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Des photos et des jours

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mardi 6 mars 2007

Année polaire

À partir de jeudi, dans le bel amphithéatre du Muséum d'histoire naturel, un colloque plutôt prometteur sur les sociétés arctiques, dans le cadre de l'année polaire internationale. C'est présidé par Malaurie et organisé par un copain, c'est dire à quel point c'est prometteur.


Un petit lac de fonte à la lisière de la calotte glaciaire, Groenland, août 1993.

Je vais y aller, au moins un petit peu. J'ai toujours un petit bout de Groenland dans la tête.

Le Plume vous salue bien.



lundi 5 mars 2007

Salle des inventaires

Journée aux archives aujourd'hui, ou plutôt : journée aux inventaires. Les inventaires, pour l'historien, c'est une première étape pleine de promesses, même si les déceptions sont nombreuses une fois arrivé en salle de consultation !

Parcouru notamment l'inventaire sommaire de la série C des archives départmentales de la Haute-Vienne, qui rassemble pour l'essentiel les documents des intendants de la généralité de Limoges. À l'époque qui m'intéresse, celle-ci couvre une bonne partie des actuels départements de la Haute-Vienne, de la Corrèze, de la Charente et de la Charente-Maritime. Les inventaires sommaires de la fin du sècle dernier (enfin, avant-dernier, je veux dire), c'est assez particulier : ni une simple description du contenu des cartons, ni un inventaire analytique pièce par pièce ; je pense que messieurs les archivistes parcouraient à toute vitesse les cartons et registres sur lesquels ils travaillaient, relevant pour certaines pièces un mot clé, pour d'autres une date ou un nom de lieu, pour certaines rien du tout, ou bien de longs extraits... Une telle méthode (ou absence de méthode) ferait bien sûr hurler un enseignant d'archivistique actuel ; cependant, ça a le mérite d'exister, et c'est bien pratique, un fois rétablis les noms de lieux et de personne souvent transcrits au petit bonheur la chance.


Champagnac-la-Rivière (Haute-Vienne), juillet 2006.

Complication supplémentaire pour l'historien des techniques : certainement incollables en grec et en latin, ces messieurs étaient totalement ignares des questions techniques. Forges, affineries, hauts-fourneaux, tout ça, c'est pareil ; quant à l'importance réciproque du charbon de bois et du charbon de terre à l'époque moderne, visiblement, ça les dépasse complètement.

Du coup, on raterait presque un truc intéressant : la Haute-Vienne a la particularité de comporter beaucoup d'affineries (où l'on transforme la fonte en fer forgé) et très peu de hauts-fourneaux (où l'on transforme le minerai en fonte) - il y en a un à Chapagnac-la-Rivière, deux dans le Sud du département, et c'est tout. Ce qui veut dire que l'on faisait venir la fonte d'ailleurs, en l'occurence du Périgord voisin. Moi je trouve ça intéressant, eux, sans doute pas !

À part ça, trouvé des documents potentiellement intéressants dans les archives privées d'un personnage qui n'a eu personellement aucun lien avec l'affaire que j'étudie ; par contre, son neveu, si - et pour une raison qui m'échappe, une partie de la correspondance du neveu avec le ministère de la Marine a abouti dans les papiers de l'oncle... Prometteur, donc. Mais ce ne sont pour l'instant que des références ; nul moyen de savoir ce que nous réservent les documents avant de les avoir vus. C'est tout le charme de la recherche en archives !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 4 mars 2007

Vélocipède

Aujourd'hui, petit tour avec le moyen de transport le plus efficace qui soit en termes de rapport énergie/distance parcourue ; je veux bien sûr parler du vélo. Bon : tout efficace qu'il soit, j'ai pu constater le manque d'entrainement de la motorisation - en l'occurence, ma pomme. Dur, dur, la reprise...

Notons au passage que le vélo, au même titre que l'aluminium, la voiture, l'éclairage électrique et, un peu plus tard, l'avion, est un produit de ce qu'on a appelé la deuxième révolution industrielle, à la fin du XIXe siècle. Les premiers vélos modernes, avec deux roues à rayons de même diamètre, entraînement de la roue arrière par chaîne et guidon monté directement sur la fourche (légèrement inclinée) de la roue avant date des années 1880. Les pneus gonflables datent de 1888, les dérailleurs de 18951*. En 1903, c'est le premier tour de France...

