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Des photos et des jours

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jeudi 27 octobre 2005

Hub and spokes

Heathrow, Dulles, Narita, JFK, CDG. O'Hare. Les portulans d'aujourd'hui, ce sont les cartes bigarrées que vous trouverez dans le magazine de la compagnie, dans la poche arrière du dossier qui vous fait face, et que vous lirez sûrement lorsqu'après trois heures de vol vous aurez desespéré de trouver le sommeil. Sur ces cartes, des courbes rouges ou bleues relient entre eux les aéroports internationaux - tant de voyages potentiels que vous ne ferez pas, ou si peu. Certains points ne sont connectés que par un ou deux traits ; pour d'autres, ils sont si nombreux qu'ils se confondent : là sont les hubs - en français, ça veut dire « moyeux, » et on appelle ça comme ça parce que les traits qui en partent sont comme les rayons (spoke) d'une roue de bicyclette.

Des voyageurs présents dans un de ces aéroports à un instant donné, combien ont le même point de départ et le même point d'arrivée ? Pratiquement aucun, sans doute, si ce n'est ceux qui voyagent en couple, en famille ou en groupe. Chacun a ses bagages, ses soucis et ses courbatures ; ceux dont c'est la dernière étape arborent un sourire fatigué ; ceux dont c'est le point de départ, l'excitation de l'embarquement - les autres n'arborent pas grand chose ; en tendant l'oreille vous les entendrez peut-être jurer que la fois prochaine, s'il y en a une, ils prendront un vol direct.


Chicago O'Hare, 7 août 2004.

O'Hare est sans doute l'aéroport nord-américain qui a la plus mauvaise réputation. Il faut dire qu'il est un des plus fréquentés, et qu'il est soumis aux aléas météo de la région des Grands Lacs : orages en été, blizzard en hiver - un grain de sable plus gros que les autres et le moyeu se grippe, le système s'arrête, et des milliers de passagers se retrouvent bloqués, aussi loin de leur point de départ que de leur point d'arrivée, sous l'œil goguenard des médias locaux pour qui ces blocages constituent une occasion en or de vendre du reportage-minute aux grands réseaux de télévision.

Pour notre part, nos avions étaient à l'heure, à l'arrivée comme au départ ; les formalités vite expédiées auprès de fonctionnaires cordiaux et efficaces ; le petit train reliant les différents terminaux était en service : que demande le peuple ?

Le Plume vous salue bien.



mercredi 26 octobre 2005

Un petit peu de Californie

C'est sûr : c'est de nouveau la saison de rêver à la Californie.


Statue de Theodor "Dr. Seuss" Geisel sur le campus de l'University of California at San Diego, août 2004.

L'arbre mort à l'arrière-plan n'est pas un arbre mort mais une autre sculpture ; d'ailleurs, à certaines heures, il chante.

Le Plume vous salue bien.



mardi 25 octobre 2005

En plongée

Périscope rentré - balast vidé - écoutilles verrouillées - prêt pour la plongée profonde !


Baleine grise en train de sonder, Massachusetts Bay, juillet 2001.

It's been a good day, but a pretty long day. Des amis en provenance d'outre-Atlantique à Roissy au petit matin. Grâce auxdits amis, des rencontres de gens intéressant pour le café du matin et d'autres pour un tardif souper. Une journée de travail plutôt productive - contre toute attente - qui nous permet de venir pratiquement à bout de la malédiction de la fibre optique démoniaque. La fierté de faire découvrir mon quartier à mes collègues de travail, puisque ce chantier se déroule à cinq minutes à pied de chez moi. Du coup, dégustation méridienne d'un des meilleurs falafels de Paris tout en charriant le propriétaire des lieux pour sa petite mine.

Tout ceci étant bel et bon, mais là, je fatigue un tantinet. Je m'apprête donc à plonger sous la couette - et qu'on ne s'avise pas de m'en extraire avant un paquet d'heures.

Le Plume vous salue bien.



lundi 24 octobre 2005

Grandes et petites rues

Dans la plus pure tradition de l'Asie continentale, les centre-villes japonais ont généralement un plan en damier aussi régulier que possible. Ce qui n'empêche qu'il n'y ait clairement deux catégories de rues, toutes parfaitement rectilignes : les grandes avenues, ou règnent voitures et taxis à portes électriques, d'où les vélos sont absents et qu'un piéton ne se hasarderait sous aucun prétexte à traverser en dehors des lieux et instants prévus à cet effet ; et puis les rues secondaires, où il y a presque autant de vélos que de voitures et dans laquelles piétons, deux et quatre roues cohabitent sans autre règle qu'une certaine courtoisie. Les boutiques y sont étroites ; les petits restaurants ont en vitrine les maquettes en plastique de leurs spécialité ; les distributeurs de soda, de bière et de cigarettes mordent largement sur les accotements.

Évidemment, si l'on veut pousser le bouchon plus loin, on aura a cœur de comparer une grande rue d'Osaka à une petite de Kyoto...


Une petite rue du centre de Kyoto, 31 août 1998.

Si quelqu'un (mais je ne vise personne) se rappelle du nom de cette rue, je suis preneur. Non que ça me soit indispensable mais la connaissance est sans prix pour des scientifiques comme nous.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 23 octobre 2005

Osaka (au niveau du sol)

Je vous avais montré hier la deuxième photo prise avec mon boitier Pentax ; voici la toute première, pratiquement sur le seuil du magasin où je l'avais acheté :


Osaka : la rue principale du quartier de l'électronique, 31 août 1998.

