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Des photos et des jours

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samedi 2 septembre 2006

Hudson River

Journée de chaleur moîte et grise aujourd'hui sur Paris - un peu comme à New York il y a deux ans, juste avant que les restes de l'ouragan Yvan ne rincent la ville et le ciel sous des trombes d'eau.


L'Hudson River et le New Jersey vu de l'Hudson Parkway à Manhattan.

Mais ici, pas vraiment busy day - je me traîne un peu. Pour dîner, burgers maison (bon, trop mangé) avec une bière australienne en regardant trois épisodes des Sopranos. Il y a des histoires sordides de notre côté de l'Atlantique aussi, qu'on ne s'y trompe pas ; qui sait de quoi sont faites nos charcuteries ?

Il faut généralement une semaine pour que les restes d'un ouragan traînant le long de la côte Est des États-unis fasse sa demi-volte au dessus de l'Atlantique Nord et nous tombe sur le coin de l'œil sous la forme d'une bonne vieille perturbation atlantique, pluie et vent, classique, pour les grandes marées. Le week-end voile prévu vendredi prochain pourait être un peu sport.

Le Plume vous salue bien.



samedi 13 janvier 2007

Flotsam and Jetsam

Autre continent, autre fleuve : l'estuaire de la Delaware s'étire de Trenton au cap May. Entre chantiers navals et gazomètres, des débris à la dérive, au gré des marées.


Les chantiers navals de Camden vus de Philadelphie, 29 décembre dernier.

On ne lance plus sur les bords de la Delaware de vaisseaux pour les sept mers 1, ni de cuirassés comme le USS New Jersey dont je vous parlais l'autre jour. Mais sur la rive gauche, en amont du Benjamin Franklin Bridge, en face de la vieille usine électrique, on rénove ces curieux remorqueurs américains, avec leur vigie perchée sur un pylône.

Quand j'étais gamin, j'aimais le quai des Abeilles, dans l'avant-port du Havre - c'étaient les remorqueurs qui s'apellaient comme ça, Abeille suivi d'un numéro. Leur coque noire et blanche, les vieux pneus en guises de pare-battage, les aussières, l'odeur de mazout. Et la marée qui remonte les marches d'un escalier à flanc de quai. La regarder monter.

Le Plume vous salue bien.

1 Thomas R. Heinrich, Ships for the Seven Seas, Philadelphia Shipbuilding in the Age of Industrial Capitalism, Baltimore, The John Hopkins University Press, 1997.



lundi 2 avril 2007

Aujourd'hui *

Aujourd'hui c'était lundi. Oui, oui.

Aujourd'hui j'ai reçu l'une de mes commandes récentes de livres, comprenant le dernier bouquin de Jaques Roubaud : Nous, les moins-que-rien, fils aînés de personne (multiroman), sous-titré « 12 (+1) autobiographies ». Je l'ai feuilleté ; la table des matières seule est un réjouissement. À moins que des titres comme « La nuit des lapins géants ou la passion cinématographique d'Orson Roubaud » (c'est la septième autobiographie) ne vous réjouisse pas ; dans ce cas, je ne peux rien pour vous.

Aujourd'hui j'ai gouté au bonheur d'être bagarré jusqu'à épuisement par les enfants qu'on aime de gens qu'on aime. De solides gaillards de trois et huit ans qui, ayant fait du poney ce matin en Auvergne, ne voyaient pas de raison de ne pas en faire ce soir à Paris. L'aîné avait un peu de mal à comprendre l'idée d'avoir des amis proches qui habitent aussi loin. Je suis bien d'accord avec lui mais c'est comme ça.


Camden, New Jersey : la Delaware et les installations portuaires, vues de Philadelphie, décembre 2006.

Aujourd'hui, j'illustre mon entrée d'une photo qui n'a rigoureusement rien à voir avec cette entrée. Ça aussi, c'est comme ça. On trouvera dans cette photo un cuirassé, deux cargos, quelques grues, un oiseau et un avion.

Aujourd'hui, c'était hier. Presque.

Le Plume vous salue bien.

* cf. Jacques Roubaud, op. cit., p. 224.



mercredi 3 janvier 2007

Crossing the Delaware

Un des épisodes les plus célèbres de la guerre d'indépendance américaine - au fait, pourquoi dit-on en français « guerre d'indépendance américaine » et en anglais « Revolutionary War »? Ça me semble une bonne question, et je ne vois pas de réponse évidente.

Un des épisodes les plus célèbre de cette guerre, donc : la traversée de la Delaware. Washington fait franchir le fleuve à moitié gelé à son armée pour surprendre l'armée anglaise sur son lieu d'hivernage, au lendemain de noël 1776. La célébrité de l'épisode doit sans doute beaucoup à un tableau historique fameux représentant la scène. À voir ce tableau, une chose est certaine : fin décembre 2006, il faisait meilleur entre Pennsylvanie et New Jersey que 230 ans auparavant.


Philadelphie vue du poste d'observation de l'USS New Jersey, Camden (NJ), 28 décembre 2006, vers midi.

Le cuirassé New Jersey, construit de 1940 à 1942 aux chantiers navals de Philadelphie, a fait quatre guerres, de la bataille du Pacifique à la première guerre du Golfe. C'est maintenant un bateau musée sur lequel les petits garçons ouvrent de grands yeux sous le soleil d'hiver. En face, devant l'Independence Seaport Museum, le croiseur USS Olympia (lancé en 1892, coque blanche) et le quatre-mâts Moshulu (1904, coque noire) rappellent que les bords de la Delaware sont un port de mer. Les effets de la marée se font d'ailleurs ressentir jusqu'à Trenton, bien en amont - c'est là que Washington fit sa traversée hivernale.

Le Moshulu ne m'étais pas inconnu ; je l'avais croisé il y a pas mal de temps dans les lignes d'un livre d'Eric Newby. Ce qui est bien sûr l'occasion de rendre un hommage supplémentaire à un des grands disparus de l'année 2006.

Le Plume vous salue bien.

Eric Newby, The Last Grain Race, An Epic Adventure of the Sea, Londres, Martin Secker & Warburg, 1956 (Picador, 1990).



lundi 15 janvier 2007

Machinerie

On branche son ordinateur dans une prise de type RJ45 et paf ! on « navigue sur internet », comme on dit. Sans se demander un seul instant ce qui peut se passer derrière la prise. Évidemment, quand on passe ses journées à faire marcher ce qu'il y a derrière la prise, on a une autre vision de la chose.


USS New Jersey : sous le pont avant, la machinerie des cabestans. Camden (NJ), 28 décembre.

Bon, concrètement, ça ne ressemble pas vraiment à ça, nos salles machines à nous - même si les locaux où on intervient peuvent être assez baroques. D'un point de vue conceptuel, par contre, la tuyauterie peut être assez complexe...