On répète aujourd'hui que le changement technique va de plus en plus vite. Mais la somme d'innovations de la période 1880-1910 est absolument étourdissante ; innovations qui passent en quelques années du prototype à l'objet de tous les jours... Réfléchissons deux minutes. Pouvez-vous citer, pour les trente dernières années, des innovations technologiques aussi spectaculaires que celle que j'ai mentionnées plus haut ? Des perfectionnement, certes, mais pas grand chose de réellement nouveau. Le téléphone portable, peut-être ?

Nous sommes dans une période de relative stagnation technique. Et nous ne le savons même pas.

Le Plume vous salue bien.

* cf. le chapitre 1er de D.G. Wilson, Bicycle science, 3e édition, MIT Press 2004.



samedi 3 mars 2007

Escale

Le luxe d'arrêter de courir pour quelques heures - mettre à la cape, faire escale. Ouf.


Le port de commerce de Brest, juillet 2000.

Lectures en douceur, polar ou savantes revues - l'essentiel est de ne pas être bousculé. Un peu de télé, un peu de courses. Remplir à la seringue des cartouches d'imprimante - très rigolo à faire mais je conseille le port de gants jetables en latex ; là, je me retrouve avec des doigts de schtroumpf.

Une journée en roue libre.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 2 mars 2007

Crachin

Entre coup de vent et crachin, quelques beaux ciels de traîne au moment des éclaircies... Ce crachin, c'est celui qui m'accompagnait lorsque je traversais le Léguer pour me rendre à l'école primaire Joseph Morand, à Lannion (Côtes-du-Nord). Sortir par la petite grille verte au fond du jardin, descendre un escalier qui séparait la maison du voisin d'en face de son potager, tourner juste avant le passage à niveau dans la venelle de Buzulzo, ronces dévalant le long du schiste d'un côté, traction rouillée dans un appenti de l'autre ; traverser le pont, passer devant le magasin d'aliments pour bétail (M. l'inspecteur, qui était vieux garçon, logeait juste au dessus), longer le trottoir des écoles privées, traverser la rue et monter le raidillon jusqu'à l'énorme portail en bois.


Le Léguer à Belle-Isle-en-Terre, avril 2004.

Cette école, ce n'était pas celle d'avant-hier que certains regrettent. Il y avait certes l'encre violette, les encriers de porcelaine et les plumes sergent-major pour les leçons d'écriture. Mais il y avait aussi des points d'actualité du matin - sur la lointaine route du Rhum (adieu Alain Colas) ou sur le nauffrage du Tanio au large de l'île de Batz toute proche (bonjour le mazout) ; il y avait la chouette effraie amochée qu'on avait tenté de retaper et sur laquelle au bout du compte le père d'un copain, vétérinaire, avait fait une démonstration de naturalisation ; il y avait les expériences de physique amusante (vinaigre et bicarbonate de soude) ; il y avait le manuel d'ornithologie que l'instit' barbu, qui était aussi chasseur que j'étais anti-chasse, m'avait prêté pour que je me tienne tranquile...

Ce crachin m'a nourri ; ne comptez pas sur moi pour que je le renie.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : cette entrée en guise de réponse à celle de Sappholfaire datée d'hier qui, la météo aidant, m'a remis tout ça en tête....



jeudi 1 mars 2007

Jungle

Deux livres en cours : un récit de voyage, Congo Journey, de Redmond O'Hanlon, et un polar, Crusader's Cross par James Lee Burke. Le O'Hanlon est une relecture ; je l'avais lu peu après sa publication (1996). C'est le journal d'un voyage dans la forêt équatoriale du Congo (ex-Brazzaville), au bout de la violence et à la limite de la folie, aussi.

Le polar se passe dans l'univers tout aussi sombre, chaude et humide des bayous de Louisiane. Pas mal fichu, ma foi, dans le style lecture express. Je me retrouve donc par mes lectures dans une ambiance plutôt équatoriale. Du coup, je vous offre une version plus douce de l'univers des forêts tropicales humides, reconstitué dans un coin de Californie du Sud...


San Diego Zoo, 15 août 2004.

À propos de pandas, je me suis souvenu d'une blague idiote et intraduisible ; vous la trouverez sur mon weblog anglophone si vous le souhaitez.