Évidemment, à voir comme ça, on pourrait craindre que ce soit la dernière - mais qu'on se rassure, les voitures sont arrêtées à un feu tricolore qui, au Japon, sont respectés scrupuleusement. Par ailleurs, je trouve qu'elle n'est pas si mal, cette photo, au point que je me demande parfois si mon talent de photographe n'a pas décru progressivement depuis.

Comme c'est l'automne et que je préfère ne pas trop me répandre sur les petits blues et les petits rhumes saisonniers, il y a de grandes chances pour que mes photos des jours prochains gambadent allègrement de par le vaste monde. Pourquoi se priver ?

Le Plume vous salue bien.



samedi 22 octobre 2005

Big ooops ! tout d'abord : complètement oublié de blogguer hier. Je m'étais mis devant l'ordinateur avec la ferme intention de le faire et je me suis laissé embarquer par mes photos d'archives - car je n'ai toujours pas fini d'inventorier certaines photos prises au service maritime de Lorient en avril 2004 - et quand un baillement plus prononcé que les autres m'a fait regarder l'heure il était minuit passé ; l'entrée d'hier s'était déja transformée en citrouille.

À propos d'archives d'ailleurs : je regardais ce matin mes photos du Japon, celles que j'ai blogguées ici et les autres. Ça m'a permis de repérer une entrée qui avait échappée à ma base de donnée et que j'en profite pour contredire : j'ai trouvé une photo à mon goût de la tour d'Osaka ; c'est même, sauf erreur, la deuxième photo que j'ai prise avec le réflex Pentax (non, je n'ai pas encore craqué pour son équivalent numérique : les temps sont durs) que je venais d'acheter chez Naniwa, un .des magasins géants d'électronique, photo et informatique qui remplissent tout un quartier de la ville.


La tour d'Osaka, 31 août 1998.

Sinon, la lune se cache dans cette image, trouvez-là.

Le Plume vous salue bien



jeudi 20 octobre 2005

Brumes

Aujourd'hui brumes matinales persistant jusqu'en soirée. Dans mon crâne en tout cas.


L'autoroute A48 près de Grenoble par temps de pluie, le 4 juillet 2005.

Vais me pieuter moi. Deux dafalgan et au lit.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 19 octobre 2005

Un jour à Paris

Journée consacrée pour l'essentiel à des aller-et-retour entre mon bureau, notre UFR qui déménage et les ancien locaux de l'UFR qui déménage. Le tout plutôt frustrant, stagnant voire agaçant. Mais en guise de compensation, un superbe rayon de soleil de fin de journée en remontant la rue d'Hauteville :


L'église Saint-Vincent-de-Paul, Paris 10ème, aujourd'hui à 17h50.

Je devais avoir l'air fin, arrêté au feu vert sur le scooter, avec l'appareil photo devant la visière du casque... En plus, ça monte, cette rue - pas évident de prendre la photo tout en gardant la main sur le frein !

Le Plume vous salue bien.



mardi 18 octobre 2005

Sur un air de saxophone

Another year and then you'll be happy
Just one more year and then you'll be happy
But you're cryin'
You're cryin' now
Gerry Rafferty, Baker Street.


Brighton, East Sussex, 30 novembre 2004.

Quelque part, sûrement, un avion décolle.

Le Plume vous salue bien.



lundi 17 octobre 2005

Le mystère de la fibre ensorcelée

Vous vous rappelez de ma fameuse fibre optique qui ne voulait pas passer ? Eh bien, comme je vous l'avais annoncé, elle est passée ; d'ailleurs, la voici, déroulant paresseusement ses volutes orangées dans un sous-sol de la rive droite :

Tout allait bien donc - mais il semble qu'un papier oublié par un service extérieur à notre établissement interdise pour l'instant qu'on en raccorde l'autre extrémité. La malédiction du pharaon a encore frappée.

Si quelqu'un est volontaire pour expliquer aux gens à qui on avait promis l'accès au réseau pour après-demain qu'il faudra qu'ils patientent 3 à 6 jours de plus, je l'invite à se faire connaître. Moi, il est grand temps que je change de métier.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 16 octobre 2005

automne

La saison est finie, l'arrière-saison aussi ; le kiosque à musique est fermé. L'automne est venu s'installer, discrètement, pendant qu'on avait le dos tourné.


Brighton, East Sussex, 30 octobre 2004.

Le Plume vous salue bien.



vendredi 14 octobre 2005

Archives nationales

Beau soleil d'automne aujourd'hui. Rue des rosiers, d'innombrables étals vendaient des branches de palme, de myrthe et de palmier ainsi que de gros citrons : c'est sukkot, la fête des cabanes. Ce'st midi, on se promène dans les petites rues du Marais, qui dégustant un falafel, qui cherchant un coin tranquile pour sortir son tupperware. Je ne fais que passer : après une visite à la bibliothèque de l'école des mines et un entretien avec ma directrice de recherche, je me rends d'un bon pas aux archives nationales toutes proches.


Archives nationales, hôtel de Soubise, ce midi.

Les historiens disent beaucoup de mal des archives nationales ; c'est assez injuste finalement - le service public est assuré tant bien que mal, alors même que le bâtiment dévolu à la recherche est en travaux depuis maintenant trois ans. Les gens sont serviables et la salle de lecture acceptable ; la communication de documents est raisonnablement rapide. À mon arrivée, les deux cartons que j'avais commandé la veille sont là ; j'en commande deux autres pour faire bonne mesure.