Remettez-moi un coup de QOS 802.1p pour la VoIP, avec mon VMPS cuit à cœur !

Le Plume vous salue bien.



mardi 3 avril 2007

E la nave va

On a beau piloter sans visibilité, il y a parfois des signes qui laissent croire qu'on va dans le bon sens. C'est rassurant.


Poste de pilotage blindé de l'USS New Jersey, Camden (NJ), décembre 2006.

Au fait : pour s'assurer qu'il y ait toujours quelqu'un à la barre même au cœur des combats les plus rudes, les cuirassés des années 1940 étaient dotés d'un poste de barre à blindage fortement renforcé, à portes pratiquement étanches et quasiment sans visibilité. Il y a sûrement quelque chose à faire de ça d'un point de vue métaphorique.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 8 juin 2007

South Jersey

C'est vendredi et la semaine a été longue, et la journée encore plus si c'est possible. Alors : laissons causer les images.


Camden, New Jersey, décembre 2006.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 28 décembre 2006

Camden, New Jersey

À l'Est de Philadelphie, un fleuve : la Delaware. De l'autre côté du fleuve, un autre État : le New Jersey. Camden est à Philadelphie ce que Newark, à l'autre bout du New Jersey, est à New York : entre zone portuaire et faubourg déclassé, un parent pauvre.


Camden, New Jersey, Market Avenue, ce matin, 10 h.

Philadelphie s'est difficilement sorti de vingt années de crise dans les décennies 1970 et 80 ; Camden n'est pas encore tiré d'affaire. À deux pas d'un gigantesque City Hall, mémoire d'une prospérité perdue, le tissus urbain est discontinu, ténu, usé jusqu'à la corde ; dans les petits immeubles d'un ou deux étages qui bordent les avenues, les boutiques grecques ou italiennes ont souvent mis la clé sous la porte ; de vénérables bâtiments sont presque en ruines. Tout près de lugubres housing projects, l'ancien cuirassé USS New Jersey a jetté l'ancre définitivement et attire les touristes (qui n'affluent pas spontanément à Camden) vers le front de rivière.

À mi-chemin entre l'hôtel de ville et le New Jersey Aquarium, trois maisons isolées entre une avenue déserte et un immense parking : c'est la maison de Walt Whitman. Son fantôme est parti ; il arpente les travées d'un supermarché californien, très loin d'ici.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : « A Supermarket in California » d'Allen Ginsberg est également disponible sur le site PennSound de l'université de Pennsylvanie, de l'autre côté de la rivière.



samedi 9 octobre 2004

Brooklyn/Coney Island, 3 : derrière la plage

Si on tourne le dos à la mer et qu'on franchit la promenade, presque au bout de la presqu'île que forme Coney Island (oui, ce n'est pas vraiment une île), juste au delà des immeubles, on longe ceci :


Dépot de school buses derrière la promenade de la plage, Coney Island, 21 septembre 2004.

Normal : des mètres carrés pas chers, presque un terrain vague, au terminus des lignes de ramassage qui sillonnent Brooklyn... Et c'est bien là le paradoxe de ce quartie "popu" dans un coin plutôt paradisiaque.

Derrière, la mer. Devant, la ville, un de ces coins de ville un peu à l'écart, presque oubliés. Et le soleil de fin d'après-midi sur le jaune des petits autocars, qui dorment en attendant le rush matinal dans la frénésie new-yorkaise toute proche.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 6 octobre 2004

Brooklyn/Coney Island, 1: Luna Park

La seule partie de Brooklyn que j'aie fait plus que traverser, c'est Coney Island, un coin de plage face à la baie. Coney Island, c'est la plage à portée de métro. C'est aussi Luna Park, le vrai :


Coney Island, Luna Park vu de la ligne Q du métro, 20 septembre 2004.

Un parc d'attraction à peu près désert, par un beau après-midi de septembre, les attractions fermées, quelques forains réparants leurs manèges. Au milieu d'un parking vide, un distributeur de coca monte la garde. Au fond, le goelands en maraude, et  la mer.

Le Plume vous salue bien.


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jeudi 7 octobre 2004

Brooklyn/Coney Island, 2 : la plage

Coney Island, c'est un peu Brooklyn Beach : un mélange de bleu de mer et de porte-containers, de sable et de manèges, de mouettes et de HLM.


Coney Island, la plage et la cité, 21 septembre 2004.

Et puis un grand soleil d'automne, qui donne envie de faire une dernière bronzette sous un ciel bleu, bleu, bleu, bien lavé par la dernière tempête. Sur les planches, quelques retraités, presque personne. Sur la plage, pareil ; les rares promeneurs, hésitant à tomber la chemise, parce qu'on ne sait plus trop si on est en ville ou à la plage. Quelques pêcheurs à la ligne, un type ne trouvant rien à l'aide détecteur de métaux.

Arrière-saison.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 8 juin 2005

Friche urbaine

Puisque cet été sera purement européen, je me replonge - par esprit d'auto-contradiction sans doute - dans mes photos d'outre-Atlantique et j'ai un coup de cœur pour celle-ci :


Coney Island, Brooklyn (NY) - paysage à la coke machine.

Le Luna Park de Coney Island, pratiquement désert par une belle après-midi de septembre, ses vastes parkings pratiquement vides, ses attractions peuplées uniquement d'hommes en bleu de travail avec chiffons à graisse et clé à molette et sa machine à coca-cola qui règne sur tout ça...

Le Plume vous salue bien.



vendredi 2 septembre 2005

Couleurs d'Amérique, 2

En partant de Manhattan et en allant tout au bout du métro, juste derrière les plages de Coney Island, vous vous retrouvez bien loin de Time Square. Ici, c'est le règne des immeubles bon marchés, des boutiques de mécanique auto et des chaussées inégales.


Coney Island, Brooklyn, New York, septembre 2004.

Un bon endroit donc pour faire un petit coucou à l'Amérique dans un moment difficile - et j'espère que personne n'aura le front de se réjouir des catastrophes de ces derniers jours.

Le Plume vous salue bien.



samedi 18 novembre 2006

D'un océan, l'autre

Autre plage, autre océan, autre fin d'après-midi ; même pays, toutefois. Ici le goéland, juvénile, se repose sur l'estran ; au fond, la fête foraine est endormie. Coney Island par une belle après-midi d'automne.


New York : Coney Island, vue de la lisière de l'eau, septembre 2004.

Comme je le faisais remarquer, les entrées de ces derniers jours se sont subrepticement constituées en un tour du monde express en images. Après la Californie, la côte Est des Éts-Unis, puisque nous tournons d'Ouest en Est ; la prochaine étape devrait logiquement être plutôt fraîche.

