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Des photos et des jours

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mardi 20 mars 2007

Route One - New York, New York

En suivant la route n°1, après Boston et les vastes banlieues du Connecticut : New York City, la porte d'entrée du pays ; au début du film1, Kramer y fait son retour, par la mer - comme ces immigrants du siècle avant-dernier, qui croyaient que les rues de New York étaient pavées d'or. Alors qu'elles n'étaient pas pavées d'or ; en fait, elles n'étaient même pas pavées du tout ; d'ailleurs on les attendaient pour les paver.

L'histoire est bien connue. Mais New-York reste ça, le point de premier contact ; la moins américaine des villes américaines2, sans aucun doute, et pourtant symbole de l'Amérique aux yeux du monde - elle l'a payé cher, cette image...


Manhattan, aux environs de Time Square, septembre 2004.

New York ou le paradoxe des villes : pas des places centrales assurant un certains nombres de fonctions pour le plat pays environnant mais un univers à part entière, lieu de la consommation par excellence, ou de production des services mais à un certain niveau la production de service est une forme de consommation comme une autre. Paris est le centre de l'Île-de-France, riche région agricole ; New York n'est au centre de rien du tout, au centre d'elle-même. C'est ça, la ville d'aujourd'hui. C'est nous.

Le Plume vous salue bien.

1 Robert Kramer, Route One/USA, 1989, 255 min (versions courte), disponible en DVD.

2 La seule où un adulte normalement fortuné puisse envisager sans aucun problème de vivre sans voiture - c'est dire !



lundi 19 mars 2007

Route One/USA

Route One/USA, de Robert Kramer : un documentaire fleuve (seule la version « courte », de quatre heures environ) sur l'Amérique, le long de cette route n°1 qui court de la frontière canadienne jusqu'au bout des Florida Keys. Un film décalé, d'un Américain qui ne se sent plus tout à fait chez lui dans son pays - comme je ne me sens pas vraiment chez moi dans le mien. Un film qui montre sans démontrer, qui montre des gens, des lieux, comment ces gens-là vivent dans ces lieux-là.


Une étape de Robert Kramer : Boston, la Charles River, la ville, l'histoire (photo juillet 2001).

Le film est sorti en 1989, la même année que Roger and Me de Michael Moore. C'est dans les deux cas un film de non fiction subjectif où la caméra suit le réalisateur ; mais là où Michael Moore prétend dénoncer, démontrer, quite à tirer les faits par les cheveux tout en prétendant leur être fidèle, Robert Kramer montre, regarde, écoute ; un regard qui passe, qui s'arrête, qui repart. Une sorte de road movie, un peu comme le Wenders d'Au fil du temps.

Moore, c'est la parole clamée, déclamée, le logos tonitruant, histrionique à l'occasion ; Kramer, c'est mythos, la parole chuchotée, parce que sacrée, qui parle de bruits et de fureurs qui dépassent l'homme et qui l'entraînent même s'ils ne viennent que de lui, qui parle d'êtres humains, beaux et dérisoires, qui parle puis qui se tait et le silence parle aussi.

Ah, et puis, si ça ne suffit pas à vous convaincre : dans la deuxième scène, on voit ses fesses.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 18 mars 2007

Kawaii (bis)

Application de la leçon d'hier : les daims de Nara sont absolument kawaii.


Nara, août 1998.

Au fait, pourquoi un tel sursaut de nipponitude dans ces pages ? Parce que mes amis débarquent bientôt de Kyoto. Alors, le Japon, forcément, j'y pense.

Le Plume vous salue bien.



samedi 17 mars 2007

Kawaii !

Tiens, encore un peu de tendresse dans un monde de brutes : je dois bien avoir d'autres bébés animaux dans ma photothèque... L'occasion de travailler un peu son vocabulaire japonais, tiens. Le mot du jour est kawaii :

kawaii: mignon(ne), gentil(le); adorable; joli(e)...1
Je savais bien qu'avoir des dictionnaires franco-japonais dans mes rayonnages était absolument indispensable, alors même que je n'ai guère poursuivi mes tentatives d'apprentissage de cette langue.


Zoo de Vincennes, 1er août 2004.

Donc : quand au détour d'un zoo vous apercevrez un girafeau (kirin no ko 2), vous vous exclamerez maintenant, avec un grand sourire accompagné d'un froncement des sourcils : « kawaii ! »

Le Plume vous salue bien.

1 d'après le Petit dictionnaire japonais-français Royal, Obunsha, 1992.

2 si j'en crois le Nouveau dictionnaire pratique français-japonais, Librairie Hakusuisha, 1992.



vendredi 16 mars 2007

Finis terrae

Allez, zou, un petit clin d'œil finistérien pour commencer le week-end...