Sur le contenu de ces cartons : il y a toujours des surprises, bonnes et mauvaises, dans une journée de recherche dans un dépôt d'archive. Une bonne : des cotes sur lesquelles je lorgnais depuis des années mais qui étaient longtemps restées indisponibles sont à la hauteur de mes attentes ; une moins bonne : j'avais la traduction anglaise d'un rapport français de 1775, mentionnant la cote de l'original. Je trouve dans ce cartons de nombreux documents intéressants et plusieurs échanges de correspondance avec l'auteur dudit rapport, mais de rapport, point. La traduction anglaise (parue dans le journal interne d'une entrprise sidérurgique de Birmingham en 1949) est peut-être bien la seule trace qui en reste...

Mais qu'importe : avec ces cotes des fonds anciens de la marine qui m'avaient si longtemps échappées, je commence à avoir un certain sentiment de complétude. Je tombe notamment sur les détails de conflits juridiques dont je n'avais jusqu'alors que des traces, que ce soit celui qui oppose la forge à l'équivalent ancien du service des contributions indirectes (et qui culmine en une bagarre généralisée entre ouvriers et commis des aides, dont j'avais lu un récit enjoué aux service historique de la marine à Lorient) ou celui qui oppose les entrepreneurs à l'abbaye cistercienne de Grosbot, près de Grassac (Charente). Vertige aussi des perspectives de recherches connexes, sur Indret, sur le Creusot... Ne pas se laisser happer, on n'en sortirait plus.

Sinon, l'abbé de Grosbot s'appele Dom Coup-de-Lance. Sade aurait adoré ce nom, j'en suis sûr.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 13 octobre 2005

Le grand pardon

Aujourd'hui vers 19h50 se terminait la célébration de Yom Kippur, le grand pardon - l'une des deux principales fêtes juives de l'années avec Pessah, la Pâque. J'étais pour l'occasion à la synagogue de la rue Notre-Dame de Nazareth, dans le 3ème arrondissement de Paris. La plus proche de chez nous, je crois, et surtout celle que fréquentaient depuis plusieurs décennies la mère et la grand-mère de mon épouse : n'étant juif ni par la naissance, ni par la foi, j'étais là en ami - ou plutôt en conjoint.

Je l'ai déja dit, je suis d'un naturel aussi peu religieux qu'il se puisse trouver. Seulement, voilà : les hasards de la vie, affublés comme souvent de trais féminins (et d'ailleurs charmants) m'ont fait rencontrer le judaïsme, m'en rapprocher d'aussi près qu'il est possible sans qu'on en fasse partie. J'ai envie d'en parler un petit peu.

Dire d'abord à quel point le terme de judéo-christianisme est un leurre, peut-être une malhonnêteté. Un procédé, en tout cas, consistant finalement à inclure de grée ou de force le judaisme sous la bannière chrétienne, au prix d'une ignorance réelle ou simulée des spécifictés du judaïsme.

Pas de prétention à l'universalité. Pas de volonté de convertir. Accent sur la vie terrestre plutôt que sur une éventuelle vie ultérieure. Sur la loi plutôt que sur la foi. Finalement, ce serait plutôt la recherche des points communs qui prendrait du temps - à ceci près que chétiens et juifs ont un livre sacré en commun, ce qui n'est tout de même pas rien. Mais si le livre est le même, y lit-on la même chose ?

Mais surtout, le judaïsme, c'est la combinaison d'une religion et d'un peuple ; la religion d'un peuple, un peuple un peu particulier car ayant vécu des siècles au milieu d'autres peuples, sans s'isoler mais sans s'y fondre non plus. Dans le hall bondé de la synagogue, dont c'est la plus grande affluence de l'année, les gens se retrouvent, échangent des nouvelles, au grand dam dam des rabbins et des fidèles les plus observant qui tentent d'obtenir le silence par des chut ! courroucés qui s'ajoutent au bruit ambiant. Lorsqu'approche la fin légale du jour, la foule augmente encore ; certains prient, d'autre non ; il fait chaud, les enfants sont fatigués, ceux qui ont observé le jeûne commencent à vasciller sur leurs jambes ; et puis le silence se fait : après la bénédiction des cohanim sonne enfin le shofar, la corne qui clôt les célébrations. Moment de soulagement, d'embrassades, de joie d'être ensembles : une semaine après son début officiel, l'année peut commencer pour de bon.

Le Plume vous salue bien.


Illustration : une mezuzah, achetée je crois à Portland (Maine), qui orne le chambranle d'une des portes de notre domicile.



mercredi 12 octobre 2005

Cesana Torinese

Nous parlions d'Alpes : le tableau ne serait pas complet sans un peu d'Italie. En empruntant le Montgenèvre, on franchit la frontière dans un secteur plutôt insipide, un vaste herbage plus ou moins plat séparant les bourgs de Montgenèvre et de Clavière. L'ancienne barraque des douaniers, seule marque tangible de la frontière, avait repris du service pour abriter les gendarmes verbalisant les centaines de camions franchissant illégalement le col. Mais la véritable démarcation est un peu plus loin, une fois franchis les premiers tunnels : on débouche alors dans la somptueuse Valle di Susa, juste au dessus de la petite vile de Cesana Torninese.


La descente sur Cesana, 5 juillet 2005.

