de me plonger complètement. De peur de me noyer dans la quantité des sources impliquées, alors même que jen avais déjà pas mal. J'y avais donc trempé le bout d'un prteil, amassant les documents sur lesquels que tombais par hasard, mais sans aller activement à leur recherche. Du coup, j'ai, d'une part, de la documentation ; d'autre part, quelques idées d'ensemble. Mais le lien se fait mal, je n'ai pas une compréhension assez complète pour vraiment le sentir, ce dossier. Donc, ça rame.

Conséquence à J-14 du rendu : mes entrées vont se limiter à des photos tirées de mes archives en fonction de ma fantaisie du moment. Avec en prime quelques jérémiades sur mon triste sort, bien sûr, voir ci-dessus.


L'East River et Brooklyn vu de la pointe sud de Manhattan.
Au premier plan, l'ancienne gare maritime de South Ferry.

Le Plume vous salue bien.



mardi 6 juin 2006

Pendant les travaux, le travail continue

Mémoire ou pas mémoire, le travail pour lequel le contribuable me rétribue, si peu grassement que ce soit, demande au moins une partie de mon attention. Et en ce moment, le travail, c'est de gérer le quotidien tout en préparant un changement complet de campus, de bâtiment et donc de réseau. Difficulté supplémentaire : du point de vue du réseau, les scénarios changent du tout au tout suivant l'ordre de livraison des bâtiments. Or l'un d'entre eux, dont la livraison était donnée comme imminente, part en glissade sur le planning tandis qu'un autre, donné troisième, tient la corde pour arriver en tête. Le deuxième potentiel prend plusieurs mois de retard ; le dernier reste dernier, mais encore plus.

Donc on jongle, avec des bâtiments et avec du matériel. Qui en attendant est livré dans les bureaux de quelques collègues, que ça finit par agacer, allez savoir pourquoi :


Ceci n'est pas un entrepôt. Ceci est un bureau. Si, si.

Ceci étant dit, il me reste maintenant 16 jours pour écrire un demi mémoire... Au demeurant et vu que le rush ne commencera réellement que quand les bâtiments seront livrés, je vais prendre quelques jours de congés pour avancer. Sinon, ça va faire juste.

Le Plume vous salue bien.



lundi 5 juin 2006

Périgord vert

Sauf imprévu, je dois faire une présentation de mes recherches le 15 juillet prochain, en plein Périgord vert - à Varaignes, tiens, j'en parlais ici il y a quelques temps. Du coup, ça tombe plutôt bien que je soutienne mon mémoire le 27 juin...


Le cours d'eau aval de l'ancienne forge d'Ethouars, où se situait le bocard.
Ethouars (Dordogne), 4 mai 2005.

Du coup, c'est pas tout ça, mais j'y retourne.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 4 juin 2006

Plantagenêt

Finalement, plutôt que la prétendue pureté classique de Versaille - qui m'a toujours semblé être un vaste décor de carton-pâte - je préfère un vieux mélange de gallo-romain, de médiéval et de contemporain...


Les remparts du Mans, 25 mai 2006, vers 17h.

La base de la muraille est d'époque romaine, le dessus est médiéval ou moderne ; les antennes de télévision et le lampadaire sont nettement plus tardifs. Des éléments ont par contre été supprimés : toutes les maisons qui composaient le quartier des tanneurs, tassé entre remparts et rivière, misérable et sans aucun doute malodorant. On le retrouve sur les tableaux exposés au musée de la reine Bérengère : le dix-neuvième siècle hygiéniste l'a détruit dans les années 1870, lors de la construction du « tunnel » - qui d'ailleurs n'est pas un tunnel, mais c'est une autre histoire.

Le Plume vous salue bien.



samedi 3 juin 2006

Siècle de Louis XIV

En histoire, c'est bien naturel on a tous nos marottes et, à l'inverse, nos zones grises, les époques auxquelles on n'a pas franchement envie de s'intéresser. Moi, ce qui me botte le moins, tout compte fait, c'est l'époque de Louis XIV - le prétendu siècle de Louis XIV qui, pour n'avoir pas duré cent ans fut cependant fort long. Je ne dis pas que ce soit sans intérêt, mais, franchement, je le laisse à d'autre.