Pointe Saint-Mathieu, juillet 2000.

Je ne suis pas un fou de cheval, et encore moins de calvaires, mais les deux en même temps, c'est plutôt reposant, je trouve.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 14 mars 2007

Coup de Saint-Émilion

Vu le temps et tout, j'ai ce midi franchi la Seine comme César (Jules) le Rubicon, et tenté de grignoter quelque chose du côté de la cour Saint-Émilion, juste en face.

bah, déçu, alors, déçu comme tout ; on m'avait dit grand bien de cette rénovation, mais franchement... Le « Village » de « Bercy Village » doit être le même que celui de « Beaujolais Village », qui comme chacun sait est une verte piquette. Des cadres sup' qui mangent en terrasse, des boutiques style rue piétonne de province... Yet another shopping mall, quoi. Le jardin public lui-même est assez décevant, tout petit, ses buttes de terres paysagées ont plus de prétention que d'allure. Un seul élément pour racheter le tout : un joli pavillon au milieu et un petit étang avec canards et roseaux. Ouf.


Cour Saint-Émilion, ce midi

N'empêche : si ça, c'est une rénovation réussie, t'as pas envie d'en voir une ratée, hein. Je l'ai toujours dit : le Saint-Émilion, c'est très surfait.

Le Plume vous salue bien.



mardi 13 mars 2007

Colonnade

Sous le ciel printannier, le chantier du prolongement de l'Avenue de France vers le boulevard Masséna se hâte avec lenteur, précédé par d'énormes poteaux qui ne portent pas grand chose...


Les voies de la gare d'Austerlitz à la sortie de la station « bibliothèque ».

Quant à la rustine que j'avais posée dimanche, elle a eu l'amabilité d'attendre que je sois à 100 mètres de ma destination pour lâcher. Merci à elle. Rien d'inattendu, de toute façon : avec 7 bars de pression aux fesses, elles n'ont pas la vie facile, les rustines.

Le Plume vous salue bien.



lundi 12 mars 2007

Chélonien

Ce soir, pas de discours, pas de blah-blah : juste une tortue, parce que ce blog manquait de tortues ces derniers temps. Et des petites fleurs qui sentent bon pour aller avec, tant qu'à faire.


Ménagerie du jardin des plantes, Paris, 22 juin 2005.

C'est tout pour aujourd'hui !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 11 mars 2007

Lumière, lumière

De la lumière aujourd'hui, beaucoup de lumière : les rayons parviennent maintenant dans notre fond de passage en fin de matinée, histoire de se réchauffer un peu ; et cet après-midi au bois de Vincennes, de la lumière partout. Plus tout à fait une lumière d'hiver, pas encore une lumière de printemps - sympa aussi, d'ailleurs, les belles lumières d'hiver, mais ça y est, c'est fini pour cette année, on dirait.


Lumière d'hiver : campus de l'université de Pennsylvanie, 27 décembre 2006, vers cinq heure.

À ajouter aux satisfactions du jour : une séance de vélo agréable, muscles beaucoup plus efficaces que la semaine dernière. C'est toujours ça de gagné. Évidemment, j'aurais préféré ne pas bénéficier d'une crevaison, mais bon, ça permet de réviser la procédure de réparation d'une chambre à air !

De toute façon, c'était le moment de rentrer : la lumière baissait et la température avec ; l'heure d'un bon thé chaud avec pain, beurre, miel, petits gâteaux, etc. J'ai jamais prétendu que je faisait du vélo pour maigrir, hein.

Le Plume vous salue bien.



samedi 10 mars 2007

Arctique

Le colloque organisé ces jours-ci par Jean Malaurie et Jan Borm (j'en parlais mardi dernier) avait un mérite : rappeler que l'arctique, ce n'est pas seulement des stations polaires, des expéditions scientifiques et des mesures météorologiques ; l'arctique, c'est aussi des gens - car l'homme est ainsi fait qu'il s'installe partout où la survie est possible, même si c'est de justesse.

À cette conférence, donc, des météoroloques, des géophysiciens, des biologistes ; mais aussi (« aussi », pas « à la place de ») des anthropologues, des éducateurs, des poètes. S'il y a un apport majeur de Jean Malaurie, c'est bien celui-là : venu au Groenland pour y étudier les talus d'éboulement et cartographier le plateau cambrien du Grand Nord groenlandais, il y a ajouté l'étude des peuples, des Inuit de l'extrême-Nord en particulier, ses « derniers rois de Thulé » - une étude dont le point de départ assumé est une profonde amitié.