Connaissant fort mal la région, j'ignore quelle est la montagne qui domine ce paysage ; d'après la carte, mes souvenirs et l'absence de remontées mécaniques sur ses flancs, il doit s'agir du Roc del Boucher - guilleret, comme nom, n'est-il pas ?

Spécial making of : cette photo était à l'origine retournée à 180°. Pourquoi ? parce que je l'avais prise alors que j'étais au volant, immobilisé temporairement par l'un des innombrables chantiers routiers des Alpes turinoises, préparation des jeux olympiques d'hiver. Je tenais donc l'appareil à bout de bras, par la fenêtre ouverte, au dessus du toit du véhicule - et par conséquent à l'envers, compte tenu de la contorsion de bras nécéssaire à l'opération. Or, si le Canon Ixus 400 sait détecter la position, verticale ou horizontale, de l'appareil, il ne comprend pas le retournement complet. Voilà toute l'histoire.

Cette partie des Alpes, aux limites du Piémont, du Dauphiné et de la provence, a un carractère particulièrement solennel ou peut-être, tout simplement, particulièrement beau. Il faudra que j'y retourne.

le Plume vous salue bien.



mardi 11 octobre 2005

À propos de montagnes

Comme me l'ont presque fait remarquer mes gentils lecteurs (ou plutôt dans ce cas d'espèce mes gentilles lectrices), la Suisse n'a pas le monopole des montagnes. Mais même dans les contrées où la monnaie, la langue et les timbres-poste me sont familliers, les paysages de montagne me dépaysent et me laissent le souffle court.


Briançon (Hautes-Alpes), la ville haute et la collégiale, 5 juillet 2005.

Le Plume vous salue bien.



lundi 10 octobre 2005

retour à la bibliothèque

La recherche repart d'un bon pied : après être aller refaire ma carte aux archives nationales vendredi (j'en avais profité pour vérifier quelques références et réserver une place « photo » pour vendredi prochain), j'ai remis les pieds aujourd'hui à la bibliothèque nationale.


Bibliothèque nationale de France, site françois Mitterrand, samedi 8 octobre 2005.

Rien n'a changé : les couloirs et les escaliers sont toujours apocalyptiques ; les salles de lectures plutôt confortables ; et l'accès aux documents raisonablement rapide, surtout si on prend la peine de commander à l'avance. Pas dur : avant de partir de chez moi ou du bureau, je passe commande sur leur site web et, en arrivant, les documents sont là. Pas mal, finalement.

Évidemment, la perfection n'est pas de ce monde : le volume 73 des Transactions of the Newcomen Society (années 2001 et 2002), dont j'avais un besoin pressant, est parti à la reliure pour une durée indéterminée et indéterminable - probablement interminable. Me suis vengé en lisant la traduction française de 1839 d'un manuel de fonderie rédigé en néerlandais et dont une collègue étudiante à Paris 1 m'avait recommandé la lecture. Cette collègue a un sujet de recherche fort intéressant : à peu près le même que le mien, mais transposé à l'autre bout du monde, au Japon, et 50 ans plus tard. Je note d'ailleurs, à mon court regret, qu'elle entend en tirer une thèse, elle.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 9 octobre 2005

En Suisse, un peu plus haut

J'ai vécu pour une période significative dans sept départements différents où les altitudes maximales sont, par ordre d'entrée en scène, 129m, 246m, 339m, 345m, 166m, 170m et 258m. En d'autre terme, je suis un habitant des pays de collines : la verticalité dans un paysage me surprend toujours, dépaysement instantané garanti.


Andermatt, canton d'Uri, Suisse, 13 juillet 2005.

Étant par ailleurs d'un naturel plutôt cosmopolite, si tant est que l'on puisse employer cette expression, la conception du monde passablement étriquée, à l'échelle de la vallée plus qu'à celle de la planète, que reflètent les 26 cantons et demi-cantons de la confédération hélvétique, m'offre un dépaysement d'un autre type. Pourrais-je vivre ainsi ? Sans doute pas. Mais ça vaut qu'on s'y intéresse.

Le Plume vous salue bien.



samedi 8 octobre 2005

Au pays des vaches milka

Puisqu'il est beaucoup question de la Suisse aujourd'hui, pourquoi ne pas s'offrir un petit tour au pays des vaches milka ?


Ennetbürgen, Kanton Niedwalden, Suisse, 13 juillet 2005.

Je ne connaissais pas la Suisse jusqu'à cet été. Quelques traversées en train, un petit crochet par Genève - qui n'est Suisse que depuis deux siècle, après tout. Ici, on surplombe le lac des quatre cantons : Uri, Schwyz, Nidwalden et Obwalden, qui formèrent en 1291 l'alliance qui préfigurait la confédération hélvétique, et Lucerne, qui les rejoint en 1332.* Difficile de faire plus suisse donc.

Au dessus de la crête, des aigles tournent ; une petite brume monte du lac pendant que le ciel se dégage progressivement. Le soir même, nous serons dans les bouchons du 14 juillet au carrefour de Pompadour (Val de Marne).

On se presse toujours trop.

Le Plume vous salue bien.

* Mais non, ça n'en fait pas cinq - Nidwalden et Obwalden sont des demi-cantons, parfois réunis sous le terme d'Unterwalden, bien qu'Unterwalden n'ait jamais été une entité politique unifiée.



vendredi 7 octobre 2005

Apercevoir

À travers la muraille, apercevoir les mécaniques des transformations du monde.