Et de fait, ça ne loupe pas, de temps à autres on se retrouve avec de grands dossiers dans les magazines les plus réacs du paysage sur le thème : « au temps où la France dominait l'Europe » et autres fadaises. D'ailleurs, une des meilleures ventes d'un ouvrage historique en France a été le Louis XIV de François Bluche, paru début 1986 au moment ou la Droite française, sonnée en 81, est sur le point de reprendre le pouvoir ; une étudiante d'Alain Cabantous (historien autrement plus intéressant que Bluche, d'ailleurs) a montré que l'immense majorité des acheteurs de cet ouvrage avait été actifs dans le mouvement en faveur de l'école dite libre deux ans plus tôt.

Bref, le Loulou, je leur laisse, merci beaucoup. Enfin, j'aimerais bien, parce que, sauf à me refuser le moindre petit coup dans le rétroviseur, mon sujet me force à m'intéresser un minimum à la fin du règne de Louis XIV - ce à quoi je m'employais cet après-midi.

Et lorsque je fais un break pour aller acheter légumes et bidoche, qu'est-ce qui m'attend sur le pas de la porte ? Ça.


La porte Saint-Denis, érigée en l'honneur de Ludovico Magno pour ses victoires aux Pays-Bas et sur le Rhin. Photo prise vers 16h cet après-midi.

Bonne occasion de ricaner sur la lourdeur de la statuaire à l'antique, alors que le printemps semble vouloir montrer le bout de son nez dans le ciel du Faubourg.

Sur le chemin du retour, une vieille charade qui n'a rien à voir me trotte dans la tête :

Vous la connaissez tous ? OK, je remballe et je retourne à ma rédaction.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 2 juin 2006

Rédigeons, rédigeons

Eh oui, le temps à consacrer à mes entrées de blog va être réduit à sa portion congrue ces jours-ci, une autre rédaction réclamant toute mes énergies... Je laisserai donc les images parler d'elles-mêmes.


Un bras mort de l'Huisne au parc de l'Épau, Yvré-l'Évêque (Sarthe), 25 mai 2006.

Sur ce, la sous-partie que je rédige présentement m'a lair de tenir la mer aussi bien que l'embarcation que l'on voit sur cette photo. Comme dit la chanson :

Il y a quelque chose qui cloche la d'dans
J'y retourne immédiatement.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 1 juin 2006

Suivez les pointillés

... et ils vous mèneront de l'usine marémotrice de la Rance à la tour Solidor à Saint-Servan.


Le chenal de l'écluse de la Rance vu du barage ; au fond, Saint-Servan ; 21 avril 2006.

Pas sûr que, aujourd'hui, construire un monstre en béton armé sur un site comme celui-ci puisse se faire sans intervention militaire lourde. Mais du temps de Mongénéral, pas de consultation, pas de débat public : on réunissait quelques X-mines et X-ponts, on tranchait, et c'était comme ça. Une, deux, une, deux. Peu importe que l'envasement soit inéluctable.

Autres nouvelles du jour : il me reste moins de trois semaine pour finir mon mémoire. Ouch. La faute de mes bonnes manières, ça, c'est sûr...

Le Plume vous salue bien.



mercredi 31 mai 2006

Plus à l'ouest

Je dois récupérer demain matin le développement de deux pellicules, avec les CD qui vont avec - nul douc donc que j'aurais l'occasion de vous offrir d'autres entrées sarthoises. En attendant, un petit bout de ciel bleu et néanmoins breton :


Louannec, ancien phare de Nantouar, 14 août 2005.

Et si vous voulez quand même du Mans, lisez donc mes puissants raisonnements sur le lien entre fonderies et progrès technique dans la rubrique historique !

Le Plume vous salue bien.



mardi 30 mai 2006

Encore Le Mans

Oui, encore Le Mans, parce que ça fait un endroit de plus où je me sens un peu chez moi. Commence à y en avoir pas mal, hein... Mais tout de même, comment ne pas mettre au moins une photo des ruelles du Vieux Mans ?


Escalier de la grande poterne, Le Mans, 25 mai, 17h05.