Sinon, pas d'entrée hier : j'avais une communication à faire aujourd'hui qui venait difficilement ; m'interrompre m'aurait mis dans une difficulté plus grande encore. La communication s'est bien déroulée - même si elle venait après une très longue après-midi à écouter des collègues archéologues, profession au sein de laquelle le don d'éloquence est plutôt rare, il faut bien le dire. Mais les survivants qui avaient résistés dans l'amphi jusqu'à 19h15 ont l'air d'avoir apprécié. Faut dire que j'avais fait des efforts, j'ai même parlé de fromage. Mais à l'heure de l'apéro, est-ce bien raisonnable ?

Le Plume vous salue bien.



lundi 4 juin 2007

Voyage d'été (indien)

Une autre évasion : à New York pour quelques jours, partir jusqu'au bout de la ligne D du Subway - à Coney Island, tout au bout de Brooklyn : l'authentique Luna Park avec son grand huit, ses dévoreurs de hot dogs, tout le bastringue.

Et puis la plage, et l'océan.


New York, Coney Island, 20 septembre 2004.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 19 juin 2005

Quarante-deux

Il n'est pas impossible, finalement, que la réponse soit bel et bien quarante-deux.


42nd Street Station, New York, septembre 2004.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 29 septembre 2006

Company or crowd

Bon, il tente de se socialiser, ce petit : après un apéro à la maison devenu largement dinatoire, bibine et grignotis en quantité, conversation passionnante en prime, je tente une deuxième opération sociale : me rendre à la blog party 2, qui somme toute est organisée à deux pas de chez moi.

Mais bon, quand je dis « il tente »... Compte tenue de l'heure tardive et de l'exiguité du lieu, on refuse du monde et il y a la queue dans la rue : retour direct au point de départ. Fort agréable somme toute, le point de départ.

On m'a fait remarquer qu'il y a rarement des gens sur mes photos : c'est vrai, prendre des gens en photos, je ne sais pas trop faire. Et de quelle droit j'utiliserai leur frimousse sur ces pages ? Mais exceptionnellement, en l'honneur de cette activité mondaine effrénée, il y aura des gens sur la photo d'aujourd'hui.


New York City, A train, 42nd street station, 19 septembre 2004.

Après tout, le Truskel avait l'air aussi bondé ce soir que le A train à l'heure de pointe - voire même la ligne 4 à l'heure de pointe, tiens.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 15 octobre 2006

Lucknow, New York, Djibouti et autres lieux

C'était dimanche. Repos. Préparer et déguster un korma de gigot d'agneau à la manière de Lucknow. Relire quelques notes prise à Londres il y a douze ans. Regarder les experts expertiser des restes humains du côté de Las Vegas. Ressortir le plan des autobus de Manhattan.

Ledit plan fait l'objet de l'entrée carto du diamnche ; si vous voulez l'intégralité de ce plan, il est caché dans cette image.


L'autobus M104 sur Broadway, New York, 19 septembre 2004 en milieu de matinée.

Les bus de Manhattan sont comme les chameaux dans le désert : ils barraquent pour laisser monter et descendre les voyageurs, surbaissant leurs suspensions avant pour diminuer le nombre de marche.

En 1898 la mission Marchand n'avait pas d'autobus ni de chameaux mais une canonnière à transporter à dos d'hommes entre le haut Oubangui et les affluents du Nil. J'en parlais vendredi dans la rubrique histoire ; j'ai ajouté une carte et un peu de biblio. Je ne sais pas ce qu'est devenue la canonnière, je doute qu'après le fiasco sur le Nil elle ait continué le voyage par voie de terre jusqu'à Djibouti, via Addis-Abeba. Expédition typique de la ruée européenne vers l'Afrique : mal conçue, coûteuse en vies humaine (surtout en vies humaine africaines, dont le même Marchand, devenu général, encouragea quinze ans plus tard la consommation à outrance dans les tranchées de Verdun), elle n'a servi rigoureusement à rien.

Et pour finir par où l'on avait commencé : la cuisine de Lucknow se caractérise par ses mélanges d'épices particulièrement subtils et notament l'usage de la poudre de macis pour parfumer les kormas. Pas mal du tout, pas mal du tout.

Le Plume vous salue bien.



mardi 28 septembre 2004

Manhattan, 4 bis : Avant la pluie

Le même lieu, trois jours plus tôt, alors que les pluies torrentielles n'avaient pas nettoyé l'atmosphère des miasmes d'Ivan -- la tempête tropicale qui a ravagé l'Alabama, rincé le Nord-Est, ballotté l'avion de votre serviteur et re-mouillé ce dernier vendredi soir à Paris. Chaleur humide, brume : voyez plutôt.


Même endroit, le 17 septembre 2004, vers midi.

La météo de Central Park est celle de New York : Your guess is as good as the weatherman's. Et pour finir sur une note littéraire :

Mais où vont les canards de Central Park quand le lac est gelé en hiver ?

J.D. Salinger, The Catcher in the Rye

Le Plume vous salue bien.


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lundi 27 septembre 2004

Manhattan, 4 : Central Park

Je reprends donc ma lente remontée de Manhattan... Après Midtown et la 59ème rue, la ville se divise en deux : Upper West Side et Upper East Side. Entre les deux, une lacune allongée qui est comme une épine dorsale : Central Park. A l'est, les boutiques branchées de Madison Avenue ; à l'ouest, les modestes supérettes d'Amsterdam Avenue. Au Sud, l'opulence caricaturale et bien blanche de Columbus Circle et de Midtown ; au nord, Harlem, ses quartiers populaires, franchement pauvres pour certains, et sa foule multiple et colorée...

Au milieu, des chaos de gneiss et de quartzite, des feuillus, des conifères, des allées qui tournicotent entre les rochers, des lacs, des cyclistes, des joggers (beaucoup), des chiens de toutes les espèces, des clochards, des yuppies, des nourrices avec des poussettes, des enfants des écoles, des mouettes, des canards. Et beaucoup d'eau.


Central Park, le Jackie Kennedy-Onasis Reservoir vu de l'est, le 20 septembre 2004 vers 10h du matin.

New York, looking down on Central Park : En fait, à part quelques très chics immeubles, anciens hôtels particuliers souvent transformés en musées à l'est et résidences plus modernes à l'ouest, New York, du point de vue de l'urbanisme, lui tournerait plutôt le dos. Les New Yorkais, eux, dès qu'ils le peuvent, vont faire le tour du lac en petite foulée (mais seulement dans le sens inverse des aiguilles d'une montre S.V.P., les panneaux sont formels là dessus) ou foncer à vélo sur un itinéraire nettement plus motivant que celui de Longchamp.

Curieusement, Central Park est ce qui à New York ressemblait le moins à mes attentes. Je m'imaginais un vaste jardin public bien plat ; en fait, ça monte et ça descend dans tous les sens, et la seule chose de régulière là dedans est son périmètre parfaitement rectangulaire. La carte n'est pas le pays...