Bâtiment « halle aux farines », Paris 13ème, jeudi 6 octobre 2005.

Aujourd'hui était le premier vendredi que je consacrais officiellement à l'histoire. Les perspectives sont plutôt favorables.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 6 octobre 2005

Halle aux farines

Je visitais aujourd'hui pour la première fois les futurs bâtiments de l'établissement qui m'emploie. Grands moulins, halle aux farines, M3F, M3C : jusqu'ici, c'étaient des taches de couleur sur des plans ; puis des grues, des échaffaudages vus de dehors. Ce sont maintenant des volumes, des niveaux, des éclairages, des perspectives...


La future salle des thèses, au nord du bâtiment « halle aux farines », Paris 13ème.

De ces quatre bâtiments, l'un en est encore au gros œuvre et un autre est un immeuble neuf sans grand intérêt. Deux rénovations ; la plus spectaculaire a priori, celle des anciens grands moulins de Paris, pourrait être relativement décevante ; par contre, celle de la halle aux farines, hall industriel a priori ingrat, a toutes chances de faire date.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 5 octobre 2005

Vert Galant (ou : balisage intérieur)

L'esplanade du Vert Galant est de ces lieux parisiens où l'on ne passe guère par hasard : on s'arrête au milieu du Pont neuf et l'on descend de petits escaliers cachés derrière la statue équestre d'Henri IV qui fait face à la place Dauphine, pour parvenir au petit square qui occupe la poupe de l'île de la Cité. À droite, le Louvre ; à gauche, l'Institut - quelques mètres carrés à l'écart des flux, une pause, une respiration.


Square du Vert Galant, premier arrondissement de Paris, lundi 3 octobre, fin de matinée.

Un tel site est évidemment le lieu idéal pour s'interroger sur, devinez quoi : les spécificités du balisage des voies de navigation intérieures, bien sûr.

Je n'avais jamais remarqué la bouée mouillée à une dizaine de mètres en aval de l'île - si tant est qu'elle est déjà été en place lorsque, nouvel arrivant à Paris, j'étais descendu à cet endroit lire une bande dessinée achetée à un bouquiniste des environs. Une bouée verte à rayures rouges, surmontée d'un voyant conique de couleur verte : voilà qui semble conforme aux recommandations de l'association internationale de signalisation maritime, région A, à ceci près que la marque AISM-A pour une bifurcation de chenal comporte une unique bande rouge et que, par ailleurs, la signalisation maritime définit le sens du balisage latéral (carrés rouges à bâbord, triangles verts à tribord) par rapport à un navire rentrant au port, ce qui ne s'applique guère à une rivière ou à un canal.

Renseignement pris, la navigation intérieure utilise les marques triangulaires vertes pour fixer le côté gauche du chenal en regardant vers l'aval et les carrés rouges pour le côté droit - ce qui somme toute revient exactement au même : la remontée d'un fleuve a une signalisation similaire à l'entrée d'un port. Quant au nombre de rayures, il s'explique par le fait qu'en navigation intérieure, c'est le voyant seul (ici un cône vert) qui indique le chenal préféré - alors qu'en mer le voyant est toujours un simple rappel des indications données par la couleur de la balise, susceptible qu'il est d'être emporté par les intempéries ou un cormoran affamé.

Longue vie donc au cône vert du Vert Galant.

Le Plume vous salue bien.



mardi 4 octobre 2005

Religions

Nous fêtons ce soir Rosh Hashana, le nouvel an juif, ainsi que - le commentateur de France Info en faisait des tonnes sur cette coïncidence - le premier jour du mois de Ramadan. L'occasion ou jamais de parler de religion, non ?

Ou de ne pas en parler puisqe somme toute, de religion, je n'en ai pas. Je ne suis même pas sûr que le concept de religion existe dans l'abstrait, c'est dire qu'on puisse parler de religion en général. Tiens, d'ailleurs, j'y pense à l'instant, pendant les guerres de la Réforme, le terme de religion ou de religionnaires était utilisé exclusivement pour désigner le protestantisme et les protestants, le catholicisme d'alors se définissant comme Église et non comme religion.

Lors de notre mariage étaient représentés autour de la table du déjeuner judaïsme, islam et christianisme dans ses versions catholique romaine d'une part et orthodoxe d'autre part. Mariage civil bien entendu puisque, je l'ai dit, je n'ai pas de religion. Je n'ai pas non plus d'ailleurs de non-religion, finalement : ça fait simplement partie des questions que je ne me pose pas.


Église au milieu de nulle part, Mezzanego, province de Gênes, Italie, 9 juillet 2005.

Ce qui bien sûr ne veux pas dire que je considère les questions religieuses comme sans intérêt. Ça ferait de moi un bien médiocre historien, pour commencer. Justement : il me semble qu'elles ne peuvent être considérées que comme partie d'un tout culturel et historique ; ou encore : la religion n'existe pas en dehors d'une culture et en dehors de pratiques. C'est sans doute la prétention du christianisme contemporain à l'universalité transculturelle qui crée le besoin d'un concept de religion qui puisse être tiré de son contexte. À moins bien sûr que je sois en train de raconter n'importe quoi sur des sujets que je connais bien mal...

Sur ces fumeuses considérations, je rentre à la maison histoire de croquer un morceau de pomme couvert de miel - pour que l'année 5766 soit douce et sucrée à tous ceux que j'aime.