La vieille ville du Mans a été remarquablement épargnée par les bombardements de la dernière guerre ; le mauvais état des logements, la réputation douteuse du quartier (et par conséquent la dépréciation du foncier) l'avaient protégée de la spéculation immobilière dans les décennies qui ont suivies. Depuis peu, on l'a rebaptisée « cité Plantagenêt » et fort bien mise en valeur.

J'ajoute qu'un quartier où il y a une rue de la truie qui file ne peut pas être entièrement mauvais. Par contre, la rue du ah-ah est un peu plus loin - de l'autre côté de la rivière, même.

Relu hier le Guide du tourisme industriel et technique Bretagne/Pays de Loire. Les fonderies d'Antoigné, à Sainte-Jamme-sur-Sarthe, objet d'un tableau du XIXe siècle exposé au Mans, sont encore en activité et se visitent. Il faut que j'y retourne !

Le Plume vous salue bien.



lundi 29 mai 2006

(De nouveau) à bicyclette

Et voilà : retrouvé mon boulot, mon bureau et mon vélo - qui avait justement passé le week-end dans le bureau. Du coup, un allez-et-retour et demi entre boulot et dodo, parce que j'avais promis-juré de rapporter un truc qu'un pote m'avait prêté, que même il m'avait appelé hier soir pour que je n'oublie pas, et j'avais évidemment oublié. « Oooops, assieds-toi là, utilise mon ordi si tu veux, je reviens tout de suite. »


Une ancienne station-service, le Mans, rue de la pelouse, 27 mai 2006.

Bah : avec le beau vélo tout neuf qui roule (presque) tout seul, ça n'a pas traîné !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 28 mai 2006

Et une bibliothèque !

Quelques lecteurs le savent : ce week-end sarthois s'est déroulé pour l'essentiel dans un contexte universitaire et, plus spécifiquement, sur le campus manceau de l'université du Maine. De celui-ci, on peut dire le meilleur comme le pire : un peu à l'écart du centre-ville, mais bientôt relié à celui-ci par un tramway ; peu de commerces aux environs, mais le boom de la construction aux alentours fait présager que ça ne devrait plus être le cas d'ici peu ; en ce qui concerne les bâtiments universitaires, même éventail - du resto-U en matériaux bas de gamme et misérablement sous-entretenu à une bibliothèque universitaire particulièrement agréable.


Université du Maine, campus du Mans : la rampe d'accès de la bibliothèque universitaire.

De l'extérieur, le bâtiment est classique, sans plus ; c'est à l'intérieur qu'il se révèle, avec sa multiplicité d'espaces de lecture, de la bibliothèque de loisir à l'éclairage feutré du rez-de-chaussée aux espaces de travail baignés de lumière naturelle du dernier étage - un bâtiment pensé en fonction des lecteurs, pour une bibliothèque, ça change !

Une rampe très bien dessinée permet de passer sans effort d'un étage à l'autre. Tout en haut, de vastes ouvertures circulaires ou elliptiques montrent que les leçons d'Alvar Aalto n'ont pas été oubliées par tout le monde. Le bâtiment est signé de l'architecte Laurent Beaudouin, bravo à lui.

Le Plume vous salue bien.



samedi 27 mai 2006

Malicorne-sur-Sarthe

Avec les premiers rayons de soleil du week-end, petite escapade en bord de Sarthe, dans un lieu qui a compté lui aussi dans l'histoire familiale - ce qui ne l'empêche pas de valoir réellement le détour...


Le port et les moulins en bord de Sarthe à Malicorne cet après-midi.

Malicorne est aussi un grand centre faïencier depuis le XIXème siècle, j'en parlais hier - mais ça n'a rien à voir, d'autant que je n'ai pas eu le temps d'aller voir le musée local consacré à cette prouction.

Sur ce, je file banqueter !

Le Plume vous salue bien.



vendredi 26 mai 2006

Sonnez clairons, résonnez musettes

À la cathédrale Saint-Julien, les anges sont musiciens et se retrouvent dans une chapelle discrète pour taper le bœuf entre copains.


Les anges musiciens, cathédrale Saint-Julien, le Mans, 25 mai 2006.