Le navire Sarpik Ittuk, des lignes régulières groenlandaises, largue les amarres au port de Paamiut, fin août 1993.

Lors de mon séjour à Paamiut, un jeune Groenlandais avec qui j'avais sympathisé m'avait offert un tulapik, une petite statuette en ivoire de morse, portée en pendentif. J'étais fier de l'arborer aujourd'hui.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : comme ne le montrent pas les ombres portées, la photo a été prise en milieu de journée... Quant à la luminosité du ciel, elle ne vient pas d'un contre-jour, comme le montrent pour le coup les ombres des gens restés sur le quai, mais de la calotte glaciaire, à une vingtaine de kilomètre, et de ses prolongements vers la mer : l'iceblink.



vendredi 9 mars 2007

Les risques du métier

L'histoire est une discipline dangereuse : vous construisez patiemment une narration historique de votre sujet, en faisant des hypothèses mûrement pesées en fonction de la documentation dont vous disposez - mais à tout moment, l'état de cette documentation peut changer et ébranler votre échaffaudage...

Tombé aujourd'hui sur des masses de documents conservés dans un fonds improbable et concernant directement mon sujet. Fatalement, ça remet en cause un certain nombre d'idée que je m'était faites ; ça en confirme certaine, ce qui fait toujours plaisir ; ça en fait jaillir de nouvelles... C'est ça, la recherche en histoire.


L'intérieur du haut-fourneau de Forgeneuve, commune de Javerlhac, Dordogne, juillet 2006.

Évidemment, si j'avais pu trouver ça avant d'écrire mon mémoire de M1, je n'aurais pas écrit exactement les mêmes choses... Ce sont les risques du métiere.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 8 mars 2007

Pourquoi les gros bateaux...

Vous connaissez l'histoire :

- Pourquoi les gros bateau ont-ils trois cheminées ?
- Parce que Transatlantique.
OK, ça n'est pas parce qu'elle est connue qu'elle est bonne. Mais ce bateau-ci, où va-t-il ?


Quartier Tolbiac-Masséna, 25 octobre 2006.

Contrairement au bateau à vapeur de l'Éducation sentimentale, il ne va nul part ; c'est la Seine qui le dépasse jour après jour dans sa perpétuelle irruption en ville. C'est l'industrie qui, repoussée du faubourg Saint-Marcel, s'est installée là, en amont, Ivry, Vitry.

Mais quelle industrie ? la cheminée de brique de l'usine d'air comprimé ne fume plus ; c'est une école d'architecture maintenant. Et les deux cheminées à l'arrière plan ne sont pas des signes de production mais de d'élimination : on y brûle les déchets qui veulent bien l'être pour en tirer un peu de chaleur...

L'industrie anglaise est morte de de la surévaluation de la livre voulue par la City et de la haine vouée par la petite bourgeoisie thatcheriste aux classes ouvrière. Mais l'industrie française, de quoi meurt-elle ? d'ignorance et de mépris, sans doute ; d'une politique sociale de la facilité qui a brisé le continuum des niveaux de vie, recréant un Lumpen Proletariat qui, s'il n'est pas exploité comme ses prédécesseurs d'il y a 150 ans, ets totalement banni du monde économique.

L'industrie, la production tout ça, c'est démodé ; maintenant, on veut du naturel sans OGM et de l'artisanal ou prétendu tel. Au salon de l'agriculture on se presse pour voir les races bovines « authentiques » en ignorant les trésors d'ingéniosité et de manipulation du cheptel reproducteur dont on a usé depuis 250 ans pour les inventer. Et on a tellement oublié le miracle permanent qu'est la disparition de la famine dans notre pays qu'on se propose de changer les céréales en combustible...

C'est comme ça.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 7 mars 2007

Autogare

Un de mes bâtiments préférés de la ville du Mans : l'autogare, avec son look de studio holliwoodien des années 50...


L'autogare, avenue Leclerc, Le Mans, 21 décembre 2006.

Avec les lettres de son fronton qui ressemblent aux couvertures des vieux bouquins qui traînent dans les étagères paternelles, il évoque de vieux cars Berliet un peu poussifs à destination de Condé-sur-Noiraud ou de Sablé-sur-Sarthe ; une époque où l'on essayait de croire encore un peu au progrès, sans plus trop savoir ce que l'on entendait par là. Oui, je l'aime bien, ce bâtiment.

Le Plume vous salue bien.



mardi 6 mars 2007

Année polaire

À partir de jeudi, dans le bel amphithéatre du Muséum d'histoire naturel, un colloque plutôt prometteur sur les sociétés arctiques, dans le cadre de l'année polaire internationale. C'est présidé par Malaurie et organisé par un copain, c'est dire à quel point c'est prometteur.