Sinon, j'avais un peu la tête dans le bayou toute la journée. Bon. On verra ce que ça donne demain.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 28 février 2007

Après la pluie

Déjeuner ce midi dans un pub que les bourrasques traversaient à l'occasion d'une porte à l'autre ; avenue de France, les parapluies se retournaient, les passants couraient et la pluie tombait. Une averse particulièrement violente, survenue au moment des cafés, donne prétexte à prolonger des conversations qui ne demandaient que ça, d'être prolongées. Et puis, en sortant, ça :


Paris, entre Grands Moulins et Grande Bibliothèque, aujourd'hui, 14h15.

Ciel tout bleu. Pas pour longtemps certes. Mais comme digestif après un repas amicalement et culinairement réussi, c'est pas mal.

Le Plume vous salue bien.



mardi 27 février 2007

Vapeur

J'aurais bien intitulé cette entrée « à toute vapeur » mais, franchement, aujourd'hui, ça n'aurait pas été honnête de ma part. Toujours est-il que, pour compléter la photo d'hier, voici une locomotive qui roulait sur ces mêmes voies (sinon sur ces mêmes rails) il y a 150 ans.


La Crampton n°80 des Chemins de fer de l'Est, Paris, juillet 2003.

La Crampton, c'est la machine des premiers véritables trains express - dont la vitesse en service commercial dépassait les 50 km/h, si, si ! Celle-ci fut construite à Chaillot en 1852 ; elle est conservée à la cité du train de Mulhouse où j'irais bien faire un tour un de ces jours. Après tout, je voulais déjà visiter ce musée quand, tout petit déjà, je lisais et relisais la publicité qu'en faisaient les serviettes en papier des toilettes de tous les trains de France...

Le Plume vous salue bien.



lundi 26 février 2007

Repos

Pas de grands voyages aujourd'hui, ni de passionnantes recherches... Pas de travail non plus, j'avais pris la journée. Pas de photos, j'avais laissé mes appareils à la maison. Pas grand chose, donc. Seule action d'éclat : avoir lavé nos véhicules à deux ou à quatre roues. Hautement passionnant, n'est ce pas ?


Les voies de la gare de l'Est vues de la rue Lafayette, 3 février 2007.

En face de la station service, les voies de la gare de l'Est. J'aime le bruit des trains. Rien de triste dans ce bruit.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 25 février 2007

Dix-neuvième siècle

Père Lachaise toujours ; entre Alexandre Ledru-Rollin, grand homme politique, et Félix Faure, tout petit président de la République, est inhumé Thomas Couture, « peintre d'histoire » d'après sa pierre tombale. Avec les voisins qu'il se paye, il aurait dû amener ses pinceaux.


Bustes de Couture et de Ledru-Rollin, cimetière du Père Lachaise (4e division), 3 février 2007.

La peinture académique de Couture apparaît maintenant comme un cul-de-sac de l'histoire de l'art ; je ferais toutefois remarquer que désigner ce qui dans l'histoire (de l'art ou autre) est ou n'est pas une impasse, c'est pour le moins faire preuve de déterminisme. Et puis, ces tableaux pompiers, en les regardant avec un grain d'ironie, ils sont souvent poilants ; qui sait si leurs créateurs ne les voyaient pas ainsi ?

Lecture du jour : Émile Zola, Son Excellence Eugène Rougon. Décidément, le roman du XIXe siècle m'attire en ce moment. Je devrais peut-être consulter.

Le Plume vous salue bien.



samedi 24 février 2007

Au pas de course

Le programme annoncé hier a dû être modifié : ce sera finalement un week-end au pas de course. Hop, hop, hop.

Du coup, pas de safari photo dans les recoins de la capitale. Le temps ne s'y prête guère, de toute façon. Tant pis : je ressors les fruits de ma dernière expédition de ce type, il y a trois semaine.


Tombe de Colette, cimetière du Père Lachaise (4e division), 3 février 2007.

Rien à voir avec la notion de repos éternel, je vous rassure. Pendant que je parcourais les allées à la recherche d'images, une petite troupe de gamins faisait une sorte de jeu de piste à la recherche d'une liste de noms : « Mais si, c'est celle-ci ! - Tu crois ? - Mais si ! - Mais non ! » - sympa, quoi.

J'ai mis plus de temps qu'eux à trouver ce que je cherchais. Mais j'ai pu constater au passage que l'ingénieur Perdonnet était à côté du physicien Arago et que Félix Faure était représenté en gisant sur sa tombe, habillé d'un respectable costume trois pièces, ce qui ne manque pas de piquant quand on se rappelle des circonstances de sa mort.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 23 février 2007

Paris Île-de-France

Prévu pour ce week-end : rien. Arpenter peut-être, si le temps le permet, les rues de Paris, appareil photo en main. C'est à peu près tout.