En plus d'être polychrome dans les coins, cette cathédrale est romane de l'arrière-train et gothique de l'avant-train, un peu flamboyant sur les bords, même. Fameux. Juste à côté, le musée de la reine Bérangère expose ses pots à pinard monumentaux en étain - un pour le blanc, un pour le rouge - et me donne à penser que l'assiette que je vous montrais l'autre jour pourrait bien venir des faïcenceries Tessier à Malicorne-sur-Sarthe.

Quant à la reine Bérangère, on peut la voir en gisant à l'abbaye de l'Épau, qu'elle fonda après la mort de son époux, guerroyant aux confins du Limousin - Richard Cœur de Lyon, troubadour, comte de Poitiers et roi d'Angleterre.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 25 mai 2006

Au fil du Mans

Dans les rues du Mans, sous une petite bruine spéciale flash-back, je marche dans un passé qui n'est pas le mien - ou pas directement. Cette maison qui fait l'angle, avec un cerisier dans le jardin et de la vigne vierge sur le mur, je ne l'ai jamais vue, mais elle en annonce d'autres où j'ai grandi. Un peu plus haut, dans le petit cimetière Sainte-Croix, la Colonelle a rejoint le Colonel, 45 ans plus tard.

Plus loin, plus bas, sur les bords de l'Huisne, l'abbaye de l'Épau. Les moines de l'abbaye de l'Épau était cisterciens ; ils étaient donc hydrauliciens - le XIXème siècle a construit juste à côté une usine hydraulique pour abreuver Le Mans ; le XXIème en a fait une maison de l'eau qu'on ne visite pas le matin.


La maison de l'eau et le déversoir de l'Huisne, Le Mans/Yvré-l'Évêque, 12h20.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : le titre de cette entrée est emprunté à l'amie Sappholfaire qui j'espère me pardonnera ce plagiat éhonté.



mercredi 24 mai 2006

Vous êtes arrivés à Le Mans

Le Mans était autrefois célèbre pour les poulets du Mans, ce qui explique la photo ci-dessous. Le fait qu'étant arrivé par le train de 18h44, donc vers 19h15, je n'ai pas eu le temps de faire beaucoup de photos y est aussi pour quelque chose, avouons-le.


Un couple de poulets probablement sarthois mais photographiés dans notre passage dixième-arrondissementiste en mars 2004.

Le Mans disé-je étais jadis célèbre pour les poulets du Mans mais ils préfèrent aujourd'hui se revendiquer de Loué, sous le vil prétexte qu'ils proviennent de Loué et non du Mans. C'est ainsi que les poulets de Rennes se font appeler de Janzé, ce qui laisserait toute la place aux poulets de Bresse s'ils n'étaient pas confinés. Exeunt donc les poulets du Mans.

Les 24 heures par contre sont toujours du Mans, bien que se déroulant en réalité à Arnage. Apparemment, « poulets de Loué », ça fait vendre, mais «24 heures d'Arnage », ça fait pas vendre. Le marketing, ça me dépasse.

Les 24 heures sont donc du Mans. Mais les 24 heures, c'est pas tous les jours - le reste du temps, le Mans est par excellence une ville normale. C'est à dire une ville où des gens normaux essayent de mener leur vie du mieux qu'ils peuvent. Moi, je trouve ça plutôt bien. À moins que le Mans ne me semble une ville normale que parce que je la connais (très) mal depuis (très) longtemps. Je venais régulièrement rendre visite à une grand-mère (très) octogénaire ; du coup, mes souvenirs du Mans se limitent, en dehors de la gare, aux platanes de la rue des Maillets et à quelques jouets dépareillés dans le tirroir du bas.

À propos de gare, le Mans est aussi une ville où les voix synthétiques de la SNCF vous accueillent d'un barbarisme retentissant : « Vous êtes arrivés à Le Mans, trois minutes d'arrêt. » Bon, après tout, avant même d'avoir mis les pieds au Mans, j'habitais à Le Havre. Mais c'était une époque où les annonces ferroviaires étaient faites par un véritable humain - ce qui ne les empêchaient d'ailleurs pas d'être nettement plus incompréhensibles qu'aujourd'hui.