Un petit lac de fonte à la lisière de la calotte glaciaire, Groenland, août 1993.

Je vais y aller, au moins un petit peu. J'ai toujours un petit bout de Groenland dans la tête.

Le Plume vous salue bien.



lundi 5 mars 2007

Salle des inventaires

Journée aux archives aujourd'hui, ou plutôt : journée aux inventaires. Les inventaires, pour l'historien, c'est une première étape pleine de promesses, même si les déceptions sont nombreuses une fois arrivé en salle de consultation !

Parcouru notamment l'inventaire sommaire de la série C des archives départmentales de la Haute-Vienne, qui rassemble pour l'essentiel les documents des intendants de la généralité de Limoges. À l'époque qui m'intéresse, celle-ci couvre une bonne partie des actuels départements de la Haute-Vienne, de la Corrèze, de la Charente et de la Charente-Maritime. Les inventaires sommaires de la fin du sècle dernier (enfin, avant-dernier, je veux dire), c'est assez particulier : ni une simple description du contenu des cartons, ni un inventaire analytique pièce par pièce ; je pense que messieurs les archivistes parcouraient à toute vitesse les cartons et registres sur lesquels ils travaillaient, relevant pour certaines pièces un mot clé, pour d'autres une date ou un nom de lieu, pour certaines rien du tout, ou bien de longs extraits... Une telle méthode (ou absence de méthode) ferait bien sûr hurler un enseignant d'archivistique actuel ; cependant, ça a le mérite d'exister, et c'est bien pratique, un fois rétablis les noms de lieux et de personne souvent transcrits au petit bonheur la chance.


Champagnac-la-Rivière (Haute-Vienne), juillet 2006.

Complication supplémentaire pour l'historien des techniques : certainement incollables en grec et en latin, ces messieurs étaient totalement ignares des questions techniques. Forges, affineries, hauts-fourneaux, tout ça, c'est pareil ; quant à l'importance réciproque du charbon de bois et du charbon de terre à l'époque moderne, visiblement, ça les dépasse complètement.

Du coup, on raterait presque un truc intéressant : la Haute-Vienne a la particularité de comporter beaucoup d'affineries (où l'on transforme la fonte en fer forgé) et très peu de hauts-fourneaux (où l'on transforme le minerai en fonte) - il y en a un à Chapagnac-la-Rivière, deux dans le Sud du département, et c'est tout. Ce qui veut dire que l'on faisait venir la fonte d'ailleurs, en l'occurence du Périgord voisin. Moi je trouve ça intéressant, eux, sans doute pas !

À part ça, trouvé des documents potentiellement intéressants dans les archives privées d'un personnage qui n'a eu personellement aucun lien avec l'affaire que j'étudie ; par contre, son neveu, si - et pour une raison qui m'échappe, une partie de la correspondance du neveu avec le ministère de la Marine a abouti dans les papiers de l'oncle... Prometteur, donc. Mais ce ne sont pour l'instant que des références ; nul moyen de savoir ce que nous réservent les documents avant de les avoir vus. C'est tout le charme de la recherche en archives !

Le Plume vous salue bien.



dimanche 4 mars 2007

Vélocipède

Aujourd'hui, petit tour avec le moyen de transport le plus efficace qui soit en termes de rapport énergie/distance parcourue ; je veux bien sûr parler du vélo. Bon : tout efficace qu'il soit, j'ai pu constater le manque d'entrainement de la motorisation - en l'occurence, ma pomme. Dur, dur, la reprise...

Notons au passage que le vélo, au même titre que l'aluminium, la voiture, l'éclairage électrique et, un peu plus tard, l'avion, est un produit de ce qu'on a appelé la deuxième révolution industrielle, à la fin du XIXe siècle. Les premiers vélos modernes, avec deux roues à rayons de même diamètre, entraînement de la roue arrière par chaîne et guidon monté directement sur la fourche (légèrement inclinée) de la roue avant date des années 1880. Les pneus gonflables datent de 1888, les dérailleurs de 18951*. En 1903, c'est le premier tour de France...

On répète aujourd'hui que le changement technique va de plus en plus vite. Mais la somme d'innovations de la période 1880-1910 est absolument étourdissante ; innovations qui passent en quelques années du prototype à l'objet de tous les jours... Réfléchissons deux minutes. Pouvez-vous citer, pour les trente dernières années, des innovations technologiques aussi spectaculaires que celle que j'ai mentionnées plus haut ? Des perfectionnement, certes, mais pas grand chose de réellement nouveau. Le téléphone portable, peut-être ?