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 26 septembre 2004

Manhattan, 1 1/2 : Greenwich Village

Puisque je parlais hier de la zone de bâti moins haut que le reste entre Wall Street et Mid Town, je ne résiste pas à un petit retour en arrière dans ma remontée de Manhattan. J'ai retrouvé une photo qui permet un petit coup d'oeil sur une rue calme, entre deux avenues, du côté de ce qu'il est convenu d'appeler l'East Village.


Manhattan, une rue du sud-est de Greenwich Village, lundi 20 septembre 2004, vers midi.

Voilà : des rues plus calmes, des livreurs mal garés, des immeubles en brique avec les fameuses échelles de secours bien connues des amateurs de séries télé... c'est ça aussi, New York. Entre autres plusieurs choses.

A propos, vu cet après midi The Terminal, de Spielberg. Allez-y si vous voulez passer un bon moment, vous détendre devant un film plaisant et bien ficelé. Si vous êtes un tant soit peu anglophone, tâchez de voir ça en V.O. (cette semaine au Max Linder par exemple), c'est quand même plus sympa. Et puis vous reconnaîtrez sans peine les immeubles de la scène finale si vous avez lu mon entrée d'hier... Une autre bonne raison de voir ce film : ne pas suivre les recommandations des prétendus critiques du Monde qui descendaient le film dans une chronique vomitive de snobisme. Plus ça va, plus ce journal est à gerber. Pas la peine que je m'emballe avec ça, j'en aurais pour des heures. Et personne ne le lit de toute façon.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : en sortant du ciné, on tente d'aller prendre un verre ; une serveuse mal embouchée nous fait savoir sans ménagement que la table que nous convoitions était "réservée pour la restauration". Pas de doute, on est bien à Paris...


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jeudi 4 août 2005

« Ils sont tristes à la fête, où qu'ils aillent »

J'étais tout à l'heure plongé dans des abîmes de perplexité, et ce pour des raisons qu'il serait déplacé de raconter ici. Je repensais donc au beau commentaire que faisait l'amie Annnie avec trois n à ma note d'avant-hier :

Je connais ce sentiment. Le "je suis d'ici" qui manque.
Alors après, c'est comme l'adoption.

Commentaire qui m'a d'autant plus touché que les deux termes de cette équation me sont familiers. Et c'est très juste : dans un cas comme dans l'autre il s'agit de décalage, de questions qu'on se pose ou qu'on s'interdit de se poser ; de celles que posent le regard des autres aussi.

Alors, peut-être que mon pays, c'est le pays de ceux qui n'ont pas de pays, la constellation des grandes métropoles reliées entre elles par la traînée des vols intercontinentaux : Paris, Londres, New York, Los Angeles...


New York, Lower East Side, septembre 2004.

Seulement voilà : j'aime rouler à bicyclette entre les talus couverts de fougères, j'aime regarder les étoiles dans le ciel nocturne, j'aime quand mon bateau glisse sur l'eau dans la lumière du soir... Ah, que tout ceci est mal commode !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : merci à Michel Berger pour le titre, bien sûr.



jeudi 15 juin 2006

Les longues soirées de Max Weber

Panica generale, je commence à être en retard pour de bon. D'un autre côté, j'ai pris des jours de congés : maintenant, c'est rédac à temps plein jusqu'à achèvement soit du mémoire, soit de son auteur.

En attendant, petite image de Downtown Manhattan, au hasard de mes archives...


New York, 16 septembre 2004, début de soirée.

C'était quelque part entre Wall Street et Chinatown ; une perfusion de work ethic confucéeo-protestante, en quelque sorte.

Le Plume vous salue bien.



lundi 9 octobre 2006

Une espèce d'espace

Décidément, oui : les très grandes villes sont un lieu où l'on peut sentir chez soi quand on n'est pas « de quelque part. » Une curieuse espèce d'espace, ce réseau de nœuds singuliers reliés par les allers-et-retours des jets.


New York, Bryant Park, septembre 2004.

J'aime le calme, les fleurs des champs, pédaler sur une petite route et les grands bords de largue - mais mon pays, c'est bien celui-ci  Paris, Londres, Berlin, New York, Tokyo, Shangai, la planète métropole. Il m'a fallu longtemps pour le comprendre. Je l'accepte, peu à peu.

Ce qui ne m'empêche pas de m'échapper dès que possible. Bien sûr.

Le Plume vous salue bien.

N.B. : titre de l'entrée en hommage à Georges Perec - un concitoyen, en quelque sorte.



vendredi 24 septembre 2004

Manhattan, 2 : midtown. Le grid.

Midtown, c'est la partie de Manhattan qui est juste en dessous de Central Park, disons entre la 34ème et la 59ème rue. C'est le grid, le plan en damier typique, avec les blocks en rectangle assez étirés (les rues sont nettement moins espacées que les avenues). Seul Broadway fait exception, taillant dans le système à un angle variable, se confondant parfois avec les avenues et parfois obliquant vers la gauche, engendrant ainsi les fameux immeubles en lame de couteau, comme le flatiron des photos de Stieglitz ou l'impossible fil à couper le beurre de Time Square.

Car Mid Town, c'est aussi Time Square, le Chrysler Building... L'autre district de gratte-ciels, séparé du financial district par une vaste zone sans élévations majeures, Chelsea, Greenwich Village, Lower East Side... L'Empire State Building est un peu isolé, à la lisière sud de Mid Town.


Vue au nord depuis le haut de l'Empire State Building, lundi 20 septembre 2004, vers 22h.

Et derrière les lumières, presque cachée par les gratte-ciels, la lacune de Central Park, ce vide rectangulaire au coeur de la ville, avec ses arbres, bassins et rochers qui conservent autour d'eux un petit bout de nuit noire.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 25 septembre 2004

Manhattan 3, midtown. Time Square.


Time Square, New York, 19 septembre 2004.

Time Square, c'est ce qu'on entend quand on dit "visiter New York". Au croisement de Broadway et de la 42ème rue, c'est le rendez-vous des enseignes lumineuses, des néons, des commerces, des comédies musicales... La fameuse foule des trottoirs new-yorkais, c'est là qu'on la trouve.

Mais, étant venu en bus depuis la 121ème rue (par le M104, que l'on voit sur l'image se diriger vers Broadway), j'ai pu apprécier le caractère tout à fait limité de cet espace : si le bâti s'élève dès Columbus Circle et la 59ème rue, c'est à dire en entrant dans Midtown, ce que dans les derniers blocks que les enseignes se multiplient et que la foule se densifie. Time Square, ou l'image que New York s'efforce de renvoyer d'elle-même ?

Le Plume vous salue bien.


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mardi 20 mars 2007

Route One - New York, New York

En suivant la route n°1, après Boston et les vastes banlieues du Connecticut : New York City, la porte d'entrée du pays ; au début du film1, Kramer y fait son retour, par la mer - comme ces immigrants du siècle avant-dernier, qui croyaient que les rues de New York étaient pavées d'or. Alors qu'elles n'étaient pas pavées d'or ; en fait, elles n'étaient même pas pavées du tout ; d'ailleurs on les attendaient pour les paver.