Le Mans est également la ville où Amédée Bollée a inventé l'autobus à vapeur en 1873 et où Charles VI est devenu fou le 5 août 1392. Alors que, bien après le dessert, je commençais à disserter sur cette question, Madame Plume a commencé à me tirer par la manche en me montrant sa montre du doigt. De la censure, voilà ce que c'est.

Le Plume vous salue bien.



mardi 23 mai 2006

Une journée dans la ruche

En sortant de ma tour ce soir (les barres de jussieu sont appelées des tours, allez savoir pourquoi) jolie lumière sur le nouveau bâtiment de Paris 6 en cours d'achèvement. Pas villain, surtout quand on ne vois pas l'immonde peinture orange du rez-de-chaussée.


Le nouveau bâtiment « des 16.000 » - qui en toute logique aurait dû s'appeler barre 63-64, d'ailleurs.

Détail amusant : ce bâtiment sera livré en même temps que les premiers bâtiment du campus Paris-rive gauche (les grands moulins de Paris et tutti quanti), au moment même par conséquent où des barres entières commenceront à se vider sur le campus de Jussieu. Marrant. Positivement marrant. Comme dirait l'autre.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : je comptais vous parler des films que je n'irais pas voir ces jours-ci, mais est-ce bien nécessaire ? J'attends par contre avec impatience qu'Over the Hedge traverse l'Atlantique. Et en V.O., S.V.P.



lundi 22 mai 2006

Le vraquier du soir

VRAQUIER n.m. Navire transportant des produits en vrac (le petit Larousse illustré). Cette entrée sera donc un vraquier. « Vraquier du soir, espoir » ?


Une porte-container géant en construction, Kobe, août 1998.

Déjà, petite satisfaction du jour : un de mes gadgets était dans les vapes, carément inutilisable même, après à peine deux ans d'usage, ce qui était râlant. J'ai réussi à le rescuciter, ouf.

Autre petite satisfaction : mon vélo n'a pas crevé ce matin. Satisfaction qui se greffe sur une instatisfaction, et pas qu'un peu : la chaussée de la rue Beaubourg était jonchée de détritus et d'éclats de verre, les poubelles y ayant été systématiquement renversées. S'agissait-il d'une action volontaire des éboueurs de la ville de Paris (plus ou moins en grève, paraît-il) ? Je n'ose penser que des fonctionnaires pourraient mettre sciemment en danger le public pour faire entendre leurs revendications. Et je le dis en tant que fonctionnaire, qui n'hésite pas à user de son droit de grève à l'occasion.

Sinon, le referendum monténégrin conssacre la disparition de ce qui restait de la Yougoslavie. Je ne m'en félicite pas, même si je n'ai rien contre cette indépendance : c'est la consécration de l'échec d'une des entreprises les plus hardies de réconcilliation entre peuples après les déchirements de la deuxième guerre mondiale - qui, on l'oublie facilement, a été d'une violence rare là bas. Le paradoxe, c'est que la revendication nationale qui a déclenché cette désintégration n'est pas venue de la Slovénie, ni de la Croatie, ni même du Kossovo : je me rappelle l'inquiétude des amis de ce pays à la fin des années 1980 devant la montée du nationalisme serbe incarné par Slobodan Milosevic, qui entendait assurer la prééminence de la Serbie au sein de la fédération, boulversant les équilibres subtils qui s'étaient instaurés et qui permettait au pays de tenir le coup, tant bien que mal. Un article qu'il faudrait que je retrouve, dans l'hebdomadaire de gauche Politis, s'alarmait, disait en substance qu'à ce rythme, la fédération yougoslave allait y rester - triste clairvoyance.

Plus sympa : je vais passer quelques jours au Mans à la fin de la semaine ; c'est une ville où j'allais régulièrement quand j'étais enfant (ma grand-mère y habitais) ; je n'y suis pratiquement pas retourné depuis, si ce ce n'est pour quelques changements de trains. J'aime bien l'idée d'y aller - sans compter que notre hôtel aura un accès internet : tout va bien !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 21 mai 2006

Un de bouclé

Bon : un chapitre de terminé. Le seul ennui, c'est que c'est le chapitre 2, et que j'en ai prévu cinq. Le chapitre 3 est commencé, heureusement, mais le chapitre premier aura besoin d'un sérieux coup de polissage. Et, bien sûr, l'introduction reste à écrire.