Nous sommes dans une période de relative stagnation technique. Et nous ne le savons même pas.

Le Plume vous salue bien.

* cf. le chapitre 1er de D.G. Wilson, Bicycle science, 3e édition, MIT Press 2004.



samedi 3 mars 2007

Escale

Le luxe d'arrêter de courir pour quelques heures - mettre à la cape, faire escale. Ouf.


Le port de commerce de Brest, juillet 2000.

Lectures en douceur, polar ou savantes revues - l'essentiel est de ne pas être bousculé. Un peu de télé, un peu de courses. Remplir à la seringue des cartouches d'imprimante - très rigolo à faire mais je conseille le port de gants jetables en latex ; là, je me retrouve avec des doigts de schtroumpf.

Une journée en roue libre.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 2 mars 2007

Crachin

Entre coup de vent et crachin, quelques beaux ciels de traîne au moment des éclaircies... Ce crachin, c'est celui qui m'accompagnait lorsque je traversais le Léguer pour me rendre à l'école primaire Joseph Morand, à Lannion (Côtes-du-Nord). Sortir par la petite grille verte au fond du jardin, descendre un escalier qui séparait la maison du voisin d'en face de son potager, tourner juste avant le passage à niveau dans la venelle de Buzulzo, ronces dévalant le long du schiste d'un côté, traction rouillée dans un appenti de l'autre ; traverser le pont, passer devant le magasin d'aliments pour bétail (M. l'inspecteur, qui était vieux garçon, logeait juste au dessus), longer le trottoir des écoles privées, traverser la rue et monter le raidillon jusqu'à l'énorme portail en bois.


Le Léguer à Belle-Isle-en-Terre, avril 2004.

Cette école, ce n'était pas celle d'avant-hier que certains regrettent. Il y avait certes l'encre violette, les encriers de porcelaine et les plumes sergent-major pour les leçons d'écriture. Mais il y avait aussi des points d'actualité du matin - sur la lointaine route du Rhum (adieu Alain Colas) ou sur le nauffrage du Tanio au large de l'île de Batz toute proche (bonjour le mazout) ; il y avait la chouette effraie amochée qu'on avait tenté de retaper et sur laquelle au bout du compte le père d'un copain, vétérinaire, avait fait une démonstration de naturalisation ; il y avait les expériences de physique amusante (vinaigre et bicarbonate de soude) ; il y avait le manuel d'ornithologie que l'instit' barbu, qui était aussi chasseur que j'étais anti-chasse, m'avait prêté pour que je me tienne tranquile...

Ce crachin m'a nourri ; ne comptez pas sur moi pour que je le renie.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : cette entrée en guise de réponse à celle de Sappholfaire datée d'hier qui, la météo aidant, m'a remis tout ça en tête....



jeudi 1 mars 2007

Jungle

Deux livres en cours : un récit de voyage, Congo Journey, de Redmond O'Hanlon, et un polar, Crusader's Cross par James Lee Burke. Le O'Hanlon est une relecture ; je l'avais lu peu après sa publication (1996). C'est le journal d'un voyage dans la forêt équatoriale du Congo (ex-Brazzaville), au bout de la violence et à la limite de la folie, aussi.

Le polar se passe dans l'univers tout aussi sombre, chaude et humide des bayous de Louisiane. Pas mal fichu, ma foi, dans le style lecture express. Je me retrouve donc par mes lectures dans une ambiance plutôt équatoriale. Du coup, je vous offre une version plus douce de l'univers des forêts tropicales humides, reconstitué dans un coin de Californie du Sud...


San Diego Zoo, 15 août 2004.

À propos de pandas, je me suis souvenu d'une blague idiote et intraduisible ; vous la trouverez sur mon weblog anglophone si vous le souhaitez.

Sinon, j'avais un peu la tête dans le bayou toute la journée. Bon. On verra ce que ça donne demain.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 28 février 2007

Après la pluie

Déjeuner ce midi dans un pub que les bourrasques traversaient à l'occasion d'une porte à l'autre ; avenue de France, les parapluies se retournaient, les passants couraient et la pluie tombait. Une averse particulièrement violente, survenue au moment des cafés, donne prétexte à prolonger des conversations qui ne demandaient que ça, d'être prolongées. Et puis, en sortant, ça :


Paris, entre Grands Moulins et Grande Bibliothèque, aujourd'hui, 14h15.

Ciel tout bleu. Pas pour longtemps certes. Mais comme digestif après un repas amicalement et culinairement réussi, c'est pas mal.