L'histoire est bien connue. Mais New-York reste ça, le point de premier contact ; la moins américaine des villes américaines2, sans aucun doute, et pourtant symbole de l'Amérique aux yeux du monde - elle l'a payé cher, cette image...


Manhattan, aux environs de Time Square, septembre 2004.

New York ou le paradoxe des villes : pas des places centrales assurant un certains nombres de fonctions pour le plat pays environnant mais un univers à part entière, lieu de la consommation par excellence, ou de production des services mais à un certain niveau la production de service est une forme de consommation comme une autre. Paris est le centre de l'Île-de-France, riche région agricole ; New York n'est au centre de rien du tout, au centre d'elle-même. C'est ça, la ville d'aujourd'hui. C'est nous.

Le Plume vous salue bien.

1 Robert Kramer, Route One/USA, 1989, 255 min (versions courte), disponible en DVD.

2 La seule où un adulte normalement fortuné puisse envisager sans aucun problème de vivre sans voiture - c'est dire !



jeudi 30 septembre 2004

Manhattan, 6 : Morningside Heights, Columbia University.

Plus haut, plus à l'ouest, au delà de Central Park, sur les hauteurs qui surplombent l'Hudson, c'est Morningside Heights. Pourquoi Morningside alors qu'on est face à l'ouest ? Bonne question, merci de l'avoir posée.

En réalité, Morningside Heights, c'est l'université de Columbia -- vénérable université qui fête ces temps-ci son 250ème anniversaire, membre distingué de la Ivy League (derrière Harvard, Yale et Princeton), propriétaire de pratiquement tout le quartier, qui a réussi à maintenir un campus en pleine ville, sur cinq ou six blocs ; son voisinage : Barnard College, juste en face, qui jadis éduquait les futures épouses des Columbians ; l'Union Theological Seminary (ou d'ailleurs nous logions), qui forment oecuméniquement pasteurs et curés, un séminaire israélite en face, un Teacher's College ; des cafés, restaurants et librairies pour toute cette clientèle, y compris Tom's restaurant, le "Tom's diner" de la chanson de Suzanne Vega -- et de la série Seinfield. Bref, un îlot de Cambridge, Mass, coincé entre l'Upper West Side et Harlem.


Columbia University, le 19 septembre 2004 ; le bâtiment vitré au fond est le Lehrner Hall, d'où j'écrivais mes "télégrammes".

Les tentes, ce sont des tentes pour le "Columbia community festival", c'est à dire, au bout du compte et comme l'écrivait sans réserve le journal étudiant, une tentative de l'université pour se rabibocher avec le quartier. Car les habitants de West Harlem, notamment, voient d'un bien mauvais oeil les tentatives d'expansions de Columbia qui les grignotent en douceur ainsi que la "gentryfication" qui s'ensuit... Malheureusement pour Columbia, Ivan s'est chargé de noyer l'essentiel des festivités et, si Dee Dee Bridgewater a chanté, ce fut brièvement, entre les averses avec des heures de retard sur le programme et un public clairsemé.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 21 mars 2007

Alma Mater

Puisqu'on parle de paradoxes new-yorkais : Columbia University - la Ivy League aux portes de Harlem.


La bibliothèque de l'université de Columbia, Manhattan, septembre 2004.

La statue, c'est l'Alma Mater - la mère nourricière, nourricière de savoir bien sûr. Alma mater studiorum, telle était la devise de l'université de Bologne, la doyenne des universités européennes. Quant à la concentration d'ordinateurs portables sur ces escaliers, elle est due à la présence d'un réseau Wifi ouvert sur le parvis de la bibliothèque - on ne m'en a parlé qu'après mon retour, hélas.

Je méditerai un autre jour sur les universités en général et les universités américaines en particulier. Ce soir, on se contentera de la photo. Mais pour en revenir au paradoxe du début : la construction d'une extension de Columbia sur l'emplacement du centre commercial abandonné de Manhattanville, à quelques blocks de là, fait l'objet d'un conflit durable entre l'université et les associations d'habitants de Harlem, qui vivent cette implantation comme une invasion. Il est des frontières que les cartes ne mentionnent pas...

Le Plume vous salue bien.



dimanche 18 septembre 2005

les doigts de pieds en éventail

Alors, aujourd'hui, quoi ?

D'abord une grasse matinée qui redéfinit le sens du mot grasse matinée. Ensuite, un tout petit peu, mais alors un tout petit peu, de rangement. Ensuite pas grand chose. Un petit tour en scooter histoire de ne pas oublier comment on fait, puis une bière fraîche tout en regardant n'importe quoi à la télé. Et puis ensuite, un peu de cuisine : le curry du dimanche soir a repris ses droits.

Bref, globalement, un dimanche les doigts de pieds en éventail et les mains derrière la tête...


Sculpture méso-américaine, National Museum of Natural History, New York, septembre 2004.

Précisons que, si l'attitude de cette statue est exactement celle dont je parle, l'habillement n'est pas tout à fait approprié - surtout pour faire la cuisine.

Le curry du jour, d'ailleurs : poulet aux noix de cajou et épices noires, un plat basé sur une pâte aromatique d'épices qu'on a fait griller avant de les réduire en purée - noix de coco, cajou, graines de coriandre et de cumin, ail, gingembre, oignons, piment. Résultat plutôt satisfaisant, je dois dire.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 11 novembre 2005

Des amis et des idées

Des amis avec lesquels échanger des idées ; de longues conversations sur des sujets profonds, ou légers, ou les deux ; des discussions où l'on s'enrichit par ce que l'on entend, et aussi un peu par ce que l'on dit... Il n'y a pas grand chose de plus précieux, je trouve.


Collections d'art amérindien au National Museum of National History, New York, septembre 2004...

...une photos en forme de clin d'œil, s'agissant d'éminents spécialistes de ces cultures. Je m'accorde au passage une médaille pour être parvenu (je crois) à expliquer en anglais le sujet de mon mémoire, et la raison pour lequel ce sujet avait le moindre intérêt. Ce qui, il faut l'admettre, ne vas pas forcément sans dire.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 24 mars 2006

Fatrasie du vendredi

Considérations en vrac pour une fin de semaine...


National Museum of Natural History, New York, 19 septembre 2004.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 7 juin 2007

Gnossiennes

Avec étonnement, demande la deuxième Gnossienne de Satie à ses interprètes. Les pièces pour piano de Satie : des pièces courtes, une, deux minutes, parfois moins, pas le temps de construire, le monde des années folles va trop vite, il n'y a que le temps de s'étonner. Il invente la lumière électrique, ce monde là, pédale à bicyclette dans les rues, s'élance en voiture, en avion, se photographie, se filme bientôt...