Ceci dit, il m'enquiquinait bien, ce chapitre, vu qu'il s'agissait d'y concentrer trois tonnes de choses que j'avait envie de dire sur le sujet, et qui constituait l'essentiel du mémoire de maîtrise originellement prévu. J'ai réussi à condenser tout ça en 27 pages, plus une vingtaine d'illustrations hors texte - en laissant tomber certains pans du problèmes (genre, l'origine des matières premières de l'usine étudiée) pour en développer d'autres que j'avais d'abord négligé. Bonne chose de faite.


Halle à charbon des anciens hauts fourneaux d'Ethouars (Dordogne). La rampe devait permettre de monter les brouettes.

Tiens, la forge d'Ethouars, par exemple ; elle n'apparait qu'une fois, en haut de la page 13, comme lieu d'exercice du sieur Baynaud (Louis) avant qu'en 1762 il ne reprenne « mon » usine. On ne peut pas être exhaustif sur tout, hein...

En tout cas, heureusement qu'il y a des week-ends pluvieux, sinon, ça n'avancerait vraiment pas, mon affaire !

Le Plume vous salue bien.



samedi 20 mai 2006

Souffle souffle

Météo stroboscopique, disait fort justement ma chère et tendre ce matin - en quelques secondes, du ciel tout bleu à la pluie violente qui entraîne ce qui reste de la peinture de la façade ; transitoirement, les deux à la fois, ce qui surprend toujours un peu.

Je dois reconnaître, maintenant, quand il y a grand vent, je ne peux m'empêcher de me soucier de mon bateau, tout amarré qu'il soit à son ponton dans un port bien abrité.


Échouage sur le grill de carénage le mois dernier.

Bon, il est tout de même dans une position moins précaire que lorsque j'ai pris cette photo. Et les vents d'Ouest-sud-ouest ne sont pas bien méchants, vu l'orientation du port. Mais tout de même...

À part ça, repos : un peu de courses, de rugby à la télévision et de la rediffusion de sit-coms à succès des années 1990 sur une chaîne de la Freebox... Ce qui me restait de cerveau a fini de fondre, je pense.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 19 mai 2006

Hydraulique


Reproduction d'une noria au Lud'eau vive de Varaignes (24).

L'eau passe sous les ponts. L'eau passe sous la roue. La roue tourne.

La roue à aube entraine l'engrenage, qui actionne le rouet, qui est solidaire de la grande roue de la noria. Les godets de la noria puisent l'eau de la rivière et l'élèvent vers la conduite d'irrigation.

La conduite est bouchée ; l'eau retombe sur le sol.

C'était une semaine comme ça.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 18 mai 2006

Loin vers l'est

Ma journée méritant amplement qu'on n'en parle pas, une petite photo de loin, loin vers l'est, puisqu'à la limite est de la ville de Kyoto.


La montée vers le Kyomizu-dera, août 1998.

Après tout, si France Info fait sa semaine du japon, pourquoi je n'en ferais pas un peu aussi... D'autant que je dois m'occuper demain matin d'une visio-conférence avec l'université de Keio - plus à l'est, plus au nord.

J'ai déjà parlé du Kyomizu-dera - le temple préféré des Kyotoïtes, quoique solidement méprisé des guides touristiques européens - pas assez zen, pas assez ceci, trop celà... À ne rater sous aucun prétexte. Cette histoire de zen, c'est très surfait, de toute façon.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 17 mai 2006

Littérature

Une fois n'est pas coutume, j'utilises ici l'ouvrage éponyme d'Henri Michaux - bien que ce ne soit pas de là que soit venu mon surnom, j'ai déjà raconté ça je crois, et de toute façon n'intéresse pas grand monde.

III
PLUME VOYAGE

Plume ne peut pas dire qu'on ait excessivement d'égards pour lui en voyage. Les uns lui passent dessus sans crier gare, les autres s'essuient tranquilement les mains à son veston. Il a fini par s'habituer. Il aime mieux voyager avec modestie. Tant que ce sera possible, il le fera.