Le Plume vous salue bien.



mardi 27 février 2007

Vapeur

J'aurais bien intitulé cette entrée « à toute vapeur » mais, franchement, aujourd'hui, ça n'aurait pas été honnête de ma part. Toujours est-il que, pour compléter la photo d'hier, voici une locomotive qui roulait sur ces mêmes voies (sinon sur ces mêmes rails) il y a 150 ans.


La Crampton n°80 des Chemins de fer de l'Est, Paris, juillet 2003.

La Crampton, c'est la machine des premiers véritables trains express - dont la vitesse en service commercial dépassait les 50 km/h, si, si ! Celle-ci fut construite à Chaillot en 1852 ; elle est conservée à la cité du train de Mulhouse où j'irais bien faire un tour un de ces jours. Après tout, je voulais déjà visiter ce musée quand, tout petit déjà, je lisais et relisais la publicité qu'en faisaient les serviettes en papier des toilettes de tous les trains de France...

Le Plume vous salue bien.



lundi 26 février 2007

Repos

Pas de grands voyages aujourd'hui, ni de passionnantes recherches... Pas de travail non plus, j'avais pris la journée. Pas de photos, j'avais laissé mes appareils à la maison. Pas grand chose, donc. Seule action d'éclat : avoir lavé nos véhicules à deux ou à quatre roues. Hautement passionnant, n'est ce pas ?


Les voies de la gare de l'Est vues de la rue Lafayette, 3 février 2007.

En face de la station service, les voies de la gare de l'Est. J'aime le bruit des trains. Rien de triste dans ce bruit.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 25 février 2007

Dix-neuvième siècle

Père Lachaise toujours ; entre Alexandre Ledru-Rollin, grand homme politique, et Félix Faure, tout petit président de la République, est inhumé Thomas Couture, « peintre d'histoire » d'après sa pierre tombale. Avec les voisins qu'il se paye, il aurait dû amener ses pinceaux.


Bustes de Couture et de Ledru-Rollin, cimetière du Père Lachaise (4e division), 3 février 2007.

La peinture académique de Couture apparaît maintenant comme un cul-de-sac de l'histoire de l'art ; je ferais toutefois remarquer que désigner ce qui dans l'histoire (de l'art ou autre) est ou n'est pas une impasse, c'est pour le moins faire preuve de déterminisme. Et puis, ces tableaux pompiers, en les regardant avec un grain d'ironie, ils sont souvent poilants ; qui sait si leurs créateurs ne les voyaient pas ainsi ?

Lecture du jour : Émile Zola, Son Excellence Eugène Rougon. Décidément, le roman du XIXe siècle m'attire en ce moment. Je devrais peut-être consulter.

Le Plume vous salue bien.



samedi 24 février 2007

Au pas de course

Le programme annoncé hier a dû être modifié : ce sera finalement un week-end au pas de course. Hop, hop, hop.

Du coup, pas de safari photo dans les recoins de la capitale. Le temps ne s'y prête guère, de toute façon. Tant pis : je ressors les fruits de ma dernière expédition de ce type, il y a trois semaine.


Tombe de Colette, cimetière du Père Lachaise (4e division), 3 février 2007.

Rien à voir avec la notion de repos éternel, je vous rassure. Pendant que je parcourais les allées à la recherche d'images, une petite troupe de gamins faisait une sorte de jeu de piste à la recherche d'une liste de noms : « Mais si, c'est celle-ci ! - Tu crois ? - Mais si ! - Mais non ! » - sympa, quoi.

J'ai mis plus de temps qu'eux à trouver ce que je cherchais. Mais j'ai pu constater au passage que l'ingénieur Perdonnet était à côté du physicien Arago et que Félix Faure était représenté en gisant sur sa tombe, habillé d'un respectable costume trois pièces, ce qui ne manque pas de piquant quand on se rappelle des circonstances de sa mort.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 23 février 2007

Paris Île-de-France

Prévu pour ce week-end : rien. Arpenter peut-être, si le temps le permet, les rues de Paris, appareil photo en main. C'est à peu près tout.


Paris, Rue Lafayette, 3 février 2007.

Et dormir. To sleep, perchance to dream... Et me réveiller - mais le plus tard possible.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : que vois-je à l'instant dans mon agenda ? un séminaire demain après-midi... et qui m'intéresse, en plus...



jeudi 22 février 2007

Chantier naval

Les chantiers navals du port de Kobe travaillent essentiellement sur des docks flottants. Qu'est-ce que c'est qu'un dock flottant ? Eh bien, voilà : c'est une cale sèche qui flotte. Tout simplement. Vous me direz, si elle flotte, elle n'est pas sèche ; mais elle l'est sur le dessus et c'est bien suffisant.