Notre présent qui se croit si rapide est presque immobile par comparaison. Ça devrait nous laisser plus de temps pour réfléchir. À condition de ne pas oublier de s'étonner.


Museum of Natural History, New York, septembre 2004.

Les musiques ne s'annulent pas, ne se succèdent pas comme des règnes - on peut écouter de vastes compositions et de toutes petites pièces pour piano, et tant de choses encore ; des contrepoints savants ou des rythmes robustes... Schubert, Propellerhead, The Who, Paolo Conte, Satie et David Bowie se sont partagé mon temps d'écoute aujourd'hui. Y compris les cinquante secondes de la « valse du chocolat aux amandes ».

Le Plume vous salue bien.



vendredi 9 septembre 2005

Les p'tits bateaux, 3

Puisqu'on en est aux transbordeurs, voici sans doute une des lignes maritimes de transport de passagers qui accueillent le plus de voyageurs par jour : le Staten Island ferry, qui transporte les piétons (pas de voitures, qui peuvent faire le tour par le New Jersey ou par le pont des Verrazzano Narrows) de South ferry, à la pointe sud de Manhattan, jusqu'à l'île-quartier de Staten Island, où résident environ 85.000 habitants - pas loin du double lorsque l'équipe de Baseball des Yankees joue à dommicile, à deux pas de la gare maritime justement.

Les gros bateaux orange et bleu du Staten Island ferry ont plusieurs mérites : c'est un moyen de transport en commun efficace et bon marché - surtout lors de notre passage, l'an dernier, où il était gratuit pour cause de rénovation des terminaux ; c'est une manière sympathique de visiter la baie de New York et de s'approcher de la statue de la liberté ; enfin, ils permettent de se rappeler que New York est, avant toute chose, un port de mer.


l'arrivée d'un bateau au terminal de South Ferry, Manhattan, 16 septembre 2004.

Pour les curieux, j'avais mis en ligne la photo d'un autre bateau de cette ligne en octobre dernier. Un modèle nettement plus rétro, d'ailleurs, pris depuis le terminal opposé.

Puisque l'on parle des États-Unis (j'en ai pas mal parlé ses derniers temps, mais je n'arrivais pas à formuler ce que je voulais dire), j'ai une ou deux remarques à faire sur la situation dans le delta du Mississipi et sur les réactions que cela a occasionné en France.

Tout d'abord, l'inadéquation de la réponse des autorités est suffisamment flagrante pour ne pas mériter de plus ample commentaires - une évacuation partielle et bâclée, des secours qui mettent trois jours pour se mettre en route, etc. L'ineptie de la maison blanche a été particulièrement flagrante, ce qui n'a échappé à personne. Plusieurs commissions d'enquêtes se sont saisies du dossier et il semble que tout ça va être examiné à la loupe. D'un point de vue plus large, le poète Ron Silliman faisait remarquer dans son blog que c'est la culture du Small Governent et le culte de la baisse des impôts qui étaient à incriminer - pensons-y au moment de régler nos propres impôts...

Je trouve tout de même un peu abusif la tendance, flagrante dans nos journaux, à utiliser cette affaire pour régler ses comptes avec le gouvernement américain - ou avec l'Amérique toute entière, après tout, pourquoi faire tant de nuances ? Dans une affaire, qui est somme toute une affaire intérieure, ne convient-il pas de laisser au peuple américain le soin de régler ses comptes avec ses gouvernants ? On sent parfois une certaine délectation devant l'oportunité de tapper sur le Grand Satan, et je trouve ça malsain.*

Qu'on me permette donc de poser une question : Où sont les plans d'évacuation de la ville de Grenoble ? Voilà en effet une grande ville (le tiers de la Nouvelle-Orléans environ) qui est sous la menace d'un risque naturel majeur et clairement identifié : la possibilité d'affaissements de grande ampleur le long de la corniche du Drac, formant un barrage naturel et une gigantesque poche d'eau qui crèverait au bout de quelques heures ou de quelques jours, ballayant comme une gigantesque chasse d'eau la cuvette de Grenoble. Le risque est connu, surveillé ; il suffirait d'un printemps plus chaud et pluvieux que la moyenne, de quelques gros orages d'été... Qui peut m'affirmer aujourd'hui que nous soyons mieux préparés que la Nouvelle-Orléans ?

Sur ces riant propos, je file au gymnase. Enfin, pour être tout à fait honnête, au théatre du Gymnase, voir Boujenah.

Le Plume vous salue bien.

* J'ai sous les yeux le dernier numéro de l'hebdo des socialistes qui se joint à la curée. Est-ce bien là le rôle d'un parti politique français ? Je m'interroge.



lundi 19 septembre 2005

la liberté guidant qui le veut bien

À l'issue d'une journée sans grandes satisfactions je tombe en fouillant dans mes archives sur cette photo de New York :

La statue de la liberté vue depuis South ferry, 16 septembre 2004.

J'ai peut être des joies faciles mais je l'aime bien, cette photo. Et du coup je ne suis pas si mécontent de ma journée, finalement.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 8 juin 2006

Rame, rameur, rameurs, ramez...

Pas de message hier soir pour cause de caprice de Blogger. Et ça tombait pas mal puisque j'aurais eu du mal à produire quoi que ce soit...

Il faut dire que je coinçais un peu dans mes savantes rédactions - une sous-partie nécessaire, mais sur un sujet dans lequel j'avais toujours évité de me plonger complètement. De peur de me noyer dans la quantité des sources impliquées, alors même que jen avais déjà pas mal. J'y avais donc trempé le bout d'un prteil, amassant les documents sur lesquels que tombais par hasard, mais sans aller activement à leur recherche. Du coup, j'ai, d'une part, de la documentation ; d'autre part, quelques idées d'ensemble. Mais le lien se fait mal, je n'ai pas une compréhension assez complète pour vraiment le sentir, ce dossier. Donc, ça rame.

Conséquence à J-14 du rendu : mes entrées vont se limiter à des photos tirées de mes archives en fonction de ma fantaisie du moment. Avec en prime quelques jérémiades sur mon triste sort, bien sûr, voir ci-dessus.


L'East River et Brooklyn vu de la pointe sud de Manhattan.
Au premier plan, l'ancienne gare maritime de South Ferry.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 3 octobre 2004

Manhattan, 9 : L'Hudson

Pour boucler cette séquence "Manhattan", et avant quelques notes sur les autres Boroughs, il eut été injuste de ne pas montrer le fleuve qui fait Manhattan : l'Hudson.

En effet, si Manhattan est réellement une île, les "rivières" qui la bordent n'en sont pas forcément, des rivières. A l'est, l'East River n'est que le détroit final du Long Island Sound ; au nord, l'Harlem River pourrait à la rigueur et sous réserve de données précises concernant les courrants être considérée comme un bras mort de l'Hudson. Au sud, c'est l'Upper Bay, le plan d'eau compris entre le New Jersey, Long Island (et plus particulièrement Brooklyn) et Staten Island. A l'ouest, par contre, un fleuve majestueux, navigable jusqu'au pied des Adirondacks, 300km plus au nord -- tellement majestueux que seul un pont le traverse, le George Washington Bridge, qui prend sur Manhattan au niveau de la 178ème rue.