[...] Et si, à Rome, il demande à voir le Colisée : « Ah ! Non. Ecoutez, il est déjà assez mal arrangé. Et puis après Monsieur voudra le toucher, s'appuyer dessus, ou s'y asseoir... c'est comme ça qu'il ne reste que des ruines partout. Ce fut une leçon pour nous, une dure leçon, mais à l'avenir, non, c'est fini, n'est-ce pas. »

« Bien ! Bien ! C'était... Je voulais seulement vous demander une carte postale, une photo, peut-être... si des fois... » Et il quitte la ville sans rien avoir vu.

Henri Michaux, Un certain Plume.
Republié dans Plume, NRF/poésie, 1963, p. 145-146.

Vous trouverez le reste du texte dans l'ouvrage, qui devrait être dans toutes les bibliothèques. Je ne suis pas si mal loti dans mes voyages - la preuve, cette photo, c'est moi qui l'ai prise :


Le Colisée, Rome, février 2001.

Dans une autre veine littéraire mais toujours à propos d'Italie, j'aurais bien pu vous citer le passage italophone des Bijoux indiscrets de Diderot - mais, alors que l'ouvrage en question est dans l'ensemble discrètement polisson, les passages en langues étrangères du chapitre quarante-sept (en anglais, en latin, en italien et en espagnol) sont franchement pornographiques, ce qui est un commentaire cruel sur l'inculture des censeurs. L'auteur étant lui même fort imparfait : la logique narrative aurait voulu que le passage en latin soit écrit en allemand... Citons toutefois, à propos de Rome :

Quella città è il tempio di Venere, ed il soggiorno delle delizie.

Il faudrait que j'y retourne, tiens.

Le Plume vous salue bien.



mardi 16 mai 2006

Calme

Après mes longs discours d'hier, après les séances houleuses de l'Assemblée nationale cet après-midi - un peu de calme, tout simplement.


Baie de Perros un soir de calme plat, 16 juillet 2004.

Ce sera tout pour aujourd'hui.

Le Plume vous salue bien.



lundi 15 mai 2006

L'université française : d'ou venons-nous, où allons-nous ?

Un gentil lecteur et néanmoins ami de Buffalo (États-Unis d'Amérique) a attiré mon attention sur un article du New York Times, paru vendredi, sur l'université française. On y trouve bien sûr la rengaine usuelle sur les « blocages français » qui ne manque pas d'agacer - blocage, ça suppose que l'on sache dans quel sens on devrait aller. Le New York Times le sait peut-être, moi pas. Mais on aurait tout de même tort de se remparer dans nos certitudes : l'article appuie là où ça fait mal.


L'université de Picardie-Jules Verne, mai 2005.

Évidemment, prendre comme exemple Nanterre, comme le fait l'article en question, c'est un peu facile - s'il y a une université en déclin, c'est bien celle-là. Tout de même, voici une des premières phrases de l'article :

The 480,000-volume central library is open only 10 hours a day, closed on Sundays and holidays.

L'universitaire (ou l'étudiant) français se gratte la tête : 9h à 19h, ouvert le samedi, c'est plutôt mieux que la moyenne... On ne voit pas comment on pourrait faire mieux. On ne voit pas ! C'est un problème : on n'arrive pas à imaginer que l'université puisse être, pour les étudiants, un lieu de travail à temps plein.

Ce qui bien sûr nous mène au problème suivant : la quasi absence de logement étudiant. L'article parle de logements insalubres, de listes d'attente, mais il est en dessous de la réalité : en Ile-de-France en tout cas, le logement étudiant, il n'y en a pas. Ou tellement peu que c'est négligeable. Il n'est pas du ressort des universités de loger les étudiants et les CROUS, dont c'est la mission, font du soupoudrage en fonction des minuscules crédits dont ils disposent. L'université dans laquelle je travaille inaugure cet été un nouveau campus. Combien de chambre de cité U sur le site ? zéro, nada, rien.