Un dock flottant à vide aux chantiers Mistubishi de Kobe (Japon), août 1998.

Je m'explique : le dock flottant est cet espèce de couloir, ouvert à une extrémité au moins ; en dessous, de volumineux balasts assurent la flottaison. En les remplissant, on submerge partiellement le dock jusqu'à ce que seul le haut des parois lattérales émerge ; on peut alors faire entrer le bateau que l'on souhaite réparer. Lorsqu'il est en place, on pompe l'eau des balasts et l'ensemble se soulève jusqu'à ce que le bateau soit à sec, le plancher du dock découvert. On peut alors réparer, nettoyer, repeindre, tout ce qu'on veut. Pour remettre à l'eau, il suffit de faire la manip' inverse.

Grosses bestioles, ces trucs-là : celui du Havre fait 310m de long et peux assécher un navire pesant 50.000 t ; il avait été question de le vendre mais on s'est rendu compte qu'il pouvait être bigrement utile. J'ignore combien mesure celui de Kobe. À considérer la taille des grues et en le comparant au sous-marin qui se trouve à la limite droite de l'image, il ne dois pas être beaucoup plus petit.

Je ne sais plus au juste pourquoi je voulais vous parler de ça, si tant est qu'il y ait eu une raison. À part que j'aime les installations portuaires, mais ça, ce n'est pas un scoop. De toute façon, je vais de ce pas me mettre en cale sèche pour la nuit !

Le Plume vous salue bien.



mercredi 21 février 2007

Il est frais, mon poisson, il est frais !

Je vous assure : j'avais prévu une entrée d'une haute tenue intellectuelle sur Stendhal et les plaines de l'Italie du Nord. Mais voilà : ce soir, c'était sushi maison, et après ça et un demi litre d'Asahi, je pense que je vais remettre ces prouesses à plus tard.


Le corpus delicti avant sa disparition, ce soir, vers les 9h .

Le bouquin qu'on aperçoit sur l'image (Kay Shimizu, Sushi at home) est une bonne base pour se lancer dans la fabrication de sushi. Évidemment, il vous faudra disposer du bon riz (on m'en ramène de temps à autre du Japon), d'un peu de matériel, de vinaigre de riz, de poisson irréprochable et d'une bonne dose de talent. Pour le talent, il faut reconnaître : c'est Madame Plume qui fournit !

Le Plume vous salue bien.



mardi 20 février 2007

Berges

Un peu de littérature :

Le 15 juillet 1840, vers six heure du matin, La Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.

Des gens arrivaient hors d'haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours, et le tapage s'absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s'échappant par des plaques de tôle, enveloppat tout d'une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l'avant, tintait sans discontinuer.

Enfin le navire partit ; et les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d'usines, filèrent comme deux rubans que l'on déroule.

Il s'agit là, comme vous ne l'avez sans doute pas deviné, des premières lignes de L'éducation sentimentale, de Flaubert. Vous ne l'avez sans doute pas deviné car, élevés comme moi au Lagarde et Michard, vous faites commencer le roman quatre pages plus loin : « Ce fut comme une apparition :», etc. Ou peut-être vous fichez-vous de ces vieilleries comme de vos premières chaussettes.

Pourquoi Flaubert, donc ? Tout simplement parce que le vapeur fluvial dont il est question ici part du quai Saint-Bernard, où se trouve actuellement Jussieu, et remonte le cours de la Seine. Ces berges, ce sont donc celles-là même où je prenais l'air à l'heure de ma pause déjeuner, regardant le ballet heurté des camions, des pelleteuses et des barges sur le bord du fleuve.


Port fluvial de Paris, quai Panhard et Levassor, cet après-midi.

Sur la terre ferme, c'est le vacarme désordonné des activités humaines - la pelleteuse comme incarnation de la force humaine destructrice, le gravat qu'on évacue, le béton qu'on prépare pour d'innombrables chantiers.

Je ne suis pas parti en croisière sur la Seine ; je suis resté sur la berge, dans le vacarme. On n'y est pas si mal.

Le Plume vous salue bien.



lundi 19 février 2007

Retour au turbin, tagada tsoin tsoin

Pour le lundi, une photo du quartier des Grands Moulins, puisque j'ai dû m'y traîner pour gagner mon pain à la sueur de mon front. N'exagérons rien - mais tout de même : six étages sans ascenseur, pensez-vous... Notons d'ailleurs une intervention magistrale du réparateur d'ascenseur qui s'est déplacé pour fixer à la porte une affichette « hors service ». Très fort, si, si.