Paris, Rue Lafayette, 3 février 2007.

Et dormir. To sleep, perchance to dream... Et me réveiller - mais le plus tard possible.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : que vois-je à l'instant dans mon agenda ? un séminaire demain après-midi... et qui m'intéresse, en plus...



jeudi 22 février 2007

Chantier naval

Les chantiers navals du port de Kobe travaillent essentiellement sur des docks flottants. Qu'est-ce que c'est qu'un dock flottant ? Eh bien, voilà : c'est une cale sèche qui flotte. Tout simplement. Vous me direz, si elle flotte, elle n'est pas sèche ; mais elle l'est sur le dessus et c'est bien suffisant.


Un dock flottant à vide aux chantiers Mistubishi de Kobe (Japon), août 1998.

Je m'explique : le dock flottant est cet espèce de couloir, ouvert à une extrémité au moins ; en dessous, de volumineux balasts assurent la flottaison. En les remplissant, on submerge partiellement le dock jusqu'à ce que seul le haut des parois lattérales émerge ; on peut alors faire entrer le bateau que l'on souhaite réparer. Lorsqu'il est en place, on pompe l'eau des balasts et l'ensemble se soulève jusqu'à ce que le bateau soit à sec, le plancher du dock découvert. On peut alors réparer, nettoyer, repeindre, tout ce qu'on veut. Pour remettre à l'eau, il suffit de faire la manip' inverse.

Grosses bestioles, ces trucs-là : celui du Havre fait 310m de long et peux assécher un navire pesant 50.000 t ; il avait été question de le vendre mais on s'est rendu compte qu'il pouvait être bigrement utile. J'ignore combien mesure celui de Kobe. À considérer la taille des grues et en le comparant au sous-marin qui se trouve à la limite droite de l'image, il ne dois pas être beaucoup plus petit.

Je ne sais plus au juste pourquoi je voulais vous parler de ça, si tant est qu'il y ait eu une raison. À part que j'aime les installations portuaires, mais ça, ce n'est pas un scoop. De toute façon, je vais de ce pas me mettre en cale sèche pour la nuit !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 21 février 2007

Il est frais, mon poisson, il est frais !

Je vous assure : j'avais prévu une entrée d'une haute tenue intellectuelle sur Stendhal et les plaines de l'Italie du Nord. Mais voilà : ce soir, c'était sushi maison, et après ça et un demi litre d'Asahi, je pense que je vais remettre ces prouesses à plus tard.


Le corpus delicti avant sa disparition, ce soir, vers les 9h .

Le bouquin qu'on aperçoit sur l'image (Kay Shimizu, Sushi at home) est une bonne base pour se lancer dans la fabrication de sushi. Évidemment, il vous faudra disposer du bon riz (on m'en ramène de temps à autre du Japon), d'un peu de matériel, de vinaigre de riz, de poisson irréprochable et d'une bonne dose de talent. Pour le talent, il faut reconnaître : c'est Madame Plume qui fournit !

Le Plume vous salue bien.



mardi 20 février 2007

Berges

Un peu de littérature :

Le 15 juillet 1840, vers six heure du matin, La Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.

Des gens arrivaient hors d'haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours, et le tapage s'absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s'échappant par des plaques de tôle, enveloppat tout d'une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l'avant, tintait sans discontinuer.

Enfin le navire partit ; et les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d'usines, filèrent comme deux rubans que l'on déroule.

Il s'agit là, comme vous ne l'avez sans doute pas deviné, des premières lignes de L'éducation sentimentale, de Flaubert. Vous ne l'avez sans doute pas deviné car, élevés comme moi au Lagarde et Michard, vous faites commencer le roman quatre pages plus loin : « Ce fut comme une apparition :», etc. Ou peut-être vous fichez-vous de ces vieilleries comme de vos premières chaussettes.

Pourquoi Flaubert, donc ? Tout simplement parce que le vapeur fluvial dont il est question ici part du quai Saint-Bernard, où se trouve actuellement Jussieu, et remonte le cours de la Seine. Ces berges, ce sont donc celles-là même où je prenais l'air à l'heure de ma pause déjeuner, regardant le ballet heurté des camions, des pelleteuses et des barges sur le bord du fleuve.


Port fluvial de Paris, quai Panhard et Levassor, cet après-midi.