Le Plume vous salue bien.



lundi 3 octobre 2005

Après l'éclipse

Au bout du compte, je suis parfaitement cohérent : après avoir fait une nuit blanche la veille de la nuit blanche, je m'éclipse la veille de l'éclipse - pas d'entrée hier soir. À vrai dire, c'est 20six qui s'était éclipsé à l'heure où je comptais poster. Ce qui ne me dérangeais d'ailleurs pas plus que ça puisque j'étais complètement à court d'idées... Bah, après deux mois pleins, j'espère que vous me pardonnerez cette absence.

Pour revenir à l'éclipse, je n'en ai absolument rien vu : de dix heure à midi je me trouvais dans une pièce peu ensoleillée.


À la sortie des égouts, rue de Paradis, Paris 10e.

On en conviendra, je ne risquais pas de me brûler la rétine... Mais le spectacle que j'y admirais valait mieux qu'une éclipse : une apparition, celle de la fibre optique que j'attendais depuis plusieus semaines et qui est enfin sortie de l'ovoïde ce matin. C'est comme ça : les poussins sortent de l'œuf et les fibres sortent de l'ovoïde - le petit couloir qui relie un immeuble aux souterrains des égouts. Ce couloir est muré en son milieu et c'est à travers ce mur que passent les différentes conduites ainsi que les câbles, fibres optiques etc. qui relient l'immeuble aux différents réseaux. Une bonne chose de faite, donc.

À part ça, en vrac : la Seine est belle en automne ; j'ai déposé ma demande de passage à temps partiel pour pouvoir faire de l'histoire un jour par semaine ; la politique américaine a décidément des ressorts plus cocasses que la nôtre ; j'en veux pour preuve la nomination d'une personnalité de cinquième ordre pour la court suprême du pays contre l'avis des supporters les plus ardents du président. Faut voir.

Concernant la nôtre, de vie politique, je suis bien embêté ; j'ai reçu les cinq contributions présentées au vote des militants socialistes pour le congrès du Mans. J'ai consulté une amie, symapthisante socialiste, avec qui je pendais une crémaillère vendredi soir. Son avis : que j'arrête de cotiser et que je dépense les sous pour boire des coups avec mes potes. L'idée n'est pas mauvaise ; sa première partie est d'ailleurs partagé par ma chère épouse. Je pourrais même aller prendre des pots au Mans si l'occasion se présente. Bref, je suis perplexe.

Le Plume vous salue bien.



samedi 1 octobre 2005

Nocturne parisien

La bonne affaire : se prendre une nuit blanche ou quasi la veille des nuits blanches organisées à grand renfort de publicité.Pendaison de crémaillère d'une amie hier soir, retour vers les 4h30 - avec quelque titubation il faut le reconnaître.

Finalement, je sors (nous sortons) assez peu. Il se trouve que cependant s'accumulaient ce week-end les vrais raisons de sortir, qui sont les rendez-vous d'amitié.

Et puis après la fête, ce matin, rentrer seul, à pied, dans les rues désertes. Passer du tumulte des raports aux autres, de l'équilibres subtil des vieilles amitiés et des rencontres inopinées, de la tension chaleureuse de se cotoyer, au seul bruit de ses pas sur le trottoir et des gouttes de pluie sur un salutaire pébroque.

Paris la nuit : les quais de Seine, décembre 2004.

Paris la nuit, je le ressens, plus que sur les grandes avenues et les monumentales perspectives, dans les rues sans distinction du nord-est parisien : rue Edouard Pailleron, rue de Meaux, tant d'autres... des rues qui n'évoquent ni barricades ni grandes victoires ; qui à dire vrai n'évoquent pas grand chose à qui ne les habite pas. La ville ne s'y paye pas de mots : juste de l'humain, des gens qui vivent, qui dorment. J'aime bien marcher à l'étiage de la nuit dans ce Paris-là, seul mais pas solitaire, au cœur de l'humanité au repos.

le Plume vous salue bien.



vendredi 30 septembre 2005

Lake Mead

Au milieu du désert, de l'eau : c'est le Lake Mead.


Lake Mead, Nevada, 21 août 2004.

Las Vegas est à la bordure sud-est du Great Basin, cette vaste région aride entre Rocheuses et chaînes côtières dont les eaux, il est vrai peu abondantes, ne rejoignent jamais l'océan. En quittant Las Vegas par l'est, vous sortez rapidement de la ville, dès que la route s'élève dans de petites collines ; en quelques virages, c'est le désert, à perte de vue, l'ocre, le rouge, une végétation brûlée par le soleil - et tout d'un coup l'incongruité du lac. Au sud, les montagnes noires barrent l'horizon ; le Colorado les traverse dans une gorge des plus resserrées. C'est là que la Hoover Dam lui barre la route pour créer le grand château d'eau de l'ouest américain qui ravitaille, outre Las Vegas, une bonne partie de l'Arizona voisin et surtout l'immense agglomération de Los Angeles, si loin, si près.

Du port de plaisance de Boulder Harbor sortent de petites vedettes qui sillonnent le lac : partie de pêche en plein désert. C'est ainsi.

Le Plume vous salue bien.



jeudi 29 septembre 2005

Las Vegas

Au milieu du désert, une ville : c'est Las Vegas.


Las Vegas vu de Red Rock Canyon, 20 août 2004.

Si l'on excepte les grands hôtels-casinos, une ville toute à l'horizontale, quoiqu'entourée de montagnes. Comme Phoenix, Arizona, comme Denver, Colorado. Les villes de l'Ouest sont celles qui ont connu la plus fortes croissance des États-Unis ces dix dernières années. C'est ainsi.