Pas de logement, donc, ce qui permet de camouffler habilement le coût des études : soit on habite chez Papa-Maman, avec des trajets pas possibles et des conditions de vie pas forcément propice à l'étude, soit on a une chambre, et ça se paye. Effet de bord : les campus ne sont que des machines à délivrer des cours et à tenir des examens. Mais finalement, cet aspect est presque un détail - disons un choix, qui se discute, mais qui ne remet pas forcément en cause l'institution. C'est quand on regarde la place que tient l'université dans le système global de formation que ça fait mal.

L'université a deux rôles, on le sait : la formation et la recherche, les deux s'épaulant mutuellement. Je ne parlerai pas de la recherche aujourd'hui : finalement, malgré la médiocrité des financements et des incitations, le résultat est globalement honorable. Mais côté formation : comment expliquer que l'université française ait un rôle marginal dans la production des cadres de notre pays ? L'explication par l'aspect théorique des programmes ne tient pas, il me semble, si tant est que les enseignements soient si théoriques que ça, ce qui reste à prouver : un cadre est, par définition, quelqu'un qui va devoir résoudre des problèmes qu'il ne connaît pas encore ; sa formation doit lui donner des outils pour trouver les solutions, pour le reste, il se débrouillera.

Étant historien, j'aborde le problème par l'histoire : l'université d'ancien régime n'était pas une institution mais une corporation : la Révolution l'a donc abolie pour créer de nouvelles entités, qui ont donné nos grandes écoles. Ces entités ont persisté, parallèlement à l'université refondée, sur la base d'un partage informel des tâches :

Le problème, c'est qu'on en est toujours là, ou presque. L'université a récupéré, il est vrai, la quasi-totalité de la formation des enseignants et a fait des progrès considérable en ce qui concerne les débouchés dans l'encadrement public ou privé. Mais un autre système lui subsiste, en parallèle, et du coup la marginalise à plusieurs stades de sa mission :

D'abord, après le bacalauréat, le système des classes préparatoires aux grandes écoles se retrouve en concurrence directe avec ce qu'on appelait jusqu'à il y a peu les premiers cycles universitaires. Alors que les syndicats étudiants hurlent au loup dès que l'on parle de sélection, ils ne semblent pas choqués de ce qu'existe, aux frais de l'État, un système sélectif dans lequel on investisse deux, trois, quatre fois plus par étudiant et par an que pour eux. Et ne se rendent pas compte que cela place de facto l'université dans le rôle de fourre-tout pour les recalés des prépas. Il y a bien quelques fainéants comme moi qui font sciemment le choix de l'université, mais combien sont-ils ? Or, tout enseignant sait qu'il est pratiquement impossible de faire avancer une classe sans « locomotives »... Je ne crois pas qu'on pourra faire fonctionner le système sans que quelqu'un ait le courrage de fusionner d'autorité les deux systèmes. Vu la qualité honorable de l'enseignement fourni dans des conditions aberrantes, je ne doute pas que l'université serait à la hauteur de la tâche. Le L.M.D. aurait été une bonne occasion de faire cette réforme ; c'est loupé. Dommage.

Le problème, c'est qu'à l'autre bout de l'échelle, l'élite dirigeante n'est pas issue de l'université. Elle ne la connait pas (rappelez-vous Chirac qui croyait pouvoir déménager Jussieu en six mois - signe qu'il ignorait totalement ce qu'était une université), elle s'en méfie ; au mieux, à gauche, on la voit comme quelque chose de vaguement sympathique ; au pire, à droite, c'est pratiquement le Grand Satan. Et même parmi les dirigeants des universités elles-même : combien de professeurs d'universités ont fait toutes leurs études dans l'université ? je ne leur en fait pas le reproche, bien sûr - je constate simplement que l'université française ne réussit pas ce à quoi tend toute organisation : l'auto-reproduction. C'est tout de même mauvais signe, non ?

Bon, assez maugréé pour aujourd'hui. Je voudrais juste que l'on arrête de s'autocongratuler ; que l'on n'oublie jamais que l'université française n'est pas gratuite, mais offerte par les contribuables aux étudiants ; qu'un jour (je rêve) on arrive à en faire ce qu'elle devrait être, c'est à dire le lieu d'un service public unifié de l'enseignement supérieur et de la recherche. Là.

Le Plume vous salue bien.