Sur la terre ferme, c'est le vacarme désordonné des activités humaines - la pelleteuse comme incarnation de la force humaine destructrice, le gravat qu'on évacue, le béton qu'on prépare pour d'innombrables chantiers.

Je ne suis pas parti en croisière sur la Seine ; je suis resté sur la berge, dans le vacarme. On n'y est pas si mal.

Le Plume vous salue bien.



lundi 19 février 2007

Retour au turbin, tagada tsoin tsoin

Pour le lundi, une photo du quartier des Grands Moulins, puisque j'ai dû m'y traîner pour gagner mon pain à la sueur de mon front. N'exagérons rien - mais tout de même : six étages sans ascenseur, pensez-vous... Notons d'ailleurs une intervention magistrale du réparateur d'ascenseur qui s'est déplacé pour fixer à la porte une affichette « hors service ». Très fort, si, si.

D'un autre côté, je le comprends, cet ascenseur. On lui a expliqué, comme à la presse et au ministre, que le bâtiment était terminé, livré, inauguré, en service ; qu'il (l'ascenseur, pas le ministre) n'aurait plus à transporter que des étudiants malingres ou un occasionnel livreur. Mais voilà : au quatrième étage, plâtriers et électriciens sont en plein travail, y compris aux abords immédiats de la cage (sans porte) dudit ascenseur ; au sous-sol, on construit le compactus de la bibliothèque : on descend donc les plaques d'agglo et les rayonnages en tôle par palettes entières ; au troisième étage on voit encore des brouettes remplies de sable emprunter le même ascenseur, répandant à l'occasion une partie de leur chargement dans les délicats mécanismes. Finalement, il n'y a guère qu'à notre sixième qu'on utilise l'ascenseur comme un ascenseur et non comme un élévateur pour l'exploitation minière. Et du coup on monte à pied.


Les chantiers de la ZAC rive gauche vus du huitième étage des Grands Moulins cet après-midi.

À propos d'élévateurs : avez-vous remarqué que les constructions humaines les plus audacieuses et les plus graciles de nos villes sont des constructions temporaires - les grues. Autant de petites tours Eiffel unijambistes, au molet nettement plus fin et délié que la vraie en plus. Et tout compte fait, il n'en tombe pas si souvent que ça...

Notons d'ailleurs que malgré un ou deux accidents spectaculaires ces dernières années, personne n'a encore eu l'idée de les interdire, ces fameuses grues. C'est bon signe : l'imbécillité collective qui se fait appeler « principe de précaution » n'a pas encore tout envahi...

Le Plume vous salue bien.

P.S. : il y a un séminaire de philosophie des sciences sur cette notion qui se tient dans mes fameux Moulins ; je crois que j'irai y traîner mes guêtres à la prochaine séance. Ça pose des problèmes fort intéressants, malgré tout.



dimanche 18 février 2007

Rivières

Je me suis mal exprimé dans mon entrée d'hier : la grisaille était bien entendu tout intérieure ; il faisait, autant que j'aie pu m'en rendre compte, fort beau hier et aujourd'hui. Autant que j'aie pu m'en rendre compte : je ne suis guère sorti, sinon à la nuit tombée, pour faire les courses. Ce qui m'a permis d'ailleurs d'arriver à ma supérette au moment où le rideau de fer se refermait, malin, ça, non ?

Résultat : je n'ai pas profité du temps qu'il faisait, mais j'ai profité du temps dont je disposais pour me remettre sur pied, ce qui n'est pas une si mauvaise manière d'occuper son temps. Qui plus est, je me suis replongé goulûment dans mes dossiers d'archives, mise en fiche, tri de photos d'archives, mise en fiche de nouveau... Un travail long mais indispensable, qui me permet de répondre par l'affirmative à la question fatidique : oui, j'ai clairement assez de documentation pour écrire mon mémoire de M2. Il y a plus qu'à.

Et mes fiches bristol fraîchement imprimées m'ont replongé à la poursuite d'anciennes forges, les documents d'un côté, la carte IGN de l'autre ; suivre du doigt les rivières et les étangs...


Le Bandiat à Bunzac (Charente), 29 décembre 2003.

Sur les cartes, sur le terrain : l'histoire de la métallurgie ancienne se fait au fil des cours d'eau. Le Bandiat, par exemple, faisait mouvoir les affineries du Limousin et les hauts fourneaux du Périgord avant de se perdre dans le karst du plateau de la Braconne. Bonne petite rivière à son entrée en Charente, elle n'est plus qu'un ruisseau à Bunzac avant de disparaître totalement. Et encore était-on en période de hautes eaux au moment de ce cliché ; pas sûr qu'on y trouve la moindre goutte lorsque l'été arrive.