D'un autre côté, je le comprends, cet ascenseur. On lui a expliqué, comme à la presse et au ministre, que le bâtiment était terminé, livré, inauguré, en service ; qu'il (l'ascenseur, pas le ministre) n'aurait plus à transporter que des étudiants malingres ou un occasionnel livreur. Mais voilà : au quatrième étage, plâtriers et électriciens sont en plein travail, y compris aux abords immédiats de la cage (sans porte) dudit ascenseur ; au sous-sol, on construit le compactus de la bibliothèque : on descend donc les plaques d'agglo et les rayonnages en tôle par palettes entières ; au troisième étage on voit encore des brouettes remplies de sable emprunter le même ascenseur, répandant à l'occasion une partie de leur chargement dans les délicats mécanismes. Finalement, il n'y a guère qu'à notre sixième qu'on utilise l'ascenseur comme un ascenseur et non comme un élévateur pour l'exploitation minière. Et du coup on monte à pied.


Les chantiers de la ZAC rive gauche vus du huitième étage des Grands Moulins cet après-midi.

À propos d'élévateurs : avez-vous remarqué que les constructions humaines les plus audacieuses et les plus graciles de nos villes sont des constructions temporaires - les grues. Autant de petites tours Eiffel unijambistes, au molet nettement plus fin et délié que la vraie en plus. Et tout compte fait, il n'en tombe pas si souvent que ça...

Notons d'ailleurs que malgré un ou deux accidents spectaculaires ces dernières années, personne n'a encore eu l'idée de les interdire, ces fameuses grues. C'est bon signe : l'imbécillité collective qui se fait appeler « principe de précaution » n'a pas encore tout envahi...

Le Plume vous salue bien.

P.S. : il y a un séminaire de philosophie des sciences sur cette notion qui se tient dans mes fameux Moulins ; je crois que j'irai y traîner mes guêtres à la prochaine séance. Ça pose des problèmes fort intéressants, malgré tout.



dimanche 18 février 2007

Rivières

Je me suis mal exprimé dans mon entrée d'hier : la grisaille était bien entendu tout intérieure ; il faisait, autant que j'aie pu m'en rendre compte, fort beau hier et aujourd'hui. Autant que j'aie pu m'en rendre compte : je ne suis guère sorti, sinon à la nuit tombée, pour faire les courses. Ce qui m'a permis d'ailleurs d'arriver à ma supérette au moment où le rideau de fer se refermait, malin, ça, non ?

Résultat : je n'ai pas profité du temps qu'il faisait, mais j'ai profité du temps dont je disposais pour me remettre sur pied, ce qui n'est pas une si mauvaise manière d'occuper son temps. Qui plus est, je me suis replongé goulûment dans mes dossiers d'archives, mise en fiche, tri de photos d'archives, mise en fiche de nouveau... Un travail long mais indispensable, qui me permet de répondre par l'affirmative à la question fatidique : oui, j'ai clairement assez de documentation pour écrire mon mémoire de M2. Il y a plus qu'à.

Et mes fiches bristol fraîchement imprimées m'ont replongé à la poursuite d'anciennes forges, les documents d'un côté, la carte IGN de l'autre ; suivre du doigt les rivières et les étangs...


Le Bandiat à Bunzac (Charente), 29 décembre 2003.

Sur les cartes, sur le terrain : l'histoire de la métallurgie ancienne se fait au fil des cours d'eau. Le Bandiat, par exemple, faisait mouvoir les affineries du Limousin et les hauts fourneaux du Périgord avant de se perdre dans le karst du plateau de la Braconne. Bonne petite rivière à son entrée en Charente, elle n'est plus qu'un ruisseau à Bunzac avant de disparaître totalement. Et encore était-on en période de hautes eaux au moment de ce cliché ; pas sûr qu'on y trouve la moindre goutte lorsque l'été arrive.

La neige est tombée peu après ; comme tout le monde, lorsqu'il neige, j'essaye d'avaler des flocons en marchant. Quitte à arrêter la voiture au bord d'une route forestière déserte pour ça.

Le Plume vous salue bien.



samedi 17 février 2007

Cape Town

À Cape Town, l'après-midi, la montagne de la Table se drappe d'une nappe de brouillard qui s'étend progressivement à la montagne du lion voisine, à Signal Hill, et à l'avant-port, juste en dessous. Du coup si le bateau-pilote revient au port en fin de journée, c'est vers la grisaille qu'il pointe son étrave.


Entrée du bateau-pilot au bassin Victoria & Albert, Cape Town, février 1997.

La grisaille : le moins que je puisse dire est qu'on y est en plein, ces jours-ci. Un moment à passer.

Le Plume vous salue bien.