Le Plume vous salue bien.

ume.free.fr/img/2004_P5-0007_vegas.jpg"> Las Vegas vu de Red Rock Canyon, 20 août 2004.

Si l'on excepte les grands hôtels-casinos, une ville toute à l'horizontale, quoiqu'entourée de montagnes. Comme Phoenix, Arizona, comme Denver, Colorado. Les villes de l'Ouest sont celles qui ont connu la plus fortes croissance des États-Unis ces dix dernières années. C'est ainsi.

Le Plume vous salue bien.



mercredi 28 septembre 2005

spécial dédicace

Spécial dédicace ce soir :

On s'est marié il y a trois ans jour pour jour. Ça vaut bien une photo de notre premier voyage, non ?


Lucca, février 1994.

On a fait un joli bout de chemin depuis. Et ça n'est qu'un début.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : l'olivier qui pousse sur la torre de Lucca est quand même nettement plus grand que celui qui est sur notre balcon. Vite, de l'engrais !



mardi 27 septembre 2005

Phares et balises, 6 : Boston light

Ça fait un moment que je n'avais rien ajouté à cette série, depuis le 3 mai dernier si ma base de données est correcte. Mais vu qu'une part de mes loisirs en ce moment c'est de mettre à jour des cartes marines, je trouve qu'il y a une logique à m'y remettre.

Les pires des mises à jour, ce sont les câbles sous-marins. C'est pénible comme tout à reporter et ça ne me sert pas à grand chose en dehors des abords immédiats des côtes, dans la mesure où je ne compte pas mouiller l'ancre par 50m de fond - ce qui d'ailleurs supposerait de disposer d'une ligne de mouillage de 150m de long environ. Le mieux étant lorsque le câble en question est entouré de marquage de zones, comme celui que j'ai reporté ce matin... mais bon, si on décide de porter toutes les corrections, on porte toutes les corrections, un point, c'est tout.

Je ne peux par ailleurs m'empêcher de suivre ce câble par la pensée. Peut-être arrive-t-il dans ce coin-là :


Old Boston Light, Boston Harbor, Massachusetts, juillet 1997.

Ce phare qui, malgré son nom se situe assez loin de la ville de Boston, à l'entrée de la vaste rade qu'est Boston Harbor, est le plus vieux des États-Unis ; il date de 1716, ce qui en fait un jeune homme comparé à Cordouan (1594) mais lui donne tout de même une certaine respectabilité. Il est par ailleurs le dernier phare habité du pays.

Un jour peut-être traverser l'océan et voir apparaître le vieux phare, tout au bout de la route ?

Le Plume vous salue bien.

Phares et balises :

  1. La Jument (Ouessant)
  2. Europa Point (Gibraltar)
  3. Penobscot Bay (Maine)
  4. Creac'h (Ouessant)
  5. Nividic (Ouessant)
  6. Boston Light (Massachusetts)



lundi 26 septembre 2005

À la Clairefontaine m'en allant promener...

Il fut un temps où la base de l'économie, c'était la production : production agricole, production industrielle... En d'autre terme, le travail, ça servait à faire des choses ; au bout du compte, on pouvait poser un truc sur la table et dire : «voilà le travail ! »

Nous sommes maintenant, nous dit-on, dans une société de service, c'est à dire une société où l'on ne crée pas de la valeur ajoutée en consacrant du temps à produire, assembler ou améliorer des objets mais où l'on fait tourner l'argent, sous forme de flux financiers bien sûr mais pas seulement : Le versement de salaires, qui serviront eux-même en grande partie à acheter des services, fait intégralement partie du circuit. La notion de croissance permet d'évaluer la vitesse de cette circulation - chacun espérant que l'augmentation générale du flot accroîtra le débit du petit bief qui passe par son compte en banque. Comme je suis le premier à nourrir cet espoir, moi qui d'ailleurs suis payé à fournir un service auxilliaire au bon fonctionnement d'un service (l'enseignement supérieur) financé essentiellement en France par prélèvement de l'État sur le flot susdit, j'aurais mauvaise mine à me lancer dans une diatribe contre je ne sais quelle décadence - là n'est pas mon propos, de toute façon.

Tout simplement, je regrette qu'on ne s'émerveille pas assez de l'activité productrice en général. J'entends, productrice de biens palpable, les secteurs primaires et secondaires, comme on disait naguère. Du coup, j'aime qu'il y ait dans ma ville des ateliers, des usines en activité - de la production. en particulier, j'aime que subsiste en plein Xème arrondissement les usines Clairefontaine/Exacompta ; j'ignore d'ailleurs s'il y reste une activité de production mais la présence même de ces immeubles, à deux pas des bars branchouilles du canal Saint Martin, a quelque chose de rassurant.


Quai de Jemmapes, vendredi dernoer.

Sur ce, ayant passé ma journée à sillonner Paris, sans d'ailleurs que ça me permette de rendre tellement service à la collectivité (en tout cas pas autant que je le souhaitais), je vais me rendre à moi même un grand service et rentrer à la maison.