La neige est tombée peu après ; comme tout le monde, lorsqu'il neige, j'essaye d'avaler des flocons en marchant. Quitte à arrêter la voiture au bord d'une route forestière déserte pour ça.

Le Plume vous salue bien.



samedi 17 février 2007

Cape Town

À Cape Town, l'après-midi, la montagne de la Table se drappe d'une nappe de brouillard qui s'étend progressivement à la montagne du lion voisine, à Signal Hill, et à l'avant-port, juste en dessous. Du coup si le bateau-pilote revient au port en fin de journée, c'est vers la grisaille qu'il pointe son étrave.


Entrée du bateau-pilot au bassin Victoria & Albert, Cape Town, février 1997.

La grisaille : le moins que je puisse dire est qu'on y est en plein, ces jours-ci. Un moment à passer.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 15 février 2007

Portland, Maine

Autre terre, autre mer, autre port... À Portland (Maine), les homards ont un accent très particulier. Enfin, s'ils parlaient, ils en auraient un, c'est sûr.

Plus on remonte vers le Nord le long des côtes de la Nouvelle-Angleterre, plus les accents s'épaississent et moins les specials débités prestissimo par les serveuses à votre table sont intelligibles. Passé Newburyport, commander un plat du jour devient périlleux ; de la haute voltige une fois rendu dans l'État du Maine.


Retour d'un Lobsterman, Portland (Maine), juillet 2001.

À Portland, le plat du jour, ce sera sans doute du homard. J'y avais pourtant mangé un bar de ligne qui se posait un peu là. J'ai déjà dû dire du bien de Portland par ici, de toute façon. Je persiste et signe.

Outre les repas de fruits de mer, nous y avions acheté de jolies mezouzoth et quelques accessoires de photo ; surtout, marché sur les docks, dans le vent et la lumière. Portland, Maine : je reviendrai.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 14 février 2007

Portofino

Pluie et vent sur la voie sur berges ce matin ; journée grise, grise, grise. Alors, se souvenir de la côte ligure un jour d'été, même un peu gris luis aussi - des barques vernies allignée face au vieux château.


Portofino, juillet 2005.

Deux, trois images et puis s'en vont...

Le Plume vous salue bien.



mardi 13 février 2007

Démarrages

Bien sûr, Julia Kristeva a raison : le projet de nouveau campus de l'université Paris-Diderot est sous-financé, pas forcément bien pensé et sa réalisation a été suivie par un incroyable empilement d'éléphants blancs. Mais quand même : après des années à en entendre parler, à y travailler un peu aussi, voir les premiers bâtiments commencer à vivre leur vie de bâtiments universitaires, ça n'est pas rien.


La Halle aux farines et les bâtiments Condorcet et Buffon.
Vue du huitième étage des Grands Moulins, vendredi dernier, fin d'après-midi.

Bon, il faudra que les étudiants s'y fassent plus nombreux pour que ça devienne intéressant ; que fritiers, barmen et bouquinistes s'installent dans les rues voisines. Une question de temps, sûrement.

Le Plume vous salue bien.



lundi 12 février 2007

Fendre les flots

Un peu de couleur pour un jour de pluie : l'étrave de l'USS Olympia, croiseur américain de la guerre hispano-américaine de 1898. Ça ne date pas tout à fait d'hier, c'est le moins qu'on puisse dire.


USS Olympia, Penn's landing, Philadelpie, décembre 2006.

Oui : je revendique mon droit à écarquiller les yeux sur des bateaux de guerre, qu'ils soient américains, français ou moldo-valaques. Restons gamins, quoi !

On aura tout loisir après de méditer sur le premier expansionisme américain qui s'ouvre avec la guerre de 1898, se poursuit avec la politique du big stick de Teddy Roosvelt et la participation, bon gré mal gré, à la première guerre mondiale, avant de s'embourber dans les expéditions de soutien à la Russie blanche et de s'achever par un retour brutal à l'isolationisme au début des années 20. Ce qui correspond précisément à la carrière de l'USS Olympia. Mais on n'a pas besoin d'être historien à jet continu, non plus.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 11 février 2007

Hivernage

Il pleut. Une pluie d'hiver, une pluie qui dure. Sous les fenêtres le zinc qui couvre le cinéma voisin se mouchette d'abord, puis prend un gris sombre uniforme. Le vent agite les branches de notre petit jardin suspendu parisien. J'ai toujours 36 ans.