L'Hudson RIver et le George Washington Bridge, vus de Tryon Park, le 21 septembre 2004.

Bon, OK, le pont, il est en travaux, et du coup ne se distingue plus guère des immeubles du New Jersey voisin... Pas ma faute, à moi. Par contre, je revendique le respect de la logique géographique de ma présentation, la photo étant prise du belvédère juste au nord des Cloisters. Là.

Quant à la barge, elle vient à point nommer introduire un aspect que je n'ai fait qu'effleurer dans ma premières entrée de la série : que New York, métropole, est aussi un port. Ca a l'air évident, mais pour quelqu'un qui a grandi au son des cornes de brume de la baie de seine, ça n'est pas rien.

Le Plume vous salue bien.


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samedi 2 octobre 2004

Manhattan, 8 : The Cloisters.

Si l'on continue tout droit vers le nord, par exemple en prenant l'autobus M4, on arrive à Inwood, la pointe nord de Manhattan, coincée entre un coude de la Harlem River et l'Hudson, et à Tryon Park, les hauteurs boisées qui la bordent à l'ouest. Au point culminant, un des musées les plus fous que j'aie visité : The Cloisters. En toute rigueur, ce n'est pas un musée à part entière, mais le département d'art et d'architecture de l'Occident médiéval du Metropolitan Museum of Art, qui lui se trouve comme tous les autres le long de Central Park, au coeur du Museum Mile. Pourquoi un annexe aussi lointaine ? C'est que précisément ce sont certaines pièces des collections qui donnent le nom à l'ensemble : les cloîtres. Oui, des cloîtres, de petits jardins entourés d'un déambulatoire couvert, qu'on trouvait au coeur des monastères. Il y en a quatre, ramenés d'Europe en pièces détachées par des collectionneurs fortunés.


The Cloisters, le cloître de Cuxa, 21 septembre 2004.

Celui-ci, espagnol, est le plus grand des quatre, avec ses piliers de pierre rose, le seul qui soit vraiment au diapason de la pierre local du corps de bâtiment lui-même. A côté, on trouve le tout petit cloître de Saint-Guilhem le désert, venu des environ de Clermont-l'Hérault : c'est le plus ancien, récupéré pierre par pierre dans les environs de cette abbaye en ruine, souvent sous forme d'ornement dans les fermes locales. La salle capitulaire voisine servait semble-t-il d'étable...

Les cloîtres, pour spectaculaires qu'ils soient, ne doivent pas faire oublier les collections : de très belles pièces de sculpture et de peinture, du XIème au XVIème siècle, de la céramique, des tapisseries aussi. En particulier les tapisseries de la Licorne, cousines de la dame à la Licorne de Cluny, et rachetées aux ducs de la Rochefoucauld dont elles décoraient le château de Verteuil, près de Ruffec, en Charente (eh !). L'histoire en est connue : la licorne est le symbole de la pureté.  En conséquence, on en représente la chasse et la mise à mort. Logique.

Le Plume vous salue bien.


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mercredi 8 février 2006

Portrait de couple

Tombé par hasard là dessus en parcourant ma photothèque :


Chandelier pascal, Castille-Léon, fin XVème siècle.
New York, musée des Cloisters, septembre 2004.

Plutôt mignons, non, Adam et Ève - le brave Adam a encore son casse-croute à la main, sale affaire ! Quant à l'anatomie d'Ève, elle plaide pour l'inexpérience de l'artiste en matière de nus féminins.

Bah ! Pas si souvent non plus que je mets des photos de nus dans ce blog, finalement.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 12 juillet 2007

Faire l'âne pour avoir du son

Une image retrouvée au hasard de mon économiseur d'écran :


Musée des Cloisters, New York, septembre 2004.

Après une journée un peu rude, je me permets de me contenter de vous adresser un amical braiement. C'est toujours mieux que de devenir chèvre.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 29 septembre 2004

Manhattan, 5 : Upper East Side, le Guggenheim

Les côtés de Central Park, c'est le "Museum Mile". Côté ouest, il y a surtout le "American Museum of Natural History" et ses dioramas croquignols ; côté est, il y a tout ce qu'on veut : Musée du design, de l'Espagne, du judaïsme (très bon musée d'ailleurs), de divers styles de peinture...

Et puis il y a le Guggenheim. Le Guggenheim, c'est un peu comme si une soucoupe volante s'était garée entre deux immeubles. D'ailleurs, voyez plutôt.


Le musée Guggenheim, 17 septembre 2004. A droite, le parc.

Le musée n'est pas immense en terme de superficie, bien que la spirale ascendante qui en forme le bâtiment principal soit secondée par une annexe de bonne taille au salles plus classiquement rectangulaire. Mais le contenu... le contenu...!

Pas compliqué : si vous vous demandez pourquoi Kandinsky est aussi mal représenté dans nos musées, ne vous fatiguez pas : tout est là-bas. Plus que l'expo temporaire de photos (les expos de photos dans les musées d'arts contemporains finissent par se ressembler toutes) ou de sculpture de Brancusi (Paris croule sous les Brancusi ces dernières années), ce sont les collections permanentes, et notamment les salles Kandinsky, qui m'ont laissées sur le cul. Quand j'étais en seconde, ma prof d'histoire de l'art posait la question : "comment peindre après Kandinsky ?" Je pense qu'elle faisait référence au théoricien plus qu'au peintre, mais les deux vont ensemble.  Eh bien, depuis cette époque, je visite des musées, je lis, je m'intéresse.. Et je n'ai pas encore trouvé de réponse définitive. Bon, si, des succès individuels, l'expressionnisme abstrait de Pollock et Rothko, etc. Mais la peinture comme genre, je ne suis pas sûr qu'elle s'en soit réellement remise.

Question annexe : pourquoi Kandinsky est-il aussi peu connu du grand public français, alors qu'on fait tant de cas d'un Picasso, pour une raison qui d'ailleurs m'échappe aussi un peu ?

Le Plume vous salue bien.


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dimanche 30 juillet 2006

Bagages

Bison futé, il a dit, pas quitter les grandes villes avant quinze heure, alors nous, on est discipliné, on attend cette heure là pour partir. Bon, il y a aussi le fait que je ne me suis pas tiré du lit avant 11h55...

Du coup, emballage vite fait, et en voiture !


Emballage d'une exposition temporaire au musée Guggenheim, New York, septembre 2004.

(On n'en a pas autant que ça, des bagages, tout de même...)

Prochaine connexion depuis le Trégor, par modem ou par le Wifi du port de plaisance.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 1 octobre 2004

Manhattan, 7 : West Harlem.