Le Plume vous salue bien.



dimanche 25 septembre 2005

Elaichi Gosht

(agneau à la cardamôme)

L'indien du dimanche soir du jour, d'après 50 Great Curries of India de Camelia Panjabi :

Pour deux, trois ou quatre convives suivant les apétits (cuisinier compris !) :
500 à 750g d'agneau (je prends généralement 750g à 1kg de gigot, que je désosse) découpé en petits cubes
un yaourt (les yaourts à la Grecque du supermarché du coin tiennent bien la cuisson je trouve)
36 cardamômes vertes
un verre d'huile (12cl)
une cuillère à café de poivre noir fraîchement moulu (acheter du poivre noir en poudre est une infâmie, de toute façon)
une cuillère à café de curcuma
une cuillère à café de piment en poudre
deux cuillères à café de coriandre en poudre
trois tomates hachées ou une demi boite de tomates concassées
sel

La marche à suivre : (mieux vaut s'y prendre assez tôt, la cuisson prend un bon bout de temps)

  1. Réduire les cardamômes en poudre avec un moulin à café et ajouter un peu d'eau pour en faire une pâte, ou les passer au mixer avec un peu d'eau. Battre le yaourt dans un bol.
  2. Faire chauffer l'huile dans une sauteuse. Y mettre la pâte de cardamôme et le poivre et frire trois minutes à feu moyen. Ajouter la viande, le curcuma, le piment et la coriandre et faire sauter dix minutes en remuant pour éviter que les épices collent au fond.
  3. Baisser le gaz et ajouter les tomates et le yaourt. Saler. Laisser cuire 5 minutes à feu moyen.

  1. Ajouter un petit litre d'eau, couvrir et laisser mijoter jusquà ce que la viande soit très tendre (compter deux heures). Je fais généralement réduire un peu la sauce pendant le dernier quart d'heure de cuisson, mais point trop n'en faut.

Voilà ; ça donne un curry à sauce assez fluide et particulièrement tonifiant. Le bouquin où j'ai trouvé la recette prétend que, dans la communauté sindhi de Bombay, on en sert tous les jours au femmes ayant accouché. Ça devrait donc suffire à me tirer de la vague crève de début d'automne que je me traînais ces derniers jours, je suppose.

On a mangé ça avec du riz et des pommes de terre au chat massala, mais ceci est une autre histoire. Et sur ce, je vous laisse pour aller passer ma cuisine au kärcher...

Le Plume vous salue bien.



samedi 24 septembre 2005

Instructions nautiques

Ayant pu m'emparer subrepticement du scooter cet après-midi, je me suis rendu dans un de ces magasins magiques qui sont comme des téléporteurs en plein Paris - en l'occurence, la librairie maritime Le Yacht, avenue de la Grande Armée. Ça faisait des années que je n'y avait pas été ; j'allais plutôt, pour des raisons de transports, chez son concurrent de la rive gauche, la librairie Outremer. On y trouve livres et revues concernant la mer et la navigation ; on y trouve surtout un élément indispensable à toute navigation : la documentation nautique.

La documentation nautique, c'est tout ce qui permet de naviguer en sécurité sans nécessairement connaître la zone où vous naviguez, ou sans la connaître parfaitement. Avant que cette documentation existe de manière complète et précise, soit on restait en vue de son clocher, soit on embarquait un pratique local, un marin du coin qui connaît tous les cailloux par leur petit nom. Même la Pérouse, engageant ses navires entre Sakhalin et le continent asiatique, fit interroger des Aïnous du coin pour savoir s'il pourrait passer. On lui répondit par l'affirmative ; cependant, compte tenu du vent qui rendait un retour en arrière délicat et du resserement progressif du plan d'eau, il craignit que le passage éventuel ne soit accessible qu'aux pirogues locales et non à ses frégates. Il fit donc demi-tour et découvrit le détroit qui porte son nom, entre Sakhalin et Hokkaïdo.

Bref, la documentation nautique, ce sont des cartes, bien sûr, mais aussi des livres des feux, des atlas de courants, des répertoires des radiosignaux et des instructions nautiques. Les instructions nautiques, ce sont en quelque sorte le complément narratif de la carte :

L'axe du chenal est matérialisé par l'alignement (000°) de la balise Sandhill Point par celle de Pound Stone (Vie 3.4.4.5.A). De nuit on est guidé par le secteur blanc (357,9° 002,5°) du feu directionnel de la balise de Sandhill Point (...) À 100m au Sud de Pound Stone, le chenal s'oriente vers le NE et conduit à Salcombe.

(extrait pris au hasard dans les instructions nautiques, volume C1 - Angleterre, côte Sud).

Il fut un temps où le service hydrographique de la marine éditait des instructions nautiques pour la totalité des mers du globe ; depuis 1998, la couverture a été réduite à 25 volumes couvrant pour l'essentiel le Sud de l'Europe, l'Afrique, la mer d'Arabie et le golfe persique, les Caraïbes et les îles du Pacifique. Ainsi, pour connaître les modalités de passage sous l'interstate 1 dans l'estuaire de la Merrimac (cf. photo), il me faudra consulter les Admiralty Sailing Directions, NP68, East Coast of the United States Pilot, vol.1. - ce qui d'ailleurs ne me dérangerait pas plus que ça.


Newburyport, Massachusetts, juillet 2001.

Ceci dit, ça n'est pas tout d'avoir des instructions nautiques, encore faut-il qu'elles soient à jour. Il y a pour ça trois système :

C'est ce genre de sport que je suis en train de pratiquer ; quand j'aurai fini, je passerai aux cartes, y compris mes nouvelles acquisitions, qui ont certainement besoin de quelques corrections.

Le Plume vous salue bien.