À ce propos j'ai trouvé un joli texte de Saint-Exupéry sur l'âge d'un homme - dans Lettre à un otage, que j'ai lu d'une traite, debout, la tranche du livre appuyée sur le rayonnage où je l'avais découvert. Mais l'âge dont il s'agit, c'est 37 ans ; ça attendra l'an prochain.


La gare d'Orsay vue du quai des Tuileries, lundi 5 février 2007.

Le projet qui m'avait amené au musée d'Orsay la semaine dernière est bouclé, puisque les agrandissements des photos que j'y avait faites sont arrivés jeudi chez leur destinataire en Californie du Sud. Le format de l'enveloppe Fedex utilisée (10×15") ne me permettait pas de m'y glisser.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 9 février 2007

Tempus fugit

J'ai 36 ans aujourd'hui. Comme le temps passe...


L'horloge de l'ancienne gare d'Orsay, Paris, lundi dernier, 11h13.

Pour changer de sujet : les photos d'hier et d'aujourd'hui sont réalisées avec un film Fujicolor Pro 400H, aux couleurs beaucoup plus neutres que les Superia destinées au grand public - qui essayent toujours de transformer le monde en costume d'arlequin vivement coloré. Là, ce sont les gris, les beiges... Très bien pour l'hiver parisien, je trouve.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 8 février 2007

Sur les quais

De temps en temps, on fait une phto dont on est vraiment content, toujours par hasard - les fins de rouleaux se prêtent bien à ça. Fin de rouleau donc, lundi dernier, quai des Tuileries.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 7 février 2007

Neige sur un patio coréen

La pénombre d'hier, ce n'était pas l'effet de mes paupières à moitiés closes ni d'un pare-brise à moitié crade - c'était un ciel de neige, tout simplement. Hier on a eu les nuages, ce matin la neige ; elle ne faisait que passer. Même pas fait semblant de tenir sur les chaussées, et tant mieux pour le trajet en scooter, mais ça faisait plaisir de la voir quand même.


Les Grands Moulins sous la neige ce matin.

Ah, oui : ce patio est un jardin coréen, inauguré en grande pompe par M. l'ambassadeur de Corée il y a quelques mois de ça. Juste à côté de la bibliothèque de l'UFR des langues et civilisations orientales, il est vrai. Et je crois qu'à terme il y aura plus de plantes.

Parce que là, il y a pas, même avec la neige, c'est sobre.

Le Plume vous salue bien.



mardi 6 février 2007

Pénombre

Il était question de lumière dans l'entrée d'hier ; ce matin, il y en avait tellement peu dans le ciel de Paris que je me demandais si je n'avais pas les yeux aux trois-quart fermés. Ce qui aurait été d'une part plausible, vu que je suis à ramasser à la petite cuiller, et d'autre part gênant, puisque j'étais alors au volant.

E la nave va. Au boulot, toute l'équipe commence à être usée de fatigue. Demain, petits fours et tralalas : inauguration officielle du nouveau campus, ça c'est important, bien plus que l'état de fatigue des coupeurs de joints qui travaillent en coulisses. La priorité du jour n'était pas pour nous mais pour les services techniques : il fallait de toute urgence poser des bâches pour masquer à la vue des officiels les chiottes des ouvriers du chantier. Parce que le chantier est loin d'être terminé, mais il faut faire comme si... N'en parlons plus.


Le pont de la rue de l'aqueduc vu de la rue Lafayette, samedi 3 févirer 2007.

L'autre jour je parlais des aiguillages. La pièce clé d'un aiguillage, c'est la pointe de cœur - le point de rencontre entre le rail de droite de la voie de gauche et le rail de gauche de la voie de droite. Rails qui se croisent, évidemment, puisque le rail de gauche de la voie de droite va à la rencontre du rail de gauche de la voie de gauche, et idem pour les rails de droite. Je ne sais pas si vous me suivez.

La vitesse à laquelle peut être franchie un aiguillage dépend de l'angle que font les rails à la pointe de cœur ; pour que les trains aillent vite, cet angle doit être faible - et la pointe de cœur ressemble plutôt à une lame de couteau.

Je ne sais plus au juste pourquoi je voulais parler de ça. Si ça me revient, je vous en reparlerai.