Au nord de Morningside Heights, le terrain redescend vers une vallée sèche aujourd'hui occupée par la 125ème rue. C'est le début de Harlem, de West Harlem, techniquement. A cause de cette vallée, le métro (en l'occurrence les lignes 1 et 9, qui suivent Broadway) sort de terre, contraint et forcé, pour un des rares segments aérien de Manhattan.


Broadway et 125ème rue, la station de métro, 20 septembre 2004.

En venant de Columbia, c'est le début d'un autre monde : la couleur de peau se fait plus sombre, les voiture plus vieilles, les Starbucks sont remplacés par des McDonalds (le bas du bas de gamme du hamburger outre atlantique -- ça vaut pas les Wendy's, tiens) ; les devantures des magasins se mettent à parler espagnol pour la plupart. Oui, espagnol : West Harlem, c'est le quartier des Caraïbes, des Dominicains notamment. Des Haïtiens aussi, du coup on entend quelques mots de français sur les trottoirs.

Les relations entre Noirs et Blancs, à New York, ce n'est pas forcément un fleuve de guimauve, on s'en doute. Probablement plus dures que sur la côte ouest, à vue de nez. Si, blanc de peau, vous demandez votre chemin à un Noir (dans Harlem par exemple), il aura un moment de surprise que vous lui adressiez la parole, et poliment en plus. Pour vous renseigner ensuite, bien sûr.  Peu de couples "mixtes" (que l'expression est belle !) ; nous en avons rencontré un, qui regrettait amèrement sa Californie d'origine. Et, dans les milieu académiques, ma peau vaguement café au lait me mettait souvent dans les plus bronzés de l'assistance, ce qui n'était pas vraiment le cas une fois franchie la 125è rue...

Evidemment, la composante raciale est l'élément majeur de la bagarre entre Columbia et les habitants et commerçants de West Harlem, la community comme on dit là-bas, et notamment de Manhattanville, le complexe de commerces et d'habitations situé entre cette station de métro et l'Hudson. Même si Columbia tente de veiller à la "diversité" de la population -- ce qui fait râler les blancs qui ne sont pas admis sans forcément changer profondément la composition de la communauté universitaire.

Quelqu'un a-t-il une baguette magique à proposer ?

Le Plume vous salue bien.


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samedi 10 décembre 2005

Acier

Aujourd'hui, on trouve de l'acier partout. Voitures, trains, rails, ciseaux, clous, marteau... La majorité des objets en métal que nous manipulons sont fabriqués en acier. Acier spécial, parfois : inoxydable, au tungstène ou au carbure de molybdène ; ou alors de l'acier de base, peut-être galvanisé pour éviter la rouille : cornières, tôles ondulées... Dans les villes comme dans les campagne, nos paysages sont peuplés d'acier.


Manhattan, Broadway & 125th, septembre 2004.

Comme vous me connaissez, vous savez ce quye je vais dire : qu'il n'en a pas toujours été ainsi. J'ai passé ma journée, avec beaucoup de plaisir, au colloque international « l'acier en Europe avant Bessemer » à entendre parler de cette époque où, s'il y a moins d'objet en fer, il y en a surtout une proportion infime qui sont fait d'acier. Petit compte-rendu...

Consultons le Larousse : Bessemer (Sir Henry). Charlton, Hertfordshire, 1813 - Londres 1898. Industriel britannique. Il mit au point un procédé économique de transformation de la fonte en acier (1855) qui s'est imposé. Le procédé Bessemer n'est pas le seul à avoir fait de l'acier une production de masse (l'acier sur sole, procédé Siemens éventuellement modifié Martin, est au moins aussi important d'un point de vue économique), mais il est le premier. À partir de là, l'acier devient un produit courant et progressivement la forme la plus employée du fer.

Rappelons les bases : l'acier, c'est du fer avec un peu de carbone (moins de 2%). Un alliage donc, même si les métallurgistes prèfèrent parler de solution solide de carbone dans du fer. S'il n'y a pratiquement pas de carbone, on parle de fer tout court ou, par convention, de fer forgé. S'il y en a plus de 2%, c'est de la fonte. Des trois, l'acier est le seul à combiner dureté et élasticité, ce qui est tout de même intéressant.

Avant Bessemer, donc, que fait-on ? Plusieurs possibilités. Si on utilise la méthode de réduction directe (sans passer par la fonte), comme dans le procédé à la catalane dont parlaient aujourd'hui Jean Cantelaube (université de Toulouse-le Mirail) et Olivier Codina (ministère de la culture d'Andorre), on obtient, si on s'y prend bien, une certaine proportion d'acier dans la loupe produite. On la casse en morceau et on fait le tri, en forgeant ensuite ensemble les morceaux qui vont bien. Par contre, dans le procédé indirect, ce qu'on obtient, c'est de la fonte. Si on veut produire du fer forgé, pas compliqué : on réchauffe les gueuses de fonte sous le vent d'un soufflet pour en brûler le carbone, ensuite, on bat le fer pendant qu'il est chaud et le tour est joué : c'est l'affinage. Mais si ce qu'on veut, c'est de l'acier, c'est moins simple. On a deux possibilités : essayer d'extraire la majeure partie du carbone mais en en laissant un peu, ce qui n'a rien d'évident, la décarburation n'étant pas quelque chose de simple à ne faire qu'à moitié - c'est ce que faisaient par exemple les aciéries de Rive-de-Gier. Sinon, on décarbure complètement et on remet du carbone après. On appelle ça la cémentation ; c'est un procédé connu depuis le haut moyen-âge mais qu'on commence à appliquer à grande échelle en Angleterre vers la fin du XVIIème siècle - un excellent exposé de Chris Evans (université de Glamorgan) montrait clairement le développement des aciéries à Sheffield et Birmingham à cette époque, pour transformer en acier le fer en barre importé de Suède et de Russie.

Du coup, évidemment, l'acier est très cher, même si du fait de la montée des aciéries britanniques il connait une forte baisse au XVIIIIème siècle ; il se vend d'ailleurs en petites quantités, avec toute une game de qualités en fonction de l'usage voulu. On n'utilise pas le même acier pour faire une lime ou pour faire un ressort de montre - ou une lame de rasoir, d'ailleurs.

L'exposé final, par Helen Clifford, de l'université de Warwick, rappelait le prestige qu'avait encore l'acier au XVIIIème siècle : on a alors une vague de la bijouterie en acier taillé ; pas de la joaillerie de haut de game, certes, mais des boutons, boucles et broches, parés de cabochons d'acier dont les facettes reflètent la lumière. À en croire une gravure publicitaire d'époque, l'effet est imparable : face au rayons de lumière émanant de l'habit que le gentleman a fait orner de boutons d'acier taillé, la jouvencelle tombe en pamoison. C'est quelque chose, tout de même !

Le Plume vous salue bien.