Le Plume vous salue bien.



lundi 5 février 2007

X X X X X

Dans ma tête depuis plusieurs jours : White Rabbit des Jefferson Airplanes, ballade psychédélique sur le thème d'Alice au pays des merveilles. Pour le coup, c'est sûr, ce n'est pas très bon signe.

Tell'em a hookah-smoking caterpillar
Has given you the call

Mais si l'espace est saturé d'images, votre communication pourra-t-elle aboutir ?


Sur le pont de la rue Lafayette, samedi après-midi.

Pour faire de belles images, prenez de la lumière. De la couleur, aussi, si vous voulez. Pas forcément vives, les couleurs, mais c'est plus facile. À condition d'avoir de la lumière. On peut aussi faire complètement autrement, je suppose.

Remember what the dormouse said
Feed your head
Feed your head

Le Plume vous salue bien.



dimanche 4 février 2007

Aiguillages

Les postes d'aiguillage sont le centre nerveux des voies ferrées - impossible de faire fonctionner le système si l'on doit crapahuter à travers les voies pour faire bouger l'aiguille. Et sans mouvements d'aiguilles, pas de réseau ferré, juste des tronçons séparés et sans grand intérêt, comme ce fameux aérotrain Bertin dont le monorail en béton traverse la Beauce - mais allez faire des aiguillages en béton armé !


Poste d'aiguillage de la gare de l'Est, rue Philippe de Girard, samedi après-midi.

Mais cependant, pour le permissionnaire de retour de Mourmelon ou le banlieusard qui rentre à Lagny-Thorigny, le poste d'aiguillage, c'est un édifice peu spectaculaire qu'il ne regarde même pas. Paris, poste 1. Dans les rapides à numéro pairs, on se bouscule pour descendre d'improbables valises des portes-bagages ; dans le train de banlieue, le voyageur replie sont journal ou sort son crayon pour reprendre son sudoku. Derrière les murs, derrière les vitres, se décident les directions de chacun.

Le Plume vous salue bien.



samedi 3 février 2007

Ferroviaire

Belle lumière aujourd'hui - donc matériel photo en bandoulière et départ en vespa pour... nulle part en particulier, juste prendre des photos. Pas bien loin, finalement : juste au nord de la gare de l'Est (et d'ailleurs à l'est de la gare du Nord), là où les rails se mélangent à la ville. Rue Lafayette, rue de l'Aqueduc, rue Louis Blanc, rue Philippe de Girard... Des coins qu'on traverse parfois, où l'on s'arrête rarement.


Les voies de la gare de l'Est et le pont du boulevard de la Chapelle vus de la rue Louis Blanc, cet après-midi, 15h30.

Puis, parti vers le Père Lachaise photographier le buste d'un peintre académique du siècle dernier, casé entre un président de la Troisième République et un grand homme de la Deuxième. Je vous en reparlerai.

Plus ça va, plus j'aime photographier. C'est sûrement signe de quelque chose mais je ne sais pas de quoi.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 2 février 2007

Fumeux

Bon. Je suis complètement brouillardeux aujourd'hui, claqué, naze, HS, lessivé, rincé, ciré. Faute d'autre idée, c'est donc le moment idéal pour répondre à la question que vous vous posez tous : quelle est mon opinion sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics ?


Rien de tel qu'une bonne pipe, dit-on : vitrine au Palais-Royal, janvier 2006.

Eh bien, voyons voir... Voilà : je n'en pense rien. Ou pas grand chose. Les fumeurs ne vont pas s'arrêter de fumer pour si peu. Les seuls endroits où ça pourrait faire une différence, c'est dans les bistrots ou les restos, où la mesure ne s'applique pas. Je suis non fumeur ; j'ai un peu de mal à supporter les ambiances très enfumées. En même temps, je ne me transforme pas en monstre vert à la vue d'une cigarette. Par contre, étant uni pour le meilleur et pour le pire à une fumeuse, les kilomètres de couloirs parcourus dans les aéroports à la recherche de lieu où la cigarette est tolérée me pèse autant qu'à elle, si ce n'est davantage... Par contre, c'est vrai qu'il y a des asthmatiques pour qui la cohabitation avec la fumée de cigarette est un vrai problème.

Bref, c'est ce que je disais au début : je n'ai pas la moindre opinion sur la question. Ah, si : ça va faire chier cet empaffé de José Bové. Il y a donc du bon là dedans.

Le Plume vous salue bien.